Agartha. Un désert, où cohabitaient nomades et sédentaires. Cependant l'assèchement progressif des oasis développa la cupidité des sédentaires qui se mirent en guerre les uns contre les autres. Les cités tombèrent une à une devant ce fléau jusqu'à ce qu'il ne reste que 1400. Les nomades quant à eux préférèrent éviter ces conflits en priant leur Divinité de leur accorder un sommeil de deux millénaires. Mais quand ils se réveillèrent, ils furent non seulement confrontés à des citadins beaucoup plus avancés technologiquement mais aussi à une hostilité tangible. Hostilité contre ces nomades ressurgit du passé mais aussi hostilité au sein même de la ville de 1400. Puis une nouvelle guerre éclata : la Révolution. Est venu à nouveau le temps du choix : se battre ou partir ? Ainsi naquit l’Exode, un mouvement rassemblant nomades et citoyens souhaitant fuir la guerre en partant par-delà les montagnes vers un territoire glacé où vit un peuple étrange.

Lorsque le passé et le futur se rencontrent...

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    La revanche du cute ♥ [Kal et Uko]

    Kal Lulo
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    La sensation d'euphorie, l'impression que tout allait être éternellement merveilleux fini par s'estomper un peu, juste suffisamment pour que Kal puisse à nouveau penser correctement.

    Elle contempla le paysage sans doute un peu familier, mais qu'elle n'avait pas vu depuis longtemps. Elle testa sa respiration après la montée rapide de la butte. Elle se sentait peut être un peu essoufflée, mais rien de critique. Elle ajusta sa cape et s'appuya sur son bâton.

    « Donc, hem... Ça te plairait qu'on aille faire un tour en ville ? On peut essayer d'y aller en chameau, si tu pense que ça irai trop lentement, mais je préférerai marcher, j'ai du mal avec cette bête, et je ne sais pas quoi en faire en ville, de toute façon »


    Kal arbora un petit sourire d'excuse envers Uko, et darda un regard noir sur le chameau. Enfin, elle avait besoin de cette bête se rappela-t-elle avec un soupir. Ses yeux glissèrent jusqu'à l’étoffe bleue, réellement familière pour le coup, mais rarement vue de l’extérieur, de sa tente, et elle grimaça largement. Elle avait oublié de prendre de l'eau, en se précipitant dehors. Quelle idiote ! Elle allait devoir redescendre jusqu'à la tente, et revenir sur ses pas, bien chargée.
    Elikann Mu'Sajeb
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    Elikann Mu'Sajeb

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    Elikann en avait le souffle coupé. Il avait entendu parler des deux mille ans de sommeil, du développement considérable que s'était accordée la société citadine, mais à aucun moment ne s'était approché d'une quelconque forme de préparation face à l'ébahissement que lui procura la première vision de 1400. Les éclatantes et mystiques arabesques de métal qui s'étendaient, tentaculaires et chaotiques, dans le ciel d'un gris léger; le fourmillement intense et opulent de formes ovales, cylindriques ou sphériques qui peuplaient son ciel; la hauteur enivrante de chacun des bâtiments visibles; le mouvement si omniprésent qu'il en semblait infini qui semblait émaner de chaque fragment d'image que lui renvoyait ses yeux; chacune de ses incroyables et mystiques perspectives ne semblait avoir pour objectif unique de rivaliser de stupéfaction apportée, et de secondes d'immobilisation procurée par l'impossibilité pour son esprit d'assimiler la présence de cet éclatant réceptacle, aussi mystérieux que luxuriant en apparence.

    Tout en son champ de vision marquait une rupture brusque avec tout ce qui se rapportait à son ancienne vie, et lui procurai par ce fait une intense joie, ainsi qu'une curiosité croissante. Rien de ce qu'il voyait ne pouvait entrer dans ses souvenirs, tout n'était que découverte, sur découverte, sur découverte. Le tout, nimbé d'un apparemment éternel émerveillement, et d'une éclatante bonne humeur.

    A ces côtés, Kal prononça quelques paroles, auxquelles il attribua une importance plus que moindre. Ses lèvres tremblaient quand il tenta de répondre, son corps entier continuait à retentir du choc constamment renouvelé que lui apportaient ses yeux.

    << P... Peu importe! Je veux y aller. Fi du chameau, viens avec moi, je ne veux pas perdre un instant à ne pas découvrir ce lieu! >>

    Il prit Kal par la main, doucement, et tenta de l'entraîner de l'avant. Son être entier frémissait d'une curiosité débordante et exubérante, et chaque fragment de son corps vibrait à nouveau de cette brûlante détermination qui l'avait embrasé quelques jours auparavant.
    Kal Lulo
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    Uko avait l'air très enthousiaste et curieux, ça faisait plaisir à voir. Il était vraiment absorbé par 1400 qui était fascinante, réellement, Kal pouvait comprendre ça.

    Elle s'était habituée à la ville, un peu, en tout cas le plus gros choc, le premier, était passé, il ne restait que la curiosité, immense, et un malaise irrationnel, désagréable et persistant, diffus et inexprimé, la sensation d’être piégée entre les bâtiments métalliques luisant de soleil, comme si la ville était une énorme termitière à jamais figée, où les carcasses mortes et abandonnées ne serait jamais recouvertes par le sable. Pourtant, la ville était loin d’être figée, et grouillante, devait ressembler bien plus à un gigantesque ordinateur où courait d'indénombrables étincelles qu'a un sinistre cimetière d'insectes, mais Kal ne pouvait pas oublier le tranchant des immeuble sur le ciel bleu rendu anormal, changé par le dôme, comme des pattes recroquevillées de bête morte, retournée grotesquement sur le dos. Mais il avait toujours suffisamment de détails pour garder son attention concentrée sur autre chose.

    Et, il y avait le sable aussi. Ou plutôt, il n'était pas là, et ça devrai la rassurer, elle qui craignait tellement l’étouffement. Et une partie d'elle voulait donner plus d'ampleur à sa respiration prudente et se réjouir de cette petite victoire, mais ça lui semblait inquiétant, contre-nature, de ne pas avoir ce paysage familier décliné mille fois, et pourtant toujours méconnaissable, toujours ces courbes d'ocres et de bleu à perte de vu, et toujours les humains minuscules piétinant laborieusement le sable qui s'écroule sans cesse sous les pieds, toujours ensevelis par lui, toujours les peaux tannées, poncées par les grain, toujours prêt à être tué par lui.

    Elle ne voyait pas vraiment ce qui pouvait l'attirer dans le sable en fait, objectivement, et ce n’était sans doute l'habitude qui faisait naître cette ridicule inquiétude. Elle aimait la ville, majoritairement, elle était pleine de nouvelles choses, tout n'était qu'insolite et prodige (de technologie, bien sur) et c'était aussi étrange qu'agréable. Mais, l'environnement était différent, n’importe qui pouvait jaillir à tout moment, surgissant d'une ruelle ou émergeant du coin d'une rue. C’était dangereux.

    Et puis, il faisait froid aussi, et une fois encore, elle aimait, elle adorait ca, mais c'etait aussi exotique que choquant, pour les Nomades si habitués à souffrir de la chaleur, ou tellement habitués à la canicule sèche du désert. Mais c'était bien, une immense, écrasante partie d'elle même appréciait sans se poser de questions.

    Uko attrapa sa main, pour l’entraîner tout droit, vers une agitation encore plus grande, sans faire attention aux passants, ou à où il allait. Kal le laissa faire quelques instants, surprise et nettement emportée vers l'avant. Elle tâcha de l’arrêter, sans s'éloigner, il pourrait très bien continuer aussi vite, et elle serai obligée de le perdre de vu, incapable de garder le rythme.

    « Uko.. » Après avoir essayer d'articuler un petit mot, et le sentant haché, elle prit quelque secondes pour s'assurer de dissiper tout essoufflement.
    « Uko, ne pars pas comme ça, Gazelle toute puissante, attend... On a tout le temps qu'il nous faut, pas la peine de courir... »
    Elle s'interrompit pour réfléchir un instant, elle n'avait prévenu personne, mais il faudrait qu'elle mette certaines personnes au courant de son absence. Elle cligna des yeux et repris quelques secondes après, déterminant qui devrait être prévenu « Mais si tu n'y vois pas d'inconvénients, j'aurai quelques petites choses à te montrer, des choses réellement... Incroyables » Elle sourit, elle avait beaucoup de choses à montrer, les plus spectaculaires, les plus étranges, et il lui- leur restait encore beaucoup à découvrir.

    Hrp:
    Elikann Mu'Sajeb
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    Elikann s'arrêta. Pas net, il se contenta de stopper son élan, assez difficilement. Il ne répondit pas tout de suite, ses yeux, son cœur, et en fait tout son corps étant encore obnubilé par la myriade féerique perspectives qui traversaient son champ de vision. Et puis, Kal avait vraiment l'air essoufflée, donc ça ne la dérangerait pas. Sa flamme vacillait, à cet instant, mais n'avait pas l'air d'être prête à s'éteindre. Il détourna rapidement son esprit de ces idées. Il restait complètement sous le choc, lui-même constamment renouvelé, de l'impression que lui avait faite la ville, ou tout du moins l'aperçu qu'il en eût; et se sentait incapable de mener à son terme la plus simple réflexion, en particulier sur un sujet aussi morbide.

    Il n'avait pas relâché son contact avec Kal, mais sa main ne pouvait pas la faire souffrir, tant son énergie se répartissait dans un entropique chaos dans son corps. Et, ce contact le rassurait; et le maintenait conscient, ou au moins sûr de l'être.

    Il était pressé, entièrement et complètement pressé. Il sentait que peu à peu, son esprit l'abandonnaient, comme fuyant l'opulence contenue dans sa simple vision. Ses oreilles tintaient à présent légèrement, et il n'arrivait pas à savoir si les points blancs qui commençaient à pigmenter sa vision étaient réels. Sa respiration était plus effrénée, également. Il avait chaud, mais pas à l'extérieur : il avait chaud en dedans.

    Elikann cligna des yeux et s'assit. La présence de Kal à ses côtés le calmait assez, finalement, pour que son étrange crise se termine sans réelle conséquence. Il baissa les yeux vers la jeune fille, et tenta d'assurer un sourire.

    << Pardon.>>

    Il se releva, et tendit une main vers Kal. Sans un mot : il se contentait de sourire.
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    Kal sourit et serra la main d'Uko, agitant l'autre comme pour balayer les excuses d'Uko.

    "Pas grave, pas grave, mais je pense, je pense que vu le... Choc culturel il faudrait mieux que je te guide au moins aujourd'hui."

    Elle se dégagea du mur sur lequel elle s'appuyait, prête à se remettre en route. Elle guida Uko vers la bonne rue, encore immense mais plus aussi gigantesque que la précédente en ajoutant en plaisantant :

    "C'est par la. Et ne cours pas, c'est moi qui connaît le chemin, grandes jambes"


    Elle savait précisément ou elle voulait emmener Uko en premier, et avait une assez bonne idée des deux prochaines choses qu'elles voulait lui montrer. Les autres était un brin plus flou, mais il n'y avait aucune urgence à les déterminer.

    Ils serpentèrent quelques minutes dans les rues, Kal rata un croisement et crut quelques instants s’être égarée. Elle fit signe à Uko qu'elle s’arrêtait quelques secondes pour se reposer, et en profita pour faire le point sur ou elle était, les yeux grands ouverts errant à la recherche d'un élément connu. Grâce, ou malgré son erreur, il s’avéra qu'ils n'étaient qu'a quelques mètres de leur destination.

    C'était une rue plaisante, où tombait paisiblement une lumière presque dorée. Quelques grains de poussière et de pollen flottaient dans les faisceaux du soleil. Les passants flânaient plus doucement que dans les grands boulevards saturés de mouvements frénétiques. Au fond de la rue, il y avait une pâtisserie, à la devanture colorée et aux vitrines alléchantes.
    Mais, plus encore que des gâteaux, on y vendait des glaces. De tout parfum, dans des pots, dans des cornet... Kal en avait expérimenté un certain nombre, quand elle avait découvert le plat.

    Elle voulait absolument qu'Uko goûte ca. Elle adorait ces choses sucrées, fondantes, pour ainsi dire inoffensives mais presque désagréablement froides, glaciales. Elles étaient curieuse, inconcevables, il y avait dans ces friandise quelque chose de magique et hors du monde. Il allait falloir qu'elle montre à Uko la barbe-à-papa, aussi, mais un autre jour.

    Une petite cloche accrochée à la porte carillonna joyeusement alors qu'elle poussait la porte du magasin, plongé dans une lumière faible et rougeâtre, et envahi par une odeur de farine et de sucre. La machine qui conservait les glaces -congélateur- bourdonnait faiblement et régulièrement.
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    Elikann brisa le silence.

    Sans le vouloir : il était toujours heureux des instants de mutisme partagé avec Kal. Il l'avait donc suivie; à travers un dédale de rues dont chaque mur, pavé et fenêtre était un vague et euphémistique écho de la beauté flamboyante de cette cité, et de l'émotion qu'elle attisait dans le cœur du jeune Serpent, perdant fréquemment le contrôle de lui-même pendant de courtes secondes. Il entendit à peine les mots de son amie, l'assourdissant battement de son cœur lui imposant systématiquement d'en voir plus, plus encore, plus de cette nouveauté, de cet étonnement, de cette révolution. La douleur d'un genou ou encore d'une cheville étant négligeable sous cet angle-là, il ne s'arrêta pas, et continuait de marcher, aux côtés de Kal, et de s'émerveiller tel un enfant devant l'angle d'un mur, une arabesque plus travaillée que les autres ou un son quelconque jetant des braises sur son étonnement.

    C'est une des premières choses qui le fit d'ailleurs changer d'atmosphère. Un carillon venait d'envoyer sa légèreté à ses oreilles, ce qui le calma un peu. Il déplaça son champ de vision tout autour de la pièce dans laquelle il venait de pénétrer.
    De chaque mur, de chaque centimètre de sol, paraissait émaner une douce odeur, capiteuse, qui mit à nouveau en déroute son esprit, tant celui-ci avait faim. La cloche avait stoppé son mouvement, mais resté un léger vrombissement qui, si inconnu pour un nomade, donnait à toute la pièce une aura mystique, et extraordinaire.
    Les nombreux effluves qui saturaient sa pensée lui faisait déjà naître, sur la langue, une foule de goûts et saveurs magiques, qui lui mettaient l'eau à la bouche.

    La pièce était beaucoup plus calme que le reste de la ville. Il y faisait un peu plus chaud, mais Elikann avait beaucoup moins à s'épanouir. Il passa donc, mentalement, chaque détail, plusieurs fois, s'extasiant de plus en plus de ce que contenait ce bête pavé. C'est alors qu'il commença à prêter attention aux couleurs.

    Il ne les avait pas remarqué, avant que Kal revienne vers lui et ne lui tende un objet étrange. Pendant qu'il était occupé à être ébahi, elle avait en effet terminé la phase de négociation et tenait, elle aussi, le même genre d'objet entre ses mains. Cela ressemblait à un cône, assez petit pour tenir dans les mains, brun. Mais au bout de celui-ci, à deux doigts du visage du Serpent tant il la regardait de près, une sorte de dune était manifestement posée. Il n'avait pourtant jamais vu de telle dune. Déjà, aussi petite. Ensuite, d'une couleur aussi blanche.
    Même si le sable était souvent blanc, caressant sa vision et reposant son esprit, jamais il n'en avait vu d'aussi éclatant, d'aussi resplendissant et immaculé.
    Intrigué, il la baissa légèrement, et dirigea son regard vers Kal. Elle lui souri, et mordit dans la sienne, comme pour la manger. Manifestement, elle venait de le faire.
    Confus, il l'imita alors.

    Poussa un cri.

    Jeta l'étrange cône.

    C'était froid, glacial. Il ressentait une intense douleur sur toutes les dents qui avaient effleuré l'étrange substance.

    Il avait crié très fort. Il en avait mal à la gorge, en fait.
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    Laissant Uko dans son silence habituel, elle avait demandé deux glaces à la vendeuse. Vanille pour son frére, parce qu'elle ne savait pas vraiment ce qu'il pourrait aimer, et que la vanille, avec son parfum presque trop doux était un peu une sorte de chose neutre, de choix par défaut. Elle n'était pas sure qu'il aime en plus. Mais, ils pourraient en prendre une autre ensuite.

    Elle fit son choix plus rapidement pour elle même - fraise, qu'elle n'avait pas encore goûté - et indiqua rapidement à la vendeuse souriante qu'elle préférait les cornets. Elle les trouvait drôles, utiles, et aimait l'idée de ne rien laisser à la fin de la friandise.

    Elle sortit Uko de sa contemplation - ou quoiqu'il fasse, les yeux fixés sur un pavé - pour lui confier la glace. Elle mordit dans la sienne, pour l’empêcher de fondre, commençant tout juste à avertir Uko du froid glacial alors qu'il hurlait, et jetait la glace.

    Elle grimaça, et fit signe à la commerçante interloquée que ce n'était rien, et qu'elle l'aiderai à nettoyer quand elle aurait rassuré son ami, avant de tirer Uko dans la rue par la manche. Elle se frotta rapidement les yeux pour en chasser le choc du changement de luminosité, et croqua un gros morceau de glace dans la boule, savoura la tension froide dans sa mâchoire. Elle passa la langue sur ses dents, pour que la sensation parte avant de devenir pénible.

    "Je suis désolée... J'aurai du te prévenir mais... Je n'ai pas été assez rapide. Ça va aller ceci dit, c'est sans danger. Juste un peu surprenant je suppose. Si, si tu veux bien réessayer, je te suggère d'y aller plus doucement ? En tout cas, je t'assure que c'est vraiment bon."

    Elle prit une bouchée prudente de sa glace comme pour souligner son propos.  

    "En tout cas, je vais aider à nettoyer, donc si tu es prêt à re-tenter, va regarder les parfums qui te tente. Personnellement, je ne suis pas trop emballée par vanille, mais elle a son charme... Je ne savais pas quoi te prendre."

    Elle finit sa glace en quelques bouchées, s'éclipsa avec un sourire dans la boutique, s'excusant pour les dégâts et saisissant une serpillière.
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    Elikann resta étourdi pendant deux longues secondes, incapable de se concentrer sur autre chose que l’intense douleur qui agressait ses dents. Elle détonait tellement avec l’enchantement qui l’avait animé pendant toute la matinée qu’il envisagea soudainement que tout avait été un rêve, qu’il était endormi au milieu du désert et qu’un chameau venait de le piétiner.

    Une fois l’absence de sabot devant son visage établie, il regarda à nouveau autour de lui. Il était dans une étrange tente, dressée, et manifestement solide. Il faisait chaud, et une myriade d’odeurs alléchantes parcourait l’environnement. Il réalisa que Kal lui parlait, l’écouta –sûrement pour la première fois depuis le début de leur voyage- et jeta ensuite un œil sur la provenance de ce maudit cône.

    La substance plus-glaciale-que-la-plus-glaciale-des-nuits-du-désert reposait nonchalamment dans un immense pot, carré. Le Serpent en voyait beaucoup, de cet espèce de sable, mais toutes de couleur différentes. Il entreprit donc de les observer de plus près, cherchant quelconque mâchoire ou paire de griffe qui aurait frappé ses dents.

    Faute d'en trouver, il décida de répéter l'expérience, curieux de déterminer l'origine de sa douleur. Il s'approcha, prudemment, du cône que tenait Kal, manifestement innofencif. Il l'effleura du doigt, tous ses sens mobilisés, gettant le moindre signe d'agression manifeste. Rien. Il mordilla un bout, avec maintes feintes et ruses, son objectif fermement en tête. C'était toujours aussi froid, mais il avait moins mal. Ses dents laissèrent leurs traces dans le sable. Un goût sucré le surprit, ne s'attendant pas à un aliment, et encore moins à quelque chose de comestible.

    Corrélation établie entre le goût savoureux et la substance, ne restait que le mysère de la douleur. Il mordit donc à nouveau, plus motivé. Même goût, même température, mais il eut cette fois un peu mal, sur les dents en contact avec le sable sucré-mais-atrocement-froid. Il se retourna vers Kal.

    << Qu'est-ce que c'est? >>
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    Kal se redressa prudemment, ayant fini de nettoyer les dégâts. Elle rendit la serpillière à la vendeuse, s'excusant platement, mais elle lui assura avec un sourire que ce n'était pas grave. Puis, elle sortit du magasin rejoindre Uko, qui expérimentait à nouveau l'ingestion de glace - avec un peu de succès cette fois.

    << Qu'est-ce que c'est? >>

    "C'est des glaces, c'est une friandise de la ville. Si tu savais tout ce qui à évolué pendant que l'on dormait ! Ce n'est rien par rapport à..."

    Adossée contre un mur, elle fit un geste large, pour englober toute la ville. Elle avait beau avoir acquis toute les connaissances, tout le vocabulaire nécessaire pour comprendre ce qui c'était passé, au moins en partie, une large part d'elle même ne pouvait pas l’appréhender correctement. Ça ressemblait beaucoup trop à un miracle, parfois. Tout le temps. Alors elle resta floue.

    "Juste, tout ça, bien sur... Mais je trouve les glacesparfaites pour te montrer toutes ces choses, nouvelles, miraculeuses. Et tu me connais, je pèse mes mots."

    Peut être ne le savait il pas, ceci dit, elle savait qu'elle était plus spontanée, moins prudente peut être, en la présence d'Uko. Est ce que ca voulait dire qu'il la connaissait mal ? Sans doute... Ca lui serrait le cœur. Ils se connaissaient depuis plusieurs millénaires, après tout.
    Ou peut être qu'au contraire cela voulait dire qu'elle montrait un faux visage aux autres ? Probablement. Ce n'était pas nouveau.

    Elle secoua la tête.

    Sa bouche était froide, mais le goût du sucre commençait à s'estomper, laissant sur sa langue une sensation fantomatique de manque désagréable. Elle passa la langue sur ses dents dures et tranchantes. Elle pourrait manger de la glace pendant des heures sans interruption.

    "C'est de l'eau gelée, essentiellement, avec du sucre. Peut être que tu en as déjà vu ? Des fois il se forme du givre derrières certaines dunes, et il paraît que dans certaines oasis, lors d'une poignées de nuits, on peut voir une pellicule de gel se former sur l'eau. On pouvait, en tout cas, quand il y avait d'autre oasis que celle là. Je suppose qu'en hiver, il y en a peu être un peu sur le lac. Oh, il faut absolument que tu vois l'hiver d'ici ! Ils règlent le climat à l'aide du dôme, donc ils ne craignent jamais les tempêtes de sables, et ils font varier la température parfois, ils appellent ça des saisons, mais ça n'atteint jamais les sommets que l'on connaît chaque jour. C'est très reposant, je suis sure que ça te plairait. Tout est plus doux ici, plus lisse et plus sucré... »

    Elle soupira.
    Parfois, elle aurait voulu naître habitante de 1400, même, ou parce qu'elle n'aurait pas traversé les époques. Ils avaient indéniablement une meilleure médecine, qui ne reposait pas à moitié sur un phénomène mal compris qui drainait le sang de son peuple. Peut être que sa maladie aurait été comprise, aurait été soignée. Tout ca, c'était la seule condition pour qu'elle existe. Ça ne pouvait pas etre modifié. Mais elle aurait définitivement aimé pouvoir abandonner sa tente ensablée qui la faisait cuire jusqu'à l'éclatement de ses poumons, comme un grain de pop-corn, et qui gelait ses membres jusqu'à les rendre aussi raides que des légumes congelés pour vivre dans un appartement confortablement perché dans les hauteurs d'une tour métallique climatisée, ça aurait fini par l'habituer à cet environnement inusuel.
    Le dôme était le futur de l'humanité, elle en était sure. Il avait été bâti pour ça. Les nomades n'aurait jamais un autre signe de leurs dieux, et ils finirait par ne plus pouvoir lutter contre la désertification, contre les distances toujours plus longues de sables arides, et contre les tempêtes rongeantes. Rien ne pouvait durer sous ce sable corrosif. Elle espérait que son peuple soit assimilé à la ville, et il était en bon chemin. Elle espérait que les Serpents finirait par se détourner de leurs coutumes pour les rejoindre, et elle espérait même que les Scorpions s'en rendrait compte, parce qu'ils y serait poussé par la nécessité, pour survivre. Elle continua à conter les merveilles contenues dans un simple glace.

    « Le sucre, aussi, il y en à partout ici, mais ils ne le cultive pas, il n'est pas non plus extrait du miel, d'un fruit, ou de nul part, ils en synthétisent directement des tonnes et des tonnes.
    Et, globalement, ils synthétisent énormément, et cultivent très peu, presque aussi peu que les Serpents, alors que vous êtes nomades, et que le désert n'est pas exactement une terre accueillante et facile à exploiter. Je suis peu être un peu hyperbolique, ils cultivent sans doute plus que vous, mais ce qu'ils arrivent à faire, dans de grandes usines en métal, c'est extraordinaire ! »


    Elle trouvait un plaisir délicieux à faire rouler tout ces mots nouveaux sur sa langue, sous son palais et entre ses dents, elle les articulait avec un soin plus particulier encore que les mots ordinaires, sans exagérer bien sur, elle n'annonait pas, elle était juste délicate.
    Il devait rester des choses qu'elle n'avait pas expliquées dans sa tirade – des tonnes, sans doute – mais Uko poserait la question si il voulait savoir quelque chose. Elle ferma les yeux et appuya la tête sur le mur derrière elle. Elle s'était essoufflée, à débiter autant de paroles aussi vite, inconsidérément. C'était stupide. Elle déglutit, et rouvrit les yeux pour les fixer sur Uko. Il s'agissait de ne pas le perdre, même si ici la foule n'était pas très dense, il était infiniment plus rapide qu'elle.
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    Uko écoutait Kal comme un chat devant un laser : sans rien comprendre, mais définitivement très amusé. L’empilage massif de nouveautés dans son champ de connaissance nourrissait encore le sentiment d’émerveillement qu’il vivait depuis son arrivée à 1400. Lui qui ne connaissait même pas le désert découvrait un monde encore nouveau, mais au lieu d’y trouver du sable, du soleil et pas d’eau, il entrait sur un territoire frais, accueillant et sucré. En tout cas, c’est la perception qu’en avait son esprit complètement effervescent.
    Il hocha la tête. Ses yeux allèrent de Kal, la glace, puis de retour à Kal, puis de retour à la glace. Il mordit à nouveau en s’efforçant de ne pas glapir. C’était toujours aussi froid. Uko ne comprenait pas comment un aliment pouvait être aussi froid. La nourriture était tiède, par principe, et généralement chaude quand on cuisinait pour lui. Mais là, le froid paraissait inhérent à l’aliment. Et puis… Non, l’eau gelée, ça n’a pas la forme d’une boule colorée. Et ça ne ressemble pas à du sable. Il y avait là un lien qui lui échappait complètement. Mais il mordit à nouveau, et oublia ses questions. Il se contenait de manger, et il avait raison.

    « Quand même, finit-il par demander à Kal, je ne comprends pas. L’eau, j’en ai déjà vu. Et ça n’a rien à voir avec ça. Je veux dire, c’est clairement du sable. Et c’est froid ! Comment ça peut être froid ? »

    Elikann tenait la glace devant lui, à une longueur d’un bras long comme une jambe. Il s’en méfiait encore. Et il enchaîna sans laisser le temps à la jeune fille de répondre.

    « Même si on met du sable et du sucre dans de l’eau, ça ne fait pas une boule glacée et sucrée comme ça. Et surtout, si c’est effectivement de l’eau, pourquoi ça m’a attaqué ? C’est vivant ? »


    Il était perdu mais continuait à manger.

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    « Quand même, je ne comprends pas. L’eau, j’en ai déjà vu. Et ça n’a rien à voir avec ça. Je veux dire, c’est clairement du sable. Et c’est froid ! Comment ça peut être froid ? Même si on met du sable et du sucre dans de l’eau, ça ne fait pas une boule glacée et sucrée comme ça. Et surtout, si c’est effectivement de l’eau, pourquoi ça m’a attaqué ? C’est vivant ? »

    Malgré ses doutes très manifestes, Uko avait quand même l’air de s’être habitué au goût, et même d’apprécier, la surprise passée. Il était méfiant, évidemment mais, on ne pouvait pécher par excès de prudence. Elle fronça les sourcil.

    « Comment ça, clairement du sable ? c’est juste de l’eau gelée et du sucre. Et un peu de graisse, qui se se rapprocher du lait, je pense. Et ça ne t’a pas attaqué. C’est juste… Inhabituel. Comme quand on se brûle avec du thé, mais en froid. Et plus agréable. Et sans séquelles. »

    Tout ici était paisible, malgré la foule. Sans danger et lisse, mais intéressant. Elle se promit de montrer à Uko un matelas de 1400, si doux et dépourvu de sable et de poussière. Elle soupçonnait que la bibliothèque ne serai pas son endroit préféré, même si c'était assez calme. En marchant doucement, elle réfléchissait. Que montrer de cette ville immense ?



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