Agartha. Un désert, où cohabitaient nomades et sédentaires. Cependant l'assèchement progressif des oasis développa la cupidité des sédentaires qui se mirent en guerre les uns contre les autres. Les cités tombèrent une à une devant ce fléau jusqu'à ce qu'il ne reste que 1400. Les nomades quant à eux préférèrent éviter ces conflits en priant leur Divinité de leur accorder un sommeil de deux millénaires. Mais quand ils se réveillèrent, ils furent non seulement confrontés à des citadins beaucoup plus avancés technologiquement mais aussi à une hostilité tangible. Hostilité contre ces nomades ressurgit du passé mais aussi hostilité au sein même de la ville de 1400. Puis une nouvelle guerre éclata : la Révolution. Est venu à nouveau le temps du choix : se battre ou partir ? Ainsi naquit l’Exode, un mouvement rassemblant nomades et citoyens souhaitant fuir la guerre en partant par-delà les montagnes vers un territoire glacé où vit un peuple étrange.

Lorsque le passé et le futur se rencontrent...

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    Se reconstruire une vie

    Sola Guening
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    Sola était assise face au vide, et pleurait. Le campement qu’elle avait rejoint pour le voyage suintait l’enfermement de sa taille à ses habitants. Elle était comme de retour chez ses parents. Sola passait ses journées à sourire et ses nuits à pleurer. C’était comme ça depuis les attentats. Et elle finissait par parler. Sa voix laisser voler, par filets brisés, les fragments de sa tristesse qu’elle n’arrivait pas à contenir.

    « Et quoi ? Qu’est-ce que j’aurais dû faire ? J’aurais dû rester ? Rester à 1400 ? Et prendre le risque de mourir ? Merde, je voulais pas de conflit, moi, je voulais rien, je voulais la paix… ça me fait pas plaisir de fuir… Mais rien me fait plaisir là-dedans ! Je voulais… Que personne ne soit en danger. Je voulais pas d’attentats, je voulais pas la guerre. Je voulais pas partir… Je voulais pas… »

    Elle hoquetait, mordant la moitié de ses mots entre ses lèvres.

    « Pourquoi il faut qu’ils s’entretuent ? Pourquoi… Pourquoi personne ne peut s’entendre ? Pourquoi personne n’a réfléchi ? Vous croyez que ça me fait plaisir de fuir ? Mais c’était chez moi, c’était ma ville et ma vie… Et même pour le désert… Pourquoi… Pourquoi il a fallu que ça arrive… »

    Son visage se tordait dans des expressions brouillonnes, comme si ses traits n’arrivaient plus à rendre la tristesse qui l’habitait. Le désespoir envahissait son corps. Et c’était une vague titanesque que personne n’aurait pu supporter. Sola se sentait dépassée. Quand, dans un moment de lucidité, elle cessait de pleurer, réfléchissait à elle-même, elle parvenait à se dire, en une seconde « Mais arrête de pleurer, reprends-toi ! », mais l’instant d’après, elle réalisait à quel point elle se battait face à un monstre. Un monstre de tristesse. Une créature qu’elle ne pourrait jamais vaincre et qui se nourrissait de ses propres échecs.
    Elle avait toujours vécu avec sa dépression. Mais pour la première fois, celle-ci avait été tellement nourrie qu’elle en était devenue insatiable. Elle ne s’arrêtait plus au moment où Sola s’endormait. C’était comme un poids qui pesait continuellement sur la tête de la jeune femme, et piétinait toutes ses émotions.
    La tête dans le creux de ses jambes, ses larmes s’écroulaient sur le sol de la montagne. Et Sola ne voyait plus comment elle pourrait arrêter d’être triste. Son désespoir était aussi sombre que passif. L’écroulement de toute sa vie serait à jamais imprimé et martelé au milieu de son crâne. La pensée « Je n’ai plus rien » ne s’enfuirait plus jamais.
    Ce soir-là, Sola était, littéralement, au bord du gouffre. Elle s’était un peu éloignée du campement, pour vainement essayer d’échapper à l’enfermement des tentes. L’air était doux, pourtant. Un vent frais caressait innocemment les tentes, furetait entre les rochers, avant de s’échouer sur la peau de la jeune fille. Et devant elle, des hectares de montagnes se succédaient, et plus que jamais elle avait l’impression de n’être rien. L’immensité du paysage achevait de tasser sa joie de vivre.
    Elle voulait aller mieux, pourtant. Elle avait pensé à sauter, à juste, mettre un terme aux hurlements de désespoir de la créature dans sa tête. Mais même au bout d’elle-même et au bout du monde, Sola gardait son espoir. Elle voulait aller mieux. Mais elle ne savait pas comment faire. Alors, plus que désespérée, elle était terrifiée. Face à elle-même, face à la créativité dont son esprit était capable en termes de démons. Face à ce dont elle serait capable.
    Elle était plus instable que jamais, flottait d’un extrême à l’autre, d’euphorie à désespoir. Et elle ne savait pas pourquoi. Elle ne comprenait même plus les origines de sa faiblesse. Et à force de ne plus se comprendre, elle finissait par tout oublier, tout perdre, tout ignorer. De plus en plus, elle avait l’impression qu’une autre femme vivait à sa place, qu’elle n’était plus qu’un amas nébuleux de tourments.
    Et face à tout cela, elle ne trouvait qu’une seule réponse. « Tu te fais des idées ». Evidemment, tout était dans sa tête, rien n’était réel. Elle n’avait même pas la moindre réelle raison d’être aussi dépressive. Et pourtant j’ai perdu ma maison, ma vie, et les gens que j’aimais. J’ai perdu tout ce que je connaissais, ça n’est pas une raison, ça ? Non, évidemment. Je sais ce que j’ai à faire. Je dois simplement surmonter ça, aller au-dessus. Je dois accepter les choses, c’est comme ça qu’on résout les problèmes. Je suis juste trop faible… Trop faible pour me vaincre moi-même…
    Elle voulait aller mieux. C’était sa seule part d’elle-même qui lui restait. Et cette part lui chuchota une unique pensée, un unique doute.
    « Laisse-toi aller. »

    Sola s’effondra. Les sanglots se muèrent en cris violents, où elle jetait tout le désespoir qui l’avait envahi. Elle hurlait à la montagne. Elle jetait sa tristesse aux roches, et ne retrouvait que son écho. Mais plus rien n’avait d’importance. Elle voulait juste hurler, beugler, car chaque cri, chaque poussée sur son souffle relâchait un peu du poids qui oppressait son cœur. Ses cordes vocales la brûlaient, mais elle laissait tout s’échapper, elle pleurait plus fort qu’elle ne l’avait jamais fait dans sa vie. L’esprit de la jeune femme n’était plus qu’un déferlement de tristesse, qui se jetait avidement dans sa bouche. Elle pressait ses mains sur son crâne, comme pour jeter, encore plus rapidement, tous les bris de verre qu’elle y sentait tourbillonner.

    Et puis, les cris se turent. Doucement. Le bruit, cessa. La fatigue l’envahit chaleureusement. Elle entendait encore sa propre voix résonner, dans sa gorge et dans ses oreilles. Sa tête, lourde, chuta un peu plus profondément entre ses bras. Ses doigts se séparèrent de ses cheveux, qu’elle avait déchirés pendant ses cris. Les larmes séchaient sur sa langue et sur ses joues. Elle se sentait vide, et légère. Mais elle savait, au fond d’elle, que ce n’était qu’un répit affreusement temporaire, et que dans quelques instants, les démons reviendraient. Elle n’avait pu que les jeter en bas de la montagne. Ils reviendraient. Ils reviennent toujours.
    Comme mue par le désir de fuir, elle se releva. Et elle sursauta. Sous la douce lueur de la lune, un jeune homme la regardait.
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    De la glace, je suis toujours surpris d'en voir. Il fallait dire que le désert était mon lieu de naissance. Bien que le soleil est devenu un fardeau à supporter. Je vis un peu la nuit par sa faute. Mais je ne m'en plains pas. Je profite du fait que le monde dort pour aider ceux dont les idées sont aussi sombres que le ciel quand le soleil est parti ailleurs. Je posais ma main sur la roche, si froide que je sens un frisson me parcourir. Le soir venu, la lune me guidait souvent. J'adore la lune, elle change régulièrement, mais elle a cet éclat qui n'appartient qu'à elle seule. À chaque fois que mes yeux se pose sur elle, je souris et je sais que tout peu aller pour le mieux.

    J'entendais au loin des sanglots, une personne qui pleure le soir, ce n'était pas rare. Je suis un peu peiné pour cette personne. Mais je me devais d'aider ces pleurs. Ils semblaient si désespérés. Déchirant, comme si la personne voulait rejoindre les cieux. Je devais empêcher, aussi vite que je le pouvais, j'arrivais à cet endroit. La montagne était très hostile lorsque le soleil quittait la voûté céleste. Je ne sais pas qui pleure comme ça, la lumière de la lune ne me laisse pas trop deviné qui est si mal. Je ne peux m'empêcher de sentir mon cœur se serrer. Je m'approche doucement de cette personne. Qui était-elle ? Je n'en savais pas grand chose.

    « Bonsoir. »

    Ma voix était douce, pour la mettre à l'aise, je devais bien commencer la conversation. Être poli était une bonne étape. Après il fallait s'approcher, mais pas trop. Elle ne devait pas se jeter dans le vide. C'était mon devoir de l'aider à aller mieux. Mon sourire n'est ni trop grand, ni trop absent. Il se veut rassurant pour cette personne perdues dans les tourments de son être. Je suis assez proche d'elle, je la regarde avec beaucoup de douceur.

    « Vous me permettez de rester ici, je trouve la lune très belle. »

    Dire d'entrée de jeu pourquoi on était n'était pas une bonne idée vu son état actuel. Je posais d'ailleurs un regard sur la lumière du soir, à ses côtés, les étoiles, là par milliers, beaucoup plus que j'en pourrai en compter.

    « La nuit est si paisible, j'espère ne pas trop vous déranger par ma présence. »

    Je reste poli. Je vois si elle agis ou non et puis je vois comment je peux agir par la suite pour aider à effacer cette tristesse.
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    Un rayon de lune perça un nuage, éclaira des cheveux bleus, Sola le reconnut. C’était Akmar, un jeune guérisseur. Un des favoris de la Gazelle, qui faisait partie du campement. Et Sola hésita.
    Elle pouvait fuir. Après ses cris, et avec sa tête, ce serait clairement le prendre pour un con. Mais elle ne voulait pas se montrer dans l’état de faiblesse le plus extrême qu’elle avait connu depuis des années.
    « Et quoi ? De toute façon tu es déjà dans cet état. T’as vu ta tronche ? »
    Les voix murmuraient déjà au fond de son crâne. Le doute était le plus rapide à revenir. Sola retira ses écouteurs. Ils ne l’avaient pas empêché de comprendre Akmar : à force d’être mélomane, on maîtrise la lecture labiale. Sans la musique, la montagne devint le théâtre du calme. Il n’y avait que des rochers, et deux âmes sous la lune.
    Sola réagit donc par automatisme, et mit un masque de sourire.

    « Non, fit-elle avec un rire qui lui racla les poumons, ça ne me dérange pas. »


    Sa voix était éraillée. Face au simple effort de parler, ses yeux s’embuèrent à nouveau. Elle se rassit, comme pour se cacher. Ses jambes pendaient misérablement au-dessus du vide. Dans l’air frais, les écouteurs crachaient quelques notes mélancoliques.
    Après avoir été désespérée, elle se sentait déchirée. Ses démons l’attendaient. Elle ne pourrait jamais les fuir. Mais elle voulait prolonger un peu plus l’éphémère ersatz de bonheur qui l’habitait. Il lui restait quelques éclats d’elle-même. Elle les reconstitua, essayant de faire une Sola heureuse, la Sola de d’habitude.

    « Vous vous appelez Akmar, non ? Je vous ai déjà vu, au campement. »


    « Parle. », fit une voix dans son crâne. « Dis-lui. » « Cherche du réconfort. » « Ne reste pas seule face à tout ça. »

    « Je m’appelle Sol… Sola. Et… Et désolée si je vous ai alerté en criant, je pensais que tout le monde dormait. Même si ouais… La lune est belle. »

    Chaque mot était douloureux. Elle devait se battre contre elle-même et sa gorge épuisée. Mais elle continuait de parler.
    Sola s'accrochait.
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    J'en vois des masques se mettre sur des visage, celui n'est qu'un de plus. Cette femme n'avait pas besoin qu'on lui envoie sa tristesse en pleine tête. Sa voix était comme brisée, preuve qu'elle n'était pas bien. Je restais le plus neutre possible. Chaque chose pouvait me servir, comme l'inverse. Elle me connaissait. Pour l’anonymat. Je repasserai. Je me rapprochais un peu. Puisqu'elle savait sûrement ce que je suis. Je vais être un peu aider par ma réputation. Mais ce n'était pas elle qui finirait par la sortir de ce trou dans lequel elle était pour le moment.

    « Enchanté Sola, ce n'est rien, je vous assure. J'aime bien la nuit. Il fallait bien lâcher un peu de leste. Je serai bien incapable de crier avec tant de puissance. Je suis assez impressionné. Sans vouloir m'imposer, on dit que je suis une bonne oreille. Si vous le souhaitez, vous pouvez me dire ce qui vous fat si mal. Mais je ne vous force pas. Surtout votre voix, on peut parfaitement rester silencieux. »

    Même si la roche est froide, je n'hésitais pas un seul instants pour m'installer sur une d'entre elles. Si je le souhaitais, je pouvais la toucher. Mais je ne suis pas sûr que ça soit une bonne idée dans l’immédiat. Je sais que parfois la chaleur humain peut aider. Mais c'est une arme à double tranchant. Peu en réalité pouvait se permettre ça. Il faut non seulement choisir son moment, mais aussi la personne en question. Sola avait un soucis qui semblait peser sur ses frêles épaules. Je dois faire quelque chose. Parler un peu de soi était une clé pour gagner un peu de considération. Même si en réalité je pense plutôt raconter une histoire. Ma vie n'est pas si intéressante.

    « On raconte des tas d'histoires sur la lune. Elle cache tellement de secret que même moi j'ignore si on résoudra ces derniers. Les humains sont tellement acharnés, il finiront par savoir si oui ou non il y a des lapins sur cette lueur du ciel de nuit. Voulez-vous une de ses histoire le temps de réparer votre voix ? »

    J'étais près à donner mon sang pour l'aider à soigner. Je savais que ce n'était pas le moment de proposer ce genre de choses. Même si cette demoiselle m'avait vu au campement, il avait de grandes chances qu'elle m’aie vu en train d'aider quelqu'un.  
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    Sola s’était tournée vers Akmar et le regardait, l’air un peu perdue. La jeune femme n’avait pas l’habitude qu’on aille vers elle. C’était toujours elle qui marchait vers les autres, qui travaillait, qui réfléchissait, qui tentait tout pour les comprendre et entendre leurs histoires. Ce renversement aussi total que soudain lui tira un rire, toujours aussi douloureux, mais qui n’était pas forcé. Elle se surprit un peu. Ce dialogue était assez inhabituel pour la faire réfléchir, un très court instant, à autre chose qu’à ses problèmes.
    Un filet de vent passa. Mais Sola ne savait toujours pas répondre. Elle avait besoin d’aller vers les autres, d’imposer son rythme dans une conversation, pour savoir quoi répondre. Comme ça elle pouvait essayer d’être drôle, intéressante, sympathique, et tout ce qui la rendait fière d’elle. Quand elle parlait la première, elle avait le temps de réfléchir à ce que l’autre pensait. Mais quand elle devait répondre sincèrement, sa tête se bloquait.
    Cet Akmar était étrange. Etrange mais gentil.

    « Pourquoi pas », répondit-elle, complètement inexpressive. « J’aime bien les histoires, en fait. Je… J’étais auteure, à 1400. »

    Cette fois, le vent la fit frissonner. Son cœur battait un peu trop vite. Elle n’était pas si tendue, d’ordinaire, en discutant. En plus Akmar n’avait rien de menaçant. Elle avait eu affaire à des Adorateurs du Scorpion hauts de près de deux mètres et armés jusqu’aux dents, et elle s’était sentie plus à l’aise. Mais elle se sentait vulnérable. Elle avait peur de montrer ce qu’il y avait derrière ses démons. Un peu peur de se montrer elle-même.
    Mais Sola n’arrêtait pas d’être Sola. Elle pensait aux autres. Elle ne voulait pas avoir l’air tendue devant Akmar, qui en plus l’aidait, et en plus de manière adorable, avec sa considération sans gêne. Elle bricola un sourire sur son visage. Il était sincère, mais ses traits étaient encore tirés par le désespoir. Peut-être qu’il était un peu effrayant, ce sourire.

    « Je vous écoute », dit simplement l’auteure.

    Est-ce qu'il l'avait vraiment complimentée sur ses hurlements? Akmar était étrange.
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    Il se mettait à sourire, la jeune femme était auteur dans la ville désertique. Akmar se demandait si son histoire allait intéresser une personne créative comme cette demoiselle. S'il ne tentait pas, il ne pouvait pas savoir. Il raconterait cette aventure qui n'était pas la sienne. Des bouts de ficelles qu'il avait écouter de son père, de ses patients bavards et un peu de matière. Il n'était pas un de ces conteurs, il laissait ça à d'autres. Mais il testait. Il le devait pour apaiser ce cœur qui souffrait. Avec un petit sourire, il répondait au sien encore teinté de sa peine.

    « Il était une fois, excusez-moi d'être aussi classique Sola, mais j'aime assez cette formulation, bref, je reprends... »

    Akmar raclait sa gorge, il parlait souvent pour dire des conseils, pas pour raconter des  aventures qu'il n'avait pas vécu. Elle avait besoin devoir ce monde différent comme une nouvelle chance de se construire. Les gens changeait, même lui. Bien qu'il restait un entêté qui en faisait encore et toujours trop. Il lui souriait.

    « Il était une fois donc, une demoiselle, sa petite taille n'était pas avantageuse pour ce qu'elle voulait accomplir. Mais elle avait qu'une idée en tête. Cueillir une fleur de cactus. Pourquoi s'entêtait-elle à la prendre de cette plante dangereuse et surtout douloureuse. Elle savait que ces dernières pouvait rendre heureux son ami. Un garçon un peu trop intrépide qui ne pouvait plus marcher. Malgré les bons soins des guérisseurs, le jeune homme ne pouvait plus bougé sa jambe. N'écoutant que son courage, la jeune fille se dressait, se mettant sur la pointe de ses pieds. Tendant ses bras pour tenter de la saisir, fermant quelques secondes ses yeux. Quand elle les ouvrait, elle voyait avec horreur qu'il manquait encore une bonne tête de distance entre elle et la plante dont elle désirait. Elle lâchait un soupir. »

    Akmar prenait une petit pause avant de reprendre, il devait laisser Sola s'imaginer cette jeune femme petite mais têtue.

    « La jeune femme n'ayant pas l'habitude de demander de l'aide, elle cherchait d'autres moyens d'atteindre cette fleur. Mais plus elle y songeait, plus elle e retrouvait au pied du mur. Elle était obligé de demander de l'aide. Elle ne voulait tellement pas de l'aide, elle fuyait devant un homme qui aurait pu l'aider, non seulement il était assez grand pour atteindre la fleur, il avait aussi de la corde, assez pour qu'elle tente de grimper à cette plante au prix des griffures sur sa peau. Son entêtement durait. Si bien que l'état de son ami s'empirait. Il s'inquiétait pour cette femme. Il lui disait même à cette dernière qu'il n'avait pas besoin d'un tel cadeau. Autant dire que ces mots n'atteignait pas la femme. Ces des semaines après que la jeune femme retrouvait son ami, une jambe en moins. Elle était tellement couverte de plaies que le jeune homme en pleurait, elle s'était tellement blessée qu'elle s'endormait dans les bras de celui qu'elle avait sûrement aimé, et ce pour toujours... La leçon a retenir de cette petite histoire, c'est que demande de l'aide est parfois utile et lui aurait permis de revenir entière... » 
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    Sola écouta la petite histoire d’Akmar avec attention. Consciemment, ou pas, elle prenait quelques notes, elle gardait une trace écrite sur son vieux carnet. Il termina son récit, et elle ne répondit pas tout de suite. Les derniers mots flottèrent un instant dans l’air doux.

    « Je connaissais déjà cette histoire. » dit-elle, la voix éraillée. « Mais… Je préfère une version moins triste, où justement, la petite fille demande de l’aide. Pour moi, on fait mieux passer les messages si le personnage réussit. » Là, l’auteure parlait. La jeune fille qui aimait les happy end.

    « Mais les contes ne disent pas tout. » ajouta-t-elle après un instant. « Dans les contes, le problème vient toujours d’une injustice. Parce qu’au vu de ses efforts, cette petite fille devrait y arriver, n’est-ce pas ? Elle n’est pas responsable de sa taille. Ça ne devrait pas lui arriver. C’est injuste. Mais malheureusement, ce n’est pas toujours ainsi. La souffrance peut être juste. Ça retire une première arme à la victime. »

    « Mais ce n’est pas tout. Dans ce conte, il suffirait de demander de l’aide. Et c’est ça qui en fait une utopie. Les véritables problèmes, ceux qui vous poursuivront toute votre vie, ceux qui vont vous détruire tout entier, ceux-là, ceux-là personne ne peut rien contre. Même pas vous-même. Il existe des démons chez les hommes qu’on ne peut pas combattre. On peut demander tout l’aide qu’on veut, tout dire à des milliers de personnes animées par de bonnes intentions mais personne, jamais, ne va pouvoir vous aider. Ces démons sont immortels. Dans la réalité, Akmar, il n’existe pas de grand bonhomme. La réalité, c’est que tout le monde est petit, aussi petit que cette fille, et aussi perdu qu’elle. Elle pourrait crier « S’il-vous-plaît ! Aidez-moi ! Je veux cette fleur ! » que tout le monde hausserait les épaules. On lui dirait qu’on veut bien l’aider, mais qu’on ne sait pas comment faire. Enfin, ça, c’est ce que diront les généreux. D’autres diront qu’elle est bien égoïste, cette fille. Elle se créé ses problèmes. Pourquoi est-ce qu’elle nous emmerde avec sa fleur ? Nous aussi on a nos problèmes. Ils sont bien plus graves que les siens. Et c’est vrai. Si cette fille abandonnait, elle n’aurait plus de problèmes. Dans la réalité, Akmar, quand on a un problème insoluble, on ne peut rien y faire, et la dernière bonne idée c’est d’aller en parler autour de soi. Il faut abandonner ce qu’on ne peut pas avoir. Toujours. »

    Elle s’arrêta, comme si elle s’entendait enfin. Sola, la voix rauque, qui débitait son cynisme à un inconnu. Elle se dégoûta elle-même.

    « Enfin… » elle ferma les yeux et reprit difficilement. « C’est pas tout à fait vrai. Dans la réalité, je serais allé l’aider, cette fille. Moi, j’aurais tout fait pour trouver une corde et la lancer là-haut. Mais je crois que je suis la seule. »

    Elle releva un peu la tête. Elle regardait les montagnes, et la Lune.

    « J’ai rencontré des milliers de personnes. Mais je n’en ai jamais vu une seule qui cherchait à aider les autres. Et ça me fait d’autant plus mal aujourd’hui où je suis comme cette fille. »

    Sola se confiait à cœur ouvert. Mais pour elle ça n’avait rien d’étrange. Depuis sa naissance, son cœur avait toujours débordé. Elle n’avait jamais su le fermer.

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    Le guérisseur riait un peu en l'entendant dire qu'elle connaissait déjà cette histoire. Il n'était pas un conteur, loin delà. Il écoutait ses arguments, il était content qu'elle donne son avis. Même si ce dernier était assez tranché. Il ne pouvait ni le nier, ni l'accepter. Les gens sont têtus. Il était un exemple de cet entêtement par moments. Son côté auteur s'insurgeait sur la simplicité d'une histoire, de ces détails qui faisait qu'elle avait existé. Il pouffait discrètement. Elle le comparait à la réalité, parfois bien dure avec les gens. Il la regardait. Une personne blessée, c'était ce qu'était cette jeune femme. Elle avait besoin d'aide comme cette jeune flle de cette histoire.

    « Je l'aurai aidé aussi cette jeune fille, je vais vous aider, enfin si vous le permettez. Aider les autres c'est mon métier et j'adore ça. Je ne force pas, loin de là. Laissez-moi lancer la corde sur le cactus pour atteindre la fleur. Je suis là ce soir pour écouter les chants nocturnes, les vôtres m'ont attiré ici même. »

    Akmar savait pas trop quoi ire pour l'aider, elle partait avec un sacré bagage, il ne pouvait pas la rassurer comme d'autres avec des histoires. Il devait donc compter que sur la réalité, cette chose pas toujours gentille avec les êtres qui vivent dans ce monde si vaste. Il devait choisir ses mots avec justesse. Chaque maladresse pouvait se retourner contre lui. Il restait calme quelques instants.

    « Quand bien même la réalité est dure, il y a des choses positives. J'aurai jamais cru voir un endroit comme ça quand je suis né. On ne parlait pas de ces lieux. Vous ne trouvez pas qu'ils ont quelque chose ? »

    Proposer son aide était bien, mais la forcer n'était pas le bon plan, pour ça que Akmar parlait de choses diverses. De sa joie de voir une montagne en était une. Il avait vécu dans le désert, découvrir un lieux aussi froid que la nuit, c'était tellement neuf pour lui. Il voulait voir comment vivait les gens avec de telles températures. Habitué au chaleur agressives, la morsure du froid a été surprenante pour lui. Il fallait se couvrir, comme le prouvait ses vêtements actuels. Le guérisseur penserait les blessures de cette âme. Il écouterait tout, il parlerait avec le plus de justesse possible. Il voulait qu'elle s'en sorte. Contrairement à cette fille de conte. Un pari dangereux où il risquait gros.
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    Sola lança un regard profond à Akmar.
    « Si », répondit-elle, presque froidement. Elle s’en voulut un peu. Ce n’était pas ce qu’elle voulait exprimer. Mais elle était étonnée. Elle trouvait Akmar étrange. Il lui promettait de l’aider, remettait en doute tout ce qui apparaissait comme une conception de la vie, puis parlait du paysage. Et face à cette étrangeté, Sola retrouva un peu d’elle-même. C’était un miroir inattendu qu’il lui tendait. Et puis il avait l’air inquiet. Trop inquiet. Pourquoi ? « Il est inquiet pour moi », murmura une voix en elle, une voix qui lui réchauffa le cœur. Il était préoccupé, comme Sola l’avait été pour chaque personne qu’elle avait aidé.
    Face à cette considération inattendue, Sola réagit avec calme. Un peu comme si la venue du jeune homme avait ancré son cœur, pour l’empêcher de naviguer trop loin sur des eaux sombres. Elle se sentit elle-même.

    « Elles sont incroyables. Mais… Je préfère le désert. Les montagnes sont immenses, j’ai l’impression qu’elles m’écrasent. Le désert est paisible, au contraire. C’est l’infini paisible. Mais devant ces montagnes, je ne me sens pas apaisée. Juste minuscule. Alors c’est bien peu de choses pour moi. Je suis née dans 1400 et j’ai grandi dans le désert. Aujourd’hui j’ai perdu mes deux mondes, et celui-ci ne pourra jamais rien remplacer. »

    Elle prit une longue inspiration. Elle se retint d’en dire plus. Sola voulait être claire. Quand elle reprit, elle fixait le jeune homme dans les yeux, avec calme, sérieux, et humilité.

    « Vous voulez m’aider. Vous voulez… » Elle eût un petit rire. « Vous voulez me lancer une corde. Moi je ne suis pas sûre que vous l’ayez. Et peut-être que j’ai… Non, on ne va rien comprendre avec des métaphores. Peut-être que je ne peux plus être aidée. Que c’est trop tard pour moi. Franchement… Je n’ai pas l’impression d’être capable d’aller mieux. Toutefois. »

    Elle passa une main dans ses cheveux roux, les libérant majestueusement dans son dos.

    « Je ne compte pas me laisser dépérir. Parfois, et maintenant, je ne suis pas oppressée, je peux être moi-même. Je veux me battre. Mais je suis aussi petite face à mes problèmes que face à ces montagnes. Alors… Me battre seule est inutile. Donc je m’en remets à vous. Et je vais tenter de vous aider. »
    « Je m’appelle Sola Guening. Je suis… J’étais auteure à 1400. J’ai toujours écrit et j’ai toujours rêvé. J’ai eu une enfance normale et étouffante alors que je rêvais d’aventures. J’ai quitté ma famille et ma maison. J’ai choisi de vivre comme je le voulais. J’ai vécu de mes livres. J’ai fait des centaines de rencontres, nomades comme citadins. Je me sentais chez moi parce que je connaissais le monde. Même si j’ai toujours été… Un peu triste, et un peu seule, jamais je n’ai été… comme ça. J’avais des crises des fois. J’étais un peu instable. »


    Elle prit une profonde inspiration.

    « Et puis il y eu les attentats. J’ai vu mes deux familles s’entre-déchirer. J’ai vu des gens mourir, et les survivants souhaiter la mort des assassins. J’ai vu tout le monde devenir un guerrier, j’ai vu disparaître la paix et l’amour. J’ai perdu tout ce que j’avais et tout ce que j’aimais. Mon petit frère, seul membre de ma famille avec qui j’ai gardé un lien, est introuvable. J’ai fini par devoir fuir pour ma vie. »

    Elle toussa.

    « Aujourd’hui je n’ai plus rien. Même plus l’écriture. Je n’arrive plus à rien. Et je n’ai plus la force de reconstruire. J’ai déjà construit par le passé, j’ai construit ma propre vie ! Mais elle a été détruite par la guerre. Alors… Je vais refaire une métaphore. Mais c’est un peu comme si… On avait tous une quantité de ciment pour construire notre vie. Et moi, je l’ai déjà utilisée. Je ne peux plus rien construire. »

    Elle sourit, un peu difficilement.

    « Il me reste les maçons, ceci dit. Mais maintenant qu’ils s’ennuient, ils commencent à détruire les fondations. »


    Pendant sa dernière phrase, son regard glissa jusqu’au menton d’Akmar. Mais pour conclure, elle le fixa à nouveau dans les yeux. Elle était sincère.

    « Voilà pourquoi je ne pense pas pouvoir m’en remettre. »
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    Akmar avait ce sourire, celui qui disait silencieusement qu'il était là pour elle. Le guérisseur était une personne assez patiente. Il aimait écouter plus que parler. Il était un peu servi avec cette demoiselle. Elle préférait le désert, il pouvait comprendre que c'était rassurant. Mais le sable pouvait être une chose qui effaçait brusquement une chose si le vent décidait de jouer. Il pouffait, il vrai que l'étendue de sable paraissait calme. Mais il savait que ce n'était pas tout à fait vrai.

    « Mon but n'est pas de vous arracher à vos racines, juste de voir où ces dernières ont fini par vous mener. Le désert n'est pas un endroit calme. Le monde dans lequel on vit bouge sans cesse. Même si quelque chose ne semble pas bouger, ce n'est pour autant qu'elle immobile, par exemple, je reste en place, mais je bouge car je respire. »

    Puis il écoutait son histoire, il aimait les histoires. Il était un des plus grand qui écoutait ces contes réels. Ces vies qui avait été détruite par les conflits. Il en avait vu. C'est bien pour ça qu'il avait horreur de ces derniers. Elle avait perdu plus qu'un frère ses blessures avait laissé des blessures profondes à son âme. Akmar tenterait avec ces mots de mettre un pansement sur ces marques qu'avait laissé le passé de cette jeune femme. Il grattait un peu le menton. Il était songeur face aux mots qu'elle avait pu dire. Tous choisi de façon à ce qu'il puisse comprendre. C'était qui avait commencé avec les métaphores, maintenant il devait saisir la gravité de celle dites par cette jeune femme.

    « Je vois un peu près en effet. Si je fais partie de cette équipe de maçons, sachez que je m'ennuie pas et que je tente d'empêcher mes collègues de défaire les fondations. Les conflits ont souvent laisser de belles fissures qu'il est difficile à combler. Laisser moi essayer de faire avec ce qui reste. Il n'y a pas que le ciment qui eut élever des murs. Surtout si ces derniers sont démolis par des maçons peu enclin à voir ce que peut apporter ce monde. Comme le désert, ces terres ont des choses à raconter. Si vous n'avez plus goût à écrire écouter les histoires. Vous forcer à écrire ne fera qu'affaiblir vos fondations déjà bien fragiles. Je connais les dégâts de la guerre, de la mort et du changement qu'on vous force un peu à faire. Mais vous n'êtes pas prête, je pense. Je peux me tromper, bien entendu... »

    Akmar voulait surtout ne pas la replonger dans les ténèbres, il serait cette lumière pour elle. Son sourire et son calme étant là pour faire face à la tempête qui bousculait les pensées noires de la demoiselle.  
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    « Akmar … », murmura Sola avant de réfléchir à ses mots, « Ne me sous-estimez pas. »

    Elle regretta ses mots dès qu’elle les prononça. Même si elle les avait pensés. Sola avait toujours vécu dans le changement et le conflit. Le changement, c’était même elle qui le lançait. Elle avait l’initiative sur sa vie. Et elle vivait dans le conflit, déjà dans un conflit permanent face à elle-même et ses démons. Ce n’est pas ce qui l’avait brisé. C’était autre chose, de bien plus profond et nébuleux. Mais elle ne pouvait pas le rendre à l’oral.

    « J’ai combattu mes démons jusque-là. Encore aujourd’hui, je me bats contre eux. Je n’ai qu’un maigre espoir de victoire, pourtant. Mais je me bats. Je me suis toujours battue, mais je n’ai jamais gagné. »

    Elle respira très lentement. Elle tenta de rester calme. Etrangement, elle trouvait dans son dialogue une force qu’elle n’avait pas d’ordinaire.

    « Je suis à bout de force. Mais en me disant que vous seul vous pourriez vous opposer au combat de ma vie… Vous le dénigrez, et vous me dénigrez par la même occasion. »

    Elle tenta de se justifier rapidement.

    « Je ne vous reproche rien. Mais s’il-vous-plaît, gardez à l’esprit que vous partez de loin. Je vais filer la métaphore. Ma vie est une ruine aujourd’hui. Vous voulez la réparer. Mais c’est une ancienne ruine. Je n’ai que dix-huit ans, mais je suis épuisée comme si j’en avais déjà vécu cent. J’ai passé tellement de temps dans ma tête… »

    Elle plongea ses iris embrasées dans ceux d’Akmar, d’une céruléenne tranquillité.

    « J’ai déjà tout tenté, en fait. C’est pour ça que je dis que je suis sans espoir. Je sais déjà tout sur moi. Je sais ce qui me fait souffrir. Ce n’est pas un simple problème psychologique, ce n’est pas une énigme où il faut trouver où mon esprit se trompe pour que tout soit résolu en un instant. J’ai les idées claires. Je ne suis pas dans un quelconque déni, ou dans l’erreur. Je suis simplement condamnée à être malheureuse. Le mécanisme est clair. J’ai besoin de liberté pour être heureuse. Et je dis « être heureuse » pour ne pas dire « pour vivre ». Ce conflit, en plus de me priver de ma vie, m’a privé de ma liberté, de celle de parcourir les hectares du désert ou d’arpenter les hauteurs de 1400. Mais ce n’est pas tout. Il m’a privée de la paix et de l’amour. Et je ne suis pas de ces âmes qui peuvent vivre dans le cynisme. Je ne peux simplement pas accepter de voir ce monde s’entretuer. C’est au-delà de mes forces. »
    « Mon bonheur est incompatible avec ce monde. »
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    Il n'avait pas voulu lui faire du mal, même en lui tendant la main, ce qu'elle semblait attendre avec tant de ferveur. Il s'était trop précipiter. Il ne pouvait que s'en vouloir. Il devait faire attention aux mots. Ils blessait comme une lame quand ils sont maladroits.

    « Je ne voulais en aucun cas vous rabaisser. »

    Sa voix s'était teinté du pardon qu'il essayait d'avoir. S'excuser était une chose assez régulière dans sa vie. Elle parlait de son combat intérieur contre ses démons. Toujours se battre. Akmar avait accepter les siens, son envie de faire au mieux était un résultat un peu gauche de cette réconciliation de ses pensées. Il préférait être la cible de cette colère,qu'elle avait pour elle. Il l'écoutait de façon posée. Il n'allait pas se vexer par ses remarques, il en fallait plus que ça. IL souriait doucement.

    « Je n'aime pas les conflits moi non plus. Ce qui fait que je suis ici, je fais partie de ces gens qui veut les éviter. Je peux croire que vous avez tenté beaucoup de choses. Je ne remets pas en cause ce que vous avez pu construire et voir ce que vous avez fait détruit juste par le caprice d'une bataille qui se préoccupe que peu des victimes collatérales qu'elle fait. Semant le chaos pour en récolter d'autres conflits. Comme celui de votre âme, si vous le permettez. Car je ne suis point à votre place. Je ne suis qu'un aidant maladroit qui essaye de faire de son mieux. »

    Akmar était peut être quelqu'un par moments intrusif, mais il pouvait se retirer aussi vite qu'il entrait dans une vie. Ce qui fait qu'en vérité il avait peu d'amis. De personnes qui comptait pour lui. Il ne s'en plaignait pas. Il y avait de monde pour lui dire qu'il abusait.

    Le guérisseur ne bougeait pas, le vent froid soufflant dans ses cheveux. Il espérait qu'elle resterait vivante. Une faiseuse d'histoire, ça ne courrait pas les rues. Il voulait la voir heureuse, pour ça, il devait accepter son incompétence.

    « Le bonheur est parfois fait de petites choses. »

    Même si l'humanité cherchait toujours plus, jamais rassasié. Akmar savait qu'il fonctionnait un peu sous ce principe, cette idée qu'il voulait plus de vie sauvée, toujours et encore se tuant à petit feu. Ce principe qu'il n'aimait pas, qu'il ne pouvait rejeter. Il se préparait à être enguirlander par la demoiselle. Il savait que chaque mot, même le meilleur pourrait la blesser. Il tâtait le terrain au risque de se brûler les ailes.  
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    Sola écouta calmement Akmar et dut retenir une larme en l’entendant. Son expression si sincère était de loin la phrase la plus touchante que la jeune femme avait put entendre au cours de ses voyages. Et par cette force de sincérité, il venait de ramener l’ancienne Sola. Il avait réveillé son empathie, elle se sentit dans l’instant profondément semblable à cet homme, elle se revoyait dans ses mots, comme dans ses gestes, car elle se revoyait dans tout son être. Son cerveau lui semblait fonctionner en tandem avec celui d’Akmar, dans tout son fonctionnement, ses forces et ses faiblesses. Il lui tendait un miroir, et pour la première fois, elle eut l’impression de vraiment s’y voir. Elle se retrouvait par le dialogue.
    Une longue flammèche lécha son cœur, qu’elle ne sentait plus que comme une cavité grisâtre depuis des mois. Elle revit, tout au fond d’elle en un instant, tout ce qu’elle avait réussi, comment elle l’avait réussi, et qui elle avait été.
    Sola avait été touchée pendant le temps d’un éclair. Mais cela suffit pour confirmer l’espoir au fond d’elle. Avant tout, c’était son désir d’aider à nouveau les autres qui venait de renaître. Elle se trouvait toujours au sein d’un maelström surpuissant de pensées, mais à présent, elle tenait une torche qui ne s’éteignait plus face aux flammes. Et elle faisait face, dans toute sa stature. C’était une silhouette brillante, minuscule face à la tempête titanesque de son crâne, mais indomptable et éternelle. Cet espoir, c’était elle-même.
    Elle rouvrit les yeux.

    « Akmar… »

    Elle avait honte de lui avoir reproché de la sous-estimer. Elle ne savait plus quoi dire.

    « Je suis désolée. »

    « Sincèrement. »

    « Et je sais que le bonheur peut être fait de petites choses. Je crois… Que je n’arrive simplement plus à les trouver. Ou alors, elles me semblent insignifiantes face au poids de ma tristesse. C’est surtout que… je suis perdue. Je n’ai jamais ressenti autant de tristesse et de solitude. Alors j’ai peur. De ne pas pouvoir me relever, cette fois. Chaque fois qu’un nouveau démon naît chez moi, j’ai peur que ce soit celui qui en finira avec moi. Je passe mon temps à répéter aux autres qu’on ne peut pas vivre avec ses démons, qu’on doit les combattre, ou comprendre comment s’en débarrasser… Alors je suis terrifiée à l’idée de vivre avec. »

    « J’ai peur de moi-même au fond. J’ai peur de me détruire. Et… C’est ça qui m’empêche de me battre. Je n’ai pas confiance dans mes faiblesses, et donc, je n’ai pas non plus confiance dans mes forces. Je suis perdue et démunie. J’ai peur que mes armes se retournent contre moi, alors je cesse de les utiliser. Alors je suis encore plus seule… Je ne peux même plus m’aider moi-même. »

    « Là, je peux vous dire tout ça… Je me sens mieux, je me sens forte. Mais j’ai encore peur. Et si ça n’était que passager ? Et si, dans une minute, je sombrai à nouveau ? Je ne me comprends plus… C’est démesuré. »
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    Allumer un regard, c'était déjà un bon point pour lui. Il continuait son bonhomme de chemin, il risquait sûrement d'y perdre quelques plumes. Mais il risquait, car il trouvait que le jeu en valait la chandelle. Akmar ne s'attendait pas à des excuses, ça l'avait surpris. Il riait un peu. C'était nerveux. Elle n'avait pas besoin de s'excuser. Mais au moins, ça bougeait. Les choses dans sa tête changeait. Il y avait de l'espoir. Il écoutait attentivement ce qu'elle pouvait dire. Elle avançait malgré la tempête intérieure en elle. Il était content d'être le témoin de cette renaissance. Perdue, elle l'était, lui affirmer cela n'allait pas l'aider. Il serait ce fil d'Ariane si elle le désirait. Il ne s'imposait jamais. Il était conseiller par moment, pas un influencer de poids. Ces mots sont comme lui, pas mal teinté de gentillesse. La peur était une chose qu'il pouvait freiner. Car elle était en tout homme, se protégeant parfois de trop face aux dangers.

    « Je pense que ce vous pensez, est normal. On a tous un peu peur de ce qu'on est à un moment ou l'autre. Se confronter, on le fait tous un jour. Ça semble parfois de trop pour les personnes. Se relever de cette épreuve est une preuve d'une grande force. Vous n'êtes pas seule, je suis là. Enfin, sans vouloir me mêler de ce qui me regarde pas. Et ne vous excusez pas pour ce que vous dit. C'est moi qui était trop brusque dans ma manière de faire. Ce qui ne me ressemble pas. »

    Si Akmar oubliait sa façon d'agir, il ne pouvait que s'en vouloir à lui seul. Aider les autres, c'est aussi laisser l'autre exprimer toutes ces pensées, les écouter et voir ce qu'on pouvait faire avec. Ne rien dire, juste écoute. Le guérisseur était une bonne oreille, du moins, il l'espérait. Il adorait écouter ces histoires. Elles semblent si banales pour tant de gens. Mais pour lui, elles sont belles. Toutes ces vies différentes. Comment les dénigrer ? Il avait été des plus maladroit avec Sola qui avait surtout besoin d'exprimer ce que la tempête lui hurlait à plein poumons, jusqu'à lui couper le souffle. Il avait toujours son sourire bienveillant.

    « Désolé. »

    S'excuser était une chose courante chez Akmar, une de plus ou de moins n'allait pas changer sa vie. À force de vouloir aider, il enfonçait le clou. Il s'en voulait un peu pour ça.   
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    Sola essaya de sourire, mais grimaça en sentant son cœur vaciller.

    « Vous n’avez pas à vous excuser. »

    Elle s’humecta les lèvres pensivement, un peu comme si elle attendait des mots qu’ils apparaissent seuls, comme quand elle écrivait.

    « En fait, je ne le vis pas vraiment comme une épreuve. J’aurais du mal à expliquer… Pour moi, une épreuve, c’est temporaire. On la surmonte, et pouf, fini. C’est quelque chose de… ponctuel. Mais pour ce qui est de mon combat… il n’est vraiment pas comme ça. Je l’ai toujours mené. J’ai même l’impression qu’il est inscrit en moi, que je ne pourrais pas exister sans. Alors… Je n’ai pas vraiment d’espoir de victoire. C'est plus proche des sables mouvants, en apparence. »

    Sola commençait à se sentir plus sereine. Elle inspira profondément par le nez, et rouvrit les yeux vers les montagnes.

    « D’un autre côté, je ne m’imagine pas perdante. C’est drôle, mais même dans mes pires moments, je continue d’être optimiste. J’en connais un qui me traiterait d’idiote mais… L’avenir, pour moi, est toujours beau. J’ai peur qu’il ne le soit pas. Et plus le temps passe, plus j’ai conscience de l’horreur qui le teintera, alors plus j’ai peur. »

    « Je ne me vois pas morte, ou vaincue par mes démons. C’est contradictoire, hein ? J’ai peur que ça arrive. Et quand je réfléchis, je ne vois pas comment ça pourrait ne pas arriver. Mais j’imagine toujours un avenir brillant. »

    « Je sais que je vais peux me relever de tout. Après dix-huit ans de dépression, on devient tenace… Mais j’ai eu vraiment peur de ne pas pouvoir, cette fois. Et, vous savez quoi ? J’en ai encore peur. J'ai peur que la force que je sens actuellement en moi ne soit qu’une illusion. »

    Sola eut un rictus intérieur. En s’entendant, elle se rendait compte du manque de confiance qu’elle avait en elle. Mais elle décida de faire confiance à Akmar. Ça, elle pouvait le faire.

    « Sincèrement, selon vous, je peux surmonter ça ? »
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    Les gens avait pour Akmar un grand trésor à l'intérieur. Le genre une chose que l'on ne pouvait saisir. Car immatériel. Il avait un sourire alors qu'elle luttait contre ses démons, il servait de canne, ou de bâton de marche dans cette route escarpée. Il faisait face à la négativité avec la force de sa présence, s'accrochant comme un enragé. Elle avait des moments de prise de confiance. Il les encourageait du regard. Il préférait la voir optimiste.

    « Je préfère voir l'optimiste, si vous le permettez. »

    Car avec un esprit positif, des choses positives arrivaient. Ce n'était pas qu'une expression, il avait vu tellement de fois. Voir la vie du bon côté c'était parfois bien compliqué. Mais le guérisseur était un peu borné. Il pouvait faire quelque chose à son niveau. Il était une aide extérieure. Une lumière sûrement pâle face aux ténèbres. Pourtant il était là. Il ne faiblirait pas. Il n'était pas sous le soleil. Donc, son corps ne trahirait pas aussi vite qu'il pourrait le faire. Elle lui demandait son avis. Il savait que chaque mot dit pourrait changer. Il devait les choisir avec justesse, autant qu'il était possible. Sans la froisser.

    « Je pense que vous pouvez vous sortir de cet obstacle. Il est bien compliqué, mais j'ai pu remarquer une force en vous. Il ne faut pas partir perdant, c'est en allant avec un esprit de battant que vous pourrez faire face à ce qui empêche d'avancer. J'ai foi en vous. La chance sourit aux audacieux, c'est qu'on dit un ta de gens. Moi j'y crois. »

    Après tout le monde avait donné à son clan un grand pouvoir de guérison. Alors pourquoi pas une force insoupçonnée dans cette demoiselle. Il essayait de donner les meilleurs conseils. Bien que par moments, il pouvait se montrer maladroit. Il savait qu'un bon conseiller était une personne compréhensible et l'écoute. Il n'était pas non plus infaillible comme le prouvait sa grande faiblesse. Celle qu'il avait lui-même provoquée à trop donner, pas trop recevoir. C'est à cause de cette dernière qu'il s'était assis sur le rocher glacé.

    « Avoir peur ce n'est pas que mal. Affronter ses peurs c'est faire preuve de courage. Vous en avez, j'en suis certain. »

    Il jouait le rôle de la conscience, cette petite voix qui pouvait pousser au bon comme au mauvais. Akmar espérait que sa poussée la mènerait vers un avenir radieux.   
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    Les mots d’Akmar enveloppèrent le cœur de Sola comme une douce flamme, qui s’étendit à toute sa poitrine. C’était la flamme qu’elle portait, et qui repoussait lentement les eaux sombres en furie. Le maelström de noirceur cédait face à un brasier d’espoir.
    « Je pense aussi », répondit d’abord Sola. Elle pensait pouvoir s’en sortir. Comme toujours. La vie de Sola était sillonnée de fins heureuses.
    Mais ses démons se déchaînaient toujours. Doute le premier, volait, tournait, et chuchotait. Il n’était que coups bas et traîtrise.
    « Pas cette fois », murmurait-il. « Tu te sens simplement mieux parce que tu parles avec quelqu’un. » « Pense à ce qu’il se passera quand tu seras seule, quand tu te coucheras, et que tu n’auras plus rien pour nous retenir. »
    Sola ferma les yeux. C’est un désir qui porta le coup fatal à ses tourments. Le désir d’une force noble. Elle en avait assez de se laisser faire. Ce n’était pas comme ça qu’elle s’aimait. Elle devait être elle-même pour vivre, mais elle voulait choisir ce qu’elle serait. C’est ce qu’elle avait toujours fait, depuis qu’elle avait fui ses parents. Sola dut accepter de changer.
    Par un déferlement de force, elle transforma toute sa lassitude en une vague encore plus puissante, et encore plus haute. La lame de fond colossale écrasa la tornade frénétique, ne laissant qu’une mer plate derrière elle. Enfin, ça, c’était dans la métaphore. Dans les faits, il restait toujours des résidus. L’esprit de Sola mettait un peu de temps à évoluer. En somme, elle avait gagné, mais elle allait mettre un peu de temps à le réaliser.
    Et sur le moment, elle cessa simplement de penser à ses problèmes. Sans s’en rendre compte, elle avançait, vers une nouvelle personnalité. Une nouvelle Sola, qui avait surmonté de nouveaux problèmes. Elle ressemblait à la Sola du passé, elle était simplement encore plus forte.
    Sola rouvrit les yeux.

    « Je crois que vous avez raison. »


    Elle se pencha vers l’arrière et s’appuyait sur ses paumes, qui raclaient désagréablement la roche glaciale. Mais ça n’avait pas vraiment d’importance. Elle leva la tête vers le ciel, peuplé de quelques étoiles, et de quelques nuages, et de la Lune, majestueuse.

    « Je pense que je vais mieux. Merci, Akmar. Votre attention… non, votre aide, m’a été précieuse. Et je pense aussi que vous m’aidez plus que vous ne le pensez. Mais… je voulais vous poser une question. »

    Sola prit une pause pour s’allonger, les bras croisés derrière la tête, les pieds toujours flottant dans le vide. Son regard se perdait dans l’immensité démentielle du ciel tranquille.

    « Vous. Est-ce que vous vous retrouvez dans mon histoire ? Je pense que tous, dans l’Exode, nous avons quelque chose en commun. Nous avons tous perdu beaucoup. Alors, j’aimerais vous poser cette question… un peu intrusive, donc ne vous sentez pas obligé de répondre : vous, qu’avez-vous perdu, dans cette fuite ? J’ai un certain instinct pour les gens. Vous êtes un homme sincèrement généreux, ce qui fait de vous à la fois une bonne personne et une personne unique. Vous soignez les gens. Comment avez-vous vécu cette guerre ? »
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    Courageuse, cette jeune femme ne manquait pas de lui montrer sa force intérieure. Il était content qu'elle lui montre si ouvertement. Luttant contre la noirceur qui était autour de son cœur. Il était un spectateur attentif face à cette bataille intérieure. Peut-être une des seules qu'il ne pouvait pas détester. Il pouffait un peu alors qu'elle disait qu'il avait raison. Il n'était pas omniscient, loin delà. Il se levait un peu. Histoire de décoincer ses jambes, qui trop longtemps restée immobiles lui faisait mal à chaque mouvement. Akmar restait aux côtés de cette demoiselle. Elle allait mieux. Elle avait remporté une belle victoire. Il était fier d'elle.

    « Allez-y. »

    Le guérisseur n'était pas si secret que ça. Il avait peu de choses à raconter sur lui-même. Il écoutait sa question, ou plutôt ses questions. Il devait lui répondre le plus honnêtement que possible. Il regardait le ciel, il lui adressait un sourire.

    « On a tous eu nos moments de doutes, j'en ai eu aussi, mais dans des moments moins propices à ces derniers, j'ai assez mal vécu cette guerre.Quand je me suis réveillé, j'ai cru naïvement que les conflits cesseraient, j'ai bien vu à quel point j'avais tord. Dans ma fuite, j'ai perdu certaines choses, mais j'ai toujours les miens. Donc je m'en sors pas si mal que ça. »

    Akmar ne pouvait pas dire grand chose de plus. Contrairement à d'autres, il avait que peu d'attaches à d'autres personnes. Seulement celle qui comptait vraiment. Il avait un faible sourire. Guérir n'était souvent signe de rapprochement. Le jeune homme regardait le ciel.

    « J'avoue que je suis plus perdu face aux technologies actuelles, c'est un vrai bazar. »

    Il espérait seulement qu'elle pourrait le comprendre. Même si c'était difficile à croire, son jeune âge aurait du faire de lui un habitué de ces innovations. Il faut de tout faire un monde, et Akmar est un jeune vieux. Cette contradiction le faisait sourire. Il aimait aider, ce qu'il fait qu'il avançait toujours. Il adorait le ciel la nuit. Encore un peu gamin, il s'amusait à relier les étoiles, elles semblaient toujours les mêmes aux yeux du nomade. C'était rassurant. Il s'étirait avant de se remettre assis. Ses articulations étaient encore un peu douloureuses. Mais ça allait un peu mieux. Ça faisait partie de son lot de faiblesses. Celles qu'il avait lui-même provoqué. Il riait un peu.

    « Je suis donc unique. » 
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    Sola écoutait Akmar parler, allongée sur la pierre froide. Ses cheveux roux formaient une auréole autour de son visage calme. Elle regardait avec amusement les volutes de fumée qui sortaient de sa bouche quand elle respirait. L’air froid effaçait les traces de ses larmes.
    Elle se sentit un peu triste en entendant le jeune homme parler de sa vie. Ce n’était pas très flamboyant. Elle avait toujours peur du cynisme, elle n’aimait pas l’idée d’accepter d’avoir une vie banale. « Pas si mal que ça », ce n’était pas bien. Mais elle ne savait presque rien de la vie d’Akmar, elle se retint de dire quoique ce soit à ce sujet.

    « J’admire votre calme » lança-t-elle.

    Il donnait l’air d’accepter la situation. Ça, Sola n’y arrivait pas. Quand quelque chose lui procurait autant de mal-être, elle était obligée de se battre. La cohabitation n’était pas possible.

    « Ça a l’air tellement simple comme vous le présentez. Comme si… la vie pourrait toujours être la même ailleurs ? Comme si mes problèmes n’étaient qu’un moment de doute ? C’est quoi l’astuce ? Vous avez perdu l’espoir d’avoir une belle vie, plutôt qu’une vie « pas si mal que ça » ? Ou alors vous pensez qu’on pourra tout reconstruire plus tard ? »

    Elle avait craqué, et elle s’en voulut.

    « Désolée, je ne veux pas être agressive. Je suis curieuse, et strictement rien d’autre. »

    Sola était curieuse. En s'entendant, elle entendit un peu de l'ancienne Sola, la Sola brillante. Et elle sourit.
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    Se reconstruire une vie
    Son calme était quelque chose de précieux. Il ne s'énervait pas. Il savait que ça ne menait à pas grand chose de positif. Akmar ne le trouvait pas si admirable. Se confronter était pas dans sa nature. Il suivait un peu le mouvement, même si parfois il avait tout le mal du monde à suivre les gens. Il pouffait un peu en la voyant s'emporter un peu. Il avait été encore un peu délicat. Le pire, c'était qu'il voulait que du bien. Il glissait un peu sur la pente glissante. Il la regardait de sa place, allongée alors que ces cheveux orange étalait sur la surface immaculée. Ses pieds se balançaient encore dans le vide. Son côté sauveur lui hurlait de remonter ces dernières.

    « Une belle vie ? Tant que je donne, je suis heureux. Je n'ai pas perdu l'espoir, je ne crois pas. C'est moi qui est un peu maladroit. Je n'ai pas vraiment de vie en dehors de mon métier. On me le reproche parfois. Je pars du principe qu'il y a souvent un mieux. Je peut paraître naïf, mais bon. Je suis comme ça, même si je change. C'est votre droit d'être curieuse, après tout, je suis une drôle de personne, même si je ne suis pas un grand connaisseur de l'humour. »

    C'était un mal comme un bien de vivre pour son travail. On ne pouvait lui reprocher de le faire par obligation. Il ne regrettait aucun moment, même si certains avaient été durs. Il se souvenait parfaitement de son premier patient, de sa première mort qu'il n'avait pu empêché et des choses plus positives, comme des naissances ou des blessures qui finissait par se guérir. Il avait un grand sourire. Il souhaitait une bonne chance à celui qui voulait le draguer. Il n'était pas une proie facile. Il pouffait.

    « L'astuce ? Je ne sais pas, j'ai pensé comme je le fais des années. Même si celui qui m'a formé était un sacré pervers, il y a des choses qu'il n'a pas troublé de ma façon de faire. Si j'avais un truc, je le donnerai, penser positif n'est pas le sel truc, alors je le conseille pas toujours, même si c'est un pas vers un mieux. Mais c'est souvent plus facile à entendre qu'à faire. »

    Akmar voulait surtout encore voir Sola vive, qu'importe s'il était son défouloir. Alors il le serait avec plaisir.
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    Sola prit une longue inspiration. Quand elle la relâcha, la fumée forma une jolie volute dont la forme épousa la Lune flottante. C'était bien de prendre son temps avant de répondre.

    Maintenant, elle était curieuse à propos d'Akmar. Il aurait difficilement pu en être autrement : elle rencontrait pour la première fois quelqu'un d'au moins aussi généreux qu'elle. Quelqu'un qui accumulait les mêmes tares de confiance en soi. Elle voulait à la fois en savoir plus et l'aider, si possible.

    " Ceux qui vous reprochent de tout donner pour votre travail ont tort. C'est très clairement stupide. Même si bon...
    de base, reprocher c'est stupide. Mais du coup, j'ai une question. Qu'est-ce que vous feriez sans votre travail? A quoi il ressemble, l'Akmar qui n'est pas soigneur? A part à rien? "


    Elle avait tourné la tête vers lui en parlant, sourcils relevés. Elle essayait de rendre au mieux sa curiosité.

    " Tenez, par exemple. Quand vous m'avez aidé, là, vous étiez un homme, un médecin, ou un homme-médecin? C'est volontairement stupide, comme question, mais développez."


    Et Sola frissonna. A mesure qu'elle reprenait conscience, qu'elle quittait le monde sans sensations de ses introspections, elle prenait conscience de l'inconfort que pouvait présenter une montagne glacée en pleine nuit. Littéralement : elle gelait. Une fine pellicule de givre se formait au bout de ses ongles. Elle trouva ça beau, puis douloureux.

    " On parle de ça sur le chemin du retour? "proposa-t-elle.
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    Se reconstruire une vie
    SLe jeune homme souriait un peu, il ne s'attendait à ce que Sola lui dise que se donner comme il le faisait n'était pas si mal que ça. Akmar sentait son cœur se chauffer. Même si les mots étaient parfois violents, il ne regrettait pas d'être devenu ce qu'il était. Il ressemblait pas à grand chose en dehors de son travail. Il le suivait partout. Comme un chacal affamé. Elle lui demandait quel homme lui avait parlé. Il pouffait doucement, lui répondre s'annonçait comique. Il n'avait pas de réponse toute faite. Alors il laissait un moment de silence. Le vent n'allait pas lui apporte la réponse qu'il attendait. Il remarquait sa pause trop longue quand elle lui propose de répondre en marchant.

    « Bien entendu. »

    Le guérisseur devait s'éloigner de cet endroit qui était un peu dangereux. Loin de ce dernier, il serait plus rassuré pour la jeune fille et ses idées noires qu'il avait tenté de chasser par sa présence.

    « Pour répondre à votre question, l'homme qui vous a répondu n'est pas vraiment le soigneur. Plus le conseiller que j'essaye d'être parfois. Je ne suis pas grand chose sans mon travail. Mais j'aime écouter les gens. C'est quelque chose dont je n'ai aucune honte. J'essaye de rester juste. Mais vous devez savoir que ce n'est pas simple. »

    Les écrivains comme pas mal de métiers proches des gens ou de personnages dans le premier cas devait savoir que l'être humain était rempli de défauts et qualités. Akmar pouvait être bavard. Il le savait, malgré qu'il laissait le temps à l'autre le temps d'exprimer ce qu'il voulait dire. Trop en faire lui avait apporté des ennuis, mais de bonnes expériences. Même celle de cette fille du feu comme il la nommait dans sa tête. Sola était pour lui une flamme vacillante mais brave. Il souhaitait que ce feu en elle reste aussi beau qu'il pouvait le voir. Le froid ne le dérangeait pas trop. Les nuits dans le désert sont très froides aussi. Seule chose qui changeait, c'est cette neige. Couche blanche humide très froide. Celle qui rendait insensible ses doigts s'il restait trop dehors ici. C'était vraiment une bonne idée de marcher avec elle.
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