Klog se laissa glisser de Tunuo à regret et tituba jusque dans sa tente.
Le affaires reprenaient, et sa lignée atypique de chameaux avait plus de succès que jamais.
Elle se sentait épuisée, les muscles enroulés autour des os tendus et engrumelés. Elle ferma les yeux, et attendit.
Il devait se passer quelque chose, mais quoi ? Le sable sous sa tête était tiède mais désagréable, il grattait, et sa nuque était tordue.
Tunuo glissa sa grande tête à travers la fente de la tente et la posa sur ses chevilles, tirant sur ses vêtements.
Elle s’était laissée glisser au sol, espérant atterrir dans son lit. Mais les choses ne marchaient pas comme ça.
Elle se redressa laborieusement, étourdie, et tira ses jambes et le bas de son pantalon hors de porté des dents de Tunuo qui ne protesta pas.
Il fallait qu’elle se lève, qu’elle nourrisse Tunuo et elle même. Il n’était pas encore très tard, donc elle allait sans doute devoir faire un dernier tour autour du troupeau, mais quand tout le monde serai endormi.
C’était pour ça qu’elle était là, parce qu’elle n’en pouvait plus de voir du monde, se rappela-t-elle.
Elle pensa à aller voir Nililo, mais il lui semblait se rappeler qu’il était toujours avec les gens. Il devait y avoir une fête ou un cérémonie, mais elle ne pouvait plus se rappeler.
Elle ferai une prière au Serpent avant de se coucher.
Les comptes avaient été fait pendant la journée, sur le dos de Tunuo alors qu’elle était encore alerte, et elle s’en félicita. Ils devaient être bien tenus, elle avait une transaction importante bientôt.
Elle allait peu être devoir se débarrasser de reproducteurs intéressant, définitivement, si elle n’arrivait pas à évoquer suffisamment le souvenir de sa famille, et les liens qu’elle portait avec elle.
Tunuo souffla. Klog se rendis comte qu’elle s’était laissé glisser dans le sable à nouveau, parce qu’elle n’avait pas eu le courage d’étendre un tapis. Elle ne se rappelait même plus quand et comment elle avait monté sa tente.
Tunuo grogna encore. Elle ne pouvait pas dire combien de temps elle avait passé allongée.
« Oui, je sais, merci ma belle. Je pense que tu a mérité de manger en première, non ? » Elle n’attendait pas de réponse, les chameaux ne parlaient pas. Elle flatta le museau de Tunuo à la place, et sorti le fourrage qu’elle gardait pour sa chamelle. Le reste de ses bêtes avait déjà été nourries, et elle savait qu’elle devrait laisser Tunuo un peu plus avec le troupeau, mais elle avait un besoin vital e la chamelle, constamment, et Tunuo n’avait jamais semblé malheureuse de son sort. Alors Tunuo dormais à coté d’elle, et mangeait en même temps.
Nililo désapprouvait, autant pour la chamelle que pour elle, arguant qu’elle n’arriverait jamais à se remettre à marcher correctement, et Klog le craignait, mais Nililo ne comprenait pas. Ce n’est pas exactement comme si elle avait le choix.
Nililo se déplaçait avec une cane, et elle sentait qu’il était vaguement en colère contre elle : un corps jeune mais ne s’en sert pas… Un véritable gâchis.
Mais. Tunuo s’était arrêté de mangé pour la fixer et la poussa de la tête vers sa marmite.
Klog soupira. C’est aussi pour ça qu’elle avait nourrit Tunuo en premier. De l’eau et du fourrage, quelques herbes si c’était nécessaire, et c’était fait. Pour les humains il fallait cuisiner, et elle ne se souvenait plus du tout du processus.
Elle pouvait éplucher, ou faire cuire, ou émincer, mais la succession d’étapes était un obstacle énorme.
Dans le Rêve elle ne cuisinait jamais. Des fois elle arrive à se dire que ce n’était pas une raison et elle essayait quand même, mais ce n’était pas une de ces journées. La plupart du temps elle mangeait avec d’autres gens.
Elle finit par sortir de fontes qu’elles avait enlevé à un moment ou un autre, par réflexe sans doute, des flancs de Tunuo des lanières de viandes séchés et des galettes de farines.
Elle manchonna son repas avec un grand bol d’eau, et s’allongea.
Elle se réveilla avant l’aube, et s’occupa de son troupeau dans la fraîcheur agréable de la nuit, enveloppée dans un grand manteau. Elle se sentit tout à fait lucide, alors aujourd’hui elle s’occuperait des préparatifs pour la rencontre commerciale approchant un peu plus à chaque instant.
Après s’être occupée du troupeau, elle revint vers le campement. Tout était désert, des feux finissaient de ronger leur dernières braises. L’odeur de la cendre et de la viandes grillée flottait dans l’air au rythme de la brise. Elle marchait à coté de Tunuo, la main appuyée sur son encolure, et ses mouvements étaient fluides. Elle se força à garder les bras le long du corps et le pieds sur terre, et elle retourna vers sa tente. Elle déchargea encore une fois les fontes de Tunuo qui se recoucha, et sortit son coffre.
Il était d’un joli bois sombre, solide, joliment sculpté et… Elle manqua de s’étouffer. Plein de poussière.
Elle se frotta les yeux, et toussa. Le sensation était abominable.
Les larmes chassèrent bientôt le picotement et sa vue revint.
Elle étendit les tenues ouvragées autour d’elle, et elle aurait pu se croire dans un tombeau, ou une grotte. Elles sentaient affreusement le renfermé, pire encore que dans ses souvenirs. Quelques broderies étaient abîmées. Elle pourrait essayer de les retoucher elle même, mais elle n’avait ni le temps ni assez de confiance en sa capacité à coudre, sans même parler de motifs si particuliers et délicats.
Et elle allait avoir besoin de parfums pour masquer l’odeur, parce que même en aérant les tenues chaque jours jusqu’au rendez vous, vu sa force, elle resterait cramponnée aux fibres du tissus.
Il faudrait aussi qu’elle rénove un peu les fourrures, mais elle n’en ferait pas un cas si ce n’était pas possible dans un laps de temps si cours.
Elle allait aussi avoir besoin de nouvelles cosmétiques, mais c’était moins urgent.
Elle se souvenait. Il y a un certain temps, elle avait escorté Nililo à une cérémonie des douze ans, et elle était resté un peu avec son oncle et le Doyen. La jeune fille appartenait à la famille Mu'Zineb. Ses parents dormaient encore. Elle se demanda si avoir des proches comme ça, encore plongés dans le sommeil, c’était une sensation proche d’en avoir perdu un. Elle se demanda si ils Rêvaient encore.
Son deuxième nom avait été… Fleurs ? Bouquet ? Elle ne pouvait plus se souvenir, mais la petite était bonne parfumeuse. C’était curieux, parce qu’il lui semblait que sa famille était traditionnellement façonnière, mais elle supposa que c’était surtout un savoir faire, la fauconnerie, pas un héritage comme son troupeau. Elle avait peu être un esprit rebelle, comme sa sœur. En tout cas elle était plus calme. Et peut être qu’elle n’était pas l’aînée, aussi.
Elle irait la voir, pour le parfums, et elle lui demanderait si elle ne pouvait pas lui confier aussi ses vêtements. Peut être connaissait elle quelques teintures si elle se servait régulièrement de plantes. Ou peut être que son mentor pourrait lui dire.
Oui, négociation avec une enfant avant d’attaquer les choses sérieuse, c’était très bien.
Elle lui en parlerait avant que le clan se mette en route. Elle passa la tête à travers la fente de la tente. Tunuo remua et avec la lumière rasante du lever de soleil,le désert lui sembla rose, presque violacé.
Ca réveilla la vieille sensation de pierre rampantes dans sa gorge. Elle força un gorgé d’eau derrière sa glotte moite. Le désert était ocre.
Ses mouvements avaient perdu de leur aisance, donc elle se jucha sur Tunuo. Elle demanda à un membre du clan en train de raviver un feu pour faire du thé ou elle pouvait trouver la famille Mu’Zineb, et le nom de la petite.
On lui indiqua que Nour Rawda Mu’Zineb vivait avec sa grand-mère, pas très loin vers le nord. On lui donna un petit gâteau au miel qu’elle savoura en souriant, et elle rassura son interlocuteur : bien sur qu’elle pouvait regarder la patte de leur dromadaire, il leur suffisait de s’approcher de Tunuo avec la bête en question, n’importe quand. Elle le remercia pour la pâtisserie et les indications, et se remit en route.
Rawda. Ce n’était donc pas bouquet ni fleur, mais jardin de fleurs. C’était un joli nom. Elle se dirigea vers le nord jusqu’à la tente en question. Les gens commençaient à s’éveiller autour d’elle. De la fumée montait de la tente des Mu’Zineb, et une vieille dame était devant.
Tunuo la laissa descendre docilement. Elle se racla la gorge.
« Excusez moi, je cherche Rawda Mu’Zineb ? » dit elle, souriante.
Le affaires reprenaient, et sa lignée atypique de chameaux avait plus de succès que jamais.
Elle se sentait épuisée, les muscles enroulés autour des os tendus et engrumelés. Elle ferma les yeux, et attendit.
Il devait se passer quelque chose, mais quoi ? Le sable sous sa tête était tiède mais désagréable, il grattait, et sa nuque était tordue.
Tunuo glissa sa grande tête à travers la fente de la tente et la posa sur ses chevilles, tirant sur ses vêtements.
Elle s’était laissée glisser au sol, espérant atterrir dans son lit. Mais les choses ne marchaient pas comme ça.
Elle se redressa laborieusement, étourdie, et tira ses jambes et le bas de son pantalon hors de porté des dents de Tunuo qui ne protesta pas.
Il fallait qu’elle se lève, qu’elle nourrisse Tunuo et elle même. Il n’était pas encore très tard, donc elle allait sans doute devoir faire un dernier tour autour du troupeau, mais quand tout le monde serai endormi.
C’était pour ça qu’elle était là, parce qu’elle n’en pouvait plus de voir du monde, se rappela-t-elle.
Elle pensa à aller voir Nililo, mais il lui semblait se rappeler qu’il était toujours avec les gens. Il devait y avoir une fête ou un cérémonie, mais elle ne pouvait plus se rappeler.
Elle ferai une prière au Serpent avant de se coucher.
Les comptes avaient été fait pendant la journée, sur le dos de Tunuo alors qu’elle était encore alerte, et elle s’en félicita. Ils devaient être bien tenus, elle avait une transaction importante bientôt.
Elle allait peu être devoir se débarrasser de reproducteurs intéressant, définitivement, si elle n’arrivait pas à évoquer suffisamment le souvenir de sa famille, et les liens qu’elle portait avec elle.
Tunuo souffla. Klog se rendis comte qu’elle s’était laissé glisser dans le sable à nouveau, parce qu’elle n’avait pas eu le courage d’étendre un tapis. Elle ne se rappelait même plus quand et comment elle avait monté sa tente.
Tunuo grogna encore. Elle ne pouvait pas dire combien de temps elle avait passé allongée.
« Oui, je sais, merci ma belle. Je pense que tu a mérité de manger en première, non ? » Elle n’attendait pas de réponse, les chameaux ne parlaient pas. Elle flatta le museau de Tunuo à la place, et sorti le fourrage qu’elle gardait pour sa chamelle. Le reste de ses bêtes avait déjà été nourries, et elle savait qu’elle devrait laisser Tunuo un peu plus avec le troupeau, mais elle avait un besoin vital e la chamelle, constamment, et Tunuo n’avait jamais semblé malheureuse de son sort. Alors Tunuo dormais à coté d’elle, et mangeait en même temps.
Nililo désapprouvait, autant pour la chamelle que pour elle, arguant qu’elle n’arriverait jamais à se remettre à marcher correctement, et Klog le craignait, mais Nililo ne comprenait pas. Ce n’est pas exactement comme si elle avait le choix.
Nililo se déplaçait avec une cane, et elle sentait qu’il était vaguement en colère contre elle : un corps jeune mais ne s’en sert pas… Un véritable gâchis.
Mais. Tunuo s’était arrêté de mangé pour la fixer et la poussa de la tête vers sa marmite.
Klog soupira. C’est aussi pour ça qu’elle avait nourrit Tunuo en premier. De l’eau et du fourrage, quelques herbes si c’était nécessaire, et c’était fait. Pour les humains il fallait cuisiner, et elle ne se souvenait plus du tout du processus.
Elle pouvait éplucher, ou faire cuire, ou émincer, mais la succession d’étapes était un obstacle énorme.
Dans le Rêve elle ne cuisinait jamais. Des fois elle arrive à se dire que ce n’était pas une raison et elle essayait quand même, mais ce n’était pas une de ces journées. La plupart du temps elle mangeait avec d’autres gens.
Elle finit par sortir de fontes qu’elles avait enlevé à un moment ou un autre, par réflexe sans doute, des flancs de Tunuo des lanières de viandes séchés et des galettes de farines.
Elle manchonna son repas avec un grand bol d’eau, et s’allongea.
Elle se réveilla avant l’aube, et s’occupa de son troupeau dans la fraîcheur agréable de la nuit, enveloppée dans un grand manteau. Elle se sentit tout à fait lucide, alors aujourd’hui elle s’occuperait des préparatifs pour la rencontre commerciale approchant un peu plus à chaque instant.
Après s’être occupée du troupeau, elle revint vers le campement. Tout était désert, des feux finissaient de ronger leur dernières braises. L’odeur de la cendre et de la viandes grillée flottait dans l’air au rythme de la brise. Elle marchait à coté de Tunuo, la main appuyée sur son encolure, et ses mouvements étaient fluides. Elle se força à garder les bras le long du corps et le pieds sur terre, et elle retourna vers sa tente. Elle déchargea encore une fois les fontes de Tunuo qui se recoucha, et sortit son coffre.
Il était d’un joli bois sombre, solide, joliment sculpté et… Elle manqua de s’étouffer. Plein de poussière.
Elle se frotta les yeux, et toussa. Le sensation était abominable.
Les larmes chassèrent bientôt le picotement et sa vue revint.
Elle étendit les tenues ouvragées autour d’elle, et elle aurait pu se croire dans un tombeau, ou une grotte. Elles sentaient affreusement le renfermé, pire encore que dans ses souvenirs. Quelques broderies étaient abîmées. Elle pourrait essayer de les retoucher elle même, mais elle n’avait ni le temps ni assez de confiance en sa capacité à coudre, sans même parler de motifs si particuliers et délicats.
Et elle allait avoir besoin de parfums pour masquer l’odeur, parce que même en aérant les tenues chaque jours jusqu’au rendez vous, vu sa force, elle resterait cramponnée aux fibres du tissus.
Il faudrait aussi qu’elle rénove un peu les fourrures, mais elle n’en ferait pas un cas si ce n’était pas possible dans un laps de temps si cours.
Elle allait aussi avoir besoin de nouvelles cosmétiques, mais c’était moins urgent.
Elle se souvenait. Il y a un certain temps, elle avait escorté Nililo à une cérémonie des douze ans, et elle était resté un peu avec son oncle et le Doyen. La jeune fille appartenait à la famille Mu'Zineb. Ses parents dormaient encore. Elle se demanda si avoir des proches comme ça, encore plongés dans le sommeil, c’était une sensation proche d’en avoir perdu un. Elle se demanda si ils Rêvaient encore.
Son deuxième nom avait été… Fleurs ? Bouquet ? Elle ne pouvait plus se souvenir, mais la petite était bonne parfumeuse. C’était curieux, parce qu’il lui semblait que sa famille était traditionnellement façonnière, mais elle supposa que c’était surtout un savoir faire, la fauconnerie, pas un héritage comme son troupeau. Elle avait peu être un esprit rebelle, comme sa sœur. En tout cas elle était plus calme. Et peut être qu’elle n’était pas l’aînée, aussi.
Elle irait la voir, pour le parfums, et elle lui demanderait si elle ne pouvait pas lui confier aussi ses vêtements. Peut être connaissait elle quelques teintures si elle se servait régulièrement de plantes. Ou peut être que son mentor pourrait lui dire.
Oui, négociation avec une enfant avant d’attaquer les choses sérieuse, c’était très bien.
Elle lui en parlerait avant que le clan se mette en route. Elle passa la tête à travers la fente de la tente. Tunuo remua et avec la lumière rasante du lever de soleil,le désert lui sembla rose, presque violacé.
Ca réveilla la vieille sensation de pierre rampantes dans sa gorge. Elle força un gorgé d’eau derrière sa glotte moite. Le désert était ocre.
Ses mouvements avaient perdu de leur aisance, donc elle se jucha sur Tunuo. Elle demanda à un membre du clan en train de raviver un feu pour faire du thé ou elle pouvait trouver la famille Mu’Zineb, et le nom de la petite.
On lui indiqua que Nour Rawda Mu’Zineb vivait avec sa grand-mère, pas très loin vers le nord. On lui donna un petit gâteau au miel qu’elle savoura en souriant, et elle rassura son interlocuteur : bien sur qu’elle pouvait regarder la patte de leur dromadaire, il leur suffisait de s’approcher de Tunuo avec la bête en question, n’importe quand. Elle le remercia pour la pâtisserie et les indications, et se remit en route.
Rawda. Ce n’était donc pas bouquet ni fleur, mais jardin de fleurs. C’était un joli nom. Elle se dirigea vers le nord jusqu’à la tente en question. Les gens commençaient à s’éveiller autour d’elle. De la fumée montait de la tente des Mu’Zineb, et une vieille dame était devant.
Tunuo la laissa descendre docilement. Elle se racla la gorge.
« Excusez moi, je cherche Rawda Mu’Zineb ? » dit elle, souriante.