Agartha. Un désert, où cohabitaient nomades et sédentaires. Cependant l'assèchement progressif des oasis développa la cupidité des sédentaires qui se mirent en guerre les uns contre les autres. Les cités tombèrent une à une devant ce fléau jusqu'à ce qu'il ne reste que 1400. Les nomades quant à eux préférèrent éviter ces conflits en priant leur Divinité de leur accorder un sommeil de deux millénaires. Mais quand ils se réveillèrent, ils furent non seulement confrontés à des citadins beaucoup plus avancés technologiquement mais aussi à une hostilité tangible. Hostilité contre ces nomades ressurgit du passé mais aussi hostilité au sein même de la ville de 1400. Puis une nouvelle guerre éclata : la Révolution. Est venu à nouveau le temps du choix : se battre ou partir ? Ainsi naquit l’Exode, un mouvement rassemblant nomades et citoyens souhaitant fuir la guerre en partant par-delà les montagnes vers un territoire glacé où vit un peuple étrange.

Lorsque le passé et le futur se rencontrent...

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    La nostalgie des jours perdus - Zéphyr & McKenzie

    Yenene Elkidyr
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    Memories of flames
    Mardi: jour de révélation.

    Comme quoi il était pas au dessus de ces moments d'introspection profonde où l'intéressé se rend soudainement compte que sa vie ne se résume qu'à un seul mot: travail. Le jour où on se rend compte que l'on a pas fait une seule chose par pur plaisir pendant les trois dernières années est un jour triste. Un jour de déprime atroce dans le cas de Zéphyr.

    N'étant pas un homme à se laisser abattre, il était sorti de sa paralysie induite par le choc assez rapidement. Ce, surtout grâce à l'intervention fortuite de Juliet qui lui signala qu'une conférence sur les solutions durables d'énergie utilisée pour l'armement allait se dérouler au Conseil des Guildes quelques jours plus tard. Ni une ni deux, le jour fut marqué d'une croix rouge emplie de détermination. Le jour de cette conférence était le jour où il reprenait une vie normale.

    Samedi: jour de désillusion

    Le plan avait clairement échoué. Certes, la journée avait bien commencée. La conférence avait été tout particulièrement intéressante et il avait pu glaner au passage quelques nouvelles sur les avancées du congrès en cours dans le bâtiment. C'était au moment où il s'apprêtait à repartir que tout s'était écroulé. Au sens propre comme au sens figuré.

    Il venait tout juste de passer le pas de la porte lorsqu'il entendit le bruit assourdissant d'une explosion, immédiatement suivi d'une vague de chaleur qui caressa la peau de ses bras nus avec une douceur maligne. Les bruits. L'odeur. La sensation de chaleur brulante sur sa peau. Ses yeux s'étaient écarquillés et il se retourna avec lenteur, son regard gris cendre rencontrant les flammes qui léchaient déjà allégrement les murs brisés du bâtiment.

    Sa respiration se prit dans sa gorge et il crut dans un instant de grande panique qu'il n'arriverait plus à respirer. C'était trop similaire. Trop familier. Mais son bras était toujours là, se rassura-t-il, serrant le dit membre de son autre membre. Ce n'était pas pareil. Il y avait trois ans de cela il n'avait rien pu faire, mais ce jour-là il avait les moyens de venir en aide aux victimes. Il pouvait faire une différence et il la ferait.

    Il s'apprêtait à s'élancer dans le bâtiment pour venir en aide aux blessés lorsqu'il sentir une main se refermer autour de son bras et le tirer vers l'arrière. Il se retourna avec irritation, s'apprêtant à fusiller du regard quiconque l'avait arrêté.
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    Je n'aime pas trop traîner dans ce quartier, ce n'est pas vraiment mon univers. Si je ne suis pas totalement ce qu'on appelle un zonard, je suis encore moins un fils à papa. C'est tout ce qui traîne dans ce quartier : des fils à papa. Je me fais dévisager par des trentenaires en costumes, mallette à la main et montre en or au poignet, tandis que mes baskets indécentes s'usent sur le bitume. Certains fuient mon regard jovial, d'autres le défient avec audace. Tous se méfient de moi et ils ont raison, mais je ne me risquerai pas à jouer le pickpocket en cette heure du jour, le soleil étant encore trop haut. C'est pourtant tentant tous ces téléphones sortis naïvement ou bien dépassant des poches trop petites. Je suis en promenade, pas au travail.

    Mon devoir n'est certes pas celui de dérober leurs gadgets aux hommes d'affaires, même si les accessoires élaborés sont parfois mes cibles, mais cela me permet de récolter un peu d'argent. Je me demande même si je ne pourrais pas vivre du pickpocket, au rythme de quatre ou cinq vols par mois. Seulement ce ne serait rentable que dans ce quartier et il est bien trop surveillé. Alors je me contente de mes frappes habituelles, plus d'aventure ne fait jamais de mal.

    Je m'approche de plus en plus de grands bâtiments dont je ne connais pas toujours la fonction. Je suis capable néanmoins de reconnaître le siège du Conseil des Guildes. Voilà un monde dont je ne ferai jamais partie. Je m'en moque par ailleurs. Je lève les yeux sur la façade à peine quelques secondes, mais cela me suffit pour admirer une explosion des plus spectaculaire. Figé sur place, je gène un peu les passants apeurés qui fuient les lieux au lieu de contempler les flammes se répandre. J'apprécie la légère chaleur qui envahit l'espace, ne manquant pas de donner à la rue une ambiance encore plus chaotique. J'aime les flammes. Au bout de quelques secondes, je me décide enfin à courir quelques foulées pour rejoindre la base de l'édifice. Juste à temps pour arrêter un gamin haut comme un arbuste et fin comme une brindille qui s'apprêtait à passer les portes. Je lui attrape le bras et attends qu'il me regarde puis je l'avertis.

    - Tu ferais mieux d'attendre les secours ici, je pense qu'il y a assez de blessés comme ça.

    Dans des circonstances moins grave je serais rentré chez moi mais l'explosion était importante et les dégâts devaient être considérable. Un pilleur ne doit pas trop se mettre en avant. Quelques restes de patriotisme sûrement me forçaient à camper ici.
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    An ancient anger revived
    Il se retrouva nez à nez avec un jeunot dont l'apparence le surprit assez pour qu'il reste muet au lieu d'injurier rudement le pauvre bougre. Il fallait dire que les cheveux bleus et le maquillage de clown (léger mais quand même) c'était pas vraiment ce qu'on trouvait dans le quartier.

    "Tu ferais mieux d'attendre les secours ici, je pense qu'il y a assez de blessés comme ça."

    Zéphyr lui aurait bien réaligné les dents à celui-là mais il s'en abstint car, comme le jeune homme l'avait si bien dit, il y avait 'assez de blessés comme ça'. Cela ne changeait toutefois rien au fait que ses affaires étaient les siennes et que Zéphyr aurait préféré qu'il se mêle de ce qui le regardait.

    Il extirpa sauvagement son bras de l'étreinte de l'inconnu et s'adressa à lui d'un ton froid prenant soin de poser sur lui un regard empli d'irritation.

    "Mêle-toi de ce qui te regardes gamin." lacha-t-il sèchement, puis se reprit un peu ayant conscience que le jeune homme avait agi de par un bon sentiment. "Je travaille avec l'armée. Je dois aller aider les blessés."

    Ceci dit, il se retourna abruptement et reprit sa course vers le bâtiment en flamme. Comme si l'avertissement de l'inconnu avait été un présage de mauvais augure, un bloc de béton choisit ce moment pour tomber des hauteurs. Le jeune scientifique analysa la situation rapidement. Pas assez gros pour l'écraser mais assez pour lui faire mal. Voyant la masse de pierre arriver sur lui Zéphyr se planta fermement sur ses jambes, écartés pour plus de stabilité, et activa son bras qui vira instantanément en bleu. Il se mit en garde et lorsque que le bloc arriva 'à portée de main', il lança son poing. L'arme percuta le bloc de béton qui se brisa sous la puissance du coup. Les morceaux tombèrent innocemment autour de lui et Zéphyr, ne perdant pas davantage de temps, se précipita à l'intérieur du bâtiment.

    Il s'apprêtait à se précipiter vers les escaliers lorsqu'il sentit une présence derrière lui. Il se retourna vivement et se figea en voyant l'intrus.

    "Qu'est-ce que tu veux MAINTENANT?" demanda-t-il de plus en plus contrarié par la tournure des évènements. "C'est pas toi qui disait qu'il ne fallait pas faire plus de blessés?" ajouta-t-il avec une petite dose de sarcasme malsain.
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    Ce jeune homme a de très beaux yeux. Je le pensais parfaitement innocent avant qu'il ne parle avec une telle assurance. Il m'a traité de gamin ? De loin j'aurais juré qu'il était un enfant, mais effectivement de plus près il semble un peu plus vieux. Pas au point d'être plus âgé que moi en revanche ! Il se fourvoie un chouia en m’appelant gamin. Tandis qu'il entame sa course vers le bâtiment, je sens un sentiment doux m'envahir : ce jeune me ressemble, c'est un peu un mini-moi. Plein de courage et d'antipathie.

    Il n'a pas le temps de pénétrer dans l'édifice qu'un énorme bloc de béton se détache et tombe vers lui. Instinctivement, tous mes muscles s'échauffent mais je me retiens de plonger sur lui pour l'écarter de là. J'ai un peu trop l'habitude de venir en aide à mes collègues maladroits, il ne faudrait pas que j'en fasse une généralité. En plus le petit a l'air sûr de lui et en effet quelques secondes plus tard, le bloc de béton n'est plus que cailloux. Il m'arrache un léger soupir. Ce jeune homme est intéressant mais le serait-il autant sans son arme ? J'en doute. Il entre dans le bâtiment et je le rattrape vite. Ce n'est pas vraiment une bonne idée de venir en aide à ces gens, cela risque de nous mettre en danger également. Je le fais uniquement parce que la perspective d'agacer le jeune aux yeux gris m'amuse. Et peut-être aussi parce qu'entrer dans un immeuble en flammes me fait bader.

    En parlant d'agacement, en voilà un qui n'est pas content que je le suive. Qu'à cela ne tienne, s'il n'aime pas me voir derrière lui peut-être appréciera-t-il plus me voir devant ? Je le dépasse en quelques foulées et monte les marches quatre à quatre.

    - T'es inconscient. Et puis tu traînes.

    Je m'écarte pour laisser passer des personnes valides qui quittent le bâtiment. Je leur poserais bien des questions quant à l'état des lieux mais ce sont toutes des femmes donc je ne les retarde pas. Les hommes doivent être restés en haut. Je continue ma course, le sourire aux lèvres et le jeune aux trousses.


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    Running away from the inevitable
    Le clown le dépassa vivement et entreprit de monter les marches quatre à quatre. Ah! Il voulait le jouer comme ça! Et bien ce serait sans lui, décréta Zéphyr. Il emboita le pas au garçon mais ne prêta plus aucune attention à lui lors de son ascension.

    "T'es inconscient. Et puis tu traînes."

    Les paroles de l'adolescent, qui prouvait avoir un âge mental réduit, lui passèrent au dessus de la tête. Il se contenta de jeter un regard dégoulinant de dédain au garçon. Le terme 'inconscient' était si malvenu qu'il ne voyait même pas pourquoi il devrait prendre la peine de faire un commentaire. Il était prêt à parier que de toutes les personnes dans ce bâtiment, il était celui qui était le plus conscient du danger que représentait une explosion. Ce n'était pas la première qu'il voyait. Et connaissant sa chance, ce ne serait pas la dernière non plus.

    Arrivé sur le palier il jeta un bref coup d'oeil sur les femmes qui s'empressaient de descendre. Aucune d'entre elles n'avaient l'air d'être blessée. Tant mieux. Il continua à monter plaçant une main contre sa bouche lorsque la fumée commence à lui piquer les yeux. Lorsqu'il atteint l'étage où la bombe avait explosé, la fumée était si dense qu'il était difficile de voir au travers. Sentant qu'il menaçait de commencer à tousser, Zéphyr regarda autour de lui et trouva sans mal ce qu'il cherchait. Ne perdant pas une seule seconde il se dirigea vers les toilettes.

    Il extirpa de sa sacoche un bandana qu'il mouilla avec l'eau du robinet avant de l'attacher autour de son visage, protégeant ainsi sa bouche et son nez. Comme quoi, oublier constamment de retirer le damné bout de tissu de son sac avait fini par payer. Il décida de mouiller aussi ses vêtements et ses cheveux. Ce serait une protection contre les flammes si petite soit-elle.

    Ainsi paré il se jeta dans la mêlée. Il commença par jeter un œil au clown, arquant un sourcil dans sa direction avant de décider qu'il se foutait complètement de savoir ce que l'abruti allait faire de lui-même. Il se dirigea donc d'un pas déterminé vers les flammes.
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    En montant encore d'un étage, constatant que les deux d'avant sont vides, je vois arriver un homme. Il emporte tous ses dossiers l'enflure, alors que d'autres sont sûrement entrain de mourir en haut. Je me retourne et constate que le jeune n'est plus là, tant mieux parce que je me sens légèrement électrique. Me dirigeant vers l'homme, je le bouscule volontairement. Il me dévisage et ramasse ses dossiers d'un air paniqué.

    - Tu remontes ? Parce que je te signale que l’immeuble est en proie aux flammes et qu'il risque d'y avoir des victimes.

    L'homme m'ignore royalement, il finit de ramasser ses affaires et se redresse. Il semble encore chercher quelque chose à terre mais ne le trouve pas. Il ne peut deviner que la chose en question est cachée dans mon dos. Finalement il me répond avant de prendre ses jambes à son coup.

    - Justement, chacun pour sa peau.
    - Dans ce cas tu ne m'en voudras pas si je t'emprunte cela...

    Je m'éloigne en passant autour de mon visage le masque de protection que l'homme s'apprêtait à mettre juste avant. Je n'ai eu aucun remord à le prendre, puisque l'homme s'en va autant que le masque serve à quelque chose. Je sais très bien que s'il voulait le mettre c'est parce qu'il allait remonter, sûrement pour d'autres dossiers, mais j'allais être plus efficace avec.

    Il n'y a personne d'autre à cet étage et je devine en entendant des cris que l'explosion a eut ses premiers gros impacts à l'étage juste au dessus, que je m'empresse de gagner. Malgré le masque, je commence à avoir la gorge irritée et surtout je n'y vois rien. Les cris proviennent d'une pièce au fond de l'étage, mais l'accès est limité par les flammes. Celui ou celle qui hurle à tue-tête a la bonne idée de donner des informations. Ils sont deux hommes dans une salle dont la porte a déjà prit feu. Je me mets à crier avec difficulté.

    - Il y a une fenêtre ?

    Les deux semblent prendre ma présence comme un miracle, une pointe d'espoir agrémente leurs appels à l'aide.

    - Il y a un balcon, mais on est bien trop hauts pour sauter et il serait dangereux d'essayer d'atteindre le balcon d'en dessous !

    J'ai un peu de mal à entendre ce qu'ils disent, le crépitement du feu entravant la communication. Je distingue un autre bruit dérangeant et sourd, produit par quelque chose qu'on cogne de façon régulière. Je me déplace le long des murs encore épargnés par les flammes, jusqu'à sentir un mur plus lisse et froid. Je reconnais la constitution du métal et fais le lien dans ma tête. Le bruit provient de là, quelqu'un est coincé dans un ascenseur. J'ai beau appeler personne ne répond à part les deux gigolos de l'autre pièce. Ils semblent m'attendre mais je ne suis pas un héros. Quel genre de héros choisis la personne qu'il sauve ? McKenzie. Je m'occuperai d'abord de la personne dans l'ascenseur.
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    The smell of despair
    Du coin de l'oeil, Zéphyr vit le clown s'adresser à des personnes probablement coincés dans une pièce adjacente avant de se diriger vers l'ascenseur où, sans nul doute, quelqu'un d'autre était coincé. Décidant, que la situation se contenterait de l'adolescent pour le moment, le jeune homme s'engouffra dans le couloir.

    Il inspecta pièce par pièce, bravant les flammes et la fumée en l'espoir de trouver des survivants. Pendant un moment, ses recherches furent vaines. Si certaines pièces étaient vides, d'autres étaient parsemées de cadavres à moitié calcinés. Son estomac se tordait lorsqu'il posait les yeux sur une telle scène, mais plus que tout l'odeur le rendait malade. Cette odeur de chair brûlée, il la détestait. Elle le chamboulait et lui donnait envie de vomir. C'était une odeur qu'il avait senti de trop près. Une odeur qui avait émané de son bras lorsque celui-ci avait encore été fait de chair et de sang. Et puis plus que tout c'était l'odeur des flammes dévorant ce qui lui était le plus cher: Gale et Tempest.

    Il ne perdait personne aujourd'hui et pourtant il avait l'impression de perdre tout le monde. De temps en temps il avisait un visage, ou un morceau de visage, familier parmi les corps sans vie. Dans ces moments, il ne pouvait s'empêcher de détourner le regard.

    Enfin, il pénétra dans une pièce où une dizaine de personne étaient recroquevillées, cinq d'entre elles étant blessées de façon plus ou moins grave, la plupart encore sous le choc. Zéphyr se mit aussitôt au travail. Il obligea les quelques personnes indemnes à se remettre de leurs émotions afin de l'aider à évacuer les blessés. Il banda des jambes et des bras de façon sommaire et encouragea les moins blessés à marcher d'eux-même. Il aida ensuite les rescapés à déplacer les blessés les plus graves. La progression jusqu'aux escaliers fut lente mais ils finirent par y arriver. Décrétant qu'ils s'en sortiraient désormais sans lui et avisant l'adolescent qui semblait se démener avec l’ascenseur, Zéphyr abandonna ses charges et se pressa de rejoindre le clown.

    "Besoin d'aide?" demanda-t-il.
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    À force de tâtonner un peu partout, j'ai fini par trouver l'extincteur de l'étage. Je constate avec un sourire qu'il est accompagné d'une hachette à incendie. Heureusement que les bâtiments sont bien équipés. Je débarrasse vite fait une zone avec l’extincteur puis utilise la hachette pour forcer la porte de métal. Elle s'ouvre assez rapidement heureusement. L’ascenseur n'est pas tout à fait en face de l'étage, il est légèrement en dessous mais il est facile d'y entrer. Je me sers de la hache de la même façon afin d'ouvrir la porte de la cage.

    Comme je m'y attendais, il y a bien quelqu'un. Je comprends vu la fumée dans la cage que oxygène manquait. La femme qui s'y trouve est inconsciente, elle a dû passer trop de temps sans air. Je ne sais même pas si elle est encore vivante, mais je préfère l'amener dehors avant de vérifier ça. Je me doute bien que si on peut la sauver c'est avec de l'oxygène. Sans mal, je la prends dans mes bras et l'extirpe de ascenseur. Sur le retour, je tombe sur le petit jeune.

    - Bouge !

    Il est un peu empoté celui-là. Ne sait-il pas que dans les situations d'urgence il faut surtout dégager le passage ? J'hésite un instant à lui donner la femme et partir aider les deux sur leur balcon, mais je me dis qu'il n'a pas les muscles pour la porter. Bien sur il a son espèce de bras magique, en revanche je doute que ses jambes le maintiennent debout. Alors je lui désigne la pièce au fond.

    - Y'a des gens là-bas.

    Puis je m'empresse de descendre à l'extérieur. Entre temps les secours sont enfin arrivés, alors je leur laisse la femme et puisqu'ils m'indiquent de ne plus remonter, je reste à l'extérieur. J'enfile ma capuche pour cacher mon visages aux plus curieux.

    Le type des dossiers est là, avec un gros tas de feuilles. Je pourrais lui rendre son masque mais je n'en ai pas très envie. Il y a plusieurs personnes qui sont saines et sauves, mais je ne sais pas dire combien d'autres ne s'en sont pas sorties. Je ne saurais dire non plus si l'édifice tiendra le choc.

    - Excusez-moi ?

    Un homme m'accoste, sûrement un médecin. Je lui fais signe de continuer en sachant très bien que ce qui va me demander je le refuserai.

    - Vous avez été proche des flammes et exposé à de la fumée, vous devriez venir pour qu'on vérifie si tout va bien.
    - Non merci. Vous devriez plutôt vous occuper des gens qui en ont vraiment besoin.

    Il semble un peu décontenancé mais n'insiste pas.

    - La femme que vous avez sauvé, elle vient de se réveiller, vous voulez peut-être aller la voir ?
    - Non merci.

    J'ai essayé de paraître le plus stable possible mais visiblement ça ne marche pas.

    - Vous êtes un peu pâlot, vous voulez que j'appelle vos parents ?

    Je soupire en m'éloigne encore, vers le côté de la rue, personne ne viendra m'y déranger. Je devrais rentrer mais je ne me sens pas de marcher, j'ai besoin de m'asseoir et de respirer de l'air frais.


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    A taste of fear
    Après avoir vérifié une dernière fois que toutes les victimes avaient été évacuées et qu'il était bien le seul être vivant resté sur les lieux, Zéphyr s'apprêta à se diriger vers les escaliers pour redescendre vers la sortie. Mais au moment même où il allait faire le premier pas dans cette direction un pan enflammé du plafond s'effondra avec fracas, lui bouchant l'accès aux escaliers.

    "Merde!" jura-t-il avec véhémence, plaçant un bras au dessus de ses yeux pour essayer de les protéger de la poussière soulevée par l'effondrement et de la fumée.

    Voyant les flammes gagner du terrain, Zéphyr se réfugia dans une pièce adjacente et entreprit de penser aux options qui s'offraient à lui. Il pouvait bien entendu tenter de passer outre les flammes mais il doutait que les brulures qu'il recevrait ainsi en valaient la peine. Une autre solution, beaucoup plus réaliste, était de se jeter par l'une des fenêtres et espérer qu'on le rattrape. Manque de chance, la fenêtre surplombait une allée déserte, sur le côté du bâtiment. Personne ne le verrait, sauter reviendrait à s'écraser sur le bitume.

    Pour la première fois depuis des années, Zéphyr sentit l'anxiété monter en lui. Une peur irrépressible lui tordait le ventre et faisait trembler son bras de chair. A mesure que ses émotions s'emportaient, il ressentait une douleur à l'épaule droite de plus en plus intense. Il n'y paya pas d'attention pendant un certain temps, son esprit étant trop embrumé par la panique. Ce ne fut que lorsque la douleur atteint la limite du supportable et commença à s'étendre à d'autres parties de son corps que le jeune scientifique commença à s'en inquiéter.

    Surement que ce n'était pas bon signe que son arme choisisse précisément ce moment pour faire des siennes. D'ailleurs maintenant qu'il y pensait ce n'était pas la première fois qu'EOLE s'était emparé d'autres parties de son corps alors qu'il était en proie à des émotions vives, comme s'il convertissait la chair en matière plasmatique petit à petit. La théorie lui fit l'effet d'une douche froide, calmant son esprit brutalement.

    Si cela était vrai, survivre était bien le dernier de ses problèmes. Peut-être vaudrait-il mieux qu'il laisse les flammes le dévorer tant que l'arme était encore sous contrôle. Car qui était-il pour dire qu'une fois son corps devenu entièrement plasmatique, qui était-il pour avancer qu'il garderait sa volonté? Il y avait la possibilité qu'il deviendrait une créature autre, ne possédant aucune faculté de réflexion et donnant libre cours à des désirs primitifs.

    Autant dire que l'idée ne l'emballait pas plus que ça.

    Il se pencha par la fenêtre pour voir ce qu'il en était de la ruelle. Il ne vit pas grand chose du à l'obscurité mais parvint tout de même à déterminer que la hauteur était suffisante pour le tuer sur le coup. Il afficha un air de sombre détermination. Il était temps de parier.

    Puis, il sauta.
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    Je m'assois à l'abri des regards et surtout de l'agitation qui malmène ma pauvre cervelle. Je préfère entendre le calme plat d'une ruelle sombre, ou encore la musique pulsante d'un bar, que celle des sirènes de la ville. La fumée, en plus d'avoir irrité mes yeux et ma gorge, semble avoir embué mon esprit. Je baille un instant avant de fermer les yeux.

    - C'est drôle à quel point j'arrive à partir en sucette parfois... Aider des gens ? Aider des gens.

    Je me mets à rire. Heureusement que l'explosion a fait fuir les nombreux passants de cette rue, parce que les gens du centre ne sont pas habitués à mes fous rires fantômes. Je sais que leur clarté effraye ceux qui ne s'y attendent pas, exactement comme un clown peut effrayer ceux qui ne l'attendaient pas. Me relevant avec une horrible sensation de picotement dans les yeux, les larmes n'arrangent pas ceci, je me dis qu'il se fait faim.

    - Qu'est-ce qui a bien pu se passer là haut ?

    Je ne sais pas vraiment ce que peut abriter un tel bâtiment à cette heure du jour, mais je suppose que ce sont des choses qui me dépassent. Mon regard flouté lèche la façade et les flammes jusqu'à ce qu'il se heurte à une tâche noire. C'est une silhouette en haut, sur un balcon, qui semble assaillie par les flammes. Je ne distingue pas bien ses traits mais je devine aisément, le petit n'étant pas revenu à ma connaissance, qu'il doit s'agir de lui.

    Je gagne rapidement la base du bâtiment et lève la tête pour tenter d'y voir plus clair, sans succès. Il est vraiment très haut. Un autre fou rire me prend et il refuse de me quitter alors que l'ombre là-haut bascule par dessus la rambarde. Foutu pour foutu... Je ne peux pas le rattraper, il était trop haut et je ne suis pas en mousse. La violence du choc, que celui-ci se produise avec le sol ou avec moi, le tuera sûrement. Etant à peu près certain que voir le corps d'un enfant exploser juste à côté de moi dans un craquement d'os ne soit pas de mon goût, je me place juste en dessous de lui. Après ça, il en restera deux, peut-être qu'un, sûrement zéro, mais au moins le dernier son aura été celui de mon rire fou.
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    An illusion of despair
    Le problème de l'intelligence c'est que ça empêche l'optimisme dans les moments de crise. Un crétin tombant d'une fenêtre pourrait se convaincre qu'il allait s'en sortir malgré les quatre étages le séparant du sol, Zéphyr non. Quelque soit la façon dont il considérait la question, la survie n'était pas au programme du jour. Enfin, il ne pouvait pas s'en plaindre.

    Il jeta un coup d'oeil à son bras droit qui, comme EOLE sentait le danger, avait prit une teinte bleuté en dehors de sa volonté. Même sous la toile noire de son débardeur il pouvait voir la couleur azur qu'avait pris la peau de son torse. Et s'il en croyait la sensation inconfortable qui se propageait dans son dos, ce n'était pas que son torse qui était concerné.

    Son regard se détacha de l'arme et il pencha la tête pour regarder le sol se rapprocher. Son visage se crispa d'horreur lorsqu'il remarqua la figure qui l'attendait à l'arrivée. Et quand il disait à l'arrivée, il voulait au point même où il allait s'écraser.

    La panique le gagna à nouveau. Il n'était pas en contrôle de sa trajectoire. A ce train-là, il ne serait pas le seul à mourir mais celui - d'ailleurs c'était pas le clown ça? - qui s'était posté en bas allait le suivre en Enfer.

    Son estomac se contorsionna et il commença à se sentir malade. Ce n'était pas prévu. Tuer quelqu'un en quittant le monde ne faisait pas partie de ses plans. Son cerveau tournait à toute vitesse. Que pouvait-il faire? Que devait-il faire pour empêcher ça?

    Malheureusement, il avait conscience qu'il y avait peu de solutions s'offrant à lui. Il s'était presque résigné à s'abandonner au destin lorsqu'il eut la sensation de son arme se métamorphosant, sauf que cette fois la sensation s'étendait à toute son épaule et une partie de son dos. Ce n'était pas tout à fait douloureux, mais il y avait quelque chose de profondément perturbant à ce que son corps change de forme sans son accord et il ne put s'empêcher de gémir piteusement alors que son bras se déplaça pour jaillir de son omoplate tout en s'allongeant en une sorte d'aile. Une morbide curiosité lui fit tourner des yeux ronds vers son nouveau membre. La forme avait l'air assez peu stable et ne ressemblait pas aux formes accomplies qu'il avait peaufiné au cours des années. On aurait dit un prototype d'aile de de dragon, ou de chauve-souris. Ce n'était pas très claire.

    Prenant soudainement conscience qu'il avait désormais en main la clé de sa survie, il se concentra cherchant les liens invisibles qui reliaient sa conscience au membre bleu. Le contrôler prouva être une tâche difficile. Non seulement il n'avait pas l'habitude de le contrôler à partir de son dos mais en plus il faisait face à un type de membre dont il ne connaissait pas 'les commandes' pour ainsi dire. Il n'avait jamais eut d'aile de sa vie, n'avait jamais volé et n'avait absolument aucune idée de comment s'y prendre. Il réussi néanmoins après quelques instants d'efforts intense à la déployer.

    Sa course dans le vide se ralentit, l'aile prenant le rôle de parachute plus qu'instable. Il arrivait encore rapidement vers le sol, et accessoirement vers le clown qui campait sur ses positions, mais cette fois il lui semblait que si le choc allait être un peu rude, ils s'en sortiraient tous les deux sans trop de casse.

    C'est avec cette assurance en tête qu'il se prépara pour la collision et percuta violemment l'autre adolescent. Ils s'écrasèrent au sol et Zéphyr fut incapable de bouger pendant quelques instants. Il se força cependant à se redresser un peu pour s'adresser à son compagnon d'infortune:

    "Ça va?" demanda-t-il encore étourdi.
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    McKenzie
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    Même allongé par terre à demi assommé j'étais encore capable de sourire. Je rirais si je n'avais pas peur de m'être cassé la mâchoire. Quel malade celui là, sauter comme ça d'un immeuble... Je me redresse très difficilement et me tourne vers lui en soufflant.

    - T'es un vrai danger public en fait. Je crois qu'il n'y a pas un endroit de mon corps où je n'ai pas mal. Et toi ça va ? Parce que tu n'as pas l'air beaucoup plus en forme que moi.

    Je le dévisage et me rappelle de ce que j'ai vu quand il tombait. Son bras, le bleu, était devenu une aile. Je suppose puisqu'il n'avait pas déployé la deuxième que c'était la première fois qu'il lui arrivait une chose pareille. J'hésite entre le plaindre et l'envier. Après tout avoir une arme futuriste en guise de bras peut avoir des inconvénients tels que l'impossibilité de contrôler sa forme si celle-ci est innovante. Mais en parallèle la puissance qu'un tel objet peut conférer est à ne pas prendre à la légère, elle est considérable. En somme je l'envie plus que je ne le plains. Ce n'est pas une envie très louable. L'envie n'est jamais louable mais là elle est plus que malsaine. J'ai l'impression que ce gamin a eu une vie facile, trop facile. Tandis que j'ai sué sang et âme, il fanfaronne avec son bras luisant.

    Je chasse ses idée malvenues pour ne pas perdre ma bonne humeur. La nuit va bientôt tomber alors gardons les quelques moments doux qu'il me reste. Quoique j'ai encore du mal à trancher : qui du losange ou de la lune est le plus doux ? Je tente de me relever en vain. J'étudie vite fait mon corps. Bras droit ok, bras gauche... au moins il est encore accroché, jambe gauche ok, mais ma jambe droite ne répond plus. Vraiment plus du tout. Je ne suis pas une chochotte mais ça m’embêterait de perdre une jambe.

    - On fait un jeu, le premier qui arrive à se lever appelle les secours.

    Je n'ai pas évalué la tête ? C'est parce que j'ai peur du constat. Pour commencer, je crois que je me suis ouvert le crâne et ensuite, j'ai du mal à avoir les idées claires.
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    Weakness of the survivor
    "T'es un vrai danger public en fait. Je crois qu'il n'y a pas un endroit de mon corps où je n'ai pas mal. Et toi ça va ? Parce que tu n'as pas l'air beaucoup plus en forme que moi."

    Silence radio. Lorsqu'il sait qu'il est en tort le Zéphyr préfère observer un silence solennel.

    ...Ok, il devait commencer à s'inquiéter. Son cerveau avait du souffrir du choc. Avant de se laisser aller au désespoir cependant, il préféra faire un examen complet des dégâts subi par son pauvre corps. Autant qu'il sache à quel point il devait déprimer.

    "Ça...va?" finit-il par annoncer avec hésitation, ayant réussi à s'assure qu'au moins 50% de son corps était toujours en vie.

    D'un côté il s'en tirait plutôt honorablement, de l'autre le handicap allait vite le gonfler. En plus, il ne recevait absolument aucune réponse d'EOLE. L'arme, qui avait repris une teinte et une consistance de bras normalement constitué, donnait l'impression d'être tombé dans le coma. Même la douleur qui le tiraillait précédemment avait disparu. Enfin...C'était plus cette incapacité à ressentir quoi que ce soit du fait d'une douleur beaucoup plus intense ailleur. Un peu comme quand on mange des grains de poivre et après on ne sent plus le gout des autres aliments, tellement le poivre est fort. Son grain de poivre c'était ses côtes.

    "On fait un jeu, le premier qui arrive à se lever appelle les secours." dit le clown d'un ton enjoué qui ne collait définitivement pas avec leur situation.

    "Je déclare forfait." répondit Zéphyr immédiatement.

    Non parce qu'il se sentait plutôt bien lui, affalé sur l'autre qui faisait un matelas bien confortable, à regarder un morceau de t-shirt d'un oeil morne. La vie comme elle devrait être vécu quoi. Le seul bémol c'était que ça faisait quand même salement mal toutes ces blessures.

    Après un long moment de contemplation, il finit par pousser un soupir. Évidemment il allait devoir se dévouer parce que tant qu'il se servait du clown comme matelas le pauvre gosse pouvait pas vraiment bouger. Il entreprit donc de tenter de se redresser à grand regrets.

    Ses efforts donnèrent un peu l'image d'une tortue se débattant pour se remettre sur ses pattes. Un peu pitoyable, en somme. Lorsqu'il eut enfin réussi à libérer son compagnon d'infortune, il se retrouva à quatre pattes sur le bitume soufflant comme s'il venait de courir le marathon.

    "J'ai...j'ai pas la force..." força-t-il entre deux respirations sifflantes.
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    Les sensations dans ma jambe reviennent peu à peu, mais si c'est pour me lancer comme ça j'aurais encore préféré qu'elle reste engourdie. Je me retiens de gémir quand le jeune bouge pour se mettre à côté. Cette jambe me fait un mal de chien ! J'espère qu'elle s'en remettra, j'ai besoin d'elle moi...

    Je ne proteste pas quand il me dit qu'il déclare forfait, par contre je peste très fort dans ma tête quand il m'annonce qu'il n'en a pas la force. Je ne me défais pas de mon sourire, mieux vaut ne pas l’affoler. Alors je serre les dents et me redresse très lentement en prenant appui sur mon bras droit. Ma tête tourne plus que jamais et je me sens sur le point de partir à chaque seconde. Si j'avais su qu'aider deux trois personnes me mettrais dans un tel état, j'aurais pris mes jambes à mon cou ! C'est encore plus dangereux que de prendre en otage un représentant d'Etat.

    J'attends quelques secondes en essayant de stabiliser ma tête mais rien n'y fait. Alors je plie ma jambe valide, et jette un coup d’œil au mur d'en face. Il est au moins à cinq mètres. J'aimerais dire avoir déjà été dans de pires situations mais ma mémoire flanche un peu. J'hésite, glisse mes yeux sur le petit, puis je me lance. Me lever m'arrache un léger gémissement et je sautille deux trois fois sur ma jambe pour m'adosser au mur, où je profite d'une pause pour lâcher un long râle, emprunt de douleur et d'agacement, en plus d'un juron.

    - Tu ne m'en voudras pas si je ne te porte pas comme une princesse jusqu'à ton lit à baldaquin.

    Je parie que ce sera ma dernière plaisanterie de la journée. Je commence mon périple à cloche-pied, contournant le bâtiment non sans plaintes. Ah ce gamin, je lui ferais manger son bras ! "Haan, j'ai pas la force", toi t'as des jambes mauviette. Mes idées se troublent méchamment. Quand enfin ma main se pose sur l'angle qui me dévoilera aux secours, je sens ma tête tomber, comme attirée vers le sol. Toute cette agitation ça me fatigue... Mais je me reprends, je dois au moins faire quelques pas de plus pour leur signaler la présence du gamin. J'avoue l'avoir oublié quelques secondes, mais je m'en suis rappelé.

    J'avance de quelques mètres loin du mur avant de me rendre compte que je n'avancerai pas beaucoup plus sans aide. Le bitume semble me happer et l'air pèse des tonnes. Je ne vais pas appeler à l'aide pour que l'on me remarque non plus, je ne suis pas... Je sens ma jambe se plier, et pas la bonne. Le cri qui m'échappe n'est pas vraiment proportionnel à la douleur qui m'assaille. Au moins, les autres sont prévenus. J'entends difficilement une voix, il faut que je parle.

    - Tiens bon mon grand, on arrive.
    - Il y a quelqu'un à l'arrière du bâtiment... Si je meurs, dites lui de faire graver sur ma tombe "McKenzie, l'homme qui sauve les anges tombés du ciel".

    J'ai perdu mon pari, j'ai réussi à placer une autre connerie.

    - Restez avec nous.
    - Oh bah je vais pas partir bien loin...

    Je murmure difficilement entre deux gémissements. Mais ils sont empotés ou quoi ?
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    A nightmare never ends
    Il était tellement occupé à souffler comme un bœuf asthmatique tout en essayant de convaincre sa vision de ne pas se multiplier qu'il manqua presque le départ l'acte de dévotion du pauvre miséreux qu'il avait entrainé dans son cauchemar éveillé. En entendant le gémissement de douleur du clown il eut un moment de recueillement à son attention.

    Merci pour ton sacrifice, gamin. Il ne sera pas en vain.

    Un grognement de douleur s'échappa de se gorge alors que son bras, qu'il aurait juré inexistant un instant auparavant, devint subitement un foyer de douleur. Il plaqua son front contre le bitume, serrant ses dents pour éviter de hurler sous le coup de l'intense peine qui le prenait tout d'un coup. Cette chaleur atroce qui le brulait, il ne la connaissait que trop bien. Douleur fantôme ils appelaient ça. Mais il était bien placé pour savoir que ce n'était pas la douleur qui était fantomatique mais bien le membre qui était censé être touché.

    Même après qu'il est attaché EOLE à la place de son bras manquant, il était encore sujet à des crises de douleur fantôme. Ou peut-être était-ce parce qu'il avait désormais EOLE qu'il vivait encore ce calvaire. Il y avait un membre mais logiquement ce membre n'était pas capable de ressentir la douleur. Même s'il touchait quelque chose avec ce bras ce n'était pas comme s'il pouvait sentir ce qu'il y avait sous ses doigts. Ce n'était simplement pas un membre de chair et de sang. Et pourtant, la douleur était bien là, fulgurante et lancinante, brûlante et déchirante.

    Il dut faire un effort pour s'accrocher à la réalité afin d'éviter de sombrer dans l'inconscience et fut vite récompenser par l'arrivée d'un ambulancier qui le prit immédiatement en charge.

    "Le...Le gamin? siffla-t-il entre deux accès de douleur, sa vision devenue complètement noire.

    "Nous nous en occupons, ne vous inquiétez pas." le rassura l'ambulancier en l'aidant à s'allonger sur un brancard.

    Il se sentit être abaissé sur une surface confortable puis il sombra. Le froid de la sueur glacé qui coulait sur sa peau fit place à la chaleur étouffante des flammes rougeoyantes dévorant sans pitié la maison dans laquelle il avait grandi. L'odeur écœurante de chair calcinée emplie ses narines et sa vision se remplit de la lueur horrifiante de l'incendie et des cadavres de ses êtres chers jonchant le sol.

    Le cauchemar ne faisait que continuer. Il sentit des larmes de désespoir couler sur ses joues et hurlement glaçant déchira sa gorge.
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    Lune
    Je commence à claquer la langue d'agacement. Je suis là sur un brancard dans un véhicule qui va trop lentement en attente de soins. Je regarde le ciel dehors et la lumière qui décline, qui décline... Le jour s'assombrit comme mon regard. Le blanc à côté me parle, me parle, mais je ne lui accorde aucun regard. C'est quand il pose sa main sur la mienne et que je la retire vivement qu'il doit commencer à se poser des questions.

    - Tu as mal à la main ?

    Je ne lui réponds pas et fixe le plafond qui n'arrête pas de bouger. Ma tête me tourne.

    - C'est bientôt fini, on est arrivés.

    J'ai juste envie de lui dire de la fermer mais je me retiens, on ne sait jamais ce qu'ils vont faire quand je serais endormi. D'ailleurs je n'ai même pas le temps d'y penser avant de sentir leur connerie d'aiguille dans mon bras. Il me manque des bouts parce que je suis dans un lit trop dur et que le monde a plus ou moins cessé de bouger.

    Puis je suis dans un lit moelleux enfin. La lumière blanche m'agresse. Je constate qu'il fait sombre dehors et que ce n'est pas la veine de tout le monde.

    - Ah, bonjour mon grand ! On va procéder à quelques tests puisque tu es réveillé. Ensuite on appellera tes parents et encore après des gens vont venir te poser des questions sur ce que tu as vu et entendu dans l'immeuble.
    - Vite alors.

    Je suis pressé de rentrer. Elle effectue ses tests pendant que je m'efforce de rester calme et de ne pas pester contre l'espèce d’atèle qui m'entoure la jambe. Elle me demande les coordonnées de mes parents et je lui file celles d'Alexandre. Il a l'habitude de jouer mon père, comme je le fais pour lui également. Mais nous n'avons pas l'habitude de cet hôpital.

    - Allo, oui c'est pour vous signaler que votre fils est à l'hôpital, il va bien et... Non, non il n'est pas vraiment en état de marcher ... Des béquilles ? Mais c'est trop tôt ... Le médecin... Bien, d'accord ... Un chauffeur ? ... Votre autorisation, bien, d'accord. Merci monsieur.

    Je lui souris d'un air angélique. Le coup du chauffeur, bien joué.

    - Votre père ne peut pas se déplacer mais tient à vous faire rentrer immédiatement. Nous mettrons donc des béquilles à votre disposition.

    Elle me vouvoie déjà, comme c'est mignon. L'autorité du père... Elle part quelques minutes et j'enfile mes vêtements sales d'hier. Leur odeur me fait tourner la tête.

    - Vous partez déjà ? Le médecin voulait vous voir.

    Je lui prends ses béquilles.

    - Dites-lui que je l'attends dans le hall. Merci, au revoir.

    Je reste poli mais quitte bien vite l'établissement sans laisser de numéro ou autre. De toute façon ils sont bien trop occupés avec les vraies victimes. Alexandre est là avec la voiture de son frère et on part enfin. Il se tait parce qu'il sait très bien que la lune est haute dans le ciel.
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