For you, For me
On pourrait se dire qu'on finit par s'y faire mais ce ne serait pas vrai. On a beau les voir partir un à un, on ne peut pas s'habituer à cette sensation de vide que les morts laissent derrière eux. Les doux souvenirs ne font pas le poids face à ce fragment de nous qu'ils emportent avec eux.
Il y en a des moins douloureux que d'autres. Certains des hommes que j'enterre ne m'ont adressé la parole que deux fois dans leur vie. D'autres m'ont suivi depuis mes débuts. C'est ceux-là qui font le plus mal.
Aujourd'hui, comme à chaque fois, je me suis retiré après la cérémonie dans mon bureau et j'allume une cigarette. Je me remémore les sourires espiègle qui caractérisait Grégoire. Je me rappelle les chocolats chauds qu'il m'apportait dans mon bureau quand il trouvait que je travaillais trop. Je me souviens de son jeune âge. Dix-sept ans, même pas encore assez vieux pour boire légalement.
Et j'essaie d'oublier.
J'essaie d'oublier que j'aimais l'entendre rire et que j'écoutais toujours avec indulgence ses remontrances. J'essaie d'effacer de ma mémoire ses yeux bleus pétillants et ses cheveux blonds en bataille. J'essaie de ne pas penser à la balle qui lui à percer le cœur ou au poids de son corps dans mes bras. J'essaie de ne pas me souvenir du jour où Grégoire est devenu semblable à un petit frère. J'essaie de ne pas admettre que Greg faisait partie de ces gens que j'ai aimé et qui m'ont quitté.
Comme on pourrait s'y attendre ça ne marche qu'à moitié.
Je devrais être heureux que quelqu'un m'interrompe en toquant à la porte mais je ne peux que lâcher un grognement irrité.
Il y en a des moins douloureux que d'autres. Certains des hommes que j'enterre ne m'ont adressé la parole que deux fois dans leur vie. D'autres m'ont suivi depuis mes débuts. C'est ceux-là qui font le plus mal.
Aujourd'hui, comme à chaque fois, je me suis retiré après la cérémonie dans mon bureau et j'allume une cigarette. Je me remémore les sourires espiègle qui caractérisait Grégoire. Je me rappelle les chocolats chauds qu'il m'apportait dans mon bureau quand il trouvait que je travaillais trop. Je me souviens de son jeune âge. Dix-sept ans, même pas encore assez vieux pour boire légalement.
Et j'essaie d'oublier.
J'essaie d'oublier que j'aimais l'entendre rire et que j'écoutais toujours avec indulgence ses remontrances. J'essaie d'effacer de ma mémoire ses yeux bleus pétillants et ses cheveux blonds en bataille. J'essaie de ne pas penser à la balle qui lui à percer le cœur ou au poids de son corps dans mes bras. J'essaie de ne pas me souvenir du jour où Grégoire est devenu semblable à un petit frère. J'essaie de ne pas admettre que Greg faisait partie de ces gens que j'ai aimé et qui m'ont quitté.
Comme on pourrait s'y attendre ça ne marche qu'à moitié.
Je devrais être heureux que quelqu'un m'interrompe en toquant à la porte mais je ne peux que lâcher un grognement irrité.
Qui c'est?
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