Agartha. Un désert, où cohabitaient nomades et sédentaires. Cependant l'assèchement progressif des oasis développa la cupidité des sédentaires qui se mirent en guerre les uns contre les autres. Les cités tombèrent une à une devant ce fléau jusqu'à ce qu'il ne reste que 1400. Les nomades quant à eux préférèrent éviter ces conflits en priant leur Divinité de leur accorder un sommeil de deux millénaires. Mais quand ils se réveillèrent, ils furent non seulement confrontés à des citadins beaucoup plus avancés technologiquement mais aussi à une hostilité tangible. Hostilité contre ces nomades ressurgit du passé mais aussi hostilité au sein même de la ville de 1400. Puis une nouvelle guerre éclata : la Révolution. Est venu à nouveau le temps du choix : se battre ou partir ? Ainsi naquit l’Exode, un mouvement rassemblant nomades et citoyens souhaitant fuir la guerre en partant par-delà les montagnes vers un territoire glacé où vit un peuple étrange.

Lorsque le passé et le futur se rencontrent...


    Rassurer une barbapapa [PV Zayn]

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    Je passai le trajet en silence, ayant hâte de rentrer chez moi, soulagé qu’il ne commence pas à m’interroger tout de suite. Et même si je ne savais pas dans quel état j’allais retrouver mon appartement, j’avais hâte. Ca serait réellement fini, une fois chez moi… Même si j’allais devoir me faire interroger.

    Une fois devant ma porte, j’eus un mouvement pour attraper mes clefs et me figeai, me rappelant qu’on m’avait tout retiré. Peut-être certaines affaires me seraient-elles rendues, je n’en savais rien. Mais en attendant…

    "Hal ? C’est moi, j’ai perdu mes clefs. Ouvre."

    Quand je m’étais installé seul, j’avais mis au point toute une procédure de sécurité avec Hal, de manière à ce qu’il ne laisse pas entrer n’importe qui. Ou qu’il puisse prévenir la police si jamais il y avait un soucis, et que je devais laisser entrer des gens en ayant besoin d’aide. Mais c’était une chose que de penser à tout ça, et une autre de donner une série de mots de passe ou de réponses à des questions totalement stupides - comme framboise - pour dévérouiller ma porte.

    Et lorsqu’enfin ce fut le cas, je me précipitai, avant de me figer brustement, incapable de rentrer : l’appartement était plongé dans les ténèbres, et je sentis ma respiration accélérer, jusqu’à ce que Zayn me dépasse et allume, me permettant de respirer mieux. Je fermai les yeux et refermai la porte derrière nous.

    Rien n’avait bougé. Hal s’était occupé de faire passer par le vide ordure les produits périmés, certainement, et personne n’était venu, l’appartement était toujours en pagaille. Je fixai le vivarium de mes zonures et pris une inspiration, sans m’occuper d’Hal.

    "Monsieur ? Puis-je récupérer votre manteau ?", demanda-t-il à Zayn en voyant que je ne m’occupais pas de lui.

    Je me rapprochai et eus un soupir soulagé en voyant remuer les deux Ouroboros, me sentant cependant incapable de les attraper pour les câliner. A la place, je me tournai vers Zayn, essayant de faire comme si je me sentais mieux.

    "Faites comme chez vous, Lieutenant Aresham. Il y a des bières dans le frigo, si vous voulez. Je… peux prendre une douche, avant l’interrogatoire ?"

    Je filai dans la salle de bains, me forçant à être rapide alors que j’avais envie de prendre mon temps, de m’enfoncer dans de l’eau brûlante et de me reposer. Je pris quand même un instant pour me regarder dans la glace, notant que j’avais maigri - et mauvaise mine. J’enfilai simplement un pantalon, préférant garder une serviette sur mes épaules pour laisser mes cheveux dégoûliner. De toute façon, si j’avais froid, je devais bien avoir quelques polaires, ou même un pull ou une veste, qui trainant dans le salon… J’y repassai et allai m’attraper une bière, en récupérant une pour Zayn avant de m’enfoncer dans le canapé.

    "Je… Ne sais pas trop ce dont vous avez besoin alors.. Je vous écoute, je vous répondrai comme je peux."

    J’avais parlé doucement, sans le réaliser, et je ne le regardais pas. Me replonger dans tout ça, alors que je réalisais à peine que j’en étais sorti ? C’était loin de me faire envie...
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    Lorsqu'Edward me demanda un téléphone, j'acquiesçai sans vraiment d'hésitation, sortant le mien pour le lui donner. J'avais vu qu'il n'avait visiblement pas envie que je le laisse, mais s'il avait des coups de fil à passer, j'allais en profiter pour donner mes ordres. Je posai brièvement la main sur le bras de l'ingénieur, puis je me levai pour le laisser seul dans l'idée de rentrer dans le bâtiment pour voir les soldats restés à l'intérieur.

    "Tenez. Votre famille est au courant, oui, vos collègues vous ont porté disparu. Je ne sera pas long, appelez-moi si vous en avez besoin."

    J'espérais toutefois que ce n'était pas nécessaire : je voulais m'assurer que tout se passait bien et se passerait bien avant de revenir pour m'occuper de lui. Et il ne me rappela pas, me permettant de m'occuper tranquillement de mes hommes. Lorsque j'eus terminé - je m'étais arrangé pour que ma présence ne soit plus nécessaire jusqu'au lendemain - je revins jusqu'au camion où je l'avais laissé.

    Camion où il s'était visiblement… endormi ? Je m'arrêtai devant lui, me retenant d'aller le secouer par l'épaule. Vu son état nerveux, je me doutais qu'il n'aurait pas très bien supporté… Alors je me contentai de signaler ma présence oralement.

    "Monsieur Frayer ?"

    Je le fixai alors qu'il se redressait, faisant une légère moue. Je n'avais pas vraiment l'impression qu'il était en état de témoigner, mais… S'il était décidé, je n'allais pas le lui refuser. Et vu que de toute manière, je comptais le raccompagner chez lui, nous verrions une fois que nous y serions.

    "Très bien, allons-y. Je vous suis."

    Le scientifique garda le silence pendant le trajet, et je l'imitai. Je n'étais pas quelqu'un de très bavard, et s'il n'avait pas envie de parler, loin de moi l'envie de le forcer à faire la conversation. Nous finîmes par nous retrouver devant la porte de chez lui, et je haussai un sourcil en voyant le manège qu'il devait faire pour se faire ouvrir. Par son IA, certainement…

    Enfin, au moins, nous étions arrivés… Et je sentis la perplexité m'envahir encore une fois. Pourquoi ne rentrait-il pas ? La porte était ouverte, mais il semblait à nouveau se sentir mal… Il avait peur que quelqu'un soit en train de l'attendre à l'intérieur, qu'il courre des risques en entrant… ? Parce qu'il s'était précipité, avant de s'arrêter brusquement…

    Contenant un soupir, je me décidai à agir sans lui faire de remarque. Lui posant une main sur l'épaule, je l'écartai doucement afin d'entrer moi-même dans l'appartement, allumant la lumière. De cette manière, il pourrait bien voir qu'il n'y avait aucun danger à l'intérieur de son appartement. Et cela sembla fonctionner, puisqu'il se remit à bouger.

    Je jetai un regard à… son IA, certainement. Brièvement, je ne pus m'empêcher de le comparer avec ELIZA, mais… Je ne cherchais pas à avoir l'IA la plus performante, et puis je m'étais habitué à elle…

    "Oui, merci."

    Je retirai mon manteau, grimaçant en sentant la blessure de mon bras m'élancer. Je l'avais presque oubliée, celle-là… En un sens, la plaie n'était pas très profonde, et ma protection, bien que déchirée, avait absorbé le sang.

    "Oui, allez-y, l'autorisai-je, songeant que l'eau l'aiderait peut-être à se reprendre, avant de me tourner vers son IA. Pourrais-je avoir de quoi me faire un pansement au bras ?"

    Je le laissai s'en occuper, bien que comptant me faire soigner un peu plus tard. Mais à une main, je ne pouvais pas faire grand chose, alors… Mieux valait que ce soit Hal qui s'en occupe, au moins pour le temps que je passerais ici.

    J'attendis ensuite qu'Edward revienne, espérant qu'il irait effectivement mieux. Que je puisse me contenter de l'interroger pour savoir ce qui lui était arrivé, puis de repartir pour rentrer chez moi, sans perdre plus de temps ici. Malheureusement, vu son expression et son attitude lorsqu'il sortit de la salle de bain… Ce n'était probablement pas le cas.

    Je récupérai tout de même la bière qu'il avait pris à mon intention, et je m'assis sur le canapé à côté de lui. Il m'invita à lui poser des questions, et je fus, brièvement, tenté de le prendre au mot et de me contenter de le questionner. Mais… Vraiment, il n'avait pas l'air bien, et ça aurait été comme marcher sur un chaton écrasé…

    "Pour ce dont nous aurons besoin, monsieur Frayer, cela peut attendre que vous vous sentiez mieux. Il faudra que je vous pose des questions, effectivement, mais ce n'est pas urgent. Et je ne veux pas vous forcer à parler si vous ne vous en sentez pas."

    Quitte à faire des efforts… J'allais en faire jusqu'au bout. Je ne voulais pas qu'il puisse me faire le moindre reproche dans ma manière de faire mon travail. Reposant ma bière à peine entamée, je lui posai une main sur le bras, avec une certaine douceur. Par rapport à mon habituelle brusquerie, en tout cas…

    "Si vous pensez que vous vous sentiez mieux en m'en parlant, faites-le. De toute manière, je reste un peu avec vous, jusqu'à ce que vous vous sentiez mieux. Mes hommes n'ont pas besoin de moi avant demain, et je ne vous laisse pas alors que cela se voit que vous allez mal."

    Et puis, au final, j'aimais bien l'idée de bien m'occuper de lui, alors même qu'il m'avait fait un sale coup la dernière fois, avec son rapport mal fait. Je retirai ma main et me levai.

    "Terminez votre bière, je vais vous préparer un plat chaud. Ca vous fera du bien. Un bon repas, puis une boisson chaude, café, thé, chocolat, je ne sais pas ce que vous prenez. Et une fois qu'on sera installés avec une tasse dans les mains, on commencera à parler. Ca vous convient ?"

    Je ne voyais pas vraiment pourquoi ça ne lui conviendrait pas, au demeurant, et je ne tardai pas à aller dans sa cuisine pour nous préparer quelque chose, demandant à l'IA si j'avais besoin de quelque chose de précis que je ne trouvai pas. Je nous servis deux assiettes, puis revins là où il se trouvait.

    Je me rassis à ses côtés et lui fourrai l'assiette dans les mains, lui adressant un sourire qui n'était même pas trop forcé. Peut-être son côté pitoyable qui ne me donnait pas envie d'être désagréable avec lui… Je mangeai en silence, puis préparai la boisson chaude qu'il avait demandée, me faisant, de mon côté, une tasse de café. Ce ne fut qu'une fois lui avoir mise entre les mains que je me décidai à reprendre la parole.

    "Voilà. Maintenant… Racontez-moi, monsieur Frayer. Parlez-moi, de ce que vous voulez. Vous ne pouvez pas tout garder pour vous…"

    Et si, en plus, ça me permettait de savoir ce que je voulais savoir, sans qu'il n'ait l'impression que je l'interroge… Ce serait parfait.
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    J’essayais de me préparer, mentalement, à refaire face à la situation. Je n’avais pas à paniquer, ce n’était qu’un récit. Ce serait désagréable mais, une fois que ce serait fait… Il allait certainement me laisser. J’allais me retrouver tout seul, et l’idée n’était pas réjouissante.

    Je relevai les yeux vers lui, surpris qu’il me dise qu’il allait attendre. Je ne savais pas si cela signifiait qu’il allait partir tout de suite et m’interroger plus tard - ce qui amenait la question de savoir si je préférais parler de tout ça ou être seul dès à présent - et acquiesçai lentement.

    "D.. D’accord, c’est gentil. Je voulais éviter de vous faire perdre votre temps… Vous… Restez un peu, alors ?"

    Il aurait pu trouver ça ironique, après le rapport que je lui avais envoyé et qui avait dû lui pourrir plusieurs heures de travail, mais… C’était différent, à ce moment là. Je ne me sentais pas aussi effrayé et perdu. Nous étions dans un autre cadre…

    Ma surprise alla en s’amplifiant lorsqu’il proposa de faire à manger, mais… les repas là bas n’avaient pas été autre chose qu’une source de stress, je n’allais pas refuser. Même si, manger avec “la brute”... ça m’aurait tout à fait semblé être une source de stress, quelques jours avant.

    "C’est gentil… Merci. Je ne sais pas trop ce qu’il y a dans le frigo, ce qui est encore mangeable, c’est Hal qui a une routine quand j’oublie de faire les courses… Enfin, vous pouvez faire n’importe quoi, ça m’ira, c’est vraiment gentil… N’hésitez pas à demander si vous avez besoin d’aide..."

    Etonnement gentil, même. Je fermai les yeux et me laissai aller dans le canapé, songeant que ça faisait un moment que je n’avais pas eu quelqu’un qui me préparait à manger, chez moi, comme ça. Mon dernier petit copain, en somme… Quand j’invitais des gens, je cuisinais, voilà tout.

    Je secouai la tête pour chasser cette pensée de mon esprit et sirotai ma bière, essayant de chasser tout ce qui était une source de stress ou d’inquiétude actuellement. J’étais chez moi, en sécurité, vivant. Plus personne ne s’inquiétait pour moi, et bientôt il n’y aurait plus de “mon” horreur qui circulerait…

    J’eus un petit sourire et le remerciai à nouveau lorsqu’il me mit une assiette dans les mains. Je ne rechignai pas à manger, réalisant que j’avais faim, et lui souris de manière plus détendue une fois que nous eûmes terminé.

    "Merci, c’était vraiment bon. Et… Ca fait u bien, vous aviez raison. Pour la boisson chaude… Il y a du thé et du café si vous voulez, mais pour moi, vous devriez trouver des sachets de chocolat, avec des marshmallow dedans… Enfin, prenez-en un aussi si vous avez envie, lieutenant, ce n’était pas pour… bref."

    Je savais que c’était une boisson peu “mâle”, mais qui aurait eu envie de boire un café à cette heure-ci ? Je le remerciai à nouveau et m’installai plus confortablement dans le canapé, proche de lui sans spécialement le réaliser. Il était rassurant, voilà tout. J’acquiesçai à sa demande, pris une gorgée et fermai les yeux.

    "Je suis sorti prendre un verre, vendredi soir. Enfin, le vendredi de ma disparition. Et quand je suis rentré, ils… m’ont attrapé sur le chemin. J’ai essayé de ne pas me laisser faire, mais… Ils avaient un revolver, et ils m’ont rapidement maîtrisé, je… ne pouvais pas faire grand chose contre ça. Ils m’ont… Clive m’a expliqué qu’il voulait que je synthétise de la drogue pour lui. J’ai refusé..."

    Je me sentis recommencer à trembler et je me rapprochai encore de lui, jusqu’à ce que nos bras se touchent, et pris une inspiration. Ca ne me faisait pas “du bien” d’en parler. Mais j’avais conscience, malgré ce qu’il avait dit, qu’il avait besoin de mon témoignage, et je n’allais pas être récalcitrant à ce niveau là, même si c’était dur.

    "Clive… a rapidement trouvé ce qui me ferait céder. La… pièce où vous m’avez trouvé. Elle est étanche, sans lumière, isolée, sans aucune source d’oxygène… A chaque fois, il m’y a laissé jusqu’à ce que je sois sur le point de suffoquer. Après que l’air soit devenu irrespirable, j’avais… pas vraiment la notion du temps, mais…

    Ensuite, il y avait les douches glacées, j’ai… je… La première fois, j’ai accepté de travailler. Sinon, j’y retournais… Mais il voulait que je teste sur moi. Pour surveiller les effets, je suppose, pour s’assurer que je ne fasse pas n’importe quoi… Quand j’ai refusé, j’ai été frappé et enfermé à nouveau. Ils… me forçaient à manger, aussi, et j’avais le droit de dormir seulement quand ils estimaient que j’avais assez travaillé… "


    Je m’interrompis, me forçai à pêcher un marshmallow à la petite cuiller et cherchai à maîtriser un peu ma respiration. Parler de cette pièce me donnait l’impression d’étouffer. Je fus légèrement surpris que Zayn écarte les bras mais, après avoir brièvement vérifié qu’il n’était pas simplement en train de s’étirer, je vins contre lui, laissant échapper un bref soupir. Et sentir son bras autour de mes épaules me donna, effectivement, le courage de continuer.

    "J’ai pris un peu de temps pour faire un produit moins toxique, mais ça ne leur a pas plus, ils… m’ont enfermé une troisième fois. Après ça, je n’ai plus osé rien dire… Je pouvais juste espérer que quelqu’un finisse par faire le rapprochement, et qu’on ne m’empêche pas de mettre du colorant dans l’horreur que je produisais…. J’étais le seul à m’occuper de la production, au moins ça voulait dire qu’ils n’avaient pas un gros labo, mais… Je voulais pas servir à ça. Et ils m’ont drogué, je voulais pas mais ils m’ont pas laissé le choix, et je sais même pas si d’ici quelques jours j’aurais pas envie de m’injecter une nouvelle dose..."

    Je cherchais rapidement ce que je pouvais dire d’autre. S’il pouvait éviter de m’interroger à nouveau plus tard, ça serait déjà ça de pris… Puis, blotti contre lui avec un chocolat chaud, j’avais l’impression que tout ça était un peu plus loin…

    "C’est stupide, je sais. Je travaille pour l’armée, j’ai… mis au point des armes, des trucs… qui servent aussi à bousiller des vies. Mais pas comme ça, pas… De manière aussi pernicieuse. Je sais même pas comment ils ont su que c’était moi qu’il fallait récupérer, que j’étais qualifié pour ça… Quelqu’un a dû les renseigner, je sais pas, je crie pas sur tous les toits que je peux synthétiser de la drogue, c’est pas marqué sur ma porte… "

    J’aurais été plus en forme, j’aurais certainement pensé à une taupe. Dans le laboratoire ou dans l’armée, je n’en savais rien, mais là… Je me demandais simplement pourquoi c’était tombé sur moi.

    "Je sais pas comment je vais pouvoir reprendre tout comme si… rien ne s’était passé… ", avouai-je, me sentant au bord des larmes.

    Je ne voulais pourtant pas fondre en larmes devant lui. Je terminai mon chocolat et le reposai par terre, à côté du canapé, avant de m’accrocher à lui. Tant pis s’il m’avait frappé et humilié… j’avais peur, je ne voulais pas rester seul.

    "Vous… aviez dit que vos hommes n’ont pas besoin de vous avant demain...", commençai-je, hésitant, avant de relever un regard suppliant vers lui. "Vous voulez bien dormir ici ? Je sais qu’il faudra bien que je… Enfin, que je passe à autre chose. Mais pas ce soir... Je veux pas être seul..."
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    Au moins, mes efforts semblaient porter leurs fruits, au moins pour certaines choses. Edward avait moins l'air d'être sur le point de craquer à chaque instant, et il commença à me raconter ce qui s'était passé. En commençant par me surprendre en m'apprenant qu'il avait tenté de résister face à un revolver. Que cela n'ait pas fonctionné était logique, mais… Je ne me serais pas attendu à cela venant de quelqu'un comme lui. Cela dit, il avait tout de même eu le courage de me gifler, deux fois, alors… Sans doute ne devais-je pas le sous-estimer.

    Il se rapprocha de moi, et je ne m'écartai pas, conscient qu'un civil, face à ce genre d'expérience, ne pouvait pas aller bien. Et que c'était mon travail de le rassurer, mais cela, je le savais déjà. Sinon, je serais déjà reparti de chez lui. Alors lorsqu'il m'expliqua ce qu'il avait subi pour accepter de leur obéir, et que je vis à quel point il allait à nouveau vraiment mal… J'écartai les bras pour l'inviter à venir contre moi.

    Il ne mit pas longtemps avant de se glisser dans mes bras, et je les refermai autour de lui pour le rassurer. Par professionnalisme, en grande partie : il ne serait pas dit que j'avais laissé une victime terrorisée, et puis si cela lui donnait le courage de continuer à parler… Cela m'éviterait d'avoir à revenir l'interroger plus tard pour avoir les informations que je voulais. Et puis… Il me faisait pitié. Et rien que pour avoir tenté de résister à ces hommes, il avait bien droit à un peu de considération de ma part.

    "C'est fini. Vous êtes en sécurité, maintenant, sous ma protection. Il ne vous arrivera plus rien. Continuez."

    Et au moins, avec sa manière de formuler les choses, je ne pouvais pas avoir le moindre doute sur le fait qu'il avait fait son possible, compte tenu de la situation, pour ne pas les aider. Qu'il n'avait pris aucun plaisir, même scientifique, à l'élaboration de ces drogues. Quant à la fin de son discours… Il me fit réaliser ce à quoi je n'avais pas encore pensé, trop préoccupé par arrêter le réseau et le délivrer lui.

    Tout comme la couleur de la drogue n'aurait pas pu être une coïncidence… Le fait qu'il ait été enlevé, lui, alors qu'il était le chimiste qui s'occupait des analyses de drogue pour nous, ne pouvait pas non plus en être une. Ce qui impliquait que j'allais devoir trouver comment ils avaient eu l'information. Faille dans la sécurité informatique, corruption, ou pire encore, un espion dans le laboratoire ou au sein de l'armée ? Je n'avais pas fini de m'arracher les cheveux avec cette affaire…

    Je chassai ces pensées pour me concentrer à nouveau sur Edward. Qui semblait à nouveau au bord des larmes. Je contins un soupir et je secouai la tête, posant une main sur son épaule pour attirer son attention. Je savais que je n'étais pas la personne la plus douée pour ce genre de discours, mais…

    "Vous n'avez pas à faire comme si rien ne s'était passé. Vous avez vécu quelque chose d'extrêmement dur, il est normal que vous vous sentiez mal. Que vous ayez besoin de temps pour vous remettre. Ce qui est important, c'est de finir par vous remettre. Pas de vous forcer à faire comme si cela ne vous avait pas atteint."

    Bien sûr, je n'aurais pas parlé ainsi à l'un de mes hommes, et j'aurais encore moins envisagé la situation ainsi si c'était à moi qu'elle était arrivée. Mais il n'était pas moi, et il n'était pas militaire. Je ne pouvais pas demander à un civil de réagir mieux que ça.

    Je le laissai s'accrocher à moi après avoir terminé son chocolat, et je passai à nouveau un bras autour de ses épaules, tout en réfléchissant à ce que j'allais faire à présent. Me reposer chez moi, certainement. Les jours à venir allaient être assez intense, et il fallait que je profite des occasions que j'avais de me détendre.

    … C'était sans compter sur l'ingénieur, qui releva un regard de chiot battu vers moi pour me demander de rester avec lui pour la nuit. Je n'y aurais certainement pas pensé, mais vu que je ne comptais pas travailler, de toute manière… Et vu que je ne savais pas combien de temps l'opération me prendrait, je m'étais assuré que Tei ait assez à manger jusqu'au lendemain soir. Alors si cela pouvait achever de le rassurer…

    "D'accord, je reste avec vous jusqu'à demain. Et lorsque vous vous sentirez de retourner travailler, prévenez la police militaire. Je les aurai informés de la situation, ils vous fourniront une protection jusqu'à ce que cette affaire soit complètement terminée. Vous n'aurez pas à faire les trajets seul."

    Après tout, tant que nous n'avions pas vérifié, il pouvait rester des membres du réseau en liberté, qui pourraient vouloir se venger de leur échec sur Edward. Et il fallait que nous évitions cela… Ce qui me fit penser qu'il y avait autre chose que je ferais bien de dire à l'ingénieur : peut-être que cela lui permettrait de se remettre plus vite.

    "Vous savez, monsieur Frayer… Vous n'avez pas à culpabiliser de ce qui a eu lieu. De ce que vous m'avez raconté… Vous avez fait votre possible pour leur résister, vous avez eu le courage de le faire plusieurs fois. C'est bien plus que ce que l'on peut attendre d'un civil dans une telle situation. Vous n'êtes pas responsable de leurs crimes. Loin de là, même. C'est grâce à votre présence d'esprit qu'ils ont été arrêtés aussi rapidement : n'oubliez pas que votre idée de colorer la drogue qui m'a permit de comprendre ce qui se passait."

    Et j'étais sincère en disant cela. Je n'avais pas les mêmes attentes envers moi qu'envers un civil qui ne s'était pas entraîné pour faire face à des situations extrêmes. Alors, autant je lui en voulais pour notre rencontre précédente, autant je ne voyais pas du tout ce que j'aurais à le reprocher dans la situation actuelle.

    Je gardai un moment le silence, à la fin de ma tirade. Ce n'était pas ce que je préférais dans mon métier, devoir parler aux gens pour les aider à se remettre. Mais vu que j'étais le seul à pouvoir le faire, la question ne se posait pas réellement.

    "Je suppose que vous devez être fatigué, vous devriez aller vous reposer."

    J'hésitai, brièvement, à lui demander si je m'installais sur le canapé ou s'il avait un autre lit à me prêter. Mais vu qu'il avait dit avoir peur de rester seul, et vu comme il s'accrochait à moi… Je n'étais pas sûr de pouvoir l'écarter. Et si c'était pour qu'il me réveille au milieu de la nuit parce qu'il avait peur tout seul…

    "Je vous suis, ne vous inquiétez pas. M'allonger me fera du bien également, la journée a été assez intense…"

    Je le lâchai, afin de lui indiquer sans le repousser que je voulais me lever - ce qui était, à mon sens, relativement logique vu mes interventions précédentes. Ce ne fut qu'une fois debout que je songeai à une autre question à lui poser, qui n'avait aucun rapport avec ce dont nous parlions précédemment.

    "Oh, j'y pense… Puisque je partirai directement d'ici pour aller travailler, sauriez-vous m'indiquer le médecin le plus proche ? J'aimerais faire examiner mon bras, par acquis de conscience, et si je peux éviter de faire un grand détour…"
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    J’offris un faible sourire à Zayn lorsqu’il m’assura qu’il ne s’attendait pas à ce que je me remette tout de suite, lui, non, mais…

    "J’aimerais que mon père partage votre avis… ", murmurai-je faiblement, avant de soupirer." Mais… Ca me fait du bien qu’au moins vous, vous ne vous attendiez pas à ce que… Tout rentre dans l’ordre d’un claquement de doigt. "

    Juste une personne… Ca me suffisait. Et j’étais rassuré, contre lui, je ne voulais pas qu’il parte… J’eus un sourire clairement soulagé lorsqu’il accepta de rester, et me serrai un peu plus contre lui, par réflexe, avant de rougir vaguement.

    "Merci. Et… oui, j’y penserai, je… retournerai au travail d’ici quelques jours, je n’ai pas envie de rester chez moi sans rien faire..."

    Au final, j’étais plutôt bien, comme ça. Ca me donnait l’impression d’être protégé, et je comptais, inconsciemment, rester comme ça jusqu’au lendemain, remettre au moment où je serais seul les doutes, les inquiétudes et les peurs irraisonnées. Je relevai tout de même le regard vers Zayn, lorsqu’il prit la parole, et l’écoutai avec attention.

    Je ne réalisai pas que j’avais rougi fortement, et mon coeur manqua un battement. Zayn venait de faire plus que me récupérer, il venait de retirer un poids que j’avais sur le coeur depuis que je m’étais assis devant mon laboratoire forcé… Je me mordis la lèvre et déglutis pour faire passer le noeud que j’avais dans la gorge, avant d’acquiescer.

    "Vous… Avez raison. Enfin, je ne sais pas si j’ai vraiment fait preuve de courage, je… j’étais plutôt une loche, une fois sorti de la pièce… Et je suis vraiment soulagé que vous ayez compris rapidement. Je n’avais que ça pour me raccrocher..."

    J’eus un petit soupir et fermai les yeux, me laissant aller à me bercer par sa respiration : cela faisait du bien d’entendre celle de quelqu’un d’autre, calme, lente. Il était une force de la nature, mais actuellement je le ressentais, le voyais comme beaucoup plus tranquille que je l’aurais imaginé.

    Je retins de justesse un couinement lorsqu’il m’affirma qu’il fallait que j’aille me coucher - il avait raison, je ne tenais plus vraiment - et ma main se resserra sur son haut, par réflexe, même si j’acquiesçai. Je n’allais pas faire une crise pour qu’il dorme avec moi, et il serait à côté, ça irait.

    "Oh… oui, vous avez raison..."

    J’allais me décrocher de lui. J’avais passé l’âge de faire des caprices. Je n’avais jamais vraiment eu le droit de faire des caprices, de toute façon. Je ne pus m’empêcher de sourire, cependant, lorsqu’il confirma qu’il dormirait avec moi, et me levai, lui attrapant la main. J’avais besoin de contact…

    "Bien sûr, oui… Allons dormir."

    Je commençai à le guider vers ma chambre - ce qui n’était pas trop dur, vu la distance à parcourir - et m’interrompis après un pas à peine, avant de pâlir légèrement. J’avais vu, pourtant, qu’il était blessé… C’était même à cause de moi !

    "Ah ! O… Pardon, je n’aurais pas dû oublier que vous vous étiez fait toucher, vous aviez l’air tellement sûr de vous, je n’ai même pas pensé que vous pouviez avoir une blessure ou avoir mal, je suis désolé, je… ", commençai-je, avant de prendre une inspiration pour me calmer. "Bien sûr. Hal ? Tu peux envoyer un message au Lieutenant Aresham pour qu’il puisse aller voir le médecin le plus rapidement possible, demain ? Si vous avez besoin de quelque chose, je dois avoir des antalgiques dans la pharmacie..."

    Je le guidai dans ma chambre, laissant volontairement la lumière allumée dans le salon, et lui lâchai la main pour aller vers mon armoire, attrapant un T shirt bien trop grand pour moi pour le lui tendre. Un ex l’avait oublié chez moi, et je l’utilisais généralement pour dormir ou pour trainer, mais… il serait à sa taille.

    "Si vous souhaitez un T-shirt de nuit… Enfin, mettez-vous à l’aise, vous ne risquez pas de me choquer."

    Je lui indiquai également la salle de bains s’il souhaitait prendre une douche, et me glissai sous les draps après avoir retiré mon pantalon avec un petit soupir de plaisir, même si j’attendis avec une certaine anxiété qu’il me rejoigne, et le regardai en me mordillant la lèvre, hésitant à lui demander plus explicitement qu’il me prenne dans les bras.

    "Hum..."

    Je rougis lorsqu’il écarta les bras et n’hésitai pas avant de me blottir contre lui, passant un bras autour de sa taille. J’aurais dû me sentir gêné, mais… j’avais plus l’impression d’être contre un gardien que dans une position ambiguë…

    "Merci. Bonne nuit, lieutenant Aresham."

    Je me focalisai sur ses mains chaudes posées contre ma peau, ne regrettant absolument pas de ne pas avoir mis de T shirt, et m’endormis rapidement, bien plus que je ne l’aurais imaginé ou pu, seul…

    Je n’avais pas aussi bien dormi depuis un moment. Je profitai du réveil, sans bouger, en me faisant aux sensations qui m’assaillaient. Les bras puissants autour de mon corps, la main qui s’était posée sur la chute de mes reins - pour ne pas dire le haut de mes fesses - le torse contre lequel j’avais le nez, et surtout… l’érection contre ma cuisse. Il fallait dire que j’avais fini par glisser une jambe entre les siennes, pendant mon sommeil...

    J’eus un léger sourire, restant immobile. On me l’avait déjà fait, le coup de “je te tripote un peu, je te montre que tu me plais, mais je n’ose pas bouger, parce qu’en fait, je dors”. C’était plutôt mignon, et… J’avais tout autant envie de lui. Ce n’était pas forcément mon style, vu que je misais avant tout sur la construction d’une relation, mais je voulais savourer le fait d’être vivant, libre.

    Et après tout… il m’avait fait me sentir bien, il m’avait aidé, sauvé. Je n’aurais jamais imaginé penser ça de lui, et certainement, si mon coeur battait un peu plus fort en contemplant son visage endormi, c’était le mélange d’émotion, la différence entre la veille, à la même heure, et l’instant actuel. Et alors ? Il n’était pas dans mon lit pour ça, il me faisait juste comprendre qu’il était d’accord, si jamais j’en avais envie. J’aimais cette liberté qu’il me laissait…

    J’eus un frémissement lorsqu’il bougea et, immanquablement, se frotta à moi, faisant naître une bouffée de désir au creux des reins où il avait posé sa main. La respiration légèrement plus courte, je remuai à mon tour en appuyant légèrement sur son membre tendu et allai déposer un lent baiser sur sa joue.

    "Zayn…?", murmurai-je d’une voix basse d’envie, laissant mes lèvres glisser contre son oreille.

    Lentement, je passai ma main sur son torse, appréciant de sentir ses muscles sous mes doigts. C’était dans ces cas là où je regrettais presque de ne pas être musclé, pour ne pas offrir un tel plaisir tactile… Pourtant, lui, je ne l’imaginais pas prendre son temps, et l’idée qu’une fois qu’il serait assuré que mes envie rejoignaient les siennes il me plaque contre le lit pour m’embrasser sauvagement n’était pas pour me déplaire. Il m’avait prouvé la veille qu’il n’était pas qu’une brute...

    "Nous avons encore du temps avant de devoir nous lever...", ronronnai-je après avoir déposé un nouveau baiser sur sa gorge.
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    Je haussai un sourcil perplexe en voyant Edward pâlir. A cause de ma blessure ? Parce qu'il n'avait pas réalisé que je n'étais pas soigné ? Je ne l'avais pas vraiment réalisé, mais effectivement, il était sous la douche lorsque son IA m'avait aidé à faire le pansement… Mais son inquiétude était somme toute… plutôt mignonne, et j'esquissai un sourire pour le rassurer.

    "Ce n'est rien. J'avais une protection, je n'ai qu'une estafilade, et votre IA m'a aidé à y mettre un bandage. Je préfère juste passer voir le médecin, pour qu'on ne me reproche pas d'avoir négligé ma blessure. Mais je vous remercie."

    Si ça ne tenait qu'à moi… Certainement m'en serais-je désintéressé, à partir du moment où ce n'était pas grave. Et même là, je n'y accordai pas plus d'intérêt que cela, étant donné que je m'étais assuré que je pourrais aller voir un médecin le lendemain.

    J'hésitai lorsqu'il me tendit un T-shirt, tout en me disant de me mettre à l'aise, me demandant si c'était pour m'inciter, tout de même, à récupérer le vêtement qu'il me proposait. Mais… Déjà que je passais la nuit chez lui à sa demande, pour le pauvre traumatisé qu'il était - quand bien même il avait des raisons d'être traumatisé - je n'allais pas non plus m'embêter pendant des heures à partir du moment où il avait affirmé que je ne le choquerais pas.

    "Je vous remercie, mais je m'en passerai. Je vous emprunterai juste votre salle de bain pour me doucher."

    Ce fut donc après m'être nettoyé, et vêtu d'un simple boxer que je le rejoignis dans sa chambre. Il était, sans surprise, déjà sous les draps mais encore réveillé lorsque j'arrivai, et je ne fis aucun commentaire en me glissant dans le lit avec lui. Depuis combien de temps n'avais-je pas partagé un lit avec quelqu'un… ? Cela n'avait pas beaucoup d'importance.

    Son regard hésitant me fit rapidement comprendre ce qu'il ne se décidait pas à me demander, et j'écartai les bras en silence, comme auparavant. Je l'enlaçai, espérant juste que cela ne me gênerait pas pour dormir. C'était… comme Tei qui venait se fouiner contre moi lorsque quelque chose l'avait inquiétée. En plus gros, mais… Un gros chat, voilà.

    "Bonne nuit, monsieur Frayer."

    Je m'étais endormi beaucoup plus rapidement que je ne l'aurais pensé. La fatigue de la journée, certainement. Et ce fut un contact qui me réveilla. Un contact inhabituel, mais qui me fit pousser un soupir de plaisir alors que le sommeil m'abandonnait progressivement. J'ouvris paresseusement les yeux, ayant l'impression qu'il était encore trop tôt pour que je me lève pour aller travailler.

    Je ne me sentais, pourtant, toujours pas très bien réveillé, et je frémis en sentant quelque chose passer sur mon torse. C'était un peu comme la queue de Tei, mais… Pas exactement. Et c'était à la fois perturbant et agréable. Suffisamment pour que je mette un moment à réaliser qu'on venait de m'appeler. Par mon prénom.

    "Hm… Quoi… ?"

    Au fur et à mesure que je sortais des brumes du sommeil, je réalisai mieux ce qui se passait. La jambe d'Edward entre les miennes, qui pressait contre mon érection matinale et venait de me tirer un gémissement, ses regards, ses gestes… J'achevai de comprendre lorsqu'il m'embrassa la gorge : il avait des idées sexuelles.

    Je sentis mes joues me brûler, sans savoir, dans un premier temps, comment réagir. Surtout que… Les autres fois où j'avais eu une érection matinale, je n'avais pas du tout ressenti les mêmes choses. Mais je n'étais pas certain que ce soit quelque chose qui me plaisait… Je n'en savais pas grand chose, en fait.

    "Ne me touchez pas !" m'exclamai-je, plus vivement que je ne l'avais pensé au départ.

    Mais je n'aimais pas ne pas savoir comment réagir, je n'aimais pas la situation, et je m'en voulais d'avoir laissé voir que cela me perturbait. Et d'avoir rougi, aussi. Alors je repoussai vivement Edward pour l'obliger à s'écarter de moi, sans toutefois faire preuve de violence, et je me redressai dans le lit, le coeur battant à vive allure.

    "Je ne vous ai rien demandé, je dormais ! Et je n'ai pas accepté de vous tenir compagnie pour que vous me réveilliez comme ça ! Je suis là parce que ça fait partie de mon travail, de m'occuper des civils comme vous ! Alors si ça vous démange, allez faire vos saletés avec quelqu'un d'autre !"

    Après lui avoir jeté un dernier regard indigné, je quittai la chambre pour me rendre dans sa salle de bain et me calmer avec une douche froide. C'était ce que j'avais l'habitude de faire, après tout… Lorsque je sortis de l'eau, je me séchai soigneusement, n'ayant pas envie de prendre froid à cause de cela, puis je me rhabillai soigneusement.

    J'inspirai profondément et je ressortis de la salle de bain. Au fond, je ne savais pas si j'espérais recroiser Edward, ou qu'il reste enfermé dans sa chambre en attendant que je parte. Sans doute avais-je réagi trop violemment, mais… La situation m'avait mal à l'aise en étant agréable, voilà tout.
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    Je me figeai à l’exclamation du militaire, cessant la totalité de mes mouvements - jambe, main, lèvres - avant de les retirer prudemment, sans avoir le temps de terminer l’extraction - il avait quand même ses jambes autour de ma cuisse - avant de me faire repousser brutalement.

    Je sentis le sang quitter mon visage, réalisant que sa manière de me serrer contre lui n’avait dû être une incompréhension, un réflexe nocturne, ou que savais-je encore, et que j’avais simplement interprété les choses comme ça m’arrangeait.

    "Je suis d...", soufflai-je, me sentant horriblement mal.

    Je n’eus pas le temps de terminer ma phrase qu’il me remit un peu plus à ma place, accentuant mon malaise, et j’écarquillai les yeux lorsqu’il me jeta à la figure qu’il n’était là que pour le travail, suivi d’une insulte que je prenais comme rabaissante par rapport à mes goûts en matière d’amants.

    Je ne répliquai rien, trop choqué, et le regardai partir en trombe. Il était resté parce qu’il estimait que c’était son travail. Tout ce qu’il avait pu dire ou faire pour me rassurer, me faire aller un peu mieux, n’était que le reflet de son “professionnalisme”. Je me sentais aussi mortifié que trahi. J’y avais cru, c’était… Encore plus cruel que de ne rien me dire.

    J’hésitai, un instant, à rester dans ma chambre jusqu’à ce qu’il soit parti mais rejettai l’idée : je ne voulais pas me cacher comme une petite chose, ce n’était pas ce que j’étais. Tant pis s’il me trouvais répugnant parce que j’étais homosexuel, ou s’il avait peur et se rétractait après avoir commencé à m’allumer. Ce n’était pas moi qui avais commencé à me frotté à sa cuisse, quand même !

    Ce fut cette idée qui me donna le courage et la force de me lever, et je m’habillai rapidement, son éclat ayant fait partir toute trace d’excitation de mon organisme. Et pourtant… J’avais mal au coeur. Chaque battement était douloureux, et pour avoir déjà ressentis ça, j’avais peur de ce que ça pouvait signifier.

    Je récupérai les affaires que nous avions laissé trainer la veille, la tête baisse, et allai faire du café. Il m’avait aidé parce que c’était son travail, tout ce qui avait pu me réconforter était faux, et je me sentais un peu moins bien à cause de lui mais ça n’avait pas d’importance. Je n’aurais pas dû espérer que quelqu’un me permette de me sortir d’une situation : je devais faire les choses par moi-même, sinon j’étais redevable à vie. J’avais bien vu ça avec mon poste d’ingénieur, dû à mon père. Il gardait, en partie grâce à cela, une certaine emprise sur ma vie.

    Quant à ce qui s’était passé… Cela m’apprendrait à vouloir coucher avec quelqu’un, comme ça, sans chercher plus. J’avais honte, et je pressai fortement la partie inférieure des paumes de mes mains contre mes yeux pour me forcer à me reprendre, jusqu’à voir des petits points lumineux.

    Qu’il se sente “sali” au point de devoir prendre une nouvelle douche me retournait le coeur, mais je ne pouvais pas lui en faire la remarque. Je mis du café à couler et, lorsqu’il arriva dans la pièce, je luttai contre mon envie d’aller mourir de honte sous mon lit, même si je n’arrivais pas à le regarder.

    "J’ai fait du café, si vous voulez, Lieutenant Aresham. Vous mangez quelque chose de particulier ?"

    J’avais sorti deux tasses et m’en servis une, attrapant de quoi prendre un petit déjeuner s’il le souhaitait. Pour ma part… je n’avais pas faim. J’oscillais entre le fait de lui en vouloir atrocement et de m’en vouloir, à moi, pour m’être laissé berner comme ça.

    Je n’osai parler que lorsque j’eus pris quelques gorgées de café, sans pour autant avoir la voix aussi posée que je l’aurais souhaité. Je n’arrivais pas à retenir mes émotions, pour le moment… Et même si j’étais décidé à retourner travailler le plus vite possible, comme pour lui prouver que je n’avais absolument pas besoin de temps pour me remettre, il fallait tout de même que je mette les choses au point.

    "Lieutenant Aresham ? Je… Vous suis reconnaissant d’avoir mené l’opération qui a permis de démanteler ce gang de narco-trafiquants et, accessoirement, de me sortir de là. Cependant… Je vous demanderais de m’adresser toute question potentielle à ce sujet ou un autre par message ou courier. J’ai parfaitement compris que vous estimiez qu’il était de votre devoir de veiller sur les civils dont je fais partie, aussi je préfère ne pas vous faire perdre votre temps avec ça, je répondrai rapidement."

    Au fond… C’était juste que je ne voulais plus jamais le recroiser, même si j’avais conscience que c’était illusiore. En tout cas… J’espérais que je ne le reverrais pas avant un long moment, ce serait déjà ça. Je reposai ma tasse entamée sur le comptoir, me forçant à avoir l’air… Pas trop perdu, blessé, vexé, j’ignorais laquelle de mes émotions avait le dessus sur mon expression actuellement.

    "Je vais me préparer pour partir travailler. Je préviendrai la police militaire… Hal ? Tu ouvriras au Lieutenant Aresham lorsqu’il souhaitera partir. Lieutenant… Au revoir."

    Dire que je l’avais cru, que j’avais bu ses paroles comme du petit lait… J’étais dégoûté par ma propre naïveté.
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    J'eus bientôt la réponse à mon interrogation au sujet d'Edward, puisqu'il était en train de préparer le petit déjeuner. Et je réalisai également que j'aurais préféré ne pas le recroiser. Je ne me sentais pas non plus à l'aise, et si je ne remarquai pas qu'il n'arrivait pas à relever le regard vers moi, c'était parce que moi aussi, j'évitais de le regarder.

    "Non, une tasse de café, cela m'ira très bien, je vous remercie."

    Je ne me posai même pas vraiment la question de savoir si j'avais faim ou non. J'étais mal à l'aise, et j'avais surtout envie de partir pour travailler. Parce que l'enquête en cours nécessitait d'être traitée le plus rapidement possible, il ne fallait pas perdre du temps. Et puis avec tout ce que je lui avais dit, l'ingénieur devait être assez rassuré, non ?

    Je m'installai tout de même avec ma tasse de café : j'avais beau ne faire que peu de cas de la politesse, je savais quand même que c'était quelque chose que je devais respecter. Et partir après avoir bu rapidement un café qu'il avait préparé, sans même m'asseoir, ne se faisait pas, malheureusement.

    Je relevai le regard vers le scientifique, réalisant bien, rien qu'avec ses formulations, qu'il m'en voulait. Ce qui n'était pas étonnant. Et était-ce vraiment quelque chose qui me préoccupait… ? Peut-être aurais-je pu réagir plus calmement, mais ce n'était pas quelque chose que j'aimais. Et je n'estimais pas avoir à m'excuser, alors…

    "Comme vous préférez, monsieur Frayer. Je ferai ainsi, alors. De votre côté, s'il vous revient quelque chose ou que vous pensez avoir besoin de quelque chose, n'hésitez pas à me contacter. Tout comme lorsque vous reprendrez le travail, pour la protection dont je vous avais parlé."

    Aurais-je dû lui proposer une protection plus forte, faire garder la porte de son appartement ? Si j'avais l'impression, en travaillant aujourd'hui, que le réseau n'avait pas été entièrement démantelé, qu'il en restait beaucoup, c'était peut-être ce que je ferais. Mais en l'état actuel des choses… Je n'étais pas certain que ce soit nécessaire.

    Je bus mon café en silence, réalisant que j'avais à nouveau cessé de le regarder puisque je dus relever le regard lorsque lui se remit à parler. Il partait travailler, dès aujourd'hui… ? Je fronçai les sourcils, n'aimant pas particulièrement cela.

    "Je vous conseille de prendre au moins une journée de repos, monsieur Frayer. Je vois bien que vous êtes encore sur les nerfs, et je pense sincèrement que ce ne serait pas une bonne chose. Enfin, je ne vous en empêcherai pas si vous y tenez réellement, et je vous enverrai quelqu'un pour vous protéger, ce soir."

    Je reposai ma tasse vide et me levai, ajoutant :

    "Si c'est pour me fuir, cependant, c'est inutile. Je vais partir tout de suite, puisqu'il faut que je passe chez le médecin. Au revoir, monsieur Frayer."

    Je le saluai d'un signe de tête, avant de me retourner pour partir de chez lui. S'il tenait vraiment à aller se fatiguer au travail, je n'allais pas me casser la tête à essayer de l'empêcher. Il était assez grand pour décider de ce qu'il voulait faire…

    Je passai rapidement voir le médecin dont Hal m'avait donné l'adresse, pour vérifier que la plaie n'était effectivement rien. De toute manière, mon programme de la journée ne changerait rien, je n'allais pas arrêter de travailler sous prétexte que j'avais une estafilade au bras. Et puis je n'avais pas, à priori, beaucoup d'activités physiques de prévues dans la journée, malheureusement.
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