- Hirat, lâche cette gourde tout de suite où je te promet que tu vas faire ma connaissance de beaucoup plus près !
Tsss. Ne perdant pas de vue le blanc bec, elle serra le poing, se jurant de lui coller une bonne raclée dès leur retour à 1400. Pour l’instant, ils avaient d’autres préoccupations, et elle avait besoin d’une équipe en bon état.
Dépêchez vous de porter ce que vous pouvez dans le fond et de me fixer ces bâches devant l’entrée, le plus tôt on sera prêts, mieux ça vaudra.
Obligée de stopper sa surveillance, elle fila donner un coup de main pour décharger leur véhicule, abrité aussi bien que la situation le permettait, et donna quelques consignes pour qu’ils n’oublient pas de le bâcher lui aussi. Finalement, voyant que tout semblait bien se passer et qu’ils n’avaient pas pris de retard, elle sortit du petit renfoncement rocheux d’à peine quelques mètres à la naissance du contrefort de la chaîne montagneuse. Grimpant sur quelques rochers émergeant du sable, elle examina l’horizon, son front se plissant sous l’effet de sa contrariété grandissante.
Imposant et sans une once de pitié. Tel était le châtiment qui s’annonçait à eux. Une masse sombre agitée, que les zébrures ocres et brunes sans cesse mouvantes rendaient atrocement vivante, avalant tout sur son passage. Elle serra les dents. Ils avaient été envoyés deux jours plus tôt dans le désert pour une petite mission de reconnaissance - deux adorateurs du scorpion qui semblaient s’être égarés à traquer pour une raison qu’elle ignorait et se moquait - mais ils avaient remontés la piste un peu trop loin. Elle avait beau ne pas être nomade, elle avait deviné sans trop de mal que la tempête de sable qui se dirigeait vers eux ne serait pas des plus tendre, et avait décidé de pousser son groupe vers les montagnes pour trouver de quoi s’abriter un peu. Ne sachant pas à quoi s’attendre exactement, la violence et la durée des tempêtes pouvant varier rapidement, ils s’étaient préparer au pire.
Sortant sa boite d’allumettes, elle ne put s’empêcher d’en craquer une. Celle-ci s’enflamma et s’éteignit aussitôt. La faible brise du désert s’était déjà transformée en souffle profond. Le sable et les poussières devraient être sur eux d’ici une trentaine de minutes au maximum. Elle jeta un oeil aux alentours, mais il fallait se frayer un chemin dans la roche et gagner un peu de hauteur pour trouver des abris plus sûrs, ils devraient se contenter de la retraite qu’ils s’étaient aménagés dans cette espèce de semi-caverne. Elle allait faire demi-tour pour une dernière inspection de ses troupes quand un reflet étrange attira son attention.
Quelque chose n’avait-il pas bougé sur sa droite ? Elle fixa avec soin l’endroit en question mais ne distingua rien. Elle grogna, jetant un oeil vers la mer de poussières qui les menaçait, et fila prendre une cape.
- Grégor, je te laisse surveiller le camp, j’ai un truc à vérifier.
Sans attendre de réponse, elle fila vers le coin qui avait retenu son attention. Pour survivre, il ne fallait prendre aucun risque. Avançant aussi vite que le sol, alternance trompeuse de roche et de sable le lui permettait, elle remonta ce qui semblait être un ersatz de sentier. Arrivée là où il lui avait paru distinguer un reflet, le chemin tournait en grimpant légèrement. Elle stoppa son avancée, cherchant du regard la moindre anomalie dans le paysage, mais ne trouvant rien qui tranche sur les pierres brunes. Jusqu’à ce qu’une mince silhouette comme auréolée de flammes surgisse pour s’évanouir à nouveau.
- Trouvé !
Il y avait bien quelqu’un qui traînait sa carcasse dans le coin. Sybille bondit en avant, se sentant soudainement vivifiée. Peu importait la personne, peu importaient le lieu et le moment, elle était bien décidée à tirer ça au clair et à pimenter la journée avec un peu d’action. Oubliant pour un instant la menace de la tempête qui planait, ses pieds ne faisaient qu’une bouchée des obstacles. Pendant qu’elle gravissait un gros tas de roches qui bouchait la sente, l’image d’une adoratrice de scorpion à la chevelure de feu s’imposa à elle. Elle secoua la tête, chassant la vision de son esprit. Ils lui étaient tombés dessus à peine une semaine auparavant, elle devait être mourante ou dans un piteux état désormais. Se concentrant sur le chemin, elle continua de foncer vers sa proie, l’heure était venue de se dégourdir un peu les jambes.
Arrivée à la hauteur de passage de la silhouette, elle ralentit et jeta un oeil derrière le rocher qui lui bloquait la vue.
- Bon sang !
Autant de pris sur son effet de surprise. Si on ne l’avait jusqu’ici pas entendu venir, c’était finit. Elle se frotta les yeux. C’était cette fichue rousse qui venait d'apparaître sous ses yeux, ou bien l'atmosphère oppressante de la tempête à venir qui lui donnait des hallucinations ?
Tsss. Ne perdant pas de vue le blanc bec, elle serra le poing, se jurant de lui coller une bonne raclée dès leur retour à 1400. Pour l’instant, ils avaient d’autres préoccupations, et elle avait besoin d’une équipe en bon état.
Dépêchez vous de porter ce que vous pouvez dans le fond et de me fixer ces bâches devant l’entrée, le plus tôt on sera prêts, mieux ça vaudra.
Obligée de stopper sa surveillance, elle fila donner un coup de main pour décharger leur véhicule, abrité aussi bien que la situation le permettait, et donna quelques consignes pour qu’ils n’oublient pas de le bâcher lui aussi. Finalement, voyant que tout semblait bien se passer et qu’ils n’avaient pas pris de retard, elle sortit du petit renfoncement rocheux d’à peine quelques mètres à la naissance du contrefort de la chaîne montagneuse. Grimpant sur quelques rochers émergeant du sable, elle examina l’horizon, son front se plissant sous l’effet de sa contrariété grandissante.
Imposant et sans une once de pitié. Tel était le châtiment qui s’annonçait à eux. Une masse sombre agitée, que les zébrures ocres et brunes sans cesse mouvantes rendaient atrocement vivante, avalant tout sur son passage. Elle serra les dents. Ils avaient été envoyés deux jours plus tôt dans le désert pour une petite mission de reconnaissance - deux adorateurs du scorpion qui semblaient s’être égarés à traquer pour une raison qu’elle ignorait et se moquait - mais ils avaient remontés la piste un peu trop loin. Elle avait beau ne pas être nomade, elle avait deviné sans trop de mal que la tempête de sable qui se dirigeait vers eux ne serait pas des plus tendre, et avait décidé de pousser son groupe vers les montagnes pour trouver de quoi s’abriter un peu. Ne sachant pas à quoi s’attendre exactement, la violence et la durée des tempêtes pouvant varier rapidement, ils s’étaient préparer au pire.
Sortant sa boite d’allumettes, elle ne put s’empêcher d’en craquer une. Celle-ci s’enflamma et s’éteignit aussitôt. La faible brise du désert s’était déjà transformée en souffle profond. Le sable et les poussières devraient être sur eux d’ici une trentaine de minutes au maximum. Elle jeta un oeil aux alentours, mais il fallait se frayer un chemin dans la roche et gagner un peu de hauteur pour trouver des abris plus sûrs, ils devraient se contenter de la retraite qu’ils s’étaient aménagés dans cette espèce de semi-caverne. Elle allait faire demi-tour pour une dernière inspection de ses troupes quand un reflet étrange attira son attention.
Quelque chose n’avait-il pas bougé sur sa droite ? Elle fixa avec soin l’endroit en question mais ne distingua rien. Elle grogna, jetant un oeil vers la mer de poussières qui les menaçait, et fila prendre une cape.
- Grégor, je te laisse surveiller le camp, j’ai un truc à vérifier.
Sans attendre de réponse, elle fila vers le coin qui avait retenu son attention. Pour survivre, il ne fallait prendre aucun risque. Avançant aussi vite que le sol, alternance trompeuse de roche et de sable le lui permettait, elle remonta ce qui semblait être un ersatz de sentier. Arrivée là où il lui avait paru distinguer un reflet, le chemin tournait en grimpant légèrement. Elle stoppa son avancée, cherchant du regard la moindre anomalie dans le paysage, mais ne trouvant rien qui tranche sur les pierres brunes. Jusqu’à ce qu’une mince silhouette comme auréolée de flammes surgisse pour s’évanouir à nouveau.
- Trouvé !
Il y avait bien quelqu’un qui traînait sa carcasse dans le coin. Sybille bondit en avant, se sentant soudainement vivifiée. Peu importait la personne, peu importaient le lieu et le moment, elle était bien décidée à tirer ça au clair et à pimenter la journée avec un peu d’action. Oubliant pour un instant la menace de la tempête qui planait, ses pieds ne faisaient qu’une bouchée des obstacles. Pendant qu’elle gravissait un gros tas de roches qui bouchait la sente, l’image d’une adoratrice de scorpion à la chevelure de feu s’imposa à elle. Elle secoua la tête, chassant la vision de son esprit. Ils lui étaient tombés dessus à peine une semaine auparavant, elle devait être mourante ou dans un piteux état désormais. Se concentrant sur le chemin, elle continua de foncer vers sa proie, l’heure était venue de se dégourdir un peu les jambes.
Arrivée à la hauteur de passage de la silhouette, elle ralentit et jeta un oeil derrière le rocher qui lui bloquait la vue.
- Bon sang !
Autant de pris sur son effet de surprise. Si on ne l’avait jusqu’ici pas entendu venir, c’était finit. Elle se frotta les yeux. C’était cette fichue rousse qui venait d'apparaître sous ses yeux, ou bien l'atmosphère oppressante de la tempête à venir qui lui donnait des hallucinations ?