Kal Lulo
Favorite de la Gazelle
- Arme : Poche de poison dans les vêtements, à souffler sur les ennemis
Messages : 78 Date d'inscription : 02/01/2015
Kal Lulo
| Ykaem suivit les pas, pour le moins imprévisible, de Matt, à une distance raisonnable. Il oscillait et s’agitait et sautillait tellement qu’elle n’avait aucune peine à le suivre.
Il entra en coup de vent dans une boutique. La nomade maintint la porte entrouverte et se glissa à sa suite. L’air était sec, et saturé d’odeur sucrées et artificielles. Elle inspira prudemment, figée, surveillant du coin de l’œil Matt, qui dévastait une pauvre étagère pleines de tubes colorés, jusqu’à en brandir deux vers la caisse, l’air absurdement victorieux. La vendeuse eu un sourire à la foi gêné et charmé par le militaire qui sortit en trombe de la boutique, un peu plus vite.
Ykaem se laissa entraîner jusqu’à un coin tranquille ou il pila brutalement. Elle cligna des yeux. Il était passé du mouvement le plus chaotique et… Agité à l’immobilité la plus absolue. Avec une grande précision, presque violente, il fit sauter l’opercule protégeant le contenu du tube, et alors que la jeune fille l’observait avec attention, dans l’attente de son prochain mouvement, il plaqua un peu de crème sur ses mains en braillant.
- Tiens, c'est pour toi ! Il faut juste que tu en tartines tes mains partout partout partouuuuuuuuuuut ! Ça va brûler un peu au début, mais ta peau est trop sèche tu vois donc c'est normal d'abord. Après, ta peau sera bien nourrie et tout et en plus elle sera touuuuuuuuuute douuuuuuuuuuuce ! C'est une des meilleures marques de crème hydratante de 1400 en plus !
Ykaem saisit vaguement les termes de ‘crème hydratante’ dans son babillage hurlant et dissonant. Elle savait ce que c’était, elle reconnaissait la sensation, le produit était scellé, elle n’avait aucune raison de s’inquiéter, mais elle ne pouvait pas s’empêcher d’avoir peur.
Et ça faisait mal. Elle enleva le gros de la matière avec un coin de sa cape, et essuya plus soigneusement de reste avec un coin de mouchoir.
Et ça picotait sa peau. Elle était encore un peu collante. Elle détestait la sensation encore plus que la brûlure. Elle ne put retenir un grommellement, râlant intérieurement sans retenu. La Gazelle avait engendré des jurons intéressants, et...descriptifs !
Mais, dans le désert, il lui arrivait de nourrir sa peau avec des onguents de sa fabrication, ou plus puissants et gras et désagréable, encore ceux d’un guérisseur spécialisé, pas très loin de chez elle, au camp des Gazelles. C’était toujours un mauvais moment à passer, mais c’était mieux que perdre toute agilité parce que sa peau se craquelait et devenait comme plus petite que ses mains. Elle ne pouvait pas se souvenir de la dernière fois qu’elle avait pris le temps. Il allait falloir qu’elle fasse attention à ça. Aucune négligence ne devait être tolérée.
Elle releva la tête juste à temps pour voir Matt se prendre un mur, et elle se sentit assez mesquinement vengée pour le coup des mains. Pas découragé, il lui cria quelque chose sur les diagonales depuis l’autre coté de la rue.
Elle le rejoint au plus vite de l’autre coté, se faufilant dans la circulation.
Cette incompétence mêlée de malchance et de maladresse, et surtout, absolument étrange, et jamais prévisible était étrangement divertissante. Et… apaisante peut être ? Reposante ?
Il effectua une manœuvre bien trop longue et compliqué pour ce qui semblait… Retrouver son chemin ? La carte ne portait que des indications commerciales. Mais l’appareil qui l’émettait fit briller les yeux d’Ykaem. Un hologramme tactile ! Ils étaient rares, et cher, et récents. Peut être même pas encore vraiment disponible pour le public ? Et techniquement, ils avaient un niveau de miniaturisation absolument fascinant.
C’était un des grand avantage du Sommeil, la science était allée tellement loin, que même les savants ayant grandi dans ce monde, n’ayant pas 2000 ans de retard, même en se spécialisant dans un seul domaine, ne pouvait pas tout connaître. L’amas de connaissance était juste trop énorme. Et Ykaem comptait bien au strict minimum se maintenir à niveau.
Elle n’observa pas de défaut dans les réponses de l’appareil, mais malgré les mouvements larges et saccadés de Matt, qui ralentissait un peu l’appareil, mais afficher et manipuler une carte restait une tache très simple.
L’application intéressante serait entre autre la simulation d’expérience, et la manipulation de donnés complexes ou nombreuses dans l’espace. Pouvoir interagir avec des pensées !
- C'est parti ! En avant, ma brave, allons manger des glaces et dominer Arrow le Chamallow ! Il lui saisit brusquement la main avec une moue qualifiable à la rigueur d’enfantine, plus justement extrêmement comique. Ykaem recépera en douceur ses doigts, sans réussir a vouloir se montrer seche. Merci d'avoir accepté d'ailleurs, demoiselle Ykaem tu es un ange tombé du ciel envoyé par la Gazelle Bru- euh... Blanche. BLANCHE ! Je ne me suis pas trompé, nananananèèèèreeeeuuuuuuuh !
Ykaem aurait bien signalé que le concept d’ange, de Gazelle, et des chutes de corps inopinée provenant du très haut était hautement et totalement ridicule, encore plus que cette religion et son cortège de tradition stupides, mais Matt faisait la conversion pour deux. Ce qui n’était pas si mal, car si elle n’avait pas besoin de préciser que pour elle, la Gazelle était transparente, à cent pourcent. comme quelque chose d’inexistant, elle avait en revanche besoin de réguler sa respiration, et l’apport de connaissances que la ville et la foule lui amenait.
Car Matt avait vraisemblablement trouvé son chemin – ou une carte – et il marchait un peu plus vite. Pas suffisamment pour que ce soit gênant ou humiliant, mais il était tard, elle se fatiguait plus vite. Autour d’elle, le chant moyennement juste du militaire avait pris un ton ridiculement fier et traînant, presque narquois mais avec une sorte de niaiserie chantonnante.
En peu de temps, ils étaient arrivés à leur destination. Et Kal eu le souffle coupé.
Elle se redressa, écarquilla les yeux, et aspira une large goulée d’air.
Elle savait bien sur, elle connaissait les plantes synthétisées, créée par les savants, s’enracinant dans les sols humides de 1400 mais ici, elle était littéralement entouré par des arbres. Et la brise courrait, souple sur le sol stable et dur, rempli de matière organique, ébouriffant les herbes.
Elle ramassa quelques brins d’herbe. Ils plièrent entre ses doigts avant de casser, et ils étaient vivant, plus gorgé de sève que toutes les plantes survivant vaillamment derrière un rocher.
Tout était vert. Il n’y avait pas une seule nuance d’ocre en vue. Le soleil, la lumière était délicate sans être clouante. L’air… L’air était pur. Frais. Doux. Apaisant. Irréel. Sûrement aussi synthétique que celui qui remplissait la boutique de cosmétiques d’une saveur sucrée. Cet air là, il avait la saveur de la vie, et l’odeur des plantes qui s’enracinent et qui croissent, gorgées d’eau.
Cet endroit était un paradis offert par la science.
Et elle n’y appartiendrait jamais. La réalisation était amère. Mais son peuple avait des choses à offrir aussi, et elle allait faire de son mieux, et découvrir comment tout cela deviendrait utilisable, compréhensible. Les facultés des Nomades. C’était la touche qui manquait pour devenir parfait. Elle se demanda si elle ne devrait pas voir si elles n’étaient pas déjà là ! Il faudrait qu’elle obtienne des autorisations pour ça… Faire des tests sur des échantillons de populations suffisamment large… Son esprit fourmillait agréablement.
Elle sourit, s’élança, et rattrapa Matt qui était allé gesticuler un peu plus loin.
« Donc... » Elle reproduisit fidélisent les mots inconnus. « Aro le chamalo ? »