Tu t'accroupis et tu caresses la tête d'Aquene avec douceur, ton sourire venant petit à petit sur tes lèvres sans que tu ne les contrôles - ou que tu cherches à les contrôler d'ailleurs. Elle finit par te libérer de son étreinte, non sans donner un coup de museau à ta main pour t'intimer de ne pas faire n'importe quoi. Tu lui caresses la tête encore une fois et tu vas enfiler tes vêtements, veillant bien à enfiler ton manteau de fourrure. Tu aventures ta tête hors de la maison et tu t'émerveilles devant ces étoiles, devant la beauté de ce ciel qui te rappelle les yeux d'Anaana quand elle est heureuse ou émue. C'est en pensant à elle que tu retournes dans la maison et que tu mets une bûche dans le foyer pour que le feu soit plus grand et, donc, qu'il réchauffe plus. Tu t'empares d'un couteau de chasse sur la table, ainsi que d'un large bout de bois sombre. Assis près du feu, tu te mets à sculpter une étoile qui scintille. Ceci fait, tu sculptes l'intérieur d'un arbre, t'attardant pendant des heures sur le détail des feuilles. Tu t'écorches les doigts à de nombreuses reprises mais ce ne sont que des blessures mineures. Tu n'y fais pas attention.
Tu ne sais pas vraiment pourquoi tu lui fais cette sculpture, ou du moins tu ne saurais pas l'expliquer avec des mots. Quand tu sens les brises glaciales se réchauffer un tant peu soit-il, tu comprends que le soleil pointe le bout de son nez. Tu ouvres la porte, doucement, et tu regardes le lever de soleil avec ta sculpture finie entre les doigts. Nayati est venu s'asseoir à ses côtés pour regarder avec toi puis, il lève son museau vers toi et émet un petit son grave. Tu te penches et tu gratouilles sa tête pour lui dire bonjour à ton tour. Tu attends que le soleil se soit bien levé et que Pestun soit arrivée avant de mettre tes kamiik et de sortir pour te diriger vers la maison d'Anaana. Tu rabats la capuche de ton manteau sur ta tête, tu ne tiens pas à ce que l'air matinal te refroidisse les oreilles. Tu passes sommairement la main dans tes cheveux pour vaguement les ordonner. Tu as pris le temps de nouer deux mèches avant avec deux fils de cuir rouge, seul souvenir marquant de tes parents que ta mémoire a conservé.
Tu frappes à la porte d'Anaana et tu attends. Tu sais qu'elle est levée, les Nanoquin ayant l'habitude de se lever avec le soleil de manière générale, mais tu attends qu'elle t'ouvre. Sur l'instant, ça te semble plus correct. Tu frottes tes mains pour les réchauffer, les gants de fourrure ne suffisant pas, et tu reprends la sculpture que tu as faite. Tu as envie de l'offrir à Anaana. Tu espères simplement qu'elle ne te demandera pas pourquoi, parce que tu ne sauras pas répondre. Tu remets la petite sculpture dans ta poche quand tu entends des pas et, lorsqu'elle t'ouvre, la première chose que tu fais est de te blottir dans tes bras. C'est ta façon de dire bonjour. Et puis, tu aimes bien te blottir contre elle.
- Je ne te dérange pas ?, dis-tu de ta voix basse, douce même si elle est grave.
Tu enfouis ton visage dans ses vêtements et tu la serres dans tes bras, sans bouger. Tu lui offriras le cadeau après. Pour l'instant, tu profites d'un câlin, sans te rendre compte que tu la prends sans doute de court.