Agartha. Un désert, où cohabitaient nomades et sédentaires. Cependant l'assèchement progressif des oasis développa la cupidité des sédentaires qui se mirent en guerre les uns contre les autres. Les cités tombèrent une à une devant ce fléau jusqu'à ce qu'il ne reste que 1400. Les nomades quant à eux préférèrent éviter ces conflits en priant leur Divinité de leur accorder un sommeil de deux millénaires. Mais quand ils se réveillèrent, ils furent non seulement confrontés à des citadins beaucoup plus avancés technologiquement mais aussi à une hostilité tangible. Hostilité contre ces nomades ressurgit du passé mais aussi hostilité au sein même de la ville de 1400. Puis une nouvelle guerre éclata : la Révolution. Est venu à nouveau le temps du choix : se battre ou partir ? Ainsi naquit l’Exode, un mouvement rassemblant nomades et citoyens souhaitant fuir la guerre en partant par-delà les montagnes vers un territoire glacé où vit un peuple étrange.

Lorsque le passé et le futur se rencontrent...

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    Monochrome World - Fiction Originale

    Yenene Elkidyr
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    Comme vous pouvez le constater, j'ai provisoirement arrêté le RP mais du coup j'en profite pour ressortir une antiquité d'un ancien forum du TIF mort depuis longtemps, à savoir: Monochrome World. C'est une fiction qui a, entre nous, très peu d'intérêt, que j'ai commencé à écrire sur ce fameux forum. Je suis retombée dessus un peu par hasard hier et je me suis dit qu'elle était bien sympa quand même cette histoire donc je me suis dit que j'allais la poster ici, histoire de faire semblant d'être active Wink

    Mes acolytes du TIF la reconnaitront surement, mais notez que j'ai tout corrigé et amélioré!

    Comme je suis quelqu'un qui marche au compliment, n'hésitez pas à me laisser un petit mot pour me dire ce que vous en pensez. Le mieux serait d'ouvrir un topic à part pour les commentaires (je laisse à ceux que ça intéresse le soin de s'en occuper parce que je veux pas ouvrir un topic qui finira par ne pas être utilisé - en plus ça fait un peu narcissique ^^').

    Sur ce je vous laisse lire le début de cette histoire, sachant que je ne promet pas de date précise pour les chapitres. J'y vais au feeling, moi! >.<
    Nan, mais c'est surtout que je sais même pas comment ça va se finir #_#   => auteur concerné

    Les images viennent de zerochan et ont été faites par Kana (si j'utilise des images d'un autre artiste, je le signalerais ici).


    Dernière édition par Zéphyr Shrapnel le Jeu 2 Avr - 13:51, édité 2 fois
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    Nom: Eye
    Age: 15 ans
    Sexe: Masculin
    Caractéristiques Physiques: Cheveux noirs, yeux noirs.
    Signe Particulier: Aucun

    Statut: Décédé



    I. Impact

    Les héros de roman sont selon mon expérience de jeunes gens beaux, forts, intelligents et de préférence charismatique. Bien souvent ils ont un passé mystérieux ou tragique et le pauvre clampin banal qui sommeille en nous ne peut s’empêcher de s’apitoyer sur ces courageux justiciers qui ont bravé la douleur pour nous sauver. De plus, les héros possèdent généralement un talent exceptionnel qui les démarque des autres et font d’eux des êtres surhumains. C'est d'ailleurs bien souvent ce talent qui les amène à sauver le monde, d'une manière ou d'une autre, et de quelque danger que ce soit, celui-ci pouvant aller d'une invasion d'alien à une subite apocalypse. La manière façon de trouver un héros ou une héroïne est de repérer dans la foule le jeune homme qui peut s'étaler face contre terre et toujours avoir l'air élégant ou 'cool' en le faisant; ou encore la jeune fille en pleure qui ferait battre le cœur de n'importe quel homme sur la planète alors qu'une fille banale aurait l'air absolument affreux avec son nez dégoulinant de morve et ses yeux rouges. Vous pouvez chercher longtemps: ils n'existent pas. Après quinze ans d'observation de cette espèce pour le moins curieuse que l'on nomme 'humanité' je peux affirmer que tous les auteurs ayant foulés le sol de cette Terre sont des menteurs effrontés. Bien entendu, je n'écarte pas la possibilité que certains d'entre eux aient été des braves âmes qui ont simplement passé leur vie à se fourrer le doigt dans l'œil jusqu'au coude.

    Bref, tout ça pour vous dire que le Superman réel n'est rien de plus qu'un être parfaitement banal que vous pourriez dépasser dans la rue sans même l'apercevoir. D'autant qu'il ne porterait pas son fameux slip rouge sur collant bleu, puisque le Superman réel aurait beaucoup trop honte de porter une tenue pareille.

    Vous vous demandez peut-être qui, dans ces conditions, est chargé de sauver le monde? La réponse à cette question est tout simplement: personne. Tout bêtement parce que le monde n'a pas besoin d'être sauvé. Les alien et l'apocalypse ne font apparemment pas parti du kit 'Réalité' et nous sommes donc condamnés à vivre dans un bonheur parfait et de suivre une routine ennuyeuse à mourir. L'originalité ne fait visiblement pas partie du kit non plus.

    Du moins c'est ce que je pensais, jusqu'à ce fameux jour où s'est déroulée devant mes yeux l'application de la théorie du chaos, dans laquelle le papillon était un poids lourd et la tornade le renversement définitif de mon existence. C'est en effet ce jour-là que j'ai appris que sauver le monde signifiait retrouver des chats perdus, ramasser des capsules de bouteilles de Coca-Cola pour les recycler et consoler des enfants qui pleurent. Je ne suis pas certain que ces actes glorieux parviennent à sauver le monde mais ils semblent contenter les héros de la réalité devant se passer d'aliens et d'apocalypse.
    Ayant passé ma vie, c'est-à-dire une quinzaine d'années, à me lever le matin pour aller à l'école, à voir, dans le miroir, le même garçon de taille moyenne à la peau pâle et aux cheveux sombres, à parler aux mêmes gens des mêmes choses, je n'ai jamais cru au changement. Mon approche de la vie est qualifiée par beaucoup de pessimiste bien qu'à mes yeux elle ne soit que réaliste. D’expérience, je sais que chacun est au centre de son propre monde et que tous les autres ne sont que des ombres qui le peuplent. Personne ne peut avoir la première place aux yeux d'un autre. Personne ne peut se démarquer des autres au regard d'une tierce personne. La société n'est pas une communauté mais un assemblement d'individus vivant dans le même décor. Ainsi chacun est exceptionnel à ses propres yeux et insignifiant aux yeux des autres.

    Malgré moi, je diffère de ce modèle. Si je suis en effet insignifiant aux yeux des autres, je le suis aussi à mes propres yeux. Ceci est, je crois, un effet secondaire de ma vision réaliste du monde. Parce que je m'efforce de voir les choses telles qu'elles le sont il m'est impossible de trouver exceptionnel un adolescent à l'apparence normale, aux notes moyennes et aux performances physiques médiocres. Mais à part cette différence mineure, visible à mes yeux uniquement, je me suis fondu parfaitement dans la masse de mes congénères pendant des années.

    Le jour où ma vie a fait un virage décisif vers l'anormal et le paranormal, était de façon tristement ironique ce que je qualifierais d'hypernormal. Lorsque je me suis levé il n'y a pas eu de pluie d'étoiles filantes, juste un bol de céréale laissé à mon intention sur la table de la cuisine. Quand je suis sortie de chez moi, les nuages n'étaient pas roses à paillettes comme sur le dessin du Royaume Enchanté fait par ma petite cousine, mais blancs comme d'habitude. En arrivant près de mon école, je me suis mêlé à la masse d'élèves portant tous le même pull noir avec deux bandes blanches sur le bras gauche, qui, en plus du pantalon ou de la jupe de couleur grise, faisait office d'uniforme. Ma routine habituelle a continué ainsi jusqu'à ce que je quitte la salle de classe une fois les cours terminés, n'ayant échangé que quelques mots avec mes camarades de classe de toute la journée.

    Le chemin du retour était le même que d'habitude et comme tous les jours depuis que j'avais commencé le collège, je rentrais seul avec mes écouteurs sur les oreilles. De manière générale, je n’interagissais pas énormément avec mes camarades. Pas que je ne les aimais pas, je n'ai simplement jamais été attiré par ces jeunes qui parlent fort de mode, de musique et d'autres choses insignifiantes qui peuplent le quotidien. L'unique raison pour cela est que je les trouvais ennuyeux, le monde était ennuyeux, vivre était ennuyeux et je m'en fichais éperdument.
    J'étais donc seul lorsque j'ai traversé la route, sur le passage piéton au feu vert, tel un bon citoyen. J'étais donc seul lorsque ma vie a été chamboulée.

    Je dois dire que mes souvenirs de l'instant précis où l'hypernormalité de mon existence s'est transformée en anormalité ne sont pas très clairs. Selon mes docteurs, 'mes' parce que j'en ai eu une douzaine au cours du dernier mois, c'est normal que ma mémoire soit un peu floue. Bref, tout ce dont je me souviens, c'est qu'au moment où j'ai traversé la route j'ai vu un papillon voltiger devant moi. Ça je ne l'ai dit à personne parce que j'aurais rejoint l'asile le plus proche dès ma sortie de l'hôpital. Avoué qu'un papillon en milieu d'automne ce n'est pas courant, en tout cas pas de là d'où je viens.

    Sur le coup je n'ai bien entendu pas réfléchis à ces détails. Déjà je m'en fichais et en plus je n'en ai pas eu le temps. Le papillon étant passé juste devant moi je l'ai suivi des yeux et c'est là que je me suis retrouvé nez à nez avec un camion lancé à toute vitesse. Dans les films le temps s'arrête et on peut regarder le camion arriver au ralenti et stresser à mort pour le pauvre héros qui se trouve devant. Dans la réalité ça ne se passe pas comme ça. Vous disposez d'environ deux secondes et demie pour vous rendre compte qu'il y a un camion avant que vous ne perdiez connaissance à cause de l'impact.

    C'est exactement ce qui m'est arrivé. Un moment j'étais face à un camion et soudainement je me suis retrouvé sur un lit d'hôpital. J'y ait passé un mois entier dans ce foutu lit. Pas que j'étais blessé gravement, non, en fait j'avais miraculeusement réussi à m'en sortir avec quelques foulures et une migraine. Seulement, je faisais l'objet d'une découverte importante dans le domaine médical, j'étais un spécimen rare.

    Ma vision avait en effet été endommagée lors de l'accident. Jusque-là rien d'extraordinaire. Le problème était que je n'étais ni aveugle ni malvoyant, ma vision était toujours aussi parfaite avec le seul inconvénient que tout m'apparaissait en noir et blanc. Alors ça, si mes foulures les avaient laissés de marbre, mes yeux eux ont piqués leurs curiosités. J'ai eu le droit à un défilé d'individu en blouse blanche avec une obsession pour les scans et les radios. Je pense que j'ai dû faire en un mois tous les tests en rapport avec la vision créés depuis l'invention de la science. Après un mois d'effort acharné pour essayer de trouver un problème ils ont baissé les bras. C'est d'ailleurs bien la première fois que j'ai entendu un médecin se plaindre du fait que j'étais en bonne santé.

    Ils en ont finalement eut marre de moi et de mon manque de problèmes et m'ont mis à la porte en me disant que c'était surement temporaire (ça faisait tout de même déjà un mois) et que si ça ne l'étais pas ils n'avaient de toute façon pas de solutions.
    J'ai conclu l'épisode, en décidant que finalement il n'y avait rien de plus normal que de se trouver dans un accident de la route et de finir à l'hôpital, omettant ma vision sans couleur pour ne pas perturber l'équilibre de ma normalité. Je me suis replonger dans ma routine et mon existence a repris son cours comme si de rien n'était.

    Aujourd'hui encore je rentre chez moi par le même chemin, traversant au même passage piéton, entouré des mêmes ombres en noir et blanc. Mais au moment où je pose le pied sur le trottoir, je capte du coin de l'œil un éclair turquoise. Je me tourne immédiatement vers la source colorée parce que n'est-il pas normal d'être curieux à propos de ce qui n'est justement pas normal? Je ne mets pas longtemps à trouver la tache colorée au milieu de tout ce blanc et noir. C'est une personne qui semble être peinte entièrement en turquoise lumineux. La foule se referme et la couleur disparaît. C'est à ce moment que je comprends que je vis désormais dans l'anormal.
    Code de Frosty Blue de Never Utopia.

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    Nom: Flashy
    Age: 13 ans
    Sexe: Féminin
    Caractéristiques Physiques: Cheveux roses fluos, yeux noirs.
    Signe Particulier: Aimes les couleurs vives, et tout particulièrement le vert et le rose fluo.
    Statut: Disparue



    II. Décès

    Dans un monde normal, trouver une personne qui se démarque des autres alors que l'on est tout à fait incapable de voir des couleurs peut paraître impossible ou du moins assez difficile. En effet, les meilleures manières de se démarquer des autres au premier regard et de jouer sur son apparence. Or quoi de mieux pour se faire remarquer que de se teindre les cheveux en bleus ou de porter des lentilles de contacts fuschias? Surtout lorsque l'on passe ses journées dans un établissement scolaire interdisant le port d'accessoires et ne permettant donc pas aux élèves de s'affubler de centaines de piercings, de barrettes en formes de cupcakes ou de collier ressemblant à des guirlandes électriques.

    Se pose donc le problème de vivre dans un monde sans couleur. Si l'on ne peut pas voir la resplendissante chevelure bleue de son voisin comment savoir qu'il faut lui prêter une attention toute particulière? Si l'on ne voit pas que la nouvelle élève est blonde aux yeux bleus, comment peut-on deviner qu'elle est allemande et que c'est pour cette raison qu'elle se trouve au milieu d'un attroupement d'adolescents surexcités? Bien entendu, il n'y a aucun moyen de le savoir. La personne voyant en noir et blanc passe donc pour un individu redéfinissant l'adjectif indifférent et est regardé à distance avec suspicion. Pas que cela m'arrive bien entendu. De toute ma vie je n'ai pas une seule fois attiré l'attention d'autrui sur ma personne et ce n'est pas mon manque flagrant d'intérêt pour des individus extravagants qui va changer ça.

    Vous pensez surement qu'avec ce handicap de taille il est tout à fait impossible d'identifier un héros quand il vous passe devant les yeux. Et bien c'est tout à fait faux. D'abord un héros ne vous passe pas devant, selon mon expérience il se plante devant vous et attends que vous lui adressiez la parole. De plus, il faut garder en mémoire que les héros font partie intégrante de ce que l'on nomme l'anormal. Et par définition l'anormal ne suit absolument pas les règles de la normalité. On ne peut donc s’attendre à ce que les règles communes à nous autres êtres lambda s’appliquent aux héros, ces véritables paradigmes d’anormalité.
    Il y a quelque chose de tout à fait réjouissant à apprendre que l'on va perdre dix minutes de cours pour présenter une nouvelle élève à la classe. Cela s'exprime sous la forme d'une boule d'extrême contentement qui se loge dans votre poitrine et qui vous donne envie de vous installer confortablement dans votre chaise et de laisser votre esprit gambader librement. Malheureusement la chance de me lancer dans cette merveilleuse activité me fut enlevée aussitôt après que je l’ai entraperçue par l'arrivée de ladite nouvelle élève. Elle était surprenante de bien des façons et mon regard fut aussitôt attiré par sa personne. Elle avait une façon très spéciale d'ignorer les règles en vigueur dans l'établissement, comme, pour n'en citer que quelques-unes, le port de l'uniforme, celui d'accessoires ou encore cette règle qui dictait que l'on devait avoir la tête découverte lorsqu'on entrait dans une salle de classe.

    La fille puisque c'en était apparemment une, était en effet vêtue d'une veste à capuche ouverte laissant entrevoir une chemise qu'elle portait en dessous, et ne ressemblant en rien au pull de l'uniforme. En plus du non-respect de l'uniforme, elle portait la capuche sur sa tête plutôt que de la laisser retomber dans son dos comme en théorie elle aurait dut le faire. Pour couronner le tout elle portait un total de trois barrettes dans la partie de sa chevelure qui était visible, dont deux sur la même mèche. Tout cela pour une inefficacité optimale de l'accessoire.

    Toutefois ce n'était rien de tout cela qui capta mon attention. Cette fille, aussi étrange que cela puisse paraître, ressemblait à un néon vert fluo à forme humaine. Rappelons que je suis incapable de voir les couleurs et ajoutons qu'elle était verte de la tête au pied, vêtement et peau confondus. Peut-être qu’alors vous comprendrez toute l'ampleur du phénomène et par là-même de ma surprise.

    Il m'était arrivé d'entendre des histoires de Marsiens et de la façon dont ils essayaient de communiquer avec nous du haut de leurs vaisseaux spatiaux en forme de donuts mais il ne m'était jamais venu à l'idée qu'ils aient une règle spécifiant qu'ils devaient s'habiller en vert de la tête au pied. Le fait qu’ils irradiaient de lumière colorée n’avait pas non plus atteint mes oreilles. Je ne sais pas si cela venait du fait que je ne prêtais que peu d’attention à ces choses-là ou si les fans d’aliens et spécialistes du Marsien étaient en retard sur leur temps mais en tout cas, l’effet néon était pour moi tout nouveau.

    Je fus obligé d'abréger mes réflexions sur les Marsiens, car la jeune demoiselle avait franchi la distance qui la séparait de mon bureau et était venue se planter devant moi, les poings sur les hanches. Passé le choc initiale d’être sous le feu du projecteur qu’était la nouvelle élève, ainsi que d’être la cible de son attention, je me mis à regarder tout autour de moi afin de voir la réaction de mes camarades et fut étonné de voir qu'aucun d'entre eux ne nous prêtait attention. Ils semblaient avoir oubliés notre existence même. Tous les élèves étaient tournées vers le professeur qui avait commencé sa leçon comme si de rien n'était. Comme si une fille (un peu petite par rapport à mes autres camarades) verte, non tout de même verte, n’était pas du tout en train de faire face au garçon invisible de seconde trois. C’est incroyable ce que les gens peuvent être aveugles lorsque quelque chose de tragique est en train de se dérouler.

    "Je suis Flashy." annonça la fille soudainement.

    Oui, ça je n'allais pas dire le contraire. D'ailleurs elle l'était tellement que ça ne m'inspirait pas confiance. De nos jours on entend tellement d'histoire sur de dangereux psychopathes...Sans parler du fait que les larmes étaient en train de me monter aux yeux à cause du surplus de couleur vive.

    "Je m'appelle Flashy." insista la gamine en me pinçant la joue.

    Elle obtint enfin une réaction puisque j'écartais sa main sans douceur aucune.

    "Enchanté." dis-je d’un ton monotone et l'air 'très sincère'.

    La fille, qui, vue de plus près, semblait plus jeune que moi, parue satisfaite de ma réponse si j'en croyais le sourire étincelant qui apparut sur son visage.

    "Stern m'a demandé de venir te chercher."

    Évidemment je n'avais absolument aucune idée de qui était Stern ou de ce que cette charmante personne pouvait bien me vouloir, sinon ça aurait été beaucoup moins drôle.

    Malheureusement, je n’eus pas le temps de me poser trop de questions car Flashy m'attrapa par le bras et sans que je sache ni comment ni pourquoi nous nous trouvâmes dans une ruelle sombre avec un pistolet braqué sur moi. Dans d’autres circonstances j’aurais peut-être prit la peine de m’extasier sur le phénomène rare de se déplacer instantanément d’un point A à un point B sans mouvement aucun auquel je venais de participer. Peut-être même aurais-je examiné ce nouveau décor, ou abandonné mon timbre habituel sans nuances pour gueuler un bon coup sur cette vive inconnue qui venait de me kidnapper sans que personne ne nous accorde un regard. Le contact avec le métal froid du pistolet m’en empêcha. Je ne pus qu’écarquiller les yeux à une dimension presque comique, ne pouvant discerner les détails de la silhouette qui braquait cette arme sur moi.

    Merde aurait probablement été une pensée adaptée pour la situation mais sur le coup je ne réussis pas à penser à quoi que ce soit avant que le coup de feu ne retentisse.
    Code de Frosty Blue de Never Utopia.

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    Nom: Stern
    Age: 21 ans
    Sexe: Féminin
    Caractéristiques Physiques: Cheveux bruns, yeux caramels.
    Signe Particulier: Ses vêtements arborent souvent l'Union Jack.
    Statut: Ecrivaine célibataire



    III. Renaissance

    Pour une raison obscure j'avais toujours considéré la mort comme quelque chose de distant, qui ne me concernait pas directement. Mourir c'était l'affaire des autres pas la mienne. C'est peut-être ce que vous pensez aussi à moins que vous ne vous promeniez sur les rives du Styx auquel cas vous êtes surement beaucoup plus conscient de la facilité de passer de l'autre côté. Parce que oui, mourir est très, très facile. Croyez-moi je suis mort deux fois en l'espace de deux mois. Bon d'accord une fois et demie, parce que la première fois je m'en suis sorti. Toujours est-il que quinze ans d'existence sans même apercevoir un bout de cape de la Faucheuse ne m'avaient pas préparé à ce qu'elle vienne s'acharner sur moi jusqu'à ce qu'elle parvienne à m'emmener chez les fous. Oui vous avez bien lu, les fous.

    Au point où en est, je ferais mieux de vous dire que vous pouvez vous débarrasser de toutes vos idées préconçues sur la mort. Elle arrive quand elle le veut et pas quand vous vous le voulez. Que vous soyez jeunes, vieux, fous ou sain d'esprit ça ne fait aucune différence. C'est une vieille acariâtre sans une once de pitié pour ses pauvres victimes et avec un sens de l'humour qui ne plait pas à tout le monde. Sitôt mort vous êtes envoyé en Enfer et l'Enfer n'est pas un barbecue géant rempli de démons comme on essaye de nous le faire croire depuis notre premier braillement: c'est un asile. Ne riez pas: c'est vrai. L'Enfer est peuplé de fous, de psychopathes, de crétins finis et de gens bizarres. Autant dire que n'importe qui d'à peu près normal ne fait pas long feu.

    L'enfer est un endroit aussi étrange que ses habitants. Il est le point d'arrivé de ceux qui sont oubliés par la société et rejetés dans les dossiers "décédés" mais aussi leur point de départ. Lorsque vous mourrez aux yeux de la société vous renaissez dans un genre d'existence parallèle, anormale. Et s'il y a un point sur lequel je dois insister c'est que la mort n'est pas la fin mais le début de tous vos ennuis! Vous n'avez encore rien vu tant que vous n'êtes pas mort au moins une fois.
    C'est ironique tout de même que ma nuit de sommeil la plus agréable dont je me souvienne suive mon décès. Parce que j'étais bien mort et j'avais du mal à m'en souvenir tel que je l'étais, allongé sur un matelas divinement confortable, enseveli sous une couette délicieusement chaude et les yeux clos. Ce qui me fit finalement ouvrir les yeux ce fut de me rappeler que chez moi on dormait sur des futons (grâce à ma mère asiatique et à son amour borné pour les matelas de cinq centimètres d’épaisseur posés directement sur le sol) assez peu confortables et que selon toute logique si j'avais bien dormi c'est que je n'étais pas chez moi. Mes yeux s'ouvrir et je me retrouvais à admirer la blancheur immaculée du plafond. Ceci confirmait mes doutes. Chez moi les plafonds étaient en bois, noirs donc. Du moins à mes yeux.

    Je refermais vivement les yeux. Soudainement, faire semblant de dormir pour grappiller quelques minutes pour organiser mes pensées me paraissait indispensable. D'autant plus que le lit était bien moelleux...

    Mon dernier souvenir n'était pas des plus réjouissants. On m'avait abattu d'un coup de feu bien placé après qu'une Marsienne m'ait téléporté hors de ma salle de classe. Je résolu sur le champ de me rendre à l'hôpital dès que je le pouvais. A moins que je m’y trouve déjà ce qui expliquerait le plafond blanc. Mais un lit d'hôpital n'était pas aussi confortable que celui dans lequel je me trouvais. Un asile, peut-être. Mais offrait-on des lits aussi confortables à des gens fous et donc potentiellement incapable de les apprécier? Probablement pas.
    Je n'avais donc aucune idée d'où je me trouvais ou de comment j'en étais arrivé à dormir là. Quelle situation réjouissante!

    Décidant que faire semblant de dormir ne m'avancerais pas beaucoup plus, j'ouvris une nouvelle fois les yeux. Le plafond réapparut dans mon champ de vision mais cette fois je ne passais pas mon temps à le regarder. Je tournais mon crâne d’un côté puis de l'autre, lorsque je me rendis compte que je faisais face à un mur. Je me trouvais dans une chambre au mobilier simple. Un lit, une chaise, une armoire, une table de chevet, un sol, quatre murs. Et aucune trace d'être vivant.

    Je me soulevais difficilement en position assise. Difficilement parce que c'était douloureux de quitter la chaleur de la couette. Prit d'une subite inspiration je baissais les yeux vers mon torse. Mon uniforme avait été remplacé par ce que je devinais être un pyjama et qui concrètement était un haut à manches longues noirs et un pantalon assortis légèrement trop grand pour moi. Je tâtais ma poitrine où il me semblait avoir été touché, délicatement d'abord et, ne ressentant rien, avec un peu plus de force. Je finis par me dire que si je continuais à me cogner la poitrine j'allais me faire un bleu et alors là j'aurais mal et laissa ma main retomber sur la couette.

    Pas de blessures, pas de douleurs. Je remuais mes membres pour une ultime confirmation mais encore une fois je ne notais rien d'anormal.

    Je commençais à douter de moi-même lorsque la porte s'ouvrit à la volée et qu'un néon bicolore entra dans la pièce. Je clignai des yeux une, deux fois, trois fois mais j'avais toujours devant mes yeux une fille jaune fluo avec des taches de roses fluo. On aurait dit qu’on lui avait balancé des pots de peintures roses dessus et que ça avait laissé des taches aléatoires et inégales. Bien entendu, il aurait déjà fallu qu’elle soit née jaune. Et je n’entends pas par-là chinoise mais bien jaune. Je me pris à regretter la Marsienne.

    "Enfin réveillé, je vois." dit la peinturlurée sèchement. "Je venais justement te réveiller."

    C'est là que je remarquais la bouteille d'eau, froide si l'on en croyait la buée, qu'elle tenait à la main. Visiblement elle ne rigolait pas avec les méthodes de réveil de victimes de kidnapping. Charmant.

    "Je m'appelle Stern." déclara le tyran d'un ton qui semblait dire que quiconque s'opposait à elle souffrirait terriblement.

    Je ne réagis pas préférant étudier la personne qui m'avait convoqué de manière si radicale.
    Elle était assez grande et avait une poitrine plutôt généreuse en partie dévoilée par son haut Union Jack. Ses cheveux, que je voyais noirs, étaient attachés en une couette sur le côté gauche au moyen d'un ruban à fines rayures. Elle portait des lunettes et avait un grain de beauté sur le menton à sa gauche. Elle paraissait plus âgée que moi mais jeune tout de même.

    "Je suis désolé d'avoir dut t'amener ici comme ça," dit-elle, l'air tout sauf désolé. "mais nous étions pressés."

    Elle ne précisa pas qui était nous. Je pris le parti de me taire et d’afficher la mine du gars désintéressé, ce qui marchait de manière générale assez bien étant donné que j’étais né avec le visage figé dans un masque impassible.

    "Tu as surement remarqué que tu étais différent depuis ton accident, je t'expliquerais pourquoi plus en détails plus tard. Pour le moment tout ce dont tu as besoin de savoir c'est que nous sommes pareils." tout cela dit sur un ton ferme de celle qui avait l'habitude d'être obéie. "Maintenant je veux savoir quel est ton talent."

    Ce n'était pas formulé comme une question et il me fut facile de comprendre que quelque chose de plus grave que la mort m'arriverait si je ne répondais pas. J'optais donc pour une réponse explicite mais brève que je pensais être exacte sans en être entièrement certain. Pour une raison ou pour une autre, il me semblait clair que ‘je ne sais pas’ ou ‘je ne comprends pas la question’ n’étaient pas des réponses adéquates.

    "Je vois tout en noir et blanc sauf certaines personnes." dis-je, voix monotone, regard méfiant et tout ce qui va avec.

    "Bon tu t’appelleras Eye, alors." la réponse avait fusé quasiment immédiate.

    Il me fallut quelques secondes pour comprendre ce qu'elle venait de me dire. Une fois l'information assimilé je me mis à plaindre ses futurs enfants. Si elles mettaient aussi peu de temps à leur donner un nom je ne préférais pas penser au résultat. Personnellement, j’avais l’impression qu’elle avait accordé autant de temps à choisir mon nom qu’elle en aurait passé à choisir celui d’un chien. Peut-être même qu’elle réfléchirait plus longtemps dans le cas du chien.

    "Enfile les vêtements qu'il y a dans l'armoire et rejoins-nous dans le salon, on a pas de temps à perdre."

    Sur ces mots elle me tourna le dos et ressortit en fermant la porte derrière elle. Je ne savais donc toujours pas où j'étais ni comment j'étais arrivé là mais je savais maintenant qu'il y avait d'autre gens bizarres se trouvant ici. Une pensée tout à fait rassurante que je n'explorais pas immédiatement parce que la Reine des Démons m'avait donné un ordre et tout me hurlait qu'on ne lui désobéissait pas impunément.

    Stern indeed.
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