Agartha. Un désert, où cohabitaient nomades et sédentaires. Cependant l'assèchement progressif des oasis développa la cupidité des sédentaires qui se mirent en guerre les uns contre les autres. Les cités tombèrent une à une devant ce fléau jusqu'à ce qu'il ne reste que 1400. Les nomades quant à eux préférèrent éviter ces conflits en priant leur Divinité de leur accorder un sommeil de deux millénaires. Mais quand ils se réveillèrent, ils furent non seulement confrontés à des citadins beaucoup plus avancés technologiquement mais aussi à une hostilité tangible. Hostilité contre ces nomades ressurgit du passé mais aussi hostilité au sein même de la ville de 1400. Puis une nouvelle guerre éclata : la Révolution. Est venu à nouveau le temps du choix : se battre ou partir ? Ainsi naquit l’Exode, un mouvement rassemblant nomades et citoyens souhaitant fuir la guerre en partant par-delà les montagnes vers un territoire glacé où vit un peuple étrange.

Lorsque le passé et le futur se rencontrent...

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    Klog Mu'Arjin
    Klog Mu'Arjin

    Fille du Serpent
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    Klog Mu'Arjin

    Klog Mu'Arjin
    Klog Mu'Arjin
    Fille du Serpent
    Klog Hwarr Dabok Mu’Arjin
    We all live in a yellow submarine,
    Yellow submarine, yellow submarine
    Little uvar
    "Mon nom est Klog (Boue) Hwarr (Solide) Dabok (Gardienne) Mu’Arjin et je suis une fille de 21 ans. Je suis bisexuelle et je suis actuellement célibataire. Mon principal défaut est mon manque de concentration et ma qualité majeure est ma fidélité."

    ► Nomade ou Citadin? Nomade
    ► Le Groupe: Fille du Serpent
    ► Taille: 1.76
    ► Poids: 74
    ► Arme: Une armée de chameaux et dromadaires.
    ► Famille: Une grande sœur Djula (Boucle) Imul (Résistance)  Sh’yeh (Lame) Mu’Arjin, en quelque sorte, et un oncle, Nililo.
    ► Date de Naissance: Un matin humide, pendant une saison fraîche pleine de pluie.
    ► Emploi: Élevage, dressage et équarrissage de chameaux ! Entreprise familiale !
    J’aime bien ma mâchoire et mes lèvres. Elle sont plutôt frappantes, massives. On me dit parfois que ça me donne un regard franc. Ma sœur, que c’est un encouragement à me frapper, mais elle ne le fait jamais.  
    Le reste est moins remarquable. J’ai un nez épaté, peut être un peu en pointe ? Et une grande masse de cheveux bruns. Eux aussi, je les aime bien : ça impressionne. Ma sœur a depuis longtemps coupé les siens.
    Ah ! Je sais ! On a la même peau mate, même si elle a beaucoup plus de tache de rousseurs, et des yeux verts. La mienne est plus sombre, aussi.
    Un signe particulier ? Rien ne  me viens... J'ai des sourcils assez fin et une grosse tache dans le dos, mais à part ça... Et mes vêtements n'ont rien de particulier non plus : pratiques la plupart du temps, imposants et richement brodés quand il le faut.
    Je suis solidement bâtie, parce que mon travail, ma fierté, est assez physique : découper, saler, mettre au monde et dresser un chameau, c’est encore plus difficile qu’on pourrai l’imaginer. Mais je ne peux pas dire que mes formes soit totalement dues à mes muscles, si je veux être honnête : j’ai une vie confortable et de la nourriture abondante. Ma sœur est plus petite et fine que moi, bâtie pour le combat… Ma porte est ouverte, pourtant, et j’ai bien assez pour deux.
    Je ressemble à ça...


    Je vous ai décrit mon corps. Il est comme ça, je le sais. J'ai grandi dedans, chaque jour, si bien que je ne l'ai ps vu changer. Je l'habite, et nous sommes inséparable. J'ai quelques notions d'anatomie, et si le corps des chameaux est, même un peu, proche du notre, je sais assez bien comment il fonctionne.
    Mais, il est trop grand. Les muscles et les poches de graisses et les os dépassent étrangement. Il y a une étrange friction de peau sur les articulations, qui doit être là : il y a des plis, et la peau est épaisse ou tendre. Mais elle est tellement étrange ! Comme si j'avais flotté dans de l'huile pendant toutes ces années de rêves. Mes mouvements sont parfois maladroits, trop amples. Mes membres ne sont pas élastiques.
    Bien sur, vous pourriez rire, qu'il ne le sont pas. Je pourrai rire avec vous, mais je sonnerai faux.
    Cet objet est dans mon champ de vision, je devrai pouvoir le ramasser ? A moins qu'il ne vienne à moi ? J'ai oublié toutes les transitions, mais il faut que je travaille à les réintroduire.
    Les choses ne sont pas en cire, elle se fondent pas magiquement d'une forme à l'autre.
    Les distances existent.
    Il faut que je retrouve mon contrôle sur la perception du temps.
    Une minute est soixante seconde, mais je ne peux pas compter, comment ne pas la laisser passer ?

    Surtout. Erjah. (Maman, Papa, Mokiv, mais celle ci est plus facile, même pendant les milliers d'année de rêve ils n'étaient que des souvenirs déformés)

    Il ne faut plus que j'en parle devant ma soeur. Ca la blesse.Elle n'est pas là, maintenant.
    Ce qui se passe dans ma tête


    Si je dois parler de mon enfance… Si je dois parler de mon enfance, je dois parler de ma grande sœur, bien sur. Mais avant cela, je dois sans doute raconter pourquoi je me suis retrouvée seule avec elle.

    Nous avons une grande différence d’age. Six ans. Mais je ne suis pas arrivé si tard que ça, par accident alors que mes parents ne voulait plus d’enfants par exemple.
    En fait, j’avais un grand frère. Il s’appelait Mokiv, Ocre, et il était de trois ans mon aîné. Je n’en n’ai presque aucun souvenir, malheureusement.

    Je me rappelle vaguement de son existence… Du bonheur vague de ma toute petite enfance. C’était un sentiment tenace, dans le Rêve, là ou rien n’avait besoin d’être précis pour exister.
    Oui, j’éprouve le besoin de mettre une majuscule à Rêve. Il est pour moi aussi, plus important que le ‘Sommeil’ à travers lequel sont passé tout les nomades. Mais j’en parlerai plus tard. Maintenant, je dois parler de ma sœur.

    Mon frère, Mokiv. Je n’ai jamais vraiment su ce qui s’est passé exactement. J’avais six ans révolus, et Djula un peu moins de douze. On revenait des montagnes après la saison des pluies.
    Djula, c’est le premier nom de ma sœur. Ça veut dire boucle. Déjà petite, quand on lui a donné son nom, elle avait ces cheveux vifs, cuivrés, abondants et fiers, même bébé. Je dois être la seule à l’appeler comme ça, et je ne le fait pas toujours, jamais en public, mais elle n’a jamais cessé d’être Djula, au moins dans mes espoirs. Elle a coupé ses cheveux il y a une éternité.

    Je pense qu’il s’est fait prendre par des pillards. Mokiv. Il devait imiter mon père, ou moi maintenant, passant de chameaux en chameaux, ou fermant la marche avec les bêtes jeunes ou alourdies par les marchandises. Une cible facile.

    Je me souviens, que le soir où mes parents sont partis, pour essayer d’obtenir le retour de mon frère, Djula ne réalisait pas vraiment, et elle pépiait à propos de chose et d’autre.
    Je pense qu’on ne lui avait pas tout dit. Juste de me protéger.
    Elle leur en a toujours voulu. Elle s’en ai toujours voulu. Elle regrette de ne pas avoir été plus prête.

    Ils ne sont jamais revenu, bien sur. Je ne sais même pas s’ils l’avait même envisagé, ou s’il se sont juste laissé prendre par le désert. Ils avait tout prévu en tout cas. Ils nous ont confiées à notre tante, Tihulesh.

    Mais comme tout est flou dans mon esprit ! J’étais petite… Mais je sais que ça c’est passé comme ça. On me l’a raconté, à demi mot, ou plutôt on m’y a fait allusion, tout les jours. Mais dans le Rêve, dans mon long songe, ça ne se passait pas toujours comme ça. J’ai la sensation de les avoir connu.
    Maman, Papa, Mokiv. (Erjah)
    Mais je me heurte à la réalité. Ma sœur me le hurle.

    Ma sœur. J’étais le bébé, elle m’aimait bien mais j’étais une morveuse pas très intéressante, et d’un coup j’avais à mes cotés une mère aigle, aiguë et mortelle et fidèle.
    Nous dormions serrées ensemble dans un coin de la tente de ma tante.
    Je réchauffait mes petites mains dans son cou. Une veine battait fort quand elle cauchemardait. Ses tendons et sa gorge se sont durcit, comme des cordes d’acier sous une étoffe de soie tendue. Elle n’aidait presque pas avec les chameaux, mais elle avait quand même toujours l’odeur du sang autour d'elle.
    Elle se battait, toujours, mais bien moins que maintenant.
    On aurait pu penser qu’elle était méchante avec moi, mais je pense que pour elle c’était de la douceur.
    Je la défendrai toujours, du mieux que je le peut.
    Je la défendait toujours. Contre notre tante par exemple. Elle était ravie que ma sœur soit à la fois si rebelle – elle pouvait la réprimander – mais aussi si peu ambitieuse, et désintéressée.

    Elle voulait le troupeau. Il était à la famille de notre père, parce que ma mère était plutôt marchande, oratrice, presque diplomate. La branche paternelle de ma famille avait un intérêt assez faible dans le troupeau, et ils vieillissaient tous, de toute façon. Mais ils aidaient, ils avaient le savoir faire et le droit légal et légitime d’assurer la bonne marche des affaires jusqu’à ce que ma sœur soit en âge.

    Mais ça ne s'est pas passé comme ça. Peut être que ma mère avait confiance en sa sœur, qui serai je pour la blâmer pour ça. Peut être qu'elle pensait que nos oncles étaient trop vieux.

    Ma soeur reçu son deuxième nom, Imul, résistance peu de temps après la disparition de mes parents. A la foi une qualité : elle ne cédait pas au deuil, à la tristesse (mais elle se réfugiait dans la colère), mais aussi un obstacle : elle gênait l’ascension de notre tante.
    Malgré un soutien relatif de la branche paternelle, notre tante a réussi à la faire déclarer inapte à prendre en charge le troupeau. Elle n'avait pas eu beaucoup de mal. Elle avait mangé son repas sacré à grande bouchées hargneuses, et son visage était tout congestionné, gonflé et noir de sang séché, encroûté de sable. Et elle n'était sans doute vraiment pas apte à prendre en charge une telle responsabilité.

    Ça m’a frappé. Elle avait tant changé en quelque mois. L’énergique Djula a fini de s’effacer, elle a coupé ses cheveux, très court. Ils me piquait la joue dans mon sommeil. Imul. C’est connoté plutôt positivement, elle avait échappé de très peu au ‘Ghijol’ proposé par ma tante. Même sens, mais le plus légèrement péjoratif. Méprisant.
    Moi, par contre, j’étais attentive. Pas vraiment docile, ma sœur me poussait à la rébellion contre ma tante. Mais j’aimais les chameaux. J’aimais mon métier. Je prend soin d’eux. De la naissance à la mort, parfois. Je fais de longues recommandations quand je les vends.

    Alors il s’est passé quelque chose. J’allais avoir douze ans. Ma sœur dix huit. Je devenais responsable de mes actes, ma sœur adulte. Et je savais qu’a l’instant même ou Djula aurait son troisième prénom, ma tante la laisserai se débrouiller seule et nous séparerais. Elle prendrai le troupeau, Djula n'étant toujours pas fiable, et même à mes dix huit ans, en ma qualité de cadette, je doutais de pouvoir le récupérer. Il fallait que je fasse du bruit, et que j’agisse vite, comme un serpent.  

    Ma sœur se battait moins. Elle était gentille avec moi. Mais elle se détachait de presque toutes nos traditions, et ne s’occupait pas vraiment du troupeau. Elle s’occupait de moi par contre, parfois. Elle restait toujours trop longtemps dans un oasis. Je savais qu’elle retrouvait quelqu’un là-bas. Elle n’en parle pas, mais ce qui la rendait si heureuse la fait souffrir maintenant. Erjah. J'en parlerai plus tard.

    Moi, on allait me donner mon deuxième prénom. Hwarr, fiable mais aussi rustique, rugueuse. Solide. Mon oncle préféré, Nililo l’a choisi pour moi. Il l’a murmuré à l’oreille du doyen, il me l’a raconté. C’est lui qui m’a aidé à faire la coiffure compliquée de sa famille, qui m’a aidé à enfiler la lourde tenue de cérémonie. Ma tante s’en était totalement désintéressée, occupée à être sure d’écarter ma sœur.

    J’ai goûté au pain d’herbe-serpent avec recueillement, comme la coutume le voulait, mais la figure de notre animal protecteur n’était qu’en arrière plan. Mon animal, c’est, et ça a toujours été le chameaux.

    Ma sœur n’était pas là, mais j’avais son accord.
    Je faisais ça pour le troupeau, je reprenais ce qui me revenais de droit si ma sœur me le donnait.

    Les genoux noueux.
    Le pas régulier.
    Les bosses riches d’eau et de graisse, confortable, le poil sable clair et les os épais.

    Ma sœur est entrée en catastrophe par une fente de la tente, silencieuse sur le sable, discrète dans l’ombre, pour une fois. Mais moi, j’ai pu voir son sourire.

    Je me suis dressée vers le Doyen, contre ma tante assise à ses cotés, et j’ai prit la parole.

    « Moi, en ce jour de mes douze ans, Klog Hwarr Mu’Arjin, fille de Itu Galoof Jaer Mu’Arjin et Ofoli Daolil Shirya Mu’Jastih, sœur de Djula Imul Mu’Arjin, déclarée inapte à notre héritage avant l’âge adulte, réclame le droit qui m’est octroyé par ma naissance et mon dur labeur. Je réclame la garde de mon troupeau jusqu’à ce que ma sœur soit en âge de prendre une décision quand à son avenir. »

    Le Doyen a incliné sa vieille tête. C’était le genre de litige qu’il réglait, mais pas toujours en même temps qu’une cérémonie plutôt religieuse. Mais le temps pressait, et par ce geste je rendais très clair jusqu’où je plaçait mon dévouement au cheptel. Ma tante a pâlit et ma sœur a fait un grand geste de victoire, quelque chose comme « Je suis fière de toi sœurette ». Nos oncles ont sourit. Nililo a murmuré quelque chose au Doyen et à ma sœur, qui s’est rassie correctement.

    Mon cœur battait la chamade. Pas vite, mais fort, vigoureusement comme s’il se jetait devant moi pour combattre. Comme ma sœur, même si pour une fois, c’était moi qui était visible de tous, opposée contre une partie de ma famille. Le Doyen s’est levé.

    « Jeune fille. Souviens toi de ce jour, car tes responsabilités au sein de ton clan prennent aujourd’hui, à cet instant, tout leur sens : nous avons besoin de ton troupeau, et même si ton geste est plein de la fougue de la jeunesse, tu as eu raison de réclamer ce qui t’as été enlevé. Puisse tu continuer à transmettre l’héritage de tes parents et le faire fructifier, pour ton bonheur, et celui du clan."

    Mes oncles nous ont invités dans une grande tente, et nous avons fait la fête. Ma sœur allait repartir, retrouver ce qui la rendait heureuse dans son oasis, mais j’ai réussi à lui arracher la promesse de venir passer du temps avec moi dans quelques mois, parce que j’avais une surprise pour elle.

    Ma tante nous a fermé sa porte, mais ce n’était pas inattendu.

    J’ai hérité du manteau de mon père, maître du troupeau et il était si grand qu'il faisait presque une tente, quand je dormais contre un chameau. Je ne pouvais pas rester debout avec toutes les couches de fourrures lourdes sur le dos. J’aurai à en rajouter une moi aussi, avant de le transmettre au prochain maître du troupeau. Il sentait un peu le renfermé, parce que ma tante l’avait juste roulé en boule dans une caisse.

    Nililo m’accueillait aussi. Je faisait ce qu’il ne pouvait plus faire avec ses doigts noueux, et sa vue obscurcie par un voile laiteux.

    Il me complimentai toujours sur la vigueur de ma flamme, et quand je m’inquiétait de la sienne, faiblissante, il me disait qu’il me souhaitait la même vie que lui. Il me disait que ses articulations saillantes était apparues quand il avait appris à prendre le pas efficace du chameaux, et que sa cornée trouble le protégeait du soleil et du sable, comme une deuxième paupière.

    Il m’apprenait beaucoup de choses, avec ses frères, et il m’a aidé à rétablir la surprise que je préparait pour ma sœur, et pour le clan tout entier.

    Le troupeau était resplendissant. Un ans s’était écoulé, et je l’avais bien repris en main.

    Le premier animal que j’ai tué par moi même, j’en ai offert une mesure de sang au Serpent, pour m’excuser de ne pas avoir été attentive pendant qu’on me nommait, et pour la conduite de ma sœur.
    J’ai donné le reste du sang et un quartier de viande entier au Doyen, qui l’a mangé avec Nililo. Le reste est allé au clan. La viande était savoureuse sous mes dents.

    Le voyage vers les montagnes avant la saison des tempêtes c’est passé presque sans un accroc. Avec Hullaz, la première chamelle de la nouvelle lignée que je mettais en place je galopai partout ou on avait besoin de moi, ou d’un chameau en plus. Elle était rapide, une des meilleurs montures du clan, et j’en était fière, mais elle était assez laide, je doit bien l’avouer. Son poil était si terne qu’il en était presque gris, et ses paupières avaient une forme étrange et disgracieuse. Mais même gravide comme elle l’était, c’était une championne.

    Ma sœur montait avec moi sa monture habituelle, tout devant ou tout derrière. Elle avait l’air nostalgique et agitée. Elle ne parlait pas beaucoup.

    Hullaz a mit bas dans les montagne. Son petit était vigoureux. J’espérais une fille, mais j’ai encore eu une grossesse à attendre avant de voir mon vœux s’exécuter et pouvoir fonder vraiment ma propre lignée. Mais c’était peut être une chance, car ça m’a donné du temps pour acheter un animal de très bonne qualité, à un autre éleveur, pour renouveler le sang. J’aurais peut être, dans mon jeune age, cédé à la précipitation si une fille était née de la première grossesse.

    A notre retour dans le désert, tous était près. J’avais treize ans, et ma sœur allais en avoir dix huit.

    Mais elle était absente. Dés notre sortie des montagnes elle était parti, et elle n’était pas revenu, pas encore. Une semaine avant la cérémonie, elle n’était toujours pas là. J’ai voulu tout annuler, mais le projet avait fuité, et tout le monde comptait sur moi.

    Ma sœur est revenue, indifférente à mon inquiétude, l’avant vieille de son anniversaire. J’allais élever la voix, en arrivant à sa rencontre, mais elle n’était pas seule.

    Cette nuit, nous avons dressé la tente familiale à coté de celle de Nililo. Il l’a attiré dans sa tente, me laissant seule avec l’inconnue. Ejrah.

    Ma sœur ne m’en avait pas vraiment parlé, mais son existence était évidente.

    Je lui ait sourit.

    « Je suis contente de votre existence. » Elle a tourné la tête mais elle n’a pas répondu clairement.

    « Vous la rendez heureuse » j’ai précisé, insisté.

    « Oh… Je suppose que oui. Elle me rend très heureuse. » Elle avait une voix douce mais ferme, un peu intimidée.

    « Alors, dites moi tout ! Nililo – c’est notre oncle, un de nos oncle – est en train de faire parler ma sœur, pour voir ce qu’il vont faire de vous sans doute, mais parle franchement ici aussi ! Je veux tout savoir ! » « S’il vous plaît »
    j’ai ajouté, réprimant mon enthousiasme.

    « C’est à dire… Tu peux peut être commencer par me tutoyer. Adresse toi à moi comme tu t’adresserai à ma sœur, s’il te plaît » a-t-elle demandé.

    J’ai acquiescé. J’ai appris qu’elle se nommait Ejrah, qu’elle été la fille d’une partenaire commerciale régulière de ma mère, et que ma sœur et elle était devenue proche, au fil de leur vie.

    Ma sœur est rentré dans la tente plus calme qu’elle l’avait été depuis longtemps, un bras chargé par le costume de son passage à l’age adulte, l’autre soutenant Nililo. Le Doyen est entré derrière eux.

    Ejrah l’a aidé à installer les vieux hommes confortablement.

    Elles finirent au centre de la petite pièce, tremblantes, accrochées l’une à l’autre, mais le Doyen à donnés son approbation, et Nililo son soutien au nom de la famille de mon père. J’ai fait un grand sourire brillant qui voulait dire « Je suis fière de toi sœurette » et Nililo m’a fait un signe de tête, alors je lui ai bredouillé que bien sur qu’elles étaient les bienvenues, que mes montures étaient les leurs et ma tente grande ouverte.

    Ma sœur a reçu son troisième nom, et j’aurai souhaité qu’il lui corresponde moins bien,  car il sonne maintenant comme un présage funèbre.
    Sh’yeh. Tranchante.  
    A dix huit ans, elle était affûtée comme une lame, et ça se voyait. Elle était à peine plus grande que moi, et plus fine. Ses mains n’avait pas les mêmes callosités que les mienne. On pouvait y voir la trace de sa lame, là ou mes larges mains étaient durcies par la corde et le fourrage. Ses cheveux étaient presque roux et ses yeux fiers. Mais elle était heureuse.

    Le soir même, nous avons fait une grande fête. J’ai épuisé une bonne moitié de mes meilleurs combustibles dans les grands feux qui ont brûlés toute la nuit. Et à l’aube, à l’aube je lui ait montré ma surprise, ma fierté. La première course de chameaux depuis la mort de notre grand-mère.

    J’avais balisé le chemin durant la nuit. Dans la fraîche rosée de l’aube, les bornes de bois et de tissu brillait sous l’annonce du soleil.

    J’avais apprêté Hullaz pour ma sœur. Elle était petite et légère, sa monture serait la première d’une lignée légendaire, je lui confiais presque une promesse de victoire. Elle m’a enlacé, Ejrah lui a sourit, et elle a enfourché la chamelle grise.

    Les cavaliers se sont rangés. Je suis monté en haut d’une dune, soutenant Nililo, suivi par le Doyen et les reste de mes oncles.

    J’ai tendu le foulard rouge qui devait indiquer le départ au Doyen, mais il me l’a redonné.

    « C’est ton labeur. Mais je suis heureux de voir que j’ai eu raison de te confier ce troupeau si important, jeune Hwarr. »

    J’ai déglutit et j’ai soigneusement déplié le foulard. Je l’ai agité haut au dessus de ma tête, et je l’ai lâché, consciente de reproduire l’exact même geste que celui que ma grand-mère avait accompli, des années auparavant.  
    Djula, Sh’yeh, s’est élancée sur Hullaz. Un nuage de poussière c’est élevé alors qu’elle et les autres concurrents disparaissaient derrière la dune.

    Hullaz a gagné, et tout le monde nous a félicité, moi et ma sœur. Erjah est passé presque inaperçue, et en a semblé très heureuse.

    Erjah vivait avec Djula, dans une tente plantée proche de la mienne, pas très loin de celle de Nililo.

    L’adaptation était difficile pour la citadine, parfois, mais elles faisaient ça avec ma sœur. J’étais contente qu’elle soit là, parce que sans elle, sa nature belliqueuse, sa rancœur l’aurait entraînée bien plus loin.

    J’avais raison, bien sur.

    Mais nous avons eu encore quelques années heureuses avant le Sommeil.

    Ma sœur serait sans doute partie combattre si Ejrah n’était pas la pour la retenir.

    Elles se sont battus une fois. Sans doute plus d’une fois d’ailleurs, mais je les ai vu que cette fois là. La sauvagerie était toujours prête à affleurer chez ma sœur, même ses gestes les plus doux en était entachés, mais Ejrah était plus forte qu’elle, et au moins aussi sauvage, sous ses dehors sages. C’était surprenant, mais dans cette période leur relation a connu des moments un peux tumultueux.

    J’accueillais l’une et l’autre dans ma tente quand elles étaient trop fâchées, mais elles se retrouvaient toujours dans la nuit ou le lendemain.

    Mais la guerre était une inquiétude, la rancœur depuis longtemps enfouie dans ma sœur était une chose, mais le Sommeil en était une autre.

    La décision à plongé ma sœur dans le désespoir. Ejrah était plus calme et silencieuse encore que d’habitude.

    Djula s’est mise à partir pendant de longues heures. Ejrah s’inquiétait, se mit à me suivre moi et Nililo dans de menues tâches, ou même dans des travaux de grande ampleur. Elle avait une efficacité à l’aiguille que je n’ai jamais pu égaler, et elle a très vite pris le coup pour porter les lourds paquets jusque sur les chameaux sans se casser le dos, et elle assistait à toute mes assemblées avec Nililo et mes autres oncles, quand je tenait le registre des mâles reproducteurs et des naissances, et où je décidai de l’avenir de ma lignée de chameaux. Je les voulais surtout rapides, et résistants, mais on m’assurait qu’il leur fallait aussi des qualités esthétique, sinon je ne pourrai pas les vendre et donc entretenir la lignée. Je gardai aussi une large part d’animaux plus robustes, qui ne devait pas s’écarter du clan, pour transporter les marchandises.

    Mais Ejrah avait beau être là, et efficace, une part de son esprit était doublement préoccupée. Par le Sommeil, qui avait été décidé, mais aussi par le comportement de Djula. Enfin, elle se faisait plus volontiers appeler Sh’yeh à cette époque.

    Elle errait dans le désert, et elle ramenait des serpents.

    Je ne devrai pas dire ça, mais j’éprouve plus d’appréhension que de respect pour notre animal totem. C’est comme les mouches, il faut toujours s’assurer de les garder éloignés du bétail. Et puis ils sont la manifestation de notre divinité !

    Ejrah en avait peur, vraiment, elle, quand Djula les saisissait à main nu et les rapprochait d’elle. Elle tachait de ne pas le montrer, mais c’était quand même tout à fait visible.

    Je pense que Djula voulait qu’un animal la choisissent – elle ramenait des serpents pâles, aussi blancs que possible je suppose.

    A mon avis, il ne s’est jamais rien passé, mais après tout mes dons magiques et religieux sont assez faibles. Mon domaine c’est les chameaux, c’est tout.

    Ma sœur avait un don plus fort, et elle jurait que quelque chose se passait.

    C’est possible mais ça n’a pas suffit.

    (Dans le Rêve, elle était là. Ejrah, avec des serpents immaculés)

    Nous arrivions dans les premiers contreforts rocheux, et aucun miracle ne s’était produit.

    Djula, Sh’yeh m’a prit à part à l’ombre d’une roche sous le soleil dur d’une journée de beau temps, au rares bourrasques de vent violent et de sable tranchant. Ejrah gardait le troupeau et prenait soin de Nililo.

    « Je pense que je vais partir. Ne pas aller dans le sanctuaire. On va s’enfuir. Ejrah, Ejrah elle l’a fait pour moi… Elle, je. » elle a détourné la tête. Je ne pouvait voir que les tendons et les veines – comme de l’acier sous du velours, le sang séché sous le soleil – dans sa nuque.

    « Tu ne peux pas faire ça » je me suis étouffée.

    « Ah, tu voudrais m’en empêcher ?! C’est parce que c’est une citadine, l’ennemi, et qu’elle n’a pas les faveurs d’un foutu serpent ? Qui tu es pour m’en empêcher, elle, elle est tout !! » Le vent sifflant a dispersé ses cris impies, et a étalé mes larmes.

    « C’est vrai, je ne suis personne. Juste la petite Hwarr. Klog. Ta sœur. »
    J’ai laissé échappé entre mes dents. Sh’yeh s’est assise, effondrée, dos à moi, scrutant le désert entre ses doigts.

    « C’est injuste »
    a-t-elle murmuré.

    « Oui » Je me suis assise à ces cotés. Je ne savais pas à quelle point.

    « Mais c’est juste… Je pense que tu ne peux pas faire ça. Physiquement. L’idée ne me viendrai même pas d’essayer de te forcer à faire quelque chose de toute façon... » j’ai dit, si songeuse que je n’étais presque pas amère. Je ne voulais pas qu’elle parte.

    « Comment ça ? » Elle m’a regardé avec des yeux vides, ouvert sur l’infini. Elle les avait d’un vert vif normalement, plus vif que les miens, mais aujourd’hui ils étaient rouges de sang éclatés et ternes comme les pupilles aveugles de Nililo.

    « C’est la saison des tempêtes. Hors du sanctuaire, vous ne survivez juste pas. Dans le sanctuaire… Dans le sanctuaire, personne ne sait ce qu’il va s’y passer. »

    « J’ai voulu un miracle Klog, j’ai voulu un miracle. Elle est aussi Serpent que toi, elle est même plus dans le clan que moi... » a-t-elle sangloté.

    « Peut être qu’il n’y a pas besoin. Elle a été acceptée par le Doyen, par notre famille il y a bien longtemps. Le clan l’aime. » Ma voix était distante, comme détachée de moi. Mon cœur était entourée d’une sensation bizarre, tiré comme du sucre chaud, prés à se rompre, mais enveloppé dans du coton. Inaccessible et douloureux. Ma sœur. Elle ne pleurait pas. Elle était toute d’acier et de sang noir, épais comme l’huile. Le sang dense des chameaux.
    Mais pas aujourd’hui. Sous cette corniche de roche sombre, étouffée par les crissement du sable, un chagrin limpide était versé.

    Nous étions si proche du sanctuaire ; mon cœur était si proche du point de rupture.

    Ejrah a fini par trancher. Tremblante, elle a imposé à Djula de suivre son peuple. Elle mettrait sa foi dans le Serpent.

    Encapuchonnée, elle est rentrée dignement dans le sanctuaire . Les autres saisons des tempêtes, elle n’avait pas pénétré aussi loin dans les terre sacrées. Elle aurait bien put, elle qui faisait bien attention à respecter nos coutumes, à ne jamais jurer.

    Ma sœur l’a enlacée, contre un mur. Leur yeux était clos, et j’ai vu ma sœur prier fiévreusement. Elle ne pensais certainement pas à notre peuple.

    Elle aurait peut être du, qui sait.

    J’ai pensé à mon troupeau, que j’avais installé dans une grotte vaste, avec tout le fourrage que j’avais. Une rivière claire y coulait.

    Nililo a vite serré ma main, ma sœur a laissé échapper un bruit étranglé, et

    j’ai

    glissé

    dans

    le

    Sommeil.

    La suite de l'histoire est ici ( vous pouvez cliquer *\O/* )
    L'histoire de ma vie


    HRP
    Dans la réalité je suis...
    ► Pseudo(s) fréquent(s): Tinwe, Aluukin ^^
    ► Tu as quel âge? Un an, oh mon dieu presque deux ans de plus que la dernière fois oo
    ► Tu nous as trouvé où ? Dans mon historique Cool
    ► Est-ce que c'est ta première inscription sur un forum RPG? No-pe
    ► Comment tu trouves le forum? A tomber ❤
    ► T'as un autre compte? Lequel? Kal Lulo !
    ► T'as pas un truc à nous dire hein? Je vous naime très fort (et ahhahahahah je vous jure j'ai essayé d'être concise je suis désolée, mais voilà ce qui arrive quand je laisse trop trainer une idée de DC désolée !!)
    ► Code du règlement: MANGÉ AVEC AMOUR PAR TON ÉPOUX CHÉRIIIIIIIIIIII. *Q*' (et c'est vrai que c'est hyper classe **) Merci beaucoup de m'avoir aidée à retrouver la page ♥️ C'est un plaisir, ma fiancée d'amour, toujours. ♥️O♥️

    Code de Frosty Blue de Never Utopia


    Dernière édition par Klog Mu'Arjin le Dim 25 Juin - 19:59, édité 33 fois
    Matt Reeds
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    Une saison des pluies à Agartha... arf, la Saison des Tempêtes a encore sévi. DDDDDDDDDDDD:

    REBIENVENUE MA FIANCÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉE. *\O/*
    Welcome home. Le papa pingouin
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    Bienvenue!!! J'ai hâte de t'accueillir dans le clan jeune fille Wink
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    Ah juste, ma fiancée, ton vava n'est pas aux bonnes dimensions ( 200x350 pixels °° ) et l'image de ta prés' non plus ( 180x320 pixels ) °°. Besoin d'aide pour ça ? /O/ ( tu le sais, tu connais la maison, tu demandes et on t'aide sans aucun sushis /O/ ) ( *lui donne des sushis, d'ailleurs* )

    Et comme d'habitude, si tu as des questions n'hésiiiiiiiiiiiiiiiiiiiites paaaaaaaaaaaaaaaas. *\O/*


    Dernière édition par Matt Reeds le Ven 26 Mai - 14:32, édité 1 fois
    Klog Mu'Arjin
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    Oui, je galère avec les images .-. Mais je ne désespère pas ! (Par contre, merci infiniment de me redonner les dimensions de la deuxième image (et des sushis Wink)... Je désespérai x)
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    Mais je t'en prie. *\O/*
    Si t'as besoin du TIF, tu sais où et comment nous appeler ma fiancée. Victory
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    Re-bienvenue jolie Serpent !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
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    Hohoho, voilà un personnage haut en couleurs.
    Bien écrit à la clef.

    Bon courage pour retrouver le code du règlement, demoiselle Mu'Arjin. ~
    Kal Lulo
    Kal Lulo

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    Kal Lulo

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    Merci beaucoup o/
    Je sais ou est le code dans le règlement, par contre je ne sais plus ou est le règlement >< Maiiis je vais d'abord finir la fiche, donc j'ai du temps devant moi ^^
    Alexie Mitchell
    Alexie Mitchell

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    Re bienvenue. Je peux pas encore donner mon avis, j'ai pas fini de lire : flemmarde comme toujours x). De toute façon je suis sure que c'est bien et je laisse Matt se charger de tout ça. Pour le règlement, je te file un coup de main : ici. Wink Bon courage !
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    Et un petit délais de deux semaines accordé. /O/
    Et si t'as besoin de plus, tu connais la maison ma fiancée. *\O/*
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    Merci beaucoup mon époux ! Cry Happy
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    Klog Hwarr Dabok Mu’Arjin
    We all live in a yellow submarine,
    Yellow submarine, yellow submarine

    Ah, je ne peux pas en parler tellement, car je ne sais comment, mais du Sommeil infini des prières du clan, je me suis trouvé dans le Rêve.

    Ah ! Ça nous arrive à tous de se souvenir de nos rêves, d’autant plus si on les notes ou qu’on se les répète au réveil ! Mais, ils ne durent que quelques minutes, quelques secondes ou moins parfaites avant d’émerger complètement.

    Vous avez sans doute aussi entendu parler du phénomène des rêves lucides. Je n’en n’avais jamais fait avant. En fait j’ai toujours été une rêveuse très calme, au sommeil très léger. Ma sœur a le sommeil très lourd dans le bras de quelqu'un. Elle ne dors quasiment pas seule. Elle avait l’habitude de me raconter certains rêves, cauchemars, certain matins, de me les murmurer pendant que l’image de papa, maman et Mokiv s’effaçait lentement dans mon esprit.

    En fait je ne me suis jamais rappelé d’un seul de mes rêves avant celui-là.

    Mais on peut dire que j’ai commencé fort.


    Au début, pendant très longtemps, je n’avais prise sur rien. Même après, même maintenant je ne suis pas sure de pouvoir agir. D’être vraiment réelle.

    J’ai beaucoup rêvé de bulles. Elle flottaient, douce au gré du sable, comme des perles ou comme un grand serpent coloré.

    Et là, cette ville, au loin, comme un joyau oublié, comme une pustule sur le sable, comme la cornée claire et paniquée d’un chameau que j’examine.

    Ou comme une pierre. Une belle pierre ronde, grise nacrée.
    Appétissante.
    Des fois, sans m’en rendre compte presque, tout à fait normalement, je me penchait, je ramassais les galets gris. Il ne sentais rien, ils étaient trop réchauffés par le soleil ou refroidis par les frimas de la nuit ou si affreusement tiède que je ne les sentait pas. Il n’ont pas d’odeur et presque pas de goût, juste une trace d’eau ou de sel ou de poussière. Des fois il se cassait dans ma bouche et il emplissaient mes molaires en crissant, et des fois ils descendaient dans ma gorge paisiblement en écartant les chairs, pesant lourd dans mon œsophage.

    Mon esprit n’est pas très imaginatif, alors il y a des répétitions. Des figures récurrentes. Je n'avait vécu que presque dix huit ans, pas assez pour remplir des millier d'années de sommeil.

    J’ai gardé l’habitude de passer du coq à l’âne, de fil en aiguille. J’essaye de faire des efforts.

    Oui. 1400. Cette perle. Ce miracle.

    Ah ! Mille ans de très littéralement rêve ne m’ont pas empêché d’être amère. Mais ma sœur est pire que moi, sur ce point.

    Souvent, c’était des souvenirs.

    Je ne peux vraiment pas dire quand ça a commencé.

    Mais peut être que j’étais dans la grotte ? Là ou j’ai laissé mes chameaux. Sauf qu’il était plus grand, avec la distorsion familière du Rêve.

    Souvent, je suis plus petite que je ne l’était, que je ne le suis vraiment.

    Infiniment plus agile.

    Ah, avant d’apprendre à choisir où aller – si avant veux dire quelque chose – j’ai appris à voler.

    Je prenais de l’élan, dévalait une dune en riant, et je me mettais à voler.

    J’étais parfois maladroite, je cherchai à marcher dans l’air, comme un chameaux, à quatre pattes pour trouver un appui qui n’existe pas. Parfois j’étais gracieuse et je pouvais aller partout sans même y penser.

    Mais à choisir, je préfère encore cette nage grotesque. Au moins je me sentais un certain contrôle, des mouvements plus naturels.

    Se perdre dans le ciel est bien plus terrible encore qu’être seule dans le désert.

    Il est partout, de tout coté, il t’entoure et t’étouffe et est infiniment loin, et se déloge sans cesse.

    Je finissais par tomber vers le haut ou le coté dans l’espace écarlate, et les cauchemar commençaient. Ce n’était pas toujours aussi net, mais je ne pourrai pas tout dire – j’ai plus de mille ans, après tout !

    Tous me tourne le dos.

    Maman et Papa courent après un enfant, mais ce n’est pas un enfant, c’est un serpent, ou c’est un chameau, et ma sœur s’en va (Je pense que je vais partir. On va s’enfuir. Ejrah, Ejrah… et l’écho chargé de velours sang chaud épais comme l’urine de chameau ambrée au soleil. Ejrah Ejrah Ejrah Ejrah Ejrah) elle s’en va dessus, et Nililo est dans l’œil écailleux du serpent ou accroché secoué par la patte osseuse osseuse – il a un parasite et je sais quelles herbes lui donner je les aient au creux de la main -  et Nililo doit être traité avec soin et je peux courir mais il sont déjà plus loin. Ejrah part dans une autre direction, avec une lourde capuche, et le Jugement des Sables commence. Quelqu'un siffle dans mes oreilles.

    Le rire de ma tante résonne et je pense que ma perception est, a toujours été déformé, mais elle est effrayante. Mais moins que sa sœur, ma mère. Son ombre s’étend sur moi et ma sœur essaye d’en sortir mais moi, moi je suis son reflet son portrait craché.

    Et j’ai les mains et les cheveux de mon père, et la voix chevrotante à la limite du sommeil de Nililo me le dit.

    L’arthrite du pas régulier du chameaux
    La cataracte de la seconde paupière – protège du sable,et du soleil, et de voir sa nièce.
    La flamme qui faiblit à mesure que la mienne grandi, mais de toute façon je ne les voit pas assez bien, je ne sais pas.

    Ma sœur se bat et je ne peut pas l’aider. Le troupeau nous sépare et je vois Hullaz et elle va mettre bas et je suis désolée mais le clan compte sur cette nouvelle lignée pour faire des courses. Des foulards s'agitent en miroir et tombent comme des dominos.

    Et à un moment le jour se fait, et c’est l’aube de la course.

    Ma sœur renaît et papa, papa qui sent la graisse de chameaux et le fourrage l’aide à la coiffer pour ses dix huit ans, et comme ses cheveux sont longs !
    Ejrah est là, sur un animal noble avec une tenue ornementé. Elle nous regarde.
    A l’extérieur le rire de ma mère parle avec une autre femme.
    « C’est à dire… Tu peux peut être commencer par me tutoyer. Adresse toi à moi comme tu t’adresserai à ma sœur, s’il te plaît »

    Et soudain c’est moi qui mange le pain serpent, et il s’échappe en sifflant quand j’essaye de le mordre, et je tente de la cacher mais le doyen me couvre de son regard vieux.

    Mais des fois, je suis capable de me lever quand même.

    « Le serpent n’est pas important. » je dis, platement mais bravement, comme en transe, aveuglée par l’adrénaline.

    Et le Doyen et Nililo sourient d’un air entendu, et on pose sur mes épaules le lourd manteau de fourrure. Je suis écrasée, par terre, je suis trop faible, je suis trop petite, alors que je sais que je suis grande, comme mon père, plus que ma sœur affûtée mais trop absente.

    « Jeune fille. Souviens toi de ce jour, car tes responsabilités au sein de ton clan prennent aujourd’hui, à cet instant,  tous leur sens : nous avons besoin de ton troupeau. Pour ton bonheur, et celui du clan. Rajoute une couche à ce manteau. »

    Mais c’est parfois bien plus joyeux.

    Je mange un plat avec toute ma famille. Des grands feux brûlent et ont me félicite pour le pas gracieux du chamelon, fils d’Hullaz.

    Mais ces parties sont nombreuses, et pas très importantes.

    Quand je marche des fois, je croise une mue de serpent, et je veux courir mais je suis figé, et ma sœur arrive, et saisi la mue qui s’anime, et elle la colle dans la gorge d’Ejrah, qui l’avale, les larmes aux yeux.

    Il est blanc et il siffle. Maladif. Tu as voulu un miracle Klog ! Elle a voulu un miracle. Elle est aussi Serpent que toi, elle est même plus dans le clan que moi, elle peut me manger, mais c'est injuste Klog.

    Je devrai sans doute être plus respectueuse avec les images d'une divinités, mais c'était un rêve après tout, je n'était pas vraiment responsable de mes actes.

    Parfois le désert deviens presque vertical, mon champs de vision change. De grandes forets y poussent et mes yeux sont étrécis, focalisés.
    J'ai rarement vu des arbres, à part les palmiers et les dattiers dans les oasis, mais ici ils ne sont pas comme ça. Ils retournent le monde et ils sont blanc comme la graisse pure dans les bosses d'un dromadaire, ou comme les os ou les tendons et rouge comme une gorge. Il sont durs comme l'acier d'une lance et palpitant comme une respiration.

    Il y aurait beaucoup de choses à dire encore, sur le rêve.

    Mais, et j’ai déjà assez de mal à le réaliser, ce n’est pas réel, pas important. Nous devons nous tourner vers le futur. Il me reste ma sœur.

    Je vis dans l’illusion sans cesse fuyante et elle dans les souvenirs brumeux. Amers.

    Ah, mais qu’il m’était beau et doux, et étrange, ce monde taillé de souvenir, enroulé comme un cocon autour de moi !

    Le réveil. Le Réveil.

    Vous avez déjà du voir une chenille,et un papillon, et une chrysalide.

    Mais on ne voit jamais l’intérieur d’une chrysalide.

    Les chenilles fondent. Elles expulsent des parties et en réorganisent d’autres. Des organes sont sauvagement écrasés. Quand elles se réveillent, elles sont plus fragiles qu’un nouveau né, et ont toutes les chance de mourir, entourées de couleurs brillantes neuves.

    Mon monde. Il s’est effondré.

    Des fois, il disparaissait, mais c’est juste un trou dans mes souvenirs : je n’ai juste pas assez de place dans la tête pour me rappeler de tout. Et les errances et les répétions se stockent et s’enroulent en spirales étranges, c’est difficile, même en y ayant vécu, d’y dégager du sens.

    Mais le pire, c’est que même si je savais que quelque chose n’allait pas, que j’avais la sensation horrible et pressante rampant sous ma peau de la fin de temps, je ne m’en suis pas rendue compte tout de suite. Je me suis accrochée à mon rêve et j’ai vécu sa fin.

    Oh, les bulles crevées ont éclatées, les cadavres secs qui me poursuivaient parfois et qui parfois se dérobaient sont tombés en morceaux, érodés. La sensation des pierres irréelles dans mon estomac est resté cramponnée. Mais les pierres n’avait jamais pu y laisser leur empreinte.

    Tous était comme de l’encre versée dans un verre renversé. Chaotique, absorbé par le sol à une vitesse effrayante et irréversible.

    Je me suis réveillé et j’ai cru m’étouffer. Ma bouche était sèche et rempli de sable, et était-ce ça, la vie promise par le Serpent après nos morts ? Une lueur aveugle et une vie plus sèche que la plus haute dune battue par les vents ?

    Mes yeux était douloureusement collés, et comme rabougris dans mes orbites. Je me suis débattue, je me suis arraché des cils en essayant de les ouvrir. La douleur me freinait mais la peur, la peur me poussait à continuer.

    Quand j’ai réussi à entrouvrir un œil, une poussière fine est entré dedans. Je me suis demandé si j’étais un cadavre.

    Ma langue était comme du tissu, pendant inutilement dans ma bouche. Je l’ai mordu plusieurs fois, dans ma panique, sans vraiment avoir mal. Le sang chaud à fini par m’aider à déglutir.

    J’ai avalé tout le sable (sable, verre dans les molaires et dents brisés. Bouts d’os)
    La pâte a descendu lourdement dans mon œsophage sec comme un tube de carton, l’irritant douloureusement.

    Mais le goût métal est arrivé. Je n’avait pas saigné depuis deux mille ans. J’étais vivante, alors, sans doute. Autour de moi des gens s’éveillaient, plus ou moins paisiblement, et alors que je me calmait à peine, le rêve toujours autour de moi, j’ai entendu un cri, tout proche.

    Je me suis retournée, poussé par un instinct millénaire.

    Ma sœur. Ma sœur pleurait et criait. J’ai essayé de faire un mouvement mais mes membres étaient emmêlés, et je ne pouvait pas l’aider, une fois encore. (Et elle s’éloigne dans le désert lavande, et je ne peux pas pas pas l’atteindre.)

    C’était abominablement dérangeant, de voir ma sœur étreindre ce cadavre.
    Le climat sec et stable des montagnes l’avait presque momifiée.

    C’est vrai qu’elle était étrange, depuis l’annonce du sommeil, mais Ejrah… Oh.

    On parle souvent de réalisations frappantes.

    Là, c’était comme se réveiller un membre coupé. Mais autant une part de mon esprit criait, toujours, l’autre est devenu très calme. J’allai fermer les yeux, ce n’était qu’une nouvelle farce du rêve – il était très réel parfois, et je fermerai les yeux et je serai entourée d’étendues crémeuses de désert bleu pâle, de chameaux verts et de dromadaires rouges. Et puis je me réveillerai vraiment,et tout irai bien,  parce qu’à quoi bon passer mille ans dans le chaos de son propre esprit et en sortir, si le dehors n’avait aucun ordre, aucune justice ?

    Mais j’ai rouvert les yeux, et ma sœur étreignait un cadavre.

    Ejrah. Serpent injuste.

    Sous la pression des doigts de ma sœur, la tête à vacillé en arrière, brinquebalant à un angle impossible. Quelques cheveux y étaient encore accrochés, mais ils étaient blancs, et épars.
    Ma sœur convulsa encore, et la tête se détacha et roula jusqu’à mes pieds.

    Et, tout à cessé. Ma sœur s’était évanouie dans les membres rachitiques d’Ejrah. Je me suis trouvée choquée, bêtement incapable de faire quoi que ce soit pendant plusieurs minutes, mais ma sœur ne se réveillait pas. Aucun de mes muscles n’étaient à la bonne place. J'ai rampé près de la tête d'Ejrah et j'ai appelé à l'aide en garguillement misérables. Heureusement, Nililo est tombé sur moi avant tous les autres. Il m’a aidé à me rincer la bouche, grimaça en voyant sortir l’eau si sanglante et boueuse de la gorge, comme d’un puis depuis trop longtemps à sec.

    « Klog » a-t-il dit. J’ai pensé ‘Boue. En effet’ « Ça te fait très mal ? » m’a-t-il demandé, devant mon absence de réaction. Je me suis secoué avec quelque secondes de décalages. J’ai articulé « Pas vraiment » Il n’a probablement pas compris, mais mon hochement d’épaules était clair. « Djula... » j’ai dit. Une grande tristesse a traversé son regard.

    « Elle s’est réveillé ? Parfois, j’ai prié pour que ça n’arrive pas, mais… Accueillons la dignement parmi nous à nouveau, avec son deuil neuf. » Il a penché la tête et s’est dirigé résolument vers ma sœur, clignant des yeux en voyant que je n’arrivai pas à le suivre très vite.

    Appuyée péniblement contre le mur, je lui ait dit qu’elle était évanouie. Il a hoché la tête et il m’a laissé avancer à mon rythme, un trait soucieux barrant son visage, marmonnant quelque chose sur une inversion des rôles, mais je n’ai compris qu’avec quelques minutes de retard à quoi il faisait référence : ça aurait du être moi qui marche trop vite pour lui.

    On s’est assis au chevet de Djula, et on a rassemblé les membres d’Erjah, on l’a allongé droite sous  un linge. Ninhilo m’a dit que la majorité du camps s’était réveillé, mais qu’il été resté pour moi, car il savait que j’allais pas tarder à émerger, puisque, apparemment, je bougeais beaucoup dans mon sommeil.
    Il n’a pas dit qu’il espérait que Djula, elle reste, mais l’idée était suffisamment claire pour que je la saisisse.
    L’inquiétude dans ses yeux étaient saisissante. Mon cœur était brisé, encore une fois par le monde réel.

    On s’endort, et quand on se réveille, il ne reste plus rien.

    On s’est aperçu un peu plus tard (mais j’ai oublié comment, mais je sais que le monde n’est pas aussi fluide, mais je ne sais plus, je ne me souviens plus !) qu’Ejrah avait laissé une note sur des cailloux.

    En fait, elle avait décoré toute une grotte.

    Les messages étaient écrit parfois plusieurs fois, parfois détériorés par le temps, d’autre étaient aussi frais que s’ils avaient été fait avec nous.

    « Je t’aime, Djula Imul Sh’yeh Mu’Arjin, et je ne regrette pas » revenait le plus souvent. Mais il y en avait des milliers d’autres. Toute une vie de notes, partout.

    Il y en avait une autre qui était répétée un peu partout, avec diverses variances. Nililo s’est accroché à mon épaule.

    « A ma famille.

    Vous vous êtes endormis, puisse le Serpent vous être favorable à travers les temps. Et qu’il sache que je n’ai pas perdu foi. Et qu’il puisse préserver mes écrits, qui seront, je le crains chaque jour plus, tout ce qui restera de moi.  

    Je suis resté ici pour le reste de ma vie. Djula, je t’aime.

    Mais, n’ai aucun remords, je te l’interdit, même si la plus infime part de moi avait voulu partir, je ne l’aurait pas fait.
    J’ai fait de ces montagnes sacrées mon foyer, et ma mission de veiller sur vous. Du mieux que j’ai pu du monde extérieure autant que je le peut. Ma cité corrompue, brisée par les guerres qui me séparent de vous ne me tente pas, et vous m’avez appris à quel point j’étais incapable de survivre dans le désert. Je suis ici chez moi, parmi les grottes et les temples et les rivières souterraines.

    Chère famille. Si le Serpent n’a pris pitié, ne serait ce qu’un peu de moi, vous trouverez ces messages, et vous vous réveillerez, et mon héritage sera utile.

    Klog. Petite sœur. Pour toi j’ai continué ton œuvre de mon mieux. Je ne sais pas quand tu te réveilleras, mais ta lignée rêvée aura été établie. Peut être des caractères intéressants continuerons de se transmettre après ma mort, même si j’ai du diluer la semence de bêtes prometteuses au sein de flancs plus faibles pour que le sang ce se renouvelle, parfois. Puisse votre nom et ta famille perdurer, puisse mon travail qui est le tien ne pas disparaître.

    Nililo. Grand père. Pour toi et le doyen je laisse certains croquis et notes. Je pense que, même en le profanant, sans clés culturelles, je suis la personne vivante qui connaît mieux le sanctuaires de ce temps.

    Vivez, chère famille, car j’ai réussi à survivre pour vous. Réveillez vous et souvenez vous de moi, si vous le pouvez, mais oubliez la guerre avec les citadins.
    Sh’yeh, si tu dois être une lame, Tranchante, sois le pour moi. Lis mes notes, car je te lègue mon amour. Je suis une passerelle entre nos peuples. Tel que je te connais, tu combattras farouchement, quoi qu’on te dise, car rien ne t’es indifférent, alors fait ça pour moi, unis l’humanité. Toutes les villes et toutes les tribus.
    Et peut être si tu te rend compte que c’est impossible, tu pourras vivre. Tu porteras ma vie en cadeau et mon amour en pendentif, et il te rendras plus belle que toute les femmes.
    Je devrais te demander de m’oublier mais je ne peux m’y résoudre. J’espère te connaître assez pour avoir la certitude que tu ne le fera pas sans me tromper, et après tout en quoi d’autre puis je avoir foi ? Il faut bien que l’une de nous deux pris. Peut être le Serpent le sait-il, et peut être que c’est un cadeau qu’il me fait pour te protéger. Il faut croire Sh’yeh. Tu accompliras tout ce qui impossible, mais tu verras aussi que la vie te demandera ma patience.

    Alors, je te confis deux taches impossibles. Unifier les hommes, et me pardonner.
    Lis mes notes, un mur t’es dédié, mais si tu trouve la patience, car après tout, tu es jeune encore, lis tout, toute ma vie sur les murs et souviens toi de ma jeune fille que j’étais. Souviens toi de Djula et d’Ejrah,et souviens toi de la patience et de la foi de la vieille femme.

    Chaque jour j’ai dormis à tes cotés, pour chasser le mal de tes rêves, mais tu as toujours été très calme.

    Mon amour. Ma famille. Je vous lègue tout ce qui aura survécu. »


    Il y avait des parties qui s’étaient effacées mais elle avait pris le soin de l’inscrire plusieurs fois, avec différent techniques. Parfois elle avait même creusé dans la pierre, profondément.

    Ma sœur a fini par se réveiller, mais après encore un choc, elle a exprimé le souhait de rester seule et est resté confinée dans un état presque catatonique, criant quand quiconque essayait de l’en tirer. Nililo a commencé à jeter un coup d’œil aux notes qui lui était destiné. Quand à moi j’ai un peu erré dans les grottes, sans oser sortir à la surface des montagnes. Chasser par ma sœur du lieu de repos, j’ai essayé de réapprendre à marcher.

    Cela inquiétait Nililo, je pouvait le voir, mais moins que l’état de ma sœur. Et il ne pouvait rien faire, pour aucune de nous deux, alors sage qu’il était il s’est concentré sur ce qu’il pouvait faire.

    Un jour j’ai réussi à vagabonder suffisamment loin pour pouvoir l’entendre.

    Le son ensorcelant.
    Le pas quotidien.
    Le rythme cadencé, régulier.

    Et ce n’était pas un écho de mon esprit, car en même temps il était légèrement différent de ce que j’avais toujours connu. Et surtout, j’ai vu, j’ai touché.

    C’était une petite chamelle grise, que j’ai cru, à ce moment là, au premier coup d’œil, très jeune, mais j’ai su plus tard quand j’ai pu examiner ses dents qu’elle était finalement dans la deuxième moitié de sa vie, et qu’elle avait déjà connu plusieurs grossesses.

    Je l’ai suivie, silencieuse et subjuguée, jusque là ou j’avais laissé mon troupeau, avant le long Rêve.

    La lumière du dehors.
    Je n‘ai vu que le ciel blanc et aveuglant, comme si tout l’extérieur avait disparu, comme dissous dans le sommeil, ou brûlé comme mes rétines. Mais mes yeux se sont ajustés avec comme un grincement, un tiraillement, et de l’ouverture dans la montagne j’ai regardé le monde.

    Devant moi un troupeau immense. Devant moi l’étendu du désert dans les bonnes couleurs, même  si elles m’étaient étrangère. (Ocre, je sable doit être ocre, pas sans couleur ou bleu ou scintillant. Le sable est ocre.)

    Je n’avait pas tout perdu, moi. Un troupeau devant moi. Un cheptel. Ma mission familiale. Un troupeau immense. Des animaux sauvages mais peut farouches, réels, devant moi. Un troupeau devant moi.

    Je me suis redressée, et j’ai pu tenir debout face au soleil couchant. L’air allait devenir frais. Puis le soleil tomberait derrière l’horizon et le froid allait se dévider du ciel très vite. Et les galeries menant à la salle deviendraient noires et impraticables.

    Dans mon songe, la nuit était assez rare, et je ne pouvais me séparer du sentiment de tiédeur. Rien n’était vraiment. En fait, seul ma peau était affectée, et même dans un froid à vous geler les os, s’il était vaguement douloureux, il restait irréel, superficiel et peu menaçant. (mais ça ne m’empêchait pas de me sentir dérisoire et de paniquer, mais rien n’avait d’importance. Il faudrait que je réapprenne à réagir au froid, à le combattre car je ne peut pas fuir.)

    Mais ici, les lois des causes naturelles du mondes règnent. Si j’avais pris la peine de les apprendre correctement, peut être mon rêve aurait été moins fantaisiste, et l’adaptation moins dure, qui sait ?

    Mais le travail inscrit dans mes mains, c’est le troupeau. Et il ne s’était pas complètement évaporée.

    (Ma sœur avait tout perdu, elle n’avait gagné que des regrets et de la colère et du deuil, mais moi j’allais pouvoir poursuivre ma vie. C’est injuste mais moi je serai sans doute heureuse)  

    Mais cette fois ci, je n’ai pas combattu le froid : je n’en voyais aucune utilité car j’avais retrouvé ce qui pouvait l’être, une part de ce qui m’était essentiel : mon troupeau. Devant moi.

    Si ma sœur se battait, je lui fournirait une monture de légende. Je la voyais se dessiner dans ma tête en analysant le troupeau, et je savais que cette bête serait réel, un jour.

    (Et c’était le travail d’Erjah, visible comme un tresse effilochée tenant encore, même si on ne le croirait pas.

    Mais depuis combien de temps le temps avait défait la coiffure soigneusement tissée, depuis combien de temps les lignées s’étaient mélangées ? Au moins une vie d’homme.

    Combien de temps met un cadavre à sécher et se momifier ?

    En combien de temps un héritage gravé dans un temple peut il s’effacer ?
    Combien de temps avait duré le rêve ? Il était immense, il était la source de toute ma vie, les anciens autres, infortunés, souvenirs presque effacés.
    Il n’était qu’un écho ? Ou cette version simplifiée, linéaire, n’était qu’un schéma, un résumé tronqué ?
    Le Rêve était plus riche, plus réel ?
    Ou bien manquais juste de discernement ?)

    J’ai regardé le troupeau alors que des racines de froid s’enfonçaient dans ma chair.
    Ils étaient différent de toutes les bêtes que j’avais déjà vu.

    (En combien de temps une espèce peut elle changer de visage ? Coyote à chien de berger ?
    Quand un message ne sera-t-il plus jamais lisible ?
    En combien de temps un os imprégné de sels devenait pierre blanche ? En combien de temps la peau poussière ?
    Combien de temps ?)

    Ils étaient vigoureux, vivant dans ces montagnes. Leurs jambes étaient longues et musclés et ils étaient agiles. Ils paissaient paisiblement sur des pentes escarpées et les terrains glissant de galets ronds et de roche friable ne faisait jamais déraper leurs sabots.

    Comme ma sœur, petite mais sèche et féroce. Capable d’escalader les terrains les plus glissant et toujours stable sur le sable.
    Farouchement attaché à son maître.
    Rapide et endurante. Les flancs solides et fins. Les dents dures et puissantes.
    Tel était la monture que je voulais créer.
    Une monture de légende, grise comme un fantôme, débarrassée de toute couleurs car toutes sont fausses.
    Un coursier animé par toute sa lignée, sauvage et domestiqué, l’un après l’autre, écho et encore.
    Forte, assez forte pour chevaucher à travers toutes l’humanité, transporter toute les épées, tout les arcs, tout les poignards et tout les traités de paix.

    La tribu pourrait toujours traverser le désert d’ici aux oasis verdoyantes. Et notre tribu nomade fera toujours serpenter ses caravanes.

    Alors que le ciel commençait à être vraiment sombre, des lèvres curieuses on tiré sur mes cheveux et je suis tombé sur les fesses avec un petit cris indigné, ma mâchoire claquant. J’ai juré, car ma bouche pleine d’ulcère s’était remise à saigner, mais en crachant le goût horrible rouge aux pieds de la bête coupable, j’ai sourit.

    Oh, cet héritage m’avait été trois fois donné, trois fois béni. Deux fois du sang avait coulé, et mon troupeau était toujours devant moi, comme il le devrait toujours. Et j’allais travailler pour le clamer une nouvelle fois.

    A partir de la, j’ai divisé mes journées entre le troupeau et le réapprentissage d’innombrable choses, parmi lesquels marcher.

    C’était une tache frustrante et déroutante.
    Dans les bons jours, aller jusqu’au troupeau ne me prenait qu’une poignée de minutes. La plupart du temps c’était plusieurs heures, et parfois je n’y parvenait pas du tout, et j’ai quelque fois du crier jusqu’ a ce que ma voix s’érode, et que Nililo vienne me chercher.

    Une unique fois, ma sœur m’a regardée de haut alors que je me traînait au sol, et m’a ramenée au camp sans douceur, avec des gestes de fers. Son regard était alerte,mais effrayant, tranchant.  

    Mon sens de l’équilibre était comme désactivé, mon sens de l’orientation inutile, mes réflexes présent mais systématiquement inadaptés, décalés.
    Je ne devais pas seulement apprendre, je devait désapprendre d’abord. La majorité de ma vie était soudain devenu sans intérêt, pataude, obsolète.
    Deux mille ans de vie à effacer, parce que rien ne comptait, ce n’était qu’un songe, et le sable était toujours ocre, et qu’aucune bulle n’écloraient de mes larmes, et que les choses ne se produisaient qu’une fois et ne rebouclait jamais. Elles étaient injustes et ne nous laissaient que des regrets, pas d’échappatoire.

    Mais je ne pouvais m’empêcher de me demander si ce n’était pas encore un rêve. Parce qu’après tout, pourquoi le monde réel aurait laissé Ejrah mourir ? Alors que j’avais vécu plusieurs vies humaines ? Et m’aurait donné mon troupeau, droit directement devant moi ?

    Je redoutait le sommeil et Nililo avait fini par m’éloigner un peu, en me disant qu’agitée comme j’étais, il ne voulait pas me voir près du feu.
    Je me réveillait sans régularité, avec des marques de bleus qui guérissaient doucement comme les plaies dans ma bouche.

    J’ai retrouvé assez vite un contrôle satisfaisant de mes bras, et je me servait des parois des montagnes pour me maintenir et avancer. Après un peu de pratique, je réussissait presque à chaque fois à aller jusqu’au troupeau.
    Je suis tombé d’innombrables fois en essayant de voler, et mes bleus se formaient toujours plus nombreux sur ma peau, alors j’ai recommencé à accueillir la caresse du soleil, ici dans les hauteurs avec plaisir.
    Je savais encore exactement quoi faire avec les bêtes. Je travaillait presque toujours vite et sans faillir, et ces tâches quotidiennes me semblaient comme un miracle.

    Et quand j’ai réussi suffisamment de dressage pour pouvoir monter à nouveau, tout s’est accéléré.

    J’avais choisi la femelle pas farouche qui avait essayait de vouloir si mes cheveux étaient comestibles. Elle était minuscule, et avait un esprit très placide. J’ai pu rapidement lui apprendre à se pencher pour me laisser monter, et elle s’est vite pliée à mes demandes.

    Et je savais monter ! Je n’avais pas hésité, mais si je n’avais pas réussi… Si j’avais oublié comment monter… J’aurai pris un coup bien plus dur.

    Mais je savais. Et ma monture – Tunuo, renouveau – était suffisamment petite pour que je puisse circuler presque partout sur elle.

    J’ai rendu visite avec Nililo au reste du clan qui s’était établit dans nos secteurs habituels, en attendant que nous soyons prés pour repartir et nous avons festoyé quand j’ai annoncé que mon troupeau avec survécu. Ma sœur ne s’est montrée qu’un instant, sinistre. Elle est remontée, et ne devait pas sortir de la pièce d’Erjah pendant plusieurs jours, le temps qu’il m’a fallu pour reprendre mon troupeau en main avec Tunuo.

    Je détestais être séparée d’elle, et même maintenant, elle m’est fidèle.

    Certain étaient encore sauvages mais il ont tous suivit le gros du troupeau. De toute façon, les bêtes véritablement intéressantes allez émerger dans encore quelque années.

    Tunuo ne ressemblais en rien à Hullaz. Encore aujourd’hui je m’y reprend toujours, à confondre leurs noms, mais c’est une erreur.

    Nous avons célébré mes dix huit ans dans cette période là. Ma bouche avait guéri quand j’ai mangé le pain en forme de serpent fait du mieux possible avec les quelques reserves restantes. J’avais consenti à tuer quelque unes de mes bêtes les moins utiles mais ils nous faudrait partir bientôt, et la traversée du désert jusqu’à un oasis allait être très difficile. Elle me semblait petite, cette figurine en pain dans ma main, et j’ai prié vite, pleine de rancœur.

    Ont m’a nommé Dabok, gardienne. Mon troupeau était mien, et j’allais devoir tenir cette place.

    Ma sœur a fait une apparition, presque aussi sinistre que ma tante, mais plus mutique.

    Puis quand le clan s’est préparé à partir, elle n’a pas bougé.

    « Tu es adulte, Dabok. Tu n’a pas besoin de moi. Tu as une mission envers le clan. » a-t-elle débité. C’était la première phrase qu’elle m’adressait depuis plusieurs années.

    « C’est vrai, mais je l’accomplirai, du mieux que je peux ! Mais toi, Djula, tu vas faire quoi ? » je me suis inquiétée, mais je me sentait comme décalée ? Ou alors c’était elle ? Je ne pouvais pas l’atteindre.

    « Je vais rester ici. Et puis c’est Sh’yeh, maintenant. Je vais me préparer à ce que moi, je dois faire » ses yeux étaient affreusement neutres et j’avais la sensation de la laisser glisser dans un précipice. Elle n’a même pas voulu parler à Nililo.

    Je l’ai laissée, mais je lui ai laissé un monture. Ce n’était pas le destrier que je voulais lui donner, mais j’espérai que ça tiendrai à l’écart l’idée que je la laissait mourir.
    Mais elle avait raison, j’étais Dabok maintenant adulte et sortie de mes rêves, et mon peuple avait besoin de moi, non ? Mes obligations familiales… Ma famille était distendue au-delà de tout espoir, de tout façon… Mieux valait me concentrer sur ce que je pouvait accomplir : faire traverser la caravane en vie jusqu’à l’oasis.

    Ça a été plus difficile que nous l’avions imaginé. On aurait dis qu’ils avait tous été avalés par le désert. Les étoiles avaient changées.

    (Aah, maintenant, étais je décalée, ou le monde l’était il ?)

    J’ai du tuer quelque bêtes qui aurait dut rester en vie.Mais ces sacrifices ne menaçait pas ma future lignée, et j’étais si diminuée qu’un troupeau diminué était presque un avantage.

    Et alors que, perdus, nous pensions retourner dans les montagnes ou nous mener à notre perte, je l’ai vu.

    Et je l’ai ignoré. Il fallait que j’ignore tout ces relents de rêve qui me venait dès que je mettais mes pieds instables sur le sol.

    Mais autour de moi on a commencé à s’écrier. Elle était vraiment là. Une immense perle, et mieux encore, un oasis immense.

    Mes bêtes ont pu boire tout leur saoul pour remplir leurs bosses desséchées. Je me suis rendu compte que malgré beaucoup d’autre qualitées, ces bêtes tenaient moins bien et moins longtemps sans eau de les chameaux que je connaissais. C’était un trait que j’allais devoir améliorer vite.
    Beaucoup ont développé des cailloux dans le sang et l’urine, et j’ai du en tuer encore une.

    Nililo et le Doyen et les chefs du clans sont entré dans la bulle, mais moi je me suis tenue à l’écart de ce miracle.

    Je me suis concentré sur le dressage du troupeau, et j’en ai vendu un certain nombre, officialisant des transactions tacites qui avait été nouées quand je les avais prêtés pour traverser le désert.
    J’ai annoncé que je continuerai à les prêter librement quelque années encore, le temps que le clan aille un peu mieux, mais que ceux possédant leur monture pourrait dans la mesure du possible en disposer normalement. Je me suis tout de même gardé tout les droits de reproductions, dans tout les cas.

    Nous avons décidé, encore une fois sans surprise, de ne rien faire. Nous avons acheté au Fils de la Gazelle des provisions, puis à la saison des tempêtes, nous avons fais le chemins vers les montagnes.

    Montant parmi les sacs de grains et de fourrage, je me demandais, et encore en étrillant le pelage épais et gris de mes bêtes, si j’allais trouver le cadavre de ma sœur avec celui d’Ejrah dans cette salle.

    Mais elle a survécu. Quand j’ai lancé Tunuo dans la salle, elle était vide mais une voix a claqué, m’a ordonné de mettre pied à terre. Je me suis exécuté en m’agrippant au flanc du Tunuo, et ma sœur a apparu. Elle a secoué la tête et s’est raclé la gorge avant de pouvoir produire un son. Sa gorge avait l’air usée.

    « Alors tu n’es toujours pas capable de marcher ? C’est bien pitoyable mais ce n’est pas grave. »

    Je n’ai pas su quoi répondre. Elle était… Non, elle n’était pas amaigrie, elle était musclé, mais ses traits avaient l’air dur et accusés. Son regard noir était difficile à soutenir. Il devait être vert, mais il était de la couleur de métal. Sh’yeh.

    « Alors, voilà, ma sœur, nous nous retrouvons. C’est inattendu, non ? » Elle a sourit mais c’était quelque chose de dangereux et désincarné, menaçant.

    « Je n’ai pas cessé de penser à toi, je ne sais juste pas quoi faire, je…. »
    Je ne savais pas vraiment ce que je voulais lui dire. Elle avait raison, elle aurais pu mourir ici. Je l’aurait laissé faire. Elle s’est détournée.

    « N’essaye même pas » Sa voix aurait pu me frapper. Mais j’étais sure qu’elle pouvais me tuer d’un seule coup de main. Violente. Elle a respiré et ses efforts pour s’adoucir ont été visible. « Il faut que l’on enterre Ejrah. » J’ai acquiescé, surprise d’être aussi d’accord avec elle. Ont brûle et on disperse les cendres des nomades, mais ce droit lui a été enlevé. Alors ma sœur aura une tombe pour se recueillir à coté d'un oasis calme comme Ejrah. Le lac grand comme son cœur, s'étendant à perte de vu. Après ça, le climat entre nous a été silencieux et seulement abominablement tendu.

    Ma sœur a passé beaucoup de temps dans la salle à recopier sur un cahier tout les textes d’Ejrah. Elle a aussi passé du temps avec ceux qui avait pénétré dans la ville, le mépris affiché sur le visage quand je lui ai dit que je n’avait pas voulu y entrer. Pendant qu’elle réunissait des informations, et… Faisait peur aux enfants, vraisemblablement, Nlilo et moi avons essayé de lire tout ce qu’Erjah nous avait écris.

    J’ai aussi dormis le plus possible. Il me semblait que mon sommeil était moins réparateur, et j’étais la plus part du temps plongée dans une brume qui ne voulait pas partir.

    Puis la saison des tempêtes a passé. Sh'yeh avait les coordonnés de la cité magique, et avait appris à lire dans les nouvelles étoiles. Elle est parti avec Ejrah dans ses bras, entourée dans un suaire brodé. Je lui ai encore donné ma meilleur monture à Sh’yeh qui faisait le chemin seule, plus vite que nous, et je l’ai perdue de vu, encore.
    L'histoire de ma vie

    Tunuo (Renouveau), une chamelle grise plutôt petite. Grise et fiable. Très peu farouche, elle peut me porter partout en m'évitant au maximum de démonter. Je suis très rarement séparée d'elle. Placide, c'est très rare qu'elle rechigne ou qu'elle sursaute.

    Elle fait parti de la première génération de chameau des montagne, donc elle a besoin de beaucoup plus d'eau qu'un chameau normal. Elle est aussi assez vulnérable aux parasites et à la poussière, et je n'ai jamais connu une bête aimant autant qu'elle qu'ont nettoie son poil. Elle n'est pas très rapide, mais son pas est remarquablement constant, suffisamment pour que je puisse tenir mes compte sur son dos sans renverser de l'encre ou que mon écriture n'en souffre.
    Spoiler:

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    Matt Reeds
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    Matt Reeds

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    JE SUIS DÉSOLÉ POUR LE RETARD MA FIANCÉE D'AMOUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUR. DDDDDDDD:
    Je tenais absolument à corriger tes fautes avant de te valider mais mais mais mais... mais voilà. ;w; Je. Pardon. TOT

    Je te donne ta couleur et ton rang, tu peux aller vagabonder dans les tréfonds du RP librement. /O/
    Je te validerai sous peu, tu as ma parole d'honneur. êe
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    Fille du Serpent
    Je devrai surtout être capable de les corriger moi même '^'
    Merci beaucoup mon époux Very Happy
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    Bienvenue !


    ✥ Tu le sais. Je t'aime. /O/
    Et t'es ma fiancée donc je suis ENTIÈREMENT OBJECTIF. D: Manque de temps je me bouge. DDDDDD:

    Bref... Tu es évidemment validée !

    ✥ Tu peux dès à présent, remplir entièrement ton profil si ce n'est pas déjà fait, recenser ton personnage ici, ton familier si tu en as un ( d'ailleurs si tu veux le rajouter dis-le moi et je ré-ouvrirai ta fiche ), ton arme, créer un carnet de bord et te lancer dans le RP avec une demande de RP ou une recherche de liens. o/

    ✥ Je te souhaite encore une fois la bienvenue parmi nous et j'espère que tu te plairas sur Agartha ! Le papa pingouin

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