Klog Hwarr Dabok Mu’Arjin
We all live in a yellow submarine,
Yellow submarine, yellow submarine
Yellow submarine, yellow submarine
Little uvar
"Mon nom est Klog (Boue) Hwarr (Solide) Dabok (Gardienne) Mu’Arjin et je suis une fille de 21 ans. Je suis bisexuelle et je suis actuellement célibataire. Mon principal défaut est mon manque de concentration et ma qualité majeure est ma fidélité."
► Nomade ou Citadin? Nomade
► Le Groupe: Fille du Serpent
► Taille: 1.76
► Poids: 74
► Arme: Une armée de chameaux et dromadaires.
► Famille: Une grande sœur Djula (Boucle) Imul (Résistance) Sh’yeh (Lame) Mu’Arjin, en quelque sorte, et un oncle, Nililo.
► Date de Naissance: Un matin humide, pendant une saison fraîche pleine de pluie.
► Emploi: Élevage, dressage et équarrissage de chameaux ! Entreprise familiale !
J’aime bien ma mâchoire et mes lèvres. Elle sont plutôt frappantes, massives. On me dit parfois que ça me donne un regard franc. Ma sœur, que c’est un encouragement à me frapper, mais elle ne le fait jamais.
Le reste est moins remarquable. J’ai un nez épaté, peut être un peu en pointe ? Et une grande masse de cheveux bruns. Eux aussi, je les aime bien : ça impressionne. Ma sœur a depuis longtemps coupé les siens.
Ah ! Je sais ! On a la même peau mate, même si elle a beaucoup plus de tache de rousseurs, et des yeux verts. La mienne est plus sombre, aussi.
Un signe particulier ? Rien ne me viens... J'ai des sourcils assez fin et une grosse tache dans le dos, mais à part ça... Et mes vêtements n'ont rien de particulier non plus : pratiques la plupart du temps, imposants et richement brodés quand il le faut.
Je suis solidement bâtie, parce que mon travail, ma fierté, est assez physique : découper, saler, mettre au monde et dresser un chameau, c’est encore plus difficile qu’on pourrai l’imaginer. Mais je ne peux pas dire que mes formes soit totalement dues à mes muscles, si je veux être honnête : j’ai une vie confortable et de la nourriture abondante. Ma sœur est plus petite et fine que moi, bâtie pour le combat… Ma porte est ouverte, pourtant, et j’ai bien assez pour deux.
Le reste est moins remarquable. J’ai un nez épaté, peut être un peu en pointe ? Et une grande masse de cheveux bruns. Eux aussi, je les aime bien : ça impressionne. Ma sœur a depuis longtemps coupé les siens.
Ah ! Je sais ! On a la même peau mate, même si elle a beaucoup plus de tache de rousseurs, et des yeux verts. La mienne est plus sombre, aussi.
Un signe particulier ? Rien ne me viens... J'ai des sourcils assez fin et une grosse tache dans le dos, mais à part ça... Et mes vêtements n'ont rien de particulier non plus : pratiques la plupart du temps, imposants et richement brodés quand il le faut.
Je suis solidement bâtie, parce que mon travail, ma fierté, est assez physique : découper, saler, mettre au monde et dresser un chameau, c’est encore plus difficile qu’on pourrai l’imaginer. Mais je ne peux pas dire que mes formes soit totalement dues à mes muscles, si je veux être honnête : j’ai une vie confortable et de la nourriture abondante. Ma sœur est plus petite et fine que moi, bâtie pour le combat… Ma porte est ouverte, pourtant, et j’ai bien assez pour deux.
Je ressemble à ça...
Je vous ai décrit mon corps. Il est comme ça, je le sais. J'ai grandi dedans, chaque jour, si bien que je ne l'ai ps vu changer. Je l'habite, et nous sommes inséparable. J'ai quelques notions d'anatomie, et si le corps des chameaux est, même un peu, proche du notre, je sais assez bien comment il fonctionne.
Mais, il est trop grand. Les muscles et les poches de graisses et les os dépassent étrangement. Il y a une étrange friction de peau sur les articulations, qui doit être là : il y a des plis, et la peau est épaisse ou tendre. Mais elle est tellement étrange ! Comme si j'avais flotté dans de l'huile pendant toutes ces années de rêves. Mes mouvements sont parfois maladroits, trop amples. Mes membres ne sont pas élastiques.
Bien sur, vous pourriez rire, qu'il ne le sont pas. Je pourrai rire avec vous, mais je sonnerai faux.
Cet objet est dans mon champ de vision, je devrai pouvoir le ramasser ? A moins qu'il ne vienne à moi ? J'ai oublié toutes les transitions, mais il faut que je travaille à les réintroduire.
Les choses ne sont pas en cire, elle se fondent pas magiquement d'une forme à l'autre.
Les distances existent.
Il faut que je retrouve mon contrôle sur la perception du temps.
Une minute est soixante seconde, mais je ne peux pas compter, comment ne pas la laisser passer ?
Surtout. Erjah. (Maman, Papa, Mokiv, mais celle ci est plus facile, même pendant les milliers d'année de rêve ils n'étaient que des souvenirs déformés)
Il ne faut plus que j'en parle devant ma soeur. Ca la blesse.Elle n'est pas là, maintenant.
Mais, il est trop grand. Les muscles et les poches de graisses et les os dépassent étrangement. Il y a une étrange friction de peau sur les articulations, qui doit être là : il y a des plis, et la peau est épaisse ou tendre. Mais elle est tellement étrange ! Comme si j'avais flotté dans de l'huile pendant toutes ces années de rêves. Mes mouvements sont parfois maladroits, trop amples. Mes membres ne sont pas élastiques.
Bien sur, vous pourriez rire, qu'il ne le sont pas. Je pourrai rire avec vous, mais je sonnerai faux.
Cet objet est dans mon champ de vision, je devrai pouvoir le ramasser ? A moins qu'il ne vienne à moi ? J'ai oublié toutes les transitions, mais il faut que je travaille à les réintroduire.
Les choses ne sont pas en cire, elle se fondent pas magiquement d'une forme à l'autre.
Les distances existent.
Il faut que je retrouve mon contrôle sur la perception du temps.
Une minute est soixante seconde, mais je ne peux pas compter, comment ne pas la laisser passer ?
Surtout. Erjah. (Maman, Papa, Mokiv, mais celle ci est plus facile, même pendant les milliers d'année de rêve ils n'étaient que des souvenirs déformés)
Il ne faut plus que j'en parle devant ma soeur. Ca la blesse.Elle n'est pas là, maintenant.
Ce qui se passe dans ma tête
Si je dois parler de mon enfance… Si je dois parler de mon enfance, je dois parler de ma grande sœur, bien sur. Mais avant cela, je dois sans doute raconter pourquoi je me suis retrouvée seule avec elle.
Nous avons une grande différence d’age. Six ans. Mais je ne suis pas arrivé si tard que ça, par accident alors que mes parents ne voulait plus d’enfants par exemple.
En fait, j’avais un grand frère. Il s’appelait Mokiv, Ocre, et il était de trois ans mon aîné. Je n’en n’ai presque aucun souvenir, malheureusement.
Je me rappelle vaguement de son existence… Du bonheur vague de ma toute petite enfance. C’était un sentiment tenace, dans le Rêve, là ou rien n’avait besoin d’être précis pour exister.
Oui, j’éprouve le besoin de mettre une majuscule à Rêve. Il est pour moi aussi, plus important que le ‘Sommeil’ à travers lequel sont passé tout les nomades. Mais j’en parlerai plus tard. Maintenant, je dois parler de ma sœur.
Mon frère, Mokiv. Je n’ai jamais vraiment su ce qui s’est passé exactement. J’avais six ans révolus, et Djula un peu moins de douze. On revenait des montagnes après la saison des pluies.
Djula, c’est le premier nom de ma sœur. Ça veut dire boucle. Déjà petite, quand on lui a donné son nom, elle avait ces cheveux vifs, cuivrés, abondants et fiers, même bébé. Je dois être la seule à l’appeler comme ça, et je ne le fait pas toujours, jamais en public, mais elle n’a jamais cessé d’être Djula, au moins dans mes espoirs. Elle a coupé ses cheveux il y a une éternité.
Je pense qu’il s’est fait prendre par des pillards. Mokiv. Il devait imiter mon père, ou moi maintenant, passant de chameaux en chameaux, ou fermant la marche avec les bêtes jeunes ou alourdies par les marchandises. Une cible facile.
Je me souviens, que le soir où mes parents sont partis, pour essayer d’obtenir le retour de mon frère, Djula ne réalisait pas vraiment, et elle pépiait à propos de chose et d’autre.
Je pense qu’on ne lui avait pas tout dit. Juste de me protéger.
Elle leur en a toujours voulu. Elle s’en ai toujours voulu. Elle regrette de ne pas avoir été plus prête.
Ils ne sont jamais revenu, bien sur. Je ne sais même pas s’ils l’avait même envisagé, ou s’il se sont juste laissé prendre par le désert. Ils avait tout prévu en tout cas. Ils nous ont confiées à notre tante, Tihulesh.
Mais comme tout est flou dans mon esprit ! J’étais petite… Mais je sais que ça c’est passé comme ça. On me l’a raconté, à demi mot, ou plutôt on m’y a fait allusion, tout les jours. Mais dans le Rêve, dans mon long songe, ça ne se passait pas toujours comme ça. J’ai la sensation de les avoir connu.
Maman, Papa, Mokiv. (Erjah)
Mais je me heurte à la réalité. Ma sœur me le hurle.
Ma sœur. J’étais le bébé, elle m’aimait bien mais j’étais une morveuse pas très intéressante, et d’un coup j’avais à mes cotés une mère aigle, aiguë et mortelle et fidèle.
Nous dormions serrées ensemble dans un coin de la tente de ma tante.
Je réchauffait mes petites mains dans son cou. Une veine battait fort quand elle cauchemardait. Ses tendons et sa gorge se sont durcit, comme des cordes d’acier sous une étoffe de soie tendue. Elle n’aidait presque pas avec les chameaux, mais elle avait quand même toujours l’odeur du sang autour d'elle.
Elle se battait, toujours, mais bien moins que maintenant.
On aurait pu penser qu’elle était méchante avec moi, mais je pense que pour elle c’était de la douceur.
Je la défendrai toujours, du mieux que je le peut.
Je la défendait toujours. Contre notre tante par exemple. Elle était ravie que ma sœur soit à la fois si rebelle – elle pouvait la réprimander – mais aussi si peu ambitieuse, et désintéressée.
Elle voulait le troupeau. Il était à la famille de notre père, parce que ma mère était plutôt marchande, oratrice, presque diplomate. La branche paternelle de ma famille avait un intérêt assez faible dans le troupeau, et ils vieillissaient tous, de toute façon. Mais ils aidaient, ils avaient le savoir faire et le droit légal et légitime d’assurer la bonne marche des affaires jusqu’à ce que ma sœur soit en âge.
Mais ça ne s'est pas passé comme ça. Peut être que ma mère avait confiance en sa sœur, qui serai je pour la blâmer pour ça. Peut être qu'elle pensait que nos oncles étaient trop vieux.
Ma soeur reçu son deuxième nom, Imul, résistance peu de temps après la disparition de mes parents. A la foi une qualité : elle ne cédait pas au deuil, à la tristesse (mais elle se réfugiait dans la colère), mais aussi un obstacle : elle gênait l’ascension de notre tante.
Malgré un soutien relatif de la branche paternelle, notre tante a réussi à la faire déclarer inapte à prendre en charge le troupeau. Elle n'avait pas eu beaucoup de mal. Elle avait mangé son repas sacré à grande bouchées hargneuses, et son visage était tout congestionné, gonflé et noir de sang séché, encroûté de sable. Et elle n'était sans doute vraiment pas apte à prendre en charge une telle responsabilité.
Ça m’a frappé. Elle avait tant changé en quelque mois. L’énergique Djula a fini de s’effacer, elle a coupé ses cheveux, très court. Ils me piquait la joue dans mon sommeil. Imul. C’est connoté plutôt positivement, elle avait échappé de très peu au ‘Ghijol’ proposé par ma tante. Même sens, mais le plus légèrement péjoratif. Méprisant.
Moi, par contre, j’étais attentive. Pas vraiment docile, ma sœur me poussait à la rébellion contre ma tante. Mais j’aimais les chameaux. J’aimais mon métier. Je prend soin d’eux. De la naissance à la mort, parfois. Je fais de longues recommandations quand je les vends.
Alors il s’est passé quelque chose. J’allais avoir douze ans. Ma sœur dix huit. Je devenais responsable de mes actes, ma sœur adulte. Et je savais qu’a l’instant même ou Djula aurait son troisième prénom, ma tante la laisserai se débrouiller seule et nous séparerais. Elle prendrai le troupeau, Djula n'étant toujours pas fiable, et même à mes dix huit ans, en ma qualité de cadette, je doutais de pouvoir le récupérer. Il fallait que je fasse du bruit, et que j’agisse vite, comme un serpent.
Ma sœur se battait moins. Elle était gentille avec moi. Mais elle se détachait de presque toutes nos traditions, et ne s’occupait pas vraiment du troupeau. Elle s’occupait de moi par contre, parfois. Elle restait toujours trop longtemps dans un oasis. Je savais qu’elle retrouvait quelqu’un là-bas. Elle n’en parle pas, mais ce qui la rendait si heureuse la fait souffrir maintenant. Erjah. J'en parlerai plus tard.
Moi, on allait me donner mon deuxième prénom. Hwarr, fiable mais aussi rustique, rugueuse. Solide. Mon oncle préféré, Nililo l’a choisi pour moi. Il l’a murmuré à l’oreille du doyen, il me l’a raconté. C’est lui qui m’a aidé à faire la coiffure compliquée de sa famille, qui m’a aidé à enfiler la lourde tenue de cérémonie. Ma tante s’en était totalement désintéressée, occupée à être sure d’écarter ma sœur.
J’ai goûté au pain d’herbe-serpent avec recueillement, comme la coutume le voulait, mais la figure de notre animal protecteur n’était qu’en arrière plan. Mon animal, c’est, et ça a toujours été le chameaux.
Ma sœur n’était pas là, mais j’avais son accord.
Je faisais ça pour le troupeau, je reprenais ce qui me revenais de droit si ma sœur me le donnait.
Les genoux noueux.
Le pas régulier.
Les bosses riches d’eau et de graisse, confortable, le poil sable clair et les os épais.
Ma sœur est entrée en catastrophe par une fente de la tente, silencieuse sur le sable, discrète dans l’ombre, pour une fois. Mais moi, j’ai pu voir son sourire.
Je me suis dressée vers le Doyen, contre ma tante assise à ses cotés, et j’ai prit la parole.
« Moi, en ce jour de mes douze ans, Klog Hwarr Mu’Arjin, fille de Itu Galoof Jaer Mu’Arjin et Ofoli Daolil Shirya Mu’Jastih, sœur de Djula Imul Mu’Arjin, déclarée inapte à notre héritage avant l’âge adulte, réclame le droit qui m’est octroyé par ma naissance et mon dur labeur. Je réclame la garde de mon troupeau jusqu’à ce que ma sœur soit en âge de prendre une décision quand à son avenir. »
Le Doyen a incliné sa vieille tête. C’était le genre de litige qu’il réglait, mais pas toujours en même temps qu’une cérémonie plutôt religieuse. Mais le temps pressait, et par ce geste je rendais très clair jusqu’où je plaçait mon dévouement au cheptel. Ma tante a pâlit et ma sœur a fait un grand geste de victoire, quelque chose comme « Je suis fière de toi sœurette ». Nos oncles ont sourit. Nililo a murmuré quelque chose au Doyen et à ma sœur, qui s’est rassie correctement.
Mon cœur battait la chamade. Pas vite, mais fort, vigoureusement comme s’il se jetait devant moi pour combattre. Comme ma sœur, même si pour une fois, c’était moi qui était visible de tous, opposée contre une partie de ma famille. Le Doyen s’est levé.
« Jeune fille. Souviens toi de ce jour, car tes responsabilités au sein de ton clan prennent aujourd’hui, à cet instant, tout leur sens : nous avons besoin de ton troupeau, et même si ton geste est plein de la fougue de la jeunesse, tu as eu raison de réclamer ce qui t’as été enlevé. Puisse tu continuer à transmettre l’héritage de tes parents et le faire fructifier, pour ton bonheur, et celui du clan."
Mes oncles nous ont invités dans une grande tente, et nous avons fait la fête. Ma sœur allait repartir, retrouver ce qui la rendait heureuse dans son oasis, mais j’ai réussi à lui arracher la promesse de venir passer du temps avec moi dans quelques mois, parce que j’avais une surprise pour elle.
Ma tante nous a fermé sa porte, mais ce n’était pas inattendu.
J’ai hérité du manteau de mon père, maître du troupeau et il était si grand qu'il faisait presque une tente, quand je dormais contre un chameau. Je ne pouvais pas rester debout avec toutes les couches de fourrures lourdes sur le dos. J’aurai à en rajouter une moi aussi, avant de le transmettre au prochain maître du troupeau. Il sentait un peu le renfermé, parce que ma tante l’avait juste roulé en boule dans une caisse.
Nililo m’accueillait aussi. Je faisait ce qu’il ne pouvait plus faire avec ses doigts noueux, et sa vue obscurcie par un voile laiteux.
Il me complimentai toujours sur la vigueur de ma flamme, et quand je m’inquiétait de la sienne, faiblissante, il me disait qu’il me souhaitait la même vie que lui. Il me disait que ses articulations saillantes était apparues quand il avait appris à prendre le pas efficace du chameaux, et que sa cornée trouble le protégeait du soleil et du sable, comme une deuxième paupière.
Il m’apprenait beaucoup de choses, avec ses frères, et il m’a aidé à rétablir la surprise que je préparait pour ma sœur, et pour le clan tout entier.
Le troupeau était resplendissant. Un ans s’était écoulé, et je l’avais bien repris en main.
Le premier animal que j’ai tué par moi même, j’en ai offert une mesure de sang au Serpent, pour m’excuser de ne pas avoir été attentive pendant qu’on me nommait, et pour la conduite de ma sœur.
J’ai donné le reste du sang et un quartier de viande entier au Doyen, qui l’a mangé avec Nililo. Le reste est allé au clan. La viande était savoureuse sous mes dents.
Le voyage vers les montagnes avant la saison des tempêtes c’est passé presque sans un accroc. Avec Hullaz, la première chamelle de la nouvelle lignée que je mettais en place je galopai partout ou on avait besoin de moi, ou d’un chameau en plus. Elle était rapide, une des meilleurs montures du clan, et j’en était fière, mais elle était assez laide, je doit bien l’avouer. Son poil était si terne qu’il en était presque gris, et ses paupières avaient une forme étrange et disgracieuse. Mais même gravide comme elle l’était, c’était une championne.
Ma sœur montait avec moi sa monture habituelle, tout devant ou tout derrière. Elle avait l’air nostalgique et agitée. Elle ne parlait pas beaucoup.
Hullaz a mit bas dans les montagne. Son petit était vigoureux. J’espérais une fille, mais j’ai encore eu une grossesse à attendre avant de voir mon vœux s’exécuter et pouvoir fonder vraiment ma propre lignée. Mais c’était peut être une chance, car ça m’a donné du temps pour acheter un animal de très bonne qualité, à un autre éleveur, pour renouveler le sang. J’aurais peut être, dans mon jeune age, cédé à la précipitation si une fille était née de la première grossesse.
A notre retour dans le désert, tous était près. J’avais treize ans, et ma sœur allais en avoir dix huit.
Mais elle était absente. Dés notre sortie des montagnes elle était parti, et elle n’était pas revenu, pas encore. Une semaine avant la cérémonie, elle n’était toujours pas là. J’ai voulu tout annuler, mais le projet avait fuité, et tout le monde comptait sur moi.
Ma sœur est revenue, indifférente à mon inquiétude, l’avant vieille de son anniversaire. J’allais élever la voix, en arrivant à sa rencontre, mais elle n’était pas seule.
Cette nuit, nous avons dressé la tente familiale à coté de celle de Nililo. Il l’a attiré dans sa tente, me laissant seule avec l’inconnue. Ejrah.
Ma sœur ne m’en avait pas vraiment parlé, mais son existence était évidente.
Je lui ait sourit.
« Je suis contente de votre existence. » Elle a tourné la tête mais elle n’a pas répondu clairement.
« Vous la rendez heureuse » j’ai précisé, insisté.
« Oh… Je suppose que oui. Elle me rend très heureuse. » Elle avait une voix douce mais ferme, un peu intimidée.
« Alors, dites moi tout ! Nililo – c’est notre oncle, un de nos oncle – est en train de faire parler ma sœur, pour voir ce qu’il vont faire de vous sans doute, mais parle franchement ici aussi ! Je veux tout savoir ! » « S’il vous plaît » j’ai ajouté, réprimant mon enthousiasme.
« C’est à dire… Tu peux peut être commencer par me tutoyer. Adresse toi à moi comme tu t’adresserai à ma sœur, s’il te plaît » a-t-elle demandé.
J’ai acquiescé. J’ai appris qu’elle se nommait Ejrah, qu’elle été la fille d’une partenaire commerciale régulière de ma mère, et que ma sœur et elle était devenue proche, au fil de leur vie.
Ma sœur est rentré dans la tente plus calme qu’elle l’avait été depuis longtemps, un bras chargé par le costume de son passage à l’age adulte, l’autre soutenant Nililo. Le Doyen est entré derrière eux.
Ejrah l’a aidé à installer les vieux hommes confortablement.
Elles finirent au centre de la petite pièce, tremblantes, accrochées l’une à l’autre, mais le Doyen à donnés son approbation, et Nililo son soutien au nom de la famille de mon père. J’ai fait un grand sourire brillant qui voulait dire « Je suis fière de toi sœurette » et Nililo m’a fait un signe de tête, alors je lui ai bredouillé que bien sur qu’elles étaient les bienvenues, que mes montures étaient les leurs et ma tente grande ouverte.
Ma sœur a reçu son troisième nom, et j’aurai souhaité qu’il lui corresponde moins bien, car il sonne maintenant comme un présage funèbre.
Sh’yeh. Tranchante.
A dix huit ans, elle était affûtée comme une lame, et ça se voyait. Elle était à peine plus grande que moi, et plus fine. Ses mains n’avait pas les mêmes callosités que les mienne. On pouvait y voir la trace de sa lame, là ou mes larges mains étaient durcies par la corde et le fourrage. Ses cheveux étaient presque roux et ses yeux fiers. Mais elle était heureuse.
Le soir même, nous avons fait une grande fête. J’ai épuisé une bonne moitié de mes meilleurs combustibles dans les grands feux qui ont brûlés toute la nuit. Et à l’aube, à l’aube je lui ait montré ma surprise, ma fierté. La première course de chameaux depuis la mort de notre grand-mère.
J’avais balisé le chemin durant la nuit. Dans la fraîche rosée de l’aube, les bornes de bois et de tissu brillait sous l’annonce du soleil.
J’avais apprêté Hullaz pour ma sœur. Elle était petite et légère, sa monture serait la première d’une lignée légendaire, je lui confiais presque une promesse de victoire. Elle m’a enlacé, Ejrah lui a sourit, et elle a enfourché la chamelle grise.
Les cavaliers se sont rangés. Je suis monté en haut d’une dune, soutenant Nililo, suivi par le Doyen et les reste de mes oncles.
J’ai tendu le foulard rouge qui devait indiquer le départ au Doyen, mais il me l’a redonné.
« C’est ton labeur. Mais je suis heureux de voir que j’ai eu raison de te confier ce troupeau si important, jeune Hwarr. »
J’ai déglutit et j’ai soigneusement déplié le foulard. Je l’ai agité haut au dessus de ma tête, et je l’ai lâché, consciente de reproduire l’exact même geste que celui que ma grand-mère avait accompli, des années auparavant.
Djula, Sh’yeh, s’est élancée sur Hullaz. Un nuage de poussière c’est élevé alors qu’elle et les autres concurrents disparaissaient derrière la dune.
Hullaz a gagné, et tout le monde nous a félicité, moi et ma sœur. Erjah est passé presque inaperçue, et en a semblé très heureuse.
Erjah vivait avec Djula, dans une tente plantée proche de la mienne, pas très loin de celle de Nililo.
L’adaptation était difficile pour la citadine, parfois, mais elles faisaient ça avec ma sœur. J’étais contente qu’elle soit là, parce que sans elle, sa nature belliqueuse, sa rancœur l’aurait entraînée bien plus loin.
J’avais raison, bien sur.
Mais nous avons eu encore quelques années heureuses avant le Sommeil.
Ma sœur serait sans doute partie combattre si Ejrah n’était pas la pour la retenir.
Elles se sont battus une fois. Sans doute plus d’une fois d’ailleurs, mais je les ai vu que cette fois là. La sauvagerie était toujours prête à affleurer chez ma sœur, même ses gestes les plus doux en était entachés, mais Ejrah était plus forte qu’elle, et au moins aussi sauvage, sous ses dehors sages. C’était surprenant, mais dans cette période leur relation a connu des moments un peux tumultueux.
J’accueillais l’une et l’autre dans ma tente quand elles étaient trop fâchées, mais elles se retrouvaient toujours dans la nuit ou le lendemain.
Mais la guerre était une inquiétude, la rancœur depuis longtemps enfouie dans ma sœur était une chose, mais le Sommeil en était une autre.
La décision à plongé ma sœur dans le désespoir. Ejrah était plus calme et silencieuse encore que d’habitude.
Djula s’est mise à partir pendant de longues heures. Ejrah s’inquiétait, se mit à me suivre moi et Nililo dans de menues tâches, ou même dans des travaux de grande ampleur. Elle avait une efficacité à l’aiguille que je n’ai jamais pu égaler, et elle a très vite pris le coup pour porter les lourds paquets jusque sur les chameaux sans se casser le dos, et elle assistait à toute mes assemblées avec Nililo et mes autres oncles, quand je tenait le registre des mâles reproducteurs et des naissances, et où je décidai de l’avenir de ma lignée de chameaux. Je les voulais surtout rapides, et résistants, mais on m’assurait qu’il leur fallait aussi des qualités esthétique, sinon je ne pourrai pas les vendre et donc entretenir la lignée. Je gardai aussi une large part d’animaux plus robustes, qui ne devait pas s’écarter du clan, pour transporter les marchandises.
Mais Ejrah avait beau être là, et efficace, une part de son esprit était doublement préoccupée. Par le Sommeil, qui avait été décidé, mais aussi par le comportement de Djula. Enfin, elle se faisait plus volontiers appeler Sh’yeh à cette époque.
Elle errait dans le désert, et elle ramenait des serpents.
Je ne devrai pas dire ça, mais j’éprouve plus d’appréhension que de respect pour notre animal totem. C’est comme les mouches, il faut toujours s’assurer de les garder éloignés du bétail. Et puis ils sont la manifestation de notre divinité !
Ejrah en avait peur, vraiment, elle, quand Djula les saisissait à main nu et les rapprochait d’elle. Elle tachait de ne pas le montrer, mais c’était quand même tout à fait visible.
Je pense que Djula voulait qu’un animal la choisissent – elle ramenait des serpents pâles, aussi blancs que possible je suppose.
A mon avis, il ne s’est jamais rien passé, mais après tout mes dons magiques et religieux sont assez faibles. Mon domaine c’est les chameaux, c’est tout.
Ma sœur avait un don plus fort, et elle jurait que quelque chose se passait.
C’est possible mais ça n’a pas suffit.
(Dans le Rêve, elle était là. Ejrah, avec des serpents immaculés)
Nous arrivions dans les premiers contreforts rocheux, et aucun miracle ne s’était produit.
Djula, Sh’yeh m’a prit à part à l’ombre d’une roche sous le soleil dur d’une journée de beau temps, au rares bourrasques de vent violent et de sable tranchant. Ejrah gardait le troupeau et prenait soin de Nililo.
« Je pense que je vais partir. Ne pas aller dans le sanctuaire. On va s’enfuir. Ejrah, Ejrah elle l’a fait pour moi… Elle, je. » elle a détourné la tête. Je ne pouvait voir que les tendons et les veines – comme de l’acier sous du velours, le sang séché sous le soleil – dans sa nuque.
« Tu ne peux pas faire ça » je me suis étouffée.
« Ah, tu voudrais m’en empêcher ?! C’est parce que c’est une citadine, l’ennemi, et qu’elle n’a pas les faveurs d’un foutu serpent ? Qui tu es pour m’en empêcher, elle, elle est tout !! » Le vent sifflant a dispersé ses cris impies, et a étalé mes larmes.
« C’est vrai, je ne suis personne. Juste la petite Hwarr. Klog. Ta sœur. » J’ai laissé échappé entre mes dents. Sh’yeh s’est assise, effondrée, dos à moi, scrutant le désert entre ses doigts.
« C’est injuste » a-t-elle murmuré.
« Oui » Je me suis assise à ces cotés. Je ne savais pas à quelle point.
« Mais c’est juste… Je pense que tu ne peux pas faire ça. Physiquement. L’idée ne me viendrai même pas d’essayer de te forcer à faire quelque chose de toute façon... » j’ai dit, si songeuse que je n’étais presque pas amère. Je ne voulais pas qu’elle parte.
« Comment ça ? » Elle m’a regardé avec des yeux vides, ouvert sur l’infini. Elle les avait d’un vert vif normalement, plus vif que les miens, mais aujourd’hui ils étaient rouges de sang éclatés et ternes comme les pupilles aveugles de Nililo.
« C’est la saison des tempêtes. Hors du sanctuaire, vous ne survivez juste pas. Dans le sanctuaire… Dans le sanctuaire, personne ne sait ce qu’il va s’y passer. »
« J’ai voulu un miracle Klog, j’ai voulu un miracle. Elle est aussi Serpent que toi, elle est même plus dans le clan que moi... » a-t-elle sangloté.
« Peut être qu’il n’y a pas besoin. Elle a été acceptée par le Doyen, par notre famille il y a bien longtemps. Le clan l’aime. » Ma voix était distante, comme détachée de moi. Mon cœur était entourée d’une sensation bizarre, tiré comme du sucre chaud, prés à se rompre, mais enveloppé dans du coton. Inaccessible et douloureux. Ma sœur. Elle ne pleurait pas. Elle était toute d’acier et de sang noir, épais comme l’huile. Le sang dense des chameaux.
Mais pas aujourd’hui. Sous cette corniche de roche sombre, étouffée par les crissement du sable, un chagrin limpide était versé.
Nous étions si proche du sanctuaire ; mon cœur était si proche du point de rupture.
Ejrah a fini par trancher. Tremblante, elle a imposé à Djula de suivre son peuple. Elle mettrait sa foi dans le Serpent.
Encapuchonnée, elle est rentrée dignement dans le sanctuaire . Les autres saisons des tempêtes, elle n’avait pas pénétré aussi loin dans les terre sacrées. Elle aurait bien put, elle qui faisait bien attention à respecter nos coutumes, à ne jamais jurer.
Ma sœur l’a enlacée, contre un mur. Leur yeux était clos, et j’ai vu ma sœur prier fiévreusement. Elle ne pensais certainement pas à notre peuple.
Elle aurait peut être du, qui sait.
J’ai pensé à mon troupeau, que j’avais installé dans une grotte vaste, avec tout le fourrage que j’avais. Une rivière claire y coulait.
Nililo a vite serré ma main, ma sœur a laissé échapper un bruit étranglé, et
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Nous avons une grande différence d’age. Six ans. Mais je ne suis pas arrivé si tard que ça, par accident alors que mes parents ne voulait plus d’enfants par exemple.
En fait, j’avais un grand frère. Il s’appelait Mokiv, Ocre, et il était de trois ans mon aîné. Je n’en n’ai presque aucun souvenir, malheureusement.
Je me rappelle vaguement de son existence… Du bonheur vague de ma toute petite enfance. C’était un sentiment tenace, dans le Rêve, là ou rien n’avait besoin d’être précis pour exister.
Oui, j’éprouve le besoin de mettre une majuscule à Rêve. Il est pour moi aussi, plus important que le ‘Sommeil’ à travers lequel sont passé tout les nomades. Mais j’en parlerai plus tard. Maintenant, je dois parler de ma sœur.
Mon frère, Mokiv. Je n’ai jamais vraiment su ce qui s’est passé exactement. J’avais six ans révolus, et Djula un peu moins de douze. On revenait des montagnes après la saison des pluies.
Djula, c’est le premier nom de ma sœur. Ça veut dire boucle. Déjà petite, quand on lui a donné son nom, elle avait ces cheveux vifs, cuivrés, abondants et fiers, même bébé. Je dois être la seule à l’appeler comme ça, et je ne le fait pas toujours, jamais en public, mais elle n’a jamais cessé d’être Djula, au moins dans mes espoirs. Elle a coupé ses cheveux il y a une éternité.
Je pense qu’il s’est fait prendre par des pillards. Mokiv. Il devait imiter mon père, ou moi maintenant, passant de chameaux en chameaux, ou fermant la marche avec les bêtes jeunes ou alourdies par les marchandises. Une cible facile.
Je me souviens, que le soir où mes parents sont partis, pour essayer d’obtenir le retour de mon frère, Djula ne réalisait pas vraiment, et elle pépiait à propos de chose et d’autre.
Je pense qu’on ne lui avait pas tout dit. Juste de me protéger.
Elle leur en a toujours voulu. Elle s’en ai toujours voulu. Elle regrette de ne pas avoir été plus prête.
Ils ne sont jamais revenu, bien sur. Je ne sais même pas s’ils l’avait même envisagé, ou s’il se sont juste laissé prendre par le désert. Ils avait tout prévu en tout cas. Ils nous ont confiées à notre tante, Tihulesh.
Mais comme tout est flou dans mon esprit ! J’étais petite… Mais je sais que ça c’est passé comme ça. On me l’a raconté, à demi mot, ou plutôt on m’y a fait allusion, tout les jours. Mais dans le Rêve, dans mon long songe, ça ne se passait pas toujours comme ça. J’ai la sensation de les avoir connu.
Maman, Papa, Mokiv. (Erjah)
Mais je me heurte à la réalité. Ma sœur me le hurle.
Ma sœur. J’étais le bébé, elle m’aimait bien mais j’étais une morveuse pas très intéressante, et d’un coup j’avais à mes cotés une mère aigle, aiguë et mortelle et fidèle.
Nous dormions serrées ensemble dans un coin de la tente de ma tante.
Je réchauffait mes petites mains dans son cou. Une veine battait fort quand elle cauchemardait. Ses tendons et sa gorge se sont durcit, comme des cordes d’acier sous une étoffe de soie tendue. Elle n’aidait presque pas avec les chameaux, mais elle avait quand même toujours l’odeur du sang autour d'elle.
Elle se battait, toujours, mais bien moins que maintenant.
On aurait pu penser qu’elle était méchante avec moi, mais je pense que pour elle c’était de la douceur.
Je la défendrai toujours, du mieux que je le peut.
Je la défendait toujours. Contre notre tante par exemple. Elle était ravie que ma sœur soit à la fois si rebelle – elle pouvait la réprimander – mais aussi si peu ambitieuse, et désintéressée.
Elle voulait le troupeau. Il était à la famille de notre père, parce que ma mère était plutôt marchande, oratrice, presque diplomate. La branche paternelle de ma famille avait un intérêt assez faible dans le troupeau, et ils vieillissaient tous, de toute façon. Mais ils aidaient, ils avaient le savoir faire et le droit légal et légitime d’assurer la bonne marche des affaires jusqu’à ce que ma sœur soit en âge.
Mais ça ne s'est pas passé comme ça. Peut être que ma mère avait confiance en sa sœur, qui serai je pour la blâmer pour ça. Peut être qu'elle pensait que nos oncles étaient trop vieux.
Ma soeur reçu son deuxième nom, Imul, résistance peu de temps après la disparition de mes parents. A la foi une qualité : elle ne cédait pas au deuil, à la tristesse (mais elle se réfugiait dans la colère), mais aussi un obstacle : elle gênait l’ascension de notre tante.
Malgré un soutien relatif de la branche paternelle, notre tante a réussi à la faire déclarer inapte à prendre en charge le troupeau. Elle n'avait pas eu beaucoup de mal. Elle avait mangé son repas sacré à grande bouchées hargneuses, et son visage était tout congestionné, gonflé et noir de sang séché, encroûté de sable. Et elle n'était sans doute vraiment pas apte à prendre en charge une telle responsabilité.
Ça m’a frappé. Elle avait tant changé en quelque mois. L’énergique Djula a fini de s’effacer, elle a coupé ses cheveux, très court. Ils me piquait la joue dans mon sommeil. Imul. C’est connoté plutôt positivement, elle avait échappé de très peu au ‘Ghijol’ proposé par ma tante. Même sens, mais le plus légèrement péjoratif. Méprisant.
Moi, par contre, j’étais attentive. Pas vraiment docile, ma sœur me poussait à la rébellion contre ma tante. Mais j’aimais les chameaux. J’aimais mon métier. Je prend soin d’eux. De la naissance à la mort, parfois. Je fais de longues recommandations quand je les vends.
Alors il s’est passé quelque chose. J’allais avoir douze ans. Ma sœur dix huit. Je devenais responsable de mes actes, ma sœur adulte. Et je savais qu’a l’instant même ou Djula aurait son troisième prénom, ma tante la laisserai se débrouiller seule et nous séparerais. Elle prendrai le troupeau, Djula n'étant toujours pas fiable, et même à mes dix huit ans, en ma qualité de cadette, je doutais de pouvoir le récupérer. Il fallait que je fasse du bruit, et que j’agisse vite, comme un serpent.
Ma sœur se battait moins. Elle était gentille avec moi. Mais elle se détachait de presque toutes nos traditions, et ne s’occupait pas vraiment du troupeau. Elle s’occupait de moi par contre, parfois. Elle restait toujours trop longtemps dans un oasis. Je savais qu’elle retrouvait quelqu’un là-bas. Elle n’en parle pas, mais ce qui la rendait si heureuse la fait souffrir maintenant. Erjah. J'en parlerai plus tard.
Moi, on allait me donner mon deuxième prénom. Hwarr, fiable mais aussi rustique, rugueuse. Solide. Mon oncle préféré, Nililo l’a choisi pour moi. Il l’a murmuré à l’oreille du doyen, il me l’a raconté. C’est lui qui m’a aidé à faire la coiffure compliquée de sa famille, qui m’a aidé à enfiler la lourde tenue de cérémonie. Ma tante s’en était totalement désintéressée, occupée à être sure d’écarter ma sœur.
J’ai goûté au pain d’herbe-serpent avec recueillement, comme la coutume le voulait, mais la figure de notre animal protecteur n’était qu’en arrière plan. Mon animal, c’est, et ça a toujours été le chameaux.
Ma sœur n’était pas là, mais j’avais son accord.
Je faisais ça pour le troupeau, je reprenais ce qui me revenais de droit si ma sœur me le donnait.
Les genoux noueux.
Le pas régulier.
Les bosses riches d’eau et de graisse, confortable, le poil sable clair et les os épais.
Ma sœur est entrée en catastrophe par une fente de la tente, silencieuse sur le sable, discrète dans l’ombre, pour une fois. Mais moi, j’ai pu voir son sourire.
Je me suis dressée vers le Doyen, contre ma tante assise à ses cotés, et j’ai prit la parole.
« Moi, en ce jour de mes douze ans, Klog Hwarr Mu’Arjin, fille de Itu Galoof Jaer Mu’Arjin et Ofoli Daolil Shirya Mu’Jastih, sœur de Djula Imul Mu’Arjin, déclarée inapte à notre héritage avant l’âge adulte, réclame le droit qui m’est octroyé par ma naissance et mon dur labeur. Je réclame la garde de mon troupeau jusqu’à ce que ma sœur soit en âge de prendre une décision quand à son avenir. »
Le Doyen a incliné sa vieille tête. C’était le genre de litige qu’il réglait, mais pas toujours en même temps qu’une cérémonie plutôt religieuse. Mais le temps pressait, et par ce geste je rendais très clair jusqu’où je plaçait mon dévouement au cheptel. Ma tante a pâlit et ma sœur a fait un grand geste de victoire, quelque chose comme « Je suis fière de toi sœurette ». Nos oncles ont sourit. Nililo a murmuré quelque chose au Doyen et à ma sœur, qui s’est rassie correctement.
Mon cœur battait la chamade. Pas vite, mais fort, vigoureusement comme s’il se jetait devant moi pour combattre. Comme ma sœur, même si pour une fois, c’était moi qui était visible de tous, opposée contre une partie de ma famille. Le Doyen s’est levé.
« Jeune fille. Souviens toi de ce jour, car tes responsabilités au sein de ton clan prennent aujourd’hui, à cet instant, tout leur sens : nous avons besoin de ton troupeau, et même si ton geste est plein de la fougue de la jeunesse, tu as eu raison de réclamer ce qui t’as été enlevé. Puisse tu continuer à transmettre l’héritage de tes parents et le faire fructifier, pour ton bonheur, et celui du clan."
Mes oncles nous ont invités dans une grande tente, et nous avons fait la fête. Ma sœur allait repartir, retrouver ce qui la rendait heureuse dans son oasis, mais j’ai réussi à lui arracher la promesse de venir passer du temps avec moi dans quelques mois, parce que j’avais une surprise pour elle.
Ma tante nous a fermé sa porte, mais ce n’était pas inattendu.
J’ai hérité du manteau de mon père, maître du troupeau et il était si grand qu'il faisait presque une tente, quand je dormais contre un chameau. Je ne pouvais pas rester debout avec toutes les couches de fourrures lourdes sur le dos. J’aurai à en rajouter une moi aussi, avant de le transmettre au prochain maître du troupeau. Il sentait un peu le renfermé, parce que ma tante l’avait juste roulé en boule dans une caisse.
Nililo m’accueillait aussi. Je faisait ce qu’il ne pouvait plus faire avec ses doigts noueux, et sa vue obscurcie par un voile laiteux.
Il me complimentai toujours sur la vigueur de ma flamme, et quand je m’inquiétait de la sienne, faiblissante, il me disait qu’il me souhaitait la même vie que lui. Il me disait que ses articulations saillantes était apparues quand il avait appris à prendre le pas efficace du chameaux, et que sa cornée trouble le protégeait du soleil et du sable, comme une deuxième paupière.
Il m’apprenait beaucoup de choses, avec ses frères, et il m’a aidé à rétablir la surprise que je préparait pour ma sœur, et pour le clan tout entier.
Le troupeau était resplendissant. Un ans s’était écoulé, et je l’avais bien repris en main.
Le premier animal que j’ai tué par moi même, j’en ai offert une mesure de sang au Serpent, pour m’excuser de ne pas avoir été attentive pendant qu’on me nommait, et pour la conduite de ma sœur.
J’ai donné le reste du sang et un quartier de viande entier au Doyen, qui l’a mangé avec Nililo. Le reste est allé au clan. La viande était savoureuse sous mes dents.
Le voyage vers les montagnes avant la saison des tempêtes c’est passé presque sans un accroc. Avec Hullaz, la première chamelle de la nouvelle lignée que je mettais en place je galopai partout ou on avait besoin de moi, ou d’un chameau en plus. Elle était rapide, une des meilleurs montures du clan, et j’en était fière, mais elle était assez laide, je doit bien l’avouer. Son poil était si terne qu’il en était presque gris, et ses paupières avaient une forme étrange et disgracieuse. Mais même gravide comme elle l’était, c’était une championne.
Ma sœur montait avec moi sa monture habituelle, tout devant ou tout derrière. Elle avait l’air nostalgique et agitée. Elle ne parlait pas beaucoup.
Hullaz a mit bas dans les montagne. Son petit était vigoureux. J’espérais une fille, mais j’ai encore eu une grossesse à attendre avant de voir mon vœux s’exécuter et pouvoir fonder vraiment ma propre lignée. Mais c’était peut être une chance, car ça m’a donné du temps pour acheter un animal de très bonne qualité, à un autre éleveur, pour renouveler le sang. J’aurais peut être, dans mon jeune age, cédé à la précipitation si une fille était née de la première grossesse.
A notre retour dans le désert, tous était près. J’avais treize ans, et ma sœur allais en avoir dix huit.
Mais elle était absente. Dés notre sortie des montagnes elle était parti, et elle n’était pas revenu, pas encore. Une semaine avant la cérémonie, elle n’était toujours pas là. J’ai voulu tout annuler, mais le projet avait fuité, et tout le monde comptait sur moi.
Ma sœur est revenue, indifférente à mon inquiétude, l’avant vieille de son anniversaire. J’allais élever la voix, en arrivant à sa rencontre, mais elle n’était pas seule.
Cette nuit, nous avons dressé la tente familiale à coté de celle de Nililo. Il l’a attiré dans sa tente, me laissant seule avec l’inconnue. Ejrah.
Ma sœur ne m’en avait pas vraiment parlé, mais son existence était évidente.
Je lui ait sourit.
« Je suis contente de votre existence. » Elle a tourné la tête mais elle n’a pas répondu clairement.
« Vous la rendez heureuse » j’ai précisé, insisté.
« Oh… Je suppose que oui. Elle me rend très heureuse. » Elle avait une voix douce mais ferme, un peu intimidée.
« Alors, dites moi tout ! Nililo – c’est notre oncle, un de nos oncle – est en train de faire parler ma sœur, pour voir ce qu’il vont faire de vous sans doute, mais parle franchement ici aussi ! Je veux tout savoir ! » « S’il vous plaît » j’ai ajouté, réprimant mon enthousiasme.
« C’est à dire… Tu peux peut être commencer par me tutoyer. Adresse toi à moi comme tu t’adresserai à ma sœur, s’il te plaît » a-t-elle demandé.
J’ai acquiescé. J’ai appris qu’elle se nommait Ejrah, qu’elle été la fille d’une partenaire commerciale régulière de ma mère, et que ma sœur et elle était devenue proche, au fil de leur vie.
Ma sœur est rentré dans la tente plus calme qu’elle l’avait été depuis longtemps, un bras chargé par le costume de son passage à l’age adulte, l’autre soutenant Nililo. Le Doyen est entré derrière eux.
Ejrah l’a aidé à installer les vieux hommes confortablement.
Elles finirent au centre de la petite pièce, tremblantes, accrochées l’une à l’autre, mais le Doyen à donnés son approbation, et Nililo son soutien au nom de la famille de mon père. J’ai fait un grand sourire brillant qui voulait dire « Je suis fière de toi sœurette » et Nililo m’a fait un signe de tête, alors je lui ai bredouillé que bien sur qu’elles étaient les bienvenues, que mes montures étaient les leurs et ma tente grande ouverte.
Ma sœur a reçu son troisième nom, et j’aurai souhaité qu’il lui corresponde moins bien, car il sonne maintenant comme un présage funèbre.
Sh’yeh. Tranchante.
A dix huit ans, elle était affûtée comme une lame, et ça se voyait. Elle était à peine plus grande que moi, et plus fine. Ses mains n’avait pas les mêmes callosités que les mienne. On pouvait y voir la trace de sa lame, là ou mes larges mains étaient durcies par la corde et le fourrage. Ses cheveux étaient presque roux et ses yeux fiers. Mais elle était heureuse.
Le soir même, nous avons fait une grande fête. J’ai épuisé une bonne moitié de mes meilleurs combustibles dans les grands feux qui ont brûlés toute la nuit. Et à l’aube, à l’aube je lui ait montré ma surprise, ma fierté. La première course de chameaux depuis la mort de notre grand-mère.
J’avais balisé le chemin durant la nuit. Dans la fraîche rosée de l’aube, les bornes de bois et de tissu brillait sous l’annonce du soleil.
J’avais apprêté Hullaz pour ma sœur. Elle était petite et légère, sa monture serait la première d’une lignée légendaire, je lui confiais presque une promesse de victoire. Elle m’a enlacé, Ejrah lui a sourit, et elle a enfourché la chamelle grise.
Les cavaliers se sont rangés. Je suis monté en haut d’une dune, soutenant Nililo, suivi par le Doyen et les reste de mes oncles.
J’ai tendu le foulard rouge qui devait indiquer le départ au Doyen, mais il me l’a redonné.
« C’est ton labeur. Mais je suis heureux de voir que j’ai eu raison de te confier ce troupeau si important, jeune Hwarr. »
J’ai déglutit et j’ai soigneusement déplié le foulard. Je l’ai agité haut au dessus de ma tête, et je l’ai lâché, consciente de reproduire l’exact même geste que celui que ma grand-mère avait accompli, des années auparavant.
Djula, Sh’yeh, s’est élancée sur Hullaz. Un nuage de poussière c’est élevé alors qu’elle et les autres concurrents disparaissaient derrière la dune.
Hullaz a gagné, et tout le monde nous a félicité, moi et ma sœur. Erjah est passé presque inaperçue, et en a semblé très heureuse.
Erjah vivait avec Djula, dans une tente plantée proche de la mienne, pas très loin de celle de Nililo.
L’adaptation était difficile pour la citadine, parfois, mais elles faisaient ça avec ma sœur. J’étais contente qu’elle soit là, parce que sans elle, sa nature belliqueuse, sa rancœur l’aurait entraînée bien plus loin.
J’avais raison, bien sur.
Mais nous avons eu encore quelques années heureuses avant le Sommeil.
Ma sœur serait sans doute partie combattre si Ejrah n’était pas la pour la retenir.
Elles se sont battus une fois. Sans doute plus d’une fois d’ailleurs, mais je les ai vu que cette fois là. La sauvagerie était toujours prête à affleurer chez ma sœur, même ses gestes les plus doux en était entachés, mais Ejrah était plus forte qu’elle, et au moins aussi sauvage, sous ses dehors sages. C’était surprenant, mais dans cette période leur relation a connu des moments un peux tumultueux.
J’accueillais l’une et l’autre dans ma tente quand elles étaient trop fâchées, mais elles se retrouvaient toujours dans la nuit ou le lendemain.
Mais la guerre était une inquiétude, la rancœur depuis longtemps enfouie dans ma sœur était une chose, mais le Sommeil en était une autre.
La décision à plongé ma sœur dans le désespoir. Ejrah était plus calme et silencieuse encore que d’habitude.
Djula s’est mise à partir pendant de longues heures. Ejrah s’inquiétait, se mit à me suivre moi et Nililo dans de menues tâches, ou même dans des travaux de grande ampleur. Elle avait une efficacité à l’aiguille que je n’ai jamais pu égaler, et elle a très vite pris le coup pour porter les lourds paquets jusque sur les chameaux sans se casser le dos, et elle assistait à toute mes assemblées avec Nililo et mes autres oncles, quand je tenait le registre des mâles reproducteurs et des naissances, et où je décidai de l’avenir de ma lignée de chameaux. Je les voulais surtout rapides, et résistants, mais on m’assurait qu’il leur fallait aussi des qualités esthétique, sinon je ne pourrai pas les vendre et donc entretenir la lignée. Je gardai aussi une large part d’animaux plus robustes, qui ne devait pas s’écarter du clan, pour transporter les marchandises.
Mais Ejrah avait beau être là, et efficace, une part de son esprit était doublement préoccupée. Par le Sommeil, qui avait été décidé, mais aussi par le comportement de Djula. Enfin, elle se faisait plus volontiers appeler Sh’yeh à cette époque.
Elle errait dans le désert, et elle ramenait des serpents.
Je ne devrai pas dire ça, mais j’éprouve plus d’appréhension que de respect pour notre animal totem. C’est comme les mouches, il faut toujours s’assurer de les garder éloignés du bétail. Et puis ils sont la manifestation de notre divinité !
Ejrah en avait peur, vraiment, elle, quand Djula les saisissait à main nu et les rapprochait d’elle. Elle tachait de ne pas le montrer, mais c’était quand même tout à fait visible.
Je pense que Djula voulait qu’un animal la choisissent – elle ramenait des serpents pâles, aussi blancs que possible je suppose.
A mon avis, il ne s’est jamais rien passé, mais après tout mes dons magiques et religieux sont assez faibles. Mon domaine c’est les chameaux, c’est tout.
Ma sœur avait un don plus fort, et elle jurait que quelque chose se passait.
C’est possible mais ça n’a pas suffit.
(Dans le Rêve, elle était là. Ejrah, avec des serpents immaculés)
Nous arrivions dans les premiers contreforts rocheux, et aucun miracle ne s’était produit.
Djula, Sh’yeh m’a prit à part à l’ombre d’une roche sous le soleil dur d’une journée de beau temps, au rares bourrasques de vent violent et de sable tranchant. Ejrah gardait le troupeau et prenait soin de Nililo.
« Je pense que je vais partir. Ne pas aller dans le sanctuaire. On va s’enfuir. Ejrah, Ejrah elle l’a fait pour moi… Elle, je. » elle a détourné la tête. Je ne pouvait voir que les tendons et les veines – comme de l’acier sous du velours, le sang séché sous le soleil – dans sa nuque.
« Tu ne peux pas faire ça » je me suis étouffée.
« Ah, tu voudrais m’en empêcher ?! C’est parce que c’est une citadine, l’ennemi, et qu’elle n’a pas les faveurs d’un foutu serpent ? Qui tu es pour m’en empêcher, elle, elle est tout !! » Le vent sifflant a dispersé ses cris impies, et a étalé mes larmes.
« C’est vrai, je ne suis personne. Juste la petite Hwarr. Klog. Ta sœur. » J’ai laissé échappé entre mes dents. Sh’yeh s’est assise, effondrée, dos à moi, scrutant le désert entre ses doigts.
« C’est injuste » a-t-elle murmuré.
« Oui » Je me suis assise à ces cotés. Je ne savais pas à quelle point.
« Mais c’est juste… Je pense que tu ne peux pas faire ça. Physiquement. L’idée ne me viendrai même pas d’essayer de te forcer à faire quelque chose de toute façon... » j’ai dit, si songeuse que je n’étais presque pas amère. Je ne voulais pas qu’elle parte.
« Comment ça ? » Elle m’a regardé avec des yeux vides, ouvert sur l’infini. Elle les avait d’un vert vif normalement, plus vif que les miens, mais aujourd’hui ils étaient rouges de sang éclatés et ternes comme les pupilles aveugles de Nililo.
« C’est la saison des tempêtes. Hors du sanctuaire, vous ne survivez juste pas. Dans le sanctuaire… Dans le sanctuaire, personne ne sait ce qu’il va s’y passer. »
« J’ai voulu un miracle Klog, j’ai voulu un miracle. Elle est aussi Serpent que toi, elle est même plus dans le clan que moi... » a-t-elle sangloté.
« Peut être qu’il n’y a pas besoin. Elle a été acceptée par le Doyen, par notre famille il y a bien longtemps. Le clan l’aime. » Ma voix était distante, comme détachée de moi. Mon cœur était entourée d’une sensation bizarre, tiré comme du sucre chaud, prés à se rompre, mais enveloppé dans du coton. Inaccessible et douloureux. Ma sœur. Elle ne pleurait pas. Elle était toute d’acier et de sang noir, épais comme l’huile. Le sang dense des chameaux.
Mais pas aujourd’hui. Sous cette corniche de roche sombre, étouffée par les crissement du sable, un chagrin limpide était versé.
Nous étions si proche du sanctuaire ; mon cœur était si proche du point de rupture.
Ejrah a fini par trancher. Tremblante, elle a imposé à Djula de suivre son peuple. Elle mettrait sa foi dans le Serpent.
Encapuchonnée, elle est rentrée dignement dans le sanctuaire . Les autres saisons des tempêtes, elle n’avait pas pénétré aussi loin dans les terre sacrées. Elle aurait bien put, elle qui faisait bien attention à respecter nos coutumes, à ne jamais jurer.
Ma sœur l’a enlacée, contre un mur. Leur yeux était clos, et j’ai vu ma sœur prier fiévreusement. Elle ne pensais certainement pas à notre peuple.
Elle aurait peut être du, qui sait.
J’ai pensé à mon troupeau, que j’avais installé dans une grotte vaste, avec tout le fourrage que j’avais. Une rivière claire y coulait.
Nililo a vite serré ma main, ma sœur a laissé échapper un bruit étranglé, et
j’ai
glissé
dans
le
Sommeil.
glissé
dans
le
Sommeil.
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L'histoire de ma vie
HRP
Dans la réalité je suis...
► Pseudo(s) fréquent(s): Tinwe, Aluukin ^^
► Tu as quel âge? Un an, oh mon dieu presque deux ans de plus que la dernière fois oo
► Tu nous as trouvé où ? Dans mon historique
► Est-ce que c'est ta première inscription sur un forum RPG? No-pe
► Comment tu trouves le forum? A tomber
► T'as un autre compte? Lequel? Kal Lulo !
► T'as pas un truc à nous dire hein? Je vous naime très fort (et ahhahahahah je vous jure j'ai essayé d'être concise je suis désolée, mais voilà ce qui arrive quand je laisse trop trainer une idée de DC désolée !!)
► Code du règlement: MANGÉ AVEC AMOUR PAR TON ÉPOUX CHÉRIIIIIIIIIIII. *Q*' (et c'est vrai que c'est hyper classe **) Merci beaucoup de m'avoir aidée à retrouver la page C'est un plaisir, ma fiancée d'amour, toujours. O
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Code de Frosty Blue de Never Utopia
Dernière édition par Klog Mu'Arjin le Dim 25 Juin - 19:59, édité 33 fois