Kal Ykaem Lulo
Comprendre, c'est presque le contraire d'exister
Snnns || Tae
"Mon nom est Kal (ombre sous la dune) Ykaem (calme) Lulo et je suis une fille de vingt ans. Je suis bisexuelle et je suis actuellement célibataire et je suis bien partie pour le rester, j'ai pas que ça à faire. Mon principal défaut est mon manque d’énergie et ma qualité majeure est ma constance."
► Nomade ou Citadin? Nomade.
► Le Groupe: Favori de la Gazelle.
► Taille: Un peu plus d'un mètre cinquante.
► Poids: Un peu plus de quarante deux kilos.
► Arme: Poches remplies de poisons en poudre cousues dans les manches, contenant un paralysant, un poison mortel, et d'autre dispersées dans le manteau avec des préparations aux effets divers.
► Famille: Père, mère, parcourant le désert.
► Date de Naissance: La nuit ?
► Emploi: Guérisseuse adepte du fifty-fifty /sbamm/
Ce que vous verrez en premier, c'est une large tâche bleue se découpant sur le sable, ou plus probablement se fondant dans la pénombre d'une tente. Une vieille écharpe bleue élimée pend souvent à son cou. Il lui arrive d'en froisser un bout entre ses doigts, en réfléchissant, ou quand elle ne sait pas quoi faire. Ses vêtements de nomades sont bleues et gris, larges autour de son corps frêle. Dans ses poches immenses, un carnet, un crayon, et autant de plantes traditionnelles que d'appareils de la ville, gagnés à force de guérir. Une coupe stricte, courte, géométrique, lisse, noire prenant de vagues reflets bruns au soleil tombe le long de son visage ovale, régulier aux lèvres marquées, mais si proche de la couleur de la peau qu'on ne les voit que peu. Ykaem a une peau pâle, blafarde, mais là encore, elle n'est pas la seule, les dons de sang font apparaître d'autres peaux livides dans le clan. Ses yeux gris sont plantés, insondables surmontés d'une épaisse frange noire. Elle est minuscule, mais si elle doit lever la tête, c'est avec défie, ou au moins avec assurance. A force d'entrainement, elle est devenue ambidextre, mais se sert de sa main gauche pour écrire, par habitude, bien que son écriture n'ai plus rien de commun avec celle de son enfance. Un réseau rosé de cicatrices marque son épaule osseuse.
Je ressemble à ça...
C'est quelqu'un de calme, comme l'indique son nom, qui peut sembler imperturbable, voire froide. Elle met dans ses gestes une précision absolue, mais aussi une lenteur et une mesure troublantes. Frêle, faible, elle parle peu, à mots la plupart du temps mesurés, mais il ne viendrait pas à l'idée de grand monde de la croire renfermée. Son visage parle pour elle, avec une étonnante limpidité... Enfin, si elle le veut. En présence d’inconnus, elle sera inexpressive. Elle est pourtant largement disposée à soigner chaque personne croisée qui en aura besoin, mais elle leur fait clairement comprendre qu'elle veut quelque chose en échange, un livre, une anecdote, bref de la connaissance. Ou bien un point de pression utile. Elle n'a pas vraiment d'autre idéal que celui de comprendre, et n'aura aucune scrupule, ou peu, à utiliser l'art de maîtriser les secrets. Détestant être perdue et devoir croire quelque chose, elle essaye de comprendre ce monde nouveau où les prières l'ont jetée Ykaem ne croit surtout pas en la Gazelle Blanche, ou un quelconque Scorpion Blanc. Elle aimerait expliquer les particularités des peuples par la science(des midi-chloriens ? /sbamm/), et entendant parler de génétique, et du développement des sciences, elle prépare un voyage à dos de chameau qu'elle sait périlleux à travers le désert pour recueillir des données et échantillons, puis vers 1400. Elle ne veut pas croire, et ne comprend toujours pas comment ils ont tous pu... Rester en vie aussi longtemps. Elle est cependant ravie de découvrir ce nouvel univers, et espère pouvoir aller en ville régulièrement et profiter des installations scientifiques.
Ce qui se passe dans ma tête
Je sers tout d'abord à envelopper un petit corps, si petit, mais vivace, qui bouge faiblement et crie, à le protéger de la nuit glaciale qui entre sournoisement sous un pan de la tente. Le feu est éteint, le père l'a renversé en accourant trop vite auprès de sa femme. L'enfant ne semble jamais dormir, elle épuise ses parents, qui craigne de la perdre comme avant elle ses deux sœurs. Mais l'enfant, si petite, résiste.
J'atterri sur une cartes à l'encre parfaitement tracée, enluminée ou figure toute la myriade d'étoiles changeantes visibles des courbes poudreuses des dunes. De son tas de couvertures, la petite refuse absolument de prendre le remède tendu. Je suis arraché des mains fiévreuses qui me torde nerveusement, par les mains fortes, entaillées par les plantes et le couteau.
Ses parents, Hamul et Nila Lulo n'ont pas voulu cesser d'arpenter le désert. A cause de leur métier en premier lieu. Astronome et "chasseuse de plantes". Nila pouvait débusquer les plantes dangereuses, rares qui s'agrippait au sable, derrière un rocher. Vive, forte, dotée de courbes généreuses, la petite lui ressemblait assez peu, sauf pour leurs yeux clairs et leur petite taille. Hamul
était grand, mince, le crane rasé mais une longue barbe noir et tressée s'enroulait sur ses joues. Son regard était perpétuellement dirigé vers le ciel. Il me saisit et m'emmena dehors avec lui, hors de porté de l'enfant boudeuse.
Je suis maintenant la capuche d'une petite fille au yeux gris et aux cheveux noirs. Elle ressemble beaucoup à ses deux parents, mais ses yeux gris, elle les tient de la femme qu'elle suit, sautant tant bien que mal à sa suite de roches en roches. Son souffle se fait de plus en plus irrégulier, elle manque de chuter à chaque pas, le moindre cailloux roule sous ses pieds, la pousse. Sa mère pince les lèvres, inquiète et la prend par la main, la soutient, puis finit par la prendre dans ses bras. Malgré cela, elle sait que l'enfant écoutera, et commencera à retenir le nom et les usages de la plante qu'elles vont chercher. Elle les retient aux bout de deux, trois cueillettes.
Elle se lie d'amitié avec un petit lézard. Ça chatouille !
Je tombe avec elle dans le sable trop chaud. Sa respiration est plus laborieuse et sifflante qu'a l'ordinaire. Elle s'accroche a un caillou. J'ai un trou qui perce mon étoffe ! On la porte derrière une dune. On lui donne des remèdes, on monte la tente autour d'elle... Elle finit par se réveiller, mais il y a dans ses gestes une précaution nouvelle, comme si son propre corps était une pierre friable pouvant s'effriter et devenir sable à tout moment.
Elle me noue en écharpe maintenant que je suis trop petit pour sa tête.
Ils rencontrent la mère de sa mère, une femme au visage sec et cuivré, et aux même yeux gris que sa fille. Ils rentrent au camp le plus proche et font une grande fête. La vieille femme attrape le regard de l'enfant. Elle hoche la tête et donne un carnet jauni à Kal, avant de se retourner vers le feu. L’écriture de la femme est serrée, les pages noircies.
Tandis que la silhouette vêtue de pourpre s'éloigne, sa mère pleure et elle ne comprend pas. Dans la nuit, elle emporte une partie de la réserve d'herbes et part. Elle se retrouve seule et perdue, le souffle sifflant dans la nuit avec le sable crisant sur les dune. Elle pleure elle aussi. Tout son corps tremble. Elle tombe à genou dans le sable glacial. Sa bouche est envahie, ses yeux sont encroûtés de larmes gelées. Elle pers le contrôle sur ses doigts gourds, elle ne voit plus. Sa peau est attaquée de mile épingles de sable. Elle ne peut plus remplir ses poumons. Elle a beau haleter, tousser, cracher du sable humide dans le sable froid, elle étouffe.
Elle ne sait pas si elle a vraiment survécu tout le long de la nuit. Elle profite d'encore un peu de fraîcheur à l'ombre d'une dune monumentale. Elle ne sait ni ou elle est, n'y ou aller. Sa gorge brûle. Ses yeux pleurent. Sa tête résonne.
Des pas lourd agite le sable. La tête brune de la petite rebondi à cause du tremblement, ses cheveux noirs se répandent sur le sable. Elle est perchée sur un chameau, entre deux jarres de dattes, sac bleu au contenu fragile.
Elle est déposée à l'étape suivante de la caravane, dans un petit oasis prospère. Ces parents finissent par la retrouver. Elle ne leur parle pas de cette peur qu'elle avait alors que ses yeux se fermaient, que ses doigts n’obéissaient plus et s'agitaient contre elle en vagues spasmes, elle dit juste qu'elle s'est perdue.
Son père lui dit qu'il croisait très rarement grand mère, et que vu son âge, elle serait bientôt accueillie dans une dune. Pendant une course de la lune dans le ciel, ils ne démontent plus la tente, ils attendent qu'elle se remette. Son père lui apprend à lire, et lui parle de la course des étoiles, et du moyen de se repérer dans les dunes changeantes, et elle consigne ses connaissance dans un cahier, une habitude qui ne la quittera pas, contrairement à son écriture appliquée qui deviendra une vague d'encre indéchiffrable.
Le carnet est dense, les feuilles fines, et l’écriture, d'assurée devient tremblante. Mais jamais la pensée enfermée dans l'encre ne perd de sa pertinence. Plantes, mais aussi mathématiques, constructions, et surtout, le langage. Une toute autre langue que sa grand mère apprenait, avec quelqu'un d'autre, qui la connaissait mieux qu'elle. Sur une page, un croquis de collier, deux disque formant une sphère. L'une en argent, et l'autre en... bois ? Une matière de sédentaires ? Sa grand mère, si mouvante, qui avait donné son corps au sables, veuve d'un homme de la ville. Kal sourit. Ça ne l’étonnait pas de sa grand mère, si savante et au yeux si perçants.
Le soleil appuie impitoyablement sur les tissus bleus qui recouvrent Kal. Il ne lui semble pas qu'il tape, ou qu'il brûle, mais une insupportable pression. Je me colle et m'éloigne de sa bouche au faveur de ses respirations. Sous ses mains, sous son bras blanc dégagé des étoffes, il y a un entrelacement ferme de rubans grossiers de toile, vaguement rouge, mais plus surement brunes. Sa mère arrive enfin, faisant voler le sable sous ses pas précipités. L'homme au turban beige est ramené à l'ombre, la tente dressée une colonne de fumée blanche chargée de vapeur l'eau et d'odeurs la relie au ciel par un fragile ondoiement. Dans la paume de la fillette, dans un bois sombre et veiné de brun rougeâtre, une silhouette de cheval lissée par le temps galope entre les relis sombre de peau fermée. Elle le glisse entre le page du carnet, et fais son bandage en souriant.
Le lézard vient de mourir. La petite semble désemparée, et reste morose pendant une longue période.
Une tache sombre brise la courbe douce d'une dune qui se forme sous la poussée du vent. Kal marque le sable de son bâton et s’agenouille auprès du corps. Sa mère arrive en courant, répondant à son appel, suivi de son père.
Ils dressent autour du corps d'enfant les murs de tissu. L'eau chauffe, une partie de stock de charpie* est plongée dans le précieux liquide bouillonnant. L'odeur lourde de douleur, de plaies emplit la tente, colle comme le tissu et le sable aux épaules du garçon. Kal et sa mère arrivent enfin à dégager le vétement et à ôter le sable et les lambeaux de crasse. Deux marques rouges, deux horribles tâches s'enfoncent dans les épaules du petit. Nila siffle longuement devant l'étendue du carnage.
La lame mord le creux du bras, rouvrant la cicatrice que partagent presque toutes les Gazelles. Elle serre les dents à la sensation progressive de vertige, de faiblesse qui apparaît. Le sang serpente sur la peau pâle, ruisselle doucement dans le grand bol où il fume, mélangé avec les plantes réduites en poudre.
Son père et sa mère lui assurent qu'ils ne peuvent rien faire d'autre et disparaissent derrière leur pan d'étoffe. Le lit de la petite, simple paillasse fine posée sur le sable est occupé par le corps de l'adolescent. Il dépasse grotesquement du petit lit, dans lequel Kal semble pourtant minuscule. Elle s'asseoit en face de lui, posant son menton sur ses genoux.
Il ouvrit de grand yeux affolés, passant d'immobile, trop calme à agité en un instant. Ça commence par des tremblements, de plus en plus violents, se muant en mouvements incontrôlés, en convulsions. Kal grimace, compatissante. Elle l'immobilise tant bien que mal, passant ses bras autour de sa taille. Il ralentit peu à peu, avant de se stopper complètement. Elle se demande si elle doit le lâcher, mais s’endort sans bouger.
Il fait encore froid, et la couverture a été inconfortablement déplacée. Elle se lève en grognant et se dirige vers le feu mourant au centre de la pièce. Elle écoute son père lui parler de l'orage qu'ils suivent avec sa mère, attrape les deux tasses qu'il lui enfonce dans les mains et le regarde se draper dans son grand manteau, courant à la suite de sa mère, encore endormie. Elle commence par avaler sa tisane, pleine de débris de feuille et trop infusée, sa mère n’était donc pas partie depuis longtemps, avant de lever la tête vers le blessé. Elle lui fait signe de s’asseoir, et passe les grandes mains autour de la tasse chaude, guidant ses mouvements. Elle souffle, dégageant sa frange trop longue de ses yeux, soulagée de ne pas avoir affaire à nouveau à la même chose que la nuit dernière. Il est grand. Bien plus qu'elle, qui ne l'est vraiment pas. Il a un visage pâle, asséché par le désert. Des yeux verts, pas très vifs, un peu voilés et écarquillés. Assez étranges, fuyants, à moitié cachés par les cheveux, blond pâle, très clairs, un peu ternes et rêches, couvrant sa nuque et ses épaules. La longue tresse blanche des Serpents sinue contre le côté de son visage.
Le jour ne tarde pas à se lever, et avec lui la chape d'écrasante chaleur. Kal se résigne à se lever, et va chercher les vivres disponibles dans les fontes du chameau. Tout en jetant les ingrédients au hasard dans le grand récipient chauffé par les braises mourantes, elle lève la tête de ses mains accomplissant des gestes machinaux. Il est immobile, apathique, sauf son regard, nerveux. Elle hésita, tourna les mots dans sa tête avant de se décider à parler.
« Les adultes vont être absents un moment. Ils suivent les traces d'un orage. On ne bougera pas d'ici je pense. »
Voilà pour les informations. Elle allait pouvoir laisser sa curiosité parler. Plus ou moins.
« Je m'appelle Kal, et toi ? »
« Uko » Affectueux. Elle sourit un peu tristement. Ça ne se voyait plus tellement, mais ça se sentait d'une certaine manière.
Elle défait doucement les bandages des épaules, retenant une grimace. Son bras la lance, à force de repasser le couteau sur la cicatrice chaque jour. Elle comprend un peu mieux le désintérêt de sa mère et son père pour le métier de guérisseur, et moins bien l’intérêt que d'autres peuvent avoir pour cette tâche. En remettant en place les lanières, elle voit qu'il ne reste rien du stock préparé par sa mère, et réalise à quel point la guérison va être longue. Elle sourit à Uko, ne prenant même plus la peine de parler, il ne devait avoir dit que deux mots depuis qu'il était avec elle, alors qu'avec un geste, elle peut espérer avoir une réponse. Elle devient plus observatrice en chassant ces petites expressions, en apprenant à les interpréter.
Uko les aide comme il peut à préparer le départ, les parents enfin de retour. Il est décidé que l'enfant passera avec les Lulo la Saison des Tempêtes, puis qu'ils allaient chez les Serpents ramener le petit.
Un an. Je me suis fait recoudre huit fois, déchirer onze fois, renouer et dénouer beaucoup, et enroulé autour du doigt de Kal un grand nombre de fois, bien que la petite essaye d'éviter de faire ça en présence d'Uko, qui déteste ça.
La longue foule de Serpents s’étire au milieu de deux grandes dunes. Les parents échangent un peu d'eau contre quelque herbes, soignent ceux qui le veulent. Kal lève la tête vers Uko, droit comme un i, visiblement angoissé. Ça l'agace de devoir lever la tête comme ça, tout le temps ! Elle ne devra sûrement plus le faire. Peut être pour regarder les étoiles, se repérer, plus pour savoir si un jeune garçon beaucoup trop grand et muet veut encore de la tisane. Bien qu'il daigne lui adresser un signe de tête ou un marmonnement vague, dans ses bons jours.
« Tu vas mieux » C'est un peu étrange de lui parler, elle ne l'a presque pas fait pendant l'an passé.
« On repassera te voir... Si j'arrive à convaincre mes parents de se tenir à une seule chose. Ça risque de prendre assez longtemps. »
Un sourire. Sans doute mieux que rien. Elle me remet en place sur son visage, laisse échapper une quinte de toux. Uko est entraîné dans le clan par les connaissances, les curieux, une foule de tresses blanches semblable à la sienne. Kal sourit en me froissant entre ses doigts. Il est chez lui maintenant, sans doute, et ses parents l'aiment bien, elle finira par arriver à les guider jusqu'aux Serpents.
Elle ne le fera jamais. Sa respiration se fait trop difficile.
Elle reste au camp alors que ses parents s'enfoncent dans le désert. Elle étudie auprès du clan qui s'est presque complètement sédentarisé. La ville la fascine, et surtout, le bois. Elle veut comprendre comment une si petite graine peut donner, dans la terre âpre du désert un arbre si beau, majestueux, souple et dur.
Je suis pressé contre la gorge de Kal. C'est le crépuscule, et bientôt, vite, tombera la nuit comme un rideau de froid noir. À genoux sur une dune, elle peut apercevoir le camp, les lumières chaudes jetées par les feux, les ombres mouvantes se projetant contre les flancs de tissu chaud et coloré. À côté d'elle, dans le sable, des bols sont étalés de tous côtés. L'étui de tissu bleu sombre où elle range ses herbes est négligemment déroulé sur le sable du désert, exposant les plantes aux brises. Le soleil sombre, tombe comme une pierre, silencieusement. L’atmosphère est si lourde. C'aurait sans doute été mieux si l'astre tombant derrière le monde avait fait un bruit, n'importe quoi d'autre que le souffle sifflant de la nomade, le bruit ténu du sable absorbant le sang qui rampait sur sa peau, poisseux, huileux, sirupeux, déjà refroidi par l'air de la nuit, comme l'homme à ses pieds, donc les yeux fous et luisants de fièvre quand elle l'avait heurté, quelques heures auparavant. Une aura de puanteur se dégageait de son bras, rongé par la gangrène, mais elle s'était sans hésiter penchée au dessus de lui. Elle avait incisé sa peau. Elle avait réduit des plantes, racines, pierres, et poudres, sirops, pâtes, cataplasmes, emplâtres, breuvages. Elle avait coupé, recousu... Mais rien n'avait fait. Il lui semblait que le reflet du feu dans les yeux du mort s'agitait d'un rictus de douleur et de haine. Elle franchit la dune avec la sensation brûlante et impossible du regard du mort dans son dos. Elle roula, chuta, courut, s’essouffla jusqu'au camp.
Elle dut bien ressortir, démonter la tente, et quand elle franchit la grande dune, rien que le sable crisant sous ses pas. L'arrondi de la dune avait englouti ces deux yeux grand ouverts. Le clan reprend sa route vers le Sanctuaire de la Gazelle, fuyant les vents chargés de rayon de lumière miel accrochée par le sable.
Elle avait pris l'habitude, étant petite de dormir sur le dos, sa respiration lui semblant plus facile, mais je l'ai rarement vu présenter à nouveau sa nuque à la terre, elle dort toujours sur le côté, dos tourné vers le camp et les feux dansants, les rires, les pleurs et les chants, les voix, le vent s'engouffrant entre les pans de toile. Elle garde les yeux grand ouverts, fixés contre l'arrondi sombre du tissu de la tente.
Elle passe son initiation à dix-sept ans sans grand problème, beaucoup d'autres Favoris ayant une constitution fragile, à cause des dons de sang. Sans surprise, elle est nommée Ykaem, calme. Le doyen la regarde toujours avec un œil soucieux, qu'elle soutient sans hésiter. Sans cela, elle aurait sans doute été nommée de façon moins neutre. Muette ou froide pourrait être son prénom en ce moment.
La guerre gronde aux portes du désert. Elle part soigner les blessés des deux camps, sa tente se mue peu à peu en bibliothèque, peuplée d’objets étranges et de notes sur les peuples, leurs coutumes, toute les informations qu'elle a.
Ykaem est touchée à l'épaule, et rentre au camp. Peu de temps après, elle va avec les siens à cette Cérémonie. Sa mère, son père, tout son peuple, ils invoquent ce dieu. Elle ne prie pas, se demande comment ils peuvent croire à tout ça, et se sent glisser vers l'inconscience. Elle voit dans un demi songe, paniquée, tomber contre les parois, sur le sol de terre battue, son peuple en entier.
Quand elle s'est éveillée, et qu'elle a réalisé, la Chute a pris une majuscule dans sa tête. Chute lourde, presque ralentie et engluée par le rêve, et chute de ses certitudes. Finalement, elle fut plus déterminée que jamais à trouver une explication. Il y en avait forcement une qui éclaircirait tout.
J'atterri sur une cartes à l'encre parfaitement tracée, enluminée ou figure toute la myriade d'étoiles changeantes visibles des courbes poudreuses des dunes. De son tas de couvertures, la petite refuse absolument de prendre le remède tendu. Je suis arraché des mains fiévreuses qui me torde nerveusement, par les mains fortes, entaillées par les plantes et le couteau.
Ses parents, Hamul et Nila Lulo n'ont pas voulu cesser d'arpenter le désert. A cause de leur métier en premier lieu. Astronome et "chasseuse de plantes". Nila pouvait débusquer les plantes dangereuses, rares qui s'agrippait au sable, derrière un rocher. Vive, forte, dotée de courbes généreuses, la petite lui ressemblait assez peu, sauf pour leurs yeux clairs et leur petite taille. Hamul
était grand, mince, le crane rasé mais une longue barbe noir et tressée s'enroulait sur ses joues. Son regard était perpétuellement dirigé vers le ciel. Il me saisit et m'emmena dehors avec lui, hors de porté de l'enfant boudeuse.
Je suis maintenant la capuche d'une petite fille au yeux gris et aux cheveux noirs. Elle ressemble beaucoup à ses deux parents, mais ses yeux gris, elle les tient de la femme qu'elle suit, sautant tant bien que mal à sa suite de roches en roches. Son souffle se fait de plus en plus irrégulier, elle manque de chuter à chaque pas, le moindre cailloux roule sous ses pieds, la pousse. Sa mère pince les lèvres, inquiète et la prend par la main, la soutient, puis finit par la prendre dans ses bras. Malgré cela, elle sait que l'enfant écoutera, et commencera à retenir le nom et les usages de la plante qu'elles vont chercher. Elle les retient aux bout de deux, trois cueillettes.
Elle se lie d'amitié avec un petit lézard. Ça chatouille !
Je tombe avec elle dans le sable trop chaud. Sa respiration est plus laborieuse et sifflante qu'a l'ordinaire. Elle s'accroche a un caillou. J'ai un trou qui perce mon étoffe ! On la porte derrière une dune. On lui donne des remèdes, on monte la tente autour d'elle... Elle finit par se réveiller, mais il y a dans ses gestes une précaution nouvelle, comme si son propre corps était une pierre friable pouvant s'effriter et devenir sable à tout moment.
Elle me noue en écharpe maintenant que je suis trop petit pour sa tête.
Ils rencontrent la mère de sa mère, une femme au visage sec et cuivré, et aux même yeux gris que sa fille. Ils rentrent au camp le plus proche et font une grande fête. La vieille femme attrape le regard de l'enfant. Elle hoche la tête et donne un carnet jauni à Kal, avant de se retourner vers le feu. L’écriture de la femme est serrée, les pages noircies.
Tandis que la silhouette vêtue de pourpre s'éloigne, sa mère pleure et elle ne comprend pas. Dans la nuit, elle emporte une partie de la réserve d'herbes et part. Elle se retrouve seule et perdue, le souffle sifflant dans la nuit avec le sable crisant sur les dune. Elle pleure elle aussi. Tout son corps tremble. Elle tombe à genou dans le sable glacial. Sa bouche est envahie, ses yeux sont encroûtés de larmes gelées. Elle pers le contrôle sur ses doigts gourds, elle ne voit plus. Sa peau est attaquée de mile épingles de sable. Elle ne peut plus remplir ses poumons. Elle a beau haleter, tousser, cracher du sable humide dans le sable froid, elle étouffe.
Elle ne sait pas si elle a vraiment survécu tout le long de la nuit. Elle profite d'encore un peu de fraîcheur à l'ombre d'une dune monumentale. Elle ne sait ni ou elle est, n'y ou aller. Sa gorge brûle. Ses yeux pleurent. Sa tête résonne.
Des pas lourd agite le sable. La tête brune de la petite rebondi à cause du tremblement, ses cheveux noirs se répandent sur le sable. Elle est perchée sur un chameau, entre deux jarres de dattes, sac bleu au contenu fragile.
Elle est déposée à l'étape suivante de la caravane, dans un petit oasis prospère. Ces parents finissent par la retrouver. Elle ne leur parle pas de cette peur qu'elle avait alors que ses yeux se fermaient, que ses doigts n’obéissaient plus et s'agitaient contre elle en vagues spasmes, elle dit juste qu'elle s'est perdue.
Son père lui dit qu'il croisait très rarement grand mère, et que vu son âge, elle serait bientôt accueillie dans une dune. Pendant une course de la lune dans le ciel, ils ne démontent plus la tente, ils attendent qu'elle se remette. Son père lui apprend à lire, et lui parle de la course des étoiles, et du moyen de se repérer dans les dunes changeantes, et elle consigne ses connaissance dans un cahier, une habitude qui ne la quittera pas, contrairement à son écriture appliquée qui deviendra une vague d'encre indéchiffrable.
Le carnet est dense, les feuilles fines, et l’écriture, d'assurée devient tremblante. Mais jamais la pensée enfermée dans l'encre ne perd de sa pertinence. Plantes, mais aussi mathématiques, constructions, et surtout, le langage. Une toute autre langue que sa grand mère apprenait, avec quelqu'un d'autre, qui la connaissait mieux qu'elle. Sur une page, un croquis de collier, deux disque formant une sphère. L'une en argent, et l'autre en... bois ? Une matière de sédentaires ? Sa grand mère, si mouvante, qui avait donné son corps au sables, veuve d'un homme de la ville. Kal sourit. Ça ne l’étonnait pas de sa grand mère, si savante et au yeux si perçants.
Le soleil appuie impitoyablement sur les tissus bleus qui recouvrent Kal. Il ne lui semble pas qu'il tape, ou qu'il brûle, mais une insupportable pression. Je me colle et m'éloigne de sa bouche au faveur de ses respirations. Sous ses mains, sous son bras blanc dégagé des étoffes, il y a un entrelacement ferme de rubans grossiers de toile, vaguement rouge, mais plus surement brunes. Sa mère arrive enfin, faisant voler le sable sous ses pas précipités. L'homme au turban beige est ramené à l'ombre, la tente dressée une colonne de fumée blanche chargée de vapeur l'eau et d'odeurs la relie au ciel par un fragile ondoiement. Dans la paume de la fillette, dans un bois sombre et veiné de brun rougeâtre, une silhouette de cheval lissée par le temps galope entre les relis sombre de peau fermée. Elle le glisse entre le page du carnet, et fais son bandage en souriant.
Le lézard vient de mourir. La petite semble désemparée, et reste morose pendant une longue période.
Une tache sombre brise la courbe douce d'une dune qui se forme sous la poussée du vent. Kal marque le sable de son bâton et s’agenouille auprès du corps. Sa mère arrive en courant, répondant à son appel, suivi de son père.
Ils dressent autour du corps d'enfant les murs de tissu. L'eau chauffe, une partie de stock de charpie* est plongée dans le précieux liquide bouillonnant. L'odeur lourde de douleur, de plaies emplit la tente, colle comme le tissu et le sable aux épaules du garçon. Kal et sa mère arrivent enfin à dégager le vétement et à ôter le sable et les lambeaux de crasse. Deux marques rouges, deux horribles tâches s'enfoncent dans les épaules du petit. Nila siffle longuement devant l'étendue du carnage.
La lame mord le creux du bras, rouvrant la cicatrice que partagent presque toutes les Gazelles. Elle serre les dents à la sensation progressive de vertige, de faiblesse qui apparaît. Le sang serpente sur la peau pâle, ruisselle doucement dans le grand bol où il fume, mélangé avec les plantes réduites en poudre.
Son père et sa mère lui assurent qu'ils ne peuvent rien faire d'autre et disparaissent derrière leur pan d'étoffe. Le lit de la petite, simple paillasse fine posée sur le sable est occupé par le corps de l'adolescent. Il dépasse grotesquement du petit lit, dans lequel Kal semble pourtant minuscule. Elle s'asseoit en face de lui, posant son menton sur ses genoux.
Il ouvrit de grand yeux affolés, passant d'immobile, trop calme à agité en un instant. Ça commence par des tremblements, de plus en plus violents, se muant en mouvements incontrôlés, en convulsions. Kal grimace, compatissante. Elle l'immobilise tant bien que mal, passant ses bras autour de sa taille. Il ralentit peu à peu, avant de se stopper complètement. Elle se demande si elle doit le lâcher, mais s’endort sans bouger.
Il fait encore froid, et la couverture a été inconfortablement déplacée. Elle se lève en grognant et se dirige vers le feu mourant au centre de la pièce. Elle écoute son père lui parler de l'orage qu'ils suivent avec sa mère, attrape les deux tasses qu'il lui enfonce dans les mains et le regarde se draper dans son grand manteau, courant à la suite de sa mère, encore endormie. Elle commence par avaler sa tisane, pleine de débris de feuille et trop infusée, sa mère n’était donc pas partie depuis longtemps, avant de lever la tête vers le blessé. Elle lui fait signe de s’asseoir, et passe les grandes mains autour de la tasse chaude, guidant ses mouvements. Elle souffle, dégageant sa frange trop longue de ses yeux, soulagée de ne pas avoir affaire à nouveau à la même chose que la nuit dernière. Il est grand. Bien plus qu'elle, qui ne l'est vraiment pas. Il a un visage pâle, asséché par le désert. Des yeux verts, pas très vifs, un peu voilés et écarquillés. Assez étranges, fuyants, à moitié cachés par les cheveux, blond pâle, très clairs, un peu ternes et rêches, couvrant sa nuque et ses épaules. La longue tresse blanche des Serpents sinue contre le côté de son visage.
Le jour ne tarde pas à se lever, et avec lui la chape d'écrasante chaleur. Kal se résigne à se lever, et va chercher les vivres disponibles dans les fontes du chameau. Tout en jetant les ingrédients au hasard dans le grand récipient chauffé par les braises mourantes, elle lève la tête de ses mains accomplissant des gestes machinaux. Il est immobile, apathique, sauf son regard, nerveux. Elle hésita, tourna les mots dans sa tête avant de se décider à parler.
« Les adultes vont être absents un moment. Ils suivent les traces d'un orage. On ne bougera pas d'ici je pense. »
Voilà pour les informations. Elle allait pouvoir laisser sa curiosité parler. Plus ou moins.
« Je m'appelle Kal, et toi ? »
« Uko » Affectueux. Elle sourit un peu tristement. Ça ne se voyait plus tellement, mais ça se sentait d'une certaine manière.
Elle défait doucement les bandages des épaules, retenant une grimace. Son bras la lance, à force de repasser le couteau sur la cicatrice chaque jour. Elle comprend un peu mieux le désintérêt de sa mère et son père pour le métier de guérisseur, et moins bien l’intérêt que d'autres peuvent avoir pour cette tâche. En remettant en place les lanières, elle voit qu'il ne reste rien du stock préparé par sa mère, et réalise à quel point la guérison va être longue. Elle sourit à Uko, ne prenant même plus la peine de parler, il ne devait avoir dit que deux mots depuis qu'il était avec elle, alors qu'avec un geste, elle peut espérer avoir une réponse. Elle devient plus observatrice en chassant ces petites expressions, en apprenant à les interpréter.
Uko les aide comme il peut à préparer le départ, les parents enfin de retour. Il est décidé que l'enfant passera avec les Lulo la Saison des Tempêtes, puis qu'ils allaient chez les Serpents ramener le petit.
Un an. Je me suis fait recoudre huit fois, déchirer onze fois, renouer et dénouer beaucoup, et enroulé autour du doigt de Kal un grand nombre de fois, bien que la petite essaye d'éviter de faire ça en présence d'Uko, qui déteste ça.
La longue foule de Serpents s’étire au milieu de deux grandes dunes. Les parents échangent un peu d'eau contre quelque herbes, soignent ceux qui le veulent. Kal lève la tête vers Uko, droit comme un i, visiblement angoissé. Ça l'agace de devoir lever la tête comme ça, tout le temps ! Elle ne devra sûrement plus le faire. Peut être pour regarder les étoiles, se repérer, plus pour savoir si un jeune garçon beaucoup trop grand et muet veut encore de la tisane. Bien qu'il daigne lui adresser un signe de tête ou un marmonnement vague, dans ses bons jours.
« Tu vas mieux » C'est un peu étrange de lui parler, elle ne l'a presque pas fait pendant l'an passé.
« On repassera te voir... Si j'arrive à convaincre mes parents de se tenir à une seule chose. Ça risque de prendre assez longtemps. »
Un sourire. Sans doute mieux que rien. Elle me remet en place sur son visage, laisse échapper une quinte de toux. Uko est entraîné dans le clan par les connaissances, les curieux, une foule de tresses blanches semblable à la sienne. Kal sourit en me froissant entre ses doigts. Il est chez lui maintenant, sans doute, et ses parents l'aiment bien, elle finira par arriver à les guider jusqu'aux Serpents.
Elle ne le fera jamais. Sa respiration se fait trop difficile.
Elle reste au camp alors que ses parents s'enfoncent dans le désert. Elle étudie auprès du clan qui s'est presque complètement sédentarisé. La ville la fascine, et surtout, le bois. Elle veut comprendre comment une si petite graine peut donner, dans la terre âpre du désert un arbre si beau, majestueux, souple et dur.
Je suis pressé contre la gorge de Kal. C'est le crépuscule, et bientôt, vite, tombera la nuit comme un rideau de froid noir. À genoux sur une dune, elle peut apercevoir le camp, les lumières chaudes jetées par les feux, les ombres mouvantes se projetant contre les flancs de tissu chaud et coloré. À côté d'elle, dans le sable, des bols sont étalés de tous côtés. L'étui de tissu bleu sombre où elle range ses herbes est négligemment déroulé sur le sable du désert, exposant les plantes aux brises. Le soleil sombre, tombe comme une pierre, silencieusement. L’atmosphère est si lourde. C'aurait sans doute été mieux si l'astre tombant derrière le monde avait fait un bruit, n'importe quoi d'autre que le souffle sifflant de la nomade, le bruit ténu du sable absorbant le sang qui rampait sur sa peau, poisseux, huileux, sirupeux, déjà refroidi par l'air de la nuit, comme l'homme à ses pieds, donc les yeux fous et luisants de fièvre quand elle l'avait heurté, quelques heures auparavant. Une aura de puanteur se dégageait de son bras, rongé par la gangrène, mais elle s'était sans hésiter penchée au dessus de lui. Elle avait incisé sa peau. Elle avait réduit des plantes, racines, pierres, et poudres, sirops, pâtes, cataplasmes, emplâtres, breuvages. Elle avait coupé, recousu... Mais rien n'avait fait. Il lui semblait que le reflet du feu dans les yeux du mort s'agitait d'un rictus de douleur et de haine. Elle franchit la dune avec la sensation brûlante et impossible du regard du mort dans son dos. Elle roula, chuta, courut, s’essouffla jusqu'au camp.
Elle dut bien ressortir, démonter la tente, et quand elle franchit la grande dune, rien que le sable crisant sous ses pas. L'arrondi de la dune avait englouti ces deux yeux grand ouverts. Le clan reprend sa route vers le Sanctuaire de la Gazelle, fuyant les vents chargés de rayon de lumière miel accrochée par le sable.
Elle avait pris l'habitude, étant petite de dormir sur le dos, sa respiration lui semblant plus facile, mais je l'ai rarement vu présenter à nouveau sa nuque à la terre, elle dort toujours sur le côté, dos tourné vers le camp et les feux dansants, les rires, les pleurs et les chants, les voix, le vent s'engouffrant entre les pans de toile. Elle garde les yeux grand ouverts, fixés contre l'arrondi sombre du tissu de la tente.
Elle passe son initiation à dix-sept ans sans grand problème, beaucoup d'autres Favoris ayant une constitution fragile, à cause des dons de sang. Sans surprise, elle est nommée Ykaem, calme. Le doyen la regarde toujours avec un œil soucieux, qu'elle soutient sans hésiter. Sans cela, elle aurait sans doute été nommée de façon moins neutre. Muette ou froide pourrait être son prénom en ce moment.
La guerre gronde aux portes du désert. Elle part soigner les blessés des deux camps, sa tente se mue peu à peu en bibliothèque, peuplée d’objets étranges et de notes sur les peuples, leurs coutumes, toute les informations qu'elle a.
Ykaem est touchée à l'épaule, et rentre au camp. Peu de temps après, elle va avec les siens à cette Cérémonie. Sa mère, son père, tout son peuple, ils invoquent ce dieu. Elle ne prie pas, se demande comment ils peuvent croire à tout ça, et se sent glisser vers l'inconscience. Elle voit dans un demi songe, paniquée, tomber contre les parois, sur le sol de terre battue, son peuple en entier.
Quand elle s'est éveillée, et qu'elle a réalisé, la Chute a pris une majuscule dans sa tête. Chute lourde, presque ralentie et engluée par le rêve, et chute de ses certitudes. Finalement, elle fut plus déterminée que jamais à trouver une explication. Il y en avait forcement une qui éclaircirait tout.
L'histoire de ma vie
Pour voyager, Kal finit par arriver à réunir assez d'argent pour s'acheter un chameau, un bon chameau. En voulant l'utiliser pour raccourcir son éprouvant trajet jusqu'au bazar, le chameau fut tagué d'une grossière étoile et nuage rouge sur le flanc, depuis, il n'obéit plus guère à Kal, et est globalement toujours en train de la dévisager d'un air désobligeant.
Peut être, quand Kal se mettra-t-elle à suffoquer, enfin vaincue par ses poumons, le regardera-t-elle s'étouffer d'un air impuissant, et regrettera son geste. Malgré tout, Kal aime bien le chameau, et le chameau... Supporte Kal et... Mange beaucoup.
Peut être, quand Kal se mettra-t-elle à suffoquer, enfin vaincue par ses poumons, le regardera-t-elle s'étouffer d'un air impuissant, et regrettera son geste. Malgré tout, Kal aime bien le chameau, et le chameau... Supporte Kal et... Mange beaucoup.
Le chameau tagué
HRP
Dans la réalité je suis...
► Pseudo(s) fréquent(s): Le chat qui rôde, tinwee (tinwë, tinweh... ect)
► Tu as quel âge? Tsss, on demande pas son âge à une dame :P
► Tu nous a trouvé où ? Mon mariage avec les top sites, pour lancer un ami dans le rp.
► Comment tu trouve le forum? Super ! (même le thème de noël, et je déteste les thèmes de noël ! C'est du très beau, très bon !)
► T'as un autre compte? Lequel? Nope
► T'as pas un truc à nous dire hein? Vive les gazelles ! Soigneuse forever ! (oh, et j'espère que ce personnage qui veut prouver la non-existence de dieu ne blesse personne, ce n'est pas mon intention (en plus elle veut juste comprendre à la base), et de toute façon ce n'est qu'un personnage, hien ? ^^'') *Charpie, une sorte de pansement assez basique
► Code du règlement: Mangé par le chieur du TIF (Je demande définitivement le TIF en mariage) ( Nous sommes déjà fiancés tous les deux, faut voir avec Käjil et Alix... Mais je suis sûr qu'ils accepteront aussi o/ )
► Tu as quel âge? Tsss, on demande pas son âge à une dame :P
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► T'as un autre compte? Lequel? Nope
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Code de Frosty Blue de Never Utopia
Dernière édition par Kal Lulo le Jeu 1 Oct - 19:59, édité 18 fois