Agartha. Un désert, où cohabitaient nomades et sédentaires. Cependant l'assèchement progressif des oasis développa la cupidité des sédentaires qui se mirent en guerre les uns contre les autres. Les cités tombèrent une à une devant ce fléau jusqu'à ce qu'il ne reste que 1400. Les nomades quant à eux préférèrent éviter ces conflits en priant leur Divinité de leur accorder un sommeil de deux millénaires. Mais quand ils se réveillèrent, ils furent non seulement confrontés à des citadins beaucoup plus avancés technologiquement mais aussi à une hostilité tangible. Hostilité contre ces nomades ressurgit du passé mais aussi hostilité au sein même de la ville de 1400. Puis une nouvelle guerre éclata : la Révolution. Est venu à nouveau le temps du choix : se battre ou partir ? Ainsi naquit l’Exode, un mouvement rassemblant nomades et citoyens souhaitant fuir la guerre en partant par-delà les montagnes vers un territoire glacé où vit un peuple étrange.

Lorsque le passé et le futur se rencontrent...

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    Jupe Déchirée - Yenene Elkidyr

    Naïah Alvindyr
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    Jupe déchirée


     Cinq heures et demi.
    Comme tous les matins je me rends au sanctuaire pour saluer Nanoq et les Anciens. Le sol froid sous mes pieds nus me picote la peau alors que je trottine joyeusement dans les galeries de Nunavut. Le vent glacial souffle dans les tunnels de roche soulevant mes cheveux opalins en poussant ce chant sourd et mystérieux. Cela me fit rire, me donnant envie de danser et chanter avec lui. Je pris cette nouvelle bourrasque pour une invitation à le rejoindre. A cette heure, très peu de personnes sont déjà réveillées et j’évolue dans les rues sombres, froides et désertes que j’aime tant. Je tourne sur moi même en commençant à chanter une comptine sur notre divinité. Une marche raffinée, accompagnée de mouvements de danses gracieux contrastés par mon discours nébuleux. Mes pieds nus tapent la roche au rythme de ma chanson, me déplaçant plus agilement qu’un chat. Rien ne me gêne dans mes mouvements, que ce soit ma longue jupe bleue ou ma grosse veste, je me sens parfaitement à l’aise.  Rapidement je me retrouve au bord de la grotte au sanctuaire de Nanoq. Je regarde la grandeur des plaines gelées en prenant une grande inspiration. L’air gelé s’engouffre dans mes poumons me réveillant un peu plus. Calmée par cette bouffée d’air frais je tourne les talons pour aller prier, mais mon magnifique tissu bleu nuit doublé se coince dans une griffe de roche. Je n’ai pas le temps de me retourner à nouveau que je me retrouve au sol. Ma Jupe, l’un des derniers souvenirs de ma mère, s’était déchirée tout du long. Je reste un moment au sol, comme incapable de comprendre ce qu’il venait de se passer. Sous le choc je me lève lentement et récupère ma jupe qui gise sur le sol .

    ´Ga….Gatha ...non….non pardon ! Je suis désolée…”

    Je prends le tissu déchiré dans mes bras et me met à pleurer. Cette jupe compte énormément pour moi et je ne veux pas m’en séparer, jamais.
    Reprenant mes esprits, j’essuie mes joues du revers de la main et cours à travers les ruelles, les jambes nues. Je sais qu’il y a une couturière dans la tribue et qu’elle habite un peu plus en contre bas de la montagne. Je dois m’y rendre au plus vite ! Gatha est dans une situation critique!

    Six heurs et trois minutes.
    Après 7 minutes de course effrénée dans le frigo qu’est Nunavut, j’arrive devant l’habitation de la dite couturière.
    Je dis alors d’une petite voix cassée par les sanglots passés.

    `Il y a quelqu’un ?...Je vous en supplie ….j’ai besoin de votre aide...Gatha ne va pas bien, aidez moi`

    Je commence seulement à sentir le froid attaquer ma peau vulnérable. Aussitôt que je sens la chair de poule grimper le long de mes membres, je me mets a tremblotter et grelotter attendant avec impatience la réponse de quelqu’un. Ne pouvant plus attendre, je me permets d’avancer un peu plus vers la maison de mon aînée.

    “Quelqu’un ? par pitié..”

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    Une Jupe Déchirée
    C'était un matin calme pour Yenene. Son mari était parti avec les autres chasseurs quelques jours auparavant. Ils espéraient ramener encore un peu de gibier au village avant l'hiver. L'hiver était toujours long, et la nourriture se faisait souvent rare pendant ces neuf mois de grand froid, de neige et de tempêtes. Yenene prévoyait d'ailleurs de rejoindre les rives avec quelques autres femmes afin de ramener du poisson d'ici quelques jours. Il y avait déjà eut une expédition la veille mais Yenene était resté au village afin de garder les enfants de celles qui étaient parties.

    Profitant de sa solitude la femme, prit un peu plus de temps pour faire sa toilette, puis elle laissa entrer Unalaq qui dormait dans une pièce adjacente qui faisait office de chenil. Les chiens n'étaient d'ordinaires pas les bienvenus dans la pièce à vivre mais comme la meute avait suivi son mari, il ne restait que son fidèle ami, le gros et blanc Unalaq qui malgré sa taille et sa corpulence pouvait filer comme le vent.

    Femme et chien s'installèrent autour du foyer et ils s'apprêtaient à prendre le petit-déjeuner lorsqu'une voix se fit entendre de l'autre côté de la porte d'entrée.

    "Il y a quelqu’un ?...Je vous en supplie ….j’ai besoin de votre aide...Gatha ne va pas bien, aidez moi."

    Gatha? se demanda Yenene, tellement interloquée qu'elle en resta un instant figée. Mais la voix se fit entendre à nouveau, poussant la femme à l'action.

    Elle se précipita vers la porte, l'ouvrant à la volée afin de venir en aide à 'Gatha', et se retrouva nez à nez avec une jeune femme au teint pâle, à la chevelure lunaire et aux désaccordés.

    Naïah, se dit aussitôt Yenene, la jeune prêtresse. Une telle apparence ne s'oubliait pas facilement et si Yenene n'avait que rarement interagit avec la jeune fille, elle n'avait aucun mal à la reconnaître.

    Elle ouvrit la porte un peu plus grand et invita la jeune fille à l'intérieur.

    "Que t'arrive-t-il?" inquiète face à tant d'émoi. "Approches-toi du foyer tu es gelée. Assieds-toi prêt d'Unalaq il te tiendras chaud."

    Tout en donnant ces instructions, elle poussait doucement la jeune fille vers le centre de la pièce où le feu craquelait, observant cette silhouette frêle d'un air critique. Cette fille n'avait que la peau sur les os! Ce n'était pas étonnant qu'elle grelotte ainsi.

    Bien décidé à changer cela en commençant par un bol de soupe bien épaisse, Yenene s'empara d'un bol et y versa une portion généreuse de bouillon.

    "Tiens. Bois un peu de bouillon et racontes-moi ce qui t'es arrivé." dit-elle de sa voix douce mais ferme en plaçant le bol dans les mains de son invité.


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    Une jupe déchirée


        Quand la porte s’ouvre , mon regard se pose sur la femme aux longs cheveux bruns. Je serre un peu plus Gatha dans mes bras. Pour je ne sais quelle raison cette femme m'impressionne. Elle ne ressemble pas du tout à ma mère, mais à sa vue, plusieurs souvenirs de mon enfance me reviennent. Fragments de mémoire perdus dans un océan de pensées versatiles. J’essuie à nouveau mes larmes avant de pénétrer la maison chaude et pleine de vie. Cette maison est l’opposée de la mienne, il y fait chaud, il y a de la nourriture et… Un énorme chien ! À la vue de cet imposant animal je me crispe et enserre un peu plus mes poing sur mon amie de tissu. Mais à ce même moment tu me pousses doucement vers le canidé blanc, effrayant et en même temps réconfortant. Il a la même couleur que moi alors… Je ne suis pas méchante. Il ne doit pas être méchant.  Je vais donc m'asseoir à côté de lui. Timidement je pose ma main sur sa fourrure chaude et douce et glousse discrètement. Aussi fou que cela puisse être cela fait peut être 12 ou 13 ans que je n’ai pas touché un de ces animaux, qui sont pourtant si présent à Nunavut.
    Tout ça avait réussi à me distraire assez longtemps pour que j’en oublie ma tristesse et mon désespoir.
    Voilà que maintenant tu me tends un bol de soupe. Mon regard se plonge dans le liquide fumant puis il remonte le long de ton bras pour terminer dans tes yeux. Je te regarde simplement dans les yeux, comme pour sonder ton âme. Ce regard en a déjà perturbé plus d’un, la vue de cet oeil blanc presque aveugle ponctué par ce grain de beauté foncé. La plupart du temps les gens préfèrent détourner les yeux.
    Sans autre forme de communication tu places le bol entre mes mains. Je regarde alors à nouveau le bouillon puis soulève le bol au dessus de ma tête pour regarder dessous. Maintenant satisfaite de mon observation je repose le récipient au sol, un petit sourire aux lèvres.

    “Je ne suis pas ici pour manger”

    J’empoigne alors ma jupe et te la tends d’un coup te regardant intensément. Je n’aimais pas tellement parler et j’essaye alors de te transmettre mes pensés à travers mon regard. Au sanctuaire les Anciens ont su comprendre ma façon de communiquer, mais cela leur a prit un petit moment. Par conséquent je doute que tu arrives à me comprendre du premier coup, mais je préfère essayer quand même. Voyant que visiblement tu ne comprends pas forcément, je me lève et me mets à genoux devant toi et te tends à nouveau Gatha en disant son nom.

    “Gatha.”
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    Le regard posé sur elle était étrange. Un œil noir, un œil blanc et une tendance à fixer les gens, exactement comme le disait la rumeur. Pourtant Yenene ne se sentait pas perturbée. Elle rendit un regard tout aussi fixe à la jeune fille, visage serein, alors qu'elle plaçait le bol fumant dans les mains de la jeune fille. Le regard désaccordé glissa de son visage vers le bol. Puis elle souleva le bol pour regarder en dessous.

    Yenene la regarda faire en silence. Si elle pensait que les gestes de la fille avait une qualité lunatique elle n'en montra rien. Elle était de ceux qui croyait volontiers que les êtres les plus bizarres n'étaient pas forcément les plus bêtes. Ou les plus dangereux. Cela la fit penser au chien que son père avait eut un temps. Ce chien était fou comme un rêve. Il plantait sa tête dans un seau et ne la ressortait plus pendant des heures ou alors il se mettait sur le dos et s'amusait à faire des bruits étranges. Il ne pouvait être dressé et par conséquent ne pouvait aider au travail des hommes. Son père avait songé à l'endormir. On ne gardait pas les bêtes inutiles. Mais un jour, la grand-mère s'était trouvé mal alors qu'elle était seule à la maison et alors, le fou s'était éveillé, courant partout en hurlant jusqu'à ce qu'il trouve Elki. Puis elle l'avait trainé jusqu'à la maison. La grand-mère avait été sauvé et il n'avait plus jamais été question de tuer le fou.

    "Je ne suis pas ici pour manger." dit la pâle abruptement, posant le bol au sol.

    Yenene fut tiré de ses souvenirs et posa un regard ferme sur la jeune femme. Nul ne refusait de manger lorsque Yenene le sommait.

    Elle s'abstint cependant de dire quoi que ce soit pour le moment car la jeune fille souhaitait clairement lui communiquer quelque chose: elle lui tendu une étoffe qui pourrait bien être une sorte de vêtement. Voyant l'incompréhension sur le visage de la femme, la pâle se leva pour venir s'agenouiller juste devant la femme.

    "Gatha." énonça-t-elle.

    Celle qui allait mal, comprit aussitôt Yenene. Elle prit l'étoffe des mains de la pâle et l'examina. C'était une jupe. Une jupe déchirée. La jeune femme avait du venir ici pour la faire réparer. La lumière était enfin faite.

    Yenene posa délicatement la jupe sur ses genou et planta son regard sombre dans celui de la jeune fille.

    "Prends ce bol et mange la soupe." dit-elle d'un ton qui ne laissait pas envisager un quelconque refus. "Pendant ce temps, je vais réparer Gatha."

    Elle se leva, prit le bol délaissé et le plaça une nouvelle fois dans les mains de la pâle.

    "Mange." répéta-t-elle.

    Puis elle alla chercher sa boite à couture pour se mettre à l'ouvrage.


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    Lorsque tu prends enfin Gatha dans tes mains je me sens plus que soulagée  !  Je n’ai donc pas à expliciter mes pensées et en plus de cela, ma chère amie va être réparée. Posant mes mains sur mes cuisses, je me relève lentement , mais me voilà à peine debout que je me retrouve avec le bol entre les mains. J’observe une nouvelle fois son contenu qui n’a pas changé. Le même bol avec le même liquide brûlant à l'intérieur. Mon visage se lève alors vers le tien et un sourire se dessine joyeusement sur mes lèvres.

    “ Oui je mange”

    Je dirige ma personne quelques pas en arrière vers le Chien, et m'assois doucement sur le sol. Premièrement je regarde intensément le bouillon puis le sens. Non pas que je doute de sa fraîcheur, non non, loin de moi cette pensée ! Disons que je m’amuse juste à essayer d’en retrouver les aliments. Après avoir sondé toutes ces odeurs familière, j’y trempe mes lippes. Je redresse vivement la tête vers Yenene et répète plusieurs fois en riant.

    “ Mange. Mange. Mange . Ha ha !”


    Par la suite je porte le pot à ma bouche et en bois le contenu. J’avale goulûment cette délicieuse boisson qui me réchauffe au plus profond de moi. Je pousse un petit gémissement de satisfaction. Je te regarde t’assoir serrant mes jambes nues dans mes mains. Je connais ton nom il faut juste que je m’en souvienne.

    “ Yenene Elkidyr ? C’est votre nom.”

    Je marque une pause te fixant intensément. Puis je me mets à rire en me couchant à côté d’Unalaq. La chaleur de l’animal me fait beaucoup de bien. Je pense même que je devrais en adopter un pour me tenir chaud et compagnie dans ma petite maison près du sanctuaire. J’examine chacun de tes faits et gestes. Gatha ne doit pas être abîmée. J’ai beaucoup de mal à faire confiance aux autre quand cela concerne mes affaires personnelles. Et plus particulièrement celles qui me viennent de mes parents.

    “Faites attention à Gatha, Ne lui faites pas mal, hein ?! C’est ma meilleure amie et elle était à ma maman !..... Je dansais dans le sanctuaire. Je suis tombée et je l’ai blessée. Vous pouvez la soigner correctement ? Comment s'appelle le chien ?”
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    Elle regardait le manège de la jeune fille du coin, s'amusant de la voir renifler le bol avant de le boire d'une traite. Elle venait tout juste de s'asseoir afin de se mettre à l'ouvrage lorsque la jeune fille s'adressa à elle:

    "Yenene Elkidyr ? C’est votre nom."

    Yenene lui sourit.

    "C'est bien ça. Et toi tu es Naïah Alvindyr." dit-elle.

    Ce n'était pas le nom qu'elle lui donnerait mais pour le moment elle ne faisait que le pressentir.

    Elle piqua le premier point sous le rire de la pâle qui semblait s'être prise d'affection pour le bon Unalaq.

    "Faites attention à Gatha, Ne lui faites pas mal, hein ?! C’est ma meilleure amie et elle était à ma maman !..... Je dansais dans le sanctuaire. Je suis tombée et je l’ai blessée. Vous pouvez la soigner correctement ? Comment s'appelle le chien ?"

    Les mots de la jeune femme étaient entremêlés, confus, et pourtant Yenene l'écouta attentivement et s'employa à lui répondre méthodiquement.

    "Ne t'inquiètes pas Tatkret. J'ai le savoir de milles couturières plus vieilles que moi. Je ne ferais pas de faux point."

    C'était vrai. La mémoire ancestrale s'était rarement éveillée en elle, mais la couture était ce pour lequel son don s'activait le plus souvent.

    "Il s'appelle Unalaq." continua-t-elle, embrayant sur le sujet du chien blanc. "Car il peut courir aussi vite que le vent de l'est."

    Elle jeta un regard amusé au gros chien qui semblait particulièrement de l'attention qu'on lui donnait. Elle s'amusait toujours de l'épaisseur de son pelage qui lui donnait l'allure d'on ours miniature.

    Son regard retomba sur son ouvrage et suivit l'aiguille qui montait et descendait de point en point, laissant derrière elle une trainée précise. Si le dégât était impressionnant il n'en était pas grave pour autant. Elle l'aurait réparé en un rien de temps. Seulement la jupe n'était plus toute jeune, et on sentait que c'était l'usure du tissu plus que la chute qui avait mené à la déchirure.

    "Pourquoi est-ce que je ne prends pas tes mesures?" demanda Yenene délicatement. "Gatha t'aime sans aucun doute autant que tu l'aimes mais la pauvre a la mine fatiguée. Peut-être des nouveaux vêtements que tu pourrais porter de temps en temps lui permettrait de se reposer?"

    Elle voulait vraiment dire que la toile risquait de ne plus tenir très longtemps si elle continuait à être porté aussi souvent mais ne pensait pas que le cœur de Tetkrat supporterait l'idée de 'la mort' de sa meilleure amie, comme elle appelait la jupe.


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    “Whoa! mille couturières ! Unalaq ! Unalaq aussi rapide que le vent ! ...Unalaq…Wooosh woooosh !”

    Son nom tourne et retourne dans mon esprit comme une obsession. Une douce obsession, douce comme le poil de la bête. Poil dans lequel je ne tarde pas à plonger la main. Je sens chacunes des fibres entre et contre mes doigts. C’est chaud, et doux mais aussi rude et épais. Son poil me rappelle un vieux souvenir d’enfance. A mes 5 ans ma mère et moi sommes allées voir un des eleveurs de chiens arctiques. Elle voulait nous en prendre un pour la maison, pour me tenir chaud et compagnie, car je n’avais pas beaucoup d’amis. De plus, les femmes du village ne voulaient pas me garder à cause de mon tempérament hyperactif. Bref, comme je le disais, chez l’éleveur, j’étais effrayée et je pleurais énormément, jusqu'à ce qu’un petit chien vienne contre moi. Il était tout noir et très sage. Il avait réussi à me calmer, mais ce petit chien appartenait personnellement à l'éleveur et on ne pouvait donc pas le prendre. Je ne l’ai jamais revu. Mais Unalaq me fait penser à lui alors même s'il ne lui ressemble pas du tout. C’est donc toujours couchée au sol que je caresse le chien. Je me divertis à regarder la grosse truffe humide de l’animal en souriant. A chacune de ses respirations, celles ci se dilatent puis se resserrent. Cela m’amuse beaucoup. Je glousse avant de doucement approcher mon index de la bête. Je veux voir si son nez est aussi humide qu’il en a l’air, mais tes mots m’extirpent de mes folies.

    "Pourquoi est-ce que je ne prends pas tes mesures? Gatha t'aime sans aucun doute autant que tu l'aimes mais la pauvre a la mine fatiguée. Peut-être des nouveaux vêtements que tu pourrais porter de temps en temps lui permettrait de se reposer?"

    Je reste un moment immobile, réfléchissant à ta proposition. Arrêter de porter Gatha ? La laisser se reposer ? Elle allait mourir ?! Mon visage se décompose et je deviens encore plus pâle. Je ne veux pas perdre Gatha comme j’avais déjà perdu beaucoup de mes proches. et puis sans elle je serais encore plus seule… J’ai toujours les anciens et Pinel mais… sans Gatha tout sera différent...

    “ Vous voulez dire que Gatha va mourir si je la porte encore ?? non je veux pas qu’elle aussi parte à cause moi... Je veux d’autres vêtements ! “

    En me redressant, je retire ma veste et te la tends. Voilà que je me retrouve en juste-au-corps en coton blanc, surmonté d’une brassière en cuir. Ce body me faisait un col puis descendait en une bande jusqu'à ma poitrine que ma brassière enserre. Il continue ensuite, recouvrant mon ventre et mes parties intimes. Il est ouvert sur les flanc ainsi que dans le bas du dos. Oui j’ai froid, mais c’est la dernière de mes préoccupations actuelles. Gatha est dans une situation critique ! Je suis dans une situation critique ! La solitude me fait peur.

    “Prenez ma veste et faites moi une autre jupe, s’il vous plaît. Je n’ai rien d’autre que cette veste à vous donner en retour… Je peux même vous donner ma brassière s’il le faut ! Elle aussi vient de ma mère mais j’en ai une autre… Il faut sauver Gatha !”
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    La réaction de la pâle fut aussi extrême et paniquée qu'on puisse imaginer.

    "Vous voulez dire que Gatha va mourir si je la porte encore ?? non je veux pas qu’elle aussi parte à cause moi... Je veux d’autres vêtements !" fit-elle avec une expression horrifiée.

    Puis elle entreprit de retirer ses vêtements, ne laissant sur elle qu'un body trop fin pour protéger du froid ambiant.

    "Prenez ma veste et faites moi une autre jupe, s’il vous plaît. Je n’ai rien d’autre que cette veste à vous donner en retour… Je peux même vous donner ma brassière s’il le faut ! Elle aussi vient de ma mère mais j’en ai une autre… Il faut sauver Gatha !" dit la blanche.

    Yenene ne put s'en empêcher, elle éclata de rire. L’honnêteté naïve et la franchise directe de la jeune femme n'était pourtant pas quelque chose dont elle devrait rire. C'étaient des qualités admirables mais il était difficile de prendre tout cela au sérieux. Après tout, Yenene n'avait nul intention de dépouiller la jeune femme simplement pour de nouveaux vêtements.

    "Tu n'as pas besoin de me donner quoi que ce soit." dit-elle une fois calmée, secouant la tête avec un léger sourire aux lèvres. "Je ne peux pas te laisser partir avec si peu sur le dos, tu attraperais ta mort. Allez viens." fit-elle, faisant signe à la jeune fille de s'approcher d'elle.

    Elle sortit un ruban de mesure et un petit crayon de sa boîte à couture et entreprit de mesurer la jeune fille.

    "Je vais bien te réparer Gatha, comme ça tu pourras la porter pour grandes occasions. Et puis pour tous les jours, on va te faire des vêtements bien chauds." dit-elle en mesurant un bras, puis les épaules.

    Elle arriva enfin à la taille et ne put s'empêcher de froncer les sourcils.

    "Tu es trop maigre Tatkret. Il faut que tu manges plus où le froid va t'emporter."


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    T’entendre rire ainsi ne me fais pas particulièrement plaisir. Je dirais même que ça me blesse. C’est un peu comme si tu ne prends pas ma détresse au sérieux. Gatha représente vraiment beaucoup pour moi. Tu semblais l’avoir compris, mais là tu as perdu tout ton sérieux. Une fois ta crise de rire calmée, tu m’expliques que je n’ai pas besoin de te donner mes vêtements pour en avoir d’autres. Un peu rassurée je replie mes bras contre mon torse. La veste rembourrée venant se poser contre mon avant-coeur.
    “Attrapper la mort”, c’est une drôle d’expression, une expression que je ne comprends pas. Je tourne et retourne le sens de cette phrase dans ma tête. Comment peut-on attrapper la mort? la mort n’est pas un animal ni même une maladie. Comment peut on attrapper un état. Ca a autant de sens que de dire “tomber en amoureux”. Mais du coup… Attrapper la mort, es-ce que ça veut dire mourir ?
    Je suis si perdu dans mon esprit, que je ne remarque pas ton geste. Je reste planté là le regard dans le vide. Ca n’est pas contre toi mais je n’écoute pas ce que tu me dit. Cette expression me perturbe tellement que je reste focalisé dessus. Mais voilà que je sens tes mains chaudes passer autour de ma taille. Je sursaute légèrement et soulève les bras par réflexe. Je ne suis pas fan du contact physique, mais j’essaye de rester calme. Je grimace un peu.

    "Tu es trop maigre Tatkret. Il faut que tu manges plus où le froid va t'emporter."

    Encore une référence à la mort, un peu moin floue que l’autre cela dit. Mais je ne suis pas frileuse, et je suis si souvent perdu dans mes esprits, que je ne sens pas le froid m’envahir. Puis peut-être est-ce à cause de mon plongeon involontaire dans l’eau glacé, mais le froid m’est moins rude que dans mes souvenirs. Je ne suis jamais plus tombée malade après cet incident.

    “Il ne m’emportera pas ! Nanoq ne veux pas ma mort. Et puis je mange ! Mais je ne prends pas de graisse.”

    Je lâche ma veste qui viens s’écraser lourdement sur le sol, pour poser mes mains sur mon ventre plat. C’est vrai que je n’ai pas beaucoup de graisse. Mais comme je te l’ai dit, j’ai beau manger, je ne prends pas un pet de graisse. Ma mère était pareille. Petite fine avec un métabolisme rapide. Peut être l'avais tu connu. Sûrement même qu’elle a participé à ta cérémonie de passage à l’âge adulte.
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    "Il ne m’emportera pas ! Nanoq ne veux pas ma mort. Et puis je mange ! Mais je ne prends pas de graisse." rétorqua la pâle avec véhémence.

    Yenene ne put être qu'alarmée par cette réponse.

    "Tu ne prends pas de graisse?" répéta-t-elle, son ton traduisant sa détresse.

    Elle resserra ses doigts autour de son ruban de mesure et sa gorge se noua. Ne pas grossir, c'était quasiment une malédiction. Elle espérait de tout cœur que sa petite lune disait vrai et que le Grand Blanc ne voulait pas sa mort car cette condition ne jouait pas en sa faveur. Une vie était si vie éteinte sur la banquise. Une brise, une fièvre, un instant et l'on pouvait partir jusque comme ça, sans que quiconque ne le sache. C'était vite fait. Rapide et silencieux. Yenene le savait mieux que personne.

    Son regard se fit triste alors que sa mémoire lui fit sentir à nouveau cette froideur glacée du petit corps qui aurait du être chaud. Distraitement, elle passa une main dans la chevelure immaculée de la jeune femme.

    "Ça va si vite..." murmura-t-elle, regard perdu dans le vide.

    Il lui faudrait faire des vêtements particulièrement chaud pour cette jeune femme menue se dit-elle, reposant son regard sur son ouvrage avec une nouvelle détermination. Elle demanderait de bonnes fourrures à son mari et elle lui ferait des sous-vêtements plus chaud en plus de ses vêtements.

    Satisfaite de sa décision, elle reprit ses mesures, notant chacune avec attention.

    "Je vais commencer par la jupe. Je devrais pouvoir la finir aujourd'hui." dit-elle une fois cela terminé. "Le reste prendra un peu plus de temps donc il faudra que tu viennes les récupérer un autre jour."

    Elle se leva et alla fouiller dans un coffre qui renfermait fourrures et peaux. Elle en sortit une bien épaisse qu'elle utiliserait pour la jupe et commença à y dessiner les contours des différentes parties du vêtements.

    "As-tu des choses à faire aujourd'hui? Si tu n'en as pas, il vaut peut-être mieux que tu restes ici, au chaud, pendant que je te fais une nouvelle jupe."


    Naïah Alvindyr
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    Jupe déchirée


    Je ne me rends vraiment pas compte de la dangerosité de ne pas prendre de graisse dans notre contrée. Pour moi ça ne change rien car je n’ai jamais eu un corps différent de celui que j’ai actuellement.
    Je perds alors mon regard dans le tiens, qui semble lui aussi perdu, mais perdu dans un océan de tristesse. Je réfléchis un instant en ne bougeant plus. Je connais ce regard. C’est le même qui habille les yeux des Anciens lorsque je parle de ma mère. Je ne comprends pas vraiment ce qu’il signifie mais poussé par un instinct, je pose ma main sur ton coeur et sourit un peu. Je veux réchauffer celui-ci avec ma petite main frêle et pâle. Et c’est alors que je sens la tienne passer dans mes cheveux. Je ferme les yeux pour accueillir cette caresse.

    "Ça va si vite..."
    “Je suis forte.”

    Doucement s’efface la tristesse sur ton visage. Mes yeux sont restés dans les tiens tout ce temps sans même que tu ne t’en rende compte. Mais la petite lune que je suis , est rapidement distraite par tes mains qui se remettent à la mesurer. J’essaye comme je peux, de supporter ce contact contre ma peau. Un soubresaut secoue mon corps quand une de tes mains touche l'hématome qu’il y a sur mon bras. Signe de ma maladresse. La veille au matin, je suis encore tombée, mais cette fois contre la statue de Nanoq et me suis fait ce magnifique bleu. Il a plus ou moins la forme de la patte d’un ours. Je le trouve rigolo bien que douloureux.
    A ce même moment tu m’explique comment tu vas procéder, et que cela prendra du temps. Gatha? Puis le plus naturellement du monde tu te déplace vers un coffre. Il est gros et remplis de fourrures. Je le regarde fascinée. Je m’imagine alors que c’est un coffre magique dans lequel des gens d’un autre monde créent les fourrures pour nous, les Nanoqins. Je pouffe de rire à mon Illusion allant toujours plus loins dans mon délire. Voilà maintenant que ces petits hommes portent des fourrures eux aussi, qu’ils les prennent dans un coffre magique dans lequel vivent d’autre petits hommes. C'est un gouffre infernal de petits hommes créateurs de fourrures. Le bruit du coffre mystérieux qui se referme me tire de mes folies. Me doutant que tu as fini de prendre mes mesures, je retourne m’assoir à côté du chien à nouveau endormi.

    "As-tu des choses à faire aujourd'hui? Si tu n'en as pas, il vaut peut-être mieux que tu restes ici, au chaud, pendant que je te fais une nouvelle jupe."

    Ta phrase me traverse sans y laisser le moindre mot. Je ne réponds pas à ta question. enfin, pas avec des mots. Je te regarde seulement en me couchant au sol, contre l’animal. Pour moi cela voulait dire que je resterais là le temps qu’il faudra.

    “ Vous ne réparez plus Gatha ?”

    Ma voix tremble un peu. Tu n’as pas encore fini la réparation que tu pars déjà sur un nouvel ouvrage. J’en suis ravi mais… Gatha doit être réparé avant tout.
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    Une Jupe Déchirée
    "Vous ne réparez plus Gatha ?" la voix sort de la bouche d'une jeune femme, mais c'est un cœur d'enfant qui s'exprime ainsi.

    Un cœur d'enfant inquiet.

    Le regard de Yenene s'adoucit. Elle a un faible pour les enfants, êtres fragiles en mal d'affection et nécessitant une protection constante, mais petits êtres purs surtout, innocent comme des flocons de neige et avec cette même beauté malgré leur petite taille.

    "Si bien sûr." dit-elle, se voulant rassurante. "Je vais réparer Gatha, c'est promis. Mais je vais te faire une nouvelle jupe d'abord pour que tu n’ai pas froid. Gatha aussi serait inquiète si tu restait sans habit trop longtemps."

    Et puis surtout Gatha est fatiguée, amincie par le temps et Yenene ne pense pas qu'elle soit une bonne protection contre les températures polaires de leurs terres.

    "Ne t'inquiètes pas." reprends Yenene alors que la jupe commence à prendre sous son crayon. "Faire ta jupe ne prendra pas longtemps et je finirai de réparer Gatha aussitôt après."

    Il ne lui restait vraiment pas grand chose à faire sur Gatha et son cœur se serra légèrement à l'idée qu'elle pourrait terminer la réparation en quelques minutes seulement avant de se mettre à l'ouvrage sur les nouveaux vêtements. Seulement, vu l'état de la jupe, Yenene ne souhaitait pas que la jeune femme la reporte immédiatement. Avec ses habitudes rêveuses, il était fort possible qu'elle l'abîme à nouveau et une réparation de plus n'aiderait pas la condition du vieux vêtement.

    Non, vraiment, il valait mieux qu'elle commence avec les nouveaux vêtements...


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    Jupe déchirée


    Je te regarde et t’écoute avec calme m’approchant doucement de toi. Je veux comprendre comment tu vas t’y prendre pour faire une jupe. Non pas que je souhaite savoir faire, c’est simplement de la curiosité. Comment un simple morceau de fourrure peut-il devenir un vêtement aussi gracieux que Gatha. De mes fines jambes je me déplace donc en ta direction et me place derrière toi. Quand je marche je ne fais presque aucun bruit. Je suis aussi furtive qu’une louve. J’observe tes gestes des plus précis par dessus ton épaule. Tu pourrais presque oublier ma présence. Seul ma respiration rapide mais profonde me trahie, jetant un souffle chaud contre ton oreille. C’est surement assez embêtant mais je ne me rends pas compte. Je suis la plupart du temps seule et n’ai donc jamais connu ce genre de désagrément. De plus personne à par les anciens ne regarde ce que je fais avec autant d’attention que je regarde ton ouvrage. Cette simple jupe deviendra donc la remplaçante de Gatha ?....Je regarde alors le vieil habit posé un peu plus loin et mon esprit se met à vagabonder dans mes souvenirs. Celui-ci, bien trop tortueux pour en faire une quelconque description.
    La confection de la jupe ne me distrait apparemment pas assez et je me met alors à quatre pattes pour évoluer dans la petite maison. Je me pose a tes pieds imitant Unalaq près du feu. Je regarde les flammes un moment.

    “L'eau et le feu sont deux éléments contradictoires et pourtant essentiels à notre survie.”

    Cette phrase sort de nul part. Elle vient juste de me traverser l’esprit, et est sorti tel sortirai phoque de la glace.
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    Une Jupe Déchirée
    La blanche s'approcha de Yenene et de son ouvrage et se mit à observer les gestes de la couturière de très très près. La femme sourit à cette curiosité enfantine mais ne dit rien. Elle avait travaillé dans des conditions bien plus difficiles par le passé, comme cette fois-là où Unalaq avait jugé bon de s'installer sur ses genoux pendant qu'elle tentait tant bien que mal de confectionner une veste pour son mari. Le regard attentif d'une toute jeune femme n'avait rien d'un handicap en comparaison.

    Yenene se mit à fredonner doucement, une mélodie sortie tout droit de son enfance, à l'époque où sa tante lui chantait comptine et berceuse à longueur de journée. Cela lui manquait parfois, la proximité de cette famille aimante.

    Du coin de l'oeil, elle vit la pâle quitte son poste d'observation pour se mettre à déambuler dans la maison sur quatre pattes. La voir ainsi ranima le souvenir d'une petite fille qui, fut une époque, se déplaçait dans la maison de la même façon. Le regard de Yenene s'obscurcit et sa main se figea l'espace d'un instant. Sa petite fille. Son souvenir inspirait toujours de la douleur à la mère qu'elle avait quitté.

    "L'eau et le feu sont deux éléments contradictoires et pourtant essentiels à notre survie." dit la pâle, arrachant Yenene à ses pensées moroses.

    "Oui c'est vrai." répondit la couturière, reprenant son ouvrage. "Ce sont des éléments qui peuvent aussi bien nous maintenir en vie que nous tuer."


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