Agartha. Un désert, où cohabitaient nomades et sédentaires. Cependant l'assèchement progressif des oasis développa la cupidité des sédentaires qui se mirent en guerre les uns contre les autres. Les cités tombèrent une à une devant ce fléau jusqu'à ce qu'il ne reste que 1400. Les nomades quant à eux préférèrent éviter ces conflits en priant leur Divinité de leur accorder un sommeil de deux millénaires. Mais quand ils se réveillèrent, ils furent non seulement confrontés à des citadins beaucoup plus avancés technologiquement mais aussi à une hostilité tangible. Hostilité contre ces nomades ressurgit du passé mais aussi hostilité au sein même de la ville de 1400. Puis une nouvelle guerre éclata : la Révolution. Est venu à nouveau le temps du choix : se battre ou partir ? Ainsi naquit l’Exode, un mouvement rassemblant nomades et citoyens souhaitant fuir la guerre en partant par-delà les montagnes vers un territoire glacé où vit un peuple étrange.

Lorsque le passé et le futur se rencontrent...

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    Un acte peut-t-il vraiment changer une personne ? -Aaliyah Noori- [FINISHED]

    Ilyria
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    Adoratrice du Scorpion
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    Il était tard quand une soudaine envie de prendre l'air m'envahis. Je me lève en vitesse, prends un sac où je range cette fois de la nourriture et une gourde. Je m'habille avec de fins tissus ocre "emprunté" au voisin. Tout cela terminé, je me dirige vers l'oasis. Aucune intention particulière, juste voir si les choses avaient changé, si les citadins jouaient à leur jeu de ballon même le soir. Je me souvenais de cette rencontre assez étrange avec le favoris de la gazelle.. Le fils de l'homme qui connaissait mon père. Pour qui mon père avait trahi les siens.
    Je ralentis le pas, le flash-back de cette aventure avec Sinan m'envahis l'esprit.. Je n'avais pas eu ma réponse... "Qui était réellement mon père ?" Je le détestais depuis toujours et ce gamin de la gazelle... Sa réaction.. Après avoir réfléchi m'avait rendu septique. Mon père était un homme bien. Alors que j'étais une "folle furieuse sadique" d'après Kane. Lui n'est pas méchant pourtant, j'en ai fait mon meilleur ami. Sans doute, car sa façon de faire et le parfait contraire de la mienne. Malgré le vol que nous avons commis ensemble chez les citadins, Kane est une bonne personne.

    Je réalise alors que je suis dans la ville quand le klaxon d'une moto me sort de mes pensées. Il y a pas mal de monde en ville ce soir. Je devrai faire plus attention.. Je déambule ainsi dans les rues, sans savoir ou. Le regard de certains citadins en disant long sur leurs amours pour les nomades m’énerve un peu et je me permets de leur lancer des regards malsains qui leur firent détourner les yeux.

    Inconsciemment, mon esprit se mit à repartir dans des flash-back. Cette fois-ci, j'étais avec la lionne et le pirate dans la grotte. Attendant que la tempête se calme pour aller tuer des Mad stroms. Tous les deux avaient un ami que leur avait enlevé cette bande...

    BAM !!

    Le noir, la chute. Je fus sonnée, et même évanoui pendant un bon moment avant d'arrivée à ouvrir les yeux. Du sang coule d'une blessure à la tête. Je la secoue et me retrouve dans des vertiges. Viri'th sur ma poitrine empêche toutes personnes d'avancer. Je rigole malgré la douleur et re sombre un instant. Quand j'ouvre les yeux, une jeune fille est plus proche de moi que jamais personne ne l'a été quand mon scorpion montait la garde.

    -N'approche pas.. Viri'th...

    Ma voix est misérablement faible. Le regard de la jeune fille m' hypnotise. Je me sens si faible. La tête me tourne, mais je reste éveillée. Comme si de la magie immergeait des yeux de la fille. Même mon compagnon semble calme et apaisé en présence de la demoiselle.

    -Je suis Ilyria.. Lui s'est Viri'th...

    Il sait que lorsque je le pressente, il n'a plus droit d'attaquer alors il retourne à sa place sur ma nuque. Et je m'évanouis à nouveau. Pour ne pas me réveiller.
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    Je m'étire et range les quelques objets de verre invendus. Aujourd'hui avait encore été une journée fructueuse, les citadins regardaient les objets en verre avec intérêt. Sans doute se demandaient-ils comment faire de telles courbes sans technologie. Cela m'amuse à chaque fois mais ça m'attriste aussi. Ils sont dépendants de leur technologie. Enfin, à chacun ses propres dépendances ; je n'ai rien à dire là-dessus dans mon cas. Ayant fini de tout ranger dans les saccoches, je grimpe sur Yon en m'aidant d'une de ses cornes et le dirige vers le campement des Gazelles. Mon ami avance lentement. Il s'arrête devant la tente de mes parents une fois que nous sommes arrivés au milieu des autres membres du Clan.

    Je le décharge des saccoches et il s'allonge dans un coin ombrageux près de la tente. Je bâille un peu en enfilant ma tenue de citadine et je repars vers 1400. Waël me tire la manche et me dit dans un grand sourire :

    - Tu feras un gros bisou de ma part à Lyunn hein Liyah ?
    - Oui. Je le ferais., je réponds en embrassant le front de mon plus jeune frère.

    Philein est en train de s'entraîner pour un soufflage de verre complexe, tandis que ma mère montre les erreurs de ma soeur cadette sur une recette à base de lait de chamelle, d'oeufs de perdrix de la ville et de racines médicinales. La voix douce de ma mère me fait sourire légèrement. Mon visage retrouve sa nonchalance froide dès que je sors de la tente. Je croise en chemin mon père revenant des fourneaux et je le salue en lui faisant le décompte des ventes de la journée. Nous nous remercions de notre travail respectif et je continue ma route.

    Lorsque j'arrive près des portes de la ville je sens une agitation qui règne. Un accident de moto volante avec une nomade qui avait été accusée d'être une Adoratrice du Scorpion, ou je-ne-sais-plus quelles inepties exactement. Quelle paresse intellectuelle. Autant de la part des citadins que de la nomade en question. Je finis par tomber sur elle en demandant des précisions. Elle est au milieu de la route, gêne la circulation mais personne ne semble vouloir se bouger le derrière. Pas qu'une paresse intellectuelle finalement... Quelle idée d'aller dans 1400 avec des vêtements de nomade aussi.

    Je m'approche de la rousse ( à se demander si c'était dans les gênes des Adoratrices du Scorpion d'être rousses soit dit en passant ) et m'accroupis à côté d'elle en ancrant mes deux iris bicolores dans son regard. Elle est consciente et elle parle. C'est déjà ça. En voyant le scorpion menaçant et protecteur, je ne cherche pas à m'approcher de plus de deux mètres. Ces animaux ont beau être petits, je ne suis pas encore folle au point de les provoquer. Déjà que provoquer un membre du clan du Scorpion était synonyme de mort, avec les fils de leur entité gardienne ça devait être pire.

    ... Ilyria et Viri'th, donc. Le scorpion abandonne sa posture défensive et ce n'est qu'à ce moment-là que je m'approche pour la porter dans mes bras ( elle fait son poids la roussette ). Je me dirige vers les trottoirs et la pose contre le mur tandis que certains passants me regardent un peu de travers. ... Quelle idée d'être venue en tenue de nomade...

    - Faites attention, s'il faut elle ne fait que feindre l'évanouissement et va vous attaquer dès que vous serez en situation de faiblesse.

    Ben voyons, vu son état si elle arrive à se relever je lui offre une corne de gazelle.
    Métaphore enjolivée pour dire qu'elle ne se réveillera pas avant deux bonnes dizaines de minutes.

    ... Idiots.

    - Ne prenez pas les nomades pour des monstres, ils sont aussi humains que vous et moi. Elle n'est pas en état d'attaquer qui que ce soit.

    Je la charge sur mon dos et m'éloigne de la ville. Lyunn devra attendre mais tant pis, un être humain a besoin d'une aide que je peux lui offrir. Que l'être humain soit une nomade importe peu, son Clan importe peu aussi. Une fois les rives désertiques de l'oasis atteintes je l'allonge à l'ombre d'un palmier en regardant la nuit parer le ciel de ses couleurs sombres, sa lune et ses étoiles. Je regarde la blessure à la tempe et je la cicatrise. La roussette aura seulement un bon bleu et quelques vertiges mais vu son Clan, elle se rétablira vite. Les Scorpions sont connus pour leur endurance après tout.

    Je me perds dans la contemplation des étoiles et j'attends calmement son réveil. Je suis assise, jambes tendues contre le sable, mon dos repose contre le flanc de Yon qui dort sur un flanc derrière moi. La tête d'Ilyria est sur mes cuisses et quand ses yeux s'ouvrent c'est la lune que je contemple. Un mouvement me fait part de son réveil et je baisse ma tête pour la regarder.

    - Ne bouges pas ta tête brusquement, tu seras prise de vertiges sinon. Tiens, bois ça et reste allongée encore dix minutes.

    Je lui dis en lui tendant une petite fiole en verre. Un remède de plus à refaire... Tiens, je pourrais le faire avec ma petite soeur. Un sourire léger brise ma froideur pour ne laisser que la nonchalance. Mes gestes sont toujours lents et une fois qu'elle a la fiole entre les mains, je me souviens d'un détail.

    - Enchantée Ilyria, je suis Fael.

    H.R.P:
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    Je ne sais pas combien de temps, je suis resté dans les vapes lorsque mes yeux s'ouvrèrent. La première chose qui me semble étrange, c'est ma tête. La sensation d'avoir une tête qui pèse le triple d'habitude et très étrange. Pourtant, elle est posée sur quelque chose de très confortable..

    Quand la brume devant ma vue se dissipe, je peux voir une lune aussi belle qu'elle l'était quelques heures plus tôt. Je plie et déplie mes doigts, fais gigoter mes orteils dans mes chaussures. Tout fonctionne. C'est alors que je vois la jeune demoiselle de tout à l'heure. Je comprends alors que "la chose confortable" et en fait ses cuisses et je tente de me relever.
    Elle sens mon mouvement et me retient. En me disant de rester allonger encore dix minutes. Elle me tend en même temps une petite fiole et me demande de boire le contenu. Je grommelle et tourne la tête, refusant le liquide. Mais je reste allongée.
    Un soupir se fait entendre et je souris. Avant de grimacer. Elle passe à autre chose assez vite et se présente. Fael. Je cligne des yeux, fais craquer un poignet et soupire de soulagement. Ce craquement me fait un peu de bien. Les idées plus claires, je regarde à nouveau la lune et porte mes mains aux tempes pour les masser doucement.

    -Fael. J'imagine que je dois vous remercier.

    Ma voix est encore un peu faible. Signe qu'il faut en effet que je reste allongée. Mais têtue, je serre les dents et m'assieds avec difficulté, le dos terriblement arrondi. Je n'arrive pas à me tenir droite. Cette position ne me plaît pas. Je tourne la tête, regarde là vile d'un mauvais œil. Je passe une main dans mes cheveux rouges, sentant la bosse due au choc avec la moto.

    -Pour une fois que je viens ici sans mauvaise intention...

    J'avais oublié la présence de ma sauveuse et me tourne soudainement vers elle, attrapant un vertige par la même occasion. Mon regard est à la fois farouche et reconnaissant. À elle de choisir lequel elle veut voir. Mais cela n'a pas vraiment d'importance.
    Je la regarde longuement. Une Citadine ? En tout cas, ses vêtements le font croire. Mais dans son regard, il y le feu du désert. Une nomade.
    J'inspire une grande bouffée d'air et m'aide d'une main pour me relever. Je tangue, comme si j'avais bu. La bizarre sensation me fait rire et j'essaie de marcher. Je me retiens in extremis à je ne sais quoi et me rassieds lentement. Le coup a donc été si violent ?

    Puis c'est alors que j'aperçois la masse poilue derrière la fille et je fronce les sourcils.

    -Magnifique... je n'en ai jamais vu d'un d'aussi près...

    Je regarde l'oryx émerveillée. Je reste ainsi quelques secondes avant de secouer la tête, me rattrapant un nouveau vertige. Je ferme les yeux.
    Viri'th s'agite sur mon épaule et je le prends dans ma main. Je le regarde, lui murmurant des paroles rassurantes. Cette fille ne me fera pas de mal. Et a toi non plus. J'ai le droit à une piqûre qui signifie "attention quand même". Je grimace, retenant un petit cri. Le poison de mon scorpion plus les vertiges ne faisait pas un bon mélange.

    -Oui oui d'accord. Mais il n'y a rien à craindre.

    Il descend en passant par ma jambe et rejoint la demoiselle. Je souris involontairement. Puis regarde Fael.

    -Ne bouge pas. Surtout. Il vient juste pour te connaître. Il ne piquera pas.

    Je me rapproche à mon tour, prête à réagir si mon ami se risquer à la piquer. son poison est mortel pour les autres. Mais Viri'th se contente de marcher jusqu'à l'épaule de la fille avant de faire chemin inverse et de revenir à sa place, dans ma nuque.

    -Maintenant qu'il te connaît.. Et que je te tutoie.. Il te considère comme une personne qui ne me fera rien. Le tutoiement là n'étant pas un signe d'impolitesse.. Mais plutôt de protection.. Viri'th est... spécial.
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    Son constat m'arrache un petit sourire en coin. Sans mauvaises intentions avec des vêtements nomades ? Contradictoire. Les citadins se méfient tous des nomades, surtout quand un nomade évanoui est protégé par un scorpion. Je ne réponds rien. Je n'ai pas envie de répondre et je n'en ressens pas la nécessité non plus. La vérité ferait du mal à sa fierté de Scorpion, elle avait juste joué à l'idiote si ses intentions n'avaient vraiment pas été néfastes. Enfin... Ilyria se tourne brusquement vers moi et mon petit sourire s'efface pour laisser la nonchalance suinter de ma peau.

    Je la laisse me regarder et je me contente de planter mon regard dans le sien. Quand elle essaie de se relever d'une main je ne dis rien. C'est plutôt étonnant qu'elle n'ait pas montré sa fierté de Scorpion plus tôt à vrai dire. Je soupire et je me lève en même temps qu'elle pour accompagner ses mouvements et éviter qu'elle se fasse inutilement une commotion cérébrale. Imbécile trop fière. Elle manque de tomber et se rattrape à mon épaule pour se rassoir en suivant.

    - Allonges-toi au lieu de risquer une migraine, ou au moins ne bouges pas.

    Je m'assois à mon tour en me calant contre Yon qui agite ses oreilles. Il relève la tête, voit que ce n'est que moi et plante un regard méfiant sur Viri'th. Méfiance justifiée. J'assiste à une remontrance du scorpion sur Ilyria qui le... pique. Je penche la tête de côté en plissant les yeux, cette fois elle est bonne pour une migraine. Apparemment, le venin d'un scorpion n'est pas dangereux pour celui qui l'accompagne toujours. Vérité vérifiée. Le scorpion bouge et se meut vers moi. Mon ami fixe alors Viri'th, prêt à la virer à coups de corne si besoin. Ilyria m'ordonne de ne pas bouger et j'arque un sourcil.

    C'est bizarre, j'aurais plus tendance à faire une danse de la pluie.

    Il monte jusqu'à mon épaule et redescend pour rejoindre la nuque de l'Adoratrice. Yon prend mon haut entre ses dents et me tire un ou deux mètres en arrière, puis il s'allonge sur ses quatre pattes à côté de moi. Je caresse sa tête et le gratte entre ses deux yeux. Elle m'explique alors ce que signifiait ce manège et je hoche la tête en signe de compréhension. Un être qui est protecteur aurait agi de cette façon, Viri'th a eu pour moi un comportement normal.

    - Délicate attention. Et ne t'en fais pas, je ne l'ai pas pris comme une impolitesse., je dis en lui lançant la fiole qu'elle a refusé de prendre tantôt.

    Ladite fiole atterrit sur ses genoux et Yon pose sa tête sur mon épaule à portée. Je lui caresse le museau avec un sourire en coin qui se forme petit à petit. Je vais peut-être devoir, moi aussi, lui expliquer quelques petits détails.

    - Yon est comme tous les oryx. Méfiant et craintif. Évites de nous approcher de trop près, il ne te fait pas encore confiance.

    Je fouille dans la petite sacoche que j'ai en bandoulière pour en ressortir une feuille de palmier pliée. Je m'approche alors d'Ilyria sous le regard fixe de Yon et m'assois en seiza face à elle. Je déplie la feuille de palmier, il y a un cataplasme fait par mes soins à l'intérieur. J'en applique un peu sur sa bosse, referme la feuille de palmier et la range.

    - Bois ce que je t'ai donné. Toute Adoratrice du Scorpion que tu sois, tu risques une migraine dans peu de temps si tu n'en bois pas. Une vraie migraine.
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    Je caresse le haut de la tête de mon compagnon et lui sourit. Il est rassuré d'avoir compris que la fille ne lui voulait pas de mal et moi, j'étais rassuré qu'il n'est pas fait le con en le piquant. Son compagnon à elle n'aurait sans doute pas apprécié de voir la queue bleutée se planter dans la peau fine de son amie.

    Elle me lance alors la fiole que j'avais refusée tantôt. Cette dernière atterrie sur mes genoux. Je la regarde avant de la prendre entre deux doigts. Je la tourne et la retourne, l'observant dans toutes ses formes.À quoi bon prendre cela ? Ce n'est pas comme si je n'avais pas vécu pire suite à la première piqûre de Viri'th..

    J'observe l'oryx avec intensité, ne cherchant pas à m'approcher suite à l’avertissement de Fael, mais la curiosité dévorante était sans aucun doute voyante sur mon visage, dans mon regard. Je veux savoir qu'elle est la sensation que procure le poil de cet animal sur la main.
    Elle s'approche de moi, sortant une feuille de palmier séchée qu'elle déplia pour appliquer sur ma bosse une sorte de pâte. Je la laisse faire sans rien dire, le regard toujours vers le dit Yon. J'ignore sa remarque sur la migraine et change de sujet.

    -Quel âge a-t-il ?

    Mon regard revient à Fael attendant une réponse. Qui ne vient pas tout de suite. Comprenant qu'elle ne me dirait rien tant que je n'aurais pas pu le liquide de la fiole, je l'ouvre et renifle, cherchant à reconnaître l'odeur.

    -C'est c'est ?

    Je referme la fiole, pour l'observer à nouveau pour éviter de faire échapper le liquide. Je ne veux pas le boire. Mais la demoiselle a raison. Une vraie migraine commence à germer au niveau du coup le fait d'en avoir pris conscience accentua la douleur. Je rouvre la fiole et en bois le contenu d'une gorgé évitant de chercher le goût. À la suite, je sors un bout de viande séchée et en mange un peu. Puis prend ma gourde et boit quelque gorgée. Par habitude de partage avec Kane, je propose un morceau de viande à Fael.

    -Tu en veux ?
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    Pendant que j'applique mon cataplasme je remarque bien vite le regard curieux et fixe qu'elle a sur Yon. Mon ami, lui, a les yeux rivés sur Ilyria et Viri'th pour bien leur faire comprendre que j'ai intérêt à être et ressortir indemne. Une fois la feuille de palmier pliée et rangée, je m'apprête à retourner auprès de l'Oryx pour calmer ses inquiétudes mais une question tombe. Suivie de très près par un hennissement inquiet. Je ferme les yeux et retourne auprès de Yon en lui grattant le museau entre les deux yeux pour le rassurer. Il appuie le bout de son museau contre l'intérieur de ma paume et mime de brouter sans me faire mal. C'est un signe d'affection et c'est agréable.

    Je ne réponds pas à la question de la roussette. Si elle peut se poser ce genre de questions qu'elle boive d'abord la fiole. Enfin, je peux comprendre sa méfiance. Après tout le clan du Scorpion est presque aussi menacé qu'il n'est menaçant. Quelle idée de vouloir tuer tout le monde... Je ferme les yeux et respire profondément. Non. Je ne peux pas juger, je ne connais pas leur culture. Interdiction d'émettre un jugement. Ils tuent donc certains leur en veulent à juste titre, point barre. Une autre question et un sourire léger se forme sur mes lèvres.

    - C'est une décoction d'herbes médicinales bonnes pour tous les maux. La moitié de la fiole contient de mon sang.

    La fiole est petite donc je verse dedans toujours la moitié de mon sang... environ. À peine quelques instants plus tard, elle ouvre la fiole et la boit entièrement. Je ne peux m'empêcher de rire sincèrement et légèrement en la voyant faire. Je la regarde poser la fiole et j'esquisse un geste pour la récupérer mais Yon prend ma manche entre ses dents.

    - La moitié suffisait, tu sais ?

    Je caresse le sommet du crâne de mon ami et je m'avance vers Ilyria. De nouveau, je sens le regard fixe et inquiet que pose Yon sur moi. Sa méfiance se dirige vers Viri'th dès que je suis à côté de l'Adoratrice. Je reprends ma fiole et je la mets dans une saccoche, dans mon dos, accrochée à ma ceinture. Je m'apprête à repartir pour ne pas la déranger, question de respect, mais encore une fois une question m'arrête. Je souris.

    - Je veux bien, merci. Un seul morceau suffira., je dis en prenant avec douceur la viande qu'elle me tend.

    Mon ami se lève et avance de deux pas et se rallonge sur ses quatre pattes en émettant de nouveau un gémissement inquiet. J'incline ma tête face à Ilyria en signe de respect et je retourne auprès de Yon. Deux mètres le séparent de la roussette. Je mords dans la viande pour en arracher un petit bout que je tends à l'oryx. Il renifle, méfiant, puis me regarde comme si j'étais une demeurée. Un sourire amusé vient peindre mes lèvres.

    Oui mon beau, je suis au courant que tu es herbivore.

    Je mastique pensivement la viande que j'avale en me disant que Lyunn va s'inquiéter. Je lui expliquerai quand je serais avec lui, de toutes façons il travaille jusqu'au coucher du soleil généralement. Or le soleil est encore dans le ciel. Il se rapproche simplement de l'horizon. Je regarde dans le ciel, quelques étoiles scintillent faiblement. Quand la nuit sera tombée, ces étoiles seront les plus brillantes. Un sourire étire légèrement mes lèvres et disparaît assez vite.

    - ... Tu aimerais découvrir la ville ?

    Mes deux mèches avant sont ornées d'un morceau de tissu blanc. À celui de droite est cousu deux grelots. Une brise légère se lève, ce qui les fait tinter légèrement. C'est agréable pour l'oreille, tant et si bien que je ferme les yeux en respirant profondément. Quand je les rouvre, mon regard se dirige vers le Campement des Gazelles. Si elle accepte, il est hors de question de la ramener dans la ville dans une tenue de nomade. ... Même si je comprends qu'elle soit plus à l'aise dedans, nos vêtements sont plus amples et il est plus facile de se mouvoir dedans. Selon moi.

    - Si tu acceptes, il faudra te prendre une tenue citadine dans ma tente.

    Je sens Yon fouiller dans la saccoche où j'ai rangé ma fiole et je plonge ma main dans ladite saccoche. J'en ressors avec une poignée d'herbe, que je lui tends. Il mange calmement dans ma main, secouant les oreilles parfois. C'est le signe qu'il est alerte et prêt à bondir si besoin. Mes pensées sur la culture des Adorateurs du Scorpion me traverse à nouveau et je penche un peu ma tête de côté.

    - Et... ce n'est pas du tout le même sujet, mais je peux te poser une question ?


    Dernière édition par Aaliyah Noori le Jeu 21 Jan - 20:22, édité 2 fois
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    Je tourne la tête vers la ville, et l'observe longuement. Perdue dans mes pensées, j'entends à peine la réponse de Fael par apport à la contenance de la fiole. Le regard dans le vague, je pensais à mon père. À l'homme qui avait eu le courage de trahir le peuple le plus...
    La voix de Fael me coupe dans ma réflexion et je la regarde en glignant des yeux.

    -Oh.. Euh.. La ville ? La visiter, c'est cela ? eh bien.. Pourquoi pas..

    L'adoratrice du scorpion en moi voyait là, une opportunité de connaître mieux la ville pour de futur cible de torture potentielle, alors qu'une nouvelle partie encore inconnue de moi y voyait là une chance de se faire une amie. Une amie avec qui il semblait de se confier. J'ai trop souvent loupé d'occasion d'avoir des amis autres que Kane.. D'abord, il avait eu Sinan.. Que j'avais fait fuir avec mon idiotie de critiquer mon père... Sinan... Je l'avais menacé... Mais il ne m'avait pas jugé. Il avait même essayé de m'aider.. Il m'avait proposé de jouer avec des citadins, avait changé ma vision des choses.. Aloïs ensuite.. Le jeune pirate a l'oeil étrange caché. Battre des Mad Storm ensemble était une chose, mais je n'avais montré aucune sympathie pour lui. Il avait l'air si seul..

    Je soupire, me surprends à donner un coup de poing dans le sable et un lâcher un petit cri de rage. Les yeux fermés, les poings et les dents serrés, je cherche le calme comme me là expliqué Kane. Petit à petit je reprends une respiration calme et rouvre les paupières. Mes yeux cherchant la présence de Fael, je souris involontairement en la voyant. L'inquiétude doublement féroce dans les yeux de son compagnon me met mal à l'aise et je balbutie des mots d'excuse.
    Je soupire à nouveau, et baisse la tête. J'étais en train de changer. C'était inévitable. Déjà, en temps normal j'aurais déjà torturé la guérisseuse , lui aurait déjà fait beaucoup de mal.. Sur ce point.. Je lui avais donné un peu de ma nourriture ? Je secoue la tête prise à nouveau avec mes pensées. Mon cerveau fonctionnant à mille à l'heure, un vertige supplémentaire me fit tourner la tête. Je me tiens la tête un instant avant de murmurer une "merde" à peine perceptible.

    Une fois de plus, la voix de Fael me sortie de mes rêveries et je la regarde. Une question ?

    -Oui vas-y...
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    Je retiens sa réponse affirmative et je continue de mâcher la viande. Une fois le morceau fini je me lève en dépoussiérant un peu mes vêtements. Je me demande si elle fait ma taille de vêtements, les citadins ont une fixation sur les mesures qui peut parfois être encombrante. Yon me regarde me lever et il relève sa tête en arquant son cou. Je le regarde avec douceur, comme pour répondre par le langage du corps à sa question silencieuse. Alors qu'il se relève, la roussette a la bonne idée de frapper du poing le sable avec une respiration plutôt saccadée.

    Yon bondit littéralement et s'apprête à lui foncer dessus cornes baissées mais je l'arrête d'un mouvement de bras. Plus exactement, il s'arrête tout seul quand il sent mon bras sur ses cornes. Tête toujours basse, il lance à Ilyria un regard rempli d'inquiétude et de méfiance et de menace. Les balbutiements que répond la roussette ne font que déstabiliser mon ami qui se méfie davantage. Pourtant, il redresse la tête et se calme petit à petit. Sans doute que mon calme le contamine et le persuade qu'il n'y a pas de danger imminent. Quand elle baisse la tête, Yon achève de redresser la sienne.

    Je m'approche d'elle sans deviner un seul instant ce à quoi elle pense ( je ne suis pas dans sa tête ) puis je m'accroupis à ses côtés. Je passe mon bras en-dessous de ses épaules et je me relève ainsi, en l'obligeant à s'appuyer sur moi. Vu qu'elle se tient la tête, qu'elle n'aille pas me faire croire qu'elle est au meilleur de sa forme.

    - Appuie-toi sur moi, on va marcher jusqu'au Campement des Gazelles. Ce n'est pas très loin, à peine dix minutes de marche.

    Son murmure que je vois plus sur ses lèvres que je ne l'entends ne me fait pas tiquer. Yon marche calmement à mes côtés en surveillant farouchement Viri'th du regard. Je souris à l'Oryx et lui gratte le sommet du crâne en descendant jusques entre ses deux yeux. Le silence se fait pendant quelques dizaines de seconde de marche puis je lui demande si je peux lui poser une question. Vu son regard, elle me donne son consentement même si elle ne sait pas du tout où je veux en venir et cela me fait sourire légèrement.

    - Je suis simplement intriguée par la culture de ton Clan. Curiosité pure de ma part, que représente la violence pour vous ?

    Jamais je ne ferais l'affront de juger qui que ce soit. Tout le monde a des raisons de se comporter comme il le fait, tout le monde a le droit de penser différemment ou d'avoir une culture différente. C'est la base du respect et de l'ouverture d'esprit. J'avance lentement vers le Campement en m'arrêtant de temps à autres pour me ménager. Une minute, puis deux, passe ainsi dans le plus grand des silences. Yon se calme au fur et à mesure et finit par lâcher Viri'th de son regard pour fixer le soleil qui se rapproche de l'horizon. Le coucher de soleil est proche.
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    Adoratrice du Scorpion
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    Le contact du bras de Fael me fait tressaillir, mais je ne bouge pas. Elle m'aide à me relever, je me laisse faire, perdue, les pensées que j'avais eu l'instant plus tôt tambourinent dans mes tempes.  Les mains tremblant légèrement, j'en porte une à mon épaule et attrape mon compagnon. Je le regarde, il secoue la queue de droite à gauche, frôlant ma peau du bout de son dard et gigote ses pattes. Les petits crochets de ces dernières me soulagent bizarrement et les tremblements se calment. Je le remercie du regard et, en vitesse il revient sous ma chevelure rouge. Tout cela ne prit que quelques secondes, et j'entends la fin de sa phrase. 10 min de marche..

    Mon cerveau passe en revue la carte d'Agartha et, je comprends que c'est une favorite de la gazelle. Quel étrange hasard... Mon père avant moi c'était lié d'amitié avec le père de Sinan.. Et me voilà en compagnie de Fael, une fille du camp de la gazelle. Je souris involontairement. À nouveau ma partie adoratrice sadique voit le fait d'aller à son camp pour mieux en profiter, observant les défenses, les possibles passages discrets.. Mais mon autre partie tout juste découverte, vois là une preuve d'une certaine confiance venant d'une nomade pacifique dont la confiance est donnée, une adoratrice aimant le sang. Je secoue la tête chassant ces idées. Je devrais plutôt réfléchir à comment protégé celle qui m'a sauvé, de mon clan.. La protéger ? Je ricane intérieurement. Pour le moment, elle est plus forte que moi et c'est elle qui va peut-être avoir des ennuis d'amener une adoratrice du scorpion chez elle. Mais peut-être que le fait d'être la fille de Ra'ven les rassurerait un peu.. Ou pas du tout..
    Sa question tombe et je fronce les sourcils. La violence ? Ce qu'elle représente pour nous ? Je m'arrête de marcher, et je lui jette un regard pénétrant, légèrement sadique et méchant. Et je réponds le plus simplement du monde :

    -Du plaisir. Certain plus que d'autres. Je vais être sincère avec toi. Je fais partie des adorateurs pour lesquels la violence procure le plus de plaisir. Pour être honnête, tu es une proie facile.. Ton désir de vouloir aider peu te rendre vulnérable. Vraiment. Regarde toi. Tu me tiens. Tu es tellement proche de moi qu'il me suffirait d'attraper mon poignard dans ma poche, ou de lancer le signal à mon scorpion pour qu'il te pique. C'est facile de faire semblant d'aller si mal. Et tu es tellement manipulable.. J'aurais pu mettre un peu de poison dans le bout de viande que je t'ai donnée et que tu as pris sans te méfier. J'aurais pu faire semblant de m'intéresser à ton compagnon pour te faire baisser ta garde.

    Je l'observe, attendant que tout cela chemine dans son cerveau. Elle est intelligente. Elle comprend vite. Mais j'attends encore un peu avant d'ajouté.

    -Mais, tu m'as sauvé la vie. Tu m'as aidée et tu continues encore. Toi aussi tu aurais pu m'empoisser avec ta fiole. Mais tu es gentille. Trop peut-être.. Je ne ferais rien de tout ce que j'ai dit plus tôt. Pas a toi en tout cas. Sache, si cela peut te rassurer, que nous ne sommes pas tous fans de violence. Mon meilleur ami Kane, par exemple. Il est gentil. Il a empêché son père, plusieurs fois de faire des meurtres. Il a reçu beaucoup de coups et passait son temps à soigner les blessures de sa soeur. Et il y a mon père Ra'ven. Il a aidé les tiens. Il voulait la paix. C'était, un faible disions nous. Je fus touchée par les mauvaises paroles.
    Les gens de mon clan me détestent, car je suis la fille d'un traître. Et je juré, devant le grand Scorpion Blanc dont je serai une vraie adoratrice du scorpion. Mais depuis que j'ai croisé deux favoris de la Gazelle, je me pose des questions.. c'est quoi être une vraie adoratrice ? Tuer tous les autres nomades et les Citadins ? Ou vivre avec eux en paix ?

    Je l'observe calmement, attendant qu'elle dise quelque chose. Elle devait être un peu sous le choc et je la comprenais. Elle ne m'a pas lâchée pour autant, même si sa prise était moins forte.

    -Tu n'es pas obligée de me croire Fael.

    Je la regarde, attendant sa réponse, cherchant à savoir à quoi elle pense.
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    Je réponds nonchalamment au regard qu'elle me lance. Cette violence mêlée de plaisir présente dans les yeux d'Ilyria ne m'atteint pas. Je m'arrête en même temps qu'elle et je me contente de l'écouter d'une oreille attentive. Ma nonchalance a beau être la seule expression que je montre, mes yeux légèrement pétillants font bien comprendre qu'il ne faut pas se fier à mon visage. La couleur de sang naturellement orange de sa voix ne me déstabilise pas et je note tout dans un coin de ma tête. Le plaisir, donc... ? Mhm. J'essaierai d'en parler avec d'autres membres du clan du Scorpion, histoire d'avoir différents points de vue. Ses paroles m'aparaissent comme des tâches d'encre qui s'agrandissent lentement sur un parchemin, raison pour laquelle je ferme les yeux le temps qu'elle parle.

    Un léger sourire s'étire sur mes lèvres quand elle dit que « C'est facile de faire semblant d'aller si mal. ». Je ne l'interromps pas, j'attends qu'elle ait fini de parler pour lui montrer mon point de vue. Elle a raison sur un point, c'est facile de tromper son prochain. Je me tais en écoutant ses mots, j'ai compris qu'elle n'avait pas fini de parler. Fière et bavarde... Mon léger sourire s'agrandit de très peu. Ilyria marque une pause dans sa réponse, et reprend quelques dizaines de secondes plus tard. Quand sa voix évoque le fait que je suis « trop » gentille, j'arque un sourcil. Je ne vais pas nier être gentille, c'est un fait. C'est le « trop » qui m'interpelle. Je plisse un peu les yeux et je tourne la tête pour admirer la fin du coucher de soleil. La lumière reflue, lentement, et le royaume de la nuit s'installe. Une fois que la lumière du crépuscule a disparu, je lève la tête vers les étoiles.

    Je me remets à marcher. Je suis consciente que ça doit faire quelques minutes que je n'ai rien dit, je suis simplement en train de réfléchir à comment agencer mes réactions pour qu'elles soient toutes correctement comprises. Je préfère éviter tout quiproquo dans cette conversation, parce que ça peut être littéralement fatal.

    - Tu nommes cela un surplus de gentillesse seulement parce que tu n'y es pas habituée. C'est pour cette raison que je désigne la plupart des Adorateurs du Scorpion comme étant dans un excès de violence.

    Je sens son poids s'appuyer sur moi, aussi je courbe un peu le dos pour mieux stabiliser mon équilibre. Yon est en train de regarder droit devant lui et il hennit brusquement, en douceur cependant. Le Campement des Gazelles est apparu dans sa vision, signe que nous ne sommes qu'à cinq minutes de ma tente. Je m'arrête à nouveau et je m'assois en l'asseyant en face de moi et en posant une main sur son genou. Ce simple geste signifie qu'elle n'a pas intérêt d'essayer de se relever.

    - Pause. Il faut ménager ta tête., je lui lance sans lui laisser le choix.

    Mon ami s'allonge sur ses pattes à mes côtés en fixant Ilyria, tandis que mes yeux sont tournés vers les étoiles. Je les trouve fascinantes et pleines de mystères. C'est peut-être parce que je peux laisser vagabonder mon imagination que je les apprécie autant. Un sourire se dessine sur mes lèvres et je me remets à parler.

    - C'est vrai que tromper son prochain est facile. Mais dans notre situation, tu n'aurais pas pu. Avant tout parce que le Clan du Scorpion est sans doute celui qui est le plus à cheval sur l'honneur et de ce que j'ai vu tu ne fais pas exception. Ensuite... feindre un évanouissement face à une Gazelle, c'est loin d'être aussi simple. Au passage, si tu avais vraiment voulu m'attaquer tu t'y serais prise autrement. Et pour finir... Il n'y a pas de raisons qui m'empêche de croire en tes mots.

    Je cesse de contempler les étoiles pour planter mes yeux dans les siens. Mes iris sont désormais majoritairement d'un azur céleste avec une petite touche de bronze liquide. Je repense aux questions qu'elle a posées et je réfléchis, ma nonchalance revenant s'emparer de mon corps. Je me relève, mes gestes étant toujours aussi lents, en passant de nouveau mon bras autour de ses épaules. Je me remets ensuite à marcher. Une pause d'une minute suffit amplement vu le temps qu'il nous reste à parcourir.

    - Tuer les autres fait parti de ta culture et tu ne pourras pas t'y soustraire. En revanche... Tu peux tuer pour d'autres raisons que le plaisir. Peut-être que tu découvriras ainsi la vérité que tu cherches.

    Je plisse un peu les yeux en disant cela, mais mon regard demeure pétillant. Ilyria ne se trompera pas sur la signification de ce geste très simple. Je suis catégoriquement contre le meurtre mais ce n'est pas pour autant que je suis fermée d'esprit. Les nomades expriment, au fond, tous les mêmes idées. C'est dans la forme que cela change et il faut l'accepter. À chacun sa culture et toutes les cultures se valent. Point barre. Que je sois pour ou contre le meurtre ne changera rien de toutes façons.
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    Alors que l'on se remet à marcher, je suis à la fois étonnée et septique que notre direction n'est pas changée. Nous allons toujours à son camp. J'inspire un grand coup. Ma tête me fait toujours un peu mal et je m'appuie un peu plus sur Fael. Mon regard est porté à mes pieds, quand mes paupières sont ouvertes.
    Ses premières paroles, je ne les capte pas super bien. Pourtant, je comprends le message. Je ricane doucement. Cela se transforme en toux grave et j'expire un grand coup. Je me sens lourde quand la jeune femme courbe le dos pour avoir un meilleur équilibre. J'essaie de l'alléger un peu, en me faisant moins pesante.

    C'est alors que l'on s'arrête et que le sol le rapproche. Je me retrouve assise en face d'elle et avant que je puisse faire le moindre mouvement pour me relever, une main s'abat sur mon genou. Je hausse les épaules et reste calme.


    -Ma tête va mieux. Elle a eu pire t'en fait pas.

    Je sors ma gourde et laisse couler l'eau fraîche dans ma bouche. Bon sang cela fait du bien ! Je m'asperge le visage, un peu et me sens revigoré. Je la secoue et soupire comprenant que je devrais aller à nouveau allez en chercher alors que je venais d'en prendre avant d'aller en ville tout à l'heure. Mais pour l'heure je suis requinqué et les sens redeviennent alertes. L'instinct aussi. Mais aussi ma fierté qui venait d'en prendre un coup.


    Pendant qu'elle regarde les étoiles, moi je l'observe. J'écoute sa respiration, les battements de son coeur. Tout est régulier. Elle n'a pas forcément peur. Ou en tout cas son corps ne le montre pas. Lorsque sa voix rompt à nouveau le silence, je comprends que je m'étais perdue dans mes pensées. Je l'écoute, sans rien dire, mais crissent un peu des dents. Elle quitte les étoiles pour fondre sur moi. Son regard étrange me facine et je me perds dans ses yeux. Le reste de ses paroles, le petit plissement des yeux à sa suite me fait bouillir intérieurement. Le naturel reprenant alors le dessus, je lui crache au visage (sans crachat, juste les mots x'') je précise pour expérience ailleurs qui a fait quiproquo ).

    -Si tu connais tous sur mon clan ? Pourquoi tu me pose des questions ? L'honneur fait partie de moi oui. Très profondément. Ce n'est pas mon mal de tête qui m'a empêché de te faire quoi que se soit. Mais je ne suis pas conne. Je n'allais pas prendre le risque de faire quelque chose entre la ville et l'armée, et ton clan.

    Je la regarde avec férocité. J'étais à la fois en colère et très calme. Et je ne compte pas lui faire du mal. Je la regarde donc simplement, sauvage.
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    J'explique mon point de vue à Ilyria en regardant les étoiles. Un petit sourire apparaît sur mes lèvres ; les étoiles brillent d'une lueur sublime et ne mentent jamais. Je penche lentement ma tête de côté sans ôter les astres nocturnes de ma vue. Je sens des yeux posés sur moi mais je ne m'en formalise pas et à vrai dire je m'en fiche complètement. Je finis à peine de parler que des crissements de dents se font de nouveau entendre. Je tourne ma tête et boise mes iris majoritairement bleu ciel dans les émeraudes de la jeune Scorpion. Je plisse légèrement les yeux en souriant, amusée que je suis de voir de telles réactions. Mais, visiblement, mes deux derniers gestes sont pris de travers par Ilyria.

    J'écoute attentivement ses questions rhétoriques, mon sourire ayant disparu depuis longtemps, puis je me relève en époussetant mes vêtements. Je passe mon bras sous ses aisselles pour la soulever sans interrompre le cours de ses mots. De toutes façons, que sa fierté ressorte ou non, elle comprendra assez vite que si elle essaie de marcher sans moi elle va se rétamer la face et elle aura encore plus mal à la tête. Et au fond qu'importe. Je ne voulais pas créer de quiproquo mais c'est visiblement ce que j'ai fait. Le Clan du Scorpion prend tout trop à coeur. Cette pensée fait naître un léger sourire sur les commissures droites de mes lèvres.

    - Je ne sais pas tout Ilyria, seulement la valeur que vous semblez accorder à l'honneur. Si je me fie aux rumeurs que j'entends, vous êtes tous des êtres sanguinaires et meurtriers sans aucun sentiments. ... Ce qui est en partie faux... non ?, je dis, ma question étant complètement ouverte.

    Son regard, féroce et sauvage, ne me fait même pas ciller. Je continue d'avancer avec mon insatiable lenteur. Vers la fin mon bras n'est plus qu'une sécurité et je me décide à l'enlever au pan de ma tente. Ilyria peut désormais tenir debout sans mon aide. Je lui recommande toutefois de faire attention à sa tête et de la ménager. Je vois qu'elle n'a pas encore complètement récupéré à une chose simple ; sa voix n'a pas encore retrouvé son entiereté de couleur de coucher de soleil. Je regarde les vêtements que j'ai et je lui tends un pantalon et un tee-shirt aux manches longues et légères.

    - Ne t'en fais pas. Ce sont des vêtements amples et agréables à porter., je lui lance.

    J'attends qu'elle s'empare des vêtements avant de laisser mon bras retomber mollement contre mon flanc. Je m'étire lentement le cou et une série de petits craquements brefs se font entendre. Une fois mes exercices achevés, je me tourne vers la Scorpion pour savoir si elle est prête... à affronter les citadins une nouvelle fois.
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    -Rectification.. Nous sommes des humains sanguinaires qui ne montrent pas nos sentiments. Pourquoi je te raconte cela.. Pourquoi m as-tu sauvée ? Pourquoi tu m'aides comme ça ? Fael, si mon clan apprend que je pavane dans les rues de la ville en compagnie d'une favorite...
    Je secoue la tête et me la gratte nerveusement. Fael commence à être une sorte d'amie. Je la regarde et serre les dents. Serre les poings. La tension monte au cerveau et je me laisse envahir un instant par la colère. Mais la proximité de Fael me calme et j'inspire profondément.

    -Oublie.. Oublie ma réaction de tout à l'heure. Il paraît que, lorsqu'on lutte contre notre nature, elle revient au galop mais.. Je vais essayer de modifier un peu ma façon de faire.. En tout en la présence d'a.. De gens comme toi. Fael.

    Elle me jette alors des vêtements que je réception ne n'vol. Je les tourne dans tous les sens, observant les coutures, la matière glisse sous mes doigts d'une étrange façon. Je me déshabille et me rhabille comme je peux avec ses habits nouveaux. En effet, ils sont assez amples et confortables.

    Quand Fael se retourne, je me regarde d'en haut, levant mes jambes, écartant mes bras pour voir comment retombent les tissus. Je me tourne vers la jeune femme et lui souris.

    -Je suis prête !
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    Un sourire léger se dessine sur mes lèvres. Sa voix est d'une couleur orange sanguinaire et c'est une couleur que je ne connais pas. J'écoute attentivement ses paroles et ma tête se penche légèrement de côté. Les Adorateurs du Scorpion sont donc réservés à ce point... À se demander comment leur Clan a pu survivre si leur sens de l'honneur est aussi développé. Mon expression calme reste tranquille et mon sourire léger se fait plus doux face à ces questions dont les réponses me semblent évidentes. Mon bras qui tient les vêtements retombe lentement contre mon flanc.

    - Parce que je suis en mesure de le faire.

    J'étais en mesure de la sauver et je suis capable de l'aider. Ni plus ni moins, c'est aussi simple que c'en a l'air. Son regard me laisse de marbre et la formation de ses poings me laisse de glace. Je boise mes iris tranquilles dans les siennes et je redresse ma tête lentement, les habits toujours à la main. Mon sourire se fait plus léger, plus irréel. Il fait nuit dehors, ce qui signifie que 1400 est noyée dans la lumière. J'aime beaucoup ces lumières.

    J'écoute attentivement à nouveau ce que me dit Ilyria et mon sourire disparaît sous mon calme serein. Une Adoratrice du Scorpion qui s'excuse, ça c'est une première. Enfin, elle s'excuse de manière détournée mais la fierté des membres de ce Clan n'est plus à prouver. Je lui lance les vêtements qu'elle attrape adroitement et qu'elle examine sous tous les angles possibles. Un rire doux et cristallin me prend quand je la vois faire et j'attends qu'il se tarisse pour répondre à ses mots.

    - Je n'oublierai pas, Ilyria. Sois simplement toi-même, le reste est de l'ordre du futur.

    Il n'y a rien à dire de plus. J'aurais pu ne pas lui répondre, mais je ne peux pas ignorer la gravité de ses mots. Je la laisse se vêtir et une fois ceci fait, je sors de la tente en croisant rapidement Waël qui vient chercher de la nourriture pour son faucon. Lorsqu'il ressort de la tente il s'arrête face à moi.

    - Tu n'oublies pas de saluer Lyunn de ma part, hein Liyah ! Oh, bonsoir la rousse.
    - Ilyria., je corrige.
    - Pardon, Ilyria. Bonsoir. Je dois vous laisser, j'ai mon faucon à apprivoiser. Tu n'oublies pas que tu dois aller au four avant le lever du soleil, Liyah !, il lance en repartant en courant.

    Je hausse les épaules avec ma lenteur habituelle. J'ai encore toute la nuit devant moi de toutes façons. Waël sait d'ailleurs que c'est bien avant le lever du soleil que je devrais y aller. Je m'étire sommairement et je me mets en route vers 1400. La température est fraîche mais elle remontera une fois le dôme franchi. Le choc thermique risque de me donner des vertiges. Décidément, les citadins et leur technologie... Ah, d'ailleurs.

    - Ilyria ? Simple demande de ma part, mais si tu pourras éviter de blesser les citadins, quoi qu'ils disent ou fassent, ça m'arrangerait. Du moins, ne les blesse pas gravement, si possible.

    Je ne suis pas abrutie au point de ne pas savoir que si l'un d'entre eux lui manque de respect le coup partira forcément très vite. Je regarde la Scorpion et un sourire se forme au coin de mes lèvres. Cette tenue lui va bien. En regardant ses cheveux, une autre question s'empare de mon esprit mais j'attends quelques minutes avant de la poser. Avec ma démarche lente, nous en avons pour encore dix minutes avant d'atteindre le dôme. Autant en profiter.

    - Dis-moi, les femmes de ton Clan sont toutes rousses ou toi et la Lionne n'êtes que des cas isolés ?
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    Sa réponse me fait croire qu'elle n'a pas compris ce que je voulais dire. Qu'elle le pouvait, était certain. Ce que je voulais dire, c'était que je ne voulais pas qu'elle se mette en danger pour moi..

    -Oui, cela, je sais.. Ce n'est pas par apport à nous.. Si mon clan apprend que je traîne avec toi.. Je vais être traité de la même façon que mon père... Et c'est l'échafaud qui m'attend.. Soit cela, soit ils se serviront de moi pour avoir des informations.. Et rien ne me dit que je ne le ferais pas. Pas par peur, mais par fidélité aux miens. Je pourrais mentir pour protéger ton identité autant que je pourrais leur livrer tout ce que tu me racontes.. C'est comme cela dont j'agirais .. En temps normal. Mais ce soir ce n'est pas vraiment un soir normal. Je me reconnais tellement pas.

    Je baisse la tête, me masse doucement les tempes et sort une dague, attrape des bouts de bois dans ma poche et commence à faire une pique. Par habitude. Puis je la range entre mon poignée et un bracelet de cuir. J'en fais quelqu'une encore, et range ma petite dague.

    Une voix me surprend alors. Je sursaute et souris à l'appellation de "rousse".

    -Bonsoir.. Ce n'est pas grave.. Je connais pire comme surnom.Je le regarde partir puis me tourne vers Fael en souriant.
    Au moment où elle entre dans mon champ de vision, sa phrase coule de sa bouche et je soupire doucement avant de sortir mes piques une par une et les laisse choir sur le sable avant de faire rejoindre la sarbacane que j'avais faite la veille. Je jette un regard au petit tas de piques à mes pieds et fais glisser peu de sable dessus pour les cacher. Je ne dis rien, ne m'explique pas, ne cherche pas à trouver d'excuse. J'attends de voir sa réaction, mais elle change littéralement de sujet.

    -Eh bien, nous sommes un cas isolé, il me semble. Je fais très peu attention au visage des gens. rien que ton frère par exemple, je ne sais plus à quoi il ressemble.. Enfin.. C'est bien ton frère tout à l'heure ?
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    La voix indigo de mon petit frère se perd dans les dunes, jusqu'à entièrement disparaître. Je ferme les yeux un instant, tranquille et apaisée par l'absence de bruit, et mon regard se dirige vers l'horizon. Je ne veux pas dérober à mon rendez-vous quotidien avec Lyunn, mais je ne dois pas rentrer trop tard sinon je serais épuisée. Mon travail n'est pas efficace quand je suis fatiguée. J'étire mes épaules et mes muscles dorsaux endoloris puis je me tourne vers la Scorpion après avoir fait quelques pas de plus vers la ville. Je lui fais alors une demande à laquelle elle ne répond pas. Elle lâche des petites piques en bois dans le sable, suivi de ce qui ressemble à une sarcabane, et elle met un peu de sable par-dessus le tout. Ma tête se penche de côté dans un tintement de clochettes et des petits traits dorés estompés traversent ma vision à ce bruit.

    - Merci., je me contente de dire.

    Je me mets alors à marcher vers la ville, Ilyria à mes côtés. Un coup d'oeil derrière moi me signale que Yon est en train de soulever sa carcasse et marche mollement vers nous en me fixant. Je m'arrête en plantant mes orteils dans la sable, j'ai l'impression que Yon me reproche de l'avoir réveillé. En parlant de réveil, je pense soudainement aux deux seules Adoratrices du Scorpion qu'il m'ait été donné de rencontrer pour l'instant. Et tant la Lionne qu'Ilyria, les deux sont rousses. Je pose alors ma petite question de pure curiosité à l'Adoratrice.

    Sa réponse ne se fait pas désirer et je l'écoute attentivement. Donc les cheveux roux sont bien rares chez les nomades. Pour les citadins je ne peux pas me prononcer avec leur manie d'avoir des teintures. Une fois que Yon a atteint mon niveau, il me donne un léger coup de museau dans la poitrine. Je fais un pas en arrière, car même léger il reste un oryx pesant près de deux cents kilos, et je gratte doucement le bout de son museau. Je respire profondément et je continue de marcher vers la ville de 1400, longeant les rives de l'oasis. Après quelques minutes de silence où seulement mes grelots tintent au gré de mes pas, je réponds enfin à sa question.

    - Oui, c'était mon petit-frère tout à l'heure. Et à chacun sa mémoire et ses points forts.

    Je sais que je n'ai pas à me plaindre d'un point de vue mémoriel, surtout olfactivement et auditivement, c'est pourquoi je préfère ne rien rajouter de plus. Mes pensées dérivent vers ce qu'elle m'a dit un peu plus tôt. J'avais deviné juste, les Adorateurs du Scorpion ont un sens de l'honneur absolument stupéfiant. ... Comment peuvent-ils arriver à vivre avec un tel fardeau ? Je comprends mieux leur violence, en un sens. Peut-être est-ce là un moyen de sublimer la frustration accumulée pour pouvoir farder leur honneur. Ou alors, comme Ilyria l'a dit plus tôt, la violence fait avant tout parti de leur culture. J'hausse les épaules, en continuant de marcher avec lenteur.

    - Personne n'est à l'abri d'un changement. Et tant que tu restes fidèle à ton Clan et à sa culture, les Vétérants n'ont pas de raison de s'en prendre à toi, non ?

    Je lui dis en tournant ma tête pour ancrer mes yeux quasiment azurés ( une touche de bronze persiste dans mes iris ) dans les siens. Je redis ma question dans ma tête et je me rends compte que j'ai écarté les membres « lambdas » de son Clan. Yon s'arrête et baisse sa tête. Je le regarde faire et je souris, prenant une de ses cornes entre mes mains pour bondir agilement sur son dos. Mon regard se dirige dans celui d'Ilyria et je lui tends ma main.

    - Ça sera plus rapide.

    Je ne sous-estime pas la vitesse que peut atteindre un Adorateur du Scorpion, je sais simplement que Yon est plus rapide et surtout que courir ne le fatigue pas.
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    Je regarde Fael longuement. Serais-je capable de cacher l'amitié qu'elle était en train de gagner avec une telle facilité ? Serai-je capable de changer un peu pour lui faire plaisir ? Mon regard tombe sur le petit tas de sable à mes pieds où étaient recouverts mes piques et ma sarbacane et je souris. Oui, je le pouvais. Mais est-ce que cela durera ? Oui, sans doute. Est-ce que je faisais cela pour moi ou pour elle ? Kane m'a toujours accepté comme j'étais.. Devais-je changer pour une favorite de la gazelle ? En avais-je envie ?

    Je secoue la tête et chasse mes pensées d'un revers de la main. Quand j'ouvre les yeux, je comprends que pendant que je réfléchissais, je m'étais arrêté. Je rattrape donc Fael en grande enjambée et je me base sur son rythme. Je vais beaucoup mieux et je ne ressens plus les effets du coup. Mes sens reviennent à la normale et je me vois devoir ralentir un peu pour rester à la hauteur de Fael.

    Après quelques minutes elle me répond. C'est bien son frère. Certes, la question a été un peu inutile. La conversation n'avait malheureusement jamais été mon point fort, et ce même pour une adoratrice du Scorpion.

    Je me rends compte soudainement de quelque chose assez surprenant. Ma respiration est légèrement différente. Plus fluide. Je regarde Fael qui me regarde également tout en me posant une nouvelle question. Je l'observe longuement. Le changement de ses yeux me perturbe un peu, mais je ne détourne pas le regard. Je ne réponds pas tout de suite, cherchant mes mots pour rester assez dans le vague tout en répondant à sa question. Plutôt que lui des Vétérans, je lui parle de moi.

    -Le truc, c'est que je me suis forgé ce caractère sadique et mesquin pour une seule raison.. Prouver que j'étais digne de mon clan.. et pas de mon sang.. Mon sang, c'est celui d'une traite. J'ai dû faire semblant de détester mon père et j'ai fini par le haïr.

    Je marque une pause. Viri'th quant à lui descend de moi et retourne voir Fael. Je le regarde, les dents serrées, mais il veut juste me transmettre un message. Cette fille, il l'aime bien. Oh non..  Je fronce les sourcils et réagis assez vite. Je l'attrape à temps et ses pinces se referment dans l'air, frôlant les cheveux de la favorite. Je lui tape la tête doucement, lui faisant comprendre que je ne suis pas contente et il me pince le doigt pour s'excuser. Je regarde Fael, gênée.

    -Il ne voulait pas être méchant.. Seulement, ça t'aurait tuée.. Je supporte facilement ses "bisous" mais toi.. Même nous ne survivons pas forcément à la piqûre alors..

    Elle grimpe sur le dos de son compagnon et je le comprends.. Par contre, je ne m'attendais pas à ce qu'elle me propose de monter avec elle. Je prends sa main et me place derrière elle veillant à ne pas trop ennuyer Yon dans ses mouvements.
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    Je marche lentement sur le sable devenu rapidement froid sans le soleil et je lève ma tête vers les étoiles dans un tintement de grelots. La roussette me rattrape en quelques dizaines de secondes et calque sa démarche sur la mienne. Un léger sourire peint mes lèvres et une autre pensée me traverse l'esprit. De quoi a-t-elle peur exactement ? Je me doute que ce n'est pas parce qu'Ilyria fait partie du clan du Scorpion qu'elle n'est obligatoirement pas sujette à la peur. Mon visage se baisse lentement et je regarde droit devant moi. C'est de la crainte à ce stade, pas de la peur. C'est donc la relation qu'entretiennent les Scorpions entre eux ? Ou la relation qu'entretiennent les Vétérants et les autres Scorpions ? Je tourne ma tête vers la roussette et je lui pose une question pour en avoir le coeur net.

    Dans un premier temps, le silence me répond. Mes yeux se dirigent à nouveau vers le ciel dans un tintement de clochettes et j'attends calmement une réponse, mon expression du visage étant toujours aussi paisible et nonchalant à la fois. Yon nous rattrape enfin et colle son flanc au mieux. Légèrement déstabilisée, je pose mon bras gauche sur mon ami pour ne pas tomber. Il pèse le petit enfant de quatre ans. Un sourire serein me traverse à cette pensée. Déjà quatre ans... Ilyria interrompt mes pensées en me répondant enfin. Yon s'arrête et j'en fais de même. Je boise mes yeux dans ceux d'Ilyria, toujours aussi calme et paisible qu'avant. Ma respiration silencieuse et posée ne se fait attendre. Seuls mes grelots tintent au gré de mes mouvements ou de mes micro-mouvements. Tout cela pour une seule raison... ?

    - Es-tu certaine que c'est seulement pour te montrer digne de ton Clan ? Si cette carapace sert seulement à te fondre dans un moule... J'avoue que je ne comprends pas.

    Je ne comprends pas. Pourquoi ne pas être naturelle, qu'importe les conséquences ? Risquait-elle à ce point de mourir pour se forger une telle carapace ? Ou était-elle violente de nature et sa carapace n'avait fait qu'exacerber le tout ? Ma tête se penche de côté dans un nouveau tintement de clochettes et mes yeux se plissent. Je ne comprends vraiment pas. Je sens Viri'th venir sur mon épaule et je le regarde tandis que l'oryx le fixe, toujours partagé entre méfiance, protection et peur. La protection gagne sur les deux autres, la méfiance est en deuxième position. Ilyria intervient juste avant que les pinces du scorpion ne se referment sur mes cheveux. ... Que se passe-t-il ?

    La roussette tape sur la tête de son ami et il répond en pinçant le doigt d'Ilyria. Je penche la tête de côté dans une mélodie de grelots. Pourquoi pas. Elle m'explique alors la situation et un petit rire cristallin me prend, doux et gentil, aucunement conflictuel. Sa gêne est pure. C'est beau à voir.

    - Ta gêne est belle, tu sais ? Merci de m'avoir sauvée., je dis d'une voix apaisée et douce.

    Yon baisse la tête, ramenant ses cornes au niveau de ma poitrine. Un léger sourire étire les commissures droites de mes lèvres et je saisis la corne pour me hisser sur mon ami. Je tends la main à Ilyria pour qu'elle en fasse de même, lui expliquant succinctement que c'est plus rapide qu'y aller à pied. Yon se met alors à galoper pendant une dizaine de minutes et il ralentit considérablement l'allure une fois qu'on a passé le dôme de 1400. L'air est beaucoup plus chaud. Il va près de l'oasis, boit très peu et s'allonge à côté des palmiers. Je lui gratte la tête, entre les deux yeux et je lui embrasse le sommet du crâne. Je me tourne vers Ilyria sans dire un mot et je me dirige vers la ville.

    Ce ne sont que dix minutes plus tard, encore, que nous franchissons les premières ruelles. Je me repère plus ou moins pour tomber sur une avenue et je regarde la Scorpion.

    - Tu veux manger ou boire quelque chose ?
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    Chaque pas dans le sable que je fais au côté de Fael me surprend. Ma vie est-elle un mensonge que je me suis forgé ? Suis-je réellement qui je crois être ? Où suis-je plutôt comme Kane.. ?

    Son rire cristallin me fait relever la tête et je la regarde alors qu'elle m'explique que ma gêne et "belle". En y repensant, je ne suis jamais gênée du comportement de Viri'th. Il est mon parfait miroir. Et même si mon aussi je l'apprécie, je ne m'attendais pas à ce qu'il veuille la piquer. Il ne l'avait fait qu'une fois à Kane et c'était parti en combat de scorpions, le jaune de n'avait pas apprécié que le bleu s'incruste. Depuis, Viri'th n'a jamais refait cela. Jusqu'à aujourd'hui. Je le sens jouer avec mes cheveux et je souris longuement.

    Je n'ai toujours pas répondu à la question de la favorite, par apport à ma carapace. Mais avant de lui donner, j'aimerais la trouver. Et pour le moment j'ignore si j'en ai réellement envie. De savoir, je veux dire. Ma vie est-elle un mensonge que je me suis forgé ? ou suis-je en train de la baratiner pour gagner sa confiance ?

    Je souris, avec ce sourire qui me caractérise si bien, ce sourire  la fois charmeuse et sadique, telle une tueuse enjoliveuse.

    Sur Yon, la vue est différente. Je n'étais encore jamais monté sur un oryx. À vrai dire, je passe mon temps à pied, n'étant jamais assise sur un transport mobile qu'il soit animal où machine, comme celle qui m'a percutée tout à l'heure. L'air s'amuse dans mes cheveux et je me sens comme une enfant à découvrir une nouvelle chose. Je lâche mes mains, cherchant à attraper l'air et je ris doucement face  ma gaminerie.

    À cet instant précis, je me fou royalement de savoir qu'un adorateur puisse me voir. Dans cette tenue, on je ressemble à une civile et il devrait se trouver face à moi pour savoir qui je suis. J'imagine Fael sourire en me voyant faire et je ferme les yeux.

    Cette sensation de liberté me fait du bien et jamais je ne voudrais que cela s'arrête.

    Yon s'arrête de galoper et je me rends compte que nous sommes à l'entrée de la ville. L'oryx va boire et s'allonge à l'ombre et je regarde son amie lui gratter le front et l'embrasser. Puis, elle se retourne vers moi et me demande si j'ai faim ou soif. La faim étant surpotable, ayant connu bien pire, je lui réponds doucement.

    -Je prendrais bien de l'eau...
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    Le sourire de la roussette est assez particulier. Une certaine violence y réside, exacerbée par le charme des commissures de ses lèvres. Et pourtant ce sourire semble être si naturel qu'il en devient contagieux ; un sourire léger vient étirer mes lèvres quand elle monte sur Yon et entoure ma taille de ses bras. Je flatte l'encolure de mon ami pour lui dire que tout ira bien et qu'il n'a rien à craindre. Il renâcle et baisse un peu la tête. Il se met à marcher, lentement, sans doutes aux aguets. Voyant que tout va bien, Yon part assez soudainement au galop. Je me cramponne à son cou pour éviter d'être éjectée.

    Au bout de quelques dizaines de seconde à peine je sens Ilyria me lâcher et un rond d'un orange sanguin splendide, estompé sur les bords, vient lentement tracer une ligne dans mon champ visuel. La roussette est simplement en train de rire. Mes commissures droites agrandissent quelque peu mon sourire léger et je ferme les yeux à mon tour. Ce rire enfantin est une brise aussi enchanteresse qu'apaisante. Une berceuse. Je tourne ma tête de profil pour la voir essayer de capter les fils insaisissables du vent provoqué par la course de mon ami. Un rire cristallin, paisible et attendri, sort de mes lèvres. Mes grelots tintent avec le vent et répandent une mélodie sereine et tranquille.

    Un jour, j'essaierai de montrer cette atmosphère si calme et douce à Lyunn.

    Elle ferme ses yeux sans s'arrêter pour autant et je me redresse lentement. Cela fait une dizaine de minutes et nous avons déjà dépassé le dôme de 1400. L'air est nettement plus chaud ici, décidément les citadins ne connaissent pas les nuits fraîches du désert. Quel dommage... Yon s'arrête avant l'entrée de 1400 et je descends de son dos en flattant son encolure. Je l'embrasse entre les deux yeux pour le remercier de sa course et, une fois la roussette descendue, il s'en va boire de l'eau et s'allonger près d'un palmier. Le voir faire déclenche mon rire cristallin, pareil à un murmure.

    Je me tourne vers 1400 et je me dirige lentement vers l'une des nombreuses avenues principales. Il nous faut une dizaine de minutes de plus pour y parvenir. La lune d'Agartha commence à s'élever dans le ciel nocturne, mais elle est encore basse. La nuit ne fait que commencer. Je plisse les yeux face aux nombreux lampadaires qui illuminent l'avenue. Trop lumineux. C'est aveuglant. Les bruits aux alentours font apparaître des tâches de couleurs très variées dans mon champ visuel. Je ferme les yeux en posant ma main sur le métal froid d'un lampadaire. J'ouvre les yeux une fois habituée aux bruits de la foule et je demande à Ilyria si elle veut quelque chose.

    Sa voix orange sanguin ravive mon calme complet et mon visage devient aussi tranquille et paisible qu'à l'accoutumée. Les bruits de la ville me déstabilisent souvent, après tout. Je hoche la tête à sa requête et je désigne notre droite.

    - D'accord. Le mieux serait d'aller un bar, ce sera plus simple.

    Je me mets à marcher, mains dans les poches, avec ma lenteur caractéristique. Je lève la tête vers le ciel. Le dôme n'est pas visible. Je m'étire comme un chat tout en marchant et je me tourne vers Ilyria quelques dizaines de secondes plus tard. Je fais face à l'Elixyr et je regarde à côté de moi. La roussette est toujours là. La route nous sépare du bar. Je regarde méthodiquement à gauche, puis à droite, puis encore à gauche.

    - Traversons.

    Ma démarche se fait un peu plus rapide. D'un oeil extérieur je suis sans doute toujours aussi lente mais qu'importe. Une fois de l'autre côté, je pousse la porte de l'établissement et je laisse Ilyria rentrer la première. Je me dirige vers le comptoir et j'attends qu'un serveur vienne nous voir.

    - Bonsoir. Pourrions-nous avoir un verre d'eau et une limonade, s'il vous plaît ?

    Le serveur me sourit et hoche la tête en nous demandant d'aller nous asseoir. Je me dirige vers une table à côté d'une fenêtre et je laisse mes muscles se détendre une fois sur la chaise. Je regarde Ilyria. Le bronze domine désormais l'azur dans mes iris.

    - Ça va... ?

    H.R.P:
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    Un bar... Je n'avais encore jamais mis les pieds, or u même un orteil dans un lieu comme cela. Je jette un regard suspicieux à Fael. Elle veut vraiment allez dans un bar avec moi ? J'aurais préféré aller près de l'oasis, m'asseoir sous un arbre et regarder Yon dormir.. Ou-là.. Drôle de pensée.. Je secoue la tête et suis la jeune gazelle alors qu'elle s'avance avec une certaine lenteur.. Calme et posée, elle reste quand même assez alerte et regarde partout autour d'elle. Elle s'arrête au bord de.. La route ? et, penche la tête de gauche à droite et de droite à gauche. Je la regarde faire et comprends qu'elle observe si des voitures ou autres engins ne déboulent pas et évité de s'en prendre un bon coup sur la tête.. Comme moi.
    Je me sens presque bien. Mais depuis quelque temps, de l’épisode d'Hamdi et Fael, je me sens affreusement seule. Le clan des adorateurs me correspond, J’ai besoin d’être dans un groupe d'amis. D’avoir des gens sur qui compter. Des gens à protéger. D’être utile à quelqu’un, pour quelques choses. Pour honorer ma promesse, pour enfin vivre heureuse. Oublier mon passé. Changer. M’ouvrir. Oh !... Mais pour quelle obscure raison tu m'as fait faire cette promesse..

    Je soupire et fais le geste de vomir. Mais qu’et il m’arrive ? Je m’écoeure moi-même. Je gronde alors et ferme les paupières. Je sens des larmes couler sur mes joues et j’expire pour évacuer la tristesse qui monte sans que je ne puisse pas vraiment la contrôler.

    -traversons.

    Pardon ? ah.. Oui. Je suis surprise par la soudaine "rapidité de la gazelle. Mon corps ayant plus ou moins adopté l'allure de tout à l'heure, je me vois contraint de forcer le pas pour la rattraper.

    Nous allons vers un bar,  et entrons. Je ne regarde pas vraiment le nom. Je cligne des yeux pour m’habituer à la lumière. Je ne fais pas attention au décor, regardant les gens présents. Il n’y a pas grand monde.. C’est bien. Une odeur lue passe dans l'air.

    Je balaie à nouveau la pièce du regard. Tous ses gens.. Qui semble si.. Proche.. Sans connaître.. Cette odeur de sueur, d'alcool d'herbe à fumé me fait tourner la tête.

    Je regarde Fael se diriger vers le comptoir. Je la suis  Et je tire la chaise à côté d'elle laisse tomber dessus avec désinvolture. Un sourire plein de sarcasme étirant mon sourire. Elle passe commande à la serveuse et je lève mon regard.

    -Limonade ? c'est quoi une limonade ?  

    Je rougis, comprenant que j'ai parlé à voix haute. Je baisse les yeux. Je reste ainsi quelque temps, jusqu'à ce qu'un verre se pose devant mon nez. Je sursaute. Et prend le verre avant de boire. Je grommelle un "merci" avant de boire doucement mon eau plate.

    -ça va ?

    Je plonge mon regard dans ceux de Fael et soupire.

    -Non.. Trop bruyant. Vraiment pas, l'habitude. Et l'odeur est infecte..

    HRP:
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    La rousette semble définitivement être ailleurs, aussi je lui rappelle d'un simple mot qu'il faut tout de même traverser maintenant que la voie est libre. Une tente-métallique-petite-avec-du-verre-qui-lévite approche sur notre droite mais elle est suffisamment loin pour que nous traversons sans risquer une collision comme tantôt. Je traverse l'avenue sur les bandes grises et blanches marquées au sol d'un pas beaucoup plus rapide que ma démarche habituelle et, une fois de l'autre côté, j'adresse un sourire calme et paisible à Ilyria qui a dû forcer pour me rattraper, sans doutes habituée à ma démarche lente mais féline et aérienne que j'adopte à nouveau. La lenteur est une vertu, après tout...

    Je lui laisse le temps de s'habituer quand nous entrons dans le bâtiment. Il y a des odeurs très particulières qui sont plus ou moins fortes et qui me dérangent aussi, d'ailleurs. Je la vois froncer le nez mais je me retiens de faire de même. Je pose simplement ma main sur mon épaule, une manière ironique de lui souhaiter la bienvenue dans le monde des citadins. Je devrais parler de cette odeur étrange à Lyunn quand je le verrais tout à l'heure, peut-être qu'il saura quoi faire. Pour les lumières, en revanche, je la comprends totalement. Mes yeux sont déjà fragiles de base et une telle luminosité d'un seul coup me fait plisser les yeux un bon moment.

    Je me tourne vers la roussette et je la soutiens avec douceur de ma main sur son épaule qui passe alors dans son dos. Je me dirige avec lenteur vers le comptoir et je commande une limonade et un verre d'eau, tout en désignant la Scorpion du doigt, puis je commande un diabolo cerise pour ma part. Il n'y a qu'ici que j'ai pu découvrir toutes sortes de saveurs, dont la cerise. Mon visage calme se fait plus serein, plus tranquille, alors que je pose mes yeux dans ceux d'Ilyria qui s'est assise à côté de moi, un sourire plein de sarcasme. Alors que le serveur repart déjà pour ma commande, après avoir déposé celle de la roussette devant elle, elle me demande naturellement ce qu'est une limonade. Un sourire léger orne mes lèvres.

    - C'est une boisson sucrée des citadins, qui "pétille" comme ils disent. Tu devrais essayer, c'est assez surprenant mais c'est bon.

    Avec son visage, je plisse un peu les yeux en voyant que ça n'a pas l'air d'aller. Je lui demande pour en avoir le coeur net, sans que mon expression faciale ne change d'un chouia. Sa réponse sincère me fait doucement sourire. Comme quoi, la mauvaise foi des Scorpion n'habite pas chacun des membres de ce Clan, ou du moins cela semble dépendre des circonstances et des personnes autour. Je note ce constat dans un coin de ma tête. Je demanderai à la Lionne Rousse quand je la reverrai, ce qui ne saurait tarder par ailleurs. Je pousse le verre de limonade sous le nez d'Ilyria avec un sourire.

    - Sens ça. Tu reconnais le fruit qui est à l'origine de cette odeur.. ?

    Ma boisson arrive alors et je remercie le serveur. Il me demande comment je compte régler et je réponds calmement en « cash » ( je n'ai toujours pas compris d'où venait ce mot ) en sortant quelques pièces de la poche de mon pantalon ample qui me tombe sur les chevilles. Le serveur me regarde, amusé ; Lyunn m'a expliqué que les citadins payaient plus souvent "informatiquement" que "en espèces" ( deux expressions citadines que je ne comprends toujours pas pleinement ). Je rajoute quelques pièces et je pousse le tas vers lui. Il s'en empare et me remercie, me proposant d'aller à une table mais je décline, disant que nous préférons rester ici. L'odeur de tabac froid est beaucoup moins forte. Je bois un peu de ma boisson et le goût de cerise envahit mes papilles, en même temps que ce liquide qui pétille sur ma langue. Je pousse doucement ma boisson vers Ilyria.

    - Et... sais-tu de quel fruit vient cette odeur-là ?

    La cerise n'est pas connue des nomades, du moins que de ceux qui fréquent les étalages citadins au Bazar.
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    C'est avec calme et curiosité que je porte le verre de limonade à mes narines. Je ferme les yeux et me concentre. L'odeur semble sucrée. Je respire une nouvelle fois et je hausse les épaules. Je ne sais pas. Je ne sais pas quel est le fruit de cette boisson. Me viens alors une irrésistible envie de connaître le goût de ce liquide-qu-fait-des-bulles. Avec une lenteur que je ne me connais pas, telle une enfant qui cherche à garder cette mimi excitation de l’inconnu.

    Quand le bort du verre frôle mes lèvres, je sens un sourire les étirer ces dernières. Je penche le verre et laisse le contenu couler. Lorsque la première goûte touche ma langue dont je sursaute. Oh. ça pique ! Mais l'après goût est agréablement acide et je garde un peu de la limonade dans ma bouche. Mmh.. C'est bon.. C'est frais. C'est à la fois sucré et acide. J'ai tellement l'habitude du salé que la sensation est.. Douce..

    Je cligne des yeux et regarde Fael payer. Puis je bascule sur l'homme derrière le bar et je le fixe longuement. Trop sans doute car il me jette un air septique et se tourne pour aller voir d'autres clients. Je le regarde encore un instant avant de boire une nouvelle fois cette drôle de boisson. Les citatins sont peut-être pas si inutiles. Je secoue la tête et reporte mon attention sur la favorite de la Gazelle et réponds enfin à sa question.

    -Je ne sais vraiment pas quel est le fruit de cette limonade.

    Le serveur revient, sans me regarder et dépose une boisson rouge devant de la jeune femme qui m'accompagne. Je ne lâche pas le verre du regard. Et Fael semble le remarquer, car elle me demande si je sais de quel fruit cette boisson.

    -Cerise. Je t'ai entendu le demander au serveur. Mais..

    Je prends la boisson rouge et la regarde. Il y a les mêmes bulles que dans ma limonade. Je mets, les deux boisent côte à côte et regardent la Gazelle.

    -C'est identique.. Sauf que dans une, la tienne, il y a la cerise en plus ? Non ..?
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    La réponse de la roussette me fait sourire, elle parle comme je le faisais lors de mes premières découvertes de la culture des citadins. Mon sourire doux diminue quelque peu sur mon visage calme et paisible alors que le serveur pose ma boisson en face de moi. Je m'étire souplement les épaules, qui me tirent quelque peu au vu de ma position, puis je prends la parole de ma voix douce.

    - Cette boisson est faite à partir de citron et de ce que les citadins nomment « eau gazeuse » ; ils rajoutent un peu de sucre, le blanc, celui qu'ils fabriquent, au tout. Ce n'est pas dangereux si on en prend pas trop régulièrement, apparemment...

    ... et si j'ai correctement décrypté les paroles de Lyunn, qui me semblent souvent être des paroles codées. Je ferme les yeux un instant en prenant un gorgée de ma boisson, laissant les bulles et la fraîcheur tapisser ma gorge. Un petit frisson me prend et je pose mon coude droit sur le comptoir, tout en venant adosser ma joue droite à ma main droite, le tout en tournant mon visage vers celui de la roussette.

    Après lui avoir posé une autre question, elle me répond mécaniquement. Hm, j'aurais dû préciser si elle avait déjà vu des cerises ou non en vrai. Peut-être devrais-je l'amener dans un des centres commerciaux de la ville... ? Je ne suis pas sûre que ce soit une bonne idée pour un premier aperçu de la ville ; d'autant qu'à ces horaires-là, une ou deux heures avant la fermeture ( ... je crois, d'après ce que me disait Lyunn ), ce sont les horaires où il y a le plus de monde avec énormément de bousculade. Est-ce une bonne idée, alors... ? D'autant que je n'ai pas tant d'argent que ça sur moi, la plupart se trouve dans ma tente, à partager équitablement entre moi, mon père, Waël, Philein, ma jeune soeur et ma mère. Elle rompt mes pensées en mettant nos verres côte à côté et ma tranquillité se voit dans le regard que je pose sur elle.

    - Oui, c'est la seule différence. Il existe tout un tas de boissons comme cela, seuls les fruits et donc le goût diffèrent.

    Une odeur de fumée me taillade les narines. La fumée me pique les yeux tout court et je prends ma boisson en faisant signe à Ilyria de faire de même avec ses deux verres. Je me dirige vers des tables de l'extérieur et je m'asseois à l'une d'entre elle qui a deux chaises de libres. L'air est plus frais à l'extérieur. Je lève la tête vers les différents tubes reliant les immeubles, certains, entre eux et je reboise mon regard bicolore dans celui de la roussette.

    - Tu veux aller voir les endroits où ils vendent la nourriture... ? Ou autre chose, d'ailleurs.

    Lyunn, pardon pour mon retard.
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    Je regarde le verres avec un drôle d'air. Sucre "blanc" ? Qu'elle est donc cette drôle d'invention ? Déjà que je ne connais pas vraiment le sucre, j'avais toujours cru qu'il était brun, ou doré. Je fais tourner le liquide gazeux, et bois une nouvelle gorgé. Au citron.. Si je me rappelle les dires de mon père, le citron est un fruit jaune, très acide. Acide.. C'est cela acide ? Je pensais que c'était différent.. Ce n'est pas mauvais, mais j'avoue que cela pique un peu. Je me nettoie la bouche avec l'eau, ayant l'impression de renier mon clan. "Je pourrai toujours leurs dire que j'avais fait cela pour observer le monde des citadins et donc mieux les comprendre. Pour être plus précise et discrète". Ce qui de base était but. Même s'il a un peut changer, cela reste une vérité.

    Penser à mon clan me fait étrange d'un coup. Ici, avec Fael, je ne suis pas vu comme la fille d'une traite. Les gens m’ignorent, Fael me fait découvrir de nouvelles saveurs telle une amie qui viendrait d'un autre monde. Je regarde autour de moi et fus surprise d'avoir presque oublié le brouhaha du lieu. Et j'aurais tellement préféré que cela reste ainsi.. Avec le bruit, viens l'odeur. Fumé, alcool, sueur. Je me retiens de me pincer le nez mais lâche une grimace. La jeune favorite devait sans aucun doute avoir le même ressentit, car elle me fait signe de prendre mes deux verres et de sortir.

    À l'extérieur, je prends, une bouffée d'air en soupire d'aise. Je lève la tête vers le ciel... Enfin le dôme. Surprise de voir toutes ses lumières, et ses tubes bizarres partout. Ne voyant pas les étoiles, je m'inquiète. Qui a retiré les étoiles du ciel ? Avant de comprendre que les étoiles sont cachées par toutes ses couleurs lumineuses. Je rigole de moi-même. Je suis attaché aux étoiles, ou bien est-ce que je cherche une bonne raison pour m’énerver ?

    Je m'assieds en face de "ma guide" et souris. De plus en plus sereine, je sais que je ne fais pas de tort à mon clan. Que je ne les trahis pas. Dans un excès de soulagement, je soupire longuement. Mais je commence, je l'avoue à saturé. Quand elle me propose d'aller voir ce que vendent les citadins, je serre légèrement la mâchoire.

    -hum.. Un autre jour peut-être.. Je crois que j'en ai vu.. beaucoup aujourd'hui.. Merci pour la boisson.. Pour les soins surtout.. Et merci pour tout le reste. Les habits, les explications.. Mais je crois que je vais rentrer..

    Je fini mes verres lentement et souris à Fael.
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