Le pauvre jeune homme cherche ses mots, la transpiration sur ses joues et les auréoles sous ses bras lui donne la tenue d’un petit nouveau qui débute dans la vente à domicile. « U.N.I.Q.U.E » la machine a détapisser dans les mains, tu le regardes avec des yeux mélanger entre la fatigue, l’agacement et la gêne. Tant pour lui et son manque d’expérience, mais aussi pour le fait que tu….N’as pas besoin d’un telle machine. Tu ne sais pas comment faire ni comment lui dire que tu n’as pas d’utilité d’un tel achat. « Je comprends bien ….philippe » toute souriante, tu marques bien de lire son prénom magnifiquement gravé sur son petit badge de poche. « Mais… Je n'ai pas de tapisserie chez moi, et en plus je suis juste locataire. » Un petit rire de malaise termine ta phrase avant de te mettre de profil pour lui montrer tes murs nus juste peint de couleurs chaudes. « Je…Tenez, je vous la rends, mais je suis sincèrement désolé » approchant, tu lui montres l’appartement du fond. « Cette dame sera peu être intéressée allez la voir » lui rendant subtilement la machine comme pour t’en débarrasser, tu te figes en voyant son air de cocker abandonné sur la route. « Que….Mais…. » Il ne te lâche pas du regard en poussant légèrement la machine contre toi, ses yeux….Ses yeux d’enfant battu ont eu raison de toi ! Tu Es Encore Trop Faible petit …..
« Tenez voilà la garantie pour un petit supplément » dépassé, je pense que c’est le mot pour décrire ton état actuel. Comme une marionnette tu prends évidemment la garantie et le sac de transport. UN SAC DE TRANSPORT POUR DETAPISSEUR …. Y a pas de limite à ta générosité ou ta stupidité on ne sait pas on ne sait plus. « Merci… » Chargée, tu le regardes presque impuissante. « C’est moi qui vous remercie ! Si toutes mes clientes pouvaient être comme vous ! » Le sourire qu’il affiche semble plus moqueur que ravis à ton humble avis mais c’était trop tard, tu t’es faite une ….On ne les compte plus….. Entuber, enrouler, déplumer. Tant de verbes ou d’expression pour qualifier ton manque de confiance et d’assurance. « Bien je vous laisse à une autre fois qui sait ! » Perplexe, tu plisses un œil en le voyant trottiné vers le voisin de palier. Un peu, voir beaucoup contrarié, tu te retrouves avec un détapisseur tous neuf sous-garantis avec sac de transport, jaune fluo en plus ! Sans avoir de tapisserie à enlever. Ta journée va être merveilleuse selon ton horoscope. Tu devrais arrêter de lire l’horoscope en fait, ce serait mieux pour toi ! Franchement, arrête oui. « Je ne sais même pas ou le ranger en plus… » Regardant ton appartement, tu décides de le laisser dans l’entrée pour ne pas continuer à te ridiculiser encore plus.
Allant dans la cuisine tu te commence à te préparer un chocolat pour t’apaiser, en regardant l’horloge tu te rend compte que sept heures te sépares de ton embauche, tu es de soir aujourd’hui. Un long soupire s’échappe de tes lèvres rosés, ça va faire deux jours, six heures et vingt quatre minutes que tu ne la pas vue. Qui donc ? Réfléchissez un peu…de qui pourrais tu être aussi accro, dépendante, attachée en ce moment ? Un grand blond avec de jolis yeux vert. Besoin d’un dessin pour vous faire comprendre ? Téléphone, pas téléphone……. Tu devrais être plus ..Comment dire, Prendre plus d’initiatives avec lui ! Alors Téléphone ! tu empoigne ton petit mobile. « heu….. je commence sobre ! » Tu commence à taper un petit salut basique avant de stopper net et tout effacer. « C’est nul » réfléchissant, tu souris et reprend ton écriture de texto « coucou ♥ ca va ? Je voulais savoir si tu avais des jours de repos cette semaine ? Bisous ♥» tu regardes ton message comme si tu analyses une preuve de meurtre. Reflechissant bien tu décide qu’il est bien et avant de pouvoir envoyer ce message ta porte s’ouvre comme si un cyclone c’était installé dans le couloir « c’est marrant de nous envoyer les vendeurs de portes a portes à 10h du mat !!! ?? »
« Hein… ? » Le regard comme des billes tu fixes ton voisin qui croise les bras devant toi en marcel taché et bas de pyjama décoloré. « Je ….. » Alerte, alerte, alerte ! « Je je quoi ? Ça vous amuse de donner notre appartement à visiter par des vendeurs de bazars ? » Tu lèves le regard discrètement en voyant passer une silhouette derrière lui vue que la porte ouverte tu as une vue imprenable sur le couloir. Ce fourbe de vendeur t’adresse un large sourire en s’inclinant légèrement comme pour te narguer d’un remerciement. « Non, je ….C’est que…..Vous savez comment ….. » Le regard de ton voisin ce fait de plus en plus noir et toi de plus en plus troublée tu deviens plus petite et plus intimidée. « Tsssss et vous êtes soldats…..Ils ont bon dos de recruter des gamines comme ça …. Autant nous mettre des fillettes de 6ans ! » Dédaignant il te regarde de bas en haut faisant trois voir quatre têtes de plus que toi et au moins cinq ou six ventres de plus aussi. À savoir s’il peut encore voir la couleur de ses pieds sous cette graisse faisant coucou hors de son marcel. Serrant les poings tu le fixes froidement, encore un qui te rabaisse dans le travail. Venant à le pointer du doigt brusquement tu approches avec tes petits pieds nus et ton regard revolver « Alors écoute moi bien, tu vas reprendre ton marcel dégoûtant, ta transpiration de la vielle et rentrer chez toi en fermant ma porte comme il faut. Je suis militaire, et je suis bonne dans ce que je fais, je ne pourrais pas en dire autant pour toi. Tu excelles dans quoi ? La mal bouffe, l’élevage de mycoses ? Apprends les bonnes manières et dis à ta femme de baisser d’un ton quand elle simule ses orgasmes, tout le bâtiment na pas besoin de savoir qu'elle a un amant ! » Pointant ta porte tu le fusilles du regard pour le faire sortir, lui coupant l’herbe sous les pieds il se retourne comme un fantôme qui passe pour sortir et fermer ta porte avec une délicatesse qu’il ne devait même pas soupçonner de sa part.
L’adrénaline s’évapore brusquement et tu restes planter devant ta porte d’entrée n’ayant pas compris ce qu’il vient de se passer. Clignant des yeux tu essaies de mettre des mots sur ce qu’il tes arrivées et soudainement des rougeurs et une légère frayeur te parcours. C’est toi qui viens de parler comme ça ? Non….. Si ? Qu’est-ce que c’est ? Qu’est-ce qu’il s’est passé pour que tu …..Tu as évolué ? Tu trembles, comme un frisson qui te traverse sur ce que tu viens de vivre & l’instant. On aurait dit un autre toi qui viens de sortir de l’ombre. C’est ça qu’on appelle l’assurance ? Comment ça ce fait ? Malgré tout….Tu as adoré ce sentiment de contrôle et de supériorité que t'a donné ce renversement de situation. Mais depuis quand tu arrives à être comme ça. Tu as une petite idée mais tu n’oses pas te l’avouer …Pas encore, c’est trop tôt. Il ……Il te fait grandir, et il te fait évoluer. C’est une bonne chose non ?