Il n'y a que des cons dans ce désert...Elle avançait vite mais elle voyait bien, en jetant des coups d'oeil derrière lui, que cet encorné du cervelet était aussi un atrophié des oreilles ( ou des nerfs ou des yeux, voire même des quatre en même temps ). Enfin, peu importait, elle avait d'autres plans pour sa journée. D'abord, se reposer pour récupérer, ensuite, infliger le traitement mérité à l'autre fumier d'ordure, et après reprendre son train quotidien. La Lionne rousse n'a pas le temps de s'occuper de quelqu'un qui ne s'occupe pas de lui-même alors qu'une tonne de menace dangereuse rode autour de
sa famille. Elle émet un grognement sourd en continu, pour avertir l'autre ensoleillé du cerveau de ne pas piétiner encore une seule fois son espace vital, avant de se retourner... pour voir qu'il avançait toujours vers elle. Il n'abandonnait donc jamais ? Ou alors il tenait vraiment à devenir un ensoleillé du cerveau. Ah, vraiment, c'est du beau... pire que les trois autres crétins réunis, pour le coup... Encore que. Est-ce que cet encorné du cervelet faisait le poids face à la crétinerie de Matt ?La Lionne rousse avait un doute là-dessus. Et en plus, le voilà qui interrompait ses pensées pour la deuxième fois... Son grognement monta d'un cran.
- Sacré femme, je l'ai cherché...Et tu ne sais pas à quel point tu le cherches encore, bougre d'abruti numéro un ! fut la pensée qui fusa dans l'esprit du Scorpion Rouge, raison de sa brusque volte-face et de son regard noir lancé à... attendez, il s'apprêtait à s'évanouir avant qu'elle ne l'engueule ? Son premier avertissement ne lui avait pas suffi ? ... Bougre d'abruti doublement ensoleillé numéro un, oui. Ça faisait « B.A.D.E » en gardant les initiales. Matt lui avait expliqué que le mot « bad » dans elle-ne-savait-plus-quelle-langue-citadine signifiait « mauvais ». Ah bah l'ensoleillé atteignait le pompom dites donc... En poussant un sifflement sauvage, elle fit marche arrière, prit la main de l'encorné du cervelet et le tira à bout de bras. Ce n'était vraiment pas le moment de s'évanouir, en plus le soleil commençait à s'approcher de son zénith. Mais quelle idée de ne pas avoir une gourde
remplie dans un désert ! À ce train-là, c'était du suicide ! Bougre d'abruti doublement ensoleillé numéro un lui convenait parfaitement bien, tiens. D'une voix sauvage, semblable au feulement d'un prédateur aussi indomptable qu'agacé et exaspéré, elle lança :
- Si je t'ai donné ma gourde ce n'est pas pour qu'elle décore inutilement tes sacs ou tes vêtements ! Bois espèce d'ensoleillé des neurones ! Et si tu tiens tant à te suicider, demandes-moi directement au lieu de dessécher ton cerveau !Elle n'avait pas du tout sa place dans son rôle de donneuse de leçon, ni dans celui de protectrice d'un inconnu... et c'est précisément ça qui l'agaçait bon sang ! D'un autre côté, il était impensable qu'elle laisse un nomade mourir de
soif dans un
désert bon sang !. À force de vouloir se rapprocher des citadins, les Gazelles étaient-elles devenues aussi paresseux que ces sédentaires à la noix ? Ha ! Un nomade restait un nomade, peut-être que c'était seulement ce bougre d'abruti doublement ensoleillé numéro un qui ne savait simplement pas se tenir dans un désert. Ah, vraiment... Imbécile... Elle marcha rapidement, le traînant plus dans le sable qu'autre chose, en se dirigeant droit vers les rives désertiques de l'oasis. Elle savait qu'avec sa charge elle en aurait encore pour un quart d'heure.
... Pourquoi faisait-elle ça, déjà ?
Ah... en plus elle avait piétiné son espace vital alors que...
Oh, il avait qu'à se tenir comme quelqu'un qui n'a pas besoin d'aide. Point barre. De nouveau, un sifflement sauvage sortit de ses lèvres et elle s'arrêta en lâchant l'encorné du cervelet. Raaah... Hein ? Le Scorpion Rouge ? S'excuser ? De quoi ? Jamais. Elle continua d'avancer, seule.
Une lionne n'abandonne pas ses semblables à la mort... même si son agacement est plus que visible.