Kal Lulo
Favorite de la Gazelle
- Arme : Poche de poison dans les vêtements, à souffler sur les ennemis
Messages : 78 Date d'inscription : 02/01/2015
Kal Lulo
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Kal se redressa prudemment, ayant fini de nettoyer les dégâts. Elle rendit la serpillière à la vendeuse, s'excusant platement, mais elle lui assura avec un sourire que ce n'était pas grave. Puis, elle sortit du magasin rejoindre Uko, qui expérimentait à nouveau l'ingestion de glace - avec un peu de succès cette fois.
<< Qu'est-ce que c'est? >>
"C'est des glaces, c'est une friandise de la ville. Si tu savais tout ce qui à évolué pendant que l'on dormait ! Ce n'est rien par rapport à..."
Adossée contre un mur, elle fit un geste large, pour englober toute la ville. Elle avait beau avoir acquis toute les connaissances, tout le vocabulaire nécessaire pour comprendre ce qui c'était passé, au moins en partie, une large part d'elle même ne pouvait pas l’appréhender correctement. Ça ressemblait beaucoup trop à un miracle, parfois. Tout le temps. Alors elle resta floue.
"Juste, tout ça, bien sur... Mais je trouve les glacesparfaites pour te montrer toutes ces choses, nouvelles, miraculeuses. Et tu me connais, je pèse mes mots."
Peut être ne le savait il pas, ceci dit, elle savait qu'elle était plus spontanée, moins prudente peut être, en la présence d'Uko. Est ce que ca voulait dire qu'il la connaissait mal ? Sans doute... Ca lui serrait le cœur. Ils se connaissaient depuis plusieurs millénaires, après tout.
Ou peut être qu'au contraire cela voulait dire qu'elle montrait un faux visage aux autres ? Probablement. Ce n'était pas nouveau.
Elle secoua la tête.
Sa bouche était froide, mais le goût du sucre commençait à s'estomper, laissant sur sa langue une sensation fantomatique de manque désagréable. Elle passa la langue sur ses dents dures et tranchantes. Elle pourrait manger de la glace pendant des heures sans interruption.
"C'est de l'eau gelée, essentiellement, avec du sucre. Peut être que tu en as déjà vu ? Des fois il se forme du givre derrières certaines dunes, et il paraît que dans certaines oasis, lors d'une poignées de nuits, on peut voir une pellicule de gel se former sur l'eau. On pouvait, en tout cas, quand il y avait d'autre oasis que celle là. Je suppose qu'en hiver, il y en a peu être un peu sur le lac. Oh, il faut absolument que tu vois l'hiver d'ici ! Ils règlent le climat à l'aide du dôme, donc ils ne craignent jamais les tempêtes de sables, et ils font varier la température parfois, ils appellent ça des saisons, mais ça n'atteint jamais les sommets que l'on connaît chaque jour. C'est très reposant, je suis sure que ça te plairait. Tout est plus doux ici, plus lisse et plus sucré... »
Elle soupira.
Parfois, elle aurait voulu naître habitante de 1400, même, ou parce qu'elle n'aurait pas traversé les époques. Ils avaient indéniablement une meilleure médecine, qui ne reposait pas à moitié sur un phénomène mal compris qui drainait le sang de son peuple. Peut être que sa maladie aurait été comprise, aurait été soignée. Tout ca, c'était la seule condition pour qu'elle existe. Ça ne pouvait pas etre modifié. Mais elle aurait définitivement aimé pouvoir abandonner sa tente ensablée qui la faisait cuire jusqu'à l'éclatement de ses poumons, comme un grain de pop-corn, et qui gelait ses membres jusqu'à les rendre aussi raides que des légumes congelés pour vivre dans un appartement confortablement perché dans les hauteurs d'une tour métallique climatisée, ça aurait fini par l'habituer à cet environnement inusuel.
Le dôme était le futur de l'humanité, elle en était sure. Il avait été bâti pour ça. Les nomades n'aurait jamais un autre signe de leurs dieux, et ils finirait par ne plus pouvoir lutter contre la désertification, contre les distances toujours plus longues de sables arides, et contre les tempêtes rongeantes. Rien ne pouvait durer sous ce sable corrosif. Elle espérait que son peuple soit assimilé à la ville, et il était en bon chemin. Elle espérait que les Serpents finirait par se détourner de leurs coutumes pour les rejoindre, et elle espérait même que les Scorpions s'en rendrait compte, parce qu'ils y serait poussé par la nécessité, pour survivre. Elle continua à conter les merveilles contenues dans un simple glace.
« Le sucre, aussi, il y en à partout ici, mais ils ne le cultive pas, il n'est pas non plus extrait du miel, d'un fruit, ou de nul part, ils en synthétisent directement des tonnes et des tonnes.
Et, globalement, ils synthétisent énormément, et cultivent très peu, presque aussi peu que les Serpents, alors que vous êtes nomades, et que le désert n'est pas exactement une terre accueillante et facile à exploiter. Je suis peu être un peu hyperbolique, ils cultivent sans doute plus que vous, mais ce qu'ils arrivent à faire, dans de grandes usines en métal, c'est extraordinaire ! »
Elle trouvait un plaisir délicieux à faire rouler tout ces mots nouveaux sur sa langue, sous son palais et entre ses dents, elle les articulait avec un soin plus particulier encore que les mots ordinaires, sans exagérer bien sur, elle n'annonait pas, elle était juste délicate.
Il devait rester des choses qu'elle n'avait pas expliquées dans sa tirade – des tonnes, sans doute – mais Uko poserait la question si il voulait savoir quelque chose. Elle ferma les yeux et appuya la tête sur le mur derrière elle. Elle s'était essoufflée, à débiter autant de paroles aussi vite, inconsidérément. C'était stupide. Elle déglutit, et rouvrit les yeux pour les fixer sur Uko. Il s'agissait de ne pas le perdre, même si ici la foule n'était pas très dense, il était infiniment plus rapide qu'elle.