Agartha. Un désert, où cohabitaient nomades et sédentaires. Cependant l'assèchement progressif des oasis développa la cupidité des sédentaires qui se mirent en guerre les uns contre les autres. Les cités tombèrent une à une devant ce fléau jusqu'à ce qu'il ne reste que 1400. Les nomades quant à eux préférèrent éviter ces conflits en priant leur Divinité de leur accorder un sommeil de deux millénaires. Mais quand ils se réveillèrent, ils furent non seulement confrontés à des citadins beaucoup plus avancés technologiquement mais aussi à une hostilité tangible. Hostilité contre ces nomades ressurgit du passé mais aussi hostilité au sein même de la ville de 1400. Puis une nouvelle guerre éclata : la Révolution. Est venu à nouveau le temps du choix : se battre ou partir ? Ainsi naquit l’Exode, un mouvement rassemblant nomades et citoyens souhaitant fuir la guerre en partant par-delà les montagnes vers un territoire glacé où vit un peuple étrange.

Lorsque le passé et le futur se rencontrent...

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    Sous les rayons ardents du soleil || Akmar

    Nour Mu'Zineb
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    C'est un des ces jours. Un de ces jours longs, immenses, où l'on ne sait tout simplement pas. Parfois on ne sait pas où on va. Parfois on ne sait pas combien de temps on sera encore en vie. Parfois on ne sait pas si on fait la bonne chose. Aujourd'hui c'est un des ces jours où ne sait pas quand on repartira. Il y a tant de gens, tant de vies qui se sont jointes à l'Exode et il faut prendre en considération chaque âme et ses exigences. Alors encore une fois voila la caravane figée.

    Nour s'était éclipsée dans la matinée pour aller parcourir le désert en toutes tranquillité. Elle n'avait envie de rien, pas même de voir Sinan son fiancée dont la présence était d'ordinaire si rassurante, ni même de partager sa promenade avec Leïla, sa soeur. Elle veut seulement être seule. Alors la voila au beau milieu du désert, regard glissant sur ces dunes qu'elle ne verra bientôt plus.

    Il est presque midi et le soleil tape déjà fort. Elle a enroulé un voile autour de ses cheveux en guise de protection et a souvent recours au deux gourdes d'eau fraîche qu'elle porte à sa taille. Ils n'ont pas encore quitté le désert et ses étendues sableuses que déjà Nour se sent nostalgique de ces terres inhospitalières sur lesquelles elle a grandi. Elle ne veut pas se l'avouer à elle-même, mais elle a peur d'être déçue parce qu'ils trouveront au-delà des montagnes.

    Elle soupire et son regard navigue vers la droit. C'est là qu'elle le voit. Tâche blanche dans l'infinité sableuse. Elle plisse les yeux et distingue la forme humaine, avec un petit hoquet de surprise elle s'élance. Elle dévale la haute dune sur laquelle elle était perchée, son petit cœur battant la chamade. Elle croise souvent des morts dans le désert, c'est un monde hostile après tout, mais souvent ils sont déjà à l'état de squelette.

    En arrivant près de l'homme elle se laisse tomber à genoux à côté de lui et place une main sur sa joue. Brulant. Puis sur son cou où elle trouve avec soulagement un pouls. Sans plus perdre de temps elle soulève la tête du jeune homme si pâle, et lui fait boire un peu d'eau. Puis elle sort de sa sacoche un bout de tissu qu'elle enroule sommairement autour de la tête de l'homme.

    "Réveille-toi." le somme-t-elle en donnant des claques légères sur sa joue. "Il faut que tu te réveilles. Tu ne peux pas rester là!"

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    Pourquoi je m'entête à aller ici ? Le désert ne m'aime pas, il est l'allié le précieux de mon ennemi. Soleil et étendue de sable formant un duo qui pouvait pas être séparé que lorsque le soleil venait à s'en aller pour aller ailleurs. L'astre du jour n'est pas du genre fidèle. Il fait ce qu'il veut. Mais sa façon d'agir ne joue pas en a faveur. J'ai marché si longtemps et maintenant mon dos se fait frapper par les fils invisible du vilain soleil. Pour peu, je pourrai l'entendre rire comme un fou. Un mince sourire sur mon visage. Pire que tout, j'ai perdu la chose qui était sur ma tête. J'ai mal à la tête. Je me sens partir, je vais rejoindre les cieux. Avec mes cheveux je suis déjà raccord. Je lutte pour garder mes yeux ouvert, de toute façon, seule l'obscurité m'entoure. Je respire mal. J'ai du sable dans les poumons, j'en suis sûr. Je ne sais pas combien de temps je suis là. Mais le sommeil m'as pris, combien de temps je suis là. Je sens qu'une personne me tient. Qui est cette personne. Je ne sais pas. Je sens de l'eau. Je bois, si vite, je tousse malgré moi. Elle parle, mais j'entends si mal. Je sens ses frappes sur mes joues.

    « Qui ? »

    Je suis réveillé, du moins un peu. Pourtant, j'ordonne à mes jambes de bouger. Elles restent là, immobiles, mes mains ont tout le mal de bouger. Je suis trop rester au soleil. J'ai mal. Je vais dans le désert pour sauver les gens, mais je ne fais jamais attention à moi. Du coup, je suis là. Qui était cette personne que faisait-elle là ?

    « Sauve-toi, gentil de me sauver... »

    Je tousse, j'ai vraiment avalé du sable, super. Je vais finir par avaler une dune entière. Mais bon, je suis plus face au sable. Cette personne, elle m'a tourné un peu. Je plisse les yeux. Je suis éblouis. Je vois pas bien sur le coup, mais les traits se dessine de plus en plus. J'ai été sauvé par une fille à peine plus âgé que mon frère. Je ris un peu amer. Décidément les jeunes m'en veulent un peu.Que fait cette jeune personne dans cet endroit. C'était dangereux. Je portais une main sur mon crâne, ce simple mouvement fait mal. Elle m'avait protégé de mon ennemi.

    « Tu ne pourra pas me porter... Je... »

    J'essayais de faire aller mes muscles, je serrai les dents. Ils finiront par m'obéir.
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    L'inconnu tousse, ses yeux s'ouvre légèrement.

    "Qui ?" dit-il dans un murmure.

    Nour l'entend à peine, sa voix est si faible. Elle lui administre encore quelques claques, éspérant le tirer encore un peu plus de sa torpeur.

    "Sauve-toi, gentil de me sauver..." croit-elle l'entendre dire mais les mots sont si confus qu'elle n'est pas sûr d'avoir bien compris les mots de l'homme.

    Elle le soulève pour que sa tête repose sur son épaule et le mouvement semble le réveiller davantage car il porte une main à son crâne.

    "Tu ne pourra pas me porter... Je..." grommelle-t-il un peu plus nettement.

    L'anxiété de Nour lui donne une force qu'elle ne se connaissait pas et elle assène une claque brutale sur la joue de l'inconnu.

    "Ah! Ça suffit!" s'exclame-t-elle, un peu énervée que l'inconnu ne paraisse pas faire d'efforts pour reprendre ses esprits.

    Ce n'est peut-être pas sa faute - la flamme qu'elle voit lorsqu'elle fronce les yeux est faible et vacillante - mais tout de même, on n'abandonne pas sa vie ainsi!

    "Reprends un peu d'eau." dit-elle en portant la gourde aux lèvres de l'homme. "Et après il faudra te lever! Tu ne peux pas te laisser mourir ici."

    Elle le fait boire, puis elle passe le bras de l'inconnu autour de ses frêles épaules et tente de le relever. C'est un effort immense, au-delà de sa simple force et très vite ses joues deviennent rouges et sa respiration devient haletante.

    "Aide-moi." maugrée-t-elle en direction de l'homme qui ne semble pas tenter de se remettre sur pieds lui-même. "Je ne vais pas y arriver toute seule."

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    Je ne suis pas dans la meilleure des forme. Je peine à me lever. Cette petite dame vient de me frapper. Je vais avoir la marque. Génial. Je grimace sur le moment. Elle n'a pas été de main morte. Ça fait mal. Je suis bien réveillé pour le coup. Mais me tenir sur mes jambes semblent ps une priorité pour mes muscles. Elle me donne son eau. C'est très généreux de sa part. Je devrai songer à prendre un animal ou un véhicule. Mais j'oublie que moi et les machines ça ne fat pas toujours bon ménage.

    C'est un peu forcé que j'ai bu son eau. Elle veut que je me lève. Comme si c'était simple. Comme si tout mon esprit n'était pas en train de hurler cette ordre depuis que je suis tombé. Elle me soulève un peu. Elle ne veut pas que je meurs aussi stupidement. Elle me dit de l'aider. C'est à ces mots que mon corps agis, surtout mon esprit. Celui de guérisseur. Je ne pouvait pas laisser cette petite sans aide. Alors avec de gros effort je me lève.

    « J'espère que je peux t'aider en marchant comme ça. »

    Ma voix tremble, Je crois que je suis bon pour un repos forcé après ça. Ma mère et mon frère vont finit par m'attacher à force.Mais c'est plus fort que moi. Si je vais dans le désert, c'est pour aider les gens. Peut-être que mon aventure dans cette étendue cruelle et chaude a sauvé cette jeune fille. Je marche, mais mes jambes, comme ma voix ne sont pas stables. Je tente de pas tomber. Car je risque de la blesser. Ce n'est pas mon but. Je veux qu'elle reste en bonne santé, pour ça, il faut que je force mon corps. Comme je le fais assez régulièrement, pas toujours en ayant conscience. Mais certains jours, j'ai du mal à quitter mon lit. Elle me prive de tout, je tombe malade. Et là je n'ai qu'une envie quitter ma prison trop douce pour aider les gens. Il est pas mal plus grand que cette jeune femme, pourtant, ma main s'appuie un peu sur elle, sans pour autant lui faire mal. Je m'en voudrai tellement si je la blesse. Ça serait une honte pour ma profession parmi les nomades. Ils comptaient sur moi. Sur mes conseils, mes dons de sang qui les guérrisaient tous. Je lui souriais doucement, mais le reste de mon visage exprime sûrement cette douleur latente.
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    C'est comme si ses mots ont déclenché une réaction instinctive chez l'homme. Lui qui un instant plus tôt paraissant sans force, ses muscles sont soudain actifs.

    "J'espère que je peux t'aider en marchant comme ça." lui dit-il d'une voix tremblante.

    Elle ne comprends pas ce qu'il veut dire. C'est lui qui a besoin d'aide pas elle.

    "Ça ira." dit-elle, réponse volontairement ambigu. "Il faut avancer tant qu'on le peut."

    Car, effectivement ils sont assez loin du campement. Il leur faut couvrir le plus de distance possible. Cela fait Nour pourra courir chercher de l'aide. Mais elle ne peut faire cela en laissant cet homme faible seul, aussi loin du campement. Elle doit pouvoir le rejoindre, et surtout le retrouver, facilement. Et pour cela il leur faut se rapprocher du campement, marcher.

    Les premiers pas sont pénibles. Malgré ses efforts pour rester debout et avancer, l'homme pèse encore largement sur la jeune fille. Mais Nour ne se laisse pas abattre. Sans homme à la maison, c'est aux femmes de tout faire et ayant été mise aux travaux physiques dès son plus jeune âge elle n'a pas à rougir de sa force physique. C'est ce qu'elle se répète alors qu'elle menace de succomber sous le poids de l'homme.

    Et puis ils trouvent un rythme et ils avancent à pas lent mais sûrs.

    Ils s'arrêtent au pied de la dune, marquant une pause avant d'entamer l'ascension de cette dernière. Nour en profite pour chercher dans sa sacoche une galette de miel qu'elle tend à l'inconnu.

    "Tiens, mange ça." lui dit-elle. "Il te faut des forces."

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    Le sable est partout, comme la douleur que je ressens bien malgré moi. Elle me dit de tenir bon. Je ne fais que ça en ce moment. Tenir. J’avance à un rythme si lent que je sens que chaque pieds s'enfonce de plus en plus dans ce sable si chaud. Il entoure mes pieds, remplis mes chaussures fines. Ça me gêne un peu, mais chaque pas doit la rassurer. Elle a besoin de moi. C'est cette idée qui me fait avancer. Qui me permet de tenir debout. Malgré la fatigue que j'ai, cette douleur musculaire qui me fait souffrir le martyr. Elle s'arrête, je vois une dune qui me parait si grande... Je ne sais pas si j'arriverai à monter tout ça. Je ravale ma salve. Ma gorge presque sèche, hydratée un peu grâce à elle, j'ai un peu peur. Elle me tends un truc. De la nourriture. Je sens, malgré l'odeur de sable chaud qui domine mes sens olfactifs comme pour me rappeler où je suis. Je prends la galette, je sens du sucre. Elle me dit de le manger. Il me fallait des forces.

    « Et toi ? Cette dune est grande et tu me tiens courageusement sans rien demander en retour. Je t'en suis reconnaissant, mais... »

    Je partageais la galette, mes faibles forces me permettaient encore ça. Je lui souris avant de tendre la plus grosse moitié. Je mange rapidement ma partie. Je me sens déjà mieux. Ce n'est pas la forme ultime, mais je me redresse un m'appuyant un peu moins à cette jeune fille. Je devais faire face à cette dune, elle devait être facilement grimpable pour quelqu'un en forme. Ce que je ne suis pas totalement, mais je devais avancer. Car je me disais toujours qu'elle avait besoin de moi.

    « Je t'aiderai, ne t'en fait pas, jeune fille... »

    Je suis certainement des deux celui qui a le plus besoin d'aide, mais je m'en fiche. Je passe toujours après un patient. Comme le prouve ma peau pâle et les cheveux si clairs. J'ai un faible sourire. Si un peu de nourriture m'avais aider à aller mieux, c'est sûrement que comme la dernière fois, j'étais venu avec pas assez de provision pour mon corps faible. Je ne vais pas stopper mes efforts. Je suis toujours un peu accroché à cette demoiselle.

    « Avançons, plus on traîne, plus cette dune sera insurmontable. »

    Je marche tout seul, mes jambes tremblent, mais moins.
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    "Et toi ?" demande-t-il. "Cette dune est grande et tu me tiens courageusement sans rien demander en retour. Je t'en suis reconnaissant, mais..."

    C'est cette sollicitude qui rappelle soudain à Nour que celui qu'elle en face d'elle est un homme adulte, plus âgé qu'elle et qu'elle ne lui montre aucun respect ou déférence depuis tout à l'heure. Elle se sent rougir de honte face à cette réalisation. Elle est si mortifié qu'elle oublie de protester lorsqu'elle se voit attribuer la moitié la plus grosse de la galette.

    "Je t'aiderai, ne t'en fait pas, jeune fille..."

    Et voila qu'il recommençait avec ça. N'est-il pas celui qui a besoin d'aide? Quel homme étrange, se dit-elle en l'observant du coin de l'oeil. A sa peau pâle et ses cheveux clairs on ne dirait pas qu'il vient d'un clan du désert. Et cette gentillesse, cette volonté de lui porter secours alors qu'elle n'en a pas besoin...!

    "Avançons." dit-il, semblant avoir reprit du poil de la bête. "Plus on traîne, plus cette dune sera insurmontable."

    Nour acquiesce mais lui met la gourde dans les mains avant tout.

    "Bois." dit-elle.

    C'est désormais plus une requête qu'un ordre. Elle le sent plus vif et elle sait qu'il ira jusqu'au bout désormais. Ils n'ont plus besoin de rudesse.

    Une fois satisfaite de le savoir hydraté, elle glisse à nouveau le bras de l'homme sur ses épaules et ils reprennent leur marche. L'ascension est pénible mais il finisse par arriver au but. Sans se concerter ni l'un, ni l'autre ne s'arrête et ils entament la descente dans la même foulée qu'ils atteignent le sommet de la dune. Ils ne s'arrêtent qu'une fois en bas de la dune, et Nour sort à nouveau la gourde pour que l'homme s'hydrate.

    "Je ne me suis pas présenté." dit-elle pour combler le silence. "Je suis Nour Rawda Mu'Zineb, la petite-fille du Sage Ra'Ifah Mu'Zineb."

    Elle ne sait pas s'il reconnaitra le nom de Grand-Mère mais elle espère avoir par sa réaction un indice quand à son appartenance à l'un des trois clans.

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    La dune n'as été finalement qu'une épreuve de plus pour moi. Elle voulait vraiment que je boive plus souvent. Elle risquait d'être à court à force de m'en donner. C'était inquiétant, l'air de rien. Je ne voulait pas qu'elle se mette en danger parce qu'elle désirait me garder en vie. C'est vraiment étrange. Mais bon, je ne vais pas commencer à trop insister sur mon but. Elle risque de me prendre pour un fou. Qui serait assez stupide pour se faire soigne par quelqu'un de dérangé. Assez peu de monde en réalité. Je m'étais toujours demandé comment faisais cet homme qui m'avait tout appris. Il avait sûrement un truc. Mais je ne voulais pas savoir lequel. Je suis heureusement différent.

    J'entends son nom qui est d'ailleurs bien long. Le mien est un peu plus court. Enfin vu comme elle le prononce, j'en ai l'impression. Tellement de fierté d'être la fille d'un tel. J'étais attaché à ma mère, bien entendu, mais pas au point de la citer dès que l'occasion se présentait. Je la regardais curieusement.

    « Je suis Akmar Ihsan Rezki, enchanté jeune fille. Une petite-fille de sage.Voilà qui est intéressant. »

    Je respectais beaucoup ces gens d'un autre âge. J'aime surtout les histoires qu'ils racontent. Ce genre de choses ma rappelle mon père. Même si les sages ont un truc de plus. Tout un clan compte sur eux. Comme mon clan me faisait confidence pour ce que j'ai pu faire. Je souris à cette fille. Je ne suis pas pas toujours le plus au courant pour les autres clans. Mais je n'ai aucune envie de provoquer la haine ou la colère. Donc je dis qu'une certaine position est intéressante. Comme toutes les autres, finalement, je reste assez neutre.

    « Je suis guérisseur, donc je suis navré que m'ayez trouvé ainsi sous le soleil de plomb. J'essaye vraiment d'emporter assez de choses quand je suis dans le désert. Mais je tombe assez régulièrement à court rapidement... J'en suis désolé. »

    Quand ce n'était pas ses réserves, c'était son corps. Son organisme qui avait des limites assez petites. Je ne suis pas le plus endurant des hommes. Je fais toujours de mon mieux malgré ça. Pose le côté de ma main sur mon front pour voir mieux ce m'attends pour la suite.

    « Puis-je savoir ou vous me menez ainsi, jeune fille ? »

    Je ne sais pas ce qui va m'arriver, j'ai beau ne pas avoir peur, être au courant de rien m'inquiète un peu.
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    "Je suis Akmar Ihsan Rezki, enchanté jeune fille. Une petite-fille de sage.Voilà qui est intéressant." dit-il en posant sur elle un regard teinté de curiosité.

    Ihsan, se dit-elle à elle-même. Ce n'est pas un nom qu'elle reconnait. En tout cas elle peut affirmer qu'il n'est pas de son clan. S'il est adulte avec seulement trois noms il doit appartenir au clan de la Gazelle.

    "Je suis guérisseur, donc je suis navré que m'ayez trouvé ainsi sous le soleil de plomb. J'essaye vraiment d'emporter assez de choses quand je suis dans le désert. Mais je tombe assez régulièrement à court rapidement... J'en suis désolé." ajoute-t-il.

    Nour le regarde étonnée. Elle ne l'aurait pas pensé guérisseur. Il a l'air si frêle et maladif qu'elle ne sait quel travail il pourrait bien faire mais c'est une chose rare que de venir en aide à un guérisseur. Ceux-là sont d'ordinaires plus attentifs à leur santé que la plupart des gens.

    "Puis-je savoir ou vous me menez ainsi, jeune fille ?" lui demande-t-il, la tirant de ses réflexions.

    "A la caravane en partance pour les montagnes." répond-elle. "Le campement est à quelques dizaines de minutes d'ici et tu pourras t'y reposer."

    Elle fronce les sourcils, réfléchissant intensément. Ils sont déjà loin dans le désert, très proches des montagnes désormais et il est donc étrange de trouver quelqu'un qui ne soit pas de la caravane dans les environs.

    "N'est-ce pas de ce campement que tu viens?" lui demande-t-elle. "Tu es un Favori de la Gazelle, n'est-ce pas? Mon fiancé fait partie de ce clan. Je pensais vous nous aviez tous rejoints. Ou alors viens-tu d'un autre campement?"

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    La caravane, voilà donc la destination, celle à laquelle il devait revenir. Il était, lui-aussi un nomade. Il n'était pas rare que je me retrouve au milieu de nul part. Je crois que cette fois, j'ai été un poil trop loin. En partance pour la montagne. Les terres gelés. Il avait un peine de temps de revenir dans le désert qu'on le menait à nouveau à lieux étranges et pourtant qui éveillait en moi une certaine curiosité. Je devais juste marcher encore et toujours. J'avais un sourire, mon clan était donc avec ce campement, pourtant la demoiselle ne semblait pas trop me connaître. Elle n'avait as eu besoin de moi. C'était mieux comme ça, je préfère savoir les gens en forme.

    « C'est ça, mademoiselle. Il est possible que je viens de ce camp. D'habitude, je suis bien trop occupé pour m'éloigner. Je suis un guérisseur le clan et le campement a besoin de mes capacités. Votre fiancé est donc un des nôtres. Voila qui est heureux pour mon clan. »

    Mes dons trop réguliers m'avait un peu sorti de ces rails. Ceux du mariage, il était pourtant assez commun à mon âge d'avoir une épouse, ce n'était pas mon cas. Chance ou malheur, seul l'avenir me le dira. Je ne serai ps le genre de mari fort présent. Et vu comment ma mère et mon frère me criaient dessus. Il y avait fort à parier qu'une personne qui me serait lié finirait par s'énerver et finalement s'en aller. C'était peut-être le cas de la personne qui m'avait été promise. Va savoir. J'avais choisi un chemin plus dangereux que celui qui m'avait tout appris.

    « Si vous avez besoin d'un conseil ou d'aide par rapport à votre santé, vous pouvez faire confiance aux favori, comme moi. Je serai ravi, même enchanté de pouvoir vous être utile. »

    Mon frère contrairement à moi n'était pas du genre à donner à tord et à travers. Il n'était pas un guérisseur, il ne le serait sûrement jamais. Cette jeune fille me rappelait beaucoup ce dernier. Il fallait que je lui en parle. Je continuais d'avancer. Pour son bien rentrer serait le mieux. Elle irait se renseigner aux gens du campement si je viens d'ici ou non. Mes expéditions finiront par me perdre. Mais je me dis souvent que je ne suis pas le seul fou à traverser le désert. Je pouvais sauver ces gens.
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    "C'est ça, mademoiselle. Il est possible que je viens de ce camp. D'habitude, je suis bien trop occupé pour m'éloigner. Je suis un guérisseur le clan et le campement a besoin de mes capacités. Votre fiancé est donc un des nôtres. Voila qui est heureux pour mon clan." répond-il.

    Elle rougit légèrement du compliment. De son point de vue c'est plutôt elle qui a de la chance d'être fiancé à Sinan. Non seulement est-il plus âgé, et donc plus mature, ses voyages et expéditions dans le désert lui ont donné à la fois beaucoup de savoirs et lui ont permis de faire la connaissance d'une multitude de gens. Il n'est certainement pas un mauvais parti.

    Elle par contre...

    "Si vous avez besoin d'un conseil ou d'aide par rapport à votre santé, vous pouvez faire confiance aux favori, comme moi. Je serai ravi, même enchanté de pouvoir vous être utile." reprend Ihsan, avec toute la solitude que Nour commence à lui attribuer comme trait de caractère principal.

    "Merci." dit-elle sincèrement. "Je ne me suis jamais trouvé mal mais si cela devait arriver un jour, je serais heureuse d'avoir ton aide."

    Elle ne veut pas qu'il pense qu'elle est maladive. Elle ne se trouve déjà pas énormément de qualités si en plus une rumeur court qu'elle n'est pas en bonne santé, elle n'aurait vraiment plus rien à offrir. C'est important, après tout, pour un femme d'être en bonne santé, si elle doit enfant et vivre pour voir son enfant grandir.

    Ils avancent en silence quelques instants avant que Nour ne reprenne la parole, la curiosité lui brulant les lèvres.

    "Ce doit être dur d'être guérisseur. Ta santé semble en souffrir."

    A peine les mots ont-ils quittés sa bouche qu'elle rougit de honte. Elle espère qu'elle n'a pas été impertinente par ses mots.

    "Excuse-moi." s'empresse-t-elle de s'excuser. "Je ne voulais pas être impolie."

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    Rien ne pouvait se passer mal. Après tout, crier sur lui était devenu une habitude de Akmar. Vilaine certes. Mais il partait du principe que peu importe ses sacrifices, il obtiendrait le sourire des personnes qu'il soignait. Le guérisseur était là, donc elle pouvait le revoir quand elle le souhaitait, sauf si ce dernier s'en allait à nouveau. Incorrigible, comme un enfant auquel on devait sans cesse répéter de pas faire quelque chose. Mais comme ces jeunes gens, il finissait par continuer ses bêtises. Il s'en voulait toujours quand il revenait à moitié mort. La soif et sa faible résistance au soleil apportant un point final à ce tableau.

    La jeune fille s'inquiétait pour lui, sa santé, il avait un rire discret. Il la regardait avec une grande douceur. Il l'excusait. Il savait que s'il lui avouait qu'il en faisait trop, même pour son poste et son statut en tant que Favori de la Gazelle. Il posait délicatement sa main, trop pâle sur l'épaule de la jeune fille. Toujours son sourire accroché à ses lèvres fines.

    « Ne t'excuse pas pour ça. Il est vrai que je ne suis pas un exemple, même parmi les favoris. C'est normal d'être un peu curieuse à cause de mon état pas très glorieux. Mais vous en faites pas plus que ça. Je veux en aucun cas vous inquiéter avec ma faiblesse visible. Je vis bien avec. Ma stupidité m'a poussé à voir si on avait pas besoin de moi. Finalement c'est moi qui semble avoir besoin d'aide. C'est moi qui vous remercie, bien que je ne peux vous promettre de ne pas le refaire. »

    Il n’était pas rare qu'un guérisseur qu'il connaissait lui dise de ne plus rie faire. Il y avait même un qui disait qu'il allait mourir prématurément, ce qui explique son statut d'homme seul. Pas sur que la dame qui lui était promise aimerait son teint. Une personne qu'il aimerait finirait toujours par souffrir, il donnait sans rien attendre en retour. Se fermant un peu à ce que pouvait lui apporter ces gens qui se préoccupait de lui, comme sa mère, son frère et son ami. D'ailleurs ce dernier ne devait pas être loin, s'il était de cette caravane. Akmar se mettait à l'ombre, soulagé d'être un peu protégé du soleil. Cet endroit un peu plus frais, même si la sable était comme toujours, affreusement chaud. Malgré ses protection aux pieds, il pouvait le sentir.
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    Nour Mu'Zineb
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    " Ne t'excuse pas pour ça. Il est vrai que je ne suis pas un exemple, même parmi les favoris. C'est normal d'être un peu curieuse à cause de mon état pas très glorieux. Mais vous en faites pas plus que ça. Je veux en aucun cas vous inquiéter avec ma faiblesse visible. Je vis bien avec. Ma stupidité m'a poussé à voir si on avait pas besoin de moi. Finalement c'est moi qui semble avoir besoin d'aide. C'est moi qui vous remercie, bien que je ne peux vous promettre de ne pas le refaire." la rassure-t-il.

    Nour lui sourit timidement.

    "Il n'y a pas de mal à être bon avec les autres." répond-elle, douce mais ferme. "Mais faire attention à ta santé est aussi une manière d'aider les autres. Tu ne seras utile à personne si tu n'es pas en bonne santé."

    Un guérisseur malade ne serait effectivement utile à personne. Tout de même, songe la petit fille alors qu'ils avancent lentement vers le campement, c'est étrange que personne dans son clan ne l'empêche de pousser son corps à tant d'extrêmes.

    Ses pensées virent à un autre homme, tout aussi malade qu'Ihsan, bien que lui soit mort depuis quelques années déjà. Le véritable Fils du Serpent, celui qui portait en lui la malédiction d'une divinité trop forte pour son corps humain. Il avait toujours été pâle. Elle ne l'avait vu qu'à peu de reprises mais elle se souvenait de ce teint blafard et de ses cernes immenses qui n'étaient qu'à moitié cachées par le maquillage rouge et or.

    La dernière fois qu'elle l'avait vu, il y avait une ombre sur la peau de son cou. La marque sombre de la malédiction qui étouffait peu à peu sa flamme de vie. Quelques jours plus tard, la rumeur de sa mort avait envahi le camp et le clan entier avait poussé un soupir moitié tristesse et moitié soulagement.

    Une bien triste façon de quitter le monde, se dit-elle en secouant la tête.

    "Nous ne sommes plus très loin maintenant." dit-elle après un bref examen des alentours. "Courage!"

    L'encouragement n'est pas que pour Ihsan. Chaque muscle de son corps proteste contre la charge qu'elle soutien et il lui tarde d'en être libérée.

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    Akmar n'est pas l'homme le plus en santé qui soit. Il avait un très maigre sourire face aux mots de cette demoiselle. Elle lui parlait comme sa mère le faisait pour lui. Elle avait ce côté innocent et pur qui fait que ces recommandations étaient touchante pour lui. Il lui souriait alors qu'il continuait sa progression, sa douleur toujours là pour lui rappeler qu'il ne devait pas s'éloigner. Il n'avait écouté que son côté sauveur. Le reste n'était pas important. Il ne pouvait lui promettre qu'il recommencerait pas. Il était sûr qu'il finirait par le refaire. Il avançait avec tout son courage, ses forces avait fini par l'abandonner progressivement. Il devait tenir pour eux.

    « Courage à toi aussi, jeune fille... »

    Akmar voulait y arriver pour lui prouver qu'il était capable de se dépasser. Chose insensée, vu que son corps lui réclamait son repos prochain. Elle avait raison pour sa santé, mais c'était plus fort que lui. Ne pas aider quelqu'un, c'était quelque chose qui allait à l'encontre de ses principes. Il finirait par mourir jeune. C'est ce que lui répétait sa mère et son frère. En voyant le regard de son cadet il restait interdit souvent. Il savait que finalement, le garçon avait raison. Comme la jeune fille. Ils se ressemblaient tellement. Il fallait qu'il lui parle de cette demoiselle. Le guérisseur voyait plus grand chose, sa vue se troublai, le ciel, la caravane, le sable. Il avait chaud. Normal dans un désert, en plus il était si pâle que chaque seconde sous les rayons ardents sont comme un coup de couteau. Il devait compter sur son entêtement. Qui était assez grand pour finir la course, il en était persuadé. Il plissait pour voir plus clairement.

    « On y arrivera... »

    Il s'encourageait, il gardait ses forces pour marcher, rien d'autre, parler était inutile. Il maudissait le soleil, il ne pouvait pas secacher, comme quand la nuit était là. Il préférait d'ailleurs se balader durant cette période. Ce qui lui faisait rencontrer des gens qui vivait à ce moment. Il était plus en forme. Malgré ce qu'il avait pu faire alors que le soleil le jugeait du ciel dont les cheveux avaient la teinte. Son sourire faible sur le visage, il marchait autant qu'il pouvait. Il était bon pour se faire crier dessus, non seulement par un ami, mai aussi par cette jeune femme et sa famille. La totale.
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    "Courage à toi aussi, jeune fille..." lui répond Ihsan.

    Elle tourne son regard vers lui et elle voit. Elle voit une flamme vaciller, crépiter faiblement. Et elle sait. Elle sait parce qu'elle a passé de longues heures dans la Chambre des Ensommeillés, à regarder ces multitudes de flammes vaciller de la même façon. Et durant ces jours, elle avait vu autant de flammes vaciller une dernière fois comme dans un dernier effort avant de s'éteindre complètement. Alors, elle sait. Qu'Ihsan n'a plus beaucoup de forces et qu'il est en danger.

    En grand danger.

    "On y arrivera..." fait la voix de l'homme à son côté.

    Et Nour doit détourner le regard pour ne pas voir la pâleur de son visage. Son cœur se met à battre plus vite et elle se redresse, oubliant sa fatigue, tant elle est obnubilée par la terrible pensée qu'Ihsan en est peut-être à ses derniers instants.  

    Elle veut croire que ce n'est qu'une faiblesse passagère. Qu'il s'en remettra. Mais elle ne peut se départir de cette image d'une flamme vacillante qui s'éteint silencieusement. Alors elle ferme les yeux et se met à prier. Elle ne sait pas si le Serpent Blanc protégera un homme qui n'est pas l'un de ses fils mais prier stabilise son esprit et ponctue ses pas. Elle en tire le courage d'être plus forte, pour continuer à avancer tout en soutenant le poids de l'homme, malgré la chaleur éprouvante.

    "Je vois quelqu'un!" s'exclame-t-elle après ce qui semble être une éternité.

    Et effectivement des silhouettes troubles se profilent à l'horizon. Elle reconnait les longues étoffes et les couleurs vives de loin et s'effondre de soulagement, une larme roulant sur sa joue.

    "Ils vont nous aider." dit-elle à Ihsan, alors que les figures devenus nettes les aperçoivent et accourent vers eux. "Ils vont nous aider."

    @Akmar Rezki


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    Quand il décidé d'aller au bout, Akmar est du genre très têtu. Il se forçait à continuer. Ses forces diminués par le temps peu clément pour une personne fragile comme il était devenu. Mais il n'allait pas se laisser aller. Malgré sa vision trouble, il devait poursuivre. C'est avec sa force de volonté qu'il continuait cette route. Que ses pas continuaient à se faire. Il tremblait. C'est à peine si le guérisseur l'entends, il voit pas les secours ? Il sent le corps de la demoiselle s'écrouler, il la suit d'assez près. Il regarde un point. Il entends vaguement des voix. Ils sont sauvés ? Il souriait alors qu'il sent son corps soulever, il doit en être de même pour la demoiselle. Il s'autorisait à se reposer. Il s'endormait, la respiration lente, son teint très maladif. Il en avait fait trop, comme à son habitude.

    C'est que plus tard qu'il retrouvait un peu le monde réel, avec un sacré mal de tête qui le faisait grimacer sur le moment. Il fallait qu'il remercie encore cette jeune fille. Et surtout voir si elle allait bien, c'était sans compter sur les gens qui surveillait Akmar d'un air mauvais. Ah, il aurai du le savoir. Il pouffait doucement. Il ne savait pas si un jour il pourrait la retrouver. Pour preuve, avant ça, ils ne s'étaient pas croisés. Preuve s'il en est que le campement bien que communautaire avait ses fantômes. Le guérisseur en faisait en quelque sorte partie, va savoir. À part ces patients, il ne voyat pas beaucoup de monde.

    « Va-t-elle bien ?
    -Et c'est toi qui pose la question ? Tu es un comique toi.
    -Ah, je ne savais pas que je pouvais être drôle, ce n'est pas mon but. »

    Il n'était pas très rassuré. Il devait soit attendre, soit sortir de lui-même et vu le type. Il n'avait aucune chance. Il lâchait un soupir. Il détestait attendre. Il faisait d'ailleurs la moue à son garde. Ce qui d'un point vue extérieur pouvait être drôle, un adulte agir comme un gamin, c'est risible. Akmar était la preuve qu'on pouvait être immature.
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    HRP: c'est très court, désolée
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    Cela fait désormais plusieurs heures depuis leur sauvetage inopiné. Sauvetage qui était arrivé à point car Ihsan avait perdu connaissance au moment même où les hommes les avaient rejoints. Heureusement, le campement n'était pas loin et ils n'avaient pas mis longtemps à rapatrier le guérisseur évanoui. Une fois arrivée, Nour avait laissé Ihsan au bon soin d'un autre guérisseur du clan de la Gazelle et avait profité du fait que personne n'avait besoin d'elle pour s'esquiver afin de prévenir Grand-Mère qu'elle était de retour saine et sauve mais qu'il n'en était pas de même pour le jeune homme qu'elle avait rencontré. Une fois qu'elle eut raconté son récit à Grand-Mère et qu'elle se fut débarrassé de ses affaires, elle était retourné vers les tentes des Favoris de la Gazelle.

    Elle attends depuis un certain temps déjà d'avoir des nouvelles d'Ihsan. L'aimable guérisseur s'étant chargé de son cas, est venu l'assurer il y a une heure qu'il est hors de danger. Il s'agit maintenant de savoir s'il va se réveiller.

    Elle est assise à l'extérieur, sur un banc que le guérisseur a placé devant la tente pour son usage, et elle regarde le soleil descendre lentement vers les dunes. La température baisse à mesure que la nuit approche et Nour a déjà retiré le voile de ses cheveux, n'ayant plus besoin de se protéger du soleil.

    Elle en est à pousser un énième sourire lorsque le guérisseur passe la tête hors de la tente pour l'informer qu'Ihsan est éveillé et demande de ses nouvelles. Elle n'en attends pas plus pour s'inviter à l'intérieur et se précipiter au chevet de l'homme.

    "Tu vas bien?" demande-t-elle, en s'agenouillant à côté de la couche de l'homme. "Nous nous demandions si tu allais finir par te réveiller."

    @Akmar Rezki


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    QEn voyant la jeune fille entrer, il s'autorisait un sourire. Akmar pouvait être sûr à présent qu'elle allait bien. Il était rassuré de ça. La question sur sa santé le faisait rire intérieurement. On lui posait assez rarement. Mais ça avait le don de l'amuser et de trouver ça attachant d'une certain point de vue. Le guérisseur voulant rassurer cette jeune femme la regardait, ses yeux reflétant sûrement son précédent sommeil.

    « Mieux que sous ce soleil, ce qui n'est pas compliqué. Je me réveille toujours. Seul le temps que je reste dans le monde onirique est plus ou moins long. Je suis navré de vous avoir inquiété. Mais je suis réveillé, même si mes geôliers me disent de pas en faire trop. »

    Il pouffait doucement, c'était nerveux. Il était comme un enfant, trop indiscipliné pour écouter les mots dit pour son propre bien.

    « D'ailleurs, j'ai dormi combien de temps ? »

    Depuis son long sommeil, il se disait que le temps pouvait être une chose assez traître. Il en avait pas peur, c'était une donné qui guérissait pas mal de maux. Mais bon, se retrouver dans un monde dans lequel il avait du mal avait de quoi perturber un peu le jeu homme. Même si bon, il avait sûrement dormi que quelques heures, pas de quoi fouetter un chat. Il haussait doucement les épaules.

    « Vous vous êtes pas ennuyé à m'attendre j'espère, voilà ce qui serait dommage. »

    Akmar préférait qu'on s'occupe pas trop de lui. Il préférait donner que recevoir, si bien que lui offrir quelque chose se transformait en quelque chose de très embarrassant. Le nomade vivait avec ses petits plaisirs, comme ceux comme lui procurait son travail. Surtout qu'il avait compris qu'elle était fille de chef. Donc qu'elle avait des obligations. Ou le soleil avait trop tapé sur sa tête, va savoir. Il y avait toujours des conséquences quand il sortait en plein soleil trop longtemps.

    « Je devrai sortir la nuit. Mais bon, ce qui est fait est fait. Encre merci pour votre aide plus précieuse lors de notre aventure, si on peut nommer ça ainsi. »
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    "Mieux que sous ce soleil, ce qui n'est pas compliqué. Je me réveille toujours. Seul le temps que je reste dans le monde onirique est plus ou moins long. Je suis navré de vous avoir inquiété. Mais je suis réveillé, même si mes geôliers me disent de pas en faire trop." lui répond l'homme pâle avec un gloussement enfantin. "D'ailleurs, j'ai dormi combien de temps ?"

    "Trois heures." lui répond-elle en souriant, s'appliquant à ignorer le caractère étrange des mots de l'homme.

    Il n'était pas rare pour ceux qui sortaient du sommeil d'avoir l'esprit sans-dessus-dessous.

    "Vous vous êtes pas ennuyé à m'attendre j'espère, voilà ce qui serait dommage." commenta-t-il.

    Nour secoua la tête, le regardant fixement jusqu'à ce sa flamme apparaisse, brulant et crépitant mollement comme avec lassitude mais plus forte que plus tôt dans la journée.

    "Je devrai sortir la nuit. Mais bon, ce qui est fait est fait. Encre merci pour votre aide plus précieuse lors de notre aventure, si on peut nommer ça ainsi." continue le guérisseur pâle, ignorant de l'inspection mené par Nour.

    La jeune fille fixa son regard sur le visage d'Ihsan.

    "Tu dois faire plus attention à ta vie. Si tu ne nourrie pas ta flamme comme tu nourrirais celle de ton foyer, tu mourras jeune."

    Ses mots sonnent durent à ses oreilles mais elle ne les regrette pas. S'il savait tous ceux qui étaient morts jeunes alors qu'ils auraient voulu vivre, peut-être aurait-il plus de respect pour ce corps qui tient bon malgré ses abus.

    Elle se sent en colère soudainement. Pourquoi est-il si inconscient? Ne comprend-il pas à quelle point sa vie est précieuse, pas seulement mais aussi pour les autres qui compte sur lui pour les soigner?

    "Tel que tu es tu n'aide personne. Pire tu ne fais que leur causer du soucis. Si tu veux tant te rendre utile aux tiens je te conseille de commencer à faire plus attention. Te tuer ne rendra service à personne, et en attendant ton dernier jour tu n'es qu'un poids supplémentaire sur les épaules de tes proches."

    Elle referme sa bouche avec un cliquettement de dents. Elle est allé trop loin. Elle ferme les yeux et inspire profondément, calmant le battement furieux de son petit cœur. Elle rouvre les yeux, le visage fermé, et d'un ton calme elle s'excuse:

    "Je m'excuse. J'ai été impertinente."

    @Akmar Rezki


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    Il avait dormi trois heures, pas mal, il avait fait plus court et plus long. La jeune fille ne l'avait pas attendu. Ça le rassurait un peu. Au moins, elle s'était occupé autrement. Sûrement avec des gens qu'il connaissait pas beaucoup. Akmar ne s'attendait pas à ce que cette jeune femme lui crie dessus comme le faisait sa mère et son frère ou encore l'autre guérisseur qu'il appréciait. Bien qu'il fonctionne de façon différente que lui. Il la regardait.

    « Vu ma générosité, je ne vivrai pas très vieux. Mais ne vous en faites pas pour ça. »

    Il avait bien entendu un peu peur de la mort. Mais la sienne était proche. Il avait donné bien plus que d'autre. Sa peau était un vestige de ses nombreux dons. Quand il voyait les peau foncé des autres, il ne pouvait s'empêcher des les envier un peu. La demoiselle était en colère, en mettant en abîme que les actions de Akmar n'aidait pas autrui, que du contraire. Ce discours, il le connaissait assez bien. Il l'écoutait toujours, même si ça blessait un peu sa philosophie. Donner comme il le faisait blessait sûrement ses parents. Mais ceux qui comptait vraiment pour lui. Il se levait et tapotait doucement l'épaule de la jeune femme. Alors que cette dernière s'excusait.

    « Vous avez le même discours que mon frère. Je suis à chaque fois navré de le rendre triste par mon entêtement. Maintenant c'est un peu vous que j blesse en faisant trop comme à mon habitude. Il est compliqué de se défaire d'une chose qui semble ordinaire. Même pour moi. C'est comme certaines substances chez certains malades, je pense. Je ne suis pas mes propres conseil. Je vais diminuer progressivement, mais je ne promet pas que ça durera. Désolé. C'est moi qui m'excuse de vous avoir donner des soucis. »

    Akmar la regardait comme il pouvait le faire avec son frère. Il y avait de la tendresse dans ses prunelles, de la peine pour lui-même, mais aussi une chaleur. Il ne pouvait pas retirer ses sentiments qu'on avait envers lui. Il les acceptait donc. Le guérisseur vérifiait que ses muscles fonctionnaient. Ça semblait être bon.

    « Dois-je me trouver autre chose pour occuper mon temps ? Sûrement ! Je finirai par avoir une bonne piste et ne pas oublier mon travail. »

    Il n'était pas totalement stupide, se trouver un truc serait un passe-temps. Il testerait ces choses sans trop agir sur sa santé ou son sang.
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    Entendre les excuses et explications de l'homme ne fait rien pour améliorer l'humeur de Nour. Savoir que le frère d'Ihsan tient le même discours qu'elle et que le guérisseur n'en fait tout de même qu'à sa tête lui fait froncer les sourcils. Elle commence à avoir la désagréable impression qu'Ihsan est particulièrement égoïste. Il parle de sa mort prématurée avec désinvolture comme si c'était quelque chose à prendre à la légère. Comme si c'était quelque chose que les autres devraient oublier. Mais pour quoi donc prend-il son entourage? Pense-t-il que son insouciance afflige également tous les autres?

    Elle se tient coite, préférant ne pas s'exprimer de peur de s'énerver pour de bon. Elle n'a pas les nerfs à fleur de peau mais une fois que sa colère est éveillée il est dur de l'apaiser.

    "Dois-je me trouver autre chose pour occuper mon temps ? Sûrement ! Je finirai par avoir une bonne piste et ne pas oublier mon travail." fait l'homme comme s'il songeait à haute voix.

    "Grandir et apprendre à prendre en considération les sentiments de tes proches pourrait être un bon départ." commente-t-elle sèchement.

    Apparemment son contrôle sur soi a ses limites. Elle se lève avec un soupir excédé, dirigée vers elle-même plus que vers l'homme.

    "Tu es malade, je n'en dirais pas plus." décide-t-elle fermement, s'emparant d'un verre qu'elle remplit d'eau et qu'elle apporte à l'homme. "Mais sache que je n'ai pas de patience pour ceux qui ne respecte pas leur vie. Ces gens-là manquent de respect à tous ceux qui les entourent et j’espère que tu n'en fais pas partie."

    'Bien que tu t’évertue à me prouver le contraire' n'est pas dit mais est fortement sous-entendu alors qu'elle place le verre d'eau dans la main du guérisseur.

    Elle ne s’embarrasse pas à essayer de détendre son visage car si l'homme n'a toujours pas remarqué qu'elle est en colère, il est grand temps qu'il le sache. Peut-être que cela le fera réfléchir un peu plus à ses actions.

    @Akmar Rezki


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