Agartha. Un désert, où cohabitaient nomades et sédentaires. Cependant l'assèchement progressif des oasis développa la cupidité des sédentaires qui se mirent en guerre les uns contre les autres. Les cités tombèrent une à une devant ce fléau jusqu'à ce qu'il ne reste que 1400. Les nomades quant à eux préférèrent éviter ces conflits en priant leur Divinité de leur accorder un sommeil de deux millénaires. Mais quand ils se réveillèrent, ils furent non seulement confrontés à des citadins beaucoup plus avancés technologiquement mais aussi à une hostilité tangible. Hostilité contre ces nomades ressurgit du passé mais aussi hostilité au sein même de la ville de 1400. Puis une nouvelle guerre éclata : la Révolution. Est venu à nouveau le temps du choix : se battre ou partir ? Ainsi naquit l’Exode, un mouvement rassemblant nomades et citoyens souhaitant fuir la guerre en partant par-delà les montagnes vers un territoire glacé où vit un peuple étrange.

Lorsque le passé et le futur se rencontrent...

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    Détresse féline [pv Edward]

    Zayn Aresham
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    Ce jour-là, tout avait bien commencé. Avant de finir de la pire des manières. Enfin, en réalité, la fin avait commencé dès le matin, mais je ne m'en étais pas rendu compte. Je n'avais réalisé que quelque chose n'allait pas qu'en rentrant chez moi, après ma journée passée à boucler tout ce que je pouvais du dossier sur le réseau de dealers responsables de l'enlèvement d'Edward. Il nous manquait encore quelques hommes de main, mais dans l'ensemble… Ce serait bientôt terminé.

    J'étais donc de bonne humeur lorsque je rentrai chez moi, ce soir-là. J'appréciais toujours de venir à bout d'une enquête. Je refermai la porte de mon appartement derrière moi, le sourire aux lèvres, et j'allai me doucher, puisque j'étais parti un peu précipitamment le matin, ELIZA m'ayant réveillé en retard : je n'avais donc pas eu le temps de me doucher avant d'aller travailler.

    En sortant de ma salle de bain, je me sentais bien comme rarement. En tout cas depuis que toute ces histoires de trafiquants de drogue nous étaient tombées dessus… Je passai dans la cuisine pour me prendre un verre d'eau, et fronçai les sourcils lorsque mon regard se posa sur la gamelle de Teigne. Qui était encore pleine.

    J'avais vraiment l'impression qu'elle était au même niveau que le matin, lorsque j'étais parti, juste après l'avoir remplie en catastrophe, puisque j'étais en retard. Et ce n'était pas normal. Pourquoi Tei n'avait-elle rien mangé de la journée ? Entre cela, et le fait - je venais de le réaliser - qu'elle n'était pas venue me faire la fête, je sentis l'inquiétude me gagner. Etait-elle malade ?

    "Tei ? Où te caches-tu, petite peste ?"

    Je passai dans ma chambre, m'attendant à la voir roulée en boule sur la couette. Mais, après avoir jeté les oreillers par terre, enlevé la couette et ouvert toutes les portes des armoires, il me fallut me rendre à l'évidence : elle n'était pas dans cette pièce-là. Mes mains tremblaient de nervosité alors que je vérifiais toutes les cachettes où elle avait l'habitude de se planquer lorsqu'elle voulait être tranquille.

    "Allez, ma puce, viens me voir, tu es forcément quelque part… murmurai-je entre mes dents, luttant pour ne pas céder à la panique, avant de relever le regard. ELIZA ? Quand as-tu vu Teigne pour la dernière fois ?

    -Ce matin."

    Je contins un soupir, me pinçant l'arète du nez. Elle répondait à la question que je lui avais posé. C'était de ma faute, j'aurais dû être plus précis… Et j'y aurais pensé si je n'avais pas été autant sur les nerfs.

    "Et que faisait-elle ce matin, au moment où tu l'as perdue de vue ?

    -Elle passait la porte de l'appartement sur vos talons, à 7h48."

    Je me figeai à la réponse de l'IA, mon coeur faisant une embardée dans ma poitrine. Je n'avais pas fait assez attention en partant, pressé comme je l'étais, et elle m'avait suivi ? Elle s'était retrouvée dehors ? Mais comment allais-je pouvoir la retrouver, sans savoir où elle était, jusqu'où elle m'avait suivi… ?

    Avec un peu de chance, elle n'avait pas pu passer la porte de l'immeuble, et elle était restée coincée dans la cage d'escalier… Si elle s'était endormie quelque part, elle avait pu ne pas m'entendre rentrer, ne pas me remarquer… Je me raccrochai à cet espoir et sortis en trombe de l'appartement pour parcourir la cage d'escalier du rez-de-chaussée jusqu'au dernier étage, plusieurs fois, en appelant mon chat.

    Il commençait à être relativement tard, mais tout ce que j'accordai à la politesse et au respect du voisinage fut de ne pas réellement crier pour l'appeler. Mais je n'eus aucune réponse, je ne vis aucun mouvement. Alors… Alors elle était vraiment dehors… ? Je me passai une main sur le visage, le corps douloureux à force d'être crispé par l'inquiétude, et je me décidai à aller voir dans la rue. Je la retrouverais, même si c'était aussi difficile que de retrouver un caillou dans une dune.

    "Teigne ! C'est moi, viens ! Ne me fais pas ça, ma petite boule de poils, dis-moi que tu es vers ici…"

    Je me mis à arpenter les rues autour de mon immeuble, en continuant à parler dans l'espoir que ma voix finisse par faire revenir la petite chatte. Et, après un temps qui me sembla infiniment long, je finis par entendre un faible miaulement, venant d'un peu plus loin devant moi. Je me précipitai dans cette direction, mon coeur ratant un battement à la vue de Teigne allongée sur le sol. Elle me regardait et miaula à nouveau, sans faire le moindre geste vers moi.

    "Oh, mais qu'est-ce qui t'est arrivé, qu'est-ce que tu as… ? Ca ne va pas bien, hein, ma belle, tu es malade… Je suis désolé, c'est ma faute, j'aurais dû faire attention, quitte à être en retard… Ca va aller, je vais t'amener chez le vétérinaire, tu vas voir."

    Je la soulevai, frissonnant en la sentant… presque flasque, tant elle ne bougeait pas. Tout au plus me lécha-t-elle un doigt, alors qu'un faible ronronnement sortait de sa gorge, et je sentis mes yeux me piquer. Je ne savais pas depuis combien de temps elle était dans cet état, ni si j'arrivais trop tard… Non, ce n'était pas possible. Ca ne pouvait pas être trop tard. Je refusais cette idée.

    "Accroche-toi, ma belle," soufflai-je d'une voix enrouée.

    Je ne pris pas vraiment le temps de réfléchir, et je ne pris même pas le temps de remonter chez moi. Ce serait perdre du temps, à mes yeux, et je lui faisais confiance pour ne pas chercher à m'échapper. Alors j'estimai plus rapide de faire le trajet à pied, en courant - même si je faisais attention à ne pas secouer ma pauvre petite Teigne - jusqu'à son vétérinaire.

    Mais en y arrivant… Je tombai sur une porte close. Ce que j'aurais pu deviner si j'avais pris quelques secondes pour réfléchir avant de venir ici, vu l'heure qu'il était à présent. Mais il fallait que je fasse soigner Teigne, et le plus vite possible. Alors… Quoi, rentrer chez moi, voir quel vétérinaire était de garde cette nuit-là, et traverser peut-être toute la ville pour y arriver ?

    La chatte frissonna, et j'eus un gémissement inquiet, regardant autour de moi comme si une solution miraculeuse pouvait apparaître. Ce qui, en quelque sorte, fut le cas. Mon regard se posa sur un immeuble voisin, que je reconnus sans peine. C'était celui où habitait Edward Frayer. Et même s'il ne parvenait pas à savoir ce qu'avait Teigne, chez lui, je pourrais voir où était le vétérinaire de garde, sans avoir à revenir jusqu'à chez moi…

    "Tiens bon, p'tite poilue, on va y arriver."

    J'essayais d'avoir un ton assuré, rassurant. Comme si elle pouvait me comprendre… Mais elle serait peut-être, justement, sensible au ton de ma voix, même si elle ne comprenait pas ce que je disais… J'avais beau être essoufflé par toutes mes recherches et, surtout, le trajet jusqu'ici, je ne ralentis pas le pas en montant jusqu'à la porte de l'ingénieur, et je repris à peine mon souffle avant de sonner.

    Je m'attendais à devoir appuyer sur la sonnette plusieurs fois, vu qu'Edward devait être endormi, mais il m'ouvrit, en fait, plutôt rapidement, faisant naître en moi autant de surprise que de soulagement. Sans même faire vraiment attention à ce qu'il tenait à la main, je me mis à parler, rapidement à cause de ma nervosité.

    "Je suis désolé de vous déranger en pleine nuit, mais il faut que vous m'aidez… Je venais chez le vétérinaire d'à côté, mais il est fermé, forcément… Je n'y avais pas pensé avant d'arriver, et j'ai peur que le temps de revenir chez moi pour aller voir un autre vétérinaire, ce soit trop tard…"

    Je me rendis compte que je n'avais même pas dit pourquoi j'allais voir le vétérinaire, et je levai un peu la main dans laquelle je tenais Teigne, pour la lui montrer.

    "Elle a passé la journée dehors, je ne m'en étais pas rendue compte, et je l'ai retrouvée dans la rue ce soir, dans cet état. Elle ne bouge quasiment pas, et j'ai l'impression qu'elle a les pupilles dilatées. J'ai… Il faut que vous m'aidiez, je vous en prie…"
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    La nuit. C'était quelque chose que je détestais, depuis quelques temps. C'était juste un moment, un long moment où j'étais seul chez moi, à me demander ce que j'allais pouvoir faire jusqu'à ce que le matin arrive.

    Le côté positif d'avoir accès à une étagère entière de divers composés chimiques était de pouvoir combler ça sans problème. J'ignorais combien de temps je tiendrais le coup, si la santé physique serait détruite avant la santé mentale, si je commettrais une erreur au travail ou à l'extérieur avant.

    Une fois un cocktail qui me tiendrait éveillé malgré mon épuisement ingurgité, une douche prise et un repas à peine picoré, je m'installai devant la télé avec une console allumée. Hal avait beau me dire que ça n'allait pas, je n'écoutais pas. Je ne savais pas, de toute façon, si j'allais avoir le courage de le reprogrammer ou s'il me faisait du bien, à tirer malgré tout une sonnette d'alarme que j'aurais dû écouter.

    Et pourtant... Qui n'aurait pas rêvé d'avoir une nuit entière devant la console, sans s'inquiéter de son état, le lendemain matin  ? Peut-être avais-je passé l'âge, pour ne plus réellement profiter du plaisir immédiat que cela engendrait. Mais au moins, ça faisait du bruit, de la lumière. Sous une polaire pelucheuse et douce, j'étais protégé du noir, du silence, de la douleur et de la peur.

    J'y replongeai en un instant en entendant sonner à la porte. Il ne fallut pas longtemps pour que j'imagine qu'ils étaient de retour, que Clyde allait m'attraper, me punir de l'avoir trahi...

    J'attrapai le spray – une composition maison – que j'avais près de moi et me redressai  : c'était de l'acide, pour me défendre. Usuellement, avoir des petites fioles me semblait suffisant, mais là... j'avais trop peur, je voulais pouvoir surprendre rapidement. J’eus la surprise de voir Zayn, face à moi, et clignai des yeux sans comprendre. Zayn, avec un chat dans les bras.

    Je baissai légèrement mon spray, rentrant la tête dans les épaules. Je n’avais pas envie de le voir. Il était celui qui avait failli m’aider à aller mieux, à accepter ce qui était arrivé, et qui m’avait expliqué qu’en réalité, il faisait ça par professionnalisme. Je m’en voulais de l’avoir trouvé classé, rassurant, sexy… Autant que je lui en voulais, à lui.

    Il n’attendit pas que je le salue ou lui demande pourquoi il était là pour se mettre à parler et m’expliquer un peu la situation, me faisant comprendre qu’il souhaitait que je m’occupe de sa chatte. Sincèrement… j’avais une tête à m’occuper de tous les animaux des imbéciles de l’armée ? Et s’il pensait m’attendrir en me mettant sous le nez le minuscule chat - la minuscule chatte - qu’il tenait dans la main… Ca fonctionnait parfaitement.

    "Il faudra que vous compreniez à l’armée que je ne suis pas vétérinaire, vous n’êtes pas le premier à me coller sous le nez un animal blessé en vous imaginant que je peux faire quelque chose… mais rentrez, oui, nous allons voir ce qui est faisable..."

    Je parlais vite, non pas pour l’imiter, car je ne m’en rendais pas compte. C’était un effet secondaire de ce que je prenais pour ne pas avoir trop sommeil…

    Je m’effaçais pour laisser entrer le militaire, refermant la porte derrière lui avec une certaine inquiétude, malgré tout. S’il était suivi ? Non, je savais que j’étais en sécurité relative, avec lui. Je n’avais affaire qu’à une seule menace, et c’était lui.

    "Hal ? Lance une recherche des symptômes suivants : pupilles dillatées, apathie, a… Ah, j’ai le nom sur le bout de la langue. Tu sais bien, quand les muscles sont tout mous. Oh, et focalise tes recherche sur les chats, bien sûr.
    - Recherche en cours.", affirma mon IA.

    Je fixai un instant Zayn sans amabilité, avant de lui récupérer le chat des mains, cette fois avec beaucoup de douceur. Après tout, cette petite bestiole n’y pouvait rien, si son maître était un idiot qui ne faisait pas attention…

    "Hal ? cherche aussi les vétérinaires de garde.", demandai-je, posant le chat sur le comptoir qui séparait la cuisine du salon. "Et vous, venez m’aider. Il faut savoir si c’est une piqûre ou quelque chose qu’elle a ingéré. Tout de même… Vous auriez dû faire attention. Ne prenez pas un animal si c’est pour ne pas vous assurer que vous pouvez vous en occuper correctement. Les gens ne sont pas gentils avec les animaux. Ce sont de sombres crétins, vous avez de la chance si c’est une simple intoxication parce qu’elle a mangé quelque chose de mauvais, et qu’elle ne s’est pas fait empoisonner.

    Si jamais elle meurt, je vous interdit de dire que c’est ma faute ! Je ne suis pas vétérinaire, je vais faire ce que je peux, mais ça risque de ne pas être assez, si c’est depuis trop longtemps. Et secouez-vous, il y a des urgences vétérinaires, en théorie. Enfin, je sais qu’elles existent, bougez vos fesses à téléphoner. En attendant, je vais l’hydrater un peu… Si elle n’arrive même plus à avaler quoi que ce soit, à priori, il faudra la faire piquer."


    J’avais parlé sans regarder Zayn, n’aimant pas l’idée de l’avoir planté au milieu de chez moi en pleine nuit. Mais… Je me connaissais, j’allais tout faire pour sauver la demi-portion qui lui servait de chat, et je me focalisais sur elle. Après tout, ça ne ferait pas de mal de savoir si elle avait été piquée ou si c’était de l’ingestion involontaire.
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    Je fixai Edward avec perplexité, quelques secondes. Je lui avais demandé de s'occuper de Teigne… ? Dans ma tête, j'avais voulu lui demander de m'aider à trouver le vétérinaire de garde, mais… Oui, sans doute n'avais-je pas été clair, je lui avais surtout demandé de m'aider, alors… Enfin, s'il pouvait faire quelque chose, même rien qu'un peu...

    "Merci," soufflai-je lorsqu'il me laissa entrer.

    Je baissai le regard vers la chatte, me demandant si je ne l'avais pas sentie bouger un peu pour se blottir dans ma main. Ce qui aurait été logique si elle était dans son état normal, vu qu'il y avait quelqu'un qu'elle ne connaissait pas. Mais c'était trop infime, comme mouvement, pour que j'en sois certain.

    Je n'avais pas pris garde au regard que le chimiste portait sur moi, et je le laissai récupérer Teigne, notant bien, cette fois, qu'elle se ramassait un peu sur elle-même. C'était déjà ça, et même si ce n'était presque rien, je m'en sentais soulagé. Elle allait s'en sortir, il ne pouvait pas en être autrement.

    Je suivis Edward lorsqu'il alla poser ma chatte sur le comptoir, n'ayant pas envie de m'écarter d'elle. Même si je doutais de pouvoir faire quoi que ce soit, à part rester à côté et essayer de la rassurer en restant dans son champ visuel… Puisqu'elle avait un peu réagi en se faisant récupérer par Edward, c'était bien la preuve que je pouvais la rassurer en restant près d'elle.

    Je relevai le regard vers le scientifique en réalisant qu'il m'adressait la parole. Qu'il me dise que j'aurais dû faire attention me fit frémir, mais je ne cherchai pas à répliquer. D'une part, parce que je savais qu'il avait raison, et d'autre part parce qu'il ne s'était pas interrompu, continuant à parler d'une seule traite.

    Je n'avais pas souvenir qu'il parlait aussi vite, et autant, mais je n'en fus étonné que quelques secondes, avant que d'autres sentiments ne chassent ma surprise devant un tel débit de paroles. Ses reproches me firent baisser le regard, sans que je ne songe à répliquer quoi que ce soit. Je m'en voulais tellement…

    Je m'apprêtais, tout de même, à tenter de l'interrompre pour lui dire que je n'avais pas le numéro des urgences vétérinaires, ou pour savoir qui étaient les vétérinaires de garde, et que c'était pour ça que je n'avais pas appelé. Je l'aurais fait si, le temps que je me décide à parler, Edward n'avait pas continué en… affirmant que j'allais peut-être devoir la faire piquer ?

    Je le regardai quelques secondes en silence, incrédule et refusant ce que je venais d'entendre. J'avais eu conscience qu'elle risquait de mourir, bien sûr, c'était ce qui m'avait affolé, mais… Qu'Edward me le rappelle, alors que j'espérais qu'il la sauverait… Et qu'il précise que j'aurais peut-être, moi, à prendre la décision de la faire mourir pour éviter qu'elle ne souffre pour rien…

    "Ah… Je… Oui, je… vais appeler…" murmurai-je d'une voix étranglée.

    Mes yeux me brûlaient, et je me détournai, récupérant mon téléphone en essayant de retenir mes larmes.

    "Hal, tu pourrais me donner le numéro des urgences vétérinaires ?"

    Je composai le numéro que me donna l'IA, jetant un regard à la silhouette prostrée de Teigne - qui, pourtant, avait quelques vagues mouvements pour s'écarter d'Edward et se rapprocher de moi. Cela ne m'aida pas à retenir mes larmes, même si je serrai avec toute la force dont j'étais capable ma main libre pour essayer de me reprendre.

    Dès que quelqu'un décrocha, j'expliquai la situation, m'efforçant de ne pas me perdre dans trop de détails ou d'explications inutiles. J'attendis ensuite avec anxiété, me pétrifiant à la réponse qui me fut donnée - accompagnée de nombreuses excuses. Je me forçai à prononcer une vague formule de politesse avant de raccrocher, l'inquiétude ayant fait perdre à mon visage le peu de couleurs qui lui restaient.

    "Ils… sont débordés, cette nuit, ils ne peuvent envoyer personne, tous les vétérinaires sont déjà en déplacement à plusieurs endroits… Ils m'ont donné l'adresse du vétérinaire de garde, mais je crois que c'est de l'autre côté de 1400…"

    Je répétai malgré tout l'adresse à Hal pour qu'il vérifie, mais… J'étais relativement sûr de moi… Je revins ensuite vers Teigne, ne cherchant même plus à m'empêcher de pleurer en tendant la main pour lui caresser délicatement la tête. Au moins, elle n'avait aucune trace de piqûre, mais… Vu ce qu'Edward m'avait dit précédemment, je n'arrivais pas à réellement me rassurer…

    "Ca prendrait un temps fou d'aller jusque là bas, ça sera forcément trop tard… Je vous en prie, dites-moi que vous pouvez faire quelque chose… Faites-moi tous les reproches que vous voulez, je sais que c'est de ma faute. Je l'ai récupérée à la mort de ma soeur, j'ai toujours essayé de bien m'occuper d'elle, mais je n'ai pas fait attention ce matin, elle ne sort jamais, normalement, elle a peur de ce qu'elle ne connait pas, elle n'a jamais essayé, et là… J'ai pas fait assez attention."

    J'essuyai les larmes qui brouillaient ma vision - sans trop d'efficacité, vu que je n'avais pas cessé de pleurer - et eus un sanglot étouffé lorsque la chatte redressa la tête pour me donner un coup de langue sur le pouce.

    "ELIZA m'avait réveillé en retard, et j'étais encore ensommeillé. Peut-être parce que ces derniers temps, je me réveille après avoir rêvé de vous, et il faut que j'aille me doucher pour me calmer, du coup avec l'eau ça m'empêche de me rendormir… Je ne dis pas que c'est une excuse, j'aurais dû faire attention, j'aurais dû prendre le temps de vérifier même si ça me faisait arriver bien en retard… Je… Je suis désolé, Tei… Tiens bon, ma belle, je t'en prie…"

    Je pris une inspiration hachée, alors que Teigne tentait de ronronner en collant sa tête contre ma main.

    "Je sais… Je sais que tu n'aimes pas les gens que tu ne connais pas… Mais il peut peut-être te sauver, sois gentille… lui déclarai-je doucement, avant de relever le regard vers Edward. Vous… allez pouvoir faire quelque chose ? Elle a réussi à boire quelque chose ? Si c'est qu'elle a mangé quelque chose il n'y a pas longtemps, il faudrait peut-être la faire vomir ? Si je peux faire quelque chose pour aider, dites-le moi, je le ferai…"
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    Je n’avais pas du tout envie que Zayn soit là, chez moi. Pourtant, c’était assez… jouissif, de le voir aussi discipliné, en train de s’écraser et de faire ce que je disais, sans broncher. Je n’aurais pas dû apprécier ça, mais… Il avait été si infect, la dernière fois… Il m’avait profondément blessé. J’allais m’en vouloir, plus tard, de trouver un certain plaisir à le voir dans un tel état… Mais tant pis. Si ça me faisait aller mieux quelques instants, je n’allais pas cracher dessus.

    Pourtant, je n’exagérais pas. Elle avait vraiment l’air mal en point, sa chatte. Et si nous n’avions pas un vétérinaire qui arrivait rapidement… Je n’allais pas pouvoir faire de miracles, non plus. Sa seule chance était que ce soit un une intoxication minime où j’aurais pu, miraculeusement, avoir le contre-poison… J’en doutais.

    "Hal, accès pour le Lieutenant Aresham.", précisai-je pour qu’il puisse utiliser mon IA.

    Ca… je l’avais renforcé, estimant que personne ne devait avoir accès à quoi que ce soit. Je n’étais pas du tout devenu paranoïaque. Je me désinterressai de lui pour regarder si le chat - chaton ? - avait quelques réflexes. Mais à part ne pas aimer que je la touche…

    Je me déplaçai pour attraper une pipette de liquide physiologique et l’ouvrir, cherchant à la faire boire. Ca n’avait pas grand succès, mais au moins je savais que je ne pouvais pas lui faire de mal comme ça, et je n’avais qu’à attendre pour savoir si un vétérinaire venait ou si je n’avais qu’à rendre sa chatte au militaire et le mettre à la porte.

    Focalisé sur mon tâche d’essayer de la faire boire, je n’écoutais pas la conversation du lieutenant de l’armée et couinai en me faisant mordre. Saleté de chat… Je relevai la tête, arrêtant mon mouvement pour lécher la blessure, lorsque Zayn reprit la parole. Je ne savais pas quoi dire… Je le laissais vérifier, sachant moi aussi que c’était bien trop loin. Même si j’en voulais à Zayn, je n’avais pas envie qu’un chaton se retrouve à mourir dans mes mains...

    "Ca ne nous laisse pas beaucoup de choix… Je sens que la nuit ne sera pas reposante.", affirmai-je, sans le regarder.

    "Cela ne changera pas beaucoup de ce qui était prévu."

    Je jetai un regard sombre à mon IA, ce qui me fit relever la tête. Et voir que Zayn pleurait, à cause de l’état de sa chatte… c’était perturbant. Je l’écoutais consciencieusement, maintenant délicatement la chatte contre le comptoir pour éviter qu’elle ne s’échappe. J’ignorais que sa soeur était morte… Et c’était plutôt mignon, qu’il s’occupe de l’animal de sa défunte soeur… Non, je ne devais pas penser ça.

    "Hal ? Tu as les symptomes ? Rajoute qu’il n’y a pas de piqûre.", demandai-je doucement à mon IA.

    Ce n’était pas une situation que j’appréciais, et j’allai chercher une autre pipette improvisée ainsi que de l’eau, espérant que ça passerait mieux que le liquide physiologique. Je me figeai et rougis violemment en apprenant que.. Je lui filais la trique ? Après ce qu’il m’avait jeté au visage, il osait…?

    "Hé bien, payez vous une pute et tirez un coup, ça vous évitera  de bander en pensant à, comme vous me l’avez si délicatement dit, un homo dégénéré.", crachai-je agressivement, sans pour autant le regarder. "De toute façon, c’est ridicule de faire passer une érection comme ça, à votre âge, je suis surpris que vous pensiez encore pouvoir vous débarrasser d’un “problème” comme ça."

    Je ne l’avais pas regardé en parlant, mal à l’aise. Pourquoi fantasmait-il sur moi ? Surtout après m’avoir jeté comme ça… Si c’était pour encore avoir un homo refoulé qui ne me tournait pas autour tout en me faisant des avances maladroites… Je soupirai et me passai la main dans les cheveux, acquiesçant.

    "Oui je vais essayer. Je ne vous promets rien, comme je vous ai dit, je ne suis pas vétérinaire, et vous êtes le deuxième militaire à m’apporter un animal en peu de temps. C’est assez cocasse, d’ailleurs, je me suis vraiment méfié du premier. Il avait l’air louche, avec son animal sauvage mais dressé, et en fait, je ne me méfie jamais des bonnes personnes. Hal ?
    - Vous devriez réussir à dormir un peu, Edward. Je parierais que de potentielles analyses seraient dépitantes. Mais vous ne parliez certainement pas de ça. Les potentialités sont..."

    Je rougis à nouveau, baissant les yeux vers la chatte. Parfois, je regrettais le “caractère” que j’avais donné à Hal. Même s’il comblait le vide de ma vie personnelle… Je tentais à nouveau de présenter la pipette à l’animal, réfléchissant à la manière de lui faire un lavement. Peut-être avec un équivalent de café salé…

    "Tenez lui la tête. J’ai besoin de voir si elle réussit à avaler quelque chose, sinon… nous ne pourrons pas la faire vomir."

    A nous deux, nous réussîmes à lui faire boire un peu d’eau, et je soupirai. Attendre que ça passe me semblait stupide, et si elle avait mangé quelque chose… Je décidai, sans parler parce que je n’étais pas sûr de moi, d’appliquer l’idée de Zayn et la faire vomir. Il fallait lui faire une purge, et ensuite.. Nous verrions.

    Je préparai une mixture qui, certes fut dure à lui faire ingurgiter, et je récupérai de nombreuses griffures sur les bras, mais la fit vomir sur mon comptoir. Génial, je n’avais que ça à faire nettoyer du vomi de chat…

    Une fois qu’elle eut terminé, je nettoyai rapidement, la laissant câliner Zayn ou faire ce qu’elle voulait, puis récupérai ma pipette de liquide physiologique, qui me semblait mieux pour réhydrater - j’en étais certain, même - et m’armai de courage. Au moins, elle était trop faible pour refuser de boire, et je fus soulagé de voir que, cette fois, elle gardait le tout. Je préparai une seconde pipette avec un cocktail vitaminé - un peu le même que celui que je prenais, mais à dosage de chat - pour lui faire ingurgiter.

    "Bien. A part l’hydrater régulièrement, je ne vois pas ce que nous pouvons faire, je suppose que… Soit elle a vomi assez de ce qu’elle avait mangé pour que ça aille mieux, soit de toute façon, c’était déjà passé dans le sang. ", déclarai-je en me détournant pour me laver les mains.

    Restait à revenir à ma solitude et mes jeux vidéos. Je n’avais pas envie de passer plus de temps avec Zayn, pas avec la migraine que je commençais à avoir. En plus, j’avais les bras lacérés… Vraiment, j’allais vraiment avoir une fin de nuit fantastique. Je me détournais pour me laisser tomber dans mon canapé, fermant les yeux en me pinçant le nez. Si je pouvais oublier que Zayn était là...

    "Je suppose que cela signifie que vous devriez rester, pour vous occuper ensemble du félin, Lieutenant Aresham ? Et je pense qu’il serait bon pour Edward de ne pas rester seul encore une nuit, vu qu’il ne dort plus, de toute façon, depuis que vous avez passé la nuit avec lui… Autant allier l’utile et l’agréable, vu qu’il occupe déjà vos pensées nocturnes."

    J’eus un bref soupir, sans faire mine que les choses m’allaient ou non. Dès demain… je reprogrammais Hal.
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    J'écarquillai les yeux à la tirade agressive d'Edward, stupéfait. Au début, je ne comprenais même pas vraiment de quoi il parlait, quel rapport cela avait avec Teigne. Je n'avais même pas vraiment réalisé ce que je disais, et il me fallut un moment pour me rendre compte de ce dont il parlait. Ce qui, instantanément, me fit rougir, mais ne dissipa pas toute mon incompréhension.

    Mais je n'étais pas assez à l'aise sur le sujet, loin de là, pour réussir à lui répondre. En temps normal, peut-être me serais-je énervé qu'il me parle ainsi, mais là, j'étais beaucoup trop inquiet pour qu'un autre sentiment prenne le dessus, fut-ce la colère. Ou la gêne, d'ailleurs, et ce fut certainement ce qui me permit de le relancer au sujet de ma petite boule de poils.

    J'avais tout de même les joues encore relativement rouges, mais je me sentis un peu mieux lorsque le scientifique me promit qu'il allait essayer. Je me doutais bien qu'il n'allait pas pouvoir faire des miracles, mais il serait toujours bien plus doué que moi pour la soigner. Par contre, je n'aurais pas pensé qu'un autre avait agi ainsi avant moi...

    "C'est peut-être parce que vous habitez juste à côté d'un vétérinaire, et qu'en désespoir de cause, on ne réfléchit pas forcément… Vous avez du mal à dormir ?" enchaînai-je, réalisant encore un peu à retardement ce que son IA lui avait répondu.

    J'acquiesçai lorsqu'il me demanda de tenir la tête de la chatte, et je la bloquai en faisant attention de ne pas lui faire mal. Un soulagement indicible m'envahit en voyant qu'elle buvait, au moins un peu : le jugement du chimiste me hantait toujours. Et je ne voulais surtout pas la perdre…

    Je fis mon possible pour l'aider lorsqu'il décida de la faire vomir, même si mon coeur se serrait à la voir dans un état aussi pitoyable. Mais pas assez pitoyable pour avoir raison de son sale caractère, puisqu'elle griffa à plusieurs reprises Edward - et moi aussi, lorsque je la tenais pour qu'elle prenne ce que l'autre lui donnait. Et je me sentis incroyablement heureux qu'elle parvienne à l'avaler.

    "D'accord, il n'y a plus qu'à espérer, alors… Je vous remercie."

    Je suivis Edward du regard lorsqu'il alla sur son canapé, sans arriver à savoir ce que je devais faire, moi. Reprendre Tei pour rentrer chez moi, ou attendre ? Dans l'absolu, je préférais l'idée de ne pas me retrouver tout seul avec ma petite chatte aussi faible, et il ne m'avait pas indiqué clairement que je devais partir, mais… Il ne m'avait pas invité à rester non plus.

    Finalement, ce fut Hal qui me sortit de mon dilemme, même si la fin de son intervention me laissait… relativement perplexe. Et me rappelait, par la même occasion, ce qu'il m'avait précédemment craché à la figure. Alors, maintenant que j'étais moins inquiet pour Teigne, je pouvais essayer de m'expliquer, au moins un peu. Je lui devais bien ça…

    Sans bouger de là où j'étais - je caressais Tei du bout des doigts en même temps, et je n'avais pas l'intention d'arrêter, la pauvre devait se sentir affreusement mal - je repris la parole. Je n'étais pas très à l'aise, malgré tout, et cela devait s'entendre dans mon ton, en plus de ma manière de m'exprimer.

    "Je ne sais pas si c'est à cause de moi que vous ne dormez plus, monsieur Frayer, mais dans tous les cas, il faut que je vous dise que… Ce que je vous ai dit, la dernière fois, ce n'était pas… J'aurais dit la même chose à une femme."

    Pourquoi est-ce que tout cela était aussi compliqué ? Et pourquoi est-ce que j'avais décidé de lui expliquer ? Parce qu'il semblait m'avoir mal compris, et qu'il avait fait son possible pour sauver Tei. Par conséquent… Je pouvais bien dissiper ce malentendu.

    "Ca ne m'intéresse pas. Tout ça. Je n'ai jamais rien fait de tout ça, et les douches sont parfaitement efficaces pour que ça ne me gêne pas longtemps. Donc ce n'était pas contre vous, vraiment. Si j'ai réagi comme ça, c'est que…"

    A nouveau, je m'interrompis. J'avais les joues brûlantes, et le regard fixé sur Teigne pour ne pas risquer de croiser celui d'Edward. La situation était déjà assez gênante comme cela, et j'avais hâte d'en avoir terminé avec mes explications. Mais pour en avoir terminé, il fallait qu'il ait bien compris, pour que je n'aie pas à en reparler une autre fois.

    "Ca me gêne toujours, je ne sais pas comment réagir. J'ai été pris de court, et c'était la première fois que ça m'arrivait, alors… Enfin, vous comprenez ?"

    Je ne voyais pas tellement comment je pouvais mieux expliquer cela, de toute manière. Ce qui voulait dire, à mes yeux, que je pouvais arrêter de parler de ça. Ce qui était une très bonne nouvelle… Teigne bougeait un peu plus que lorsque je l'avais retrouvée, et cela me donnait bon espoir que cela s'arrange, pour elle aussi. Alors, tout en lui caressant la tête, je cherchai ce que je pourrais dire pour changer de sujet… sans trouver grand chose de probant.
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    Je ne répondis pas lorsque Zayn me demanda si j’avais du mal à dormir : à son avis, si j’étais en train de m’abrutir devant des jeux vidéos en pleine nuit et en semaine, c’était pour quoi ? De toute façon, ça pouvait passer pour de la concentration… Et il n’avait pas intérêt à estimer que je devais être poli, sinon il sortait de chez moi, qu’il fasse partie de l’armée ou non. Je ne lui répondis pas plus sur le fait que Néo était venu dans le complexe scientifique par réflexe… De toute évidence, je n’avais pas envie de parler. Même ses remerciements me laissèrent de marbre.

    "Allons, entre ça et un jeu vidéo, ça ne bousille pas spécialement ma soirée."

    Je pensais qu’il allait partir, même si Hal lui avait proposé de rester - depuis quand l’avis d’une IA avait une importance ? Autant demander à mon micro-ondes ! - mais à la place il reprit la parole, revenant sur un moment particulièrement honteux que j’aurais préféré oublier. C’était désagréable, gênant, blessant…

    Je le fixai cependant avec surprise lorsqu’il m’annonça qu’il aurait agi pareil avec une femme, peinant à comprendre ce que ça voulait dire. Au fond… Etait-ce pire de se faire rejeter par quelqu’un qui était clairement hétéro ou pas quelqu’un qui ne s’était jamais posé la question ? Je ne savais pas réellement quoi répondre, sidéré par ce qu’il m’annonça ensuite.

    "Si je comprends bien, plutôt que de vous soulager, vous… Vous douchez…?", demandai-je, avant de me reprendre. "Excusez-moi, c’est une question personnelle, vous n’avez pas à y répondre."

    Pourtant, avec ses joues rouges, ça semblait être une réponse pas si loin de la réalité. Depuis combien de temps ? Cela remettait en cause le sacro-saint “tous les hommes se masturbent, ceux qui disent ne pas le faire sont des menteurs”...

    Mais cela signifiait aussi, si je lisais entre les lignes, que j’avais affaire à un puceau frustré qui fantasmait sur moi tout en ayant pas envie d’avoir un quelconque rapport. Je soupirai et me redressai vaguement, me massant les tempes du bout des doigts.

    "Pas vraiment. Enfin, ce n’est pas que je ne vous crois pas, Lieutenant Aresham, c’est simplement… Vous êtes assez unique dans votre genre, à ce niveau là. Si je résume tout ce que vous m’avez dit… Vous n’êtes pas intéressé par les relations, et pourtant vous pensez à moi la nuit, suffisamment pour avoir besoin de vous calmer sous la douche ?"

    En prononçant ça, je me rassurai : si, bien sûr, il était juste habitué à se masturber uniquement sous la douche, et voilà tout. C’était beaucoup plus normal que de l’imaginer fier méchament son érection en lui demandant fermement de partir, parce que, par exemple, “on ne dévie pas le sang de la brute dans un organe non nécessaire !”, ou quelque chose comme ça.

    Et en songeant à tout ça, je réalisais à nouveau que, moi, ça ne m’avait pas réellement laissé tranquille, tout ça.

    "Hal ? Sors nous des bières. ", demandai-je.
    "Vous êtes sûr…?"
    - Oui, je suis sûr. Lâche moi, ou je change ta programmation."

    L’IA obéit et je décapsulai celle qu’elle m’apporta, me décidant tout de même à m’expliquer, aussi. Parce que me faire prendre pour une nympho qui sautait sur tout ce qui entrait dans son lit… Très peu pour moi.

    "Mais tout de même… Même si ça me rassure que vous n’ayez pas fui, dégoûté par un homosexuel, je tiens à préciser que votre comportement était ambigu. Je n’aurais rien fait, et pas imaginé que vous attendiez quelque chose, si vous n’aviez pas été en train de me serrer contre vous, avec une de vos mains sur mes fesses et votre excitation contre ma cuisse.

    Je me sentais bien, vous m’aviez rassuré, même si c’était simplement ce que vous estimiez être votre travail, en fait. J’avais envie de mettre tout ce qui m’était arrivé derrière moi une bonne fois pour toute, j’ai cru que vous me faisiez des avances et pour une fois… J’ai eu envie d’y céder. Usuellement, j’attends d’être amoureux, d’être certain que c’est réciproque. C’est stupide, vous allez me dire. Tout autant que quelqu’un qui ne sait pas se soulager avec ses mains, donc vous n’avez rien à me reprocher à ce niveau là. Ca me donnerait presque l’impression qu’on m’a puni parce que j’ai eu envie, pour une fois, d’envoyer mes habitudes dans le désert."
    , débitai-je, m’emportant encore une fois en parlant rapidement.

    Remettre ça sur le tapis n’était pas une bonne idée. Je sentais la colère et l’amertume que je ressentais envers lui remonter dans ma gorge, et j’eus un bref soupir, prenant une gorgée de bière pour faire passer tout ça. J’étais même assez curieux de la réaction entre ce que j’avais pris et de l’alcool.

    "Enfin, si ça peut vous rassurer, non, cet… incident n’est pas responsable de ma perte de sommeil."

    Lui, par contre… Peut-être que j’aurais pu m’accroche à ses quelques mots, au moins, pour remonter la pente. Là… Non, même pas. Tout ce qui me venait à l’esprit, c’était qu’il avait été gentil avec moi pour le travail, voilà tout. Et que j’allais finir par remonter la pente, tout seul. Ou bien…

    "Edward refuse d’éteindre les lumières la nuit, et il faut toujours qu’il y ait une source sonore, ce n’est pas un symptome d’une vexation amoureuse.", précisa Hal, sans que j’y fasse attention. J’étais focalisé sur autre chose.

    Un léger sourire étira mes lèvres, certainement dû au manque de sommeil, la frustration et la blessure qu’il m’avait faite. Il avait ça à se faire pardonner, ce qu’il m’avait dit… Et il m’avait frappé, également. Alors ça méritait bien une vengeance. Il m’avait même donné une voie parfaite… il fallait juste que je fasse attention : pas trop parler, cette fois.

    "Mais si vous voulez rester là avec votre chatte… Il va falloir que vous me parliez de vos rêves. Après tout, j’en fais partie, alors… Dans un sens, ça me regarde ?"
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    Moi qui avais espéré que nous nous en tenions là sur le sujet, c'était raté... Si j'avais été plus rapide pour trouver un autre sujet à lancer, peut-être aurait-il renoncé, ou serait-il parti sur autre chose... ? En tout cas, je ne pus que rougir un peu plus à la question qu'il m'adressa - bien qu'il se reprenne ensuite. Cependant, même s'il s'agissait d'une question personnelle... Je n'étais pas sûr de me sentir de refuser de lui répondre. Pas avec ce qu'il faisait pour moi.

    De plus, à sa manière de résumer ce que je lui avais expliqué, j'en eus la certitude. Je ne pouvais pas laisser tomber la discussion, je ne pouvais pas passer à autre chose sans avoir explicité ce que j'entendais par là. Je ne voulais pas qu'il imagine que je... faisais ce genre de choses. C'était faux, et je n'étais finalement pas certain de l'avoir bien exprimé...

    "Je ne pense pas, je rêve, explicitai-je avec une gêne parfaitement manifeste. Mais oui, c'est plus ou moins cela... Enfin, si par se calmer sous la douche, vous entendez que... Je veux dire, je me calme grâce à l'eau de la douche, que je prends assez froide. C'est rapide et efficace, ça me... fait déjà perdre assez de temps, toutes ces histoires."

    J'assistai à l'échange entre Edward et son IA avec une certaine perplexité. J'avais bien constaté que Hal était très différent d'ELIZA - ce dont je n'avais jamais douté, il ne devait plus y avoir beaucoup d'habitants de 1400 qui gardaient une IA aussi vieille - mais c'était... particulier, tout de même. Il semblait beaucoup plus... humain.

    Je récupérai la bière qu'il m'apporta, fixant ensuite Edward avec indécision. Du moins jusqu'à ce que nos regards se croisent et que je détourne le regard, un peu mal à l'aise. Et je n'étais même pas en état de ressentir une réelle colère qu'il me fasse me sentir ainsi, alors qu'usuellement, cela n'aurait pas manqué.

    Il me tira rapidement de ces pensées en se lançant dans une nouvelle tirade, parlant trop vite pour que je parvienne à bien le suivre. J'avais écarquillé les yeux, au début, par sa description de ce que j'avais fait - je l'avais vraiment fait... ? - puis je m'étais contenté de le regarder en m'efforçant de ne pas trop cligner des yeux. Le fait qu'il me parle de choses qui m'étaient complètement étrangères devait également jouer dans la manière dont je les recevais...

    "Oh, je... Hm... Je n'avais pas vraiment conscience que j'avais... Enfin... Je ne vais pas dire que c'était stupide, je ne connais pas... tout ça. Mais si ce n'est pas responsable de vos insomnies, alors tant mieux..."

    Et il était, d'ailleurs, beaucoup plus logique que ce soit un reste de traumatisme par rapport à ce qui lui était arrivé. Vu ce que j'avais vu, ce qu'il m'avait raconté... Il y avait de quoi. Et si je n'avais pas eu conscience que je n'étais pas du tout la meilleure personne pour gérer ce genre de situations, peut-être lui en aurais-je fait la remarque.

    Je tressaillis lorsqu'il reprit la parole, ne m'attendant pas à ce qu'il mette une condition à ma présence chez lui. Et surtout pas celle-là... Mes joues chauffèrent à nouveau, alors que je baissai les yeux sur la chatte pelotonnée dans ma main. Partir avec elle dans le froid, alors que je ne savais toujours pas comment elle allait, si elle allait surmonter cette soirée ?

    "Ah... Hm, oui, comme vous voudrez. Je suppose qu'en un sens, cela vous regarde, oui... Enfin, sans doute. Mais de toute manière, si c'est ce que vous voulez pour que je n'aie pas à emmener Tei dehors pour rentrer chez moi dans le froid..."

    Puisque nous étions, visiblement, partis pour parler un moment, je m'approchai du canapé et m'y assis, sans me mettre trop près d'Edward. Pas avec ce dont nous allions parler. Ce serait bien trop gênant si jamais je le touchais par mégarde... Ma bière toujours à la main, j'installai délicatement Teigne sur mes cuisses, la recouvrant de ma main libre pour la tenir au chaud et lui caresser la tête du bout d'un doigt.

    "Même si... Je veux dire, ce n'est pas que je refuse, mais je ne suis pas certain que ce soit des plus intéressants, ils sont souvent assez... répétitif ? Je ne pense pas que ce soit le bon mot, mais... Comme vous voudrez, je vois dois bien cela, vu ce que vous avez fait pour ma chatte."

    Ce qui ne me rendait pas vraiment la chose plus facile pour savoir comment aborder cela, au demeurant. Je pris une longue gorgée de bière pour me donner du courage, évitant de regarder le chimiste. Je n'aurais pas été contre une boisson plus forte, mais je n'étais pas chez moi et je n'allais pas lui réclamer de l'alcool, ça ne se faisait pas.

    "Que pourrais-je bien vous raconter... ? Je ne sais pas tellement par quoi commencer. Lors de ces rêves, je... Hm, nous nous rencontrons pour différents prétextes. Il arrive que je revienne vous voir dans votre laboratoire parce que j'ai quelque chose à vous demander, ou bien que je vous retrouve en mauvaise posture et que je vous ramène chez vous... Il n'y a pas que ça, mais...

    Enfin, pour être parfaitement franc, la plupart du temps, c'est... plus simple que cela. Je ne sais pas vraiment pourquoi ou comment, mais nous nous retrouvons au même endroit. J'aurais bien du mal à dire où, puisque je n'y prête absolument pas attention. A vrai dire, je ne prête attention qu'à... vous..."


    Je me sentis rougir encore plus au fur et à mesure que je parlais. Et regarder Teigne, et uniquement Teigne, n'était décidément que peu utile pour ne pas être trop gêné de ce que je racontais. Cela devait également s'entendre dans mon ton, ma voix... et se voir dans mon attitude.

    "Pour la suite, je ne sais pas trop ce que je pourrais vous décrire. C'est souvent assez... flou. Je vous regarde, sans que vous n'y prêtiez vraiment attention. Puis vous vous rapprochez de moi, vous vous installez à côté de moi. Je ne sais pas quoi dire, mais vous restez silencieux aussi, alors ça me rassure : je n'ai pas à parler, ce n'est pas nécessaire. Ca n'empêche pas que je me sens mal à l'aise, mais...

    Après, vous venez contre moi, sur mes genoux ou en vous collant à moi, parfois dans mon dos... Vos mains... Enfin, je ne sais pas si j'aurai les mots pour raconter, mais rien que le contact, je me sens... C'est un peu indescriptible, mais je suis avide d'en avoir plus. Et c'est à ce moment-là, en général, que vous... vous enfuyez, ou que vous me jetez dehors, et je me réveille... comme ça. Excité."


    Je gardai ensuite le silence, indécis et mal à l'aise. Je ne savais pas s'il voulait que j'en dise plus, mais je n'allais pas le lui proposer : si je pouvais m'en sortir ainsi, cela m'arrangeait. Et vu que je ne savais pas non plus quoi faire...


    Dernière édition par Zayn Aresham le Ven 10 Juin - 21:29, édité 2 fois
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    Je savais que c’était particulièrement mesquin, vu son manque d’expérience manifeste, de lui demander plus de détails. Mais… Déjà, ça me concernait, même indirectement, j’avais donc le droit de savoir, et ensuite… Ca m’intéressait. C’était une curiosité malsaine, déplacée, mais j’avais envie de tirer dessus pour voir jusqu’où je pouvais aller.

    Je peinais cependant à réaliser qu’il ne se masturbait pas. Pas du tout. Un instant, une image de spermatozoïdes transformés en grenouilles me passa par l’esprit, avant que je la chasse et baissant brièvement les yeux.

    Cela ne m’empêcha pas de justifier mon comportement, par rapport au sien. Et… Dans l’absolu, c’était vrai : j’avais eu envie que nous allions plus loin, mais il n’aurait pas été aussi ambigu, j’aurais gardé mes envies dans ma poche, avec mon mouchoir dessus.

    Je ne le repris pas sur mes insomnies. Il n’y était pas pour rien, lui, avec tout ce qu’il avait osé me jeter au visage, mais je savais que c’était plutôt… le fait d’être seul face à un traumatisme que je culpabilisais de ressentir. J’aurais dû être fort, comme mon père le voulait. A la place, j’avais peur du noir.

    Et je refusais de penser encore à tout cela. Puisque Zayn était là, il pouvait bien… Me parler de la manière dont il rêvait de moi, non ? Je hochai la tête, sans revenir sur l’aspect sans-coeur de mettre ça comme condition au fait qu’il reste ici. Après tout, je n’avais aucune raison de l’héberger, lui et sa chatte qui m’avait lacéré les bras.

    Je ne bougeai pas, sans chercher à me rapprocher ou m’éloigner de lui, lorsqu’il s’installa sur le canapé. Sa remarque me fit avoir un léger sourire, et je hochai la tête.

    "Ne vous inquiétez pas, en ce moment, je sais ce que c’est d’avoir des rêves répétitifs."

    Ce n’était pas pour rien que je ne dormais plus… Tout en buvant lentement ma bière, je l’écoutais, faisant fonctionner mon imagination. Je rougis, même si je me doutais que ça allait parler de “nous”, en apprenant que la base… Etait que nous nous retrouvions, et que je le fascinais tellement que rien d’autre n’était important. Bien sûr, ce n’étaient que des rêves, donc une vision tronquée de la réalité, mais au fond… N’était-ce pas ce dont j’avais envie ? De quelqu’un qui oublie tout le reste quand il me voyait…

    Quant au reste de ses rêves… Cela acheva de me faire rogir, et je sentis mon coeur accélérer. Pourtant… Dans un sens, c’était pitoyable : il ne savait même pas fantasmer normalement. Mais à part ça… Comment ne pas se sentir troublé par ce qu’il venait de me dévoiler ? Il était touchant, à découvrir seulement maintenant des premiers émois du genre.

    "Je vois.", répondis-je, la voix rauque.

    C’était… loin de me laisser indifférent, en fait. Une certaine chaleur, en réponse à celle de mes joues, s’était nichée au creux de mes reins. Je terminai ma bière d’un coup, sentant l’alcool me monter à la tête, et me levai sans rien dire pour nous servir deux verres de vieil alcool de dates. Je lui tendis le verre et me rassis là où j’étais, le fixant ensuite.

    "Vous me désirez. C’est assez ironique, quand même, vu la manière dont vous m’avez jeté… Mais si vous voulez continuer à vous voiler la face, votre subconscient, lui, a l’air parfaitement au courant de ce dont vous avez envie.", assénai-je.

    Je soupirai et enfilai mon verre presque d’un coup, sans savoir ce que j’allais faire de tout ce que j’avais appris. Un instant, je m’imaginais jouer là dessus pour finir par l’avoir à ma botte… Ca lui apprendrait à la fois à se servir de moi comme matériel de fantasme - pauvre fantasme, d’ailleurs, bien pu fournis, s’il m’avait laissé ne serait-ce que dix minutes, je lui aurais certainement fait exploser le cerveau - et à me rejetter, de l’autre côté. Alors qu’il aurait pu…

    Je fis tourner le fond d’alcool qui restait au fond de mon verre, toujours pensivement. Il avait l’air de ne pas aimer prendre la parole, ce qui me laissait tout le champ libre. Mais pour dire quoi, exactement ? Lui faire des avances, comme ça ? Ce n’était pas forcément ce dont j’avais envie. Je lui jetai un coup d’oeil, sentant mon coeur manquer un battement en toute discrétion. Comme si j’avais besoin de ça, en plus…

    "Quand je me suis rendu compte que j’étais gay.. J’étais encore jeune, contrairement à vous. Et j’ai passé un bon moment à simplement fantasmer sur mon camarade de classe, sans rien oser lui dire. De toute façon, lui, il était avec la même fille depuis plusieurs mois, donc c’était sans espoir. Ca a fini par passer… Je me disais que ce n’était que lui, mais non. Et ça m’inquiétait sérieusement.

    Vous savez, mon père… Est un homme assez dur. Toute marque de faiblesse est à banir. Tout ce qui ne fait pas “mâle”, “viril”, ou qui va à l’encontre de ce que lui a décidé, c’est à corriger. Il a dû être très déçu avec moi, d’ailleurs. Je sais que quelque chose d’aussi intime que mes préférences en matière de compagnon ne devrait pas le regarder, mais… J’ai toujours été discret, par conséquent. J’ai toujours eu peur qu’il décide de me virer de sa vie, comme il a fait avec Maxine et maman.

    Mais vous, je suppose que vous avez moins vos parents sur le dos, non ? Donc vous pouvez vivre ça plus tranquillement, même si vous ne savez pas comment faire, vous avez de la chance."


    Je terminai mon verre et fronçai les sourcils, me sentant de plus en plus… Vague. Pas nauséeux, pas malade, mais…

    "Il est fort, non, c’est alcool…?", demandai-je. "Si vous voulez rester ici, hésitez pas à vous servir dans le frigo… Moi je ferme les yeux juste deux minutes..."

    Je posai ma tête contre le dossier du canapé, fermant effectivement les yeux. Je n’eus pas réellement le temps de réfléchir plus longtemps avant de m’endormir, bougeant sans le réaliser- j’avais tendance à dormir sur le flanc - pour tomber à moitié sur Zayn.

    "J’avais notifié qu’il ne tiendrait pas l’alcool. Souhaitez-vous que je tienne votre chatte le temps que vous le portiez au lit ? Je n’ai pas de moteurs hydrauliques assez puissants dans les bras pour le soulever.", proposa Hal, dont le ton était légèrement contrit. Après tout, il avait calculé que les choses arriveraient exactement là où elles étaient…
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    J'avais du mal à vraiment me rendre compte de ce qu'Edward "voyait" avec ce que je venais de lui raconter… Peut-être qu'en étant mieux informé de… dans ce domaine, cela permettait de se rendre compte de quelque chose que je n'avais, moi, pas réalisé ? C'était possible, même si j'étais loin d'apprécier l'idée qu'il parvienne à savoir quelque chose sur moi que j'ignorais, à partir de quelques simples phrases.

    Je le suivis du regard alors qu'il quittait le canapé pour aller nous servir deux verres de… Je ne savais pas quoi, il ne m'en informa pas. Mais je n'étais pas contre boire un peu d'alcool pour reprendre contenance, et je le remerciai d'un hochement de tête tout en récupérant le verre qu'il me tendait.

    Aurais-je dû m'attendre à la suite lorsqu'il s'assit et me fixa ? Je n'en savais rien, mais une chose était sûre : je ne m'y attendais pas. Je venais de boire une gorgée d'alcool et manquai de peu de m'étrangler avec ou de la recracher dans mon verre. C'était ça qu'il avait compris de mes rêves ?

    "Mais… Non, ce n'est pas… Il n'y a pas de place dans ma vie pour désirer quelqu'un, et je… ne peux pas faire quelque chose que je ne sais pas faire…"

    Je n'avais pas eu un ton aussi assuré que je l'aurais voulu, et je baissai rapidement le regard, perturbé. Pouvais-je le croire ? Il s'y connaissait, par rapport à moi à qui ma soeur n'avait rien appris dans ce domaine, mais… Ca continuait à me sembler surréaliste, que je… désire quelqu'un…

    J'essayai de m'en remettre en terminant plutôt rapidement mon verre d'alcool, sentant ma tête tourner quelques instants. Cela, par contre, n'avait rien d'étonnant, je n'avais rien mangé depuis le midi, trop occupé à chercher la petite chatte qui s'était endormie, à présent, dans ma main. Mais tout cela me faisait bien trop d'émotions pour une seule soirée, et je ne savais plus où donner de la tête.

    Lorsque le chimiste reprit la parole, je dus me forcer pour le regarder à nouveau. Je n'avais pas vraiment envie de montrer à quel point il m'avait ébranlé, par exemple en refusant de croiser son regard, mais… Je n'étais pas certain que le laisser voir le trouble qui avait envahi mes yeux soit plus efficace, au demeurant.

    Par contre, je ne compris pas bien pourquoi il me racontait ce qui lui était arrivé lorsqu'il s'était rendu compte qu'il était homosexuel, ces histoires avec son père… Je ne le compris pas exactement, en tout cas, avant de me souvenir de ce qu'il prétendait. Que je le désirais. Donc que… J'étais homosexuel aussi… ?

    "La dernière fois que mon père a tenté d'avoir de l'autorité sur moi, j'avais une dizaine d'années et je l'ai giflé. Donc ils ne m'embêteront pas avec ça. C'est ma soeur qui me disait ce que je devais corriger, mais elle n'a jamais parlé de ça…"

    Et depuis la mort de Riley, je n'avais plus personne qui jugeait mon comportement. Mon travail au sein de l'armée, oui, mais mon comportement privé… Il n'y avait vraiment plus personne dont l'avis m'importait. Et sur ce point, je me sentais plutôt d'accord avec lui : c'était une bonne chose, une chance.

    Je baissai le regard vers mon verre à sa question, puis le relevai vers lui dans l'idée de lui répondre que je ne savais pas, puisqu'il ne m'avait pas dit ce qu'il me servait. Idée que je ne mis pas à exécution, puisque je le vis, les yeux fermés, me tomber dessus. Profondément endormi, de toute évidence.

    Je le fixai avec surprise, avant de poser mon verre comme je le pouvais pour essayer qu'il soit un peu moins avachi sur moi. Sans grand succès, puisqu'en plus, je ne voulais pas trop déranger Teigne endormie dans mon autre main. Elle semblait enfin aller mieux, au moins un peu, et je ne voulais pas risquer de la déranger.

    "C'est vrai que le dernier verre était plutôt fort, je me sens un peu… avec du tournis. Mais pourquoi pas, oui, je vais l'installer dans son lit puis je reviendrai veiller Teigne."

    Mon coeur se serra alors que je remettais la petite boule de poils à Hal, mais j'eus ensuite mes deux bras disponibles pour… me tourner vers Edward et me rendre compte qu'il avait passé les siens autour de moi et qu'il me tenait. Fermement, comme je pus le constater en tentant de le détacher de moi, avec une certaine gêne. La position était assez… troublante.

    Je m'acharnai tout de même un moment, sans y mettre trop de force non plus : je n'avais pas envie qu'il se réveille et nous jette dehors, Tei et moi. Finalement, j'y renonçai, avec un soupir - et une brève sensation de contentement de ne pas avoir à l'écarter de moi - et je relevai les yeux vers l'IA.

    "Il a l'air de bien dormir, là, autant le laisser. Je vais reprendre Teigne. De toute manière, je ne dormirai pas, alors je peux bien veiller sur les deux."

    Une fois ma chatte de retour contre moi, je me laissai aller contre le dossier avec un petit soupir. Mon regard s'attacha bien vite au visage du scientifique endormi. Combien de temps passa ainsi, alors que je me perdais dans ma contemplation ? Je n'en avais aucune idée, mais… Peu à peu, je me rendais compte de certaines expressions, muscles crispés sur son visage…

    "Hal ? appelai-je finalement pour attirer l'attention de l'IA. Il n'a vraiment pas l'air d'aller bien… Est-ce que je peux faire quelque chose pour l'aider ?"

    De toute manière, je comptais déjà le surveiller, au même titre que Teigne, pendant toute la nuit. Si Hal me conseilla quelque chose, je l'appliquai sans me poser de question, lui faisant confiance pour savoir ce qui était le mieux pour son propriétaire.

    La nuit s'écoula plus vite que d'autres nuits blanches que j'avais pu faire. Entre les quelques fois où je donnai à boire à ma chatte et le reste du temps, que je passais à regarder le visage de mon cadet… Je n'eus pas l'impression d'heures interminables.

    Le matin finit par arriver, et je fus soulagé de me souvenir que je pouvais me dispenser d'aller travailler dans la matinée. Je ne prenais pas souvent de congés, et il me suffisait d'envoyer un message - ce que je fis - pour avoir une demi-journée de libre. Mon enquête en cours était terminée, en plus…

    Je me sentis rougir légèrement lorsqu'Edward rouvrit les yeux et tâchai de garder contenance. Teigne était couchée en boule sur l'une de mes cuisses, recouverte par ma main, et je la caressai doucement avant de me décider à prendre la parole.

    "Bonjour. Comment vous sentez-vous ? Reposé ?" demandai-je, sans trop savoir ce que je pouvais dire et comment me comporter.

    J'hésitai, brièvement, puis trouvai autre chose à dire. J'écartai la main pour dévoiler la petite chatte, un sourire heureux aux lèvres.

    "Regardez, elle va mieux. Elle a dormi et bu, et elle ne tremble plus. Je pense qu'elle est tiré d'affaire… Je ne vous remercierai jamais assez pour votre aide."
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    Serviable, Hal attrapa avec délicatesse la chatte et s’écarta d’un pas pour lui laisser un peu de marge de manoeuvre, le fixant jusqu’à ce qu’il change d’avis, impassible. S’il avait activé les résistances dans ce qui lui servait de mains pour chauffer légèrement la chatte, il n’avait pas essayé d’aider Zayn à s’en sortir. Il tendit les mains pour rendre le chat, et acquiesça.

    "Très bien. Cela permettra peut-être à Edward de prendre du repos. Je vais vous chercher une couverture."

    Il ne faisait pas spécialement froid, mais c’était certainement une routine de l’IA, qui revint quelques instants après avec un plaid qu’il étendit sur eux, avant de s’écarter pour se “ranger” dans un coin, non loin. S’il semblait en veille, celle-ci n’était pas profonde, et ses capteurs occulaires étaient fixés sur les deux hommes.

    La lumière, orangée, qui brillait au niveau de ce qui aurait pu être l’emplacement de son coeur repassa au vert tendre qui montrait son activation lorsqu’il fut appelé, et il se redressa pour s’approcher de Zayn.

    "Voulez-vous dire sur le long terme ou dans l’immédiat ?"

    Après la réponse du militaire , l’IA eut un temps de pause. Vu le silence de l’appartement, on pouvait entendre certains de ses ventilateurs tourner à plein régime, certainement la question le mettait-elle en difficulté. Il lui fallut un instant pour être capable de sortir une réponse qui, certainement, satisfaisait son seuil d’acceptation pour quelque chose qui, de toute évidence, ne dépendait pas d’une vérité absolue.

    "Ses problèmes de sommeil ont commencé après la nuit que vous avez passée ensemble. Le jour même, il y a eu un appel de son père qui s’est mal passé. Une solution sur le long terme serait certainement de cesser de refouler ce qu’il a vécu.", affirma l’IA, avant de laisser un nouveau silence puis de reprendre : "Pour le moment, je suppose que vous pouvez vous assurer qu’il continue à se reposer. Vous pouvez lui caresser la tête, par exemple, il l’a noté il y a 7 ans que c’était quelque chose qui l’aidait à dormir."

    L’IA fixa un moment Zayn, tandis que celui-ci se mettait à l’oeuvre, et eut l’équivalent électronique d’un soupir. Certainement avait-il comparé les gestes du militaire à une quelconque base de données, et il n’était pas convaincu.

    "Je vais vous rétroprojeter un exemple représentatif des mouvements que vous devriez reproduire."

    Il s’exécuta jusqu’à ce que Zayn ait un mouvement semblable à ce qu’il projetait puis se mit en veille, après s’être réinstallé là où il était avant que le militaire ne l’appelle.

    ~°~

    Le mouvement régulier sur mon crâne finit par me tirer du sommeil. J’étais pourtant bien, et les sensations me poussaient à m’y replonger sans plus réfléchir, mais j’étais assez éveillé pour réaliser que je n’étais pas seul : une respiration régulière se faisait entendre contre mon oreille, et cette main dans les cheveux…

    J’ouvris lentement les yeux, plus qu’à moitié étonné d’avoir réussi à passer une nuit entière sans cauchemar, et relevai le regard vers… Zayn. Se rajoutaient au bruit de sa respiration et sa main… Sa chaleur, le fait que j’avais les bras passés autour de sa taille, la couverture jetée en travers de nous…

    Je ne trouvais pas comment briser le silence et ne songeais même pas à bouger, jusqu’à ce qu’il prenne la parole. Je m’écartai alors de lui, ignorant délibérément le pincement que je ressentis, et hochai la tête.

    "Ca… Va, oui, j’ai bien dormi. Mais vous auriez dû… Enfin, vous n’étiez pas obligé de rester comme ça..."

    Je terminai de rougir lorsqu’il me fit remarquer que je l’avais tenu assez fermement pour qu’il se décide à rester là - j’extrapolais certainement - et me passai la main sur la nuque, cherchant quoi répondre à ça. Je cherchai un peu trop longtemps, car il eut un sourire heureux en dévoilant la chatte de sa soeur.

    J’avais le regard bien plus fixé sur lui que sur l’animal, lui découvrant une expression qui lui allait vraiment bien… Je réalisai qu’il fallait que je réponde et clignai des cils un instant avant de lui rendre son sourire. Puis je réalisai que je devais avoir l’air profondément stupide et détournai brièvement le regard pour, cette fois, le poser sur l’animal qui m’avait meurtri les bras et les mains.

    "Elle… Oui, elle a l’air de tenir sa tête, il faudra qu’elle mange… Tant mieux. Il est quelle heure ?"

    Je soupirai lorsque Hal me donna l’information, réalisant que j’étais plus qu’en retard. Pourtant… Je n’avais pas envie de partir tout de suite, comme ça, en le laissant planté sur mon canapé.

    "Je devrais déjà être au travail… Pas vous ? je vais appeler."

    Ce ne fut qu’après avoir prévenu que je serais absent une partie de la journée que je me forçai à tenter de réfléchir à la situation. Ce réveil là était bien plus agréable que le précédent à ses côtés… J’aurais bien aimé savoir ce qu’il en avait pensé, d’ailleurs. De la nuit plus que du réveil… Des deux ? Il était tout de même en train de me caresser la tête…

    Je fis avant tout couler du café, puis nous en servis deux tasses et retournai sur le canapé, après les avoir disposées sur un plateau avec de quoi manger un peu. J’installai le plateau entre nous deux et récupérai ma tasse, la faisant tourner entre mes doigts. Au fond, j’étais dépité de ne réussir à dormir que dans ses bras…

    "Est-ce que vous avez encore eu des rêves gênants ? Ma salle de bains est à votre disposition, je veillerai sur Teigne si vous souhaitez.", lui proposai-je pour me rapprocher du sujet.

    Je peinai à ne pas rougir à nouveau lorsqu’il avoua m’avoir surveillé toute la nuit, sans savoir si je trouvais ça absolument adorable ou terriblement malsain, mais au fond… Ca m’arrangeait, j’avais envie de retenter l’expérience - et de pouvoir me reposer réellement, sans avoir peur ne serait-ce que de m’allonger au risque de m’endormir.

    "Zayn…? Il est… Evident que je dors mieux quand vous êtes là. Et vu que vous ne savez pas réellement ce qu’il en est de votre côté mais qu’il est évident également que vous n’arrivez pas à me sortir de votre esprit… Faisons un essai. Demandez-moi de sortir avec vous, et nous aurons tous les deux l’esprit plus tranquille.", assénai-je, sans lui laisser le temps de répondre avant de reprendre : "Vous n’êtes pas obligé d’y mettre trop de forme. Demandez moi simplement quelque chose comme “Edward, voulez-vous bien sortir avec moi ?” et je répondrai oui."
    Zayn Aresham
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    J'eus une légère moue lorsque Hal m'informa que caresser les cheveux d'Edward l'aidait à dormir. Mais ce n'était pas grand chose, même si c'était perturbant de caresser autre chose que Teigne, et je m'exécutai comme je pus. Est-ce qu'une tête d'homme se caressait de la même manière qu'une tête de chat… ?

    Sans doute pas, puisque l'IA estima que je m'en sortais mal et me montra un exemple de ce qu'il fallait faire. Je soupirai vaguement mais ne protestai pas et m'appliquai à transformer mon mouvement pour me conformer à ce qu'il voulait. Il savait mieux que moi ce qui aidait son propriétaire à dormir, après tout…

    La nuit s'écoula ainsi, jusqu'à ce qu'Edward se réveille, le lendemain matin. Il s'écarta de moi lorsque je pris la parole et je le laissai faire sans protester, faisant malgré tout une moue à ses paroles. Est-ce qu'il me reprochait d'être resté comme ça, ou c'était juste parce que ça le gênait que je me sois occupé de lui toute la nuit… ?

    "Vous me teniez, et je vous aurais réveillé si j'avais forcé pour vous obliger à me lâcher. Et puis je devais rester réveillé et debout pour Teigne, de toute manière, alors, puisque vous aviez l'air décidé à rester comme ça…"

    Il rougit, mais ne me répondit rien, et je cherchai une autre idée de sujet de conversation. Comme Teigne, par exemple, que je lui montrai en souriant. Il devait être heureux également qu'elle s'en soit sortie, puisqu'il me rendit mon sourire avant de commenter son état. Et de demander l'heure.

    Je n'avais pas vraiment idée de cela, et je laissai Hal se charger de répondre à ma place. Forcément, lui aussi réalisait qu'il n'était pas allé au travail le matin, et j'acquiesçai lorsqu'il me posa directement la question.

    "Si, moi aussi. Mais j'ai envoyé un message pour libérer au moins ma matinée. Si Teigne va vraiment mieux, je retournerai travailler cet après-midi. Si elle ne peut pas rester seule, je prendrai toute ma journée."

    Ma chatte passait avant mon travail, dans cet état. Je gardai le silence pendant qu'Edward appelait, me contentant de caresser le petit animal qui ronronnait faiblement sur ma cuisse. Elle n'avait pas encore repris toutes ses forces, c'était une évidence, mais… Cela viendrait. J'avais confiance en elle.

    Je remerciai Edward d'un hochement de tête lorsqu'il revint avec un plateau de petit déjeuner et récupérai une tasse de café, en avalant une gorgée avec plaisir. J'allais en avoir besoin pendant la journée, avec ma nuit blanche… Et heureusement que je fis rapidement baisser le niveau de ma tasse, puisque la question qui me fit adresser me fit sursauter.

    "Je ne risquais pas d'en avoir, je suis resté réveillé toute la nuit, à veiller sur Teigne et sur votre sommeil. Je vous ai regardé presque tout le temps pour m'assurer que vous ne fassiez pas de cauchemar."

    Je le fixai quelques secondes, sans comprendre pourquoi cela le faisait rougir de nouveau. Il dormait mal, il m'avait rendu un service, alors j'avais vérifié qu'il dormait bien, tout simplement… Un peu perplexe, je repris ma tasse de café pour la terminer, et relevai le regard vers lui lorsqu'il prononça mon prénom.

    J'ouvris la bouche pour protester lorsqu'il affirma que je n'arrivais pas à me le sortir de l'esprit - je faisais juste des rêves où il se trouvait, ce n'était pas la même chose - mais n'eus pas le temps de l'interrompre. J'écarquillai les yeux, bouche bée, face à la conclusion à laquelle il était arrivé.

    "Mais j…" eus-je à peine le temps de bredouiller avant qu'il ne reprenne la parole avec autorité.

    Cela me coupa toute velléité de protestation, et je hochai mécaniquement la tête. Il devait… mieux savoir que moi ce qu'il convenait de faire dans ce genre de situations, après tout. Ce qui n'était pas difficile, dans l'absolu, mais… Venant de la part de n'importe qui d'autre, j'aurais certainement réagi à ces ordres en lui mettant le poing dans la figure, mais Edward, lui, me semblait… légitime ?

    "Edward, voulez-vous bien sortir avec moi ?" répétai-je donc docilement.

    Je m'étais, brièvement, demandé pourquoi ce n'était pas tout simplement lui qui m'avait demandé. Peut-être parce qu'il savait que j'aurais été beaucoup trop pris de court par la question et que je n'aurais pas su quoi répondre… ? Si c'était pour me dicter la réponse… autant qu'il me propose de poser la question, plutôt.

    Je me sentis rougir lorsqu'il accepta, même s'il m'avait déjà prévenu qu'il le ferait. Dans l'absolu, ce n'était pas comme ça que j'aurais imaginé que deux personnes commençaient à sortir ensemble, mais… Je n'étais certainement pas le mieux placé pour en juger, et je me passai une main dans les cheveux.

    "Qu'est-ce qui… Comment ça se passe, maintenant ?"

    J'eus un faible couinement lorsqu'il se rapprocha et que ses lèvres se posèrent sur les miennes. C'était… Doux ? Ses lèvres étaient douces, oui, mais j'aurais pu tout aussi bien dire que c'était intense. Ou déstabilisant. Bouleversant, plutôt ? Peut-être un peu tout à la fois, et je me perdis complètement dans ces contradictions, n'osant plus faire le moindre geste comme si ça risquait… quoi, de l'encourager ou de le faire fuir ?

    J'eus un frisson en comprenant qu'il voulait que j'écarte les lèvres et m'exécutai docilement. Je ne savais pas pourquoi, mais je n'avais jamais eu besoin de comprendre pour obéir… Un gémissement complètement désemparé m'échappa alors qu'il… Je n'étais même plus certain de réussir à comprendre ce qu'il faisait, mais j'en oubliais tout le reste. En fait, la seule chose dont j'arrivais à avoir conscience était cette sensation qui me transportait.

    Mon bras se retrouva passé autour de sa taille, et je clignai des yeux lorsque ses lèvres libérèrent les miennes. Un frisson délicieusement troublant me secoua, mon regard ne quittant pas son visage alors que je cherchais quelque chose à dire, mon coeur battant plus vite qu'à l'accoutumée. Mais les idées, et même les mots me fuyaient, et je restai un moment silencieux. J'avais l'esprit aussi embrouillé que si je m'étais pris une série de coups sur le crâne, la douleur en moins…

    Ce fut la chaleur de mes joues qui finit par me faire me rendre compte que j'étais écarlate, et je baissai les yeux, sans vraiment mieux savoir comment je devais réagir ou ce que je pouvais faire. Cela faisait longtemps que je ne m'étais pas retrouvé dans cette situation… Grâce à ma soeur, j'avais eu l'impression de pouvoir gérer tout ce qui se présentait à moi, mais… Là…

    Cela me faisait un peu peur, soudainement. Me retrouver complètement perdu pour un simple contact entre nos lèvres… Enfin, un simple contact… Non, mais j'aurais été bien en peine de détailler ce qui s'était passé après…

    "Je… Je devrais peut-être… Je ne voudrais pas que Teigne tombe par terre…"

    J'avais parlé d'une voix un peu étranglée, mais je ne pouvais sans doute pas espérer mieux, vu tout ce qui venait de me bouleverser… Je tâchai de m'éclaircir la gorge, sans trop de succès - tout comme je peinais à ce que mes joues reprennent une teinte normale. Et j'avais conscience que ma brusque envie de fuite n'était que peu compatible avec mon bras toujours passé autour de lui, et mon coeur qui battait à tout rompre de le sentir aussi proche de moi.

    "Il faudra que j'aie le temps de la ramener avant d'aller travailler, d'ailleurs. Sauf si vous voulez bien que je la laisse ici, Hal veillerait certainement mieux sur elle que ma vieille IA, mais ça… Enfin, ça m'obligerait à revenir la chercher ce soir, et je… ne sais pas ce qui vous dérangerait le moins ?"

    C'était aussi assez absurde de m'obstiner à parler d'elle, mais… je parlais plus lorsque j'étais nerveux, et ça me permettait de fuir d'autres pensées. Enfin, d'essayer, au moins...
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    J’avais du mal à résister, quand quelqu’un disait qu’il m’avait veillé toute la nuit. Dans l’absolu… Zayn me plaisait assez pour que j’aie envie de… Je n’étais pas sûr de quoi, mais j’en avais envie. Autant d’être avec lui que de le rabaisser, lui montrer que je n’étais pas une infime quantité dont on s’occupait par “devoir”.

    Cependant, vu son inexpérience… Je ne voulais pas être le premier à proposer que nous allions plus loin. Si je faisais ça, il me le reprocherait, plus tard. Je le regardai s’étouffer à moitié et me demandai vaguement s’il allait avoir une réaction violente… Ce ne fut pas le cas, heureusement, et j’attendis avec une pointe d’excitation. Le coeur qui battait plus vite, tout simplement…

    Même si c’étaient les mots que je lui avais dictés, je ne pus m’empêcher de rougir à sa question. Je ramenai une mèche de cheveux derrière mon oreille, intimidé malgré tout - je pouvais compter sur les doigts d’une main, voir les phalanges d’un doigt, les fois où on m’avait posé cette question - et hochai la tête.

    "Oui."

    Je souris, plein ému que je ne l’aurais voulu, et eus un léger rire à sa question. Il avait des côtés tellement… Décalés, adorables. Ca tranchait tellement avec son aspect de brute stupide sans coeur…

    "Ca.", répondis-je simplement. "Laissez-vous faire."

    Je me rapprochai et posai délicatement mes lèvres sur les siennes, fermant les yeux pour en profiter. Je l’embrassai doucement, comme pour m’assurer qu’il ne s’enfuirait pas, ne réagirait pas violemment à la “menace”. Puis je mordillai ses lèvres, jouant du bout de ma langue pour qu’il me donne l’autorisation tacite et physique de profaner sa bouche.

    Je me penchai un peu plus sur lui, approfondissant le contact en étouffant un faible gémissement, en écho au sien. Pour le rassurer, je lui posai une main sur le coeur. Lui dire de ne pas bouger, également, de me laisser faire. J’appréciai le goût du café qui emplissait sa bouche, son bas passé autour de ma taille…

    Je m’écartai avec un soupir de délectation, et je fixai mon nouveau petit ami, appréciant l’air totalement perdu qu’il affichait, et eus un léger rire lorsqu’il parla de son chat. Je lui caressai la joue du bout des doigts et laissai tomber mon visage contre son cou.

    "Allons, placée comme elle est, elle ne risque rien… Nous ne faisons que nous embrasser, ne vous inquiétez pas, je n’irai pas plus loin avec Hal et Teigne dans la pièce.."

    J’aimais sentir les battements désordonnés de son coeur sous mes doigts et, s’ils faisaient écho aux miens, j’essayais d’ignorer ce fait. Zayn était sans dessus dessous, voilà tout ce qui important. Je contrôlais la situation et ma brute. Sa nouvelle prise de parole me fit soupirer, et je lui posai la main sur les lèvres pour le faire taire.

    "Non. Vous n’irez pas travailler cet après-midi, alors que vous devez emmener Teigne chez le vétérinaire : je ne suis pas médecin, Zayn et si nous avons pu éviter le pire hier soir… Il n’empêche qu’elle doit voir quelqu’un. Donc vous irez chez le vétérinaire avant tout. Et ensuite, vu qu’il est à côté, si j’ai bien comrpis ? vous pourrez déposer Teigne ici et revenir ce soir. Ca vous va ? Vous pourrez passer chez vous prendre des vêtements de rechange."

    J’appréiciai qu’il accepte, même si ses excuses étaient superflues, et me levai pour m’étirer paresseusement. Donc, ce soir… j’avais une autre nuit en toute tranquilité. Je me levai à moitié pour l’embrasser encore, un peu plus brièvement, et souris.

    "Vous prendez de la littière et ce qu’elle doit manger, chez le vétérinaire ? Comme ça, vous pourrez laisser une liste d’instruction à Hal. Il vous ouvrira si vous lui demandez. Hal, tu as compris ? Si le lieutenant veut rentrer, il peu."

    Mon IA acquiesça et je souris encore, me levant et le laissant en plan.

    "Pour ma part, je vais me doucher et aller travailler… Faites comme chez vous, nous aurons deux ou trois points à discuter, ce soir."

    Je le laissai et me préparai rapidement, l’embrassant encore au passage avant de partir travailler. Je n’étais pas très concentré, mais ce n’était pas important. Je rattraperais le lendemain, voilà tout. J’avais hâte de voir ce que je pouvais imposer à mon nouveau petit-ami…

    Je retrouvai l’appartement et Zayn, et ressentis un étrange pincement, plutôt agréable. J’avais Hal pour ne pas être seul, mais… C’était différent. Sans réfléchir, je vins contre lui et lui passai les bras autour du cou, l’embrassant avec assurance.

    "A présent, vous me direz bonjour comme ça."

    Il fallait tout lui apprendre, après tout… Je retirai mes chaussures et me mis un peu plus à l’aise, abandonnant ma chemise - c’était partiellement pour voir s’il me reluquait ou non et m’étirai avant de revenir vers lui.

    "Alors, qu’a dit le vétérinaire ?"

    Je pris des nouvelles de Teigne avant tout, puis de ses nouvelles, et le guidai jusqu’au canapé après avoir attrapé deux bières pour que nous nous y installions. Je pris d’ailleurs d’office place à moitié sur lui, n’hésitant pas à m’installer de manière confortable.

    "Vous n’avez aucune expérience, pour le fait de sortir avec quelqu’un, n’est-ce pas ?", demandai-je pour annoncer le sujet. "Par conséquent… Ca peut dépendre de chaque couple, bien sûr, mais voici quelques règles à respecter si vous souhaitez rester avec moi. Premièrement… Faites moi confiance. J’ai plus d’expérience que vous dans le domaine, et je vous guiderai. Vous pouvez me poser des questions, mais pas remettre en question ce que je vous explique.

    Secondement, je… n’ai pas pour habitude de sortir avec quelqu’un et de… brûler les étapes. Vous ne me presserez pas pour obtenir quelque chose de moi. Je… m’occuperai de vos pensées parasite, vous me plaisez assez pour ça. Mais ne vous attendez pas à ce que je le fasse immédiatement.

    Et enfin, vous ne lèverez plus jamais la main sur moi. Je ne suis pas comme vous, je n’ai pas l’habitude et je ne souhaite pas l’avoir, de prendre des coups. Certainement pas de la part de mon petit-ami en qui je suis sensé avoir une confiance absolue."


    J’avais le coeur qui battait fort, presque douloureusement : c’était la première fois que j’éprouvais une telle envie par rapport à quelqu’un, et j’avais du mal à me reconnaître. Il y avait cette pointe que j’avais appris à reconnaître et que je muselais - je n’étais pas amoureux de lui - mais également… L’excitation de l’inconnu, certainement.

    Je l’embrassai pour le féliciter lorsqu’il accepta et vint un peu plus étroitement contre lui, appréciant de rester ainsi.

    "Bien. Par conséquent… Nous pourrions peut-être passer au tutoiement ? Embrasse moi."
    Zayn Aresham
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    Je tressaillis lorsqu'Edward me fit taire en me bâillonnant de sa main et l'écoutai en silence, une lueur de culpabilité naissant dans mon regard. Je savais que j'étais bouleversé, mais… Ce n'était pas une raison pour oublier à ce point ce dont Teigne avait besoin. C'était indigne de moi, et j'en avais honte...

    "Oui, bien sûr, vous avez raison. Excusez-moi. Ca me convient, oui."

    J'eus un nouveau couinement lorsqu'il m'embrassa, bien que cela ne me fasse pas tourner la tête comme cela venait de le faire - trop court ? Ou bien pas le même genre de baiser… ? - et frissonnai. Si je ressentais aussi intensément ses baisers, j'avais peur rien qu'à imaginer ce que cela donnerait lorsqu'il… ferait plus, justement. Je n'avais qu'une très très vague idée de ce en quoi cela consistait, mais ce serait certainement plus… fort.

    Je revins à la réalité en entendant Edward reprendre la parole, manquant les quelques premiers mots avant de me raccrocher à sa phrase. De la litière et de quoi manger… Oui, pour ramener Teigne ici. C'était logique de faire ça plutôt que de la ramener chez moi, puisque… Je cherchais la réponse à cette question lorsque le scientifique me la donna : nous aurions des choses à mettre au point.

    "D'accord, à ce soir… Passez une bonne journée."

    C'était quelque chose qui se disait par politesse, alors… Ca devait aussi être en vigueur entre proches, non… ? Je l'observai partir se doucher et caressai doucement Teigne, m'efforçant d'intégrer tous les changements qui venaient d'avoir lieu. Mais je n'étais pas certain d'y arriver… Alors… Autant aller voir le vétérinaire tout de suite, ce serait déjà ça de fait.

    Je m'étais levé, la petite chatte toujours dans la main, et Edward repassa, me tirant un nouveau petit couinement étouffé. Je le suivis du regard, les joues rouges, puis m'obligeai à me secouer. Teigne d'abord. Ensuite, je pourrais me laisser aller à tous les états d'âme que je voulais. Une fois que je me serais occupé des priorités…

    Je passai donc chez le vétérinaire, après avoir rappelé le travail pour prévenir que je ne viendrais pas l'après-midi non plus, et tins Teigne pendant qu'il l'examinait. Je fus heureux qu'elle me griffe, signe qu'elle reprenait assez de forces pour vraiment se plaindre d'être manipulée par un inconnu. Après avoir acheté le nécessaire et payé pour le tout, je revins dans l'appartement et confiai ma chatte aux bons soins de Hal, lui expliquant soigneusement ce qu'il devait faire pour veiller sur elle.

    Je rentrai ensuite chez moi, l'après-midi étant déjà bien entamé, et commençai par me faire à manger, étant affamé. Il ne me fallut, ensuite, pas beaucoup de temps pour rassembler les affaires dont j'aurais besoin. Des affaires de toilette, quelques affaires pour Teigne, et mon uniforme et matériel pour le lendemain, et ce serait amplement suffisant.

    Hal m'ouvrit lorsque je revins, et j'allai m'asseoir sur le canapé, plutôt intimidé, en fait, et ne sachant pas vraiment que faire. Teigne s'était endormie sur le coussin que j'avais ramené pour elle, et je n'allais pas la déranger… Heureusement, la porte s'ouvrit bientôt sur Edward, et je le me levai pour le saluer, avant de piquer un fard à la manière… particulière qu'il eut de le faire.

    "Ah, je ne savais pas que… Mais oui, c'est logique… D'accord, je retiens, je ferai ça à l'avenir…"

    Je doutais d'être capable de le faire avec autant d'assurance que lui, mais… Je ferais mon possible. J'avais conscience de ne rien y connaître, et que j'allais devoir m'adapter à un monde complètement inconnu. Mais Edward semblait l'avoir réalisé également, vu qu'il m'informait de ce que je devais faire.

    Mon regard s'accrocha à lui alors qu'il se dénudait en partie, me faisant rougir profondément, et il me fallut lui faire répéter sa question pour en comprendre le sens. Gêné, je m'empressai de lui transmettre les nouvelles rassurantes du vétérinaire, lui rendant ensuite sa question sur ma journée. Je le suivis ensuite sur le canapé, appréciant d'avoir une bière en main.

    "Je… Non, aucune, effectivement. Je vous écoute," répondis-je avec une certaine gêne, me doutant bien que nous allions passer aux points qu'il souhaitait établir.

    J'esquissai un sourire lorsqu'il parla de la confiance que je devais avoir en lui. Je supposais qu'il savait, par expérience, que c'était nécessaire de le préciser, mais… Il s'y connaissait. Moi non. Alors pourquoi l'aurais-je contredit sur un tel sujet… ? Le second point, par contre, me fit froncer les sourcils : je n'avais aucune idée de comment j'aurais pu le presser… Et le presser à quoi ?

    J'en étais encore à chercher une idée un peu plus précise de cela lorsqu'il en vint à son dernier élément, et je tressaillis, relevant le regard vers lui avant que la culpabilité n'envahisse mon expression. Je n'avais jamais eu honte d'être une brute, avais porté fièrement mon surnom, mais… Pour la première fois, je culpabilisais d'avoir cédé à la violence…

    "J'ai compris. Je vous promets de ne plus jamais lever la main sur vous, et je… suis désolé de m'être emporté ainsi, lors de notre première rencontre… Cela n'arrivera plus, vous avez ma parole. Je vous laisserai décider, je vous fais entièrement confiance. Et comme ça, je ne risque pas de vous presser sans m'en rendre compte…" acceptai-je sans une once d'hésitation.

    Pourquoi aurais-je hésité, d'ailleurs ? C'était les points à respecter pour rester avec lui, et je n'avais qu'à les appliquer. Ce qui était extrêmement rassurant : j'avais enfin des éléments clairs auxquels me raccrocher pour savoir ce que je devais faire. Je préférais largement cela au flou dans lequel je nageais précédemment…

    J'eus un frisson à son baiser et passai mes bras autour de lui, un gémissement ténu m'échappant lorsque son corps s'appuya un peu plus contre le mien. Cela faisait naître une étrange chaleur en moi, et je bougeai un peu pour que nous nous touchions… mieux. Qu'il soit un peu plus contre moi…

    "Oui, c'est logique, puisque nous sommes… Enfin, je suppose que ça se fait, entre personnes qui sortent ensemble. Et je… vais essayer, mais ce sera moins bien que v… toi."

    Ce fut avec une nette pointe d'appréhension que je me penchai sur lui pour joindre nos lèvres. Et si c'était désagréable ? Et s'il me trouvait, finalement, trop maladroit pour supporter de rester avec moi et de m'éduquer dans ce domaine ? Et si je m'y prenais tout simplement mal et qu'il me faisait des reproches, même si ce serait moins grave ?

    Toutes ces pensées s'évanouirent lorsque nos lèvres se touchèrent, me tirant un petit gémissement alors que je le serrais un peu plus contre moi. Hésitant, j'écartai les lèvres pour l'inviter à poursuivre : je ne savais pas si lui demander le contraire serait le presser, et… Je n'avais strictement aucune idée de ce que je devrais faire une fois qu'il aurait ouvert la bouche…

    Cela ne m'empêcha pas de perdre pied à nouveau, et je finis par m'enhardir à tenter timidement d'imiter ce qu'il faisait, prêt à me rétracter - et à m'excuser platement - si quoi que ce soit me donnait l'impression que cela ne lui plaisait pas. Je repris mon souffle, frissonnant et ne regardant que lui au monde, et osai à nouveau faire preuve d'initiative, en allant glisser une main dans ses cheveux.

    J'y avais déjà passé une nuit, Hal m'avait dit qu'il aimait ça et m'avait appris à le faire, alors… Ca, je devrais pouvoir m'en sortir honorablement, à défaut d'être vraiment doué pour ça. J'aurais voulu être doué, pourtant, pour… peut-être lui rendre ce qu'il me faisait éprouver… ? Mais cela me semblait difficile.

    Que ce soit son corps, ses attitudes, ses expressions… Un rien me faisait rougir et me donnait chaud. Et je ne voyais pas, moi, ce que j'avais pour espérer le faire également se sentir bien… Je réalisai soudain que j'étais resté un long moment à l'admirer sans un mot, et détournai le regard avec gêne.

    Récupérant ma bière - je l'avais posée à côté du canapé, visiblement, mais quand… ? - j'en pris une gorgée pour tenter de me redonner contenance. J'avais peur de commettre des erreurs en tentant trop de choses, mais… Si je ne faisais rien, n'allait-il pas se lasser de devoir tout initier… ?

    "Est-ce que je peux quand même… Enfin, quand il me vient une idée ou une envie, comme… je ne sais pas, vous... te caresser le dos… Si c'est juste quelque chose comme ça, je peux tenter directement, ou bien c'est préférable que je te demande avant pour m'assurer que je ne te… presse pas ?"

    Il m'avait bien dit que je pouvais lui poser des questions sur le sujet, après tout, et au moins, une fois que j'aurais eu sa réponse, je saurais à quoi m'en tenir, lorsque je serais avec lui. Ce serait toujours mieux que d'être en permanence hésitant, tiraillé entre deux possibilités contradictoires…

    "Hm, cela n'a pas grand chose à voir, mais… Voudrez-vous que je m'occupe du repas, ce soir ? Pour vous… Te remercier, pardon, de m'accueillir chez toi ?"

    Ce n'était pas encore l'heure de manger, mais je préférais savoir à l'avance si j'aurais à m'occuper de ça en plus. Je n'étais pas un cuisinier extraordinaire, mais je savais ne pas me contenter de plats tout faits chaque jour.

    J'avançai timidement la main vers le visage d'Edward pour lui caresser la joue du bout des doigts, le contact me faisant agréablement frémir. Il avait la peau douce, elle me donnait envie de la caresser encore, d'y poser mes doigts, mes lèvres… Même si c'était les siennes qui m'attiraient le plus. Peut-être parce que je savais tout ce qu'elles pouvaient faire naître en moi…

    "Oh, tu vas peut-être… me trouver stupide ou… te moquer de moi, mais je préfère… Je préfère être sûr. Vu qu'on sort ensemble, on est… amants ? Ou tu es mon petit-ami ? Je crois qu'il y a une différence entre les deux, enfin, c'est l'impression que ça m'a donné, un peu comme une… exclusivité ? Donc je préfère savoir. Pas que je pense à avoir quelqu'un d'autre que toi, tu es le seul à me remuer rien qu'en me regardant, mais… Pour savoir comment t'appeler."
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    J’écoutai les nouvelles de la chatte de mon petit-ami avec attention, amusé d’avoir dû répéter ma question. Comme si un baiser avait le don de le mettre… Hors circuit ? C’en était presque attendrissant, trop simple. Et qu’il accepte mes conditions en s’excusant de m’avoir frappé… C’était parfait. Je ne voulais pas tomber dans une relation où sa force jouerait un rôle plus important que ma couleur de cheveux…

    J’appréciai pleinement le gémissement et la manière qu’eut Zayn de s’installer de manière à ce que nous soyons plus en contact, et attendis avec une certaine impatience son baiser. J’ignorais ce qu’il allait décider, appréciant qu’il me demande de prendre des initiatives dans ce domaine. Pour autant, je ne le repoussai pas et soupirai de bien-être lorsqu’il s’enhardit à m’imiter.

    Une fois nos lèvres séparées, je pensais à reprendre la parole lorsqu’il me captura en passant une main dans mes cheveux et en me fixant avec intensité, comme si plus rien autour de nous n’existait. Je rougis sans pouvoir l’empêcher, allai lui caresser l’épaule pour l’encourager à continuer.

    Zayn brisa le charme en se détournant pour prendre une gorgée de bière et je ramenai une mèche de cheveux derrière mon oreille pour me redonner contenance, avant de faire de même. Sa question me figea, tant elle était saugrenue, et j’eus un rire avant de lui caresser la joue.

    "Tu peux, oui, sans problème. Je pensais plutôt au domaine sexuel. C’est à dire… ne me force pas à m’occuper de l’état dans lequel te mettent les rêves trop vite, c’est… désagréable, je préfère prendre mon temps, dans notre cas de figure actuel. Pour des petites attentions, les caresses, les baisers… Ca ne me presse pas, ça va."

    J’appréciais de pouvoir expliquer, mettre mes limites sans qu’il me reprenne ou ne semble songer qu’il pouvait chercher à les dépasser. J’avais vraiment l’impression de pouvoir lui apprendre ce que je voulais, et… Je n’allais pas me priver.

    Sa proposition amena un sourire sur mes lèvres, et je l’embrassai chastement avant d’acquiescer sans hésitation. Je n’étais pas spécialement un grand cuisinier, et j’appréciais qu’il propose de s’occuper de moi…

    "Avec plaisir. Fais comme chez toi, sers toi dans les placards pour prendre ce que tu veux."

    Tant qu’il ne se mettait pas à ranger chez moi… Mais je doutais qu’il s’y décide, comme ça. L’idée était bien trop saugrenue. Je l’abandonnai en sentant la main de mon petit ami sur ma joue, et fermai les yeux pour en profiter, un soupir de plaisir franchissant mes lèvres.

    Je rouvris paresseusement les yeux lorsque Zayn prévint qu’il allait me questionner, et tresssaillis, avant de rougir et de m’écarter de lui vivement, choqué par ses propos.

    "Je ne suis pas comme ça !"

    Je le fixai, avant de rougir et de détourner les yeux pour fixer ma bière. Bien sûr, comme je lui avais fait des avances - parce que je pensais qu’il m’en faisait ! - il pouvait me penser de nature frivole, mais… j’étais loin d’être dans ce cas…

    "Je… sais qu’en t’ayant fait des avances parce que tu étais collé à moi ça peut donner une image biaisée, mais… Quand je sors avec quelqu’un, je ne suis qu’avec lui, exclusivement. Je ne fais pas vraiment de différence de terme entre petit-ami et amant, même si… amant a un aspect charnel que nous n’avons pas encore. Donc non, je n’irai pas voir ailleurs, ce serait… dégueulasse.", expliquai-je, mal à l’aise. "Donc je suis ton petit-ami, et ce jusqu’à ce qu’on se sépare. Et quand… si… Enfin, plus tard, nous deviendrons amants, en plus."

    J’étais un peu remis, et m’installai à nouveau contre Zayn pour terminer tranquillement ma bière. J’ignorais réellement ce que j’étais en train de faire avec lui, mais… Ca me plaisait, c’était une évidence. Je le laissais aller s’occuper du repas et m’installai différement pour me mettre à jouer, même si je ne pouvais m’empêcher de le regarder faire. Finalement, je délaissai ma manette pour me rapprocher dans son dos et l’enlacer par derrière, posant un baiser au milieu de ses omoplates.

    "Tu sais, je crois que tu es en train de me faire réaliser à quel point un homme en train de cuisiner peut être sexy.", le complimentai-je.

    Je ne l’empêchai pas de préparer le repas plus longtemps, prenant une nouvelle douche en attendant l’heure de passer à table, et appréciai de ne pas manger seul. Notre relation était dès le départ biaisée, mais c’était tout de même agréable, et je n’hésitai pas à alimenter la conversation avec des anecdotes du travail.

    "Film, puis tu te douche et on va dormir, on ne peut pas se permettre de manquer toutes les matinées de travail à venir..."

    Cela me permettrait, en plus, de réfléchir à la suite. Je poussai mon petit-ami à s’installer dans le canapé, me blottissant dans ses bras avant de faire défiler la liste de films que nous pouvions voir. Au moins, à ce niveau là, il avait des envies - des goûts en tout cas - et je terminai de choisir puis me focalisai sur Zayn.

    Au début, je faisais au moins semblant de m’intéresser au film, vu que je ne faisais que lui caresser du bout des doigts le bras ou le torse, et puis… Je commençai à l’embrasser. Sur la gorge, la mâchoire… Je le renversai sur le canapé pour m’installer à moitié sur lui et l’embrassai à pleine bouche, guidant ses main sur mon dos. Je jouais avec ses mèches en même temps, m’occupais uniquement de lui et lui seul, jusqu’à me laisser tomber sur le côté, entre le dossier et lui - ce qui ne laissait pas beaucoup de place pour chacun de nous.

    "Je crois que tu m’as détourné du film… Tu as suivi quelque chose ou ce n’est pas la peine de continuer ?"

    Je souris à son aveu de n’avoir plus suivi grand chose, et me redressai. Je ne pouvais nier que passer un moment à l’embrasser ne me laissait pas indifférent, mais… Même si je n’avais pas grand chose à faire de ce qu’il pensait ou du temps à laisser passer entre les choses, je n’avais pas envie de brûler les étapes.

    "Tu devrais aller te doucher, pour retirer la transpiration de la fin de la journée, je t’attends au lit."

    J’avais voulu préciser que je ne l’envoyais pas se calmer sous la douche, du moins que les deux choses étaient sans rapport… De toute façon, je n’avais pas été vérifier s’il était dans le même état que moi. Je le regardai partir, les joues roses, et éteignis la télé avant de souhaiter une bonne nuit à Hal.

    Je me changeai - un simple caleçon ample me suffisait pour dormir - mais laissai une lumière allumée, autant pour Zayn que pour moi. D’ailleurs, lorsqu’il arriva, je me contentai de lui sourire, un peu gêné.

    "Laisse la lumière allumée. Depuis… mon enlèvement, je n’arrive plus à supporter le noir. On peut la baisser pour dormir, mais.. Je ne veux pas dormir sans, désolé."

    Je vins contre lui avec plaisir, une fois qu’il fut dans le lit, et lui attrapai une main pour la lui masser tout en profitant de sa peau contre la mienne. Je me sentais bien… je faisais bien de partir dans une relation qui se plierait parfaitement à ma volonté.

    "J’aime beaucoup les massages, si tu sais en faire ou si tu peux apprendre… Mais pour ce soir, profite. Tu es assez musclé pour que j’apprécie de passer du temps à simplement toucher ton corps..."

    Définitivement… En réussissant à avoir le contrôle sur lui, j’allais pouvoir remettre les choses en ordre, et aller mieux. J’en étais certain…
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    Edward s'écarta vivement de moi et j'eus un sursaut, une légère pâleur gagnant les joues. Avais-je déjà dit quelque chose qu'il ne fallait pas, commis une erreur suffisante pour que cela l'énerve ? Il rougissait, mais de gêne, ou parce qu'il était outré de ce que j'avais dit ? Pourtant, j'avais essayé de faire attention…

    Je clignai des yeux, perdu, lorsqu'il me cria qu'il n'était pas comme ça. Pourquoi est-ce qu'il… Ce n'était pas ce que j'avais voulu dire ! Mais le temps que je me reprenne, il avait déjà commencé ses explications, et je préférai ne pas lui couper la parole, attendant qu'il ait fini pour tenter de me justifier.

    "Je ne pensais pas… Enfin, ce n'est pas parce que je te pense… du genre à multiplier les… coups d'un soir, on dit ? C'était que je me posais la question, pour… Parce que je ne suis pas habitué. Désolé."

    [i]J'eus un faible soupir et me passai une main dans les cheveux, avant d'informer que j'allais préparer le repas. Ca me permettrait de reprendre un peu contenance et de passer à autre chose. Nous ne devions avoir envie ni l'un ni l'autre de continuer cette discussion, en imaginant qu'il y avait des choses à dire pour la poursuivre.

    J'eus un frisson lorsqu'il vint m'enlacer, en partie de soulagement, et mes joues chauffèrent légèrement à ses paroles. Ce n'était pas vraiment le genre de choses auxquelles j'étais habitué, et je ne savais pas comment réagir. Comme pour une bonne partie des rapports sociaux autres que professionnels, en somme…

    "Oh ? Je n'avais pas réalisé non plus… Hm, merci," répondis-je, conscient malgré tout qu'il s'agissait d'un compliment.

    Le repas fut somme toute relativement agréable, même si Edward parlait plus que moi, et ne devait pas manquer de remarquer que je n'étais pas du tout doué dans cet exercice. A part répondre aux questions qui m'étaient posées et, éventuellement, faire quelques commentaires lorsque j'avais des idées… Il ne me venait pas grand chose.

    J'acquiesçai à ses projets pour la soirée et ne fis pas de difficultés pour m'installer sur le canapé. A la liste de films qu'il me montra, j'en indiquai quelques uns que je pouvais, à mon avis, apprécier, et le laissai finir de choisir. De toute manière, j'étais beaucoup plus conscient de sa présence à mes côtés que des images du téléviseur.

    Et sentir ses doigts faire quelques caresses, même légères, sur mon bras ou mon torse n'était pas pour m'y aider. Un frisson répondit à son premier baiser, et je ne résistai plus à l'envie de tourner la tête vers lui pour le regarder. Je lui caressai timidement l'épaule, avant d'avoir une petite exclamation - proche du couinement - lorsqu'il me renversa sur le canapé.

    Son baiser me tira un long gémissement alors que je refermais mes bras sur lui, mon coeur accélérant ses battements sans que je ne comprenne bien cette réaction. Sans même que je ne me pose la question, en fait… Je me laissai porter, répondant à ses attentions un peu maladroitement, certes, mais avec envie.

    Lorsqu'il s'allongea à côté de moi, je le fixai d'un air complètement perdu. J'avais l'impression que je respirais plus vite que d'habitude, et qu'une sensation que je découvrais à peine courait dans mes veines pour me pousser à me rapprocher de lui… Je me mordis la lèvre en frémissant, m'efforçant de me concentrer sur ce qu'il disait.

    "Ah, le… Non, la seule chose que j'ai réussi à suivre, c'est toi."

    Ca n'avait pas l'air de le gêner, au demeurant, et je le suivis du regard lorsqu'il se redressa, avec une pointe de… déception ? Non, ce n'était pas exactement ça. C'était presque… douloureux, tant j'avais envie qu'il ne s'écarte pas. Mais il avait été clair sur le fait que je ne devais pas le brusquer, et je me fis violence pour me lever du canapé au lieu de l'y renverser à son tour pour l'embrasser.

    "D'accord, je ferai vite."

    S'il m'attendait… Je n'allais pas l'obliger à patienter des heures. Et prendre une douche pour me calmer était plus que nécessaire, vu mon état. L'eau me fit plus de bien qu'habituellement, comme si j'avais eu trop chaud. Ce n'était pas exactement cette sensation, mais je ne savais pas vraiment à quoi la comparer et me dépéchai pour pouvoir rejoindre ensuite Edward dans la chambre, prenant juste le temps de vérifier que Teigne allait bien.

    "Oh, je vois… Ca ne me dérange pas du tout, ne t'inquiète pas. Je suis désolé de… ne pas avoir pu éviter ça."

    Je le rejoignis dans le lit et frémis au contact de sa peau contre la mienne, ravivant l'envie que je croyais avoir abandonnée sous la douche. Heureusement, cela ne suffisait pas à la rendre plus physique… Je lui caressai la joue avec une douceur un peu hésitante, lui laissant mon autre main.

    "J'apprendrai, alors, affirmai-je lorsqu'il m'informa qu'il aimait les massages. Merci."

    Et je devais bien avouer que c'était plus qu'agréable, alors… Il faudrait vraiment que j'apprenne rapidement à lui rendre la pareille. Sans compter que j'appréciais vraiment le fait d'avoir des pistes sur ce que je pouvais faire pour lui être agréable et qu'il soit content d'être avec moi. J'en saurais plus au fur et à mesure, certainement, mais… Lui faire la cuisine et apprendre à masser, cela faisait déjà un bon début.

    Je restai un moment sans parler, me contentant de profiter du moment. Et même si je ne savais pas vraiment masser, cela ne m'empêcha pas de glisser une main dans ses cheveux pour lui masser le crâne. Si on pouvait appeler ça masser, mais… Ca, ça me semblait être quelque chose que je pouvais faire.

    "Si tu penses à quelque chose que je pourrais faire pour te faire plaisir, même si ça me demande de l'apprendre… Enfin, je suis prêt à faire des efforts pour que tu sois content. J'ai conscience que dans ce domaine, je n'ai… pas vraiment grand chose pour moi, à part éventuellement mon physique, alors si je peux apprendre…"

    Certes, c'était déjà plus ou moins ce dont nous avions convenu, mais… Ce n'était pas plus mal que je le répète. Au moins, il ne pouvait pas avoir de doutes sur le fait que j'étais pleinement d'accord pour me mettre sous son… pas exactement son autorité, même si à mes yeux, il y avait quelque chose de ça, mais… Je m'en remettais à son expérience, en somme.

    Je lui offris un léger sourire, sans me sentir parfaitement à l'aise dans cette situation. Mais c'était parce que je n'y étais pas encore habitué, cela viendrait peu à peu, cela ne faisait aucun doute. J'étais toujours mal à l'aise quand je n'étais pas habitué à une situation.

    "Et puis je… tiens vraiment à te remercier, vu notre passif et… le fait que je n'y connaisse rien… Je crois que peu de gens auraient accepté de me donner une chance. Je ne l'oublierai pas."

    Tout en parlant, j'avais attrapé sa main pour la serrer dans la mienne, et j'y déposai un baiser. Je repris ensuite Edward dans mes bras, lui caressant les cheveux avec douceur.

    "Repose-toi. Je veille jusqu'à ce que tu te sois endormi."
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