Matt pleurait toujours, malgré tous ses efforts pour retenir ses larmes. Après son pétage de plombs littéral, il posa une question simple et sa réponse le fut tout autant. Non, il n'allait pas les laisser crever de faim. Tournant sa tête de côté – où il n'y avait pas Kristen, suivez quoi... –, il continuait de pleurer en silence. Ça y est. Le souvenir tant redouté inondait sa mémoire. Il ne voulait pas que ce souvenir parte, mais il ne voulait pas le voir pour autant. Et son désir était tel que quand il entendit la voix d'une infirmière... Ses larmes s'arrêtèrent brusquement. Bah quoi ? Que Kristen sache qu'il pleure n'était pas grave ( aïe, l'égo de Matt vient de prendre un puissant uppercut ), par contre que quelqu'un d'autre le sache, ça c'était pas question. Ladite infirmière parla et le Lieutenant retourna brusquement sa tête vers elle ( avec un claquement sec signifiant qu'il avait fait craqué ses cervicales pour son plus grand bonheur ), avec ses yeux rougis et un sourire-qui-n'en-était-pas-tellement-un-en-fait.
- Moi j'ai toujours mal d'abord et j'refuse que quelqu'un d'autre que Kristen me soigne, d'abord. Et y a que lui qui peut le faire. D'abord. Donc vous me laissez Kristen le temps qu'il faut sinon je fais sauter l'hôpital. Et na., lança-t-il de la voix du gamin boudeur, capricieux, mais très sérieux dans ses menaces.
Combat du regard entre l'infirmière et Matt, jusqu'à ce que notre gentille petite guérisseuse regarde le dos de Kristen, soupire légèrement et parte. Parte. Partir... Les larmes remontèrent aux yeux et se remirent à couler. Et il retourna violemment sa tête ( nouveau craquement des cervicales ) vers le côté-où-n'était-pas-Kristounet-d'amour-parce-que-voilà-fierté-oblige. Mais évidemment, son amant n'était pas de cet avis et prit son visage entre ses mains en fixant le regard larmoyant ( le regard caché par une inondation de larmes, erhm, sa fierté prenait trois puissants uppercuts, K.O. en un seul round ) du Bleuté. Matt se contenta de fermer les yeux, et le flot de larmes décida de dévaler ses joues. Bah ouais, tant qu'à massacrer la fierté d'un gamin, autant le faire correctement, m'voyez... Pleurant en boudant, il écouta quand même ce que disait son amant, ses deux mains cachant ses larmes ( ce qu'il aurait voulu, du moins, il était toujours enchaîné je vous rappelle. Bah ouais, tant qu'à massacrer sa fierté, autant y faire passer son ego. C'est plus drôle, m'voyez... ) sans voir que les mains de Kristounet tremblaient ( parce que ouais, y a que son ego et sa fierté qui étaient piétinées. Putain de larmes qui l'empêchaient de voir les tremblements de Kris. Quoique, tant mieux, il se serait ridiculisé à s'inquiéter comme un gamin-super-inquiet-de-la-mort-qui-imite-une-poule-couveuse-de-l'extrême ).
Par contre, quand son amant se rassit à ses côtés, ça il l'avait senti. Puérilement, il décala deux de ses doigts ( en ayant oublié qu'il était enchaîné et que, non, ses mains ne cachaient pas son visage ) pour observer Kris' de son oeil qui ressemblait à une fontaine alimentée par cinq cents mille océans. Et ce qu'il vit fut une tête qui vint chialer à côté de la sienne. Aïe la fierté, il avait fait chialé Kristen en plus et et et et... ses larmes redoublèrent d'intensité ( stockez l'eau, ça peut servir très beaucoup à ce stade... ). Il posa une main sur les cheveux de Kristen... Haha, vous y avez cru ? Il était toujours enchaîné, hein, bande de crétins. Quoi ? Qu'il ne refasse plus jamais ça même si Kris était sur le point de crever ? Et puis quoi encore ?! Il gonfla les joues, boudeur à l'extrême, et remarqua que sa joue droite, gonflée, touchait la joue de gauche de Kristen. Un
« Oh mais c'est super trop beaucoup très génial, ça ! » sortit de ses lèvres et il répéta plusieurs fois l'opération avec un grand sourire aux lèvres, sans se rendre compte qu'il le faisait de plus en plus rapidement et... arriva un moment le gamin fit de l'hyperventilation sans même s'en rendre compte. Et il mit une dizaine de secondes à respirer normalement. Puis, il reglonfla les joues, et refit la même chose, mais plus lentement cette fois, sous les yeux rouges scrutateurs et hautement menaçants – oui, vraiment menaçants. Ça fait peur... Et c'est une menace rouge en plus – d'un White qui semblait légèrement énervé d'être pris en sandwich.
Avouez que c'est con, un gamin. Regardez, là il s'amuse à gonfler les joues pour que la sienne – droite – puisse atteindre celle de son amant – gauche – pour essayer de réconforter Kristen à sa manière ( quoi, il fallait qu'on le réconforte ? Mais non, il s'amuse, il va bien le petit ! Et il pleure même plus, si c'est pas beau la vie... Quoi il pleure enco-...CHUUUUT ! Faut pas le dire, ça, chut. ) alors... qu'il était... un peu... censé... être... en train de faire un... extrême... et mortel... boudage ignorantisme. Et oui. Un gamin, c'est très con. Je confirme. Un sourire lumineux illumina son visage ( wouah, c'te logique de dingue ! *sort pas* ) quand son amant enleva les bandelettes roses. OUAIS ! SON BOUDAGE AVAIT VAINCU CETTE SALETÉ DE COULEUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUR ! ( Matt t'es con, définitivement con ) Malgré toute la fumée qui sortait de son cerveau ( trop de lumière ça crame, vous savez... ), physiquement il ne bougea pas d'un cil. ... Ouais, par contre, quand il embrassa son front Matt rougit et regarda frénétiquement de droite à gauche. ... Erhm, il voulait tourner la tête, mais ses neurones ont cramé je vous rappelle... Bah quoi ? Un gamin gêné mais attendri, c'est normal. C'est très mignon, aussi. Et c'est un peu moins con qu'un gamin qui boude... Dès qu'il le put, Matt prit Kristen dans ses bras, en murmurant un seul mot, très sérieusement, au creux de son oreille.
- Promis.Promis, je ne recommencerai pas. Promis, je ne partirai plus comme ça sans te prévenir ( sauf si tu es introuvable au début de la Saison des Tempêtes et que tu t'es paumé dans le désert mais ça je le dirais pas d'abord ). Promis, tu me pardonneras quand tu le voudras ( si si, c'est logique ). Et promis, je ne bougerai pas du lit. ... Soudainement, Matt se rallongea ( très brusquement aussi ) sur le lit, en lâchant Kris' au passage. Bah quoi ? Il venait de promettre qu'il ne bougerait pas et il venait de bouger. Vous n'imaginez même pas son état si sa partenaire apprenait qu'il n'avait pas respecté une promesse qu'il venait à peine de faire ! SES YEUX LE PÉTRIFIERAIT SUR PLACE ! Il se calma brusquement, tandis que White s'appliqua ( de la plus subtile des façons ) à tomber ses anneaux en dégradé sur Matt. En partant du buste jusqu'à ses cuisses, sa tête redressée qui regardait son ami. Le Bleuté se détendit. La Lionne avait employé une métaphore... Et pis, elle ne l'apprendrait pas et pis vala, d'abord ( erhm, elle le savait déjà et l'avait déjà engueulé et menacé à mort, mais ses neurones ont cramé je vous rappelle ). Et ce n'est qu'à ce moment-là que Matt remarqua
enfin que Kristen n'était pas là. Piquant une crise de panique il se mit à crier ( sans bouger d'un pouce, si si ).
- KRISTOUNET D'AMOUR ! WHEEEREEEE ARE YOUUUUUUUUUUUUUUUU ?En reprenant le très subtil air de l'antique
générique de Scooby-doo. Et Kristen apparut dans la lumière avec des vêtements. Matt batailla fermement avec son ami écaillé blanc pour pouvoir se relever, mais il ne réussit qu'à s'asseoir avec un White qui entourait son ventre et qui avait reposé le reste de ses anneaux sur ses cuisses. Il sifflait à plusieurs reprises, comme pour dire « tu touches au sol, j'te tue » ou encore « si tu fais plus que mettre des vêtements, j'te tue aussi », et Matt releva ses bras, tout content.
- Vas-y, fais la passe, j'vais les mettre ! Promis juré craché, je rattrapperai !Bon, vu comment Matt était
littéralement une loque humaine, vous vous doutez bien que Kristen a posé les vêtements sur sa tête et ne les a pas lancés. White les aurait rattrapés, de toutes façons... Bref, le Bleuté s'habilla et mit machinalement chaussettes et chaussures. Ou plutôt, en mima le geste. Avant de se rendre compte qu'il n'y en avait pas. Il arqua un sourcil avant de se relever brusquement ( sur le lit, et oui, il se met debout sur un lit lui, fuck les lois de l'hôpital ) en souriant tel un gamin plus éblouissant que toutes les étoiles réunies.
- OUAIS TROP COOL ! CÂÂÂÂÂÂÂLIIIIIIIIIIIN !Et Matt bondit dans les bras de Kristen. Sans se rendre compte que le fait qu'il se soit relevé brusquement, bah... aïe la cheville, le fait d'avoir bondi, aïe les muscles dorsaux, millionquadruple aïe l'épaule. Ça vint après quand ses yeux se plissèrent un peu, mais une fois dans les bras de Kristen, il se blottit contre son amant en lui faisant un énorme câlinou. Bah quoi, vous avez cru qu'un gamin reste déprimé longtemps, vous ? ... Rappelez-moi, vous êtes censé connaître un peu Matt, depuis le temps... Non ? Non. Je vois. Spectateurs infidèles. Kristen restait une personne importante pour lui, c'est normal qu'il soit content de le voir. Quoi, il venait de le traumatiser avec du rose ? Ah bon ? Quand ça ? ( Matt est con. Oui, oui, je confirme. Il est con et a une mémoire sélective. ... Ou il fait semblant, à voir... Niark niark. )
D'ailleurs, étalons un peu plus la connerie de Matt. White avait disparu sous ses vêtements, et quand le Bleuté s'était rendu compte que bondir depuis un lit dans les bras de son amant allait faire que son amant s'écrase au sol vu que le poids de Matt plus la gravité n'allait pas aider Kris à rester debout... Le Lieutenant se regarda d'abord un instant, très sérieux. Il ne touchait pas le sol. Et...
- J'suis désolé, Kristounet d'amour ! J'voulais pas t'écraser, moi, pardon ! Je... Bon, j'dois aller travailler moi ! Chaluuuuuuuuuuuuuuuuuuuut !Matt activa la fonction ''grapin'' de sa montre, seule technologie en rapport avec son travail qu'il possédait actuellement, et se carapata en courant. En faisant le tarzan, plutôt. Le grapin s'accrochait fermement au plafond et Matt criait des
« banzaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii ! » sans toucher le sol et sans se casser la gueule ( ouais, 'se casser la gueule comme le Lieutenant Reeds' n'était pas une option du grapin ) ( avouez que c'est beau, la technologie, hein, hein ? ), mais bon... Le Lieutenant restant ce qu'il était, il se paumait dans l'hôpital et tournait en rond. Pas les mêmes ronds, hein. Toujours est-il qu'il n'était toujours pas sorti de l'hôpital en dix minutes. Et qu'un médecin et deux infirmiers lui couraient après pour que Matt arrête de crier, de bouger, et de fuir Kristen.
Comment ça, fuir Kristen ? Il retournait juste travailler, lui. Oui, oui, Matt est con, ne l'oubliez pas. Il avait
très étrangemment zappé qu'il avait été contraint à deux mois de repos forcé sans travailler.