Agartha. Un désert, où cohabitaient nomades et sédentaires. Cependant l'assèchement progressif des oasis développa la cupidité des sédentaires qui se mirent en guerre les uns contre les autres. Les cités tombèrent une à une devant ce fléau jusqu'à ce qu'il ne reste que 1400. Les nomades quant à eux préférèrent éviter ces conflits en priant leur Divinité de leur accorder un sommeil de deux millénaires. Mais quand ils se réveillèrent, ils furent non seulement confrontés à des citadins beaucoup plus avancés technologiquement mais aussi à une hostilité tangible. Hostilité contre ces nomades ressurgit du passé mais aussi hostilité au sein même de la ville de 1400. Puis une nouvelle guerre éclata : la Révolution. Est venu à nouveau le temps du choix : se battre ou partir ? Ainsi naquit l’Exode, un mouvement rassemblant nomades et citoyens souhaitant fuir la guerre en partant par-delà les montagnes vers un territoire glacé où vit un peuple étrange.

Lorsque le passé et le futur se rencontrent...

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    Barbapapa en détresse [PV Zayn]

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    Si je n’y prenais pas garde, ma respiration s’emballait et mon coeur accélérait, m’assourdissant à moitié. Depuis combien de temps les seuls bruits qui me parvenaient étaient-ils les miens ? Ma respiration rendue difficile par l’air qui n’était pas renouvellé depuis que la porte de la pièce avait été refermée sur moi. Les battements de mon coeur affolé, par la situation générale comme ponctuelle. Le mouvement du tissus, la faim qui me tenaillait… J’avais même presque l’impression d’entendre mon sang pulser dans mes veines.

    A part ça, tout était parfaitement silencieux. Depuis qu’ils m’avaient balancé dans cette petite chambre froide et ténèbreuses, pour me faire changer d’avis, je n’avais entendu que moi-même. J’estimais, du moins, que c’en était une. Je n’osais pas imaginer qu’on puisse créer une pièce parfaitement étanche dans le seul but d’y enfermer des gens…

    J’avais cherché à peu près toute aération possible, palpant en vain les parrois, avant de me rendre à l’évidence : j’étais là pour suffoquer petit à petit, dans le noir le plus complet. Une fois que j’en étais arrivé à cette conclusion, je m’étais installé dans un coin et j’avais décidé d’arrêter de bouger. Je n’avais aucune manière de savoir comment le temps s’écoulait, je savais simplement que, petit à petit, l’air devenait irrespisable.

    J’avais estimé la taille de la pièce, en me servant de mon corps pour mesurer, à un cube d’environ 2 mètres de côté. Je savais que le pourcentage d’oxygène contenu dans l’air était de 21%, ce qui sur ces 8 mètres cubes devait me laisser, dans la théorie, 1,7 mètres cubes d’oxygène pur. J’avais fait le calcul plusieurs fois, en comptant que mes poumons inspiraient approximativement 5 litres par inspiration, donc 1 litre d’oxygène. Mais je n’utilisais pas tout, j’en expirait en plus du dioxyde de carbone. C’était cette mesure qui me manquait. Si j’utilisais tout d’un coup, j’avais droit à 1700 respirations, approximativement. Si on ne retirait pas la masse de mon corps, dans tous les cas. Calmement, je devais respirer 20 fois par minutes. Mais dans mon état...

    Ces calculs ne m’aidaient pas à relativiser, à me calmer. Je sentais bien que ma respiration était plus difficile, que l’air était chaud, que j’étais en train d’étouffer. Cela pouvait faire une heure et demi que j’étais là, ou plus - il fallait prendre en compte le fait que j’avais vraiment faim - mais je voulais sortir de là. J’aurais pu essayer de frapper à la porte, peut-être était-ce ce qu’ils attendaient…

    Résistant à l’envie de céder, je me passai une main moite dans les cheveux et fermai les yeux, posant ma tête sur mes genoux. Mon enlèvement était encore frais dans mon esprit : j’étais rentré chez moi, après avoir pris un verre, et sur le chemin je m’étais retrouvé avec une arme entre les omoplates. A partir de là… Ca avait été assez vite : j’avais crié pour appeler à l’aide, l’homme qui me menaçait m’avait frappé au visage et trainé dans une voiture. Je m’étais débattu et, si un nouveau coup m’avait calmé, c’était surtout le chloroforme qui avait ensuite agi sur moi.

    La demande avait été simple, et j’avais refusé en bloc : créer de la drogue, puisque j’avais étudié la dernière en circulation. J’avais soulevé que, s’ils me tabassaient, même si je changeais d’avis je ne serais plus en état de les aider, et… J’aurais dû me douter, au sourire carnassier de celui qui avait mené la discussion, que ça sentait mauvais pour moi.

    Je m’inquiétais pour mes zonures. Hal pouvait s’en occuper, mais.. Ca restait une IA, je me sentais plus fiable que lui pour ça. Et je ne savais pas depuis combien de temps j’étais absent… Combien de temps faudrait-il pour qu’on réalise que je n’étais pas là, alors qu’on était vendredi soir ? Que je passe le week-end seul n’étonnerait personne. Si aucun membre de ma famille n’essayait de m’appeler, ils ne pourraient pas se douter de quoi que ce soit. Et lundi… Lundi seulement, les choses se mettraient en branle.

    Je serrai les poings, me sentant aussi stupide que pris au piège, et laissai échapper un gémissement de peur. Je voulais sortir, juste sortir, c’était horrible ici…

    Il fallut pourtant un long moment, encore, pour que la porte s’ouvre et que la lumière extérieure m’éblouisse. Je pris une grande inspiration en sentant enfin de l’air frais, criai lorsque celui qui m’avait déjà interrogé me tira à l’extérieur de la pièce.

    "L… laissez moi !"

    Je tenais cependant à peine sur mes jambes, étant longuement resté immobile, et ma voix était rauque. Il eut un froncement de nez dégoûté et, me tenant fermement par le bras, me tira jusqu’à une salle d’eau. Je me débattis lorsqu’il me déshabilla partiellement, sans comprendre où il voulait en venir, et criai de douleur lorsqu’il me jeta dans la douche. La différence de température, entre la moiteur de la pièce où j’avais été retenu, et l’eau glacée qu’il fit couler sur moi manqua de m’arracher un nouveau cri, et je me retrouvai bientôt à grelotter.

    "Savonne-toi.", ordonna-t-il sèchement en me jetant de quoi faire dessus.

    Je lui jetais un regard effrayé et obéis, ne cherchant pas, cette fois, à me dégager lorsqu’il estima que ça suffisait et qu’il me redressa pour me rincer. Je claquais des dents lorsqu’il décida qu’il en avait terminé avec moi, et le fait d’être nu face à un inconnu était devenu accessoire.

    "Tu vas travailler pour moi, Edward. Tu vas faire toutes les drogues que je te demanderais, tu vas m’obéir. Et à chaque fois que tu refuseras quelque chose, attends toi à passer un long moment dans la chambre noire.", lâcha-t-il sèchement, avant de m’attraper le menton pour me forcer à le regarder."Et garde à l’esprit que ce n’est pas le pire que je puisse te faire, compris ?"

    Il me maintint lorsque je cherchais faiblement à m’écarter, et je finis par céder, me sentant réellement minable. Mais l’idée de retourner là bas…

    "D… D’accord, je vais obéir… je peux avoir à boire..? Et à manger ?
    - Oui, quand je l’aurai décidé."

    Il me relâcha le menton et me traina jusqu’à une salle qui, de toute évidence, était un laboratoire relativement bien équipé. Petit, mais… Suffisant pour faire ce qu’ils voulaient de moi, c’était évident. Il me planta là, trempé et tremblant, et eut un bref soupir.

    "Commence à vérifier que tu as tout. Quand tu auras terminé, tu auras droit à des vêtements et de la nourriture."

    Je sentis ma gorge se nouer. C’était injuste. J’avais froid, j’étais épuisé, j’avais faim. Je voulais rentrer chez moi, me cacher sous la couette et penser que c’était un mauvais rêve… Mais je donnai mon accord, encore une fois, avant de baisser le nez.

    "Oh. Et au cas où tu estime malin de nous rouler et de faire un produit qui ne corresponde pas à nos attentes, ou qui n’ait pas d’effet… Sache que tu seras le premier sur qui ils seront testés, garde ça à l’esprit."

    J’eus un hoquet de peur, incapable pour le moment de refuser, pas alors qu’il pouvait parfaitement me renvoyer dans la pièce noire, sans que j’aie eu le moindre repos - ou repas, d’ailleurs - et je m’atellais à ce qu’il m’avait ordonné de faire, sentant son regard sur moi jusqu’à ce qu’il estime que j’avançais réellement. Je n’eus droit au minimum pour retrouver un peu de dignité qu’un moment plus tard, une fois que j’eus terminé de tout lister. Je m’étais installé sur un fauteuil, recroquevillé sur moi-même pour générer un peu de chaleur corporelle, et je me jetai sur la nourriture avant même de songer à m’habiller. Ce ne fut ensuite que l’homme qui semblait prendre les décisions et s’occuper de moi - brun, les cheveux courts plaqués en arrière et le regard aussi bleu que froid - se décida à me montrer l’endroit où j’aurais droit de prendre un peu de repos, durant les périodes où je n’allais pas travailler pour lui.

    Je commençai ainsi une “nouvelle vie”, espérant qu’on me retrouve au plus vite. Savoir que, d’ici quelques temps, des drogues que j’aurais fait moi seraient en circulation et bousilleraient la santé, la vie de pauvres types qui n’avaient rien fait me minait le moral, mais je ne voyais pas comment faire pour désobéir. Les quelques fois où j’essayai, les répercutions me firent rapidement comprendre que j’avais intérêt à me tenir à carreau. Je détestais cela, mais l’idée de me retrouver à nouveau dans la pièce noire devint rapidement une source d’angoisse, à tel point qu’il suffisait d’en parler pour que je sente les effets de la panique naître en moi.

    Et au final, je n’avais plus qu’à espérer que la couleur rose des drogues que je créais finirait par mettre la puce à l’oreille de quelqu’un…
    Zayn Aresham
    Zayn Aresham

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    Je sortis de la douche avec un léger soupir et jetai un regard à l'heure affichée au mur, tout en attrapant une serviette pour me sécher. J'avais encore du temps avant de commencer ma journée, et je me décidai à achever de sécher naturellement. Je récupérai juste une serviette plus petite pour me frotter les cheveux et ne pas dégouliner partout, tout en me rendant dans le salon pour m'installer sur le canapé.

    Je récupérai ma tablette pour parcourir rapidement les derniers documents que j'avais reçus concernant l'enquête sur les narco-trafiquants qui nous occupait actuellement. Normalement, Edward était censé nous envoyer les résultats de l'analyse d'un autre échantillon l'avant-veille, le lundi. Mais le mardi matin, je n'avais toujours rien reçu. Je m'étais raisonné en me disant qu'il pouvait avoir un peu de retard…

    Cependant, constatai-je en fronçant les sourcils, je ne voyais toujours pas le rapport en question. Et ce n'était pas quelque chose qui me plaisait. Entre cela et sa "blague" de la dernière fois, qui m'avait fait perdre un temps considérable avant de réussir à me procurer le rapport normal, que mes collègues avaient tous reçu...

    "ELIZA ? Vérifie que je n'ai rien reçu de la part d'Edward Frayer."

    Je recommençai à me frotter les cheveux en attendant que mon IA me confirme qu'elle ne trouvait aucune trace d'un message récent de l'ingénieur. Un profond soupir m'échappa, et je jetai un nouveau regard à l'heure. Il n'était toujours pas trop tard, alors… Autant que j'aille mettre les choses au point avec la crevette rose. Qu'il soit en retard, passe encore, mais il fallait qu'il ait la décence de prévenir. C'était la moindre des choses.

    Je quittai le canapé pour aller m'habiller, me préparant pour pouvoir aller prendre mon poste une fois que je lui aurais mis les points sur les i. Je vérifiai que la gamelle de croquettes de Teigne était bien remplie, puis je partis de chez moi pour me rendre au laboratoire où travaillait Edward. Il ne serait certainement pas content de me revoir, mais… Tant pis pour lui.

    "Bonjour. Lieutenant Zayn Aresham. Il me faudrait une entrevue avec Edward Frayer. Tout de suite si c'est possible, sinon je vous demanderai de lui transmettre un message de ma part.

    -Bonjour, Lieutenant. Je suis navré, mais Edward Frayer n'est pas venu travailler depuis ce week-end… Nous avons signalé son absence hier…"

    Je fixai le secrétaire avec surprise, n'ayant absolument pas envisagé qu'il pouvait ne pas être là. Et… il n'était pas venu travailler lundi ? Enfin, si l'information n'avait pas circulé jusqu'à moi, c'était peut-être simplement que la police avait vérifié et qu'il était simplement malade chez lui. Je remerciai l'homme et partis, sans savoir ce que j'en pensais.

    Cela me hanta tout de même toute la journée, et je n'avais pas réussi à me retirer cette absence de la tête lorsque j'eus terminé et que je rentrai chez moi. Vraiment… Il n'y avait quelque chose que je n'aimais pas. Suffisamment pour que je me décide à envoyer un message à mes collègues de la Police militaire. Ce qui me permit d'apprendre qu'il avait effectivement disparu.

    Ce soir-là, je me laissai tomber sur mon lit, un bras passé en travers des yeux. Je n'aimais pas ne pas comprendre pourquoi j'étais aussi affecté par la disparition de cet insupportable freluquet… Tei sauta sur le lit en miaulant et vint se frotter contre moi en ronronnant. J'eus un sourire et allai lui gratter la tête.

    "Faudrait pas que je me prenne la tête avec ça, c'est ça ? Il y en a d'autres qui s'en occupent, et je ne vais pas passer mon temps à chercher tous les disparus de 1400… Pourtant, il y a quelque chose qui me chiffonne…"

    Je gardai les yeux perdus dans le vide un moment, avant de me relever en soupirant, récupérant mon petit monstre sur le bras.

    "Tu as raison. Ce n'est pas en me creusant la cervelle pendant des heures que je vais résoudre quoi que ce soit."

    Et il ne méritait pas que je me ronge les sangs pour lui. Pas après le coup bas qu'il m'avait fait avec son rapport : je ne l'avais toujours pas digéré. J'arrivai à ne plus trop y penser, jusqu'à recevoir une note. Apparemment, depuis peu, une nouvelle drogue était apparue sur le marché. Il y avait une photo avec la note. Un petit sachet de poudre rose…

    Rose ? Qui choisissait une telle couleur pour faire une drogue, sérieusement ? Ce n'était pas crédible une seule seconde… Et c'était une drogue récente… Je fronçai les sourcils, faisant taire d'un geste le soldat qui était en train de me parler. Je l'avais. L'idée qui me trottait dans la tête depuis un moment. Un souvenir…

    "Quand à la création, je suppose que si on me débloquait les fonds, je serais capable d’en produire sans trop de soucis, oui."

    Edward m'avait dit cela, lors de notre entrevue. Je m'en souvenais, à présent. Il m'avait dit cela… Il disparaissait, et une drogue rose apparaissait sur le marché. Cela ne pouvait pas être une coïncidence… C'était beaucoup trop gros pour être une coïncidence. Et puisque les lieutenants de la police militaire étaient déjà très occupés par le principal réseau de trafiquants, je pouvais bien m'en charger moi…

    Estimant que nous n'avions vraiment pas besoin d'avoir un autre réseau important à gérer, j'y investis une bonne partie de mes moyens et de mes hommes, dirigeant personnellement l'enquête dès que je le pouvais. Et lorsque nous eûmes la chance de faire prisonnier l'un des dealers de cette drogue rose, je m'occupai moi-même de le passer à tabac jusqu'à le décider à me livrer tout ce qu'il savait.

    A partir de là, il ne me fut pas excessivement difficile de remonter jusqu'à l'endroit où était basé ce réseau, où ils produisaient la drogue. Et où, certainement, je retrouverais le chimiste enlevé. Dès que j'eus l'information, je planifiai une attaque pour le lendemain, afin d'éviter, autant que possible, que l'information ne fuite. Et je pris la tête de mes hommes pour mener l'assaut.

    Alors que nous forcions les portes, j'entendis certains des trafiquants crier de mettre le matériel à l'abri. Ce qui, à mon sens, montrait qu'ils n'étaient encore qu'un petit gang, s'ils avaient besoin de ne pas perdre leur matériel. Et vu le nombre de soldats que j'avais emmenés avec moi, ils ne purent nous opposer qu'une brève résistance avant qu'ils ne soient tous morts ou prisonniers.

    "Je sais que vous avez enlevé un chimiste pour votre drogue. Où est-il ?" demandai-je à l'un des prisonniers.

    Il me cracha au visage pour toute réponse, et je lui attrapai la tête pour la tordre violemment et lui briser le cou. Je le relâchai ensuite, laissant son cadavre s'effondrer sur le sol, et je me tournai vers les autres.

    "Alors, à qui je pose la question, maintenant ? Quelqu'un a envie de me répondre, ou je vous tords le coup les uns après les autres ?"

    J'eus un sourire satisfait lorsque l'un des dealers se décida à m'indiquer la pièce où je trouverais Edward. Pièce qui, bien sûr, était fermée à clef, mais je n'avais pas envie de perdre du temps à obtenir la clef, et je jugeai plus simple d'enfoncer la porte. Je ne m'attendais pas à trouver une pièce aussi petite de l'autre côté, mais je m'intéressai plus au fait que le scientifique était bel et bien dans cette… cellule me semblait plus correct que salle, pour en parler.

    "Monsieur Frayer ? Venez. Vous ne craignez plus rien, ne vous inquiétez pas. Ceux qui vous ont enlevé et séquestré sont sous contrôle, à présent."

    Je me rapprochai de lui, tendant la main pour l'aider à se tenir debout s'il en avait besoin. Je ne savais pas dans quelles conditions il avait été détenu, après tout… Et même s'il n'était pas quelqu'un que j'appréciais, cela n'avait rien à voir : nous étions dans le cadre professionnel, en tout cas moi.

    Je l'amenai en dehors de cette petite pièce, vérifiant d'un coup d'oeil que tout allait bien et qu'aucun dealer n'avait tenté quoi que ce soit. Et puisque la situation était sous contrôle… Autant que je m'occupe moi-même d'Edward. En tant qu'ingénieur pour l'armée, il méritait bien quelques égards, même si je ne l'aimais pas.

    "Comment vous sentez-vous ? Si vous préférez sortir à l'air libre, je vous accompagne. Dans tous les cas, je vous ramènerai jusqu'à chez vous, vous n'avez pas à vous soucier de cela. Vous êtes en sécurité, maintenant."

    Plus tard, il faudrait que je l'interroge pour qu'il me raconte ce qui s'était passé pour lui. Mais je n'allais pas le harceler de questions dès maintenant, surtout qu'il n'avait pas l'air bien...
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    Mes journées étaient rythmées par les désideratas de Clive. Je travaillais beaucoup, jusqu’à l’épuisement et même au delà. Je l’avais appris, rapidement : s’il n’était pas content, c’était la pièce noire, et quelques coups au passage. La première fois, j’avais refusé de goûter ce que j’avais fait. Je n’avais pas envie d’être drogué ! J’avais rapidement changé d’avis, du moins j’avais, de toute façon, été obligé de changer d’avis après avoir passé presque une journée là dedans. Comme si j’étais encore assez en forme pour refuser une injection...

    Je m’étais senti humilié en apprenant que ce que j’avais créé commençait à circuler. Il fallait que ça marche. Que quelqu’un sache que j’avais besoin d’aide et que j’envoyais un signe. La seconde fois, j’avais simplement émis l’idée qu’un produit plus doux se vendrait aussi bien, que je voyais comment en faire un… je l’avais supplié de ne pas m’enfermer là dedans, supportant encore moins bien le silence, le vide, l’air qui devenait de plus en plus irrespirable…

    J’arrêtai de supporter le noir après ce voyage là, et cessai de protester, songer même à désobéir. Je songeais à ma famille, à mes animaux, me demandais souvent si Hal avait réussi à s’occuper de mes zonures ou si j’allais retrouver deux petits cadavres recroquevillés, quand je rentrerais. Si je rentrais. Je n’avais même pas le droit de perdre l’appétit, Clive me surveillait et s’assurait que je mange consciencieusement.

    J’avais du mal à compter les jours, les passages dans la chambre noire brouillant ma perception du temps. Et j’étais en train d’ajouter le colorant à une nouvelle fournée lorsque Clive arriva soudain, m’attrapant avec violence par le bras.

    "Viens là, toi."

    Je lui jetai un regard effrayé, avant de m’arrêter lorsque je reconnus le chemin vers la pièce noire. Je cherchais même à me dégager, sentant la panique monter en moi.

    "N… Non, je n’ai rien fait !! Arrêtez, je ne veux pas !"

    Je couinai à la giffle, mais n’hésitai pas à me précipiter vers la porte, une fois qu’il m’eut balancé dans ménagement dans la pièce, le suppliant encore de ne pas m’enfermer. J’étouffai un sanglot lorsque je réalisai que ça ne servait à rien, et me laissai tomber par terre, tremblant. Ca allait passer. Je n’avais rien fait, il allait me libérer bientôt… Je me focalisai sur cette pensée, me recroquevillant sur moi-même comme les fois précédentes. Ca n’allait pas durer très longtemps…

    Je sursautai lorsqu’un bruit se fit entendre, au niveau de la porte, et relevai le nez de mes bras croisés sur mes genoux, effrayé. Clive n’avait pas de raison d’être en colère contre moi… Je n’osais pas bouger lorsque la porte s’ouvrit, trouvant comme toujours le changement de luminosité douloureux, et clignait des cils en réalisant que ce n’était pas la personne à qui je m’attendais.

    "L… lieutenant Aresham ?", soufflai-je bêtement, sans bouger.

    Il venait de dire que c’était terminé, mais… j’avais du mal à intégrer ce que ça signifiait. Surtout qu’il n’était pas un visage amical, loin de là. Il me tendit sa main et je l’attrapai, appréciant sa chaleur. Je titubai en me redressant, prenant une inspiration soulagée lorsque nous sortimes de la pièce noire.

    En regardant autour de moi, ce n’était pas dur de comprendre que l’armée était venue nettoyer les lieux, et j’essayai de me focaliser sur ce que disait Zayn, même si j’avais du mal. Je ne l’avais pas lâché, comme si sa main était la seule chose qui assurait que je ne retournerais pas là dedans, et je relevai le regard vers lui.

    "C’est… vraiment fini ?", demandai-je, hésitant, en sentant ma gorge se nouer de soulagement lorsqu’il acquiesça. "Je veux bien sortir, oui… J’en peux plus d’être ici..."

    Je le suivis à l’extérieur du bâtiment, cherchant autour de moi où j’étais. Je n’avais pas vu la “vraie” lumière depuis un moment, la salle où je travaillais, tout comme celle où je me reposais, étant souterraines.

    "Où sommes nous ? C… Comment m’avez vous trouvé…?"

    Au fond, je n’avais pas répondu à sa question, sur le fait de se sentir bien ou non. Mais vu mon état… je n’avais pas envie de me plaindre face à lui, et largement pas la force de mentir. J’essayais de réfléchir à ce que j’aurais dû faire. M’inquiéter de mes proches, mes animaux, prévenir que j’avais été drogué, deux fois, et…

    Je sentis mes jambes flancher et me raccrochai à Zayn, fermant les yeux. Ce n’était pas à lui que je pouvais m’ouvrir sur ce que je ressentais, mais j’imaginais qu’il allait devoir m’interroger, à moins qu’il laisse ça à un subalterne…

    "Je… ne me sens pas très bien, non. Désolé.", avouai-je du bout des lèvres. "Est-ce que vous avez arrêté un brun aux cheveux courts, les yeux bleus, appelé Clive ? Il… C’était lui qui semblait s’occuper de tout..."

    Je n’avais pu empêcher ma voix de trembler en parlant de lui. S’il n’était pas arrêté… C’était certain que j’allais avoir du mal à quitter un lieu sûr, une fois que j’en aurais trouvé un…
    Zayn Aresham
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    Edward n'avait pas lâché ma main et, même si ce n'était pas quelque chose que j'adorais dans l'absolu, je ne lui fis aucune remarque sur le sujet et je lui laissai ma main. Si cela le rassurait… Je préférais toujours ça à devoir gérer quelqu'un de paniqué ou même affolé. C'est pourquoi, lorsqu'il me demanda si c'était vraiment terminé, je me décidai à serrer doucement sa main tout en hochant la tête.

    "Oui, c'est fini. Il ne peut plus rien vous arriver. Et venez, je vous amène dehors."

    De toute manière, même s'il n'avait pas été aussi mal - cela se voyait, même sans qu'il ne le dise - je n'aurais pas pu me permettre de le laisser aller seul, vu le quartier où nous étions. Et comme je n'allais pas confier un ingénieur à l'un de mes subalternes… J'étais bien obligé de le faire, que cela me plaise ou non. Et comme tout ce que j'avais à faire, je le ferais bien.

    J'informai mes hommes que je sortais, puis je guidai Edward à l'extérieur. Cela me permit, également, d'informer ceux qui étaient restés dehors pour surveiller les environs et garder un oeil sur nos véhicules que tout s'était bien passé. J'aimais bien lorsque tout se passait comme je l'avais prévu, pour ce genre d'opérations…

    "Ils vous ont emprisonné dans le secteur C. Ne vous inquiétez pas, je vous raccompagnerai jusqu'à chez vous dès que nous en aurons terminé ici. Pour ce qui est de vous retrouver… J'ai appris que vous aviez disparu et, en recevant la photo d'un échantillon de drogue rose, je me suis souvenu que vous m'aviez dit être capable d'en synthétiser. A partir de là, le lien n'était pas difficile à faire, et j'ai lancé les recherches."

    Certes, mon but avait aussi été de démanteler ce réseau avant qu'il ne soit trop étendu, mais… Si cela pouvait réconforter l'ingénieur que j'insiste surtout sur le fait de le sauver, cela ne me coûtait rien. Et cela faisait également partie de ce que je devais faire, ce n'était même pas un mensonge.

    Je rattrapai le chimiste lorsqu'il chancela, le tenant dans mes bras pour lui éviter de tomber. Forcément, un civil était secoué après s'être fait enlever… Même si les trafiquants avaient certainement évité de le blesser, vu qu'ils voulaient qu'il leur fasse de la drogue. Mais pour quelqu'un qui n'était pas habitué…

    "Ce n'est pas grave, vous avez le temps… Et je suis venu vous libérer immédiatement après avoir maîtrisé la situation, je n'ai pas encore les noms de ceux que nous avons fait prisonniers. Mais n'ayez crainte, même s'il n'était pas mort ou prisonnier, nous l'arrêterons rapidement, avec votre description."

    J'avais à peine terminé de parler que j'entendis un bruit. Un bruit de pas précipités, vers nous. Je poussai Edward sans même avoir besoin de réfléchir, pour le mettre à l'abri - et tant pis si ça l'envoyait contre le mur. J'eus un grognement de douleur lorsque le couteau de celui qui s'était élancé vers nous m'entailla le bras, en dépit de mes protections. Ce n'était pas n'importe quoi, comme lame…

    "Tu crois que tu vas t'en sortir après m'avoir trahi ?! Dès que j'aurai égorgé ton protecteur, ce sera ton tour !" cria l'homme, que j'identifiai comme étant le Clive dont Edward avait parlé.

    De toute manière, qu'il soit effectivement celui qui s'occupait du réseau ou non, ce n'était pas ce dont je devais m'occuper pour le moment. Nous nous étions un peu écartés de la porte, et le temps que les soldats dehors nous rejoignent, il serait un peu tard… Et depuis quand avais-je besoin d'aide pour me battre contre un seul homme ?

    "Ne bougez pas, je m'occupe de lui."

    Lorsque l'homme tenta à nouveau de me frapper avec son couteau, je me rapprochai de lui et attrapai son poignet. La colère l'aveuglait visiblement, à moins qu'il ne soit tout simplement pas très doué pour se battre contre quelqu'un d'expérimenté… En tout cas, une fois sa main armée bloquée, je n'eus aucun mal pour le frapper, de toutes mes forces, de mon autre poing, jusqu'à entendre certains de ses os craquer.

    Voyant qu'il cherchait malgré tout à libérer sa main pour frapper, je n'hésitai plus et le frappai à la gorge pour m'assurer qu'il ne me causerait plus d'ennuis. Il s'effondra enfin, et je lâchai son poignet, faisant signe aux soldats qui s'approchaient de s'occuper de lui. Enfin, s'il était toujours vivant, mais cela m'importait peu. Je revins vers Edward et passai un bras autour de lui pour l'entraîner avec moi, le portant s'il n'était pas en état de marcher.

    "Tout va bien. Il ne fera plus rien. Il ne pourra rien vous faire. Je vous le promets."

    Après nous être écartés de quelques mètres, je le fis asseoir à l'arrière d'un camion et m'installai à côté de lui, posant une main sur la sienne.

    "Faites-moi confiance, je vous protégerai. D'ici quelques minutes, quand j'aurai donné mes ordres, je vous ramènerai chez vous, d'accord ? Nous pourrons discuter là bas."
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    J’essayais de me persuader que tout était bel et bien terminé. Zayn… Devait savoir ce qu’il faisait, après tout, et j’avais conscience qu’avec un seul chimiste et la production que je faisais, ça n’avait pas dû être un gros gang. De toute façon, j’étais prêt à croire tout ce qu’il me disait, si ça me permettait de m’accrocher à l’idée que je n’allais plus subir… Ca.

    J’essayais de poser des questions, de m’écarter un peu l’esprit de ce qui s’était passé, et acquiesçai en apprenant qu’il m’avait retrouvé grâce à la couleur de “ma” drogue. Ca faisait pourtant toujours mal, de penser que c’était ma faute si cette saloperie circulait…

    "J’espérais vraiment que quelqu’un ferait le lien… Merci. Ca.. Fait combien de temps ? Je n’ai pas réellement eu de points de repère..."

    Je ne songeais pas au fait qu’il avait certainement fait ça pour stopper le trafic : pour le moment, j’étais tellement soulagé… Assez, certainement, pour avoir une chute de tension et me retrouver contre lui. J’appréciais que ma soeur et mon frère ne soient pas là, qu’ils ne me voient pas aussi faible, même s’il allait falloir que je les appelle pour les rassurer… De même pour mon père, mais ce serait moins joyeux, certainement.

    Je restai contre Zayn sans chercher à m’écarter, appréciant la protection qu’il me promettait, mais également qu’il ne me houspille pas pour être faible. J’acquiesçai sans m’écarter, m’en sentant difficilement capable, surtout si tous n’étaient pas arrêtés. J’allais leur donner toutes les informations possibles, mais n’eus pas le temps de chercher comment formuler ça. J’eus un couinement de surprise en cognant contre le mur, sans comprendre ce qui se passait, et devins livide en reconnaissant Clive aux prises avec le militaire. Par réflexe, je me recroquevillai sur moi même, les bras autour de la tête, à son interpellation.

    "Laissez moi..."

    Au fond, Zayn n’eut pas réellement à me dire de ne pas bouger : même si j’avais voulu fuir, je m’en sentais incapable, sa seule présence me coupant les jambes. Je ne voulais pas qu’il me crie dessus, qu’il me touche, et je fermai les yeux pour ne pas voir le moment où il reviendrait… J’eus un gémissement terrorisé lorsqu’il porta la main sur moi et me recroquevillai un peu plus sur moi-même, comme si cela allait l’empêcher de me donner un coup de pied et me soulever. Je réalisai que ce n’était pas lui lorsqu’il me porta plutôt que de m’attraper par la première chose qui dépassait pour me trainer, et relevai le regard vers Zayn, brièvement, avant de rougir.

    "Je… désolé."

    Je ne cherchais cependant pas à quitter ses bras, ayant l’impression de vibrer tant je tremblais contre lui. Je fermai les yeux et fis quelques exercices de respiration, cherchant à me calmer. Il me déposa à l’arrière d’un camion et je gardai la tête basse, sans rien oser dire. Ca aurait été quelqu’un d’autre, certainement me serais-je allé à me confier, mais avec lui, alors qu’il m’avait tabassé la dernière fois que nous nous étions vus… J’étais juste trop secoué pour détester le sentiment de soulagement qu’il faisait naître en moi.

    Je ne répliquai pas que je ne voulais pas qu’il me laisse lorsqu’il m’expliqua qu’il allait m’abandonner tout seul là, me forçai à hocher la tête. Je lui avais agrippé la main quand il l’avait posée sur la mienne et me forçai à nouveau à la lâcher.

    "Bien sûr. Je.. peux vous emprunter un téléphone ? Il faudrait… Enfin, je suppose que ma famille a été mise au courant..."

    Je le remerciai lorsqu’il me donna l’appareil, pris une inspiration. Je devais appeler. Je ne savais pas simplement comment annoncer ça, ou par qui commencer… Je ne voulais pas les affoler, pour ceux qui étaient affolables, et je n’étais pas forcément en état de faire mieux. Alors… Autant se contenter un message, pour Maxine et TJ, et je commençai par eux. Je ne voulais pas qu’ils m’entendent dans cet état… Par contre, je savais que mon père me reprocherait de ne pas l’appeler.

    "Papa…? Oui, c’est Edward. Je… Non, ce n’est pas… Je voulais juste dire que… Désolé. Oui, je reprendrai le travail bientôt. Je vais bien. O… oui, je… Non, pardon, je ne bégaye pas, désolé… D’accord. Je passerai bientôt."

    Je détournai le regard de l’appareil, ne m’étant pas réellement attendu à ce que mon père exprime son inquiétude autrement - s’il s’était inquiété à un moment ou un autre - et fermai les yeux un instant, m’appuyant contre la carrosserie. Il faudrait rapidement que je passe à autre chose, mon père avait été assez clair pour me le faire comprendre…

    Je somnolai lorsque Zayn revint, et sursautai à nouveau en l’entendant, avant de lui rentre son téléphone.

    "Merci..."

    Je me forçai à me déplier et me redresser, me passant une main sur le visage.

    "Je vous suis, Lieutenant Aresham. Je suppose que vous aurez besoin de m’interroger… Autant faire ça tout de suite. Puis… J’ai des animaux, je ne sais pas combien de temps je suis parti… "

    Je m’interrompis. Pas la peine de geindre devant Zayn… Même si je craignais le pire pour mes zonures, et que j’ignorais si la routine d’Hal était suffisante pour eux ou non. Cela ne l’intéressait pas, je ne savais même pas pourquoi il ne me confiait pas à un subalterne…

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