Ykaem leva, et leva encore les yeux, suivant le corps courbé au dessus d'elle, trop maigre, immense. Il cachait une partie du soleil trop fort, et son ombre s'étendait presque au delà de sa vision, se fondant dans le creux d'une dune. Après avoir enfin récupéré un chameau, grosse opération sur un négociant qui avait été ravi de lui donner, effaçant une partie de ce qu'il devait, elle s'était estimée capable de faire le voyage. Ça n'avait pas été sans mal, et elle avait pris beaucoup de temps par rapport à ses prévisions. A ses espoirs.
Elle se rappelait de ces deux horribles jour, ou elle n'avait pas osée faire un pas, enroulée dans un tissu fin, faute d’énergie pour monter une tente. Enfin, cette petite crise avait fini par s'estomper, et elle était arrivée sans autre problèmes majeur chez les Serpents, après avoir rencontré quelque ancien, elle s’apprêtait à monter sa tente, un peu à l'écart du clan.
Elle passait délivrer messages, soigner quelques personnes, mais surtout préparer le terrain pour son entreprise, et recueillir certain détails sur le mode de vie des serpents, et sur leur pouvoir. Dans l'idéal, elle aurait aimé un cadavre, pour pouvoir examiner les yeux, mais elle savait que ça ne resterai qu'une espérance. Ses yeux. Grands. Mouvants. Immenses. Devenu gris, et bien plus troubles encore que durant leur enfance. Alors qu'ils auraient du retrouver leur clarté, au contact des Serpents, ou au moins au fil du temps. Ils étaient verts. Mais qu'est ce qu'il lui était arrivé ? Elle craignait déjà quelque chose quand les Fils du serpent avaient affirmé ne pas l’héberger, ou être réticent à en parler, mais elle ne s'attendait pas à quelque chose de cette ampleur.
Sans avoir vraiment pris le temps de décider quoi faire, elle était déjà en train de franchir la distance qui les séparaient, courant presque dans l'ocre, malgré le sable, malgré le sifflement du souffle. Elle reproduit les même gestes, bien plus futiles encore, inutiles que lors de cette première nuit. Le chameau, profitant de cette bride flottant au vent tourna ses talons, et parti brouter une touffe d'herbe morte s'enracinant obstinément entre les dunes.
Ses vêtements étaient rêches, usés, grisâtres et délavés. D'une certaine façon, ça lui allait bien, c'était accordé avec sa peau abîmée. Sa maigreur était maladive. Elle le relâcha bien vite, et recula, pour pouvoir apercevoir son visage sans se blesser à force de lever la tête. Elle s’efforça de réprimer la colère sourde qui montait en elle. Ce n'était sans doute pas forcément de la seule faute des Serpents. Mais s'il était avec eux, comment pouvaient ils tolérer cette maigreur rachitique ? Ces grands yeux perdus, interrogateurs, indescriptible ? Il n'y avait pas tellement de chose qui l'insupportait, mais l’intolérance, surtout dirigée vers ses proches, vers son petit frère, en faisait partie. Comment, pourquoi l'avait il laisser s’abîmer, alors que quand elle l'avait laissé, elle savait qu'il allait pouvoir atteindre une certaine lumière ? La conversations avec les serpents, le lendemain allait être... Intéressante. Peut être qu'elle aurait son cadavre, finalement. Mais elle voulait d'abord renouer avec Uko.
« Tu as encore grandi. Évidemment. »
Elle se rappelait de ces deux horribles jour, ou elle n'avait pas osée faire un pas, enroulée dans un tissu fin, faute d’énergie pour monter une tente. Enfin, cette petite crise avait fini par s'estomper, et elle était arrivée sans autre problèmes majeur chez les Serpents, après avoir rencontré quelque ancien, elle s’apprêtait à monter sa tente, un peu à l'écart du clan.
Elle passait délivrer messages, soigner quelques personnes, mais surtout préparer le terrain pour son entreprise, et recueillir certain détails sur le mode de vie des serpents, et sur leur pouvoir. Dans l'idéal, elle aurait aimé un cadavre, pour pouvoir examiner les yeux, mais elle savait que ça ne resterai qu'une espérance. Ses yeux. Grands. Mouvants. Immenses. Devenu gris, et bien plus troubles encore que durant leur enfance. Alors qu'ils auraient du retrouver leur clarté, au contact des Serpents, ou au moins au fil du temps. Ils étaient verts. Mais qu'est ce qu'il lui était arrivé ? Elle craignait déjà quelque chose quand les Fils du serpent avaient affirmé ne pas l’héberger, ou être réticent à en parler, mais elle ne s'attendait pas à quelque chose de cette ampleur.
Sans avoir vraiment pris le temps de décider quoi faire, elle était déjà en train de franchir la distance qui les séparaient, courant presque dans l'ocre, malgré le sable, malgré le sifflement du souffle. Elle reproduit les même gestes, bien plus futiles encore, inutiles que lors de cette première nuit. Le chameau, profitant de cette bride flottant au vent tourna ses talons, et parti brouter une touffe d'herbe morte s'enracinant obstinément entre les dunes.
Ses vêtements étaient rêches, usés, grisâtres et délavés. D'une certaine façon, ça lui allait bien, c'était accordé avec sa peau abîmée. Sa maigreur était maladive. Elle le relâcha bien vite, et recula, pour pouvoir apercevoir son visage sans se blesser à force de lever la tête. Elle s’efforça de réprimer la colère sourde qui montait en elle. Ce n'était sans doute pas forcément de la seule faute des Serpents. Mais s'il était avec eux, comment pouvaient ils tolérer cette maigreur rachitique ? Ces grands yeux perdus, interrogateurs, indescriptible ? Il n'y avait pas tellement de chose qui l'insupportait, mais l’intolérance, surtout dirigée vers ses proches, vers son petit frère, en faisait partie. Comment, pourquoi l'avait il laisser s’abîmer, alors que quand elle l'avait laissé, elle savait qu'il allait pouvoir atteindre une certaine lumière ? La conversations avec les serpents, le lendemain allait être... Intéressante. Peut être qu'elle aurait son cadavre, finalement. Mais elle voulait d'abord renouer avec Uko.
« Tu as encore grandi. Évidemment. »