Saleté de technologie...
Incapables de se servir de leurs propres capacités, ces citadins...
La Lionne filait sa proie avec une vitesse vertigineuse. Sa rapidité et son endurance n'étaient plus à refaire. Elle respirait plutôt lentement, intérieurement comme toujours, genoux fléchis et dos légèrement courbé. Elle courait de plus en plus vite, mais ne faisait que poursuivre sa proie. Car oui. C'était un citadin. Et il avait un machin qui lévitait, et qui allait beaucoup plus vite pour le coup. L'actuel partenaire de combat de la Lionne appelait ces trucs des motos volantes. Des engins chiants, là était tout ce qu'ils étaient.
Elle changea alors de stratégie et progressa en laissant les dunes la cacher. Elle allait faire une large boucle avec son meilleur sprint. Parce que le citadin irait forcément moins vite en voyant personne le poursuivre. Par soulagement ou, au contraire, par méfiance. Elle approcha, lentement, et vérifia maintes fois ses appuis. Elle posa ses mains sur le sable chaud pour sauter et se mettre sitôt à courir et à bondir sur sa proie. Morsure. Griffure. Épaule ouverte. Morsure. Griffure. Coup de genou à l'aine gauche. Morsure. Griffure. ... Coup de feu... ? Par réflexe, le Scorpion Rouge fit un impensable bond en arrière en se tenant la jambe.
Elle disparut derrière la dune la plus proche et s'affala dans le sable. Bordel ça faisait mal ce truc... Dégainant son épée, elle incisa l'endroit où elle avait été touchée, feulant comme une lionne irritée. Et comme une lionne qui avait mal, aussi. La moto volante avait disparu fissa. L'espèce de lâche. Ils sont bons à rien sans leur technologie, ces vantards. Elle soupira fortement – de douleur – pour éviter de se mordre la langue ou les lèvres, respirant excessivement lentement et profondément, jusqu'à ce qu'elle voie un petit bout de métal fiché dans ses chairs. Elle fouetta l'air de son épée et la rangea dans son fourreau avant d'enlever la balle métallique en respirant douloureusement.
Génial. Est-ce qu'elle avait du fil sur elle ? Ou de quoi faire du feu pour cautériser sa blessure. Ramenant les deux côtés de la plaie de façon à ce que sa chair – et un peu de muscle aussi. Saleté de technologie – ne soit pas exposée, elle se résolut à faire avec les moyens du bord. Elle n'avait que de quoi se faire des points de suture de fortune. Qu'il faudra refaire d'ici quelques heures. Humpf. La couture faite, elle sortit une pièce de tissu qu'elle gardait pour ce genre de cas et entoura sa plaie recousue grossièrement – elle n'avait pas de quoi faire ça proprement aussi – de ses lèvres. Ne la prenez pas pour une cannibale, elle stoppait son hémorragie comme elle le pouvait.
Et ceci fait, elle noua le morceau de tissu autour de sa blessure. Génial. Elle se fit également un garrot de fortune au-dessus de sa plaie – qui se trouvait au beau milieu de sa cuisse, c'est qu'il avait bien visé cet enfoiré – et se releva en pliant sa jambe gauche. Celle blessée en somme. Bon. Elle était du côté des rives désertiques de l'Oasis. Avec un peu de chance, elle n'était pas trop loin du Campement des Gazelles. Elle grogna de plus belle. Fichue technologie moderne. La Lionne avança donc à cloche-pieds, faisant régulièrement des pauses pour ménager sa jambe valide. Et c'est durant l'une de ses pauses qu'elle se mit à émettre un feulement sauvage. Un bruit de pas.
Une lionne blessée est d'autant plus à l'affût qu'une lionne bien portante.
Code de Frosty Blue de Never Utopia
Dernière édition par Hafsa le Dim 3 Mai - 12:43, édité 2 fois