Il devait être dix heures, la nuit était tombée, mais la ville était si bien éclairée qu'Elikann continuait à y voir, comme en plein jour. Après avoir laissée Kal, partie voir un de ses amis, dans un café non loin, il s'était contenté de s'assoir sur un banc, au beau milieu du centre-ville, et de respirer un long moment l'air de 1400. Bien que son souffle ait ralenti, et que son esprit se soit légèrement apaisé, il restait occupé par un doux sentiment d'émerveillement passif, qui stagnait sous son cœur et lui donnant un regard enfantin et léger sur chacun des éléments qui l'entourait. Fatigué, il se laissait aller, peu à peu, un peu plus profondément dans ses pensées. Il savait que si la même journée s'était déroulée ne seraient-ce que deux ou trois mois avant aujourd'hui, il aurait été simplement été complètement terrifié, et n'aurait rien ressenti de la magie que lui évoquait cet endroit. Il aurait eu peur de tout; aurait craint les véhicules, aurait craint les immenses bâtiments, les lumières éclatantes attachées à chaque rue, le vrombissement sourd et incessant, le brouhaha, les silhouettes, et l'homme qui venait de s'assoir à ses côtés.
C'est ce détail qui le sortit de sa brève méditation. Assez interloqué, Elikann porta son attention sur ce jeune civil aux cheveux blancs, le regard perdu loin devant lui. C'est le genre de rencontre qui aurait instantanément provoqué chez lui de la méfiance, si son esprit n'était pas embrumé et encore ébahi par l'intensité du choc qui l'avait frappé quelques heures plus tôt. Ainsi, plutôt que d'envelopper l'aura de l'homme par un voile de peur, son esprit le couvrit d'une fine couche de confiance, et éveilla en Elikann une tranquille bienveillance. Quel qu'il soit, cet habitant de la cité des rêves ne paraissait plus capable de lui porter le moindre tort.
Il s'étonnait lui-même. Peut-être était-ce la fatigue, ou son intense curiosité pour tout ce qui venait de cette ville, mais des questions vinrent de son esprit à ses lèvres, en un laps de temps bien trop cours pour le laisser stoïque. Il n'avait rien dit, et n'avait pas laissé échapper un son, mais son attention toute entière gravitait à présent autour de ce jeune individu, et des mots lui venaient complètement naturellement, capacité qui lui avait si souvent manqué.
Il résista quelques minutes, mais céda finalement à son désir, et se concentra pour rester poli.
<< Bonsoir? Excusez-moi de... Vous interrompre. J'ai envie de discuter avec vous. Pourrions-nous... Parler ensemble?>>
Au fur et à mesure que les syllabes filtraient entre ses lèvres, il réalisait qu'il n'avait aucune idée de la façon dont il pouvait réellement engager une conversation avec un parfait inconnu, et se réfugia dans une franchise totale, assez hésitant. Il eut soudain assez peur d'avoir fait une quelconque erreur, mais s'arrêta très rapidement de parler.
C'est ce détail qui le sortit de sa brève méditation. Assez interloqué, Elikann porta son attention sur ce jeune civil aux cheveux blancs, le regard perdu loin devant lui. C'est le genre de rencontre qui aurait instantanément provoqué chez lui de la méfiance, si son esprit n'était pas embrumé et encore ébahi par l'intensité du choc qui l'avait frappé quelques heures plus tôt. Ainsi, plutôt que d'envelopper l'aura de l'homme par un voile de peur, son esprit le couvrit d'une fine couche de confiance, et éveilla en Elikann une tranquille bienveillance. Quel qu'il soit, cet habitant de la cité des rêves ne paraissait plus capable de lui porter le moindre tort.
Il s'étonnait lui-même. Peut-être était-ce la fatigue, ou son intense curiosité pour tout ce qui venait de cette ville, mais des questions vinrent de son esprit à ses lèvres, en un laps de temps bien trop cours pour le laisser stoïque. Il n'avait rien dit, et n'avait pas laissé échapper un son, mais son attention toute entière gravitait à présent autour de ce jeune individu, et des mots lui venaient complètement naturellement, capacité qui lui avait si souvent manqué.
Il résista quelques minutes, mais céda finalement à son désir, et se concentra pour rester poli.
<< Bonsoir? Excusez-moi de... Vous interrompre. J'ai envie de discuter avec vous. Pourrions-nous... Parler ensemble?>>
Au fur et à mesure que les syllabes filtraient entre ses lèvres, il réalisait qu'il n'avait aucune idée de la façon dont il pouvait réellement engager une conversation avec un parfait inconnu, et se réfugia dans une franchise totale, assez hésitant. Il eut soudain assez peur d'avoir fait une quelconque erreur, mais s'arrêta très rapidement de parler.