Zayn Aresham
Les hommes ne pleurent pas.
Endricane || Endricane, par Zetsuai89
"Mon nom est Zayn Aresham et je suis un garçon de 39 ans. Je suis bisexuel et je suis actuellement célibataire. Mon principal défaut est la brutalité et ma qualité majeure est la détermination."
► Nomade ou Citadin? Citadin
► Le Groupe: Armée
► Taille: 1m86
► Poids: 87kg
► Arme: Des gants métalliques pour redoubler la puissance de mes coups, parce que j'aime me battre au corps à corps, exprimer directement ma force physique et sentir l'impact de mes coups. Mais j'ai également un fusil d'assaut, lorsque la situation l'exige.
► Famille: Parents
► Date de Naissance: 28 novembre
► Emploi: Lieutenant de l'Armée de Terre
Entre ma grande taille et ma musculature particulièrement développée par de longues séances d'entraînement, je sais que je peux avoir l'air relativement intimidant. Pour autant, je ne cherche pas particulièrement à atténuer cette impression, et la plupart des vêtements que j'achète sont faits pour mettre mes muscles et ma constitution en valeur. Toujours dans des couleurs plutôt neutres, je n'apprécie pas spécialement l'extravagance.
Longtemps, j'ai détesté me mettre torse nu - ou plus - face à quelqu'un, quelle qu'en soit la raison. Mon corps est couturé de cicatrices, dont le nombre augmente au fil du temps, et j'en avais honte, plus jeune. J'avais l'impression que cela me rendait laid, difforme, même si j'avais reçu ces blessures en me battant pour 1400. Il m'avait fallu de longues années pour me résigner, puis les accepter et, même, en quelque sorte, les apprécier.
En dehors de cela, je ne m'estime pas très particulier, original, sur le plan du physique. J'ai la peau blanche, sans qu'elle ne soit pâle pour autant, et des yeux bleus, ni clairs, ni foncés. Normaux. Tout comme la couleur de mes cheveux, d'un châtain foncé relativement banal, presque brun. Je les porte assez longs, puisqu'ils me tombent sur les épaules, ce qui m'oblige à les attacher lorsque je suis en service, pour m'assurer qu'ils ne me gênent pas.
Etant légèrement myope, j'ai également une paire de lunettes. Mais je ne les mets pas tout le temps : j'y vois tout de même bien sans, cela ne m'handicape pas. Je fais donc selon mes envies du moment, et selon mes activités, bien évidemment. J'évite de m'entraîner avec, cela ne sert à rien et je risquerais de les casser...
Je n'aime pas sentir de barbe naissante sur mes joues, c'est pourquoi je prends bien soin de me raser tous les jours pour garder mes joues glabres. Mais ce n'est pas le cas de mon menton, qui arbore un bouc bien taillé. Et taillé court, je n'ai pas envie d'avoir des centimètres de poils me dégoulinant du menton. J'avais pourtant songé, un jour, à laisser pousser pour pouvoir m'y faire des tresses, comme celles que je me fais parfois dans les cheveux, mais… J'ai rapidement abandonné l'idée. Je suis très bien comme ça.
Longtemps, j'ai détesté me mettre torse nu - ou plus - face à quelqu'un, quelle qu'en soit la raison. Mon corps est couturé de cicatrices, dont le nombre augmente au fil du temps, et j'en avais honte, plus jeune. J'avais l'impression que cela me rendait laid, difforme, même si j'avais reçu ces blessures en me battant pour 1400. Il m'avait fallu de longues années pour me résigner, puis les accepter et, même, en quelque sorte, les apprécier.
En dehors de cela, je ne m'estime pas très particulier, original, sur le plan du physique. J'ai la peau blanche, sans qu'elle ne soit pâle pour autant, et des yeux bleus, ni clairs, ni foncés. Normaux. Tout comme la couleur de mes cheveux, d'un châtain foncé relativement banal, presque brun. Je les porte assez longs, puisqu'ils me tombent sur les épaules, ce qui m'oblige à les attacher lorsque je suis en service, pour m'assurer qu'ils ne me gênent pas.
Etant légèrement myope, j'ai également une paire de lunettes. Mais je ne les mets pas tout le temps : j'y vois tout de même bien sans, cela ne m'handicape pas. Je fais donc selon mes envies du moment, et selon mes activités, bien évidemment. J'évite de m'entraîner avec, cela ne sert à rien et je risquerais de les casser...
Je n'aime pas sentir de barbe naissante sur mes joues, c'est pourquoi je prends bien soin de me raser tous les jours pour garder mes joues glabres. Mais ce n'est pas le cas de mon menton, qui arbore un bouc bien taillé. Et taillé court, je n'ai pas envie d'avoir des centimètres de poils me dégoulinant du menton. J'avais pourtant songé, un jour, à laisser pousser pour pouvoir m'y faire des tresses, comme celles que je me fais parfois dans les cheveux, mais… J'ai rapidement abandonné l'idée. Je suis très bien comme ça.
Je ressemble à ça...
Certains me prennent pour une brute. Je les laisse parler. Et ils n'ont pas entièrement tort. Violent, je le suis. Je réponds facilement aux provocations, et j'ai le coup de poing prompt. Du moins, si je me laisse aller à mon naturel, car j'ai bien conscience que ce n'est pas un comportement souhaitable en société, et encore moins au sein de l'Armée. J'ai donc appris à me contenir, à contrôler mes pulsions violentes, et j'y arrive bien, à mon sens… Sauf lorsqu'on me provoque trop, ou que l'on porte le premier coup : je ne laisse jamais une attaque sans réponse.
Le fait que je n'aime pas être critiqué ou subir des reproches ne m'aide pas non plus à être une personne agréable à côtoyer. Si cela vient d'une personne compétente pour me faire des remarques, j'arrive à ne pas me braquer. Mais le reste du temps, cela me mettra, au mieux, de mauvaise humeur et me disposera mal envers la personne en question. Pour être franc… C'est un peu la même chose pour les conseils. Je n'ai pas besoin d'aide, j'avance seul.
Certains me considèrent comme un soldat discipliné. J'aime l'entendre dire. La rigueur, l'obéissance, je les ai appris depuis mon plus jeune âge, suffisamment pour les avoir intégré au plus profond de moi. Que je sois en accord ou non avec les ordres qui me sont donnés, je sais ce que j'ai à faire, et je le fais. Du mieux que je peux. C'est pourquoi il m'est essentiel de passer de longues heures à m'entraîner, à me préparer à faire face à toutes les situations.
En effet, je n'aime pas être pris au dépourvu. Ne pas savoir quoi faire ou comment réagir m'agace, et j'ai tendance, dans ces cas-là, à ne pas choisir de solution très… subtiles, disons. Cela ne m'a pas attiré d'ennuis pour l'instant, en exceptant des disputes avec certains de mes proches heurtés par mes paroles brutales.
Certains vantent ma détermination. J'espère ne jamais les contredire. Il s'agit sans doute de ce que je préfère chez moi, parce que c'est un trait de caractère que je partageais avec Riley. Lorsque je me suis fixé un but, je ne m'en détourne pas, et je mets tout en oeuvre pour l'atteindre. S'il me faut des heures d'entraînement ou de préparation pendant des mois, je le ferai sans sourciller et sans me lasser.
Ce que personne ne dit de moi, en revanche, est ma haine envers les nomades. Et pour cause, je ne m'en suis jamais ouvert à personne. Oh, il n'est pas difficile de savoir que je ne les apprécie pas, quel que soit leur clan. Mais savoir que ce sentiment est plus intense et profond qu'une méfiance légitime envers les nomades agressifs ? Il faudrait très bien me connaître pour le surprendre dans mes regards ou dans mes gestes.
Le fait que je n'aime pas être critiqué ou subir des reproches ne m'aide pas non plus à être une personne agréable à côtoyer. Si cela vient d'une personne compétente pour me faire des remarques, j'arrive à ne pas me braquer. Mais le reste du temps, cela me mettra, au mieux, de mauvaise humeur et me disposera mal envers la personne en question. Pour être franc… C'est un peu la même chose pour les conseils. Je n'ai pas besoin d'aide, j'avance seul.
Certains me considèrent comme un soldat discipliné. J'aime l'entendre dire. La rigueur, l'obéissance, je les ai appris depuis mon plus jeune âge, suffisamment pour les avoir intégré au plus profond de moi. Que je sois en accord ou non avec les ordres qui me sont donnés, je sais ce que j'ai à faire, et je le fais. Du mieux que je peux. C'est pourquoi il m'est essentiel de passer de longues heures à m'entraîner, à me préparer à faire face à toutes les situations.
En effet, je n'aime pas être pris au dépourvu. Ne pas savoir quoi faire ou comment réagir m'agace, et j'ai tendance, dans ces cas-là, à ne pas choisir de solution très… subtiles, disons. Cela ne m'a pas attiré d'ennuis pour l'instant, en exceptant des disputes avec certains de mes proches heurtés par mes paroles brutales.
Certains vantent ma détermination. J'espère ne jamais les contredire. Il s'agit sans doute de ce que je préfère chez moi, parce que c'est un trait de caractère que je partageais avec Riley. Lorsque je me suis fixé un but, je ne m'en détourne pas, et je mets tout en oeuvre pour l'atteindre. S'il me faut des heures d'entraînement ou de préparation pendant des mois, je le ferai sans sourciller et sans me lasser.
Ce que personne ne dit de moi, en revanche, est ma haine envers les nomades. Et pour cause, je ne m'en suis jamais ouvert à personne. Oh, il n'est pas difficile de savoir que je ne les apprécie pas, quel que soit leur clan. Mais savoir que ce sentiment est plus intense et profond qu'une méfiance légitime envers les nomades agressifs ? Il faudrait très bien me connaître pour le surprendre dans mes regards ou dans mes gestes.
Ce qui se passe dans ma tête
Un coup de feu, dans la nuit. Mais c'est à ma porte qu'il a été frappé, et ce n'est qu'une main contre le battant. Quelques coups frappés à ma porte, me tirant du sommeil. Quelques instants de trouble, encore adoucis par le flou du sommeil, dans l'obscurité de la nuit. Puis la porte qui s'ouvre, laissant entrer la lumière et mes parents. Et la nouvelle : elle est morte. Riley est morte.
Je suis né il y a trente-neuf ans. Une amorce banale pour une histoire qui a commencé en l'étant tout autant. Si elle a fini par ne plus l'être… Ce n'est pas à moi d'en juger. Je n'étais pas l'aîné de mes parents. Avant moi, il y avait eu Riley. Forte, volontaire, admirable. Elle avait sept ans de plus que moi et, aussi loin que remontent mes souvenirs, c'était elle qui y tenait le premier rôle.
Pourtant, elle ne fut pas une grande soeur tendre. Les hommes ne pleurent pas. Je ne t'aide pas, ou tu ne sauras jamais t'en sortir seul. Marche plus vite ou tu vas me perdre de vue. Et je ne pleurais pas. Je me faisais mal à force d'essayer de réussir quelque chose que je ne savais pas faire. J'avançais de toute la vitesse de mes petites jambes pour rester à sa hauteur.
Nos parents disaient avec un sourire - ou un soupir ? - qu'avec elle, je serais bien préparé pour la vie. Que je ne m'effondrerais pas au premier obstacle. Mais je crois qu'ils nous contemplaient avec amusement, ma soeur concentrée sur son objectif, et moi trottant derrière en essayant à la fois de ne pas la gêner et de ne pas me laisser distancer.
Appréciait-elle ou non ma présence ? Avec le recul, je suppose que, même si elle n'avait que des reproches à me faire ou des ordres à me donner, elle devait tout de même l'apprécier ; elle ne me chassait pas. Parfois, à de rares moments, elle me proposait même de jouer avec elle. Je n'osais pas faire la demande moi-même, car le jeu n'est pas une occupation sérieuse.
Peut-être fut-ce parce qu'elle se lassait de nos jeux, ou parce qu'autre chose était entré dans sa vie, mais elle cessa finalement de me le proposer. Elle s'était décidée pour son avenir : elle entrerait dans l'armée. Et dans ce but, elle commença à s'entraîner, se muscler, sous mon regard incompréhensif, ébahi et admiratif.
Après quelques séances, elle vint se planter devant moi, m'obligeant à renverser la tête en arrière pour la regarder, et m'invectiva. J'étais en train de perdre du temps à ne rien faire, en me contentant de l'observer avec ma tête d'ahuri. Ce n'était pas en observant qu'on devenait meilleur. Et puisque je ne semblais pas vouloir aller faire quelque chose de ma vie, autant rentabiliser les heures que je passais à la regarder en l'imitant, pour devenir un homme fort.
C'est ainsi qu'à huit ans commença mon entraînement militaire. Riley n'était pas du genre à faire les choses à moitié, et la première séance me laissa à terre. Littéralement. Je n'arrivais même pas à me remettre sur mes jambes pour gagner une chaise, mon lit ou un quelconque autre endroit de la maison. Mes parents en furent affolés, le reprochèrent à ma soeur, m'interdirent de recommencer. Le lendemain, lorsque Riley commença sa séance quotidienne, j'étais fidèle au poste, à ses côtés.
Tout ce que mon aînée accorda à mes parents fut de ne me faire aller que jusqu'à mes limites, et non pas au delà. Lorsqu'elle en avait fini avec moi, j'étais en état d'aller avaler mon assiette au repas du soir, puis de m'effondrer sur mon lit. Guère plus. Mais j'étais fier, et heureux. Je n'avais pas besoin d'aide. Je ne me laissais pas distancer. Je ne pleurais pas.
Ainsi s'écoula la fin de mon enfance. Mon entrée dans l'adolescence marqua quelques changements. Mon temps d'entraînement augmenta brusquement, sans que ma soeur n'y soit pour quoi que ce soit : je fis des séances seul pour progresser plus vite, dans l'espoir de la surprendre. Et il devint presque impossible à mes parents de se faire obéir de moi.
Je crois que ce fut à ce moment-là uniquement qu'ils mesurèrent réellement l'ascendant que ma soeur avait pris sur moi. Je faisais tout ce qu'elle me demandait, mais j'ignorais superbement mes parents dès que je n'avais pas envie de faire ce qu'ils attendaient de moi. Lorsque Riley n'était pas là, j'étais strictement intenable.
En désespoir de cause, un soir où Riley était sortie et où je me montrais trop insolent, mon père tenta de me frapper pour réaffirmer son autorité parentale. Je lui rendis sa gifle sans la moindre hésitation, et il n'osa plus jamais lever la main sur moi. Je pus, dès lors, continuer à vivre tranquillement dans le sillage de ma soeur.
Elle entra dans l'armée, et moi aussi, quelques années d'entraînement rigoureux plus tard. Elle, dans l'armée de l'air, moi, dans l'armée de terre. Riley ne me faisait toujours pas de compliment mais, parfois, lorsque je rentrais d'une journée particulièrement éreintante, lorsque j'avais été blessé, elle venait me serrer l'épaule. Une manière de me dire que j'avais fait ce qu'il fallait, que je devais persévérer. C'est ainsi que je le voyais.
Puis vint ce jour, ou plutôt cette nuit. Riley, morte. Morte dans le désert, pendant son service. Morte, tuée ? Quelle importance ? On me l'avait arrachée. Et j'avais beau contempler son visage blanc, dans la morgue où mes parents et moi avions été conduits - pour quoi ? L'identifier ? Lui dire au revoir ? Comment le saurais-je ? Je ne pensais qu'à elle - je n'arrivais pas à me convaincre de la réalité de sa mort. C'était impossible. Elle était forte, elle était douée, elle était pleine de vie. Elle n'était pas devant moi. C'était son cadavre qui était devant moi. Elle était morte.
Les hommes ne pleurent pas. Tu n'auras plus d'aide, tu devras t'en sortir seul, toujours. Continue à marcher, même si tu m'as perdue de vue.
Ce fut la nuit suivante, allongé dans mon lit, que je me posai la question. Je n'arrivais pas à dormir, en dépit de ma courte nuit précédente. Je fixai le plafond dans le noir, et mes pensées vagabondaient. Jusqu'à arriver à la question. Pourquoi Riley avait-elle voulu entrer dans l'armée ? Qu'est-ce qui avait suscité à ce point son intérêt, pour qu'elle mobilise toute sa détermination et toutes ses forces afin d'atteindre son but ?
Je ne pourrais jamais le savoir réellement. Je ne pouvais que deviner, à partir des quelques indices que j'avais. Etait-ce l'armée qu'elle avait voulu rejoindre… ou l'armée de l'air, plus spécifiquement ? Et dans ce dernier cas, pourquoi ? A force de réfléchir, je finis par me souvenir d'une dispute qu'elle avait eue avec mes parents.
Je n'étais encore qu'un petit enfant, et je me remettais difficilement d'une maladie. Laquelle ? Si j'en avais été informé, je ne m'en souvenais pas. Mais Riley reprochait quelque chose à mes parents assis sur le bord de mon lit. Elle leur reprochait de s'être adressés à… des personnes, arguant qu'on ne pouvait pas leur faire confiance. Sur le moment, je n'avais rien compris, et je m'étais rapidement rendormi. Mais à présent…
Elle parlait des nomades. De tous les nomades. Auxquels on ne pouvait pas faire confiance, parce qu'ils étaient trop différents de nous. Cela ne pouvait pas fonctionner, pas durablement. C'était en cela que Riley croyait. C'était cela qui l'avait guidée. J'en étais persuadé, à présent. Suffisamment pour ne même pas ressentir le besoin, les jours suivants, d'interroger mes parents sur cette lointaine dispute.
Et la vie dut reprendre son cours. Je négligeai moins que jamais mon entraînement, mes devoirs. Souvent, mes yeux se tournaient vers les étendues désertiques où ma soeur s'était battue. Mais ce n'était pas mon rôle, ce n'était pas mon domaine. Je devais rester focalisé sur ce que j'avais à faire. Et je le fus suffisamment pour être nommé lieutenant, lorsque le précédent dut quitter l'armée suite à une blessure.
Telle est ma vie.
Je suis né il y a trente-neuf ans. Une amorce banale pour une histoire qui a commencé en l'étant tout autant. Si elle a fini par ne plus l'être… Ce n'est pas à moi d'en juger. Je n'étais pas l'aîné de mes parents. Avant moi, il y avait eu Riley. Forte, volontaire, admirable. Elle avait sept ans de plus que moi et, aussi loin que remontent mes souvenirs, c'était elle qui y tenait le premier rôle.
Pourtant, elle ne fut pas une grande soeur tendre. Les hommes ne pleurent pas. Je ne t'aide pas, ou tu ne sauras jamais t'en sortir seul. Marche plus vite ou tu vas me perdre de vue. Et je ne pleurais pas. Je me faisais mal à force d'essayer de réussir quelque chose que je ne savais pas faire. J'avançais de toute la vitesse de mes petites jambes pour rester à sa hauteur.
Nos parents disaient avec un sourire - ou un soupir ? - qu'avec elle, je serais bien préparé pour la vie. Que je ne m'effondrerais pas au premier obstacle. Mais je crois qu'ils nous contemplaient avec amusement, ma soeur concentrée sur son objectif, et moi trottant derrière en essayant à la fois de ne pas la gêner et de ne pas me laisser distancer.
Appréciait-elle ou non ma présence ? Avec le recul, je suppose que, même si elle n'avait que des reproches à me faire ou des ordres à me donner, elle devait tout de même l'apprécier ; elle ne me chassait pas. Parfois, à de rares moments, elle me proposait même de jouer avec elle. Je n'osais pas faire la demande moi-même, car le jeu n'est pas une occupation sérieuse.
Peut-être fut-ce parce qu'elle se lassait de nos jeux, ou parce qu'autre chose était entré dans sa vie, mais elle cessa finalement de me le proposer. Elle s'était décidée pour son avenir : elle entrerait dans l'armée. Et dans ce but, elle commença à s'entraîner, se muscler, sous mon regard incompréhensif, ébahi et admiratif.
Après quelques séances, elle vint se planter devant moi, m'obligeant à renverser la tête en arrière pour la regarder, et m'invectiva. J'étais en train de perdre du temps à ne rien faire, en me contentant de l'observer avec ma tête d'ahuri. Ce n'était pas en observant qu'on devenait meilleur. Et puisque je ne semblais pas vouloir aller faire quelque chose de ma vie, autant rentabiliser les heures que je passais à la regarder en l'imitant, pour devenir un homme fort.
C'est ainsi qu'à huit ans commença mon entraînement militaire. Riley n'était pas du genre à faire les choses à moitié, et la première séance me laissa à terre. Littéralement. Je n'arrivais même pas à me remettre sur mes jambes pour gagner une chaise, mon lit ou un quelconque autre endroit de la maison. Mes parents en furent affolés, le reprochèrent à ma soeur, m'interdirent de recommencer. Le lendemain, lorsque Riley commença sa séance quotidienne, j'étais fidèle au poste, à ses côtés.
Tout ce que mon aînée accorda à mes parents fut de ne me faire aller que jusqu'à mes limites, et non pas au delà. Lorsqu'elle en avait fini avec moi, j'étais en état d'aller avaler mon assiette au repas du soir, puis de m'effondrer sur mon lit. Guère plus. Mais j'étais fier, et heureux. Je n'avais pas besoin d'aide. Je ne me laissais pas distancer. Je ne pleurais pas.
Ainsi s'écoula la fin de mon enfance. Mon entrée dans l'adolescence marqua quelques changements. Mon temps d'entraînement augmenta brusquement, sans que ma soeur n'y soit pour quoi que ce soit : je fis des séances seul pour progresser plus vite, dans l'espoir de la surprendre. Et il devint presque impossible à mes parents de se faire obéir de moi.
Je crois que ce fut à ce moment-là uniquement qu'ils mesurèrent réellement l'ascendant que ma soeur avait pris sur moi. Je faisais tout ce qu'elle me demandait, mais j'ignorais superbement mes parents dès que je n'avais pas envie de faire ce qu'ils attendaient de moi. Lorsque Riley n'était pas là, j'étais strictement intenable.
En désespoir de cause, un soir où Riley était sortie et où je me montrais trop insolent, mon père tenta de me frapper pour réaffirmer son autorité parentale. Je lui rendis sa gifle sans la moindre hésitation, et il n'osa plus jamais lever la main sur moi. Je pus, dès lors, continuer à vivre tranquillement dans le sillage de ma soeur.
Elle entra dans l'armée, et moi aussi, quelques années d'entraînement rigoureux plus tard. Elle, dans l'armée de l'air, moi, dans l'armée de terre. Riley ne me faisait toujours pas de compliment mais, parfois, lorsque je rentrais d'une journée particulièrement éreintante, lorsque j'avais été blessé, elle venait me serrer l'épaule. Une manière de me dire que j'avais fait ce qu'il fallait, que je devais persévérer. C'est ainsi que je le voyais.
Puis vint ce jour, ou plutôt cette nuit. Riley, morte. Morte dans le désert, pendant son service. Morte, tuée ? Quelle importance ? On me l'avait arrachée. Et j'avais beau contempler son visage blanc, dans la morgue où mes parents et moi avions été conduits - pour quoi ? L'identifier ? Lui dire au revoir ? Comment le saurais-je ? Je ne pensais qu'à elle - je n'arrivais pas à me convaincre de la réalité de sa mort. C'était impossible. Elle était forte, elle était douée, elle était pleine de vie. Elle n'était pas devant moi. C'était son cadavre qui était devant moi. Elle était morte.
Les hommes ne pleurent pas. Tu n'auras plus d'aide, tu devras t'en sortir seul, toujours. Continue à marcher, même si tu m'as perdue de vue.
Ce fut la nuit suivante, allongé dans mon lit, que je me posai la question. Je n'arrivais pas à dormir, en dépit de ma courte nuit précédente. Je fixai le plafond dans le noir, et mes pensées vagabondaient. Jusqu'à arriver à la question. Pourquoi Riley avait-elle voulu entrer dans l'armée ? Qu'est-ce qui avait suscité à ce point son intérêt, pour qu'elle mobilise toute sa détermination et toutes ses forces afin d'atteindre son but ?
Je ne pourrais jamais le savoir réellement. Je ne pouvais que deviner, à partir des quelques indices que j'avais. Etait-ce l'armée qu'elle avait voulu rejoindre… ou l'armée de l'air, plus spécifiquement ? Et dans ce dernier cas, pourquoi ? A force de réfléchir, je finis par me souvenir d'une dispute qu'elle avait eue avec mes parents.
Je n'étais encore qu'un petit enfant, et je me remettais difficilement d'une maladie. Laquelle ? Si j'en avais été informé, je ne m'en souvenais pas. Mais Riley reprochait quelque chose à mes parents assis sur le bord de mon lit. Elle leur reprochait de s'être adressés à… des personnes, arguant qu'on ne pouvait pas leur faire confiance. Sur le moment, je n'avais rien compris, et je m'étais rapidement rendormi. Mais à présent…
Elle parlait des nomades. De tous les nomades. Auxquels on ne pouvait pas faire confiance, parce qu'ils étaient trop différents de nous. Cela ne pouvait pas fonctionner, pas durablement. C'était en cela que Riley croyait. C'était cela qui l'avait guidée. J'en étais persuadé, à présent. Suffisamment pour ne même pas ressentir le besoin, les jours suivants, d'interroger mes parents sur cette lointaine dispute.
Et la vie dut reprendre son cours. Je négligeai moins que jamais mon entraînement, mes devoirs. Souvent, mes yeux se tournaient vers les étendues désertiques où ma soeur s'était battue. Mais ce n'était pas mon rôle, ce n'était pas mon domaine. Je devais rester focalisé sur ce que j'avais à faire. Et je le fus suffisamment pour être nommé lieutenant, lorsque le précédent dut quitter l'armée suite à une blessure.
Telle est ma vie.
L'histoire de ma vie
ELIZA, une vieille IA de deuxième génération. Cela fait bien longtemps que je l'ai et elle commence à avoir quelques problèmes de lenteur, voire des dysfonctionnements… Mais lorsque je l'ai amenée à réparer, on m'a plutôt conseillé d'en racheter une, puisqu'il faudrait, si j'ai bien compris, changer toutes les pièces pour qu'elle fonctionne à nouveau. Alors je l'ai gardée comme ça, je n'ai pas envie d'en changer.
Familier
Tei (diminutif de Teigne) est une chatte des sables, de petite taille. Riley l'avait trouvée, toute petite, visiblement abandonnée, et, chose étrange, elle avait décidé de la ramener chez elle pour s'en occuper. Je l'ai récupérée à la mort de ma soeur, et… Elle mérite bien son nom. Entre le fait qu'elle dort une bonne partie du jour et, donc, s'agite pendant la nuit, et son caractère à la fois peureux et agressif qui la fait fuir ou griffer tous les inconnus, elle n'est pas toujours facile à gérer...
Familier
HRP
Dans la réalité je suis...
► Pseudo(s) fréquent(s): Eaxyr, Sanael, Loupiotte.
► Tu as quel âge? 23 ans
► Tu nous as trouvé où ?Par une lâche manoeuvre de persuasion Par partenariat Avoues qu'on est géniaux et que notre folie est tentante.
► Est-ce que c'est ta première inscription sur un forum RPG? *jette un regard aux quelques forums où elle est admin* Nope !
► Comment tu trouves le forum? Zoliiii ! Et j'aime les contextes originaux et très développés !
► T'as un autre compte? Lequel? Nion !
► T'as pas un truc à nous dire hein? Méandre. C'est mon mot random, je vous en fais cadeau. *accepte solennellement le cadeau* Accepte le mien. Aléatoire.
► Code du règlement: Bouffé par Matt qui quémande un muffin à la myrtille comme l'emmerdeur fini qu'il est.
► Tu as quel âge? 23 ans
► Tu nous as trouvé où ?
► Est-ce que c'est ta première inscription sur un forum RPG? *jette un regard aux quelques forums où elle est admin* Nope !
► Comment tu trouves le forum? Zoliiii ! Et j'aime les contextes originaux et très développés !
► T'as un autre compte? Lequel? Nion !
► T'as pas un truc à nous dire hein? Méandre. C'est mon mot random, je vous en fais cadeau. *accepte solennellement le cadeau* Accepte le mien. Aléatoire.
► Code du règlement: Bouffé par Matt qui quémande un muffin à la myrtille comme l'emmerdeur fini qu'il est.
Code de Frosty Blue de Never Utopia
Dernière édition par Zayn Aresham le Ven 22 Jan - 22:47, édité 2 fois