J’offris un faible sourire à Zayn lorsqu’il m’assura qu’il ne s’attendait pas à ce que je me remette tout de suite, lui, non, mais…
"J’aimerais que mon père partage votre avis… ", murmurai-je faiblement, avant de soupirer." Mais… Ca me fait du bien qu’au moins vous, vous ne vous attendiez pas à ce que… Tout rentre dans l’ordre d’un claquement de doigt. "
Juste une personne… Ca me suffisait. Et j’étais rassuré, contre lui, je ne voulais pas qu’il parte… J’eus un sourire clairement soulagé lorsqu’il accepta de rester, et me serrai un peu plus contre lui, par réflexe, avant de rougir vaguement.
"Merci. Et… oui, j’y penserai, je… retournerai au travail d’ici quelques jours, je n’ai pas envie de rester chez moi sans rien faire..."
Au final, j’étais plutôt bien, comme ça. Ca me donnait l’impression d’être protégé, et je comptais, inconsciemment, rester comme ça jusqu’au lendemain, remettre au moment où je serais seul les doutes, les inquiétudes et les peurs irraisonnées. Je relevai tout de même le regard vers Zayn, lorsqu’il prit la parole, et l’écoutai avec attention.
Je ne réalisai pas que j’avais rougi fortement, et mon coeur manqua un battement. Zayn venait de faire plus que me récupérer, il venait de retirer un poids que j’avais sur le coeur depuis que je m’étais assis devant mon laboratoire forcé… Je me mordis la lèvre et déglutis pour faire passer le noeud que j’avais dans la gorge, avant d’acquiescer.
"Vous… Avez raison. Enfin, je ne sais pas si j’ai vraiment fait preuve de courage, je… j’étais plutôt une loche, une fois sorti de la pièce… Et je suis vraiment soulagé que vous ayez compris rapidement. Je n’avais que ça pour me raccrocher..."
J’eus un petit soupir et fermai les yeux, me laissant aller à me bercer par sa respiration : cela faisait du bien d’entendre celle de quelqu’un d’autre, calme, lente. Il était une force de la nature, mais actuellement je le ressentais, le voyais comme beaucoup plus tranquille que je l’aurais imaginé.
Je retins de justesse un couinement lorsqu’il m’affirma qu’il fallait que j’aille me coucher - il avait raison, je ne tenais plus vraiment - et ma main se resserra sur son haut, par réflexe, même si j’acquiesçai. Je n’allais pas faire une crise pour qu’il dorme avec moi, et il serait à côté, ça irait.
"Oh… oui, vous avez raison..."
J’allais me décrocher de lui. J’avais passé l’âge de faire des caprices. Je n’avais jamais vraiment eu le droit de faire des caprices, de toute façon. Je ne pus m’empêcher de sourire, cependant, lorsqu’il confirma qu’il dormirait avec moi, et me levai, lui attrapant la main. J’avais besoin de contact…
"Bien sûr, oui… Allons dormir."
Je commençai à le guider vers ma chambre - ce qui n’était pas trop dur, vu la distance à parcourir - et m’interrompis après un pas à peine, avant de pâlir légèrement. J’avais vu, pourtant, qu’il était blessé… C’était même à cause de moi !
"Ah ! O… Pardon, je n’aurais pas dû oublier que vous vous étiez fait toucher, vous aviez l’air tellement sûr de vous, je n’ai même pas pensé que vous pouviez avoir une blessure ou avoir mal, je suis désolé, je… ", commençai-je, avant de prendre une inspiration pour me calmer. "Bien sûr. Hal ? Tu peux envoyer un message au Lieutenant Aresham pour qu’il puisse aller voir le médecin le plus rapidement possible, demain ? Si vous avez besoin de quelque chose, je dois avoir des antalgiques dans la pharmacie..."
Je le guidai dans ma chambre, laissant volontairement la lumière allumée dans le salon, et lui lâchai la main pour aller vers mon armoire, attrapant un T shirt bien trop grand pour moi pour le lui tendre. Un ex l’avait oublié chez moi, et je l’utilisais généralement pour dormir ou pour trainer, mais… il serait à sa taille.
"Si vous souhaitez un T-shirt de nuit… Enfin, mettez-vous à l’aise, vous ne risquez pas de me choquer."
Je lui indiquai également la salle de bains s’il souhaitait prendre une douche, et me glissai sous les draps après avoir retiré mon pantalon avec un petit soupir de plaisir, même si j’attendis avec une certaine anxiété qu’il me rejoigne, et le regardai en me mordillant la lèvre, hésitant à lui demander plus explicitement qu’il me prenne dans les bras.
"Hum..."
Je rougis lorsqu’il écarta les bras et n’hésitai pas avant de me blottir contre lui, passant un bras autour de sa taille. J’aurais dû me sentir gêné, mais… j’avais plus l’impression d’être contre un gardien que dans une position ambiguë…
"Merci. Bonne nuit, lieutenant Aresham."
Je me focalisai sur ses mains chaudes posées contre ma peau, ne regrettant absolument pas de ne pas avoir mis de T shirt, et m’endormis rapidement, bien plus que je ne l’aurais imaginé ou pu, seul…
Je n’avais pas aussi bien dormi depuis un moment. Je profitai du réveil, sans bouger, en me faisant aux sensations qui m’assaillaient. Les bras puissants autour de mon corps, la main qui s’était posée sur la chute de mes reins - pour ne pas dire le haut de mes fesses - le torse contre lequel j’avais le nez, et surtout… l’érection contre ma cuisse. Il fallait dire que j’avais fini par glisser une jambe entre les siennes, pendant mon sommeil...
J’eus un léger sourire, restant immobile. On me l’avait déjà fait, le coup de “je te tripote un peu, je te montre que tu me plais, mais je n’ose pas bouger, parce qu’en fait, je dors”. C’était plutôt mignon, et… J’avais tout autant envie de lui. Ce n’était pas forcément mon style, vu que je misais avant tout sur la construction d’une relation, mais je voulais savourer le fait d’être vivant, libre.
Et après tout… il m’avait fait me sentir bien, il m’avait aidé, sauvé. Je n’aurais jamais imaginé penser ça de lui, et certainement, si mon coeur battait un peu plus fort en contemplant son visage endormi, c’était le mélange d’émotion, la différence entre la veille, à la même heure, et l’instant actuel. Et alors ? Il n’était pas dans mon lit pour ça, il me faisait juste comprendre qu’il était d’accord, si jamais j’en avais envie. J’aimais cette liberté qu’il me laissait…
J’eus un frémissement lorsqu’il bougea et, immanquablement, se frotta à moi, faisant naître une bouffée de désir au creux des reins où il avait posé sa main. La respiration légèrement plus courte, je remuai à mon tour en appuyant légèrement sur son membre tendu et allai déposer un lent baiser sur sa joue.
"Zayn…?", murmurai-je d’une voix basse d’envie, laissant mes lèvres glisser contre son oreille.
Lentement, je passai ma main sur son torse, appréciant de sentir ses muscles sous mes doigts. C’était dans ces cas là où je regrettais presque de ne pas être musclé, pour ne pas offrir un tel plaisir tactile… Pourtant, lui, je ne l’imaginais pas prendre son temps, et l’idée qu’une fois qu’il serait assuré que mes envie rejoignaient les siennes il me plaque contre le lit pour m’embrasser sauvagement n’était pas pour me déplaire. Il m’avait prouvé la veille qu’il n’était pas qu’une brute...
"Nous avons encore du temps avant de devoir nous lever...", ronronnai-je après avoir déposé un nouveau baiser sur sa gorge.