Agartha. Un désert, où cohabitaient nomades et sédentaires. Cependant l'assèchement progressif des oasis développa la cupidité des sédentaires qui se mirent en guerre les uns contre les autres. Les cités tombèrent une à une devant ce fléau jusqu'à ce qu'il ne reste que 1400. Les nomades quant à eux préférèrent éviter ces conflits en priant leur Divinité de leur accorder un sommeil de deux millénaires. Mais quand ils se réveillèrent, ils furent non seulement confrontés à des citadins beaucoup plus avancés technologiquement mais aussi à une hostilité tangible. Hostilité contre ces nomades ressurgit du passé mais aussi hostilité au sein même de la ville de 1400. Puis une nouvelle guerre éclata : la Révolution. Est venu à nouveau le temps du choix : se battre ou partir ? Ainsi naquit l’Exode, un mouvement rassemblant nomades et citoyens souhaitant fuir la guerre en partant par-delà les montagnes vers un territoire glacé où vit un peuple étrange.

Lorsque le passé et le futur se rencontrent...

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    [EVENT] Quand les vents frappent en hauteur, les terres nous ouvrent leurs secrets... [PV: Käjil] Finished ~

    Matt Reeds
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    Matt Reeds

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    Quand la douleur est bonne... Bonne, bonne bonne...
    La Saison des Tempêtes approchait à pas de velours. Preuve en est que les petites brises ne s'arrêtaient pas et augmentaient chaque jour, raison du cri déchirant de Matt en ce matin où il venait tout juste de regagner le QG de l'Armée, entrant dans le bâtiment réservé à l'Armée de l'Air.

    - ... Hein ? Quoi ? ... Un Civil a atterri accidentellement dans le désert et sa disparition ne nous est parvenue que maintenant ? Sait-on son identité, au moins ?

    - Absolument pas, Lieutenant Reeds. Nous savons seulement que le signal de sa moto volante ne clignote plus sur l'écran de surveillance depuis quatre jours.

    - ET VOUS ME LE DITES QUE MAINTENANT ?! INCONSCIENTS !

    ... Ouh, lorsque le Bleuté gueulait et était en colère, cela n'était décemment pas beau à voir. D'une pour la raison la plus évidente, les tympans de tous prenait une immense onde qui les tailladait, de deux, son visage laissait clairement présumer qu'il allait tous les égorger vifs pour leur faute impardonnable. Sans plus attendre, le Lieutenant sortit de l'entrepôt et se dirigea sans discrétion vers son avion, suivi de deux soldats qui lui courraient après, arguant que ce n'était pas prudent et tous les bons arguments. Qui n'atteignirent aucunement le Gradé qui monta dans son avion, et le démarra, prêt pour son envol sauvetage. Pourquoi sa colère était si grande, pourquoi s'était-il emporté si violemment, cela échappa à tous. Toujours est-il que deux soldats de l'Armée de l'Air grimpèrent dans l'avion miniature avant que Reeds ne le fasse décoller.

    Il leur lança une série d'ordres, suivie de questions courtes d'un ton sans appel et impitoyables. Les réponses fusèrent rapidement. Inutile d'envenimer la colère du Lieutenant. De plus, le désert était immense, retrouver un naufragé au beau milieu était une opération des plus complexes. Avec un doué comme le Lieutenant niveau sens de l'orientation, cela allait vite virer en mission catastrophe. Pourtant, une exclamation retentit, le lendemain vers midi, alors qu'ils étaient en train de terminer leurs provisions et que le vent avait monté d'un cran.

    - Lieutenant Reeds, un blessé à treize heures ! Et une moto endommagée à côté !

    Reeds alla vers le blessé, regardant les deux membres derrière lui. Dieu merci, le deuxième était un urgentiste ( généralement avec pas mal de diplômes et de pratique en poche ), chaque groupe devait toujours avoir un médecin en son sein. Question de survie, et elle n'avait pas hésité à sauter dans l'avion la veille. Bien, un point pour la madame.

    - Tu sauras te débrouiller avec ce que nous avons ?
    - Pour les premiers soins seulement. Je ne pourrais pas soigner des blessures graves, seulement les prévenir.
    - C'est suffisant. Je l'espère.

    Le corps fut transporté à l'intérieur, la moto aussi étant donné que seul la carrosserie avait été endommagée. Le Civil était visiblement dans les vappes, mais lorsqu'il se sentit posé contre quelque chose de plat, ses yeux clignotèrent. Quelques minutes plus tard, ils s'ouvrirent sur les trois membres de l'Armée, disant seulement qu'il avait mal au thorax, à la jambe droite et au crâne. Quant à son bras, au vu de l'état, la douleur était une évidence. L'urgentiste déclara qu'il fallait laisser filtrer l'air pour ne pas qu'il se sente enfermé, et lui prodigua dès qu'elle eût rassemblé les éléments nécessaires les premiers soins promis.

    Reeds laissa au soldat le soin de piloter l'avion, quand un détail le percuta. Les montagnes étaient beaucoup trop proches. Ils étaient même en train de voler au-dessus d'elles, leur majesté les écrasant de plus en plus. Les vents venaient s'écraser contre ces montagnes, et en hauteur ils étaient plus violents. Le Lieutenant n'eut le temps que de dire une seule phrase.

    - Voles plus bas, on va aller péter plus loin sinon !

    Il rectifia son tir, mais une puissante rafale vint le déstabiliser et l'avion se pencha. Et cette fichue porte était toujours ouverte. Il demanda à la femme de bien se caler et de garder fermement le Civil de la manière la plus sécurisée, et alla refermer cette enfoirée de porte. Le vent était déjà beaucoup moins fort en bas qu'en haut, normal vu que les montagnes les protégeaient d'une certaine façon.

    C'était sans compter que les vents montaient crescendo, et au lieu de fermer la porte, le Bleuté fut expulsé dehors.Trois voix à l'unisson crièrent « Lieutenant Reeds ! » quand celui-ci alla s'échouer, cinq mètres plus bas.

    Il ne savait même pas où il était, il sentait juste des douleurs le lancer plus que sérieusement au niveau de l'épaule droite et une de ses chevilles. Son poignet gauche, son bras gauche plus simplement, semblait avoir pris cher, comme nous disons dans nos contrées. Il avait réussi à amortir sa chute grâce aux réflexes inconscients de son corps et du relief qui lui permirent de faire un impensable roulé-boulé après trois mètre de chute qui lui explosèrent l'épaule droite, puis le bras gauche tout entier. Malheureusement, un mètre après il fit une nouvelle chute de deux mètres qu'il ne put bien réceptionner ; alors qu'il allait atterrir souplement au sol, un renfoncement dans la roche heurta sa tempe et il s'écroula, douloureusement. Sa cheville droite, celle qui avait été meurtrie quelques semaines plus tôt, avait de nouveau tout encaissé, se brisant dans un bruit sinistre. Aïe. Repos forcé pendant au moins un nouveau mois. Voire deux.

    Il n'essaya même pas de se lever. Enfin si, mais ce fut un cuisant échec. De la roche, des reliefs, partout. Et peut-être un chemin qui sinuait entre les montagnes. Ou peut-être pas. Il ne voyait rien. Et les vents qui grandissaient, sans avoir atteint leur réputation meurtrière encore, n'arrangeaient rien à sa tâche. Enfin... Espérons que l'avion saura rentrer à temps. Vu l'ampleur du vent, dans trois jours la Saison des Tempêtes battrait son plein. Espérons qu'ils arriveraient demain. Demain, ils ne risqueraient pas grand chose. Enfin si, mais pas de blessures en tous cas. Le mini-avion de 1400 était un joyau de technologie, et les seuls qu'il laissait piloter en sa présence avaient de l'expérience. ... Oui... Tout irait... bien... Quand il chuta pour la deuxième fois, il s'évanouit. Inconscient. Trop de douleurs, et une faiblesse qui s'en suivait, ne l'aidaient aucunement pas.

    ... Espérons qu'il s'en sortira aussi.


    Dernière édition par Matt Reeds le Mar 17 Mar - 12:24, édité 6 fois
    Yenene Elkidyr
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    Les Fils du Serpent avaient commencé leur périple vers les montagnes dès les premières brises, quasiment impalpables. Le clan devait en effet partir très tôt afin de rejoindre les montagnes qui les abritaient pendant les tempêtes. Ainsi, ils avaient développé au fil du temps une sorte d'instinct qui leur permettait de savoir précisément quand le vent changeait, annonçant l'arrivée de la saison redoutée. Il y avait donc plusieurs semaines de cela qu'ils avaient quittés les rives de l'oasis où ils avaient rempli leur stock d'eau en prévision de la longue marche vers les géantes rocheuses. Ils étaient arrivés deux jours auparavant, alors même que les vents devenaient plus violents.

    Ils étaient à présent redoutables, bien que n'ayant pas encore atteint leur apogée. Le sifflement se faisait chaque jour plus strident et déjà on pouvait sentir l'air tenter de trancher la peau de ceux qui osaient le braver. Ceux-ci diminuaient d'ailleurs avec chaque nouveau lever de soleil. Ce jour-là Käjil n'avait vu personne s'aventurer à l’extérieur. Ceci étant dit, il était un peu présomptueux de sa part de penser que personne n'était sorti en se basant sur le fait qu'il n'avait vu personne quitter l'abri, puisqu'il ne voyait personne tout court. Cela faisait en effet deux jours qu'il était seul, la présence invisible du Dieu Serpent pour seule compagnie.

    Comme il était d'usage depuis qu'il avait été en âge de prendre soin de lui-même, Käjil était installé dans l'antichambre du sanctuaire de la divinité. L'antichambre étant un lieu sacré, personne, mis à part quelques membres privilégiés du clan, pouvait y pénétrer et ceux-ci ne s'y risquaient quasiment jamais. Käjil était donc seul.

    La solitude n'avait jamais été un handicap pour le jeune homme, celui-ci n'ayant jamais rien connu d'autre. Mais cela avait récemment changé. Il avait rencontré Alix, une habitante de 1400 et Hamdi un favori de la Gazelle, et les deux jeunes gens avaient fait naître en lui l'envie d'une présence humaine à ses côtés. Si Käjil ressentait la présence de son divin paternel, celle-ci n'était que froidement réconfortante. La divinité était là et le protégeait mais ne le faisait que par intérêt personnel. Du moins c'est ce qu'en avait conclu Käjil lorsqu'il avait compris que le Dieu Serpent ne le contacterait que lorsqu'il avait besoin du mortel. Les contacts, qui se traduisaient par des sortes de messages télépathiques, prémonitions ou rêves, étaient donc extrêmement rares.

    Tout cela pour dire que Käjil, pour la première fois de sa vie, se sentait seul. Il ressentait soudainement l'absence des flammes vitales des êtres humains autour de lui, et la température semblait en pâtir. Ce qui était ridicule puisque les flammes vitales étaient impalpables et ne produisaient aucune chaleur. Elle ne pouvait donc pas servir de chauffage central. Elles avaient cependant, aux yeux de Käjil en tout cas, une chaleur imaginaire dont il ressentait soudain l'absence.

    Avec un soupir, le jeune homme se leva. Il ne servait à rien de se lamenter sur son sort. Il ferait mieux d'aller voir le ciel une dernière fois avant que celui-ci ne s'obscurcisse de nuages et disparaisse pour la durée de la saison des tempêtes.

    Il se dirigea vers l'entrée de l'antichambre et tourna dans la couloir de droite en sortant. Il parcourut une série de tunnels d'un pas souple, sans hésitation. Ces tunnels, ils les connaissaient parfaitement pour les avoir parcourus d'innombrables fois au cours de ses jours solitaires. Il finit par déboucher sur une ouverture donnant sur l’extérieur. Les vents mugissaient déjà, annonçant la violence destructrice à venir. Le jeune Serpent s'approcha de l'entrée et leva les yeux vers le ciel. Les nuages étaient déjà épais et Käjil ne pouvait discerner qu'un coin de ciel bleu.

    C'est en parcourant le ciel du regard qu'il remarqua un point noir... un des engins volant du peuple de 1400. Que faisait-il ici? Pris d'une inspiration subite, Käjil baissa les yeux vers le sol. Il remarqua immédiatement la silhouette d'un jeune homme étalé sur le sol, visiblement blessé. Sans perdre plus de temps, le jeune homme commença à descendre le long de la falaise, luttant tant bien que mal contre les vents qui tentait de le précipiter au sol. Käjil s'agrippait à la paroi, avançant lentement le long du chemin tracé dans la pierre, menant au bas de la montagne.

    Lorsqu'enfin il atteignit le corps inanimé, il l'examina rapidement et décréta que le jeune homme n'était pas près de se réveiller. Ses blessures n'étaient pas légères et il vaudrait mieux qu'il l'emmène dans les montagnes. Il penserait aux conséquences après.

    Il passa ses bras sous les aisselles de l'homme et souleva la partie supérieure de son corps avec difficulté. Il entreprit ensuite de le traîner vers le chemin qu'il venait de descendre. L’ascension fut extrêmement lente et difficile. L'homme paraissait très lourd aux muscles sous-développés de Käjil et les vents enragés ne faisaient rien pour lui rendre la tâche plus facile. Il parvint toutefois à l'entrée du tunnel qu'il avait emprunté, après moults péripéties et arrêts.

    Une fois à l'abri, Käjil prit le temps de souffler. Il sentait qu'il s'était embarqué dans quelque chose qu'il pourrait potentiellement regretter. D'un autre côté il ne pouvait laisser un être vivant mourir lacéré par les vents. Les anciens du clan seraient contre, mais s'ils ne le découvraient pas? Il n'aurait qu'à se débrouiller pour que personne ne soit au courant, cela ne devrait pas être trop dur étant donné qu'il n'avait généralement aucun visiteur.

    Mais avant cela, il devait ramener son fardeau à l'antichambre et faire de son mieux pour le lui apporter les soins nécessaires. Une longue journée en perspective....
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    Quand les serpents sonnent... Sonnent, sonnent, sonnent..
    Il ne sentait plus son corps. Il avait affreusement mal, et cela il le sentait comme on regardait l'horizon. Douleur lointaine, très lointaine. Evanoui, inconscient, dans les vappes, au pays des douleurs, autant de mots et d'expressions pour désigner son état actuel. Il ne voulait même pas voir l'état de son bras meurtri, et encore moins de son épaule qui avait encaissé trois mètres de chutes libres. Sans compter l'état de sa cheville, qui commençait à peine à s'en remettre grâce aux soins des infirmiers de 1400... La voilà dans un état pire qu'avant. Il fallait qu'il vérifie ça de lui-même. En étant inconscient ? La belle affaire...

    Petit à petit, pourtant, il sentit la douleur de plus en plus cuisante. Sa cheville lui faisait mal, mais rien d'insurmontable. Apparemment, il allait aussi avoir un joli bleu sur la cuisse gauche, mais absolument rien d'impressionnant vu que cela ne lui faisait pas si mal que ça. Son bras, par contre, lui faisait beaucoup plus mal. A la limite du tolérable. La douleur de son épaule avait dépassé cette limite depuis belle lurette. Et puis, il sentait les vents, beaucoup plus qu'avant qu'il ne s'évanouisse. Il était où au juste... ? Putain ce qu'il avait mal... Souffrance bénie. Il ne faisait qu'avoir de grosses douleurs ces derniers temps, dites donc... Lorsque ses yeux s'entrouvrirent, légèrement, ce fut pour voir l'entrée d'une grotte, ou d'un tunnel qu'importait. Et avant qu'il ne les referme, il baissa la tête vers son ventre, légèrement, se retenant de gémir de douleur. Mais ce qu'il vit le rassura. White venait de bouger à peine dans ses vêtements, et lui ne semblait pas souffrir.

    Suite à quoi il s'endormit. Ou s'évanouit de nouveau, il n'en savait trop rien. Mais au vu de sa douleur, l'un et l'autre étaient plausibles. Et il n'allait pas se casser la tête cent sept ans pour savoir s'il s'était endormi ou évanoui, le résultat revenait au même dans son cas ; il était inconscient et ne se réveillera pas à moins que son corps le veuille. Il ignorait combien de temps il resta ainsi ( à peu près trois ou quatre jours ). Mais le fait est qu'il cligna des paupières, les referma. Papillona des paupières de nouveau. Et les ouvrit lentement, le visage hagard, les yeux remplis de douleur. Belle contraste. Bon. Où était-il ?  La douleur qui le submergea de nouveau le lui rappela. Ah oui. Civil paumé, ramassé, et sur le chemin du retour, il était tombé de l'avion. Chute affreuse. Suivie d'une autre chute pas recommandable dont il se serait passé volontiers. Il voulut soulever son bras gauche, abandonna au bout de quelques millimètres à peine. Bras trop lourd. Essaya de faire de même avec le bras droit. Epaule en charpie.

    Répéta son geste du bras droit, et toucha le bandage qui ceinturait sa tête. La tourna légèrement, et en vit un autre sur son bras gauche. L'épaule droite aussi, enfin il l'imaginait plus qu'il ne le sentait. Il respira profondément, releva son buste, puis son dos, pour se retrouver assis. Plia sa jambe droite pour ramener sa cheville sur sa cuisse gauche. Et la palpa en se mordant violemment la lèvre. Cela faisait un mal de chiottes. Pas d'os cassé. Cartilage, et peut-être qu'un nerf s'était pris l'onde de choc. Et le muscle n'allait pas forcément au mieux. L'os de son pied était peut-être fissuré ou felé. Et un bandage le recouvrait là aussi. Il reposa sa jambe droite à côté de l'autre, bien alignées, et palpa sa cuisse gauche. Moui, un gros bleu, mais vu que cela ne le faisait pas mal, inutile de s'inquiéter. Enfin, au vu de ses autres souffrances... Ça ne faisait pas mal, quoi. Par contre, un sujet un peu plus intéressant... Il était où au juste ?

    Sur... un espèce de lit. Entouré de roches. Et au vu du décor de l'endroit, cela devait être habité. Il porta sa main droite à sa tempe, puis à l'arrête de son nez, quand l'évidence lui gifla mentalement l'esprit. Saison des Tempêtes. Mhm... Il se rallongea, dos de sa main valide sur son front. Alors là, il ne s'était vraiment pas loupé... Une cheville hors service, un bras hors service, et un bel hématome sur la tête qui, dieu merci, n'était pas dangereux pour son cerveau. Et une épaule détruite à la clé. Oh, deux secondes, retour en arrière. Cet endroit devait être habité...

    - Il y a... Quelqu'un ici ?

    Pour toute réponse, un serpent blanc aux yeux rouges sortit par une manche du pantalon du Bleuté, et vint sinuer sur son corps pour planter ses yeux dans ceux de Matt. Ce dernier sourit légèrement. Il était donc resté... Il posa doucement sa main sur la tête écailleuse et blanche.

    - À part toi, White... Et sinon, ça m'arrangerait que le quelqu'un qui soit ici soit celui qui m'ait soigné, je pourrais le remercier en bonne et due forme, vous voyez... Ou vous entendez plutôt... Enfin bon.

    Et cela l'arrangerait aussi vu qu'il se sentait un peu paumé et qu'il ne reconnaissait rien. Faut dire qu'il n'allait généralement pas faire joujou avec les montagnes, encore moins lors du début de la Saison des Tempêtes où les vents qui montaient s'écrasaient contre lesdites montagnes. Il ne jouait pas avec sa vie. Ou alors pas de cette manière et dans un tel contexte.


    Dernière édition par Matt Reeds le Mar 17 Mar - 13:38, édité 5 fois
    Yenene Elkidyr
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    Lorsqu'il était arrivée à la bouche de la montagne, autrement dit, la grotte qui servait de hall d'entrée avant de s'enfoncer dans les tunnels, Käjil avait pris une pause. L'effort physique n'était pas sa spécialité et il commençait à sentir les effets de la fatigue. Son souffle était court et laborieux et une douleur vivace se faisait sentir dans son côté droit. Il avait donc allongé l'homme par terre, plaçant la tête du pauvre bougre sur ses genoux afin qu'il ne soit pas complètement inconfortable et il s'était accordé le temps de se reposer avant de continuer son périple.

    Il utilisa ce moment pour détailler l'individu. C'était un homme grand, plus grand que Käjil, à l'étonnante chevelure bleue. Ses cheveux étaient d'ailleurs coupés de façon assez étrange puisqu'ils étaient courts mis à part quelques mèches laissées longues. Ces dernières étaient assez longues pour descendre sous la taille de l'homme. Autre que cela il était vêtu d'habits noirs. Des vêtements de 1400 qui ne ressemblaient en rien à ce que portait les nomades.

    Un mouvement dans l'habit de l'homme attira l'attention du jeune Fils du Serpent. Fronçant les sourcils il concentra sa vision. La flamme de vie de l'homme était faible ce qui n'était pas étonnant vu son état présent. Ceci permit à Käjil de discerner sans trop de difficultés la deuxième flamme de vie beaucoup plus fine et longiligne, mais aussi beaucoup plus forte, que celle du citadin. Un animal semblait-il. Käjil attendit que la créature sorte de son abri, faisant attention à ne dégager aucune hostilité qui pourrait inquiéter l'animal.

    Celui-ci sortit enfin, révélant un long corps écaillé blanc. Une paire d'yeux rouges se fixèrent dans ceux, blancs, du jeune homme.

    "Bienvenue à toi, mon frère." dit Käjil, tendant sa main doucement vers le serpent, s'arrêtant avant de le toucher.

    La créature observa la main avec méfiance puis s'approcha lentement, montrant ses crocs aiguisés. Il ne faisait aucun doute qu'un poison, possiblement mortel, coulait dans ses crocs. Käjil ne s'alarma pas, attendant que le serpent s'approche. La créature effleura la main du jeune homme du bout de sa tête avant de reprendre ses distances. Il suivit un nouveau moment d'examen avant que le serpent ne décide que le jeune lui était sympathique. Il grimpa le long du bras du jeune homme, entreprenant d'explorer les recoins de ses vêtements avant de s'installer confortablement autour de son cou.

    Une fois le serpent installé, Käjil souleva l'homme une nouvelle fois et reprit sa route.

    Presque quatre jours plus tard, Käjil attendait toujours que l'homme fasse signe de vie. Il avait bandé ses blessures après avoir usé d'onguents fait par son clan. Il y avait mêlé du sang donné par Rima qui était censé être son remède de secours. Il n'avait pas hésité à faire ce sacrifice et espérait que le sang de Gazelle accélèrerait la guérison du citadin.

    Il avait installé l'homme sur sa couche dans l'antichambre et s'était improvisé un lit de coussins pour lui-même. C'est d'ailleurs là qu'il avait laissé l'homme pour le moment, afin d'aller remplir une jarre d'eau. Il avait allumé quelques lampes afin d'éclairer la chambre. Ses murs étaient recouverts d'algues luisantes mais il trouvait que celles-ci n'éclairaient pas suffisamment à son goût. Donc il complétait l'éclairage naturel par des lampes à huile.

    "À part toi, White... Et sinon, ça m'arrangerait que le quelqu'un qui soit ici soit celui qui m'ait soigné, je pourrais le remercier en bonne et due forme, vous voyez... Ou vous entendez plutôt... Enfin bon." entendit-il alors qu'il émergeait du tunnel qui le ramenait dans son antichambre.

    Il posa vivement sa jarre dans un coin et s'approcha de la couche où reposait le patient.

    "Ne vous fatiguez pas. Vous avez beaucoup de blessures." dit-il en posant une main fraîche sur le front de l'individu.

    Satisfait de voir que la fièvre du blessé était tombée, il entreprit de se présenter.

    "Je suis Saji Mu'Zakir, Raja de titre et Käjil de naissance." dit-il formellement. "Tu peux m'appeler Kajil, si tu le souhaites."

    Il remarqua soudain l'oeil rouge du personnage et se pencha avec curiosité pour mieux voir. La force vitale autour de son oeil était plus faible qu'autour du reste de son corps, signe indéniable qu'il était plus sensible, probablement à la lumière.

    "Je t'ai trouvé au pied de la montagne et ramené ici. Je dois te demander de ne pas t'aventurer au-delà de cette antichambre car nul étranger ne doit entrer dans le sanctuaire du Serpent Blanc. Un de nos frères t'accompagne donc je ne pense pas que ta présence à mes côtés ne gêne mais il serait préférable que personne n'apprenne ta présence en ces lieux."

    Tout en disant ses mots, il continuait à examiner l'oeil rouge de son patient, effleurant la paupière, puis le dessous de l’œil de ses doigts pâles. Enfin satisfait de son examen, il se redressa.

    "Si la lumière est trop forte, n'hésite pas à m'en faire part. Ton œil semble y être sensible."


    Code:
    Voili, voilou. J'ai utilisé White donc dis-moi si c'est convenable. Si ça ne l'est pas je peux modifier mais je me disais que ton serpent aurait une affinité particulière avec le fils d'un dieu serpent, non? *.*
    Enfin bwef, tu verras.
    Matt Reeds
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    H.R.P:

    Quand la guérison donne ! Donne !... Donne... !
    - À part toi, White... Et sinon, ça m'arrangerait que le quelqu'un qui soit ici soit celui qui m'ait soigné, je pourrais le remercier en bonne et due forme, vous voyez... Ou vous entendez plutôt... Enfin bon.

    Il avait entendu le bruit d'un objet qui avait rencontré le sol, pas en se fracassant non, mais en se posant sur la roche. Donc... Quelqu'un était entré ? Il laissa sa main retomber contre son flanc. Ah, des bruits de pas se rapprochaient... Il ouvrit les yeux, découvrant un homme aux étranges yeux blancs, une chevelure pour le moins singulière, et des tissus qu'il ne connaissait pas. Bien qu'avec Hamdi, il s'est familiarisé avec le style vestimentaire des nomades... Il ne put toutefois s'empêcher de s'asseoir sur le bord du matelas en posant ses pieds au sol, ce qui ressemblait à une position accroupie avec les fesses sur le matelas. Chose qu'il regretta à moitié. Sa cheville droite le lança et il se mordit la lèvre, mais la douleur était beaucoup moins grande que ce qu'il avait imaginé. Elle restait quand même là, c'te fichue douleur. Shit indeed. Il fronça légèrement les sourcils, tandis qu'une main fraîche se posant sur son front le fit sursauter en douceur. Bon sang, sa main était glacée !

    - Ne vous fatiguez pas. Vous avez beaucoup de blessures.
    - Votre sang a les mêmes propriétés que Hamdi... ? Ma cheville devrait être plus mal en point mais...

    Matt. Boulet. Il n'arriva pas à s'abstenir de faire part de ce qui le dérangeait, mais ne préféra pas faire un commentaire sur la main froide du nomade. White s'enroula autour du cou du Bleuté, le faisant immanquablement sourire. Il pencha sa tête de côté, la posant doucement sur la sienne. Et là, si vous le connaissez un peu, vous vous demandez de suite comment se fait-il que sa maladresse n'ait pas frappé... Hm ? Patience, patience... Cela va venir. Un sourire satisfait étira les lèvres du nomade, ce pourquoi Matt redressa sa tête. Que se passait-il ? Son front blessé allait mieux ? ... Allons, Matt, espèce de pleutre. Blessé comme il était, il avait dû avoir une sacré montée de fièvre, et elle avait dû tomber. C'était ça. Il refusait d'avoir une plaie sur le front, aussi gamin que cela pouvait être.

    - Je suis Saji Mu'Zakir, Raja de titre et Käjil de naissance." dit-il formellement. "Tu peux m'appeler Kajil, si tu le souhaites.

    Matt arqua un sourcil. Trop d'informations lui tombaient dessus. Et puis, il avait trois prénoms alors qu'Hamdi n'en avait que deux. Pourquoi ? Le dénommé Saji... Raja... Käjil... Bref, lui quoi, ne faisait pas parti des Favoris de la Gazelle ? Il faudra qu'il demande plus d'informations à Hamdi sur les nomades, cela faisait la quatrième fois qu'il parlait avec eux sans générer de morts ( d'Adorateurs du Scorpion s'entend... ).

    - Matt Reeds, enchanté... Euh... Saji ? Raja ? Ou Käjil ? Hamdi m'a expliqué que les nomades accordaient beaucoup d'importance à leurs prénoms, du coup, je vous avouerais que je suis... un peu perdu quant au prénom que je dois employer.. D'ailleurs, vous ne faites pas parti des Favoris de la Gazelle, non...?

    ... Matt. Mais t'es vraiment un boulet. Telle fut sa pensée après avoir réécouté mentalement les mots qu'il venait de prononcer. Evidemment que non, les Favoris de la Gazelle n'avaient que deux prénoms, et pas trois. Quant aux Adorateurs du Scorpion... Il demandera à Kaël. S'il le recroisait. Et s'il ne le tuait pas cette fois, cet impudent qui se payait de son front. Pas de sa tête, de son front. C'était encore pire. Quoique, demander au Scorpion Rouge serait plus agréable. Il soupira doucement. Pas le moment de laisser ses pensées partir dans tous les sens. Il respira profondément, n'ayant pas non plus oublié la douleur. Il avait guéri vite, à croire sa cheville, mais non seulement il n'était pas encore entièrement guéri et en plus sa souffrance n'avait pas disparu. Seulement diminué. ... C'était déjà ça...

    Et ses pensées repartaient dans tous les sens. Nom d'un katana noyé, à croire qu'il délirait à cause de douleurs trop vives. Et il se répétait en plus, il détestait ça. K... Le nomade l'aida à se concentrer en lui disant les circonstances de sa venue jusqu'ici. Rien ne l'étonna, jusqu'à ce qu'il fasse machine arrière en reconsidérant les propos du jeune homme. Un de leurs frères... Il remarqua sans peine le balancement de tête de White à ces mots, et son sifflement ne lui échappa pas. Pas un sifflement menaçant ou méfiant, comme d'habitude, plutôt un sifflement... Hm... Affirmatif. Presque joyeux. Ben tiens... Il pencha la tête tandis que White planta ses yeux rouges dans ceux, vairons, de Matt. Qui ne put s'empêcher de sourire.

    - Et ben... Je pense que je devrais reconsidérer mon opinion sur les nomades. Bête erreur que de juger à tort et à travers. Il faudra que j'évite tout jugement à l'avenir, regardez à quoi ça mène... White semble vous apprécier, c'est plaisant à voir. Habituellement, il se méfie de tout et ne laisse personne m'approcher. Je n'ai jamais compris pourquoi mais...

    Rien que son ton laissait entendre que le Lieutenant considérait le serpent ivoire comme un ami, un frère même, et ne s'abaisserait pas à le nommer « animal », « bête », ou un autre adjectif rabaissant. À croire que ce clan de Nomade dont... Il avait oublié le nom était aimé des serpents. Comme Hamdi lui avait expliqué que leur divinité à eux était une Gazelle Blanche, Käjil...Saji ou Raja... Bref, lui, parlait d'un Serpent Blanc... Il ne manquerait plus que la divinité des Adorateurs du Scorpion soit un Scorpion Blanc, tiens. ... Mais c'était peut-être le cas, en plus... Gémissant, il se prit la tête entre les mains. Stop. Il ne pensait même plus correctement. Trop d'informations d'un coup. D'autant que le geste du nomade sur la paupière de son oeil rouge ne l'aidait pas à penser à une seule chose à la fois. Ce qu'il dit ensuite, par contre, le désarçonna.

    "Si la lumière est trop forte, n'hésites pas à m'en faire part. Ton œil semble y être sensible."

    Matt faillit répliquer par un légendaire « Nooooooon... Tu crois ? » avant de se figer. Wait a second. Comment il savait ça, lui ? Il pouvait voir les parties d'un corps faible, malade ou blessé ? Ah c'était donc ça... Il se gratta le sommet du crâne. Non, ce n'était pas possible. Et puis, son oeil rouge était rouge sang, pas étonnant qu'il saute à une conclusion pareille. Ou bien White lui avait dit que son oeil saignait... Euh... S'il comprenait les serpents, vu qu'il le considérait en frère et... Non. Là, il saturait et s'emballait de nouveau. Mieux vaut qu'il lui demande directement au lieu de sauter sur toutes les conclusions qui lui venaient à l'esprit, d'autant qu'avec son imagination débordante il... Stop. Lui demander.

    - Euh... Comment... Comment savez-vous cela ? Vous êtes capable de voir les zones faibles d'un être vivant ? Ou ses blessures ? Quoique mon oeil est rouge et...

    Oulah. Un désastre ambulant, ses mots se bousculaient et devenaient presque incompréhensibles. En respirant un bon coup, il se leva en douceur, sa tête lui faisant brusquement plus mal. Ce qui était logique, pour une fois. Oui, pour une fois. En présence d'un nomade, rien ne l'était. Enfin, rien... White resta autour du cou de Matt, qui fit un pas en avant. Sans tomber. ... Un miracle. De la science-fiction. Il s'arrêta, ne voulant pas forcer sur sa chance.

    - Oubliez ce que je viens de vous demander, c'est indiscret et cela ne me concerne pas, d'ailleurs. Je crois que j'ai... juste trop d'informations qui viennent d'un seul coup. Mais la lumière n'est pas trop forte, donc ça va. Et mon oeil saigne toujours une fois par jour, au minimum. Plus si une lumière forte rentre en jeu.

    Sa tentative d'élider son oeil rouge passa à merveille, vu que celui-ci se mit à saigner. Génial. Pourquoi il saignait cet abruti, aussi... Haussant les épaules, Matt ramena sa cheville droite à côté de son pied gauche et se rétama spectaculairement au sol, sa main droite ayant évité une chute catastrophique sans être mal en point. L'onde de choc alla par contre se répercuter sur son épaule broyée. A.ï.e.u.h. ... Un sifflement désapprobateur se fit entendre, et White alla écourter la maigre distance qui le séparait du lit et se dressa dessus avant de retomber sur la... le machin-couette. Ou machin-matelas. Bref, ce truc là. Comme pour dire à son ami « Tu viens t'allonger, tu ne bouges pas et tu guéris. Pas négociable ». Matt grogna, bougon.

    - Non, White. Ne pas bouger me rend dingue. Pas question.

    La tête du serpent s'approcha de celle de Matt et ses yeux rouges menaçants se plantèrent dans le regard hétérochrome du Lieutenant. C'était là où on se rendait compte que le corps du serpent mesurait deux mètres soixante. Deux mètres soixante-huit très exactement, donc... Très long, pour le moins. Il jeta un oeil à... au nomade, que le Blessé ne savait toujours pas comment appeler, qui lui avait également dit de ne pas se fatiguer. D'un gromelement incompréhensible, il se leva, rechuta aussitôt, se releva et s'allongea sur le lit.

    - White espèce de tricheur, tu gagnes toujours en plus..., marmonna-t-il.

    White, en revanche, émit un sifflement triomphant, ses yeux traduisant un certain... amusement. Ben tiens. C'était nouveau ça, lui qui était si froid et méfiant d'habitude. Enfin, le pensait Matt, vu qu'il n'avait jamais autant observé son ami que maintenant. Enfin... Pas souvent en tous cas. Il grommela d'autant plus et White rassembla ses anneaux sur son ventre de manière à ce qu'ils ne tombent pas, puis laissa tomber sa tête entre sa poitrine et sa nuque. Ah oui. Son buste, voilà. Et ne cessait de le regarder. Comme un duel du regard. « Tu ne bougeras pas d'ici tant que je serais là, et je ne bougerais pas tant que tu ne seras pas guéri ». Surprotecteur, le serpent. Et le Bleuté ne risquait pas de bouger, un serpent de sa taille pesait... Pas mal. Beaucoup pas mal, même. Il se rappela durement les paroles du nomade et... sa présence.

    - Ah... Pardon. Je suis désolé du brouhaha que j'ai causé. Enfin, faut dire que voir White si... expressif... change. Ne vous en faites pas, je ne bougerais pas. Et pour mon oeil gauche... Ne vous inquiétez pas. C'est déjà beaucoup que vous m'ayez soigné et que vous m'autorisez à rester ici, croyez-moi... euh... Raja ? Saji ? Ou Käjil ? Ah, j'en sais rien.. Que signifient ces prénoms ? Je pense que ce serait plus simple pour savoir lequel adopter.

    Il parlait trop. Lui même s'en rendait compte, et il scella sa bouche après avoir murmuré des paroles, sous les yeux de White qui ne le lâchait pas du regard. Qui ne le lâcherait plus du regard, simplement.

    - ... Je suis vraiment désolé. Je parle trop. Ne répondez pas si vous n'en avez pas envie.

    Il porta sa main valide à son oeil rouge, constatant qu'il saignait encore, moins cependant. Bon. Matt, là tu fais vraiment pitié à être cassé de partout. Bravo, cap'tain. Il a bonne mine le Lieutenant Reeds, tiens.


    Dernière édition par Matt Reeds le Mar 17 Mar - 15:04, édité 1 fois
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    "Euh... Comment... Comment savez-vous cela ? Vous êtes capable de voir les zones faibles d'un être vivant ? Ou ses blessures ? Quoique mon oeil est rouge et..."

    Käjil observa l'homme, Matt Reeds, se débattre avec ses mots, un sourire indulgent aux lèvres. Son esprit était resté sur les paroles que l'homme avait prononcé un peu plus tôt. Il semblait que cet homme connaissait Hamdi. Serait-il l'ami militaire dont le rouquin lui avait parlé? Si c'était le cas, c'était un hasard bien étrange qui avait poussé leur rencontre.

    Un mouvement venant de la couchette rappela l'esprit de Käjil à l'ordre. Voyant que Matt tentait de se relever, le jeune Serpent se pencha vivement en avant afin de placer ses mains sur le corps blessé du militaire. Une main soutenait le dos de l'homme et l'aidait à se soulever du lit doucement, tandis que l'autre avait été placé sur son torse. Käjil guida avec attention les mouvements de l'homme. Bien qu'il eut préféré que le militaire se repose encore, il lui semblait que l'homme était de nature à faire ce qui lui plaisait. Comment en serait-il arrivé là autrement?

    "Oubliez ce que je viens de vous demander, c'est indiscret et cela ne me concerne pas, d'ailleurs. Je crois que j'ai... juste trop d'informations qui viennent d'un seul coup. Mais la lumière n'est pas trop forte, donc ça va. Et mon oeil saigne toujours une fois par jour, au minimum. Plus si une lumière forte rentre en jeu."

    L'homme avait fait un pas en avant sous les yeux écarquillés de Käjil. Le regard appréhensif de Käjil ne quittait pas l'homme alors que celui-ci lui donnait les informations qu'il garda dans un coin de son cerveau. C'était bon à savoir mais il n'arrivait pas à s'en soucier pour le moment. Au moins, cela lui permit de n'être qu'un peu surpris lorsque l'oeil de Matt se mit à pleurer des larmes de sang.

    Käjil n'eut de toute façon que très peu de temps pour s'en étonner puisqu'un faux mouvement envoya l'homme au tapis. Avant même que le jeune Fils du Serpent n'ait pu esquisser un geste, White commença à rabrouer son ami par des sifflements mécontents. Käjil observa avec un certain amusement le militaire se faire ramener à son lit par l'animal. Il y eut d'autres chutes, et à chacune d'entre elles, Käjil bondissait pour assister l'homme. Matt arriva toutefois à son lit, maugréant toujours à l'adresse du serpent.

    "Ah... Pardon. Je suis désolé du brouhaha que j'ai causé. Enfin, faut dire que voir White si... expressif... change. Ne vous en faites pas, je ne bougerais pas. Et pour mon oeil gauche... Ne vous inquiétez pas. C'est déjà beaucoup que vous m'ayez soigné et que vous m'autorisez à rester ici, croyez-moi... euh... Raja ? Saji ? Ou Käjil ? Ah, j'en sais rien.. Que signifient ces prénoms ? Je pense que ce serait plus simple pour savoir lequel adopter."

    Käjil rit intérieurement devant la volubilité de son patient. Les citadins étaient-ils tous ainsi? Il était vrai que les nomades étaient plus silencieux que les autres peuples de manière générale, mais un tel débit de paroles devait être impressionnant quelque soit le peuple, non?

    "... Je suis vraiment désolé. Je parle trop. Ne répondez pas si vous n'en avez pas envie."

    Käjil leva une main devant lui, signifiant à son invité qu'il n'y avait pas de mal fait. Il sourit légèrement en s'asseyant en tailleur à côté du lit.

    "Appelle-moi Käjil. C'est le prénom que j'affectionne le plus car il n'a pas de signification. Saji signifie 'calme et paisible comme la nuit' et Raja, mon titre, veut dire 'crainte et espoir de Dieu'. Ce nom-là n'est utilisé que par ceux qui souhaitent me montrer du respect. Saji est le prénom qui est utilisé par tout le monde. Seuls mes proches...c'est-à-dire Hamdi, m'appellent par mon prénom d'enfant, Käjil." il sourit à l'homme. "Mais tu es l'ami d'Hamdi, n'est-ce pas? Il m'a parlé de toi, alors j'ai presque l'impression de te connaître déjà. Je serais honoré que tu me nommes Käjil."

    Il marqua une pause afin d'étudier le visage de Matt.

    "Je suis un Fils du Serpent. Je peux voir ta flamme vitale. Le sang que je t'ai donné était bien celui d'un enfant de la Gazelle. Il vient d'une femme du nom de Rima. Elle me fournit de quoi me maintenir en vie."

    Tout en parlant, il se releva et alla allumer un petit feu dans un coin de la pièce, posant dessus une théière remplie d'eau.

    "Tu te trouves actuellement à l’intérieur des montagnes, dans l'antichambre du sanctuaire de notre dieu, mon père. Comme je te l'ai dit tout à l'heure tu ne dois pas pénétrer dans le sanctuaire. Tant que tu respectes cette règle, tu peux rester ici tant que tu le souhaiteras."

    Il se retourna vers l'homme, avec un sourire.

    "Souhaites-tu boire une infusion? Les herbes que j'utilise sont bonnes pour tous les maux."
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    À PARTIR DE LÀ, PAS CORRIGÉ.
    H.R.P:


    Quand la bonté est bonne... Bonne, bonne, bonne...
    - ... Je suis vraiment désolé. Je parle trop. Ne répondez pas si vous n'en avez pas envie.

    Il porta sa main à oeil rouge, constatant que le sang s'était tari, et entreprit d'essuyer la rivière rouge qui s'était formée jusqu'à son menton. Il regarda ses vêtements puis autour de lui, soupirant de soulagement de voir que son sang n'avait pas coulé n'importe où. Non que cela l'aurait dérangé, mais il n'était pas chez lui, vous voyez...

    "Appelle-moi Käjil. C'est le prénom que j'affectionne le plus car il n'a pas de signification. Saji signifie 'calme et paisible comme la nuit' et Raja, mon titre, veut dire 'crainte et espoir de Dieu'. Ce nom-là n'est utilisé que par ceux qui souhaitent me montrer du respect. Saji est le prénom qui est utilisé par tout le monde. Seul mes proches...c'est-à-dire Hamdi, m'appellent par mon prénom d'enfant, Käjil." Le nomade sourit au Bleuté. "Mais tu es l'ami d'Hamdi, n'est-ce pas ? Il m'a parlé de toi, alors j'ai presque l'impression de te connaître déjà. Je serais honoré que tu me nommes Käjil."

    Käjil donc, voilà qui était clôturé. Il garda cette explication dans un coin de sa tête, engrennant un maximum d'informations qui pourraient toujours lui être utiles plus tard. Au moins une qualité, tout ce que le Lieutenant entend, voit ou sent ( par l'odorat ), il le retient. Bon, cela crée un véritable bordel dans sa tête, et avec ses pensées chaotiques, cela lui donnait du katana à affûter... Il continua d'écouter les explications du nomade, décidant de ralentir son débit de paroles. En sachant aussi très bien que cela ne risquait pas de durer. Il connaissait Hamdi... Mon dieu. Un ami !, se retenait-il de crier en sautant dans les bras de Käjil. Il valait mieux, il risquait de saquer sa guérison avancée et d'embarasser le nomade qui paraissait plutôt conventionnel.

    Pourtant, plusieurs détails dans les informations qu'il mémorisait au fur et à mesure tiquaient sa curiosité. Autant pour certaines, il préféra se taire pour ne pas faire une bourde – vu qu'il en faisait suffisamment comme ça – mais pour d'autres... Il ne pouvait décemment pas. Ce fut lorsque Käjil lui posa une question que ses lèvres se... descellèrent. Ou du moins tout était l'impression qu'il donnait...

    "Souhaites-tu boire une infusion? Les herbes que j'utilise sont bonnes pour tous les maux."
    - Ce serait avec plaisir, ... Käjil. Merci, vraiment...

    Allons bon ! Matt n'était pas du tout intimidé ou quoi que ce soit d'autre, contrairement à ce que clamaient ses pensées. Il avait seulement un serpent de mille tonnes sur le ventre, il est normal qu'il pensait surtout à respirer et qu'il se la ferme avec ce regard rouge menaçant. Il repassa tout ce que lui avait dit le nomade et décida de revenir enfin sur les points cruciaux qui lui avaient taraudé l'esprit. Le tout en regardant White, qui s'était comme... figé. Statutéfié. ... Une des seules choses qui filaient les pétoches à Matt, c'était ça, voir son serpent blanc qui ne bougeait pas et le menaçait du regard.

    - Vous connaissez Hamdi aussi ? Je crois que c'est un de mes rares amis... Nous allons souvent explorer le désert ensemble, ou bien nous montrer nos récentes découvertes, ou encore parler de nos différences de cultures et de traditions et... Euh... Je vais m'arrêter en fait... Ou j'vais me remettre à jacasser comme un... Bavard.

    ... Matt. Crétin. Boulet. Abruti. Il avait réussi l'exploit formidable qui était... se calmer et réfréner ses ardeurs, et le voilà qui s'était remis à monologuer comme un... comme l'abruti qu'il était. Oui, exactement. Tu as même oublié la plus importante des questions, qui pour toi était vitale. Le Bleuté descella de nouveau ses lèvres pour dire, d'une voix clairement interrogative :

    - Ne répondez pas si c'est indiscret mais... Comment cela, vous maintenir en vie ? Vous avez une maladie latente et mortelle, Käjil... ?

    Il tenta tant bien que mal de s'extirper de la prise de White, qui ne fait que dérouler légèrement ses anneaux pour répartir son poids équitablement entre les jambes et le ventre de Matt, lui laissant assez d'espace pour seulement respirer. Matt grogna et retrouva pleinement son comportement gamin en bougonnant, grommelant des mots « trop protecteur », « buté », « il sait que je vais guérir vite en plus... » et toutes sortes de phrases du même genre. Le Lieutenant Reeds se faisait quand même mener par le bout du nez... Et le meneur était un serpent nom d'un nodachi fissuré !

    - White, je veux bien que tu... prennes... soin de moi, mais il faudrait au moins que tu me laisses m'asseoir pour que je puisse boire la tisane de Käjil. Je ne vais pas forcer sur sa bonté non plus..., dit-il en esquissant un nouveau geste.

    Un sifflement strident lui répondit et, grognant une fois de plus, Matt soupira longuement.

    - C'est malin. Je ne vais pas boire allongé, avec ma maladresse naturelle je vais m'étouffer...


    Dernière édition par Matt Reeds le Mar 17 Mar - 19:24, édité 1 fois
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    "Ce serait avec plaisir, ... Käjil. Merci, vraiment..."

    Käjil hocha rapidement la tête, indiquant à son interlocuteur qu'il avait bien prit en compte sa réponse avant de continuer à s'affairer autour du feu.

    "Vous connaissez Hamdi aussi ? Je crois que c'est un de mes rares amis... Nous allons souvent explorer le désert ensemble, ou bien nous montrer nos récentes découvertes, ou encore parler de nos différences de cultures et de traditions et... Euh... Je vais m'arrêter en fait... Ou j'vais me remettre à jacasser comme un... Bavard."

    Le blond sourit avec une indulgence teintée d'amusement. Les paroles du militaire correspondait à ce qu'Hamdi lui avait dit de leur relation. Il était surprenant qu'il se rencontre dans ces circonstances. Vraiment, quelles étaient les chances? Le destin jouait parfois des tours incroyables aux vivants...

    "Ne répondez pas si c'est indiscret mais... Comment cela, vous maintenir en vie ? Vous avez une maladie latente et mortelle, Käjil... ? "

    Le jeune Fils du Serpent se figea dans son mouvement. La pause fut brève et il se remit à préparer l'infusion, ses gestes toutefois plus lent qu'auparavant.

    Matt ne se rendait probablement pas compte à quelle point sa remarque avait visé juste. cela en était presque perturbant. Käjil savait que la faute était sienne. S'il n'avait pas voulu en parler il aurait été simple de n'en faire aucune mention. Et puis, n'avait-il pas accepté son sort il y avait de cela bien des années?

    Par réflexe, le blond risqua un regard vers son invité qui était désormais occupé à batailler avec le grand serpent blanc qui semblait être son ami. Käjil doutait que le militaire avait oublié la question qu'il venait de poser mais apparemment lutter contre les attentions étouffantes de son compagnon était plus pressant. Le Fils du Serpent se détourna de la scène, ne prêtant plus attention à la lutte, préférant se concentrer sur son occupation présente.

    Une fois l'infusion prête, il la versa dans deux tasses et s'approcha du lit où reposait son patient. Il tendit l'une des tasses au militaire, qui avait tant bien que mal réussi à assumer une position plus ou moins assise, et s'installa à ses côtés.

    "Je suppose que latente et mortelle est une bonne façon de décrire ma condition." dit-il avec autant de légèreté qu'il pouvait mettre dans ses mots.

    Il laissa ses yeux se perdre dans les motifs colorés des coussins et tissus du lit, son regard se faisant distant et son visage inexpressif.

    "Je t'ai dit que je pouvais voir la flamme de vie des vivants, n'est-ce pas? La mienne ressemble à un tapis de braises encore rougeoyante. Ma vie est comme un feu à qui l'on aurait que des buches trempées à consumer. Elle s'affaiblit petit à petit sans aucun espoir de retrouver un genre la vivacité du premier jour."

    Il but une gorgée de son infusion et ajouta dans un murmure, comme s'il se parlait plus à lui-même qu'au militaire:

    "Il ne me reste plus beaucoup de temps."


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    Quand les pas sonnent... Sonnent, sonnent, sonnent...
    - C'est malin. Je ne vais pas boire allongé, avec ma maladresse naturelle je vais m'étouffer...

    Le serpent le toisa d'un oeil rouge peu amène, mais ne bougea pas d'un picto pour autant. Matt se débattit de plus belle, ayant fait semblant de ne pas remarquer la lenteur de Käjil, ou son expression. Inutile de ramener sa maladresse et ses gros sabots dans ce genre de situation. Et le connaissant, ça n'allait pas tarder de toutes façons alors... Gainant tous ses muscles, il se releva brusquement. White se contenta d'un sifflement désapprobateur, et se cantonna sur toute la longueur de ses jambes, histoire de bien lui faire comprendre qu'il ne bougerait pas plus. Lorsque le nomade approcha en lui tendant une tasse, il l'attrapa avec des gestes lents. Vu qu'une certaine personne tout de blanc vêtue le menaçait du regard le plus sanguinolent qui soit. Peu après, Käjil s'assit à son tour, et prit la parole.

    - Je suppose que latente et mortelle est une bonne façon de décrire ma condition, dit-i..

    Matt fut immédiatement soupçonneux. De quelle condition parlait-il ? Le Bleuté n'avait jamais évoqué de condition dans sa question ! Pourtant, en voyant le visage qui se faisait... inexpressif... Et ce regard bon sang de bon dieu... Le Lieutenant eut soudain l'envie irrépressible de détester la distance. Il secoua la tête, comme s'il s'ébrouait, pour remettre ses idées en ordre. Peut-être que dans le langage serpentin, condition revenait à maladie. ... Quoi ? Le Bleuté avait visé juste ?! Argh... Il avait donc gaffé...

    - Je t'ai dit que je pouvais voir la flamme de vie des vivants, n'est-ce pas? La mienne ressemble à un tapis de braises encore rougeoyantes. Ma vie est comme un feu à qui l'on aurait que des buches trempées à consumer. Elle s'affaiblit petit à petit sans aucun espoir de retrouver un genre la vivacité du premier jour.

    Matt. Espèce de gros boulet. Ressaisis-toi ! Il se tapota simultanément les deux joues après avoir posé sa tasse au sol. Ah tiens, d'ailleurs... Il serait peut-être temps qu'il en prenne une gorgée pour méditer ces paroles étranges. Une autre pensée devint d'un seul coup plus importante Un tapis de braises encore rougeoyantes... Il se retint pour ne pas parler à voix haute. La ferme Matt. Tais-toi et écoute, ne fais pas ton pédopanda maladroit.

    - Il ne me reste plus beaucoup de temps.

    Là, par contre, le Bleuté ne pouvait pas se taire. Il ne lui restait plus beaucoup de temps ? Il s'étouffa alors avec la gorgée qu'il venait à peine de boire.

    - Hein ? Comment ça, plus beaucoup de temps ? ... Ah... Latente et mortelle, je vois...

    Il tapota sa poitrine, tentant de ne pas mourir asphyxié sans remarquer le mouvement que White eut de s'approcher sinueusement du visage de Matt. Une fois sa respiration retrouvée, il prit une nouvelle gorgée d'infusion. Étrange comme goût. Non pas qu'il soit désagréable, juste... nouveau. Sa curiosité piquée à vif, le visage de Matt se peignit de son expression habituelle dans ce genre de cas, c'est-à-dire celle d'un gamin admiratif qui voulait en savoir plus.

    - Quelles herbes avez-vous utilisé pour cette infusion, exactement... ? Ça m'intrigue...

    Comme inspiré, il reprit une gorgée de l'infusion, prêtant beaucoup plus au goût. Ce qui eut pour conséquence de réactiver ses neurones, certains s'étant étouffés et inactivés quelques instants plus tôt. Sans réfléchir, environ une minute après avoir parlé, il lança :

    - Vous devez bien avoir des amis, des personnes auxquelles vous tenez, Käjil, alors... Ne soyez pas effrayé par le temps qu'il vous reste ; profitez-en pour passer du temps avec ces personnes, profitez-en pour apprendre les merveilles que ce monde cache. Et p...

    Il fut interrompu par un bruit de pas, semblable à un écho. Pris de panique, il s'ensevelit sous une couverture, cachant White avec lui, après avoir vidé la tasse d'une traite et de la poser à côté du lit. Il avait failli se cramer la langue, ah mes aïeux et toute la clique... Bien caché, il attendit la suite des événements sans bouger. Ne pas se faire repérer, éviter qu'on le voie, c'était ce que Käjil avait dit ! ... N'est-ce pas ?


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    Le militaire s'étouffant sur une gorgée d'infusion ramena le jeune Fils du Serpent à la réalité. Il fixa le pauvre homme avec tout d'abord de la surprise, vite remplacé par de l'inquiétude.

    "Hein ? Comment ça, plus beaucoup de temps ? ... Ah... Latente et mortelle, je vois..." dit Matt lorsqu'il eut repris contenance.

    Les mots du soldat firent réaliser à Käjil qu'il avait prononcé ces mots à voix haute. Le rouge lui monta aux joues.

    "Je suis navré, je ne devrais pas t'importuner avec mes soucis!"s'empressa-t-il de dire, confus.

    Le blond baissa le regard vers le sol, dans un effort pour ne pas croiser le regard de son invité. Sa rencontre avec Alix, puis sa rencontre avec Hamdi l'avait changé. Jamais il n'aurait révélé son plus grand secret à un quasi-inconnu par le passé. Il venait tout juste de rencontrer Matt et déjà celui-ci savait ce que seul les membres de son clan et ses rares proches connaissaient.

    Il se secoua intérieurement et releva les yeux vers l'homme alité. Il fut surpris de voir que celui-ci avait complétement changé d'expression. Il arborait désormais une curiosité presque enfantine qui avait presque quelque chose d'amusant.

    "Quelles herbes avez-vous utilisé pour cette infusion, exactement... ? Ça m'intrigue..." dit le militaire.

    Käjil sourit.

    "C'est un mélange de plusieurs herbes médicinales. L'une d'entre elles ne pousse que dans les montagnes. En fait, c'est une plante de la même famille que les algues fluorescentes que l'on peut voir sur les parois." lui apprit-il avec bienveillance.

    Ils reprirent chacun une gorgée du breuvage, puis Matt reprit la parole.

    "Vous devez bien avoir des amis, des personnes auxquelles vous tenez, Käjil, alors... Ne soyez pas effrayé par le temps qu'il vous reste ; profitez-en pour passer du temps avec ces personnes, profitez-en pour apprendre les merveilles que ce monde cache. Et p..." il s'interrompit brusquement.

    Käjil ne mit pas longtemps à comprendre pourquoi car des bruits de pas se firent entendre. Il poussa un long soupir et jeta un oeil vers son invité qui se cachait tant bien que mal sous les draps. Afin que la bosse créée par le corps de l'homme soit moins repérable, Käjil jeta quelques coussins en vrac sur lui. Satisfait du résultat, il s'empressa de porter les tasses dans un coin de la pièce où elles ne se verrait pas autant. Il s'assit ensuite sur un coussin, un rouleau de parchemin roulé non loin de lui comme s'il venait de le quitter en entendant le nouvel arrivant s'approcher.

    "Salutations, mon frère." dit-il plaisamment alors qu'un homme d'une quarantaine d'année pénétra dans l'antichambre. "Qu'est-ce qui te guide en ces lieux?"

    "Salutations Raja. Je suis venu afin de m'enquérir sur votre état de santé. L'Ancien a parlé hier et..." il ne finit pas sa phrase posant un regard de respectueuse inquiétude sur le Fils de son Dieu.

    Käjil sourit paisiblement.

    "Mon Père me rappellera à ses côtés lorsqu'il le jugera bon. Toi et les tiens n'avez pas à vous inquiéter." énonça-t-il calmement.

    L'homme hocha la tête doucement ne semblant qu'à moitié convaincu. Il était rare que quelqu'un se présente pour exprimer son souci à l'égard de Käjil. Mais Kalen était l'un de ceux qui respectait le Fils du Dieu plus qu'il ne le redoutait. Käjil avait toujours été en bon termes avec lui sans qu'ils ne soient particulièrement proches.

    Ils échangèrent quelques paroles de politesse supplémentaires, puis Kalen prit congé, laissant l'antichambre dans le silence.

    "Tu peux te dévoiler maintenant." dit Käjil à l'intention de son invité. "À vrai dire, je pense qu'il vaudrait mieux que l'on quitte les lieux pendant quelques heures. Il semblerait que l'Ancien ait fait part au clan de ma santé déclinante et il risque d'y avoir plus de visiteurs. Il serait plus aisé pour nous de nous absenter. T'en sens-tu capable?"
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    Matt Reeds

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    Quand les pas sonnent... Sonnent, sonnent, sonnent...
    - Quelles herbes avez-vous utilisé pour cette infusion, exactement... ? Ça m'intrigue...

    Comme inspiré, il reprit une gorgée de l'infusion, prêtant beaucoup plus au goût. Ce qui eut pour conséquence de réactiver ses neurones, certains s'étant étouffés et inactivés quelques instants plus tôt. Mais rien à faire, il n'arrivait pas à rapprocher ce goût d'un autre qu'il connaissait. Bon, il faut dire que sa mémoire gustative était plutôt catastrophique... Puis, des herbes à Agartha, il n'y en avait pas beaucoup. Autour de l'oasis, dans les Galeries Souterraines, et peut-être dans les montagnes. ... Quoi de plus normal, c'était un désert, par ici...

    "C'est un mélange de plusieurs herbes médicinales. L'une d'entre elles ne pousse que dans les montagnes. En fait, c'est une plante de la même famille que les algues fluorescentes que l'on peut voir sur les parois."

    Matt retroussa le nez, et reprit une gorgée du breuvage après avoir hoché la tête. Signes de remerciement. Ce goût était nouveau, mais il aimait bien ce goût. Il devrait lui demander où est-ce qu'il cueille ces herbes exactement, cela pourra lui être utile. Plus c'était malade, et plus c'était cultivé... Décidément. Sans réfléchir, il lança :

    - Vous devez bien avoir des amis, des personnes auxquelles vous tenez, Käjil, alors... Ne soyez pas effrayé par le temps qu'il vous reste ; profitez-en pour passer du temps avec ces personnes, profitez-en pour apprendre les merveilles que ce monde cache. Et p...

    Il fut interrompu par un bruit de pas, semblable à un écho. Pris de panique, il s'ensevelit sous une couverture, cachant White avec lui, après avoir vidé la tasse d'une traite et de la poser à côté du lit. Il émit un grognement étouffé, son geste brusque n'avait pas été apprécié de son épaule qui lui faisait toujours un putain de mal de chien. Il attendit la suite des événements, reçut quelques petits coups sans douleurs. Il souleva un petit pan de la couverture pour voir des coussins. Ah. Oui, vu qu'il faisait une bosse, autant donner une raison à son existence. ... Comment ça il était gros ?! C'était une technique de camouflage connue, voyons, Reeds n'est pas gros !

    Il suivit la conversation sans rien dire, bien qu'il commençait à transpirer. De chaud, et aussi parce qu'il manquait d'oxygène sacrebleu. Il fit un petit mouvement pour avoir une petite ouverture au niveau de ses pieds, et voyant que la conversation poursuivait son cours, il se bénit d'avoir été discret pour une fois. Il retenait toutes sortes de sifflements ou de grognements quand il entendait quelque chose qui ne lui plaisant. Quand il le jugera bon ? Parce que Käjil avait l'air d'un sale gosse peut-être ?! Il se retint et réfléchit, se rendit compte que « bon » signifiait « quand il sera temps » ou une expression du style. Ce qui ne lui plaisait pas non plus, comme si quelqu'un choisissait d'aspirer votre vie à part vous-même, bien sûr. Nan mais vraiment... Ils n'avaient pas à s'inquiéter ? Euh... Ses paroles n'étaient pas rassurantes mais bon... Ferme-là Matt.

    Il attendit que la conversation prenne fin, puis attendit dix secondes avant de soulever un pan de la couverture. L'homme semblait partir. Il se détendit en soupirant. Soupir de douleur et de soulagement. Ouais, parce qu'il s'était appuyé sur son épaule droite comme un abruti. Il se força à une respiration calme tout en se calant sur son épaule gauche, quand Käjil lui adressa la parole.

    "Tu peux te dévoiler maintenant." dit-il.

    Il releva le buste et s'assit, une main sur son épaule meurtrie. Il n'était pas masochiste, hein, mais cela le rassurait un peu de voir que sa maladresse était toujours là. Nan parce que bon, il maudissait sa maladresse, mais quand elle n'était pas là, ça l'inquiétait... L'inconvénient des habitudes. Il prêta néanmoins grand attention aux paroles du nomade, qui n'avait pas attendu à ce qu'il s'asseoit et enlève complètement la couverture pour reprendre la parole.

    "À vrai dire, je pense qu'il vaudrait mieux que l'on quitte les lieux pendant quelques heures. Il semblerait que l'Ancien ait fait part au clan de ma santé déclinante et il risque d'y avoir plus de visiteurs. Il serait plus aisé pour nous de nous absenter. T'en sens-tu capable?"

    Il ne répondit pas, se contenta de se lever doucement. Il essaya de marcher avec lenteur, fut contraint de boiter vu que sa cheville droite guérissait d'une blessure vieille de plusieurs semaines, et s'était pris un violent choc il y a quatre jours. Elle était mal, quoi. Seul le sang des Favoris de la Gazelle lui permettait de se tenir debout, à vrai dire. Il fit un petit mouvement de son épaule meurtrie, renonça aussitôt dans un grognement. Il essaya de plier le coude droit, ce qui était moins douleureux, mais douloureux quand même. Matt regarda alors Käjil.

    - Tant que je ne m'appuis que très peu sur ma cheville droite, et que je n'utilise pas mon épaule droite, ni mon bras droit, ça devrait aller. Je risque d'être lent, par contre, et j'en suis désolé. Par contre...

    Ouais, parce qu'avec toutes ses réflexions, il lui en était venue une autre. C'est fou, il avait failli crever, était cassé du côté droit, et ça l'incitait à réfléchir. Hahaha, Matt, t'es un abruti... Il commença alors à marcher lentement, laissant le Fils du Serpent ouvrir la marche. Puisque de toutes façons, lui n'allait servir à rien. Il se perdait dans les endroits qu'il connaissait le mieux, alors ceux qu'il ne connaissait pas... Il sentit White remuer dans ses vêtements, laissant le bas de son corps sous son pied droit comme pour amortir le choc de sa cheville. Ce qui n'empêchait la douleur d'être là, malheureusement mais bon, c'était mieux que rien... Cela faisait plusieurs minutes qu'il n'avait pas repris la parole, parce qu'il avait oublié qu'il avait laissé une phrase en suspens. Et oui, Matt est un boulet, ne l'oubliez pas... Ce constat fait, il se concentra sur ses pas pour essayer de faire porter tout son poids sur sa hanche droite et son pied gauche.l.

    - Par contre, disais-je donc, qu'en est-il de vous ? Le sang des Favoris de la Gazelle que vous avez utilisé pour ma guérison n'était-il pas destiné à ralentir votre maladie, de base ? À moins que vous n'ayez pas tout utilisé sur moi...


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    Käjil regarda attentivement le militaire bouger, celui-ci examinant sa mobilité. L'examen prit plusieurs minutes, durant lesquelles le jeune Fils du Serpent se tenait prêt à voler au secours du patient.

    "Tant que je ne m'appuis que très peu sur ma cheville droite, et que je n'utilise pas mon épaule droite, ni mon bras droit, ça devrait aller. Je risque d'être lent, par contre, et j'en suis désolé. Par contre...."

    Le blond hocha la tête, préférant garder le silence plutôt que d'interrompre l'homme qui semblait vouloir dire autre chose. Pendant le silence de l'homme, Käjil vint se placer à ses côtés pour l'assister dans ses déplacements. Matt parvint à faire ses premiers pas avec assez peu de difficultés toute considération faites.

    "Par contre, disais-je donc, qu'en est-il de vous ? Le sang des Favoris de la Gazelle que vous avez utilisé pour ma guérison n'était-il pas destiné à ralentir votre maladie, de base ? À moins que vous n'ayez pas tout utilisé sur moi..."

    Ah. C'était donc cela qui le préoccupait.

    Il avait un bon fond. Ce n'était pas si étonnant que cela de la part d'un ami d'Hamdi. Le rouquin était après tout la personne la plus gentille que Käjil avait rencontré.

    Un léger sourire flotta sur les lèvres du blond. C'était agréable d'avoir des gens qui se préoccupaient de sa santé. Cela avait aussi quelque chose de regrettable. Plus ils se rapprochaient de lui plus ils souffriraient à la fin. C'était un geste de égoïsme que de vouloir être plus proche des gens pour Käjil.

    "Il m'en reste. Il est inutile de vous inquiéter." il marqua une pause hésitant à continuer. "Entre nous cela n'aurait fait aucune différence. Dernièrement la maladie n'est plus arrêtée par les médicaments. Il semblerait qu'elle soit devenue résistante. Plus que jamais mon temps est compté."

    Ils atteignirent l'entrée de l'antichambre, et prirent immédiatement à droite. Ils avançaient à pas lents afin de ne pas faire souffrir Matt plus que nécessaire.

    "C'est de cela dont il était question tout à l'heure. Les miens, ou du moins ceux qui me voient comme le Fils du Dieu, craignent le moment où mon heure arrivera."

    Il se tut afin d'examiner ses alentours. Depuis leur virage à gauche initiale, ils n'avaient fait que marcher tout droit. Matt se débrouillait plutôt bien, mais ils n'avaient malgré tout parcouru qu'un seul couloir. Deux directions s'offraient désormais à eux et Käjil prit le temps de réfléchir à laquelle il choisirait. Foncer tête baissée pouvait être fatale dans les montagnes. Peut-être était-ce de la nécessité de rester calme et patient dans ces dédales qui avait forgé le stéréotype du Fils du Serpent. Il était vrai qu'un sens tactique était indispensable dans les tunnels car on pouvait aisément faire en une heure un trajet qui aurait été possible en dix minutes par un autre chemin.

    Il prit donc le temps de réfléchir.

    Le tunnel de droite repartait vers les bouches des montagnes et s'ouvraient donc sur plusieurs autres couloirs, s'ouvrant eux-mêmes sur des 'chambres familiales'. Celui de gauche quant à lui s'enfonçait dans les profondeurs de la montagne, vers des recoins majoritairement inexplorés ou du moins sous-utilisés.

    Après un court débat intérieur, Käjil se décida à guider son ami vers le couloir du gauche.

    "Pour ma part je ne crains pas la Mort. Je l'ai côtoyé pendant trop longtemps pour qu'elle m'effraie. Je déplore seulement la douleur que mon départ causera à Hamdi et Rima." dit-il, clôturant ainsi le sujet de sa maladie.

    Le silence retomba sur le duo alors qu'ils continuèrent leur route vers les profondeurs de la montagne.
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    Quand le suspens donne ! Donne, donne, donne !
    Ce sourire. Ce léger sourire qui flotta un instant sur les lèvres du nomade. Matt n'aimait pas ce sourire. Cela faisait trop... de doutes sur l'interprétation. Nan mais c'est vrai ! C'était soit le sourire du « ah ça... Ce n'est pas grave hein... » ou le sourire du « je n'ai pas utilisé tout, ne vous inquiétez pas », dans ce contexte précis n'est-ce pas. Et ne pas arriver à trancher entre les deux l'agaçait comme le gamin qu'il était. Il décida de se concentrer sur ses pas, se rattrapant à Käjil par moments histoire de ne pas empirer ses blessures ou de ne pas chuter lamentablement au sol. Ce qui faillit arriver deux ou trois fois avant que Käjil ne prenne la parole et lui réponde à ses interrogations, même aux silencieuses. Ainsi, les deux interprétations sur son sourire étaient correctes...

    Le Lieutenant fit la moue. Une moue de gamin boudeur. Il n'était pas d'accord d'abord ! Pourtant il préféra se la fermer et se concentrer sur ses pas. Le virage stratégique qu'ils opèrèrent sur la droite manqua de le faire chuter et il se cramponna au nomade, en prenant soin de ne pas mettre tout son poids sur lui pour autant. Ce n'est pas comme si il n'était pas plus lourd que le Fils du Serpent, mais si quand même... C'est alors qu'il se remit à parler. Et ce qu'il dit ne fit que renforcer la moue boudeuse et hautement gamine du militaire. Bah oui, lui aussi ne voulait pas qu'il meure. D'abord parce que ça ferait beaucoup de mal à Hamdi, et donc que cela ferait du mal à Matt de voir Hamdi mal. Déjà. Et il voulait pas avoir mal. En plus, il l'aimait bien lui, Käjil, il l'avait quand même soigné quoi ! Donc, il aurait doublement mal s'il mourrait. Et vu que voir Matt mal rendrait Hamdi doublement mal, le Bleuté en serait donc triplement mal.

    Donc, il n'était pas d'accord avec la maladie. Il y avait forcément un moyen de le soigner. Il y croyait dur comme fer. C'était tout. C'était comme ça. Point barre. ... Tout en marchant, il manqua de chuter plusieurs fois, et ses gromellements inintelligibles étaient audibles, quoique restant très bas. Voilà. Il n'était pas d'accord. D'abord. Donc Käjil ne mourra pas. Point barre, sujet clos. ... Il ne put toutefois s'empêcher de parler avec une voix tout aussi gaminement boudeuse que son visage.

    - Bah j'suis pas d'accord moi, ça suffit d'être aussi pessimiste et défaitiste. Tant que vous profitez des instants qu'il vous reste, c'est l'essentiel. Vivre n'est pas un chemin rempli que de malheurs, y a des hauts et des bas. Si vous n'avez connu que les bas, faudrait ptêt penser à aller en haut. D'abord. Voilà.

    La réplique du gamin boudeur braqué par excellence. Quel âge avait Reeds ? Trois ans. Aller... Trois ans et deux secondes maximum. Comment ça il avait trente-et-un ans ? Tttt... Pas du tout, non, trois ans avons-nous dit. Ils s'arrêtèrent devant deux couloirs, l'un partant vers la droite, l'autre vers la gauche. Plongé dans ses réflexions boudeuses qui ne visaient qu'à contredire Käjil, il ne le sentit qu'à peine faire un virage stratégique vers la gauche, conséquence de quoi il chuta lamentablement par terre sur son flanc droit, en même temps que les dires de Käjil

    - Aïeuh !... Oh pardon...

    Pardon d'être tombé, oui Matt tu t'excuses enfin pour la première fois d'être tombé... La bouderie le déserta, et il afficha sa tête de gamin curieux, tout en regardant derrière lui, autour de lui, puis devant lui. Gravant les détails dans sa mémoire, les moindres recoins, les moindres petits reliefs dans ces murs rocheux. Puis, il s'attarda sur les dires du nomade, et décida de laisser sa curiosité, s'autorisant un simple murmure où il dit « Je suis pas d'accord. ». Hahahaha... Plus têtu que Matt, cela n'existait pas. Même sa soeur l'était moins. ... De très peu, certes certes... Ils continuèrent leur route, Matt s'arrêtant parfois pour poser ses doigts sur un relief qui lui paraissait curieux – bien qu'il ne soit pas si différent des autres mais enfin... –, et notre boulet maladroit avec une face d'abruti de gamin curieux dut chuter au moins... Trois fois toutes les cinq minutes. Un vrai miracle en soi. À chaque chute, Käjil l'assistait.

    Au bout d'un long moment, deux bonnes petites heures au moins, Reeds s'arrêta et s'assit, dos contre un mur froid. Son souffle était normal, mais la sueur qui perlait de son front montrait juste que sa cheville lui faisait mal. Il ne dit rien pendant quelques secondes, avant de relever la tête et de se rendre compte qu'il s'était assis – qu'il avait chuté en se rattrapant miraculeusement en position assise –. Sa jambe gauche était rectiligne, sa jambe droite pliée de façon à ce que sa cheville douloureuse repose sur sa cuisse gauche. Il eut un instant de bug de quelques secondes encore avant de se mettre à parler.

    - Euh... Désolé mais c'est juste que ma cheville me fait un peu mal, je crois que j'ai juste besoin d'une pause...

    Après sept minutes de pause, d'un commun accord, ils se remirent en route. Matt boitait plus qu'au départ, faut dire que sa cheville chauffait là, mais il était trop curieux pour ne pas avancer. À un nouveau carrefour où trois couloirs s'offraient à eux, le Bleuté s'appuya contre le mur. En se disant « tiens c'est bizarre, il a pas la même texture et... » ... Et avant que sa pensée ne se finisse il passa de l'autre côté du mur en retombant sur les fesses, ayant déclenché une petite avalanche de pierres au passage. Il jura, ayant mal aux fesses maintenant en plus, et regarda autour de lui. Son regard fut capté par un...

    - Mais c'est quoi cet endroit ? Ce quoi ce machin squeletté là ? C'est quoi ces parchemins ? Mon coccyx m'fait mal... Raaah...


    Dernière édition par Matt Reeds le Mar 20 Jan - 12:44, édité 2 fois
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    Le Fils du Serpent se contenta de sourire et de hocher doucement la tête au petit discours impromptu de son compagnon. Il y avait quelque chose de très enfantin dans la façon que le militaire avait de rejeter son pragmatisme en l'appelant pessimisme. Käjil sentait que cela ne servirait à rien d'essayer de lui faire voir la vérité pour ce qu'elle était, certaines personnes préféraient fermer les yeux et faire comme si de rien n'était. Apparemment, Matt avait cette attitude concernant ce sujet.

    Ils continuèrent leur chemin, alternant douloureuse marche, culbute et chute. Le blond sentait bien que le militaire était fatigué. Qui ne le serait pas à sa place? Mais il ne pouvait pas simplement s'arrêter en plein milieu du couloir. Il devait bien y avoir une salle proche non?

    Il profita d'une pause durant laquelle l'homme fit reposer sa cheville pour scanner ses alentours. Il n'y avait aucun signe d'entrée et Käjil commençait à se demander s'il ne valait pas mieux retourner sur leurs pas. Ils étaient dans une partie de la montagne que nul nomade ne pénétrait. Les couloirs allaient trop profondément et le besoin de s'y aventurer ne se faisait pas sentir.

    Sept minutes plus tard, ils repartaient. Ils ne mirent pas longtemps à arriver à un carrefour. Matt s'approcha du mur et s'y appuya commentant sur la texture de la paroi. Sauf qu'il ne finit jamais ses dires car il chuta soudainement de l'autre côté du mur. Käjil resta hébété pendant quelques secondes avant de se précipiter vers la salle que Matt venait de découvrir et vers l'homme en question.

    "Mais c'est quoi cet endroit ? Ce quoi ce machin squeletté là ? C'est quoi ces parchemins ? Mon coccyx m'fait mal... Raaah..."

    S'il pouvait s'étonner de l'endroit où il était tombé tout en se plaignant, il devait aller bien. Rasséréné par ce constat, Käjil s'autorisa à examiner la pièce. C'était une chambre de ce qu'il pouvait voir. Voir une prison si l'on en croyait les barreaux métalliques barrant ce qui semblait être une porte.

    Il ne restait pas grand chose de ce qui avait du autrefois être un espace habité (au vu du squelette, jusqu'à la mort de l'habitant) mais il parvint à reconstituer une partie du mobilier. A leur gauche, là où se trouvait le squelette, se tenait les restes d'une table basse, probablement servant de bureau au vu des accessoires en métal gisant autour. Le squelette était effondré dessus comme si il avait été en train d'y travailler lorsque la mort l'avait prit. Étonnamment les livres et parchemins éparpillés autour semblait être en bon état.

    A leur droite se trouvait un espace vide qui avait du être consacré à la couchette, amas de de tissus et de coussins, sur laquelle les nomades avait l'habitude dormir. Il n'était pas étonnant que cela se soit détérioré avec le temps.  

    "Il semblerait que nous ayons trouvé une prison." dit-il, à l'attention de Matt.

    Il s'approcha du bureau et souleva un parchemin au hasard. Les caractères étaient en grande part effacés, parfois même illisibles mais il ne faisait aucun doute que la langue employé était celle du peuple de Mu. Il pourrait reconnaître leurs pictogrammes entre milles. C'étaient la méthode d'écriture qu'ils employaient communément avant le grand sommeil. Ces jours-ci ils utilisaient le système des citadins.

    "Je pense que j'ai trouvé son journal." souffla-t-il après avoir lu quelques lignes.
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    ... Génial, comme s'il n'avait pas assez mal comme ça. Maintenant, voilà que ses fesses étaient rouges à cause de sa chute et, évidemment, sa cheville lui faisait encore plus mal. Et il tenta d'ignorer tant bien que mal le reste, se focalisant sur sa nouvelle douleur. Il venait de rentrer par un endroit condamné, les autres issues étant vraisemblablement barreautées. Ouais, y avait des barreaux en métal quoi, faites pas ceux qui sont abrutis... Une table, un squelette, des parchemins partout. Mais c'était bien tout ça. Même très bien. ... Ou pas, non. Et lorsque Käjil le rejoignit et qu'il parla, Matt rechuta sous la surprise. Et retomba sur les fesses. Aïeuh...

    - Il semblerait que nous ayons trouvé une prison.

    ... Il n'aimait pas les prisons. Ça le rendait mal. Pourquoi ? Parce que c'est une prison. Et une prison ça rend mal. Voilà. D'abord. Bref, il se releva, s'approcha d'un parchemin dans l'espoir de pouvoir lire et surtout comprendre mais... Les signes étranges lui étaient complètement inconnus. Il gromella.

    - Ouais euh, je connais le latin et je sais lire le grec ancien, mais là...

    Oui, tu sais lire le grec ancien mais tu n'y comprends rien, bravo Matt. Il regarda autour de lui, dans l'espoir de se montrer utile à sa façon. Mais quelque chose l'intrigua plus que le nécessaire. Un petit détail qui pouvait paraître anodin, mais qui à ses yeux avait une importance majeure. Enfin, il se le persuada pour se montrer un peu utile.

    - Je pense que j'ai trouvé son journal.

    Le journal d'un squelette ? Parce qu'un squelette vivait peut-êt... Non Matt tais-toi. Les mirages, c'était pas ici qu'il y en avait, ça suffit. Le journal de la personne qui vivait autrefois ici et qui a été vraisemblablement... euh... abandonnée ? Ou alors ils l'ont laissé crever, qui sait... Bref. Oui, c'est bon, message reçu cinq sur cinq, Reeds avait enfin compris quelque chose sans l'interpréter de travers.

    - Est-ce que vous pourriez traduire... ? Je ne sais pas déchiffer ces signes biz... enfin... Cette écriture.

    Héhéhé, il ne manquerait plus que tu l'offenses en lui disant que leur langue maternelle était bizarroïde, bravo mon gars. Il se reconcentra sur le détail qui l'avait interpellé. Il y avait des barreaux métalliques partout, sauf qu'il n'y avait pas de serrures. Et en plus, à bien y regarder, le métal rouillait désormais tellement qu'on aurait pu aisément le briser d'un coup de pied. Enfin... Voilà quoi, on se comprend. Et si cette personne avait des visiteurs dans cette... chambre-cellule, ils n'allaient pas à chaque fois enlever silencieusement toutes les pierres et les remettre. Qui que ce soit qui était enfermé ici, la personne aurait eu le temps de s'enfuir. À force d'être enfermé, on cherche toujours le moyen de s'évader.

    ... Non, décidément il y avait quelque chose à découvrir. Il fouilla l'endroit pendant que Käjil déchiffrait ces signes étranges, et posa ses trouvailles par terre, sur une table, bref, à côté de lui. Il chuta un bon nombre de fois, sa cheville commençait à surchauffer. Alors, il rassembla ses trésors et s'assit. Voulut s'asseoir. Il tomba lamentablement sur son épaule... droite. Un grognement de douleur parfaitement audible s'ensuivit et, en se mordant la lèvre à sang, il s'assit. Jambe gauche tendue, l'autre repliée de façon à ce que sa cheville droite repose sur sa cuisse gauche. Voyons voir... Des bracelets gravés de motifs et signes étranges, des petits bouts de papier avec les mêmes signes incompréhensibles et... Il souleva la petite bourse en tissu. Quand il l'ouvrit, il vit dedans du sable blanc. Il arqua un sourcil.

    Du sable blanc ? Depuis quand il y avait du sable blanc dans le désert ? Il était jaune ! Même pas doré, non, jaune. Seuls les rayons lunaires éclaircissaient le sable, mais même le soleil ne dorait pas le sable. Enfin si, dans certains endroits particuliers, ce qui signaliait la présence de sable doré, un peu plus lourd que le sable... jaune. Bon, c'était bien beau tout ça mais...

    - Pourquoi diable mettre du sable blanc là comme s'il avait une grande valeur... ? En plus ça n'existe pas. Ou ça n'existe... plus..., murmura-t-il avant de reprendre normalement. Le journal révèle-t-il la raison de cet endroit magnifiquement...étrange ?
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    "Est-ce que vous pourriez traduire... ? Je ne sais pas déchiffer ces signes biz... enfin... Cette écriture."

    Käjil hocha la tête avec un sourire distrait.

    "Oui bien sur." dit-il avant de se plonger dans la lecture du document.

    Une partie de son cerveau nota que Matt avait commencer a fouiller le reste de la pièce mais ce n'était qu'une fraction minuscule. Il était happé par ses caractères qu'il n'avait plus l'occasion de lire depuis son réveil. Il devait admettre qu'il avait toujours eut une affection particulière pour l'ancienne écriture. Revoir ses signes tracés sur du vieux parchemins était un peu comme revenir sur le lieu de sa naissance, alors qu'on le pensait disparu à jamais.

    Ses yeux blanc lisait attentivement chaque signe, décryptant phrase par phrase le journal de cette mystérieuse femme. Car il s'agissait effectivement d'une femme. Dans ce qui semblait être le début du journal, elle avait indiqué ses noms. Et il y avait quelque chose de très mystérieux dans la façon dont elle avait été nommée. Käjil n'avait pas put s'empêcher de froncer les sourcils en voyant les caractères par lesquelles la femme s'identifiait. Le premier indiqué était le signe de l'obscurité, Käjil pensait qu'il se lisait Afya lorsqu'il s'agissait d'un prénom féminin. Celui-ci était potentiellement son nom d'enfant ce qui était étrange. Un nom d'enfant n'était jamais si...négatif. Leur croyance était que le nom porterait malchance à l'enfant. Si aucun nom positif ne venait à l'esprit, le nom donné ne signifiait rien. Käjil était un bon exemple de cette tradition.

    Le deuxième signe, qui était apparemment son nom d'adulte, était tout aussi étrange comme prénom. Asrar, les secrets. Le prénom existait mais à sa connaissance n'avait été utilisé que de très rares fois. Les nomades avaient tendance à favoriser les significations poétiques. Donné un mot simple comme prénom n'était pas fréquent. Et pourtant cette femme en avait trois ainsi, le troisième, son 'titre' étant Fadwa, le sacrifice.

    Obscurité, secrets et sacrifice.

    Cela ne laissait envisager rien de bon. Comme en écho aux pensées de Käjil, Matt vint apporter une autre pierre à l'édifice d'anormalité.

    "Pourquoi diable mettre du sable blanc là comme s'il avait une grande valeur... ? En plus ça n'existe pas. Ou ça n'existe... plus...Le journal révèle-t-il la raison de cet endroit magnifiquement...étrange ?"

    Käjil écarquilla les yeux. Du sable blanc?

    "Non, c'est impossible." murmura-t-il.

    Malheureusement, lorsqu'il alla regarder dans le sachet que tenait Matt, il fut forcer d'admettre que si, le sable qui n'aurait du se trouver qu'au sanctuaire de son 'père' était bien là. Il resta à regarder les grains immaculée, la bouche entrouverte pendant quelques minutes avant de se reprendre.

    "Il s'est passé quelque chose de très étrange ici." dit-il enfin. "De ce que j'ai lu, une femme vivait ici. Une femme de mon clan. Elle s'appelait Afya Asrar Fadwa. Ils signifient: obscurité, secrets et sacrifice. Ce sont des noms étranges..."

    Il plongea à nouveau dans le silence, ses yeux fixés sur le parchemin dans ses mains, ses pensées déjà bien loin du militaire.

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    Matt Reeds
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    Quand la fatigue est bonne... Bonne, bonne, bonne...
    - Pourquoi diable mettre du sable blanc là comme s'il avait une grande valeur... ? En plus ça n'existe pas. Ou ça n'existe... plus..., murmura-t-il avant de reprendre normalement. Le journal révèle-t-il la raison de cet endroit magnifiquement...étrange ?

    Et visiblement, le nomade avait entendu son murmure, car il écarquilla les yeux à l'entente de 'sable blanc' pour murmurer à son tour l'impossibilité de la chose. Matt afficha une bouille contrariée. Comment ça impossible ? S'il en avait sous les yeux, ce que c'était possible. Et puis, d'où il venait ce truc blanc ? C'est vrai quoi ! Depuis quand le sable blanc existe dans ce maudit désert ? De ce qu'il savait, il n'existait que du sable jaune et, plus rare, du sable doré. Mais du blanc... Ça faisait trop neutre, trop dépigmenté. Et visiblement, le fait qu'il y en ait ici était si invraisemblable que Käjil s'avança vers lui pour observer le sachet, restant interdit pendant de longues secondes. Et, vu qu'il ne comprenait pas et que Reeds étant ce qu'il est, il détestait ne pas comprendre, surtout quand son interlocuteur avait compris ce qu'il ne comprenait pas, il se hasarda à poser une question.

    - Tu saurais dire d'où vient ce m... sable blanc ?

    Et pour toute réponse, il récolta... Non pas de longues secondes de silence. Mais de longues minutes de silence. Son visage se renfrogna, affichant la tête de gamin boudeur-plus-que-boudeur. Et quand il prenait ce visage là, rien à faire, il ne ferait que ronchonner jusqu'à ce qu'il obtienne sa réponse. Et l'immobilité du nomade finit par le faire un peu paniquer. C'est vrai quoi, cela faisait cinq longues minutes qu'il n'avait plus bougé, à croire qu'il était dans un état catatonique. Et il avait la bouche entrouverte. Il était dans un état catatonique à cause d'un choc post-traumatique et... Oulah, ces mots ne lui étant pas familiers ne le rassurèrent pas du tout. Et, finalement, Käjil émergea du silence pour reprendre la parole.

    ... Sauf que Matt ne voulait pas entendre ça. Il s'était passé quelque chose d'étrange ? Assurément que oui, pardi ! Ils ne seraient pas en train de jouer les détectives privés sinon ! Et pourquoi il ne répondait pas à sa question ? Oh.. Peut-être qu'il avait murmuré la réponse et que Matt, absorbé par son boudage intensément teinté d'un brin de panique n'avait pas écouté ? Au lieu de ça, une autre réponse tomba. Le squelette ici présent était celui d'une femme de son Clan. Une femme qui était Fille du Serpent. Bien, bien... Elle s'appelait Afya Asrar Fadwa. Bien, bien, il ne pigeait absolument rien mais enfin ce n'est pas grave... Ah si, cela signifiait respectivement obscurité, secrets et sacrifice... Et c'étaient des noms étranges pour des nomades.

    - ... Elle n'avait pas de nom de famille... ?

    Il faillit rajouter que les prénoms des nomades étaient étranges pour n'importe qui, mais se ravisa et se tut. Et ce n'était pas ce nomade-lecteur-absent qui allait l'aider, vu qu'il semblait de nouveau absorbé par le parchemin. Les parchemins, vu qu'il les déchiffrait tous un à un. Bon. Et lui, il ne pouvait pas faire grand chose, évidemment, si ce n'est réfléchir. Obscurité... Démon ? Secrets... Démon mis en marge de tous ? Sacrifice...

    - Cette femme a été nommé ainsi parce qu'elle était un démon mis en marge de tous, et sa solitude était le sacrifice pour que le Clan soit épargné... ?

    ... Non. Ça paraissait un peu trop évident. Et de plus, Käjil avait légèrement insisté sur le pluriel, c'était secretsss et non secret. Assis comme il était, il se massa la cheville et s'affala contre le mur, tenant la petite bourse contenant du sable blanc contre son coeur. Ainsi que sa cheville droite qui reposait toujours sur sa cuisse gauche, et il massa les recoins douloureux qui le lançaient. Son épaule droite et son bras droit lui firent un mal de chien, et il se cala de façon à ce que tout son poids repose dans son côté gauche. Il devait réfléchir pour se montrer utile. Réfléchir activement. Sauf qu'il ne voyait absolument pas ce qu'il pouvait faire pour aider, si ce n'est attendre et se la fermer. Ce qui ne l'empêcha de l'ouvrir encore une fois.

    - Käjil... ? Tous les membres d'un même Clan nomade possèdent le même don ? J'veux dire, tous les Fils du Serpent voient les... flammes vitales des gens, c'est ça ?

    Nan parce que, si la madame-morte-squelettée avait été nommée « obscurité » et que cela sonnait étrange pour Käjil, c'est qu'il fallait partir de là. Obscurité rimait avec Ténèbres et donc avec... une personne perçue comme un être malfaisant, un démon. Que ce soit par la forme physique – une malformation alors ? –, la forme mentale – attendez, quand un bébé vient juste de naître vous pouvez pas connaître son caractère – ou parce qu'il avait un don spécial ou... Non. Non, il ne savait pas et ne voulait pas savoir. Se renfermant dans sa bouderie surpêmement intense, il se tassa contre le mur froid qui apaisait quelque peu son épaule, et ferma les yeux pour se reposer.


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    Tandis que Käjil reprenait sa lecture, son compagnon sembla tester des théories que le Serpent n'écouta que d'une oreille distraite. Il préférait favoriser les informations concrètes des écrits qu'il tenait entre ses mains.

    Il entama un nouveau paragraphe et ses sourcils se froncèrent. Il n'avait pour l'instant lu que des textes relatant les journées de la femme. Elle avait été prisonnière dans cette pièce et sa vie n'était donc que très peu intéressante. Ce nouveau paragraphe était différent. Les informations claires et simples avaient été remplacées par des tournures subtiles et un brin poétique.

    "Käjil... ? Tous les membres d'un même Clan nomade possèdent le même don ? J'veux dire, tous les Fils du Serpent voient les... flammes vitales des gens, c'est ça ?"

    Le commentaire de Matt l'arracha à ses pensées et il leva des yeux légèrement hébété vers l'homme. La question mit un petit moment à arriver à son cerveau, celui-ci étant si rempli de signes anciens que toute autre information avait peine à faire sa place.

    "Oui, c'est cela. Certains n'éveillent jamais leurs dons cependant." dit-il enfin. "Un Serpent 'aveugle' n'est pas plus rare qu'un Serpent éclairé. La rareté se situe dans la puissance du Don."

    Ses yeux s'écarquillèrent soudainement. Il se repencha sur les écrits et chercha fébrilement un passage qu'il avait parcouru précédemment. Là...

    "Moi qui suis éclairée par un autre soleil, je ne peux que bruler en secret." lut-il à voix haute."C'est ce qu'elle voulait dire. Elle possédait un Don différent et ne pouvait vivre - et donc bruler aux yeux des autres Fils du Serpent - tant que son existence restait secrète."

    Il adressa un sourire triomphant à son acolyte.

    "Elle dit aussi: 'l'obscurité grandit toujours et ma valeur avec elle. Plus que jamais le secret est nécessaire'. Je me demande si elle parle de la guerre..."

    Il déroula davantage le parchemin et continua sa lecture. Ses yeux brillants traduisant son excitation à l'idée de découvrir ce grand mystère qu'était l'existence de cette femme. Plus il se plongeait dans l'étude du parchemin plus il devenait clair que la vie de cette femme avait été le secret le plus gardé de l'histoire du clan. C'était extrêmement intriguant.

    Ses lèvres formait les mots silencieusement à mesure qu'il les lisait mais le mouvement se figea abruptement. Il se sentit pâlir alors qu'il lu et relut le caractère.

    "Mon père..." balbutia-t-il.

    Il se rappela soudain qu'il n'était pas seul et se força à formuler une explication.

    "Elle dit...Elle dit qu'elle est allée rendre visite au Grand Serpent son père." dit-il avec difficulté. "Ça explique le sable..." balbutia-t-il.

    La formulation utilisée ne faisait que rendre le mystère de cette femme plus grand. Il était évident qu'il ne pouvait avoir de lien avec cette femme. Sa mère était morte après avoir accouché de lui et il avait été son premier enfant. Elle ne pouvait donc pas être sa soeur. Mais leur 'père' était apparemment le même ce qui était étrange. Le Dieu Serpent n'avait été nommé son père que parce qu'il était maudit. L'avait-elle été elle aussi? C'était fort probable.

    Mais alors pourquoi faire d'elle 'le sacrifice' plutôt que 'la fille du Dieu'?


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    Matt Reeds
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    Quand le mystère donne ! Donne, donne, donne !
    Là, pour le coup, il y avait pas mal de choses qu'il ne comprenait pas trop. La rareté se situait dans la puissance du don, qu'il disait... Certains seraient capables de voir la... flamme vitale et autre chose ? L'anatomie, les régions précises de la douleur ou leur cause ? Visualiser une maladie et son avancée ? Son cerveau satura ; il était un citadin, et penser de cette façon lui donner l'impression d'être en plein roman fantastique, ou d'heroic fantasy. Bref, ce genre là quoi. Toujours affalé contre le mur, Matt resta là à rien faire. Il ne pouvait guère faire plus de toutes façons. Et puis, il avait faim. Et soif. Et sa cheville lui refilait des brûlures de dingue. À tous les coups, il devra se taper le retour à cloche-pied. Les yeux toujours clos, il écoutait cependant d'une manière attentive tout ce que disait le nomade. Et une phrase ne lui plut pas du tout.

    - Comment ça, tant que son existence reste cachée elle peut vivre ? Et pourquoi donc ? Parce qu'elle allait déclencher la deuxième Grande Guerre, peut-être.. ? Ou une tempête de neige... ?

    L'ironie présente dans ses mots ne faisait que souligner, surligner et mettre le fait qu'il ne comprenait pas du tout, ou très peu du moins, les explications du nomade. Et il ne savait pas trop que penser de ce sourire triomphant. ... Et vu les paroles qui suivirent, il semblait bien envisager l'hypothèse qu'il avait lancé ironiquement. À croire qu'elle pensait profondément qu'elle allait déclencher une autre Grande Guerre... À moins qu'elle ne soit morte avant ? Il se gratta le sommet du crâne, lorsqu'un autre détail l'envahit.

    Il n'était pas censé bouder ? Si. Pourquoi ? Ah oui. Käjil ne lui avait toujours pas répondu au sujet du sable blanc. C'était quand même le seul truc qu'il avait trouvé, le seul indice qu'il avait déniché, donc qu'on lui prête un peu d'attention ! Il n'était pas égocentrique, loin de là. Mais il avait sa fierté, le bonhomme. Une fierté de gamin... Et il fut coupé en plein dans ses réflexions très importantes, pestant intérieurement. Quoi son père ? Son père était un écailleux blanc et grand. Et c'était un serpent. White en profita d'ailleurs pour émerger sa tête au niveau du col de Matt pour la poser dans les cheveux bleutés du Lieutenant. Il profitait de la fraîcheur de la roche, le petit... Et, brusquement, sa bouille boudeuse disparut. Quoi ? Pardon ? Erhm. ... Plaît-il... ?

    - Qu'est-ce qui explique le sable ? Le fait qu'elle soit allée dans le Sanctuaire du grand machin, pardon, du Serpent Blanc ? ... Euh, j'ai une question. Elle était pas censée croupir entre ces barreaux, la madame ? Alors comment elle serait parvenue à aller dans le Sanctuaire qui, d'après tes mots, est sacré et où seuls quelques élus peuvent y entrer ?

    Bah c'est vrai. Mais s'il comprenait bien – ou pas du tout mais passons – , le sable blanc venait du Sanctuaire. Bon. Non, pas bon. Son cerveau saturait de plus en plus, et sa cheville s'enflammait. Nous ne parlerons pas du reste de ses blessures. Un sifflement sonore s'échappa de ses lèvres. Non, plus que jamais, il ne comprenait rien. Et ça l'énervait passablement. D'autant que...

    - Attendez. Cette femme n'a pas de nom de famille ? Je pensais que tous les nomades en avait un...

    Et il demanderait confirmation à Hafsa s'il le fallait. Et sinon... Non. Non, vous vous trompez, il n'avait absolument pas insisté sur une question déjà posée auparavant. Et ne le prenez pas pour un con, Käjil ne lui avait révelé que les trois prénoms de ce machin-squeletté. Prénoms. Pas nom de famille donc.
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    Käjil était sous le choc des révélations. C'était une chose que de découvrir un squelette, c'était une autre de découvrir qu'elle avait été sa sœur. Enfin en quelque sorte. Il se rendait soudain compte que son destin aurait put être bien différent. Si cela avait été un autre Ancien qui l'avait nommé, aurait-il été un prisonnier lui aussi? Aurait-il du passer ses jours dans une grotte sombre sans jamais connaître la sensation du sable sous ses pieds? N'aurait-il jamais parcouru le désert dans de longs périples comme chaque cellule de son corps le poussait à faire?

    Il sentit ses main trembloter. Il ne pouvait qu'imaginer une telle vie.

    "Qu'est-ce qui explique le sable ? Le fait qu'elle soit allée dans le Sanctuaire du grand machin, pardon, du Serpent Blanc ? ... Euh, j'ai une question. Elle était pas censée croupir entre ces barreaux, la madame ? Alors comment elle serait parvenue à aller dans le Sanctuaire qui, d'après tes mots, est sacré et où seuls quelques élus peuvent y entrer ?"

    Le jeune Serpent ne put empêcher un petit bruit d'amusement en attendant 'le grand machin'. Dans la seconde suivante, il arborait une expression repentante et adressait une prière mental à son paternel. L'irrespect ne faisait pas partie de son caractère et avoir été amusé au dépend de la divinité le mettait mal à l'aise.

    Il se racla la gorge, gêné.

    "Elle était la fille du Grand Serpent, comme moi je suis son fils. Il serait étrange de nous refuser l'accès à la demeure de notre père." expliqua-t-il. "Ses gardiens ont du lui permettre une visite et elle en aura profiter pour prendre un peu du sable du sanctuaire. C'est le seul endroit que je connaisse où il y a du sable blanc. Supposément, il a perdu sa couleur sous l'influence divine et marque le territoire sacré du Serpent Blanc."

    Ses yeux retournèrent se poser méchaniquement sur le parchemin entre ses mains. Celles-ci tremblaient toujours. Il en fut un peu surpris puisqu'il avait mit cela sur le compte du choc. Il ne pouvait qu’espérer que ce serait passager.

    "Attendez. Cette femme n'a pas de nom de famille ? Je pensais que tous les nomades en avait un..."

    La voix de Matt ramena son attention sur le mystère de la femme.

    "Pas tous, certains Scorpions n'en ont pas. De manière générale, seul les Serpents en ont un de manière systématique. Fadwa aussi en avait un. Je ne l'ai pas mentionné car il reprend son prénom honorifique. Elle s'appelait Mu'Fadi. Fadi signifie 'qui sacrifie sa vie pour sauver quelqu'un'."

    Un élan de douleur dans son dos le fit tomber à genou, lui coupant le souffle l'espace d'un instant. La douleur se propagea à son torse et il attrapa le tissu recouvrant sa poitrine à pleine main. Ce n'était vraiment pas le moment pour que son mal se manifeste!

    Il se força à respirer calmement, jusqu'à ce que sa douleur devienne supportable.

    "De ce que j'ai lu, je pense pouvoir affirmer qu'elle possédait un Don assez puissant pour qu'il fasse la différence dans une guerre. Le Clan a donc décidé de sacrifier sa vie - ou sa liberté - afin de préserver les autres." il marqua une pause afin de reprendre son souffle. "Il nous faut retourner à l'antichambre, je dois prendre mon remède."

    Il eut un temps d'hésitation alors que ses yeux parcoururent la pièce.

    "Je ne sais pas s'il est sage d'emmener ces documents avec nous...Qu'en penses-tu?"


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    Quand le départ sonne... Sonne, sonne, sonne...
    Un sourire triomphal étira ses lèvres lorsqu'il eut enfin une réponse à sa question, le sortant de son état boudeur. Et il était toujours content d'en apprendre plus sur les nomades, manifestement il ne connaissait pas grand chose d'eux. ... Il aimait pas ne pas connaître. Et puis, s'instruire lui permettrait de taquiner du Scorpion, ce qui était rudement positif ! Sa bouille de gamin heureux devint calme quand, après un temps de pause « gaieté », il se mit enfin à réfléchir aux paroles qui lui avaient été délivrées. Qui sacrifie sa vie au profit d'une personne, en gros, c'était ça ? Bah alors dans ce cas, il y avait un autre truc qu'il ne comprenait pas, là, pour le coup.

    - Sacrifier sa vie pour qui ? Le Clan des Serpents ?

    Ouais. Mais là, pour le coup, il aurait dû faire passer sa question au second plan. Parce que Käjil était quand même tombé à genoux. White disparut sous les méandres des vêtements de Matt, comme pour lui dire que, en effet, il aurait dû garder sa question pour plus tard. Le Bleuté s'avança vers le nomade, tombant deux fois. Une fois sur les fesses, l'autre sur les genoux. Aïeuh... Une fois près du Blanc, il s'accroupit devant lui. Juste pour lui signifier qu'il était là, il ne pouvait rien faire de plus. Quand la respiration de Käjil s'efforça d'être calme, Matt posa une main sur l'épaule du nomade. Il grognerait presque son impuissance, pour le coup. Mais tout sembla plus ou moins rentrer dans l'ordre, puisque le nomade répondit à sa question. En ajoutant une précision, ce à quoi Matt hocha la tête sans réfléchir.

    - Bien sûr, pas de problème. Et si besoin, je vous porte. J'ai peut-être le côté droit cassé, mais le côté gauche lui marche très bien !

    Arrête de faire le con, Matt. Il se releva sans appuyer sur sa cheville, méditant aux paroles du nomade. Un don qui pouvait faire la différence pendant la guerre... Peut-être que cette... euh... Il se gratta un temps le sommet du crâne pour essayer de se souvenir d'un des prénoms, mais il ne se rappelait que des significations... Erf. Bref, peut-être que cette femme-squelettée avait vécu pendant la Grande Guerre ? Ce qui expliquait qu'elle ait été enfermée. Non, ça n'expliquait rien en fait... Matt réfléchit longuement, et plutôt rapidement, pendant que Käjil balayait la pièce des yeux. Et finit par lui poser exactement la question qui torturait son esprit. Il rit légèrement de la coïncidence.

    - C'est marrant, je pensais à la même chose. Oui, je pense que nous devrions les emporter avec nous, histoire d'en savoir plus. Par contre, je ne sais pas s'il faudrait mettre d'autres personnes au courant...

    Il s'empara de divers parchemins, ceux qui jonchaient la table en tous cas, et nota la pièce sur son GPS. Il éteignit sa montre – qui était déjà déchargé de moitié –, puis pensa un instant à 1400. Il rangea les parchemins dans les deux larges postes internes de sa veste, et s'adossa au mur. Voulut s'adosser. Il avait juste oublié qu'il avait bougé entre temps et que le mur n'avait pas suivi le mouvement. Donc ? Il fut déstabilisé et tomba à la renverse. Sur les fesses. Encore une fois. Il grogna et se releva en regardant très très fixement son pied gauche. Comme s'il le menaçait. Vous savez le regard du genre « si tu me fais tomber, j'te décapite après t'avoir égorgé à la tronçonneuse ». Décapiter et égorger étant des synonymes, le deuxième juste plus sanglant que le premier, mais ça...

    C'est donc en s'appuyant l'un sur l'autre, bien que ce fut plus le cas pour Käjil, qu'ils rentrèrent à l'antichambre. Quoi ? Matt voulait pas peser trop dans la mesure où le nomade était mal. Oh. C'était un psychopathe, mais avec ses ennemis, pas ses amis. Et puis Käjil connaissait Hamdi. Donc. Voilà.
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